Arnaud Dumouch et le salut facile

Du sens donné à la mort dépend celui de notre existence. Qu'y a t-il après la mort ? Devrons-nous rendre compte de l'usage de notre liberté, du bien et du mal que nous aurons librement accomplis ? A ces questions, certains, tel A. Dumouch, enseignent que la mort n'est pas la fin de la vie mais « un passage » (http://eschatologie.free.fr/livres/heuremort.htm#_Toc75401419), un passage suffisamment long pour être une nouvelle condition de l'âme lui permettant alors et alors seulement de choisir en « toute lucidité et liberté » son destin éternel.

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Plus : en commentaires, l'analyse critique du livre "L'heure de la mort" d'Arnaud Dumouch, par l'abbé Guy Pagès.

A.D. n'est pas le seul à répandre cette théorie d'une deuxième chance. Beaucoup de raisonnements "scientifiques" se basent sur les expériences de mort imminente pour essayer de prouver ce choix après la mort. Mais ils ne prennent en compte que les témoignages de ceux qui, ayant vu "la grande lumière céleste" faite d'amour, sont attirés par elle. Ils ne considèrent pas le témoignage de Gloria Polo, par exemple, qui voulait aller vers Dieu mais qui en était empêchée par ses péchés, qu'elle voyait sous forme de monstres affreux.

Bref, si toutes les âmes se rendent compte, après la mort, de l'amour de Dieu, celles des damnés comprennent qu'elles en seront privées pour l'éternité, par leur faute et leur libre choix.

Partir des expériences de mort imminente pour prouver ce choix après la mort, c'est pareil que de déduire que la réincarnaton existe, à partir de témoignages sous hypnose. On sait bien que les expériences d'hypnose sont malsaines, parce qu'elle abaissent les défenses que l'esprit oppose au démon.

Je n'arrive pas à retrouver des textes sur cette "grâce de la grande lumière céleste" des années 70... Il me semble que c'est un peu la même chose que l'hérésie de "l'illumination finale", non?

Le problème est qu'en dépit qu'il ne soit pas le seul à répandre cette théorie, elle n'en n'est pas moins hérétique (attendu que Dumouch soutient, contre le Magistère de l'Eglise qui la condamne, cette thèse de l'illumination finale). En revanche, ce qui constitue la dangerosité de ses théories, c'est qu'il prend appui sur la doctrine catholique, en déformant les textes de Vatican II (Spe Salvi, Gaudium et Spes etc...), en tordant les Écritures (contre-sens, hors sujet, hors contexte, comme les Protestants évangéliques...). Il "estampille" ses enseignements gnostiques "théologie catholique" en affirmant même que le pape le citerait ! Et les personnes non averties, ou mal catéchisées tombent dans le panneau. En ce sens, il se démarque des autres (qui d'ailleurs ne doivent pas aller aussi loin dans la tartuferie) dont par ailleurs, on n'entend jamais parler alors que lui, monopolise le net avec ses avalanches interminables de vidéos.

Conformément à l’Église ("Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort" (CEC n° 1022), Sainte Catherine de Gênes confirme ce qu'on sait, et contredit donc la thèse hérétique de AD.

Mais de nombreux autres Saints anéantissent en quelques mots cette grave hérésie qui risquent de mener des âmes en enfer.


Passons directement au texte de la Sainte :
"Ce jugement est sans rémission puisque après la mort la liberté du libre vouloir n'est plus sujette au changement. Elle reste fixée dans la disposition où elle se trouvait au moment de la mort." Sainte Catherine de Gênes

"C'est pourquoi au moment même où l'esprit est séparé du corps, l'âme se rend au lieu qui lui est destiné, sans autre guide que la nature même de son péché, au cas où l'âme se détache du corps en état de péché mortel." Sainte Catherine de Gênes

Traité du Purgatoire

de sainte Catherine de Gênes

4. Différence entre les damnés et les âmes du purgatoire (...)

Ceux de l'enfer sont sortis de cette vie avec leur volonté mauvaise. Aussi leur péché n'est pas remis et ne peut l'être, parce qu'ils ne peuvent plus changer de volonté, une fois qu'ils sont sortis ainsi disposés de cette vie.

En ce passage l'âme s'établit définitivement dans le bien ou dans le mal, selon qu'elle s'y trouve par sa volonté délibérée, conformément à ce qui est écrit:
« Là où je te trouverai, c'est-à-dire au moment de la mort, avec cette volonté ou du péché ou de rejet et de regret du péché, là je te jugerai.»
[Ce texte n'est pas dans l'Ecriture Sainte; ce pourrait être une accommodation d'Ezéchiel, 24,14.]

Ce jugement est sans rémission puisque après la mort la liberté du libre vouloir n'est plus sujette au changement. Elle reste fixée dans la disposition où elle se trouvait au moment de la mort.



8. L'enfer et le purgatoire font connaître l'admirable sagesse de Dieu (...)

C'est pourquoi au moment même où l'esprit est séparé du corps, l'âme se rend au lieu qui lui est destiné, sans autre guide que la nature même de son péché, au cas où l'âme se détache du corps en état de péché mortel.


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1022 "Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une purification, soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel, soit pour se damner immédiatement pour toujours." (Catéchisme de l'Église Catholique)

C'est très clair. Merci pour ce texte.