Le Cardinal Biffi et l'immigration
Page 1 sur 1
Le Cardinal Biffi et l'immigration
Le Cardinal Biffi et l'immigration
Ce discours du cardinal Biffi sur l'immigration date du 8 octobre 2004 mais il garde toute son actualité. Surtout, il présente un certain réalisme par rapport à certains discours épiscopaux, tels qu'on a pu en entendre en France. Ce qui est vrai pour l'Italie semble être aussi vrai pour la France. Le texte complet peut être consulté ici. En voici quelques extraits :
" Il me semble que jusqu’à présent l’on n’a pas accordé à ce problème l’attention pastorale qu’il mérite, et que l’on a manqué de réalisme dans la façon de l’évaluer et de l’affronter. [On ne peut pas] déduire – si on veut être vraiment "laïque" au-delà de tous les impératifs idéologiques – qu’une nation n’a pas le droit de contrôler et de régler l’afflux des gens qui veulent y entrer à tout prix. On peut encore moins en déduire qu’elle a le devoir d’ouvrir sans discernement ses propres frontières.
Il faut dire au contraire que tout projet viable d’insertion pacifique suppose et exige que les entrées soient surveillées et fassent l’objet de réglementations. Entre autres, il est évident pour tous que les entrées arbitraires – quand elles ont la réputation d’être assez facilement réalisables – déterminent fatalement, d’une part le développement incontrôlé de la misère et du désespoir (et souvent de dangereuses apparitions d’intolérance et de rejet absolu des étrangers), d’autre part le développement d’une industrie criminelle qui exploite ceux qui aspirent à passer clandestinement les frontières. […] Celui qui vient chez nous doit savoir dès le début qu’il lui sera demandé, comme contrepartie nécessaire de l’hospitalité, le respect de toutes les règles de vie en commun qui sont en vigueur chez nous, y compris les lois fiscales."
Voici le passage qui me semble être le plus intéressant :
"Une introduction considérable d’étrangers dans notre péninsule est acceptable et peut même s’avérer bénéfique, à condition de s’occuper sérieusement de sauvegarder la véritable physionomie propre de notre nation. […] Dans une perspective réaliste, on préférera (à égalité de conditions, surtout pour ce qui concerne l’honnêteté des intentions et la correction du comportement) les populations catholiques ou au moins chrétiennes, dont l’insertion est infiniment plus aisée [...] ; puis les Asiatiques [...], qui ont montré leur capacité à s’intégrer avec une bonne facilité, tout en conservant les traits distinctifs de leur culture. […]
Si l’on ne veut pas éluder ou censurer cette perspective d’attention au réel, il est évident que le cas des musulmans doit être traité à part. […] Les musulmans - dans l’immense majorité des cas, et à quelques exceptions près – arrivent chez nous résolus à rester étrangers à notre type d’"humanité" individuelle ou sociale, dans ce qu’il a de plus essentiel, de plus précieux ; étrangers à ce à quoi il nous est le plus impossible de renoncer "laïquement". Plus ou moins ouvertement, ils viennent chez nous bien décidés à rester substantiellement "différents", en attendant de nous faire devenir tous substantiellement comme eux. […]
Quant aux rapports à entretenir avec les différentes religions qui sont présentes parmi nous en conséquence de l’immigration, il sera bien que personne n’ignore ou n’oublie que le catholicisme - qui indiscutablement n’est plus la religion officielle de l’Etat - reste néanmoins la religion historique de la nation italienne, la source principale de son identité, l’inspiration déterminante de nos grandeurs les plus véritables."
Vient ensuite l’attitude que doivent avoir les catholiques vis-à-vis des immigrés :
"Aux immigrés catholiques – quelles que soient leur langue et leur couleur de peau – il faut faire sentir de la façon la plus efficace qu’à l’intérieur de l’Eglise il n’y a pas d’étrangers : ils font partie de plein droit de notre famille de croyants, et sont accueillis dans un esprit de fraternité sincère. […] Aux chrétiens des anciennes Eglises orientales, qui ne sont pas encore en pleine communion avec le Siège de Pierre, nous exprimerons sympathie et respect. […]
Ceux qui appartiennent aux religions non chrétiennes seront aimés et, dans toute la mesure possible, aidés dans leurs nécessités. De certains d’entre eux - notamment des musulmans - nous pouvons apprendre la fidélité aux exercices rituels et aux temps de prière, mais il ne nous revient pas d’accorder une collaboration positive à leur pratique religieuse."
Quant à la conclusion, elle est franche :
"J’estime […] que l’Europe redeviendra chrétienne ou deviendra musulmane. Ce qui me paraît sans avenir, c’est la "culture du néant", [qui] ne sera pas en mesure de résister à l’assaut idéologique de l’Islam. Seule la redécouverte de l’événement chrétien comme unique voie de salut pour l’homme, et donc seule une résurrection décidée de l’antique âme de l’Europe, pourra donner une autre issue à cette confrontation inévitable."
Michel Janva
Ce discours du cardinal Biffi sur l'immigration date du 8 octobre 2004 mais il garde toute son actualité. Surtout, il présente un certain réalisme par rapport à certains discours épiscopaux, tels qu'on a pu en entendre en France. Ce qui est vrai pour l'Italie semble être aussi vrai pour la France. Le texte complet peut être consulté ici. En voici quelques extraits :
" Il me semble que jusqu’à présent l’on n’a pas accordé à ce problème l’attention pastorale qu’il mérite, et que l’on a manqué de réalisme dans la façon de l’évaluer et de l’affronter. [On ne peut pas] déduire – si on veut être vraiment "laïque" au-delà de tous les impératifs idéologiques – qu’une nation n’a pas le droit de contrôler et de régler l’afflux des gens qui veulent y entrer à tout prix. On peut encore moins en déduire qu’elle a le devoir d’ouvrir sans discernement ses propres frontières.
Il faut dire au contraire que tout projet viable d’insertion pacifique suppose et exige que les entrées soient surveillées et fassent l’objet de réglementations. Entre autres, il est évident pour tous que les entrées arbitraires – quand elles ont la réputation d’être assez facilement réalisables – déterminent fatalement, d’une part le développement incontrôlé de la misère et du désespoir (et souvent de dangereuses apparitions d’intolérance et de rejet absolu des étrangers), d’autre part le développement d’une industrie criminelle qui exploite ceux qui aspirent à passer clandestinement les frontières. […] Celui qui vient chez nous doit savoir dès le début qu’il lui sera demandé, comme contrepartie nécessaire de l’hospitalité, le respect de toutes les règles de vie en commun qui sont en vigueur chez nous, y compris les lois fiscales."
Voici le passage qui me semble être le plus intéressant :
"Une introduction considérable d’étrangers dans notre péninsule est acceptable et peut même s’avérer bénéfique, à condition de s’occuper sérieusement de sauvegarder la véritable physionomie propre de notre nation. […] Dans une perspective réaliste, on préférera (à égalité de conditions, surtout pour ce qui concerne l’honnêteté des intentions et la correction du comportement) les populations catholiques ou au moins chrétiennes, dont l’insertion est infiniment plus aisée [...] ; puis les Asiatiques [...], qui ont montré leur capacité à s’intégrer avec une bonne facilité, tout en conservant les traits distinctifs de leur culture. […]
Si l’on ne veut pas éluder ou censurer cette perspective d’attention au réel, il est évident que le cas des musulmans doit être traité à part. […] Les musulmans - dans l’immense majorité des cas, et à quelques exceptions près – arrivent chez nous résolus à rester étrangers à notre type d’"humanité" individuelle ou sociale, dans ce qu’il a de plus essentiel, de plus précieux ; étrangers à ce à quoi il nous est le plus impossible de renoncer "laïquement". Plus ou moins ouvertement, ils viennent chez nous bien décidés à rester substantiellement "différents", en attendant de nous faire devenir tous substantiellement comme eux. […]
Quant aux rapports à entretenir avec les différentes religions qui sont présentes parmi nous en conséquence de l’immigration, il sera bien que personne n’ignore ou n’oublie que le catholicisme - qui indiscutablement n’est plus la religion officielle de l’Etat - reste néanmoins la religion historique de la nation italienne, la source principale de son identité, l’inspiration déterminante de nos grandeurs les plus véritables."
Vient ensuite l’attitude que doivent avoir les catholiques vis-à-vis des immigrés :
"Aux immigrés catholiques – quelles que soient leur langue et leur couleur de peau – il faut faire sentir de la façon la plus efficace qu’à l’intérieur de l’Eglise il n’y a pas d’étrangers : ils font partie de plein droit de notre famille de croyants, et sont accueillis dans un esprit de fraternité sincère. […] Aux chrétiens des anciennes Eglises orientales, qui ne sont pas encore en pleine communion avec le Siège de Pierre, nous exprimerons sympathie et respect. […]
Ceux qui appartiennent aux religions non chrétiennes seront aimés et, dans toute la mesure possible, aidés dans leurs nécessités. De certains d’entre eux - notamment des musulmans - nous pouvons apprendre la fidélité aux exercices rituels et aux temps de prière, mais il ne nous revient pas d’accorder une collaboration positive à leur pratique religieuse."
Quant à la conclusion, elle est franche :
"J’estime […] que l’Europe redeviendra chrétienne ou deviendra musulmane. Ce qui me paraît sans avenir, c’est la "culture du néant", [qui] ne sera pas en mesure de résister à l’assaut idéologique de l’Islam. Seule la redécouverte de l’événement chrétien comme unique voie de salut pour l’homme, et donc seule une résurrection décidée de l’antique âme de l’Europe, pourra donner une autre issue à cette confrontation inévitable."
Michel Janva
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Sujets similaires
» Le soutien du cardinal Burke à la proposition du cardinal Sarah de célébrer “ad orientem”, face à l’autel
» Le cardinal Schonborn accuse le cardinal Sodano.....
» La mort du Cardinal Martini est-elle instrumentalisée ?
» Le Cardinal Turcotte en fin de vie
» Sur l'intolérance doctrinale - Par le Cardinal Pie
» Le cardinal Schonborn accuse le cardinal Sodano.....
» La mort du Cardinal Martini est-elle instrumentalisée ?
» Le Cardinal Turcotte en fin de vie
» Sur l'intolérance doctrinale - Par le Cardinal Pie
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum