Le Patriarche Cyrille dénonce la persécution « systématique » contre les chrétiens dans le monde

Le Patriarche Cyrille dénonce la persécution « systématique » contre les chrétiens dans le monde et appelle à la mise en place de mécanismes internationaux efficaces pour leur défensedécembre 7, 2011 Métropolite Hilarion, Patriarche Cyrille,Massimo Introvigne

Dans le cadre de la conférence inter-chrétienne qui s’est tenue à Moscou sur la christianophobie (voir ici), le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie est intervenu le 1er décembre pour offrir son analyse de la situation de la christianophobie, de son contexte et des moyens à mettre en œuvre pour y remédier. Voici le compte-rendu que nous en propose de département des affaires ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou. D.H.

Le 1er décembre 2011, en l’église du Christ Sauveur, le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a rencontré les participants de la conférence internationale « Liberté de conscience : le problème de la discrimination et des persécutions contre les chrétiens », qui a lieu actuellement à Moscou.

Participaient à la rencontre le président du Département des relations ecclésiastiques extérieures (DREE) du Patriarcat de Moscou, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, Massimo Introvigne, représentant de l’OSCE pour la lutte contre le racisme, la xénophobie et la discrimination, l’archiprêtre Vsevolod Tchapline, président du Département synodal aux relations avec la société, l’higoumène Philarète (Boulekov), vice-président du DREE, les représentants des Patriarcats d’Alexandrie, d’Antioche, de Jérusalem et de Serbie, des Églises orthodoxes de Chypre et de Grèce, de l’Église catholique romaine, de l’Église maronite, de l’Église apostolique arménienne, du Conseil œcuménique des Églises, ceux des dénominations protestante, des communautés musulmanes et juives, ainsi que d’organisations publiques de lutte contre la christianophobie.

Dans son intervention, le Primat de l’Église orthodoxe russe a remarqué que les cas de persécution et de discrimination des chrétiens revêtaient ces derniers temps un caractère systématique : « De nombreux témoignages montrent que cette communauté religieuse, numériquement la plus importante, si l’on parle au niveau mondial, est en position de faiblesse », estime Sa Sainteté.

Les courants sécularistes sont un danger de plus en plus grand dans la société européenne. « En Europe, les notions de normes morales, conservées durant des siècles par la tradition spirituelle, font l’objet de violentes attaques. L’absolutisation de la liberté individuelle au détriment de la responsabilité morale fait des chrétiens les ennemis du politiquement correct qui met le péché au niveau de la vertu », a explique le Patriarche.

L’exode massif des chrétiens du Moyen Orient et d’Afrique du Nord suscite cependant une inquiétude particulière. « La presse fait régulièrement part d’attaques contre les églises chrétiennes, de pogroms, de meurtres et d’autres atteintes à la vie, à la santé et aux droits des fidèles du Christ. Les persécutions contre les chrétiens ont pris une ampleur particulière avec les transformations particulières au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Nos frères souffrent en Irak, en Algérie, en Afghanistan, en Égypte, au Pakistan, au Nigéria et dans d’autres pays » a souligné le Patriarche Cyrille, ajoutant que l’Église orthodoxe russe réagissait publiquement à ce type d’information. Sa Sainteté a raconté que la Déclaration du Saint Synode de l’Église orthodoxe russe rédigée à propos de la montée des manifestations de christianophobie dans le monde le 30 mai dernier contient un appel à « l’élaboration de mécanismes efficaces de défense des chrétiens et des communautés religieuses soumises à des perséctions ou à des restrictions dans leur vie et leur activité religieuse ». La problématique de la défense des droits des chrétiens est également à l’ordre du jour de certaines organisations internationales.

« Les violations des droits des chrétiens dans le monde, de même que des représentants d’autres religions, la montée des confrontations interreligieuses doit inciter les états à repenser les mécanismes existant pour garantir la dignité et la liberté de la personne humaine » a déclaré le Primat de l’Église orthodoxe russe.

« Dans cette situation, l’éducation et l’enseignement religieux revêtent une importance particulière. Ils doivent devenir l’un des éléments les plus importants du mécanisme de défense des droits des chrétiens. »

Le Patriarche a rappelé que les chrétiens ont joué depuis l’Antiquité un rôle important dans la stabilisation de la région du Proche Orient et d’Afrique du Nord, démontrant par leur présence le caractère pacifique de la majorité musulmane.

Sa Sainteté a proposé de mettre en place des mécanismes efficaces de défense des droits des chrétiens et des communautés chrétiennes.

À la demande de l’évêque Serapion de Los Angeles (Église copte, États-Unis), le Patriarche Cyrille a exposé quelle forme pourrait revêtir le mécanisme permettant la résolution des problèmes des chrétiens. Sa Sainteté a rappelé l’initiative de l’Église orthodoxe russe élaborée sur la base des décisions prises au Sommet interreligieux de Moscou en 2006, la création d’un organe consultatif au sein de l’ONU dans lequel pourrait entrer les représentants responsables des grands courants et groupes religieux. La tâche de cet organe consisterait à donner une expertise adéquate et hautement professionnelle en cas de conflits relevant de la problématique interreligieuse. Les avis des experts seraient communiqués à l’ONU et, par son truchement, aux gouvernements nationaux.

Massimo Introvigne, représentant de l’OSCE sur les problèmes de persécution des chrétiens, a salué la position active de l’Église orthodoxe russe sur la christianophobie et a promis d’examiner sérieusement la proposition de créer un organe consultatif.

Source : Département des affaires ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou

L`église orthodoxe de Russie connait bien la question persécutions anti-chrétienne

Exécutés par la Tchéka (futur NKVD-KGB) lors des violences de la Révolution bolchévique et de la guerre civile.

Vingt huit Évêques, mille deux cent dix neuf prêtres, six mille professeurs et maîtres, neuf mille médecins, cinquante quatre mille fonctionnaires ; deux cent soixante mille soldats, soixante dix mille policiers; douze mille neuf cent cinquante propriétaires ; trois cent cinquante cinq mille deux cent cinquante intellectuels ou membres des professions libérales, cent quatre vint seize mille deux cent quatre vingt dix ouvriers, et huit cent quinze mille paysans".

La Commission d'enquête de Denikine sur les intrigues bolcheviques durant la période 1918-1919, dans un essai sur la terreur rouge dénombre pour ces deux années seulement un million sept cent mille victimes.

S'ajoutent aussi les tentatives communistes qui ne réussirent pas à s'établir de façon définitive, comme celle de Bela Kuhn, qui occupa temporairement le Hongrie au milieu de 1919, celle d'Espagne en 1936 au cours de laquelle les communistes ont occupé Madrid et une partie des provinces d'Espagne, assassinant plus de sept mille prêtres, religieux et religieuses et douze Évêques , et celle heureusement ratée en Allemagne, en 1918, dirigée par Hugo Haase, qui eut
son pire accomplissement dans la République rouge de Bavière en 1919, qui toute furent des orgies de sang et de bestialité sans frein.