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La these de l'Illumination( a la mort)d'Arnaud Dumouch confrontée....

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Message par Francesco Lun 22 Nov 2010 - 1:03

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Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
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Message par admin2 Mer 19 Jan 2011 - 3:20

Voici ce que pense l'église de la théorie de l'illumination finale que reprend Arnaud Dumouch:
L'’illumination finale
On désigne sous le nom d’'illumination finale une théorie qui affirme que, au moment la mort, chaque homme reçoit une illumination spéciale de la grâce de Dieu qui lui permet de choisir entre Dieu et le mal, entre le Ciel et l’'Enfer. Qu'’en est-il ? Qu'’en dit l’'Église ? Qu'’en dit la théologie ? S'’agit-il du cas des enfants morts sans baptême, ou bien s’'agit-il, pour l’'adulte, de l’'acceptation ou du refus de la masse des péchés qu'’on a commis pendant la vie ?

Si l’'on recherche des documents sérieux, force est de constater que la moisson est bien maigre. Très maigre même. Les théologiens anciens n'’en parlent pas, seuls quelques modernes y font allusion, et le plus souvent à propos des enfants morts sans Baptême, et encore pour dire qu'’on ne peut pas dire grand chose, sinon que cela est contraire à la pensée constante de l’Église. On peut le voir, par exemple, dans l’'ouvrage d’'Albert Michel Enfants morts sans baptême, Paris Téqui, 1954.
De cette recherche, on peut tout de même tirer ce qui suit.

1. Cette théorie est gratuite. Rien, ni dans la sainte Écriture, ni dans le Magistère de l’'Église, ni dans l’'enseignement des Pères et des théologiens, ni dans la prédication des saints, rien ne permet d'’affirmer qu’'une telle illumination existe. C'’est à ceux qui l’'affirment d’'en apporter un commencement de preuve ou de vraisemblance.
Si l’'on se reporte à ce que dit saint Thomas d’'Aquin de la mort et de ses circonstances, on voit bien qu’'il n'’y a aucune place pour cette illumination ni pour sa possibilité. Ainsi Contra gentes, IV, 91, 92, 93, 95.

2. Cette théorie est suspecte. Si le Magistère ne s'’est pas directement prononcé, il y a tout de même des indications très nettes sur ce qu'’en pense l'’Église.

a] Voici ce qu'’écrit José Ricart Torrens, Du nombre des élus, Nouvelles éditions latines 1965, page 127 :
« Le 5 mars 1936, le Saint-Office inscrivait dans l'’Index des livres prohibés le livre de Luis G. Alonso Getino, Del gran numero de los que se salvan y de la mitigación de las penas eternas (Madrid, f.e.d.a., 1934).
« Le 6 mars 1936, l’'Osservatore Romano commentait ainsi cette mise à l'’Index :
« Cette condamnation mérite qu’'on y attache une importance particulière et qu’'on la signale tout de suite à l’'attention des fidèles pour le tort très grave que pourrait leur causer la lecture du livre en question. Dans ladite publication, en effet, on s’'inspire d'’idées mises en vogue depuis quelque temps, surtout par des théologiens protestants ; en s'’appuyant sur des arguments spécieux et des interprétations arbitraires de textes de la sainte Écriture et en citant certaines phrases prononcées par quelques Pères et Docteurs, on attaque à fond la claire et précise doctrine traditionnelle catholique sur l’'éternité et la nature des peines de l'’Enfer. Et comme si cela ne suffisait pas, on défend en outre, ex professo, dans ledit volume, une étrange théorie concernant une prétendue illumination spéciale que les âmes humaines recevraient de Dieu au moment de leur séparation du corps, et grâce à laquelle elles se convertiraient intimement et parfaitement au Créateur et seraient ainsi justifiées et sauvées.
« Il n’'est pas nécessaire, certes, de beaucoup de paroles pour faire comprendre combien grave est le danger caché sous ces théories qui, non seulement n'’ont aucun fondement dans la Révélation, mais sont même en contradiction avec elle et avec le sentiment commun de l'’Église. »

b] Voici ce qu'’écrit Albert Michel, Doctrine et vie chrétiennes, Berche et Pagis, Paris 1946, p. 310 :
« C’est donc, pour le moins, une grave témérité d'’imaginer qu'’aussitôt après la mort un répit normal, accompagné d’'une illumination de la grâce, sera encore accordé au pécheur pour se convertir. Le concile du Vatican avait préparé la définition suivante : « Après la mort, terme de notre vie, il nous faut tous paraître immédiatement au tribunal du Christ... et après cette vie mortelle, plus de pénitence possible pour se justifier. »

Voici le texte exact auquel fait référence A. Michel :
«Post mortem quæ est viæ nostræ terminus, illico omnes manifestari nos oportet ante tribunal Christi, ut referat unusquisque propria corporis prout gessit, sive bonum, sive malum (II Cor. v, 10) ; neque ullus post hanc mortalem vitam relinquitur locus pænitentiæ ad justificationem. » [Mansi LIII, 175. Cité dans le Dictionnaire de Théologie Catholique, article Mort, col. 2494]

Le concile Vatican I ayant été interrompu par la guerre franco-allemande de 1870, ce texte n'’a pu être présenté ni voté. Il n’'est donc pas, par lui-même, un acte du Magistère. Mais il est une bonne expression de l’'enseignement constant de la sainte Église catholique.

3. Cette théorie est néfaste. Elle entretient le pécheur dans une fausse sécurité, contrariant la motion intérieure de la grâce qui l’'attire au repentir et à la conversion. Elle s’'oppose à la prédication chrétienne qui doit rappeler à temps et à contretemps les fins dernières et leur gravité. En effet, très souvent, Dieu se sert pour convertir les pécheurs de la crainte salutaire qu’'inspire son jugement, de la crainte d'’être surpris par la mort dans l’'état de péché.
Cette théorie vient donc désarmer voire anéantir l’œ'œuvre de Dieu, en laissant le pécheur s'’imaginer qu'’il peut toujours repousser la grâce puisqu'’il lui reste une dernière chance qui rachètera tout.
Il ne faut pas croire qu’'on exalte la miséricorde de Dieu en imaginant un systématique repêchage in extremis. La miséricorde de Dieu est infiniment plus grande : c’'est pendant le cours de la vie ici-bas qu'’elle convertit, qu'’elle sanctifie, qu’'elle élève l’'ancien pécheur aux sommets les plus sublimes de l’'union à Dieu –– qu’'on se souvienne de sainte Marie-Madeleine –– par une grâce qui transforme intérieurement, et répand la paix et l’'édification ; elle n’'encourage pas le péché ni ne contredit ses propres avertissements.

Gratuite, suspecte, néfaste…. La théorie de l'’illumination finale n’'a aucune chance d’'être vraie. Il faut bien vite oublier cette invention des hommes à propos de réalités qui leur échappent totalement et qu’'ils ne pourraient connaître que par Révélation divine. Il vaut mieux se convertir que se rassurer, il vaut mieux prier pour les pécheurs que de les tromper sur leur état. Soyons les instruments de la vraie miséricorde de Dieu, non pas les propagateurs des forgeries des hommes.

Par Abbé Hervé Belmont
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Message par Francesco Jeu 27 Jan 2011 - 22:49

Voici un texte du pape Benoit XVI(Spe Silva) qui s'approche de l'hypothese de l'illumination finale...
Elle fut mise à l'index des livres prohibés par le thomisme du cardinal Ottaviani. Mais elle n'a jamais été condamnée par le Magistère et le pa^pe Benoît XVI la propose comme hypothèse dans Spe Salvi 47.
Pourrais tu nous donner le texte si tu l'as?



Je l'ai:

47. Certains théologiens récents sont de l'avis que le feu qui brûle et en même temps sauve est le Christ lui-même, le Juge et Sauveur. La rencontre avec Lui est l'acte décisif du Jugement. Devant son regard s'évanouit toute fausseté. C'est la rencontre avec Lui qui, en nous brûlant, nous transforme et nous libère pour nous faire devenir vraiment nous-mêmes. Les choses édifiées durant la vie peuvent alors se révéler paille sèche, vantardise vide et s'écrouler. Mais dans la souffrance de cette rencontre, où l'impur et le malsain de notre être nous apparaissent évidents, se trouve le salut. Le regard du Christ, le battement de son cœur nous guérissent grâce à une transformation assurément douloureuse, comme « par le feu ». Cependant, c'est une heureuse souffrance, dans laquelle le saint pouvoir de son amour nous pénètre comme une flamme, nous permettant à la fin d'être totalement nous-mêmes et par là totalement de Dieu. Ainsi se rend évidente aussi la compénétration de la justice et de la grâce: notre façon de vivre n'est pas insignifiante, mais notre saleté ne nous tache pas éternellement, si du moins nous sommes demeurés tendus vers le Christ, vers la vérité et vers l'amour. En fin de compte, cette saleté a déjà été brûlée dans la Passion du Christ. Au moment du Jugement, nous expérimentons et nous accueillons cette domination de son amour sur tout le mal dans le monde et en nous. La souffrance de l'amour devient notre salut et notre joie. Il est clair que la « durée » de cette brûlure qui transforme, nous ne pouvons la calculer avec les mesures chronométriques de ce monde. Le « moment » transformant de cette rencontre échappe au chronométrage terrestre – c'est le temps du cœur, le temps du « passage » à la communion avec Dieu dans le Corps du Christ.[39] Le Jugement de Dieu est espérance, aussi bien parce qu'il est justice que parce qu'il est grâce. S'il était seulement grâce qui rend insignifiant tout ce qui est terrestre, Dieu resterait pour nous un débiteur de la réponse à la question concernant la justice – question décisive pour nous face à l'histoire et face à Dieu lui-même. S'il était pure justice, il ne pourrait être à la fin pour nous tous qu’un motif de peur. L'incarnation de Dieu dans le Christ a tellement lié l'une à l'autre – justice et grâce – que la justice est établie avec fermeté: nous attendons tous notre salut « dans la crainte de Dieu et en tremblant » (Ph 2, 12). Malgré cela, la grâce nous permet à tous d'espérer et d'aller pleins de confiance à la rencontre du Juge que nous connaissons comme notre « avocat » (parakletos) (cf. 1 Jn 2, 1).


Notons que ca demeure une hypothese...Vous en pensez quoi?


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Message par admin2 Ven 4 Fév 2011 - 21:31

Voici une précision d"Arnaud sur sa these.Elle n'est qu'une hypothese:
Arnaud Dumouch a écrit:
Patre blessé a écrit:
Il me semble que tous les membres de ce forum devraient considéré la these d'Arnaud comme une hypothese et non comme une réalité théologique.....





Cher Patre blessé, oui, vous avez absolument raison. Et le pape ne présente cela que comme une hypothèse.
Vous devez savoir que cette hypothèse est niée par des grands saints et docteurs de l'Eglise comme saint Thomas d'Aquin et toute la théologie scolastique après lui, saint Padre Pio. Pour eux, la mort est un "instant" où il ne se passe rien. On est figé dans l'état où on a été trouvé, et si on n'a pas d'huile à sa lampe, on est damné aussitôt. On est damné quelque soit la cause (péché originel pour les enfants morts sans baptême, péché mortel de faiblesse pour nous si on est surpris par la mort. Saint Thomas hésite une fois (en trois lignes) pour les gens qui meurent païens tant c'est gros et difficilement justifiable et il dit UNE FOI :
Citation:

De Veritate, 14, 11, 1:
« A un homme qui, sans y mettre d’obstacle, suivrait la raison naturelle pour chercher le bien et éviter le mal, on doit tenir pour très certain que Dieu révélerait par une inspiration intérieure les choses qu’il est nécessaire de croire ou lui enverrait quelque prédicateur de la foi, comme Pierre à Corneille. »

Dans les années 50, sainte Faustine fut un temps mise à l'index par le pape Jean XXIII, sous proposition du cardinal Alfredo Ottaviani du Saint-Office (préfet du Saint Office) car elle soutenait une thèse proche (une illumination parfaite dans l'agonie). Jean-Paul la sortit de cet Index et la canonisa.

Face à eux, vous avez donc peu de saints canonisés et ils sont récents :

Sainte Faustine :Citation:

« Petit journal 1697. J’accompagne souvent les âmes agonisantes et je leur obtiens la confiance en la miséricorde divine. Je supplie Dieu de leur donner toute la grâce divine, qui est toujours victorieuse. La miséricorde divine atteint plus d’une fois le pécheur au dernier moment, d’une manière étrange et mystérieuse. A l’extérieur, nous croyons que tout est fini, mais il n’en est pas ainsi. L’âme éclairée par un puissant rayon de la grâce suprême, se tourne vers Dieu avec une telle puissance d’amour, qu’en un instant elle reçoit de Dieu le pardon de ses fautes et de leurs punitions. Elle ne nous donne à l’extérieur aucun signe de repentir ou de contrition, car elle ne réagit plus aux choses extérieures. Oh ! Que la miséricorde divine est insondable !
Mais horreur! Il y a aussi des âmes, qui volontairement et consciemment, rejettent cette grâce et la dédaigne. C’est déjà le moment même de l’agonie. Mais Dieu, dans sa miséricorde, donne à l’âme dans son for intérieur ce moment de clarté. Et si l’âme le veut, elle a la possibilité de revenir à Dieu.
Mais parfois, il y a des âmes d’une telle dureté de cœur qu’elles choisissent consciemment l’enfer. Elles font échouer non seulement toutes les prières que d’autres âmes dirigent vers Dieu à leur intention, mais même aussi les efforts divins. »



Il existe aussi Marthe Robin, et de nombreuse fois. Mais elle n'est pas canonisée.

Vous le voyez, tant que le Magistère n'aura pas tranché entre ces deux écoles, nous devrons admettre que c'est une hypothèse. Cependant, l'hypothèse de saint Thomas d'Aquin est devenue difficilement soutenable en théologie à cause d'un nouveau dogme qui appartient à Vatican II et qu'il ne connaissait pas :
Citation:

“Puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l'homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l'Esprit Saint offre à tous, d'une façon que Dieu connaît, la possibilité d'être associé au mystère pascal” (Gaudium et Spes n° 22, 5).



Merci pour ta réponse Arnaud.Ca allege le débat qui demeure intéressant.
Ca allege le débat non?
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Message par admin2 Sam 5 Fév 2011 - 4:05

Dictionnaire de Théologie Catholique
col. 2489-90

MORT. — I. Définition. II. Cause. III. Effets. IV. Moment.

I. DÉFINITION. — 1° Sens analogiques. — La mort s'opposant à la vie, le terme « mort » revêt des significations différentes en raison des « vies » différentes auxquelles on l'oppose. Ainsi : 1. la grâce sanctifiante étant la vie surnaturelle de l'âme, la privation de cette grâce est appelée mort. Eph., 2, 5. — 2. La perte de la vie glorieuse du paradis, c'est-à-dire la damnation éternelle est appelée la seconde mort. Apoc., XX, 6, 14; cf. Sap., I, 12. — 3. Par opposition à la vie de péché, la vie sainte est appelée mort en ou avec Jésus-Christ. Rom., VI, 2 sq.

2°. Sens propre. — La mort, prise en son sens propre, est la séparation de l'âme immortelle d'avec le corps. Cf. Eccl., XII, 7; I Reg., XV, 32. Aussi la sainte Écriture la désigne-t-elle sous des noms qui affirment cette séparation : dissolutio, Phil., I, 23; II Tim., IV, 6; depositio tabernaculi, II Pet., I, 14; terrestris domus dissolutio, exspoliatio; peregrinatio a corpore. II Cor., V, 1, 4, 8. La liturgie a conservé plus d'une de ces expressions dans l'office et la messe des défunts.

II. CAUSE. — Par rapport à sa cause, la mort peut être envisagée soit philosophiquement, comme conséquence naturelle de l'union de l'âme immortelle au corps corruptible; soit historiquement comme suite pénale du péché originel. Dans les deux cas, elle s'affirme comme une loi universelle de l'humanité.

1° La mort, conséquence naturelle de l'union de l'âme au corps. — La nature humaine est composée d'une âme immortelle, substantiellement unie à un corps mortel. Donc, par là-même que le corps est mortel, l'union substantielle de l'âme et du corps doit un jour se rompre, et chacun des deux éléments suivra alors sa destinée propre. A ce point de vue, l'homme est naturellement mortel : « Est dit naturel ce qui a sa cause dans les principes de la nature. Or, les principes essentiels de la nature sont la forme et la matière. La forme de l'homme est l'âme raisonnable, de soi immortelle; et, en conséquence, la mort n'est pas naturelle à l'homme, si l'on ne considère que sa forme substantielle. Mais la matière de l'homme est le corps, lequel, composé d'éléments contraires, est, par là même, de toute nécessité, sujet à corruption. C'est à cet égard que la mort est naturelle à l'homme. » S. Thomas, Sum. theol., IIa IIæ, q. CLXIV, a. 2. C'est donc à juste titre que l'Église a condamné la prop. 78 de Baïus : « L'immortalité du premier homme n'était pas un bienfait de la grâce, mais une condition naturelle. Voir BAÏUS, t. II, col. 72.

2° La mort, suite pénale du péché originel. — Historiquement considérée, la nature humaine doit être envisagée telle qu'elle fut constituée par le Créateur. Or, Dieu n'a pas fait la mort, Sap., I, 13; il a créé l'homme pour un état d'incorruptibilité, id., II, 23. S'emparant de cette donnée de la révélation, et faisant écho à la doctrine de saint Paul, l'Église anathématise « quiconque affirme qu'Adam a été créé mortel, en sorte que, pécheur ou non, il serait mort et qu'ainsi sa mort n'a pas été le salaire du péché, mais une nécessité de nature. » Concile de Carthage (dit autrefois de Milève); II° conc. d'Orange, can. 2; conc. de Trente, sess. V, can. 1-2; Denzinger-Bannw., n. 101, 175, 788-789. Ainsi, il est de foi divine et catholique que Dieu a créé l'homme immortel. Voir ADAM, t. I, col. 374; JUSTICE ORIGINELLE, t. VIII, col. 2025. Mais cette immortalité était conditionnelle : Adam pouvait ne pas mourir, s'il restait fidèle à Dieu. Cf. S. Augustin, De Genesi ad litt., l. VI, c. XXV, P. L., t. XXXIV, col. 354.

En fait, l'homme ayant péché, l'immortalité conditionnelle lui fut enlevée avec les autres dons préternaturels. Dieu prononça expressément la sentence de mort sur l'homme prévaricateur. Gen., III, 19; cf. II, 17; III, 3. Donc, sous cet aspect, la mort, toute naturelle qu'elle soit à la nature humaine philosophiquement considérée, devient une véritable peine, un châtiment, une « solde » du péché, par lequel elle est entrée dans le monde. Rom., V, 12; cf. VI, 23. Ainsi l'homme doit mourir, Heb., IX, 27; la mort arrache l'homme à ce qu'il possède ici-bas, Eccli., XLI, 1, comble le désir de celui qui veut être réuni au Christ. Phil., I, 23. Si longue que soit la vie de l'homme, l'heure de la mort sonnera; elle a sonné pour les patriarches dont la longévité était extraordinaire, Gen., V, 4 sq.; elle sonne pour tous les hommes, au plus tard après les tribulations de la vieillesse, Ps., LXXXIX, 10; Eccli., XVIII, 8; elle se présente à l'heure qu'on ignore, Matth., XXIV, 48 sq.; Apoc., III, 3; cf. XVI, 15; I Thess., V, 2; II Pet., III, 10; et il est insensé de compter sur la vie, si brève, et qui fut pareille à l'ombre, Job, XIV, 1, 2, pour se livrer sans crainte aux plaisirs d'ici-bas. Luc., XII, 19-20.

3° Universalité de la mort. — In omnes homines mors pertransiit, in quo omnes peccaverunt, Rom., V. 12. L'universalité du péché entraîne l'universalité de la mort. Bien que la loi de la mort soit universelle, il existe des raisons de se demander si cette loi ne comporte pas quelques exceptions.

1. La question se pose pour Hénoch et Élie, que l'Écriture représente comme ayant été transportés vivants de cette vie en l'autre. Gen., V, 24; IV Reg., II, 11; Eccli., XLIV, 16; XLVIII, 13; Heb., XI, 5. Plusieurs Pères pensent qu'Hénoch et Élie ne mourront pas; d'autres estiment qu'ils mourront à la fin du monde, que l'Antéchrist les fera périr et qu'ils ressusciteront ensuite. Ainsi opinent Tertullien, De anima, c 50, P. L., t. II, col. 735, saint Augustin, Serm., XXIX, n. 11, P. L., t. XXXVIII, col. 1376, interprétant Apoc., XI, 3 sq., au sujet des deux témoins que la bête doit mettre à mort. Sur le retour d'Élie et d'Hénoch avant la fin du monde, sur l'interprétation des deux témoins de l'Apoc., XI, 3, voir Suarez, De mysteriis vitæ Christi, disp. LV, sect. III; Palmieri, De novissimis, § 39, 40; Stentrup, Soteriologia, th. CLX, p. 1021 sq. Bellarmin pense que nier la venue d'Hénoch et d'Élie, avant la

col. 2491-92

fin du monde, serait une hérésie ou une erreur proche de l'hérésie. De romano pontifice, l. III, c. VI. Cf. Suarez, In IIIam part. Sum. S. Thomæ, disp. LV, sect. III, Lépicier, De novissimis, p. 36. C'est aller un peu loin, étant données les hésitations des commentateurs anciens et modernes.

Le texte grec de I Cor., XV, 51, : non omnes dormiemus, sed omnes immutabimur. Sur les remarques qu'appelle ce texte et la version de la Vulgate, voir Cornely, Comment. in I Cor., p. 506 sq. Ce texte semble indiquer que les justes, au second avènement de Jésus-Christ, passeront de la vie terrestre à la gloire céleste sans être soumis à la mort. C'est là le « mystère » dont parle saint Paul. Ainsi l'ont compris la plupart des Pères grecs, notamment saint Jean Chrysostome, In I Cor., hom. XLII, n. 2, P. G., t. LXI, col. 364, et, chez les latins, saint Jérôme, Epist., LIX, ad Marcellam, n. 3, P. L., t. XXII, col. 587. C'est l'interprétation des exégètes modernes et de plusieurs théologiens, par exemple Pesch, Prælectiones, t. IX, n. 565; Palmieri, De novissimis, § 7, n. 8. Il est assez commun de rencontrer chez les théologiens une autre interprétation laquelle laisserait subsister, sans exception, l'universalité de la loi : Les justes ne mourront pas, c'est-à-dire ne resteront pas longtemps sous le coup de la mort. Ainsi, commentant saint Thomas, Sum. theol., Suppl., q. LXXVIII, a. 1 : Billot, De novissimis, p. 147; Hurter, Theol. dogm. comp., t. III, n. 638; Lépicier, De novissimis, p. 19 sq.; Delattre, Le second avènement de Jésus-Christ, Louvain, 1891. C'est d'ailleurs l'interprétation du Catéchisme du concile de Trente, part. I, c. XII, se référant à saint Jérôme (lequel relate, sans la faire sienne cette opinion, Epist., CIX, n. 6, P. L., t. XXII, col. 971), à saint Ambroise (en réalité à l'Ambrosiaster, qui est très imprécis, In epist. I ad Cor., XV, 51-53, P. L., t. XVII, col. 270-271), à saint Augustin, De civitate Dei, l. XX, c. xx, n. 2, P. L., t. XLI, col. 688. Même en acceptant cette interprétation, l'universalité de la loi de la mort subsisterait : etsi non moriantur est tamen in eis reatus mortis, sed pœna aufertur a Deo. Sum. theol., Ia-IIæ, q. LXXXI, a. 3, ad 1um.

Dans la IIe Cor., V, 2 sq., l'apôtre écrit : « Nous gémissons, désirant être revêtus de notre habitation du ciel [notre corps glorieux ]...; nous qui sommes dans cette tente [notre corps terrestre ], nous gémissons de sa pesanteur, parce que nous ne voulons pas être dépouillés, mais revêtus par-dessus, afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie. » C'est là évidemment le souhait de quelqu'un qui désire arriver à la vie glorieuse, sans passer par la mort, souhait qu'il faut rapprocher de l'idée exprimée dans le texte ci-dessus, et qui s'affirme plus encore dans le suivant. Ainsi ont interprété la pensée de saint Paul presque tous les exégètes catholiques. Cf. S. Augustin, Epist., CXL, n. 16, P. L., t. XXXIII, col. 544. Comment un tel désir aurait-il pu être formulé s'il avait été totalement irréalisable? Sur les difficultés de l'interprétation de ce texte, voir Cornely, In IIam epist. ad Cor., p. 137 sq. Saint Paul témoigne du désir qu'aurait le juste d'arriver au ciel sans passer par la mort : désir bien compréhensible au point de vue de la nature déchue, qui éprouve pour la mort un sentiment d'horreur, mais qu'en d'autres endroits saint Paul corrige, montrant le juste, aidé par la grâce, dans le désir de la mort, pour être réuni au Christ. II Cor., V, 8; Rom., VII, 24 sq.; et surtout Phil., I, 23.

4. Le passage le plus célèbre est I Thess., c. IV, 15-17 : « Nous vous le déclarons, d'après la parole du Seigneur, que nous qui vivons et qui sommes réservés pour l'avènement du Seigneur, nous ne préviendrons pas ceux qui se sont endormis. Car... ceux qui sont morts dans le Christ ressusciteront les premiers. Ensuite, nous qui vivons, qui sommes laissés, nous serons emportés avec eux dans les nues, au-devant du Christ, dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. » Ici encore, comme dans I Cor., XV, 51, le sens obvie paraît être que les justes que la fin du monde trouvera encore en vie, passeront de ce monde en l'autre sans être soumis à la mort. Cf. S. Augustin, Epist., CXCIII, n. 9, P. L., t. XXXIII, col. 872-873; S. Jérôme, Epist., LIX, n. 3, P. L., t. XXII, col. 587. Les mêmes observations et interprétations que pour I Cor., XV, 51, doivent être ici formulées. On interprétera également de même la formule judicaturus vivos et mortuos, II Tim., IV, 1, formule qu'on retrouve dans les symboles et les textes liturgiques.

En résumé, la loi de la mort est universelle; tous y sont sujets; en tous se retrouve la nécessité de s'y soumettre. Toutefois, il est possible que Dieu accorde à certains d'en être de fait exemptés. Mais dans l'Église latine, on s'est plutôt rallié à l'idée que tous les hommes, même les justes, mourront avant de ressusciter. Cf. S. Augustin, De civitate Dei, loc. cit.; Retract., l. II, c. XXXIII, P. L., t. XXXII, col. 644; Gennade, De eccl. dogm., c. VII, P. L., t. LVIII, col. 983. Parmi les théologiens, voir S. Thomas, Suppl., q. LXXVIII, a. 1; LXXIV, a. 8; Suarez, De mysteriis vitæChristi, disp. IV, sect. II. Saint Thomas expose les raisons de convenance de l'opinion qu'il défend comme plus sûre et plus commune : conformité à l'ordre de la justice divine, à cause de l'universalité du péché; conformité aux assertions de l'Écriture : la résurrection, à laquelle tous participeront, ne suppose-t-elle pas la mort ? conformité enfin à l'ordre de la nature, la mort étant naturelle au composé humain. Suppl., q. LXXVIII, a. 1. Les théologiens font aussi valoir que, si le Christ et la vierge Marie sont morts sans avoir connu le péché, à plus forte raison devront mourir tous les hommes qui précisément ont contracté la dette de la mort à cause du péché dont aucun n'est exempt.

III. EFFETS. — 1° Sur le corps. — Le corps, séparé de l'âme, doit être livré à la corruption et devenir la proie des vers du tombeau, en attendant la résurrection finale. Cf. Jac., II, 26, et surtout I Cor., XV, 37 sq.

2° Sur l'âme. — L'âme immortelle est placée par la mort dans l'état de terme, qui exclut désormais toute possibilité de changement de mérite ou de démérite. Sur ce point, on peut considérer le dogme et l'explication théologique.

1. Le dogme. — « Que la voie (préparatoire à la vie future) ne se continue pas au delà du terme de la vie présente, que de l'issue de notre pérégrination terrestre dépende notre état d'immobilité dans la félicité ou la damnation; qu'enfin on doive considérer comme une hérésie l'origénisme si malencontreusement ressuscité de nos jours par quelques écrivains...; c'est là une vérité que l'Église a toujours professée explicitement et expressément; et, si l'on ne peut en apporter de définition solennelle, cependant les Pères l'ont explicitement prêchée ou bien ouvertement supposée comme un dogme de la foi catholique. » Billot, De novissimis, Rome, 1921, q. 1, § 2, p. 33.

Cette vérité s'appuie principalement sur :

Matth., XXV. Le jugement dernier est décrit comme devant avoir pour unique objet les actes de la vie présente, et pour terme la double sentence d'éternelle récompense ou d'éternel châtiment. Il y aura donc réellement un état immobile, soit de peine, soit de félicité, dépendant intégralement de la fin de notre vie présente.
La parabole de Lazare et du mauvais riche, Luc., XVI. Lazare et le mauvais riche reçurent la récompense

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due aux actions de leur vie terrestre et sont dans un état qui ne comporte plus de changement; cf. V., 26. Le mauvais riche supplie Abraham d'envoyer quelqu'un à ses frères pour les exhorter à une pénitence que lui ne peut plus faire.

Les graves avertissements du Christ : briser tout attachement et toute habitude scandaleuse, Matth., XVIII, 8-9; Marc., IX, 42-47; se renoncer à soi-même et prendre sa croix, Luc., XIV, 27; veiller et prier dans la continuelle attente du dernier jour, Matth., XXIV, 42-44, afin de ne pas être surpris dans la débauche, l'ébriété et les soucis de ce siècle et de ne pas encourir pour son âme un éternel dommage, Luc., XXI, 34. Tout cela, en effet, suppose clairement que l'instant de la mort est décisif, et qu'il devient ensuite impossible à l'homme de mériter ou de démériter, de faire pénitence de ses fautes ou, à l'inverse, de perdre la grâce de Dieu.
II Cor., V, 10 : « Nous devons tous comparaître devant le tribunal de Jésus-Christ, afin que chacun reçoive ce qui est dû à ses bonnes œuvres ou à ses mauvaises actions, pendant qu'il était revêtu de son corps. Notre état futur dérive de ce jugement. Mais ce jugement aura pour objet unique les actions de la vie présente, les actions que nous aurons accomplies quand notre âme était unie au corps, ut referat unusquisque propria corporis. Cette pensée fondamentale éclaire d'autres assertions de saint Paul : « Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut », id. VI, 2. Et encore : « Pendant que nous en avons le temps, faisons du bien », Gal., VI, 10. Et encore : « Exhortez-vous chaque jour les uns les autres pendant le temps qui s'appelle aujourd'hui, de peur que quelqu'un de vous ne s'endurcisse par la séduction du péché. » Heb., III, 13. Le terme « aujourd'hui », emprunté au ps. XCIV, désigne ici la durée de la vie terrestre de l'homme. En sorte que le sens est clair : « Exhortez-vous... tant que Dieu vous accorde le « jour » de la présente vie, et avant que ne tombe sur vous la nuit de la mort, dans laquelle il devient impossible de travailler pour le ciel, etc. »

Joa., V, 25-29. On distingue ici deux temps où la voix du Fils de Dieu se fera entendre. Le premier temps est le temps de la vie présente : « L'heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu. » 25. Il s'agit ici des morts spirituels par le péché. La voix du Fils de Dieu se fait entendre à eux, afin qu'ils ressuscitent spirituellement, « et ceux qui l'auront entendue, vivront », id.: la voix dirige son appel vers beaucoup de morts, mais tous ne l'entendent pas, c'est-à-dire n'y répondent pas. L'autre temps est celui de la consommation des siècles. De ce temps il est écrit : « L'heure vient (Mais ce n'est pas celle qui est déjà venue) où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront la Voix du Fils de Dieu » V. 28. Il s'agit ici de ceux qui sont morts à la vie du corps. Mais la voix du Fils ne se fera plus entendre pour exciter leur libre arbitre vers le bien, et il n'y a plus place pour la distinction précédemment établie entre ceux qui répondent et ceux qui ne répondent pas à l'appel du Fils de Dieu. Il s'agira uniquement d'appeler au jugement les hommes ressuscités. « Et ceux qui auront fait le bien (pendant le temps de leur vie mortelle) sortiront des tombeaux pour la résurrection de la vie, mais ceux qui auront mal fait, pour la résurrection du jugement (qui confirmera leur damnation). » V, 29. Cf. Billot, loc. cit., p. 33-42.

L'Ancien Testament fournit plusieurs textes où se trouve exprimée la même vérité. Chr. Pesch, Prælectiones, t. IX, n. 572, cite Eccl., IX, 10; Eccli., IV, 33; XIV, 13; XVII, 26; XVIII, 22. Coll. XI, 22 sq.
C'est d'ordinaire en commentant Joa., lx, 4, venit nox quando nemo potest operari, que les Pères proclament la foi catholique. L'auteur de la IIaClementis, VIII, 2; Origène, In ps. XXXVI, homil. III, P. G., t. XII, col. 1346; In Levit., homil. III, n. 4; id., col. 429; S. Cyprien, De lapsis, c. XXIX, Hartel, t. III, p. 258; S. Hilaire, In ps. XLI, n. 23, P. L., t. IX, col. 323; S. Jean Chrysostome, In Joannem, homil. LVI, P. G., t. LIX, col. 309 : S. Cyrille d'Alexandrie, In Joannem, l. VI, P. G., t. LXXIII, col. 959; S. Augustin, Enchiridion, c. CX, P. L., t. XL, col. 283; In Joannem, tract. XLIV, n. 5-6, P. L., t. XXXV, col. 1715-1716; S. Grégoire le Grand, In Evang., homil. XIII, P. L., t. LXXVI, col. 1127.

L'Église n'a pas formulé sur ce point de définition solennelle. Léon X a condamné la proposition suivante de Luther (prop. 38) :Animæ in purgatorio non sunt securæ de earum salute, saltem omnes : nec probatum est ullis aut rationibus aut Scripturis, ipsas esse extra statum merendi vel augendæ caritatis, Denzinger-Bannwart, n. 778; et le concile du Vatican se proposait de promulguer cette définition dogmatique : Post mortem quæ est viæ nostræ terminus, illico omnes manifestari nos oportet ante tribunal Christi, ut referat unusquisque propria corporis prout gessit, sive bonum, sive malum (II Cor., V, 10); neque ullus post hanc mortalem vitam relinquitur locus pænitentiæ ad justificationem. Mansi-Petit, Concil., t. LIII, col. 175.

2. Explication théologique. — Les théologiens enseignent unanimement cette doctrine. Cf. Suarez, De gratia, l. XII, c. XV; De angelis, l. VI, c. IV, n. 9 sq.; Ripalda, De ente supernaturali, disp. LXXVII, sect. 1 sq. Tous professent même que la raison dernière du terme imposé par la mort à l'état de voie, est la volonté souveraine de Dieu, qui, absolument parlant, aurait pu faire qu'après la mort l'homme pût encore mériter, ou qu'avant la mort fût déjà fixé un terme au mérite ou démérite possible. Mais, à ne consulter que l'ordre de la sagesse divine, l'instant de la mort parait très convenablement choisi pour fixer le terme de la voie, tant au point de vue du sujet, qui, à ce moment là, se trouvant privé du corps, cesse d'être principe total d'activité, qu'au point de vue de la sanction morale nécessaire dès l'entrée en l'autre vie.

Lorsqu'il s'agit de donner la raison prochaine de l'état de terme, dans lequel le changement moral, le mérite et le démérite sont devenus impossibles, les théologiens ne sont plus d'accord. Les thomistes font procéder la fixité des volontés humaines dans le bien ou dans le mal après la mort des lois psychologiques qui régleront, indépendamment même de l'état de béatitude surnaturelle ou de damnation, la connaissance et l'amour des âmes séparées. A l'instant de la mort sera fait par l'âme le choix de sa fin dernière, ou plutôt l'âme sera fixée dans le choix qu'elle se sera librement déterminé avant la mort : à l'instant de la mort, « notre âme change de mode de connaissance. Le corps n'étant plus là pour lui fournir les images et les émotions sensibles qui pendant cette vie éveillent, précisent, rectifient ou pervertissent nos idées et nos inclinations volontaires, elle reçoit directement, du même influx divin qui la soutient dans l'être, l'ensemble des idées qu'appelle l'état actuel de son intelligence, état individuellement déterminé par le résultat dernier de toute l'expérience de sa vie terrestre et consacré par son acte suprême d'acceptation ou de refus de l'autorité du Père céleste ». Hugueny, O. P., Critique et catholique, t. III, p. 337. Cf. S. Thomas, Cont. Gentes, l. IV, c. XCV; De veritate, q. XXIV, a. 1; le commentaire de Sylvestre de Ferrare sur la Somme contre les Gentils, loc. cit.; Bellarmin, De gratia, l. V, c. XIV. Billot a développé cette preuve dans De personali et originali peccato, Rome, 1924, th. VII, § 2, et dans La Providence de Dieu et le nombre infini d'hommes en dehors de la voie normale du salut,

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IX, Catégorie des adultes, pour lesquels il n'est plus de milieu entre le ciel et l'enfer, dans Études, 1923, t. CLXXVI, p. 385-408.

Beaucoup de théologiens, en dehors de l'école de saint Thomas, n'estiment pas philosophiquement évidente ou même simplement probable la raison psychologique apportée par les thomistes. Les uns confessent leur ignorance à ce sujet. Cf. B. Romeyer, art. Ame, dans le Dictionnaire pratique des connaissances religieuses, t. I, col. 204. D'autres, tout au moins pour les damnés et pour les élus, recourent à des raisons extrinsèques : fixation de l'âme dans le vrai et le bien surnaturels par la vision intuitive; obstination des damnés dans le mal par la soustraction de toute grâce, et par le désespoir dans lequel la connaissance de leurs fautes les plonge. Suarez, De angelis, l. III, c. X; 1. VIII, c. X, n. 18; c. XI, n. 5 sq. Voir Chr. Pesch, op. cit., n. 574-575; 669-670. Ces raisons extrinsèques et d'ordre surnaturel sont d'ailleurs acceptées par les thomistes à la suite de saint Thomas; voir par exemple, pour les damnés, De veritate, q. XXIV, a. 10; De malo, q. XVI, a. 5.

IV. MOMENT. — Le moment de la mort appelle une discussion théologique à cause de la distinction établie par certains auteurs, entre le moment de la mort apparente ou relative et le moment de la mort réelle.

Cette distinction présente une importance capitale pour l'administration des derniers sacrements. En droit, tous les théologiens sont d'accord. S'il y a un doute qu'on se trouve en face d'un être humain encore vivant, on peut lui administrer sous condition les sacrements. Mais, en fait, se pose la question : la mort simplement apparente peut-elle se produire? Se produit-elle en réalité? Se produit-elle dans tous les cas?

1° Observations de la science médicale. — 1. La mort d'après les médecins, peut être simplement apparente : « La suppression absolue de l'une des trois fonctions essentielles à la vie commune (fonctions du cerveau, du cœur, des poumons, simultanément nécessaires pour assurer la vie de l'organisme entier) entraîne promptement l'arrêt des autres et la mort de l'ensemble. Cette suppression radicale est parfois remplacée par un simple affaiblissement de l'une de ces fonctions, qui en rend à nos yeux la persistance inappréciable. En pareil cas, les autres activités vitales peuvent continuer à se dérouler et à témoigner par là du maintien de la vie; mais dans certains autres, elles se dépriment à leur tour sous l'effet neutralisant de la défection précédente et répandent un silence trompeur sur l'économie tout entière. C'est la mort apparente. » Em Berlin, art. Mort (Physiologie) dans le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales de Dechambre, t. IX, p. 557. Dans le cas de la mort simplement apparente, le cœur n'a pas cessé complètement de battre; mais ses battements sont devenus pour ainsi dire imperceptibles. Cette mort apparente se produit dans certains cas : syncope, asphyxie, léthargie, etc. La rigidité cadavérique peut même parfois être simulée.

2. D'autres fois, la mort apparente devient même relative. C'est lorsque le cœur a cessé complètement de battre : mais les centres nerveux sont encore doués de vie : le cas peut se produire quand la mort est violente ou subite : « On peut supposer qu'il est possible de ranimer un sujet tant que les centres nerveux ne sont pas morts. Dans ce cas, le rétablissement de la circulation provoquera le retour des fonctions organiques. Les seuls cas favorables ou susceptibles d'être traités de la sorte seront évidemment les cas de morts violentes, morts déterminées par une syncope cardiaque en particulier, morts sans altération matérielle incompatible avec la vie. Cette hypothèse n'est pas une simple vue de l'esprit. Brown-Séquard l'a déjà envisagée et il a réalisé expérimentalement de vraies résurrections (Journal de la physiologie de l'homme et des animaux, 1858, p. 666 : Recherches sur la possibilité de ramener momentanément à la vie des individus mourant de maladie). Il opérait sur des animaux mourant de maladies et porteurs de lésions fatalement mortelles. Souvent, dans ces expériences, la respiration était arrêtée depuis un nombre variable de minutes (17' dans un cas), les dernières convulsions de l'agonie avaient eu lieu, la pupille était dilatée ou se dilatait. Malgré ces circonstances extrêmement défavorables, il e pu ranimer ces animaux agonisants. Les uns sont revenus complètement à eux pour plusieurs heures; les autres ont recouvré la respiration et la faculté réflexe; chez d'autres, il n'y eut qu'une augmentation de la vitalité du cœur. L'auteur introduisait dans la carotide de ces animaux une canule en T, et par là leur transfusait du sang frais d'un animal sain, simultanément vers l'encéphale, et vers le cœur ». D'Halluin, La vie du cœur isolé, Lille, 1903. On est arrivé par le massage du cœur à réaliser ces « résurrections » chez des êtres humains, et les résultats ont été tels que M. d'Halluin n'hésite pas à écrire : « Nous pouvons conclure, que la mort ne survient pas au moment où le cœur s'arrête. Il existe une période plus ou moins prolongée durant laquelle le retour à la vie peut être provoqué par le massage du cœur, méthode exceptionnellement réalisable et complexe. » Op. cit., p. 66. Une méthode plus récente a donné, elle aussi, des résultats tangibles. Par le système de l'injection intracardiaque d'adrénaline, le Dr Petit-Dutaillis a obtenu des réanimations temporaires, même après 20 ou 30 minutes d'attente après la syncope, des réanimations définitives, quand l'injection a été pratiquée moins de 6 minutes après l'arrêt du cœur. Notes cliniques sur « les injections intracardiaques d'adrénaline », dans Archives des maladies du cœur, des vaisseaux et du sang, publiées sous la direction du Dr H. Vasquez, Paris, 1925, p. XVII sq. Cf. Paris médical, 5 juillet 1924.

Faut-il étendre à tous les cas de mort sans exception l'explication de la mort relative? La question est beaucoup plus complexe à résoudre. Tous les médecins admettent que la mort de l'organisme entier ne supprime pas immédiatement toutes les vies particulières des organismes inférieurs. On est arrivé, en effet, à faire revivre des organes, même séparés de l'organisme entier, et qui, pendant un temps notable, avaient conservé toutes les apparences de la mort. D'Halluin, Le problème de la mort. Extrait de la Revue de philosophie, t. XXIII, p. 23. Les expériences, renouvelées fréquemment et souvent avec succès, fournissent, dit-on, une base suffisante d'argumentation. S'il est possible d'entretenir ou même de rappeler la vie en des organes soit encore unis à l'organisme entier déjà mort, soit même séparés de cet organisme, c'est que la vie ne s'est pas complètement retirée; c'est que le principe vital agit encore; c'est que la mort relative ne marche elle-même que progressivement vers la mort absolue : « La mort de l'ensemble n'est pas une véritable mort, et la nature de cette redoutable transformation se présente à nous sous un jour tout nouveau : l'extinction réelle de l'existence s'opère dans les éléments anatomiques, dans les assises cellulaires qui ont été aussi les seuls témoins de sa genèse. A son tour, la mort de ces organismes simples apparaît comme le résultat de l'abandon où ils tombent après la rupture de leur association, comme l'effet mécaniquement nécessaire des provocations externes que le défaut d'accord les empêche désormais d'utiliser pour la manifestation des phénomènes vitaux... » E. Bertin, art. cité, p. 567. On peut donc parler des « étapes de la mort ». D'après le Dr d'Halluin, la mort, que nous avons

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appelée apparente, se produit rarement; mais la mort relative est le sort de tous : « Nous pouvons, écrit cet auteur, définir la mort apparente un état accidentel où les manifestations vitales sont réduites, au point de donner durant un temps prolongé l'illusion plus ou moins complète de la mort réelle. Le retour à la vie peut se produire spontanément ou être provoqué par la mise en oeuvre de moyens simples, tels la ventilation pulmonaire, les injections médicamenteuses, la provocation des réflexes divers. La persistance de l'activité cardiaque (difficile à diagnostiquer dans certains cas par les procédés courants) est la caractéristique de cet état décrit sous le nom de mort apparente.

Nous avons dit un état accidentel, car tous les êtres vivants ne passent pas fatalement par cette étape de la mort apparente. On peut, il est vrai, l'observer lors de la période agonique, quand le dernier soupir précède l'arrêt du cœur, mais sa durée est alors de quelques minutes, et il n'y a pas lieu d'en tenir compte. Habituellement, la mort apparente, véritable état syncopal, se produit à la suite d'un choc nerveux traumatique ou psychique, ou dans des circonstances accidentelles : asphyxie, intoxication, hémorragie, ou enfin au cours de maladies variées.

Dans la mort relative, on observe une suspension des manifestations vitales, complète, totale et prolongée. Le cœur peut être mis à nu : son immobilité est absolue. Dans ces conditions, tout retour spontané à la vie est impossible. La constatation certaine de l'arrêt du cœur permet de délivrer le permis d'inhumer et cette mesure peut être prise sans inhumanité: cependant le sujet qui pratiquement peut être traité comme mort ne l'est pas en réalité, puisque l'expérimentation et la clinique démontrent la possibilité, dans certaines circonstances favorables, de rappeler à la vie un sujet dont le cœur a subi un arrêt prolongé qui semblait devoir être définitif.

La mort absolue, c'est la mort proprement dite, c'est l'impossibilité de la vie caractérisée par la destruction autolytique et bactériolytique des cellules, entraînant des lésions incompatibles avec la vie quand elles sont généralisées. Il semble que ces lésions se produisent normalement au moment de l'arrêt du cœur, mais elles n'envahissent pas brusquement toutes les cellules; c'est la raison d'être de cette période plus ou moins longue, mais toujours appréciable, que nous avons appelée la mort relative. Il ne peut donc y avoir de délimitation fixe entre la mort relative et la mort absolue, Il existe de nombreux signes de la mort relative; il n'y a qu'un signe de la mort absolue : c'est la putréfaction, manifestation évidente de la destruction de l'édifice organique. » D'Halluin, Le problème de la mort, p. 50-51, 68-69; cf. Lettre à l' Ami du clergé, 1906, p. 188.

2°. Application de ces observations aux différents genres de mort. — Em. Bertin traitant de la mort de l'organisme entier, marque que la mort peut être naturelle, violente ou causée par la maladie.

La mort naturelle est extrêmement rare chez les hommes. C'est la mort qui provient, aux dernières limites de la vieillesse, de l'usure de tous les organes élémentaires dont se compose le tout humain. L'ensemble meurt parce que meurent en lui toutes les parties dont il est formé. En cas de mort naturelle, pas de mort relative, pas de mort apparente possible.
La mort violente est la conséquence d'une perturbation des fonctions communes, perturbation produite brusquement par un agent extérieur et assez intense pour anéantir d'un seul coup, soit l'être entier, soit une des conditions physiologiques essentielles de la vie dans l'organisme complet : mort provoquée par la foudre (action directe sur le système nerveux); mort par pendaison ou décollation; mort par un coup d'arme à feu (désorganisation de la pulpe cérébrale); par perforation du cœur (coup de couteau), ou par ouverture des gros vaisseaux (perte totale des provisions sanguines et suppression de la circulation); mort causée par la chute d'un lieu élevé (commotion universelle, obstacle respiratoire); enfin, mort par asphyxies diverses. Dans ces cas de morts violentes, les seuls à l'occasion desquels aient été tentées des expériences concluantes, on doit admettre le fait d'une mort relative, même après la cessation des battements. du cœur. Et cette persistance latente de la vie existe, semble-t-il, dans la plupart sinon dans la totalité des cas de mort violente.

La mort par maladie est la suite d'une succession de ravages dans l'organisme, aboutissant à la suppression d'une des fonctions essentielles de la vie. Plus et plus longtemps la maladie opère de ravages dans l'organisme entier, et moins il y a de chance de mort relative, les vies locales étant supprimées presque aussitôt que la vie générale. Plus le déclenchement de la perturbation est brusque et plus la perturbation est profonde, et plus aussi la mort comportera de progression avant d'être absolue. En sorte que les morts subites (qui sont cependant des morts provenant de maladie, car elles supposent toutes un défaut grave dans l'organisme) doivent être, sous le rapport qui nous occupe, considérées à peu près comme les morts accidentelles.

3° Critiques et conclusions de la théologie.— 1 La théologie n'accepte pas uniformément et sans discussion ces conclusions. Elle rappelle que l'âme est l'unique principe vital du composé humain, principe non immédiat des opérations vitales, mais agissant par l'intermédiaire des facultés. Voir FORME DU CORPS HUMAIN, t. VI, col. 363; cf. S. Thomas, De anima, a. 12, ad 10um. De plus, d'après saint Thomas, si, dans l'homme, l'âme est à la fois principe de vie intellectuelle, de vie animale, de vie végétative, ces trois fonctions vitales. comportent en l'âme même non une distinction réelle, mais une distinction virtuelle entre leurs principes premiers. Rien ne s'oppose donc, dans la conception thomiste du principe vital, qu'à l'âme, principe de vie, simple et complet, mais virtuellement complexe, succèdent au moment de la mort, des. principes partiels et imparfaits de vie inférieure, principes transitoires et destinés à disparaître progressivement jusqu'à la dissociation complète du composé en ses éléments premiers. Cf. S. Thomas, In lib. IumDe generatione et corruptione, lect. 8. Ce rappel de la doctrine thomiste (les anciens théologiens n'admettaient-ils pas d'ailleurs, dans la formation de l'embryon humain, la succession réelle des trois âmes, végétative, sensitive, intellective ?) énerve singulièrement l'argument qu'en faveur de la mort relative, on pense tirer du fait de la persistance d'une certaine vie dans les organes séparés. On fera difficilement admettre à un philosophe catholique que cette vie persistante est encore due à la présence de l'âme spirituelle, puisque les organes sont séparés du tout substantiel dont l'âme est la forme. Il faudrait — chose impossible — démontrer que ces manifestations vitales appartiennent à une vie formellement humaine. Nous admettrions donc plus volontiers que les organes séparés ont acquis;après la séparation de l'âme et du corps, un principe partiel de vie, imparfait et destiné à disparaître progressivement.
2. La persistance d'une certaine vie dans quelques parties, tissus ou organes du corps apparemment mort, mais parties non séparées, n'apporte pas non plus un argument apodictique en faveur de la présence latente de l'âme spirituelle en ce corps sans vie générale. A la rigueur, en effet, on pourrait ici expliquer de la même façon que précédemment les phénomènes

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de vie partielle observés. Toutefois, on ne saurait se montrer aussi catégorique. Peut-être, en effet, n'est-il pas imprudent d'affirmer que l'âme, principe vital de l'organisme complet, est encore, par sa présence latente, du moins pendant une courte durée immédiatement consécutive au dernier soupir, le principe premier des manifestations de vie inférieure et partielle qu'on peut encore observer en certains tissus ou organes. En tout cas, cette explication est plausible en soi : elle est possible, elle est peut-être probable.

Quant aux cas où une réviviscence soit temporaire, soit surtout définitive pourrait se produire à l'aide de massages du cœur ou d'injections intracardiaques d'adrénaline, la théologie catholique doit reconnaître qu'on ne saurait les expliquer, sinon par la persistance de l'âme spirituelle dans le corps soumis à une mort simplement relative. Or, ces réviviscences semblent toujours possibles après une mort subite ou accidentelle. Il s'agit ici, rappelons-le, non de réviviscences tardives, qui se traduisent par de simples mouvements automatiques, cf. Roure, Études, 25 novembre 1904, p. 589, mais de réviviscences précoces où la véritable vie humaine se manifeste. D'Halluin, Le problème de la mort, p. 67.
En conséquence, il paraît raisonnable de tirer cette conclusion : si, dans les cas de mort causée par une maladie, il y a, pendant une durée à la vérité fort restreinte, une probabilité extrêmement réduite, mais enfin, une probabilité quand même, de mort relative, dans le cas de mort subite et accidentelle, la mort relative et progressive existe presque à coup sûr.

Aussi les théologiens récents ont-ils formulé, relativement à l'administration des sacrements en cas de mort apparente ou relative, des règles prudentes qu'il n'est pas permis de négliger. Dans son livre : La mort réelle et la mort apparente et leurs rapports avec l'administration des sacrements, trad. de J.-B. Geniesse, Paris, 1906, le P. Ferreres, S. J., a proposé la règle pratique suivante : « Le prêtre pourra toujours ou presque toujours et même devra administrer les sacrements à celui qui ne les a pas reçus, bien qu'il le trouve mort en apparence, pourvu qu'il ne soit pas entré dans la période de putréfaction. En effet, s'il s'agit de mort subite, tous conviennent aujourd'hui que la période de la vie latente peut durer des heures et même des jours entiers; s'il s'agit de longue maladie, étant donné qu'elle laisse du temps et que l'on voit arriver de loin la mort, le malade ordinairement aura déjà reçu les sacrements, quand il était certainement vivant; et, si dans quelque cas cela n'a pas eu lieu, le prêtre, arrivé peu de minutes après que le moribond aura rendu le dernier soupir, pourra en conséquence lui conférer les sacrements... Quand même le prêtre arriverait une ou deux heures après, il pourrait aussi, généralement parlant, les conférer. » Op. cit., n. 138, 139.
Genicot-Salsmans accorde une demi-heure après le dernier soupir, en cas de mort de maladie, plus longtemps, en cas de mort subite ou accidentelle. Institutiones theologiæ moralis, Bruxelles, 1922, t. II, n. 422. Bucceroni arrive aux mêmes conclusions. Institutiones theologiæ moralis, part. II, vol. III, n. 754 ter; 6° éd. Rome, 1915. Vermeersch opine dans le même sens que Ferreres, Theologia moralis, Paris-Bruges-Rome, 1923, t. III, n. 661.

Tous ces auteurs recommandent de n'administrer sous conditions les sacrements à ceux qui peut-être ne sont morts qu'en apparence, qu'à la condition expresse d'instruire les fidèles et de leur exposer combien leur conduite serait blâmable s'ils attendaient, après le dernier soupir de leurs mourants pour appeler le prêtre. Cf. Ferreres-Geniesse, p. 139, 446.

A titre d'indication, signalons que le rituel de Cambrai, approuvé par la S. C. des Rites, ajoute au texte du rituel romain, titre V, c. I, n. 21, cette recommandation : Hic animadvertere oportet mortem veram cum specie mortis non necessario congruere, ac proinde extremam unctionem quibusdam esse ministrandam qui spiritum jam emisisse videntur. Cf. Ami du clergé, 28 février 1927.


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Message par Invité Mer 9 Fév 2011 - 4:44

Tout comme l'évolution est inscrite dans la bible, il est normal que les conceptions théologiques de l'Eglise évoluent. Voyez: on passe dans la bible de la loi du Talion à la loi de Grâce. Non pas que la loi du Talion était divine, c'était juste une perception partielle. C'était ce que l'Homme de cette époque était capable de percevoir de ce qui est divin. Bien après que Jésus fût reparti près de son Père, l'Eglise a ajouté le purgatoire. L'illumination lors de la mort pourrait bien être une réalité qui nous ait échappé jusqu'à présent. Il n'y a rien de choquant à celà.

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Message par Francesco Ven 11 Fév 2011 - 0:11

Je suis d'accord avec la premiere partie de ton texte.Ne pensons qu'a l'Immaculée Conception qui a été révélé il y a plus qu'un siecle...

Mais sur ce point:
L'illumination lors de la mort pourrait bien être une réalité qui nous ait échappé jusqu'à présent. Il n'y a rien de choquant à celà.
je suis loin d'etre convaincu ....Ainsi,pourquoi faire de l'évangélisation si Jésus va offrir la conversion juste avant la mort finale???C'est un terrain tres glissant que la tradition ne confirme pas....


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Message par Invité Lun 14 Fév 2011 - 19:08

Nous sommes tous conscient de la difficulté de débattre de notions ou conceptions situées à la limite du dogme catholique mais il n’est pas interdit de rechercher la vérité en attendant que l’Eglise prenne position. Ainsi provisoirement nos pourrons dire si cela est acceptable pour le moment ou bien à rejeter faute de concordance ou de cohérence.
Ce que j’écris est écrit sous votre contrôle et je compte sur votre vigilance pour veillez sur moi.

Pourquoi faire de l'évangélisation si Jésus va offrir la conversion juste avant la mort finale???

La question que tu poses est en effet très intéressante. Si elle signifie pourquoi se fatiguer à convertir les pêcheurs alors que Jésus va offrir la conversion à tout le monde avant la mort finale et que finalement tout le monde ou presque ira au Paradis ? Je répondrai trois choses :
-1) On ne peut pas imaginer que la Terre soit perpétuellement laissée au Démon et les hommes occupés à le servir et qu’à leur mort ils soient sauvés par la Grâce à ce moment privilégié de leur prise de conscience avec l’aide de Jésus. Ce n’est pas là une question de justice. La loi du Talion n’est plus valide. Sinon, nous aurions une conception trop terre à terre de la justice divine. Plus simplement, trop d’âmes seraient perdues tant leur inclination au pêché serait forte ou devenue irrémédiable. Car on peut penser que la fréquentation du péché et sa pratique transforme l’âme. On peut le voir souvent. Il suffit de regarder autour de nous. Il y a des âmes abîmées, d’autres acquises au Malin… D’où l’utilité et l’absolue nécessité de l’évangélisation. Sur Terre, la conversion sera toujours nécessaire, pour le salut personnel bien-sûr, pour lutter contre la propagation du mal, la contagion et ainsi sauver le plus grand nombre d’âmes possible. Egalement, nous devons travailler à la sanctification du monde et à l’accomplissement du royaume de Dieu sur la Terre.
-2) Quand la conversion se fait sur Terre, elle peut se faire par l’intercession d'un serviteur de Dieu mais c’est Dieu qui agit. Alors sur ce plan, rien n’empêche qu’elle ait lieu avant la mort finale, d’autant plus que c’est Jésus lui-même qui opère à ce moment là.
-3) On parle de conversion et non d’absolution. L’âme n’est pas matriciée non plus. Ce serait contraire au libre arbitre. Sans doute l’âme bénéficiant d’un nouveau départ dû à la Grâce aura un long chemin avant d’être digne de paraitre plus haut dans le ciel. La conversion n’est que le début, un apprentissage est nécessaire voire une rééducation. Nous le voyons bien sur Terre, une personne nouvellement convertie a besoin d’un accompagnement souvent long pour être remise durablement sur le droit chemin. N’est-ce pas également le but des pastorales qui s’adressent aussi aux chrétiens de longue date ? Dans le ciel, c’est peut-être la même chose. Le purgatoire existe, ne l’oublions pas.

Toutefois, je ne sais pas si la conversion avant la mort finale existe mais pour le moment, je ne vois pas de contradiction à son existence.

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Message par admin2 Mer 16 Fév 2011 - 0:16

Nous sommes tous conscient de la difficulté de débattre de notions ou conceptions situées à la limite du dogme catholique mais il n’est pas interdit de rechercher la vérité en attendant que l’Eglise prenne position. Ainsi provisoirement nos pourrons dire si cela est acceptable pour le moment ou bien à rejeter faute de concordance ou de cohérence.
Ce que j’écris est écrit sous votre contrôle et je compte sur votre vigilance pour veillez sur moi.

Sur le forum Doc Angélique,plusieurs croient que l'illumination finale est une réalité....D'ou le danger....

1) On ne peut pas imaginer que la Terre soit perpétuellement laissée au Démon et les hommes occupés à le servir et qu’à leur mort ils soient sauvés par la Grâce à ce moment privilégié de leur prise de conscience avec l’aide de Jésus. Ce n’est pas là une question de justice. La loi du Talion n’est plus valide. Sinon, nous aurions une conception trop terre à terre de la justice divine. Plus simplement, trop d’âmes seraient perdues tant leur inclination au pêché serait forte ou devenue irrémédiable. Car on peut penser que la fréquentation du péché et sa pratique transforme l’âme. On peut le voir souvent. Il suffit de regarder autour de nous. Il y a des âmes abîmées, d’autres acquises au Malin… D’où l’utilité et l’absolue nécessité de l’évangélisation. Sur Terre, la conversion sera toujours nécessaire, pour le salut personnel bien-sûr, pour lutter contre la propagation du mal, la contagion et ainsi sauver le plus grand nombre d’âmes possible. Egalement, nous devons travailler à la sanctification du monde et à l’accomplissement du royaume de Dieu sur la Terre.
Ca enleve quand meme toute l'urgence du salut.Un Dieu a donné sa vie pour chacun de nous..Ce n'est pas rien.

Et je suis convaincu que Dieu viiste tous les humains des cette vie.St Jean de la Croix disait:Au soir de notre vie,nous serons jugé sur l'amour...Donc,meme les athés pourroint recevoir le salut....meme si ils devront passé par le purgatoire.

3) On parle de conversion et non d’absolution. L’âme n’est pas matriciée non plus. Ce serait contraire au libre arbitre. Sans doute l’âme bénéficiant d’un nouveau départ dû à la Grâce aura un long chemin avant d’être digne de paraitre plus haut dans le ciel. La conversion n’est que le début, un apprentissage est nécessaire voire une rééducation. Nous le voyons bien sur Terre, une personne nouvellement convertie a besoin d’un accompagnement souvent long pour être remise durablement sur le droit chemin. N’est-ce pas également le but des pastorales qui s’adressent aussi aux chrétiens de longue date ? Dans le ciel, c’est peut-être la même chose. Le purgatoire existe, ne l’oublions pas.

J'ai quand meme de la difficulté avec ca.Jésus n'a jamais abordé le sujet ....et la Vierge a Fatima a dit que plusieurs ames allaient en enfer....Il me semble que sur un sujet aussi important,le ciel aurait manifesté quelque chose.Alors qu'Arnaud n'a trouvé qu'une révélation de soeur Faustine pour appuyer sa these (bien qu'elle ne l'appuit pas réellement.encore une fois,Arnaud interprete en sa faveur ce qui ne semble pas évident pour plusieurs).Et une révélation de Marthe Robin mais qui semble introuvable vu qu'Arnaud seul connaitrait la source....
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Message par Invité Mer 16 Fév 2011 - 4:28

Ca enleve quand meme toute l'urgence du salut.Un Dieu a donné sa vie pour chacun de nous..Ce n'est pas rien.
Dans un sens c'est vrai, il y a moins d'urgence puisque après une vie de grand péché, la condamnation ne serait plus automatique. Mais dans un autre, le salut serait quand même d'une absolue nécessité pour ne pas courir le risque de perdre des âmes.
Et pourquoi alors un Dieu serait venu donner sa vie pour nous si la gravité du péché n'était pas si intensément dramatique pour tous? En effet, l'illumination au moment de la mort finale semble diminuer la valeur de son sacrifice, la raison pour laquelle, il était d'une absolue nécessité.

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Message par Philippe-Antoine Mer 16 Fév 2011 - 15:26

Sur le forum Doc Angélique,plusieurs croient que l'illumination finale est une réalité....D'ou le danger....

... et il y en a d'autres (et pas seulement sur le forum Doc Angélique) qui croient en la réalité d'un Avertissement général qui aurait pour effet d'illuminer les consciences. Peut-on m'expliquer la différence?

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Message par Invité Jeu 17 Fév 2011 - 16:58

Le grand avertissement de Garabandal (GA) et l'illumination avant la mort finale (IAMF) sont voisins. Tous deux ont un caractère universel, généralisé. L'un est sensé être collectif et simultané (Garabandal) l'autre individuel (à la mort finale) mais tout le monde y passe. Les effets sont les mêmes pour l'âme: le salut ou la destruction. Pour les hommes sur Terre ce ne sera pas la même chose car l'IAMF n'a à priori pas d'effet pour la suite des événements sur Terre alors que le GA oui.
Je me dis si l'un existe, pourquoi pas l'autre? Et comment éclairer l'un et l'autre à la lumière du sacrifice de Jésus sur la croix?

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Message par admin2 Jeu 17 Fév 2011 - 18:24

Personnelement,je pense que c'est nous qui allons décider ou nous irons a notre mort.Notre décision toutefois ne sera pas reliée a une illumination de la conscience ....Nous verrons Jésus et déciderons si nous pouvons aller au ciel(ca sera évident ...),ou au purgatoire ou en enfer....Une illumination qui ouvrirait presque de force notre conscience ne va pas avec les agirs de Dieu selon moi.La personne qui prendra sa décision sera la meme que celle qui soi s'est ouvert a Dieu durant sa vie soi l'ai renié....

Quand a une possibilité d'avertissement ,il faudrait vraiment savoir de quel nature elle sera?Bien difficile de se situer sans savoir ce qu'elle veut dire???Les voyantes ont essayé de précisé son caractere mais ca me semble peu clair...Comment savoir l'impact d"un tel avertissement.Est ce que ce sera un mouvement de Dieu qui va ouvrir notre conscience ou simplement une vision de qui nous sommes et que est Dieu?Je ne sais pas donc je ne peux répondre.

Alors que la définition de l'illumination finale est assez bien définie....
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Message par Francesco Jeu 17 Fév 2011 - 21:08

L'illumination finale (ou la condamnation de la théorie fumeuse du moderniste dumouch)

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]


L'illumination finale

On désigne sous le nom d'illumination finale une théorie qui affirme que,
au moment la mort, chaque homme reçoit une illumination spéciale de la
grâce de Dieu qui lui permet de choisir entre Dieu et le mal, entre le
Ciel et l'Enfer.

Qu'en est-il ?
Qu'en dit l'Église ?
Qu'en dit la théologie ?
S'agit-il du cas des enfants morts sans baptême, ou bien s'agit-il, pour l'adulte, de l'acceptation ou du refus de la masse des péchés qu'on a commis pendant la vie ?

Si l'on recherche des
documents sérieux, force est de constater que la moisson est bien
maigre. Très maigre même. Les théologiens anciens n'en parlent pas,
seuls quelques modernes y font allusion, et le plus souvent à propos
des enfants morts sans Baptême, et encore pour dire qu'on ne peut pas
dire grand chose, sinon que cela est contraire à la pensée constante de
lÉglise. On peut le voir, par exemple, dans l'ouvrage d'Albert Michel
Enfants morts sans baptême, Paris Téqui, 1954.

De cette recherche, on peut tout de même tirer ce qui suit.

1.Cette théorie est gratuite.


Rien, ni dans la sainte Écriture, ni dans
le Magistère de l'Église, ni dans l'enseignement des Pères et des
théologiens, ni dans la prédication des saints, rien ne permet
d'affirmer qu'une telle illumination existe. C'est à ceux qui
l'affirment d'en apporter un commencement de preuve ou de vraisemblance.

Si l'on se reporte à ce que dit saint Thomas d'Aquin de la mort et de ses
circonstances, on voit bien qu'il n'y a aucune place pour cette
illumination ni pour sa possibilité. Ainsi Contra gentes, IV, 91, 92,
93, 95.

2. Cette théorie est suspecte.


Si le Magistère ne s'est pas directement prononcé, il y a tout de même des indications trèsnnettes sur ce qu'en pense l'Église.

a] Voici ce qu'écrit José Ricart Torrens, Du nombre des élus, Nouvelles éditions latines 1965, page 127 :

«Le 5 mars 1936, le Saint-Office inscrivait dans l'Index des livres
prohibés le livre de Luis G. Alonso Getino, Del gran numero de los que
se salvan y de la mitigación de las penas eternas (Madrid, f.e.d.a.,
1934).

« Le 6 mars 1936, l'Osservatore Romano commentait ainsi cette mise à l'Index :

«Cette condamnation mérite qu'on y attache une importance particulière
et qu'on la signale tout de suite à l'attention des fidèles pour le
tort très grave que pourrait leur causer la lecture du livre en
question. Dans ladite publication, en effet, on s'inspire d'idées mises
en vogue depuis quelque temps, surtout par des théologiens protestants
; en s'appuyant sur des arguments spécieux et des interprétations
arbitraires de textes de la sainte Écriture et en citant certaines
phrases prononcées par quelques Pères et Docteurs, on attaque à fond la
claire et précise doctrine traditionnelle catholique sur l'éternité et
la nature des peines de l'Enfer. Et comme si cela ne suffisait pas, on
défend en outre, ex professo, dans ledit volume, une étrange théorie
concernant une prétendue illumination spéciale que les âmes humaines
recevraient de Dieu au moment de leur séparation du corps, et grâce à
laquelle elles se convertiraient intimement et parfaitement au Créateur
et seraient ainsi justifiées et sauvées.

« Il n'est pas nécessaire, certes, de beaucoup de paroles pour faire comprendre combien grave est le danger caché sous ces théories qui, non seulement n'ont aucun fondement dans la Révélation, mais sont même en
contradiction avec elle et avec le sentiment commun de l'Église. »

b] Voici ce qu'écrit Albert Michel, Doctrine et vie chrétiennes, Berche et Pagis, Paris 1946, p. 310 :

«Cest donc, pour le moins, une grave témérité d'imaginer qu'aussitôt
après la mort un répit normal, accompagné d'une illumination de la
grâce, sera encore accordé au pécheur pour se convertir. Le concile du
Vatican avait préparé la définition suivante : « Après la mort, terme
de notre vie, il nous faut tous paraître immédiatement au tribunal du
Christ... et après cette vie mortelle, plus de pénitence possible pour
se justifier. »

Voici le texte exact auquel fait référence A. Michel :

«Post mortem quæ est viæ nostræ terminus, illico omnes manifestari nos
oportet ante tribunal Christi, ut referat unusquisque propria corporis
prout gessit, sive bonum, sive malum (II Cor. v, 10) ; neque ullus post
hanc mortalem vitam relinquitur locus pænitentiæ ad justificationem. »
[Mansi LIII, 175. Cité dans le Dictionnaire de Théologie Catholique,
article Mort, col. 2494]

Le concile Vatican I ayant été
interrompu par la guerre franco-allemande de 1870, ce texte n'a pu être
présenté ni voté. Il n'est donc pas, par lui-même, un acte du
Magistère. Mais il est une bonne expression de l'enseignement constant
de la sainte Église catholique.

3. Cette théorie est néfaste.


Elle entretient le pécheur dans une fausse sécurité, contrariant la
motion intérieure de la grâce qui l'attire au repentir et à la
conversion. Elle s'oppose à la prédication chrétienne qui doit rappeler
à temps et à contretemps les fins dernières et leur gravité. En effet,
très souvent, Dieu se sert pour convertir les pécheurs de la crainte
salutaire qu'inspire son jugement, de la crainte d'être surpris par la
mort dans l'état de péché.

Cette théorie vient donc désarmer
voire anéantir l'œuvre de Dieu, en laissant le pécheur s'imaginer qu'il
peut toujours repousser la grâce puisqu'il lui reste une dernière
chance qui rachètera tout.

Il ne faut pas croire qu'on exalte la
miséricorde de Dieu en imaginant un systématique repêchage in extremis.
La miséricorde de Dieu est infiniment plus grande : c'est pendant le
cours de la vie ici-bas qu'elle convertit, qu'elle sanctifie, qu'elle
élève l'ancien pécheur aux sommets les plus sublimes de l'union à Dieu
– qu'on se souvienne de sainte Marie-Madeleine – par une grâce qui
transforme intérieurement, et répand la paix et l'édification ; elle
n'encourage pas le péché ni ne contredit ses propres avertissements.

Gratuite, suspecte, néfaste….

La théorie de l'illumination finale n'a aucune
chance d'être vraie. Il faut bien vite oublier cette invention des
hommes à propos de réalités qui leur échappent totalement et qu'ils ne
pourraient connaître que par Révélation divine. Il vaut mieux se
convertir que se rassurer, il vaut mieux prier pour les pécheurs que de
les tromper sur leur état. Soyons les instruments de la vraie
miséricorde de Dieu, non pas les propagateurs des forgeries des hommes.


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Message par Invité Ven 18 Fév 2011 - 3:16

Je pensais que l'illumination finale était le fait que l'on voyait Jésus en arrivant au ciel et qu'Il nous faisait voir le bien et le mal que nous avions fait. Ce qui nous permettait de nous repentir ou non. Il semble que la définition soit en fait très différente.
Pour ma part, j'y porte quelque intérêt du fait des témoignages des personnes ayant vécu une NDE mais maintenant s'il s'agit d'une chose différente, d'une construction de l'esprit sans prise avec la réalité, je vais m'en désintéresser.

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Message par Francesco Sam 19 Fév 2011 - 21:13

Je pensais que l'illumination finale était le fait que l'on voyait Jésus en arrivant au ciel et qu'Il nous faisait voir le bien et le mal que nous avions fait. Ce qui nous permettait de nous repentir ou non. Il semble que la définition soit en fait très différente.
En fait,dans la définition D'Arnaud Dumouch,il semble que la mort serait d'une durée plus étendue que nous le pensons.A notre mort(qui durerait ds le temps),avant le jugement final,Jésus nous visiterait et illuminerait notre ame en nous revélant a peu pres tout sur notre vie et sur sa personne.En fait,ce serait comme une grace de conversion profonde et nous serions a meme de soupeser l'impact de tous nos gestes....et c'est notre décison(dire oui a Jésus ou le rejeter) qui déterminerait notre éternité.Voila pouquoi ca enleve bcp d'importance a l'évangélisation voir meme a l'église....

Voila pourquoi cette hypothese de l'illumination(qui n'est meme pas une trouvaille d'Arnaud) a été rejeté par l'église.Je précise aussi que le docteur en théologie qui guidait mr Dumouch pour sa these a refuser de continuer avec lui...et donc cette these n,a jamais été soutenu...et ne le sera probablement jamais.


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Message par Invité Lun 21 Fév 2011 - 3:37

Donc pour être bref, Jésus impose la conversion. Dans ce cas où est le choix? De plus c'est paradoxal. Dans la conversion, tous les objectifs de la personne sont réorientés et il peut rester un long chemin à parcourir avant de les atteindre tous ou même de faillir. On ne devient pas saint d'un coup de baguette magique! La conversion est également choix. (Ici les choix seraient imposés, donc pas de libre arbitre.) La conversion étant choix, il me semble absurde de prétendre qu'après la conversion on va choisir de suivre Jésus ou non. Pourquoi parler d'illumination (prise de conscience) s'il s'agit en fait de conversion? Des concepts aussi embrouillés et mal définis ne peuvent conduire qu'à la confusion.

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Message par Philippe-Antoine Lun 21 Fév 2011 - 10:12

... si le Seigneur impose la conversion, bien sûr que la thèse n'est pas recevable. Par contre, s'Il l'a propose, en particulier pour donner une seconde chance à ceux qui n'ont jamais été évangélisés ou à qui il n'a été donné de leur vivant qu'une vision déformée de la Vérité, je me dis pourquoi pas... j'en suis même persuadé. Cela n'enlève rien à la nécessité de se convertir dès ici-bas.

Voici un passage de l'Evangile pour illustrer mon propos :

Chapitre 20

1 Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit de
grand matin afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne.
2 Etant convenu avec les ouvriers d'un denier par jour, il les envoya à sa vigne.
3 Il sortit vers la troisième heure, en vit d'autres qui se tenaient sur la place sans
rien faire,
4 et leur dit : " Allez, vous aussi, à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera
juste. "
5 Et ils y allèrent. Il sortit encore vers la sixième et la neuvième heure, et fit la
même chose.
6 Etant sorti vers la onzième (heure), il en trouva d'autres qui stationnaient, et il
leur dit : " Pourquoi stationnez-vous ici toute la journée sans rien faire? "
7 Ils lui disent : " C'est que personne ne nous a embauchés. " Il leur dit : " Allez,
vous aussi, à la vigne. "
8 Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : " Appelle les ouvriers et
paie-leur le salaire, en commençant par les derniers jusqu'aux premiers. "
9 Ceux de la onzième heure vinrent et reçurent chacun un denier.
10 Quand vinrent les premiers, ils pensèrent qu'ils recevraient davantage; mais ils
reçurent, eux aussi, chacun un denier.
11 En le recevant, ils murmuraient contre le maître de maison, disant :
12 " Ces derniers n'ont travaillé qu'une heure, et tu les as traités comme nous, qui
avons porté le poids du jour et la chaleur. "
13 Mais lui, s'adressant à l'un d'eux, répondit : " Ami, je ne te fais point d'injustice :
n'es-tu pas convenu avec moi d'un denier?
14 Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à
toi.
15 Ne m'est-il pas permis de faire en mes affaires ce que je veux? Ou ton œil
sera-t-il mauvais parce que, moi, je suis bon?
16 Ainsi les derniers seront premiers, et les premiers derniers;
car il y a beaucoup d'appelés mais peu d'élus."

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Message par Francesco Mar 22 Fév 2011 - 0:31

Donc pour être bref, Jésus impose la conversion. Dans ce cas où est le choix?
En fait,il ne l'imposerait pas car la personne pourrait choisir l'enfer....mais l'illumination toucherait l'ame d'une facon tres profonde et luim prouverait l'existence de Dieu(et du diable aussi).Mais c'est vrai que ca pourrait ressembler a un imposition....

Des concepts aussi embrouillés et mal définis ne peuvent conduire qu'à la confusion.
Arnaud serait plus a meme de répondre a tes questions mais ,pour avoir bcp lu sur le sujet et intérogé mr Dumouch,je retiens que ca seme la confusion et pas un peu...Certains(sur Doc Angélique) en viennent meme a penser que ca fait parti de la révélation...


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Message par Francesco Mar 22 Fév 2011 - 0:34

Je vous suggere de lire les textes sur ce fil posté plus haut.J'ai posté les explications d'Arnaud mais aussi les réponses d'un théologien du forum catholique.

Les réponses de certains théologiens sur le forum catholique sont tres séveres contre cette these de l'illumination qui,ne l'oublions pas a été refusé par l'église.


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Message par Invité Mar 22 Fév 2011 - 16:56

Philippe-Antoine a écrit:... si le Seigneur impose la conversion, bien sûr que la thèse n'est pas recevable. Par contre, s'Il l'a propose, en particulier pour donner une seconde chance à ceux qui n'ont jamais été évangélisés ou à qui il n'a été donné de leur vivant qu'une vision déformée de la Vérité, je me dis pourquoi pas... j'en suis même persuadé. Cela n'enlève rien à la nécessité de se convertir dès ici-bas.

Je suis tout à fait d'accord avec ce point de vue. De plus comme je l'ai exposé plus haut, le purgatoire est là pour que la conversion se poursuive jusqu'à son terme. Ce terme pour moi, c'est la sainteté. Avec l'aide de Jésus, nous aurions une dernière possibilité alors que nous ne sommes pas encore mort mais en route vers l'au-delà de changer de cap. L'illumination, si elle est une prise de conscience assistée par Jésus lui même, nous permettrait de faire le bilan de notre vie et ensuite de réagir selon notre coeur, en bien ou en mal. Jésus pourrait avoir ce pouvoir puisqu'il est mort sur la croix pour nous sauver tous. Le libre arbitre serait aussi respecté. Mais cela ne garantirait pas notre salut pour autant puisque des âmes trop abîmées ou acquises au mal pourraient encore se révolter. Jésus est peut-être mort sur la croix pour nous garantir entre autre cette dernière possibilité. Mais bon, ce ne sont que des conjectures car je n'ai reçu aucune lunière la dessus.

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Message par Francesco Mar 22 Fév 2011 - 23:49

Je suis tout à fait d'accord avec ce point de vue. De plus comme je l'ai exposé plus haut, le purgatoire est là pour que la conversion se poursuive jusqu'à son terme. Ce terme pour moi, c'est la sainteté. Avec l'aide de Jésus, nous aurions une dernière possibilité alors que nous ne sommes pas encore mort mais en route vers l'au-delà de changer de cap. L'illumination, si elle est une prise de conscience assistée par Jésus lui même, nous permettrait de faire le bilan de notre vie et ensuite de réagir selon notre coeur, en bien ou en mal. Jésus pourrait avoir ce pouvoir puisqu'il est mort sur la croix pour nous sauver tous. Le libre arbitre serait aussi respecté. Mais cela ne garantirait pas notre salut pour autant puisque des âmes trop abîmées ou acquises au mal pourraient encore se révolter. Jésus est peut-être mort sur la croix pour nous garantir entre autre cette dernière possibilité. Mais bon, ce ne sont que des conjectures car je n'ai reçu aucune lunière la dessus.
Pouqruoi le Christ n'en a jamais parlé?


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Message par Francesco Mer 23 Fév 2011 - 0:06

En pensant a cette these,il m'est venu ce texte de l'évangile:
Parabole du riche et du pauvre Lazare





26e dimanche du temps ordinaire Année C (Luc 16, 19-31)





Jésus disait cette parabole : “Il y avait un homme riche, qui portait des vêtements de luxe et faisait chaque jour des festins somptueux. Un pauvre, nommé Lazare, était couché devant le portail, couvert de plaies. Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais c’étaient plutôt les chiens qui venaient lécher ses plaies.

Or le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut aussi, et on l’enterra. Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; il leva les yeux et vit de loin Abraham avec Lazare tout près de lui. Alors il cria : ‘Abraham, mon père, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper dans l’eau le bout de son doigt, pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise. - Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur. Maintenant il trouve ici la consolation, et toi, c’est ton tour de souffrir. De plus, un grand abîme a été mis entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient aller vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne vienne pas vers nous.’ Le riche répliqua : ‘Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare dans la maison de mon père. J’ai cinq frères : qu’il les avertisse pour qu’ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de torture !’ Abraham lui dit : ‘Ils ont Moïse et les prophètes : qu’ils les écoutent ! - Non, père Abraham, dit le riche, mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront.’ Abraham répondit : ‘S’ils n’écoutent pas Moïse ni les prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.’



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Message par Francesco Mer 23 Fév 2011 - 0:08

Pourquoi Jésus aurait répondu de la sorte si l'illumination finale existait:
Le riche répliqua : ‘Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare dans la maison de mon père. J’ai cinq frères : qu’il les avertisse pour qu’ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de torture !’ Abraham lui dit : ‘Ils ont Moïse et les prophètes : qu’ils les écoutent ! - Non, père Abraham, dit le riche, mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront.’ Abraham répondit : ‘S’ils n’écoutent pas Moïse ni les prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.’



Il me semble que ces paroles de Jésus nous éclaire sur cette these.Pour moi,elle est dangereuse et risque d'encourager la molesse et la non conversion.


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Message par Francesco Mer 23 Fév 2011 - 3:27

Voici un autre texte qui contredit cette these.Texte qui provient de Vatican II ds Dei Verbum chapitre I:
Le saint Concile reconnaît que « Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être connu avec certitude par la lumière naturelle de la raison humaine à partir des choses créées » (cf. Rm 1, 20) ; mais il enseigne qu’on doit attribuer à la Révélation « le fait que les choses qui dans l’ordre divin ne sont pas de soi inaccessibles à la raison humaine, peuvent aussi, dans la condition présente du genre humain, être connues de tous, facilement, avec une ferme certitude et sans aucun mélange d’erreur
Donc,Dieu peut etre connu de tous durant cette vie...


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Message par Invité Mer 23 Fév 2011 - 20:04

Le souci avec cette thèse, c'est que l'on ne trouve rien de franchement pour, ni rien de franchement contre et autant d'arguments qui semblent la contredire que d'argument qui semblent la confirmer. Résultat: chacun campe sur ses positions. Tous les points de vue sont donc recevables et aucun ne fait pencher d'une façon indubitable la balance d'un côté ou de l'autre. Finalement, nous verrons la vérité quand nous irons au Ciel. Pour moi, ce sont les NDE qui me font pencher pour le oui mais après, on peut leur opposer tellement d'arguments que mon oui restera seulement une opinion personnelle en attente de confirmation.

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Message par Francesco Jeu 24 Fév 2011 - 20:47

Personnelement,ce que je n'aime pas ds cette these(déja condamnée par l'église ne l'oublions pas) c,est qu,elle peut mener a la tiedeur et a ne pas prendre notre conversion au sérieux....


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Message par espérance Sam 26 Fév 2011 - 0:26

Je ne crois pas du tout à cela!!! En fait, la réalité prouve le contraire. Lorsque l'on accompagne un mourant, nous faisons face, en tant qu'accompagnateur, à cette réalité de la mort. En fait, les athés meurent souvent en paix, mais les croyants...mon Dieu que certains sont torturés par la peur!!! A voir les gens mourir de toutes les maladies, à les voir confrontés à la mort d'un enfant, les questions existentielles ressortent! De ce que je sais, les athés "meurent mieux" que les croyants, curieux paradoxe n'est-ce pas?
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Message par Invité Sam 26 Fév 2011 - 7:03

Francesco, je crois que c'est une éventualité pour ceux qui n'ont pas une foi solide. Il me parait tellement évident que la seule vraie solution est de suivre la loi de Dieu que je ne suis pas sensible à ce problème.
Espérance, J'ai lu au contraire dans un écrit dont j'ai perdu les références que ceux qui avaient une foi profonde mourraient plus paisiblement et plus rapidement que les athées qui se rebellaient contre cette expérience qui leur paraissait injuste et insensée. Je connais des chrétiens qui n'ont absolument pas peur de la mort et qui sont tout à fait prêt à partir au ciel.

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Message par piocaro Sam 26 Fév 2011 - 15:50

j'ai entendu dire je ne sais ou ,que quand un athé se voit raprocher de la mort,il se remet en question sur l'existance de DIEU .
En quelque sorte il éprouve une crainte dans le passage de la mort .C'est un peu une reconvertion juste avant l'heure de mourir .
Je pense que c'est ce qui se passe pour beaucoup d'athé incredule juste avant leur dernier soupire .
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