Identité chrétienne et pluralisme religieux - Conseil Pontifical pour la famille
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Identité chrétienne et pluralisme religieux - Conseil Pontifical pour la famille
CONSEIL PONTIFICAL POUR LA FAMILLE
RENCONTRE DU CARDINAL ENNIO ANTONELLI
PRÉSIDENT DU CONSEIL PONTIFICAL POUR LA FAMILLE
AVEC LES MEMBRES DES COMMISSIONS
DE LA FAMILLE DES DIOCÈSES CATHOLIQUES
“IDENTITÀ CRISTIANA E PLURALISMO RELIGIOSO”
Beyrouth, 13 février 2010
1. Le pluralisme religieux se diffuse partout dans le monde en raison de la globalisation. Mais au Liban il a des connotations culturelles, sociologiques et politiques.
2. Pour un chrétien il existe un danger de relativisme religieux (ou d’indifférence) et le risque de réduire la religion à l’éthique (où ne comptent ni la confession de foi, ni l’appartenance au Christ et à l’Eglise, ni la liturgie, comme s’il s’agissait seulement de traditions ou de formalités extérieures négligeables).
3. Il est devenu nécessaire d’offrir une éducation appropriée à une identité chrétienne dans le même temps forte et ouverte.
4. On comprend qu’un musulman, bien sûr non conditionné par un fanatisme ou par des intérêts politiques, et ouvert à la modernité occidentale, puisse réduire la religion à l’éthique (respect envers le prochain, justice, loyauté, sincérité, confiance, collaboration) et minimise les différences qui distinguent les religions entre elles. On comprend aussi qu’il puisse considérer le Christianisme comme une éthique et Jésus comme un maître (ce qui compte dans cette optique, c’est son enseignement, ses valeurs et les principes moraux de l’Evangile), relativisant ainsi sa personne, la communauté religieuse qu’il a fondée, les sacrements chrétiens, la doctrine de foi.
5. Le Christianisme contient une éthique, mais il ne se réduit pas à une éthique.
6. Le Christianisme est une relation vivante, de personne à personne, avec Jésus Christ, Fils de Dieu fait homme, crucifié et ressuscité, Seigneur et Sauveur, vivant et toujours présent dans la vie de chacun de nous et dans l’histoire de l’Eglise et de l’humanité jusqu’à la fin du monde. Voilà que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.
7. Avant même son enseignement, c’est la personne même de Jésus qui est d’une importance décisive, et ensuite la relation personnelle qu’on entretient avec lui, comme ses disciples, ses amis, ses frères et ses collaborateurs.
Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, porte beaucoup de fruit. Sans moi vous ne pouvez rien faire (Jean 14).
Celui qui aime son père ou sa mère, sa femme, son fils ou sa fille plus que moi, n’est pas digne de moi.
Si quelqu’un n’aime pas le Seigneur, qu’il soit anathème (1 Cor 16,22) (c’est sans doute l’anathème le plus beau qui ait jamais été prononcé dans toute l’histoire de l’Eglise!). Le chrétien ne se met pas au dessus des autres, mais il considère le Christ comme unique, et incomparable, digne d’être aimé plus que toute autre personne et plus que toute chose. La relation personnelle avec le Seigneur Jésus ne se réduit pas à une éthique, mais elle inclut aussi une éthique
8. L’éthique chrétienne confirme et assume les dix commandements, assurant ainsi la sauvegarde des biens humains fondamentaux.
9. L’éthique chrétienne assume les dix commandements dans la perspective de l’amour comme don et communion. C’est pourquoi elle les confirme et les dépasse.
a) Tu ne tueras pas. Il ne s’agit pas seulement de ne pas tuer; on doit servir la vie et son développement intégral (physique, spirituel, social); on doit vouloir le bien des autres avec le même sérieux qu’on veut son propre bien (Faites aux autres ce que vous voudriez qu’on vous fît); on doit réaliser ce qui est juste et ce qui est un don gratuit, selon ses propres possibilités, y compris par sacrifice, et cela va jusqu’au pardon des ennemis.
b) Tu ne commettras pas d’adultère. Il ne s’agit pas seulement d’éviter l’exercice de la sexualité en dehors du mariage, mais d’intégrer positivement la sexualité, entendue comme énergie psycho-physique de relation dans l’amour compris comme don de soi, comme accueil réciproque, communion, collaboration, projet de vie ensemble.
c) Tu ne voleras pas. Il ne s’agit pas seulement de prendre injustement les biens d’autrui, mais d’engager ses propres biens matériels, en plus de sa propre subsistance décente, comme des instruments au service de l’amour du prochain, évidemment d’une façon qui soit ordonnée (la famille propre, les pauvres, l’Eglise, le bien commun de la société).
d)Tu ne mentiras pas. Il ne s’agit pas seulement de ne pas tromper, mais de communiquer avec sincérité et confiance (oui, oui; non, non); communiquer la vérité; communiquer les biens spirituels, la foi, l’Evangile.
10. L’éthique chrétienne est l’éthique de l’amour, entendu non comme un simple sentiment, mais comme le fait d’accomplir le vrai bien, faire la vérité dans la charité. L’intelligence et l’amour sont inséparables.
11. L’éthique chrétienne est nécessaire pour ressembler au Christ, accueillir son Esprit Saint, participer à sa vie de Fils de Dieu, comme ses frères, ses collaborateurs et ses cohéritiers. Elle est nécessaire pour que nous devenions un avec le Christ, pour vivre comme lui et avec lui.
12. L’éthique vécue par le chrétien est plus un don reçu que le simple accomplissement d’un devoir. L’amour que nous vivons est un amour qui nous est participé par le Seigneur Jésus par la communication de l’Esprit Saint. C’est la grâce qui nous rend capables d’observer les commandements. Nos mérites sont des dons accueillis qui nous disposent à en accueillir d’autres (cfr saint Augustin).
13. Nous devons nous confier dans la grâce, et non dans nos propres forces. Nous pouvons avoir confiance, même si nous ne réussissons pas à observer pleinement les exigences de l’éthique chrétienne, pourvu que nous reconnaissions humblement que nous sommes pécheurs, que nous désirions sincèrement nous convertir, que nous priions pour obtenir la grâce nécessaire et que nous fassions entretemps le bien que nous sommes capables de faire.
14. Les sacrements ne sont pas seulement des pratiques religieuses simplement humaines ou des rites seulement traditionnels et sociaux. Ils sont des actes du Christ, voulus par lui pour manifester et communiquer la grâce, le don de l’Esprit Saint.
15. Selon l’Evangile, Jésus a enseigné que les usages et les rites sans l’amour ne servent à rien, et que ce sont des comportements hypocrites. Cependant, il n’a jamais enseigné que l’on peut se passer des rites religieux. Il est vrai qu’il a relativisé et aboli quelques institutions religieuses, mais il en a aussi créées d’autres (par exemple, le Baptême, l’Eucharistie).
16. L’Eucharistie est le centre de la vie chrétienne. C’est le Christ qui rend présent son sacrifice pascal dans le signe du pain à manger et du vin offert à boire, et il se donne à nous avec tout l’amour par lequel il est mort pour nous sur la Croix, amour par lequel il continue toujours à aimer son Eglise. L’Eucharistie nous insère dans l’Alliance nuptiale du Christ Epoux avec l’Eglise son Epouse. Nous pouvons devenir un avec lui et partager son amour salvifique envers tous les hommes et envers tout ce qui est authentiquement humain. Nous pouvons devenir toujours davantage l’Eglise son Epouse et son Corps dans l’histoire. Vouloir être chrétiens sans participer à la messe du dimanche, c’est comme vouloir être chrétiens sans Jésus Christ.
17. L’Eglise est le Corps du Christ dans le monde, c’est-à dire l’actuation et l’expression visible de sa présence. Elle est sacrement, c’est-à-dire visibilité de l’invisible, soit au niveau de l’Eglise universelle, soit au niveau des églises particulières. La perspective sociologique est totalement inappropriée et erronée. Nous ne pouvons relativiser l’Eglise, ni nous en dispenser, parce qu’elle est le prolongement du Christ. Adhérer au Christ revient à adhérer à son Eglise. Et même on peut dire que l’Eglise est notre vraie famille.
18. Tout ce qui est dans l’Eglise n’est pas l’Eglise. Les erreurs et les péchés faits par les chrétiens existent dans l’Eglise, ils l’obscurcissent et la salissent; mais ces péchés ne sont pas de l’Eglise; au contraire ils sont anti-ecclésiaux et pour cette raison, il faut se réconcilier avec Dieu et avec l’Eglise au moyen du sacrement de la réconciliation (pénitence et confession). Un grand pape du Moyen-Age, Grégoire VII, disait qu’il ya des toiles d’araignée dans le Temple, mais que les toiles d’araignée ne sont pas le Temple. L’Eglise doit être toujours nettoyée et réformée («semper riformanda»); mais elle n’est pas pécheresse en elle-même, mais sainte.
19. Nous sommes l’Eglise dans la mesure où nous sommes un avec le Christ, de façon spirituelle et visible, dans la mesure où nous accueillons la vérité de la foi et nous la professons, dans la mesure où nous accueillons la charité du Christ et nous la manifestons dans l’amour réciproque et l’amour envers tous. Nous sommes l’Eglise, chacun dans une mesure plus ou moins forte, selon les dons de Dieu et selon notre accueil, en partant des grands saints jusqu’aux pécheurs qui sont encore insérés dans l’Eglise par des liens partiels de communion.
20. L’identité du chrétien est une alliance nuptiale avec le Christ, une identification passionnée avec lui, une appartenance joyeuse et reconnaissante à lui et à l’Eglise, laquelle transcende l’appartenance à une culture, une nation, ou une société politique.
21. L’identité chrétienne est ouverte, parce que le Christ est le Sauveur de tous les hommes et de tout ce qui est authentiquement humain. Devenir un avec lui dans l’amour, c’est vouloir le bien temporel et éternel de tous.
22. C’est pourquoi le chrétien est disposé à reconnaître la vérité et le bien qui se trouvent dans les autres hommes de toute religion ou de toute culture; il est prêt à dialoguer, à collaborer, à sceller des amitiés, et à admettre aussi le mariage mixte.
23. En même temps, le chrétien désire évangéliser tous les hommes, partager sa foi et son expérience du Christ, transmettre et manifester l’amour du Christ, en professant sa propre foi et en la proposant aux autres avec respect et amour, comme s’il disait: je suis heureux d’être chrétien et je serais encore plus heureux si tu l’étais toi aussi (cfr I Jean 1: Ce que nous avons vu, entendu, contemplé et touché de nos mains, nous vous l’annonçons aussi à vous, pour que vous entriez en communion avec nous et avec le Père et son Fils Jésus Christ, et ainsi notre joie sera parfaite).
24. L’évangélisation est une proposition de la foi respectueuse de la liberté d’autrui, jointe à l’estime de ses valeurs et de sa tradition. C’est pourquoi elle ne se confond pas avec le prosélytisme, animé d’un esprit de conquête, de pouvoir, de supériorité (quand ce n’est pas de mépris pour les autres et pour leurs valeurs).
25. Le dialogue est un bien, mais l’évangélisation est un bien plus grand. Le mariage mixte est un bien, mais le mariage sacramentel est un bien plus grand.
26. En tant que grâce du Christ, le mariage sacrement est un don plus grand que le mariage naturel. Toutefois, le don peut être accueilli et vécu de façon plus ou moins grande; il peut même être trahi et complètement gaspillé.
27. En tant que grâce du Christ, le mariage sacrement est avant tout une communion sponsale avec le Christ, et ensuite communion réciproque entre les époux et ouverture aux enfants, à l’Eglise et à la société. Il est l’actuation et la manifestation de l’alliance nuptiale du christ avec l’Eglise. Les chrétiens devraient le préférer au mariage mixte et, dans la mesure du possible, le réaliser.
28. Le mariage mixte est aussi un grand bien, une valeur humaine naturelle, un don de Dieu Créateur, et qui est placé lui aussi sous l’influence du Christ Sauveur et de sa grâce rédemptrice qui s’étend de différentes manières à tous les hommes et à toutes les réalités humaines. Ce mariage offre des occasions de croissance personnelle et permet de constituer une vraie communauté d’amour et de vie, de contribuer au dialogue entre les religions et à la paix. Un couple mixte bien réussi peut parfois être meilleur, sous un certain angle, qu’un couple chrétien peu harmonieux.
29. Mais le mariage mixte est inférieur au mariage sacrement en tant que ce dernier est un don de Dieu et une offre de communion avec le Christ et avec l’Eglise.
En outre il présente des difficultés spécifiques en ce qui concerne les relations entre les époux, l’éducation des enfants, les rapports avec les familles d’origine et l’appartenance concrète aux communautés religieuses respectives.
Pour cette raison, l’Eglise se réserve de concéder une dispense pour la validité, ce qu’elle fait avec une grande prudence.
30. L’amour conjugal ne se réduit pas au sentiment et à une gratification sexuelle réciproque; il consiste plutôt dans le fait de faire la vérité dans le couple selon le dessein de Dieu qui correspond au bien authentique des personnes (unité, don réciproque, total, pour toujours, avec une ouverture aux enfants); c’est un projet de vie partagé auquel il convient d’orienter toutes ses énergies et pour lequel il faut s’engager même avec sacrifice. Autrement, il ne s’agit pas d’amour mais de convergence d’égoïsme et d’instrumentalisation réciproque.
31. Dans le mariage mixte, le conjoint chrétien respecte pleinement la liberté de l’autre et ne fait pas de prosélytisme.
Toutefois, il reste fidèle au Christ, vit intensément un rapport personnel avec le Christ et ne le cache pas. Il cherche plutôt à rendre présent et à manifester l’amour et la présence du Christ devant l’autre conjoint et devant ses enfants.
32. Dans une société pluraliste et surtout dans un mariage mixte, éduquer à une identité forte et ouverte devient une entreprise très délicate, longue et difficile. Deviennent nécessaires clarté doctrinale et exercice pratique de vie, discernement et de fréquentes vérifications.
33. L’éducation à vivre dans le pluralisme religieux en société et éventuellement en famille, doit commencer par les enfants et les adolescents, se poursuivre par les jeunes et les fiancés, continuer par les familles, spécialement par les couples qui ont choisi un mariage mixte. Il faut une collaboration des paroisses, des associations, des écoles, des universités, des médias.
34. L’objectif central de l’éducation chrétienne est le rapport personnel avec Jésus Christ, Sauveur de tous les hommes et de tout ce qui est humain.
Le rapport avec lui, conscient et passionné, nous préserve tant de la confusion et de l’indifférence religieuse que de la fermeture sectaire.
Le Christ ne détruit aucune valeur humaine, mais il les rénove toutes, parce qu’en apportant lui-même,
il a apporté toute nouveauté (Origène). Etre chrétien n’est pas un motif de vanité, mais de joie et de gratitude; ce n’est pas un motif pour nous retenir supérieurs, mais pour être plus humbles et plus responsables.
SYNODE DES ÉVÊQUES
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ASSEMBLÉE SPÉCIALE POUR LE MOYEN ORIENT
L’Église catholique au Moyen-Orient:
communion et témoignage
« La multitude de ceux qui étaient devenus croyants
avait un seul cœur et une seule âme » (Ac 4, 32)
Lineamenta Cité du Vatican 2009
. Rapports avec les musulmans
68. Le rapport entre chrétiens et musulmans est à comprendre à partir de deux principes: d’une part, comme citoyens d’un même pays et d’une même patrie qui partageons la même langue et la même culture, comme aussi les heurs et malheurs de nos pays.
D’autre part, nous sommes chrétiens dans et pour nos sociétés, témoins du Christ et de l’Évangile. Les relations sont parfois, voire souvent, difficiles, surtout du fait que les musulmans mêlent souvent religion et politique, ce qui met les chrétiens en situation délicate de non-citoyens.
69. Au Concile Vatican II, le 28 octobre 1965, l’Église a proclamé à la face du monde sa position par rapport à l’Islam : « L’Église regarde aussi avec estime les musulmans qui adorent le Dieu un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes »[15].
70. À nous donc de travailler, avec un esprit d’amour et de loyauté, à établir une égalité entière entre les citoyens à tous les niveaux : politique, économique, social, culturel et religieux, et ce conformément à la plupart des Constitutions de nos pays. Avec cette loyauté à la patrie, et dans cet esprit chrétien, nous faisons face à la réalité vécue, qui pourrait être chargée de difficultés quotidiennes, voire de déclarations et de menaces de la part de certains mouvements. Nous constatons la montée du fondamentalisme dans beaucoup de pays, mais aussi la disponibilité d’un grand nombre de musulmans à lutter contre cet extrémisme religieux croissant.
71. Du fait de cette situation générale, les relations entre chrétiens et musulmans ne sont pas toujours aisées. Il est certain que tout ce qui peut contribuer à assainir et apaiser la situation est à faire, quelles que soient les difficultés.
L’initiative vient le plus souvent des chrétiens : elle doit être persévérante. Ces relations (qui peuvent évoluer vers un dialogue) vont du bon voisinage à la collaboration la plus franche, au niveau des individus et des groupes des deux religions. Les centres de dialogue entre musulmans et chrétiens, là où ils existent, sont très utiles, surtout en périodes de crise. Le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux a un rôle important en raison de son rang d’organisme officiel du Saint-Siège.
72. Nos écoles et nos institutions jouent un rôle important en profondeur dans ces relations. Elles sont ouvertes à tous, musulmans et chrétiens, et sont une occasion pour mieux se connaître mutuellement, écarter certains préjugés et avoir des idées plus exactes sur ce qu’est un chrétien et ce qu’est le christianisme. L’éducation aux droits de l’homme comme à la liberté de conscience fait partie de la formation religieuse et humaine générale : elle est vitale pour nos sociétés et doit être développée.
73. Se connaître mutuellement est la base de tout dialogue. C’est pourquoi, une présentation simple de l’Évangile et du Christ, en langue locale, basée essentiellement sur le Nouveau Testament et accessible à la mentalité des hommes de nos sociétés, doit être faite de manière urgente, ensemble avec les autres chrétiens de la région ; elle profiterait tant aux chrétiens qu’aux musulmans, dans notre dialogue comme dans notre vie quotidienne.
74. Il existe aujourd’hui plusieurs chaînes de TV chrétiennes ou musulmanes, en langue arabe ou en d’autres langues, qui permettent à qui le veut de connaître l’autre. Une collaboration avec toutes les Églises serait souhaitable. Il est essentiel de rester objectif dans l’information donnée, et respectueux de l’autre dans le dialogue, afin que la grâce de l’Évangile puisse être vraiment partagée.
3. Rapports État-Église
83. Dans l’Islam, il n’y a pas de laïcité à l’exception de la Turquie : l’Islam est en général religion d’État. La principale source de la législation est l’Islam, inspirée de la charia. Pour le statut personnel (famille et héritage dans quelques pays), il existe des statuts particuliers aux communautés chrétiennes dont les tribunaux ecclésiastiques sont reconnus et leurs décisions appliquées. Toutes les Constitutions affirment l’égalité des citoyens devant l’État. L’éducation religieuse est obligatoire dans les écoles privées et publiques, mais elle n’est pas toujours garantie aux chrétiens.
84. Certains pays sont des États islamiques, où la charia est appliquée non seulement dans la vie privée, mais aussi dans la vie sociale, y compris pour les non-musulmans. Cela est toujours discriminatoire et, par là, contraire aux droits de l’Homme.
Quant à la liberté religieuse et à la liberté de conscience, elles sont inconnues dans la mentalité musulmane, laquelle reconnaît la liberté de culte, mais non pas celle de proclamer une autre religion que l’Islam et moins encore d’abandonner l’Islam. Avec la montée de l’intégrisme islamique, les incidents contre les chrétiens augmentent un peu partout.
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RENCONTRE DU CARDINAL ENNIO ANTONELLI
PRÉSIDENT DU CONSEIL PONTIFICAL POUR LA FAMILLE
AVEC LES MEMBRES DES COMMISSIONS
DE LA FAMILLE DES DIOCÈSES CATHOLIQUES
“IDENTITÀ CRISTIANA E PLURALISMO RELIGIOSO”
Beyrouth, 13 février 2010
1. Le pluralisme religieux se diffuse partout dans le monde en raison de la globalisation. Mais au Liban il a des connotations culturelles, sociologiques et politiques.
2. Pour un chrétien il existe un danger de relativisme religieux (ou d’indifférence) et le risque de réduire la religion à l’éthique (où ne comptent ni la confession de foi, ni l’appartenance au Christ et à l’Eglise, ni la liturgie, comme s’il s’agissait seulement de traditions ou de formalités extérieures négligeables).
3. Il est devenu nécessaire d’offrir une éducation appropriée à une identité chrétienne dans le même temps forte et ouverte.
4. On comprend qu’un musulman, bien sûr non conditionné par un fanatisme ou par des intérêts politiques, et ouvert à la modernité occidentale, puisse réduire la religion à l’éthique (respect envers le prochain, justice, loyauté, sincérité, confiance, collaboration) et minimise les différences qui distinguent les religions entre elles. On comprend aussi qu’il puisse considérer le Christianisme comme une éthique et Jésus comme un maître (ce qui compte dans cette optique, c’est son enseignement, ses valeurs et les principes moraux de l’Evangile), relativisant ainsi sa personne, la communauté religieuse qu’il a fondée, les sacrements chrétiens, la doctrine de foi.
5. Le Christianisme contient une éthique, mais il ne se réduit pas à une éthique.
6. Le Christianisme est une relation vivante, de personne à personne, avec Jésus Christ, Fils de Dieu fait homme, crucifié et ressuscité, Seigneur et Sauveur, vivant et toujours présent dans la vie de chacun de nous et dans l’histoire de l’Eglise et de l’humanité jusqu’à la fin du monde. Voilà que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.
7. Avant même son enseignement, c’est la personne même de Jésus qui est d’une importance décisive, et ensuite la relation personnelle qu’on entretient avec lui, comme ses disciples, ses amis, ses frères et ses collaborateurs.
Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, porte beaucoup de fruit. Sans moi vous ne pouvez rien faire (Jean 14).
Celui qui aime son père ou sa mère, sa femme, son fils ou sa fille plus que moi, n’est pas digne de moi.
Si quelqu’un n’aime pas le Seigneur, qu’il soit anathème (1 Cor 16,22) (c’est sans doute l’anathème le plus beau qui ait jamais été prononcé dans toute l’histoire de l’Eglise!). Le chrétien ne se met pas au dessus des autres, mais il considère le Christ comme unique, et incomparable, digne d’être aimé plus que toute autre personne et plus que toute chose. La relation personnelle avec le Seigneur Jésus ne se réduit pas à une éthique, mais elle inclut aussi une éthique
8. L’éthique chrétienne confirme et assume les dix commandements, assurant ainsi la sauvegarde des biens humains fondamentaux.
9. L’éthique chrétienne assume les dix commandements dans la perspective de l’amour comme don et communion. C’est pourquoi elle les confirme et les dépasse.
a) Tu ne tueras pas. Il ne s’agit pas seulement de ne pas tuer; on doit servir la vie et son développement intégral (physique, spirituel, social); on doit vouloir le bien des autres avec le même sérieux qu’on veut son propre bien (Faites aux autres ce que vous voudriez qu’on vous fît); on doit réaliser ce qui est juste et ce qui est un don gratuit, selon ses propres possibilités, y compris par sacrifice, et cela va jusqu’au pardon des ennemis.
b) Tu ne commettras pas d’adultère. Il ne s’agit pas seulement d’éviter l’exercice de la sexualité en dehors du mariage, mais d’intégrer positivement la sexualité, entendue comme énergie psycho-physique de relation dans l’amour compris comme don de soi, comme accueil réciproque, communion, collaboration, projet de vie ensemble.
c) Tu ne voleras pas. Il ne s’agit pas seulement de prendre injustement les biens d’autrui, mais d’engager ses propres biens matériels, en plus de sa propre subsistance décente, comme des instruments au service de l’amour du prochain, évidemment d’une façon qui soit ordonnée (la famille propre, les pauvres, l’Eglise, le bien commun de la société).
d)Tu ne mentiras pas. Il ne s’agit pas seulement de ne pas tromper, mais de communiquer avec sincérité et confiance (oui, oui; non, non); communiquer la vérité; communiquer les biens spirituels, la foi, l’Evangile.
10. L’éthique chrétienne est l’éthique de l’amour, entendu non comme un simple sentiment, mais comme le fait d’accomplir le vrai bien, faire la vérité dans la charité. L’intelligence et l’amour sont inséparables.
11. L’éthique chrétienne est nécessaire pour ressembler au Christ, accueillir son Esprit Saint, participer à sa vie de Fils de Dieu, comme ses frères, ses collaborateurs et ses cohéritiers. Elle est nécessaire pour que nous devenions un avec le Christ, pour vivre comme lui et avec lui.
12. L’éthique vécue par le chrétien est plus un don reçu que le simple accomplissement d’un devoir. L’amour que nous vivons est un amour qui nous est participé par le Seigneur Jésus par la communication de l’Esprit Saint. C’est la grâce qui nous rend capables d’observer les commandements. Nos mérites sont des dons accueillis qui nous disposent à en accueillir d’autres (cfr saint Augustin).
13. Nous devons nous confier dans la grâce, et non dans nos propres forces. Nous pouvons avoir confiance, même si nous ne réussissons pas à observer pleinement les exigences de l’éthique chrétienne, pourvu que nous reconnaissions humblement que nous sommes pécheurs, que nous désirions sincèrement nous convertir, que nous priions pour obtenir la grâce nécessaire et que nous fassions entretemps le bien que nous sommes capables de faire.
14. Les sacrements ne sont pas seulement des pratiques religieuses simplement humaines ou des rites seulement traditionnels et sociaux. Ils sont des actes du Christ, voulus par lui pour manifester et communiquer la grâce, le don de l’Esprit Saint.
15. Selon l’Evangile, Jésus a enseigné que les usages et les rites sans l’amour ne servent à rien, et que ce sont des comportements hypocrites. Cependant, il n’a jamais enseigné que l’on peut se passer des rites religieux. Il est vrai qu’il a relativisé et aboli quelques institutions religieuses, mais il en a aussi créées d’autres (par exemple, le Baptême, l’Eucharistie).
16. L’Eucharistie est le centre de la vie chrétienne. C’est le Christ qui rend présent son sacrifice pascal dans le signe du pain à manger et du vin offert à boire, et il se donne à nous avec tout l’amour par lequel il est mort pour nous sur la Croix, amour par lequel il continue toujours à aimer son Eglise. L’Eucharistie nous insère dans l’Alliance nuptiale du Christ Epoux avec l’Eglise son Epouse. Nous pouvons devenir un avec lui et partager son amour salvifique envers tous les hommes et envers tout ce qui est authentiquement humain. Nous pouvons devenir toujours davantage l’Eglise son Epouse et son Corps dans l’histoire. Vouloir être chrétiens sans participer à la messe du dimanche, c’est comme vouloir être chrétiens sans Jésus Christ.
17. L’Eglise est le Corps du Christ dans le monde, c’est-à dire l’actuation et l’expression visible de sa présence. Elle est sacrement, c’est-à-dire visibilité de l’invisible, soit au niveau de l’Eglise universelle, soit au niveau des églises particulières. La perspective sociologique est totalement inappropriée et erronée. Nous ne pouvons relativiser l’Eglise, ni nous en dispenser, parce qu’elle est le prolongement du Christ. Adhérer au Christ revient à adhérer à son Eglise. Et même on peut dire que l’Eglise est notre vraie famille.
18. Tout ce qui est dans l’Eglise n’est pas l’Eglise. Les erreurs et les péchés faits par les chrétiens existent dans l’Eglise, ils l’obscurcissent et la salissent; mais ces péchés ne sont pas de l’Eglise; au contraire ils sont anti-ecclésiaux et pour cette raison, il faut se réconcilier avec Dieu et avec l’Eglise au moyen du sacrement de la réconciliation (pénitence et confession). Un grand pape du Moyen-Age, Grégoire VII, disait qu’il ya des toiles d’araignée dans le Temple, mais que les toiles d’araignée ne sont pas le Temple. L’Eglise doit être toujours nettoyée et réformée («semper riformanda»); mais elle n’est pas pécheresse en elle-même, mais sainte.
19. Nous sommes l’Eglise dans la mesure où nous sommes un avec le Christ, de façon spirituelle et visible, dans la mesure où nous accueillons la vérité de la foi et nous la professons, dans la mesure où nous accueillons la charité du Christ et nous la manifestons dans l’amour réciproque et l’amour envers tous. Nous sommes l’Eglise, chacun dans une mesure plus ou moins forte, selon les dons de Dieu et selon notre accueil, en partant des grands saints jusqu’aux pécheurs qui sont encore insérés dans l’Eglise par des liens partiels de communion.
20. L’identité du chrétien est une alliance nuptiale avec le Christ, une identification passionnée avec lui, une appartenance joyeuse et reconnaissante à lui et à l’Eglise, laquelle transcende l’appartenance à une culture, une nation, ou une société politique.
21. L’identité chrétienne est ouverte, parce que le Christ est le Sauveur de tous les hommes et de tout ce qui est authentiquement humain. Devenir un avec lui dans l’amour, c’est vouloir le bien temporel et éternel de tous.
22. C’est pourquoi le chrétien est disposé à reconnaître la vérité et le bien qui se trouvent dans les autres hommes de toute religion ou de toute culture; il est prêt à dialoguer, à collaborer, à sceller des amitiés, et à admettre aussi le mariage mixte.
23. En même temps, le chrétien désire évangéliser tous les hommes, partager sa foi et son expérience du Christ, transmettre et manifester l’amour du Christ, en professant sa propre foi et en la proposant aux autres avec respect et amour, comme s’il disait: je suis heureux d’être chrétien et je serais encore plus heureux si tu l’étais toi aussi (cfr I Jean 1: Ce que nous avons vu, entendu, contemplé et touché de nos mains, nous vous l’annonçons aussi à vous, pour que vous entriez en communion avec nous et avec le Père et son Fils Jésus Christ, et ainsi notre joie sera parfaite).
24. L’évangélisation est une proposition de la foi respectueuse de la liberté d’autrui, jointe à l’estime de ses valeurs et de sa tradition. C’est pourquoi elle ne se confond pas avec le prosélytisme, animé d’un esprit de conquête, de pouvoir, de supériorité (quand ce n’est pas de mépris pour les autres et pour leurs valeurs).
25. Le dialogue est un bien, mais l’évangélisation est un bien plus grand. Le mariage mixte est un bien, mais le mariage sacramentel est un bien plus grand.
26. En tant que grâce du Christ, le mariage sacrement est un don plus grand que le mariage naturel. Toutefois, le don peut être accueilli et vécu de façon plus ou moins grande; il peut même être trahi et complètement gaspillé.
27. En tant que grâce du Christ, le mariage sacrement est avant tout une communion sponsale avec le Christ, et ensuite communion réciproque entre les époux et ouverture aux enfants, à l’Eglise et à la société. Il est l’actuation et la manifestation de l’alliance nuptiale du christ avec l’Eglise. Les chrétiens devraient le préférer au mariage mixte et, dans la mesure du possible, le réaliser.
28. Le mariage mixte est aussi un grand bien, une valeur humaine naturelle, un don de Dieu Créateur, et qui est placé lui aussi sous l’influence du Christ Sauveur et de sa grâce rédemptrice qui s’étend de différentes manières à tous les hommes et à toutes les réalités humaines. Ce mariage offre des occasions de croissance personnelle et permet de constituer une vraie communauté d’amour et de vie, de contribuer au dialogue entre les religions et à la paix. Un couple mixte bien réussi peut parfois être meilleur, sous un certain angle, qu’un couple chrétien peu harmonieux.
29. Mais le mariage mixte est inférieur au mariage sacrement en tant que ce dernier est un don de Dieu et une offre de communion avec le Christ et avec l’Eglise.
En outre il présente des difficultés spécifiques en ce qui concerne les relations entre les époux, l’éducation des enfants, les rapports avec les familles d’origine et l’appartenance concrète aux communautés religieuses respectives.
Pour cette raison, l’Eglise se réserve de concéder une dispense pour la validité, ce qu’elle fait avec une grande prudence.
30. L’amour conjugal ne se réduit pas au sentiment et à une gratification sexuelle réciproque; il consiste plutôt dans le fait de faire la vérité dans le couple selon le dessein de Dieu qui correspond au bien authentique des personnes (unité, don réciproque, total, pour toujours, avec une ouverture aux enfants); c’est un projet de vie partagé auquel il convient d’orienter toutes ses énergies et pour lequel il faut s’engager même avec sacrifice. Autrement, il ne s’agit pas d’amour mais de convergence d’égoïsme et d’instrumentalisation réciproque.
31. Dans le mariage mixte, le conjoint chrétien respecte pleinement la liberté de l’autre et ne fait pas de prosélytisme.
Toutefois, il reste fidèle au Christ, vit intensément un rapport personnel avec le Christ et ne le cache pas. Il cherche plutôt à rendre présent et à manifester l’amour et la présence du Christ devant l’autre conjoint et devant ses enfants.
32. Dans une société pluraliste et surtout dans un mariage mixte, éduquer à une identité forte et ouverte devient une entreprise très délicate, longue et difficile. Deviennent nécessaires clarté doctrinale et exercice pratique de vie, discernement et de fréquentes vérifications.
33. L’éducation à vivre dans le pluralisme religieux en société et éventuellement en famille, doit commencer par les enfants et les adolescents, se poursuivre par les jeunes et les fiancés, continuer par les familles, spécialement par les couples qui ont choisi un mariage mixte. Il faut une collaboration des paroisses, des associations, des écoles, des universités, des médias.
34. L’objectif central de l’éducation chrétienne est le rapport personnel avec Jésus Christ, Sauveur de tous les hommes et de tout ce qui est humain.
Le rapport avec lui, conscient et passionné, nous préserve tant de la confusion et de l’indifférence religieuse que de la fermeture sectaire.
Le Christ ne détruit aucune valeur humaine, mais il les rénove toutes, parce qu’en apportant lui-même,
il a apporté toute nouveauté (Origène). Etre chrétien n’est pas un motif de vanité, mais de joie et de gratitude; ce n’est pas un motif pour nous retenir supérieurs, mais pour être plus humbles et plus responsables.
SYNODE DES ÉVÊQUES
______________________________________________________
ASSEMBLÉE SPÉCIALE POUR LE MOYEN ORIENT
L’Église catholique au Moyen-Orient:
communion et témoignage
« La multitude de ceux qui étaient devenus croyants
avait un seul cœur et une seule âme » (Ac 4, 32)
Lineamenta Cité du Vatican 2009
. Rapports avec les musulmans
68. Le rapport entre chrétiens et musulmans est à comprendre à partir de deux principes: d’une part, comme citoyens d’un même pays et d’une même patrie qui partageons la même langue et la même culture, comme aussi les heurs et malheurs de nos pays.
D’autre part, nous sommes chrétiens dans et pour nos sociétés, témoins du Christ et de l’Évangile. Les relations sont parfois, voire souvent, difficiles, surtout du fait que les musulmans mêlent souvent religion et politique, ce qui met les chrétiens en situation délicate de non-citoyens.
69. Au Concile Vatican II, le 28 octobre 1965, l’Église a proclamé à la face du monde sa position par rapport à l’Islam : « L’Église regarde aussi avec estime les musulmans qui adorent le Dieu un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes »[15].
70. À nous donc de travailler, avec un esprit d’amour et de loyauté, à établir une égalité entière entre les citoyens à tous les niveaux : politique, économique, social, culturel et religieux, et ce conformément à la plupart des Constitutions de nos pays. Avec cette loyauté à la patrie, et dans cet esprit chrétien, nous faisons face à la réalité vécue, qui pourrait être chargée de difficultés quotidiennes, voire de déclarations et de menaces de la part de certains mouvements. Nous constatons la montée du fondamentalisme dans beaucoup de pays, mais aussi la disponibilité d’un grand nombre de musulmans à lutter contre cet extrémisme religieux croissant.
71. Du fait de cette situation générale, les relations entre chrétiens et musulmans ne sont pas toujours aisées. Il est certain que tout ce qui peut contribuer à assainir et apaiser la situation est à faire, quelles que soient les difficultés.
L’initiative vient le plus souvent des chrétiens : elle doit être persévérante. Ces relations (qui peuvent évoluer vers un dialogue) vont du bon voisinage à la collaboration la plus franche, au niveau des individus et des groupes des deux religions. Les centres de dialogue entre musulmans et chrétiens, là où ils existent, sont très utiles, surtout en périodes de crise. Le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux a un rôle important en raison de son rang d’organisme officiel du Saint-Siège.
72. Nos écoles et nos institutions jouent un rôle important en profondeur dans ces relations. Elles sont ouvertes à tous, musulmans et chrétiens, et sont une occasion pour mieux se connaître mutuellement, écarter certains préjugés et avoir des idées plus exactes sur ce qu’est un chrétien et ce qu’est le christianisme. L’éducation aux droits de l’homme comme à la liberté de conscience fait partie de la formation religieuse et humaine générale : elle est vitale pour nos sociétés et doit être développée.
73. Se connaître mutuellement est la base de tout dialogue. C’est pourquoi, une présentation simple de l’Évangile et du Christ, en langue locale, basée essentiellement sur le Nouveau Testament et accessible à la mentalité des hommes de nos sociétés, doit être faite de manière urgente, ensemble avec les autres chrétiens de la région ; elle profiterait tant aux chrétiens qu’aux musulmans, dans notre dialogue comme dans notre vie quotidienne.
74. Il existe aujourd’hui plusieurs chaînes de TV chrétiennes ou musulmanes, en langue arabe ou en d’autres langues, qui permettent à qui le veut de connaître l’autre. Une collaboration avec toutes les Églises serait souhaitable. Il est essentiel de rester objectif dans l’information donnée, et respectueux de l’autre dans le dialogue, afin que la grâce de l’Évangile puisse être vraiment partagée.
3. Rapports État-Église
83. Dans l’Islam, il n’y a pas de laïcité à l’exception de la Turquie : l’Islam est en général religion d’État. La principale source de la législation est l’Islam, inspirée de la charia. Pour le statut personnel (famille et héritage dans quelques pays), il existe des statuts particuliers aux communautés chrétiennes dont les tribunaux ecclésiastiques sont reconnus et leurs décisions appliquées. Toutes les Constitutions affirment l’égalité des citoyens devant l’État. L’éducation religieuse est obligatoire dans les écoles privées et publiques, mais elle n’est pas toujours garantie aux chrétiens.
84. Certains pays sont des États islamiques, où la charia est appliquée non seulement dans la vie privée, mais aussi dans la vie sociale, y compris pour les non-musulmans. Cela est toujours discriminatoire et, par là, contraire aux droits de l’Homme.
Quant à la liberté religieuse et à la liberté de conscience, elles sont inconnues dans la mentalité musulmane, laquelle reconnaît la liberté de culte, mais non pas celle de proclamer une autre religion que l’Islam et moins encore d’abandonner l’Islam. Avec la montée de l’intégrisme islamique, les incidents contre les chrétiens augmentent un peu partout.
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MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Identité chrétienne et pluralisme religieux - Conseil Pontifical pour la famille
Il faudrait pouvoir marquer les meilleurs textes, pour pouvoir s'y référer pour d'autres sujets. Il y a ici pas mal de passages qui éclairent d'autres questions et qui peuvent servir de base pour des réponses à des non-catholiques, par exemple.
Annie- Date d'inscription : 01/03/2011
Re: Identité chrétienne et pluralisme religieux - Conseil Pontifical pour la famille
En fait je l`ai copié sur une page du site catholique - Les Amis de Jésus - qui a aussi une page intéressante sur la question de la doctrine coranique face a la doctrine chrétienne.
Finalement tout cela est une question de doctrine, de discernement et de se tenir debout pour sa foi.
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Finalement tout cela est une question de doctrine, de discernement et de se tenir debout pour sa foi.
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MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
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