La Charité ne justifie pas de compromis

La Charité ne justifie pas de compromis


Il est fréquent chez les catholiques à entendre l'expression «Soyons charitable avec lui», utilisé dans le sens que l'on doit tolérer les erreurs ou les comportements moralement mauvais de quelqu'un d'autre. Ainsi, la charité est aujourd'hui utilisée pour couvrir presque tout mal dont nous sommes témoins, et est une facon de mettre de côté le militantisme catholique habituel et l'intransigeance envers le mal.

Pour contrer cette approche libérale déjà présente en son temps, Le Pape saint Pie X a laissé le précieux enseignement ci-dessous, qui se trouve dans son encyclique Notre mandat apostolique écrit contre les erreurs modernistes du mouvement du Sillon.

Saint-Pie X

Meme si Jésus était gentil avec les pécheurs et à avec ceux qui se sont égarés, il n'a pas respecté leurs convictions erronées, quelque sincères qu'ils étaient apparus. Jésus les aimait tous, afin de les instruire, de les convertir et de leur permettre d`obtenir leur salut.

Alors que il appela à lui ceux qui ont peiné et souffert pour les réconforter, ce n'était pas pour leur prêcher le zèle d'une égalité chimérique. Alors que il a élevé les humbles, il n'était pas à leur inspirer un sentiment d'une dignité indépendante et rebelle contre, le devoir d'obéissance. Alors que Son cœur débordait de douceur pour les âmes de bonne volonté, il pourrait tout aussi s'armer d'une sainte indignation contre les profanateurs de la Maison de Dieu, contre les misérables qui scandalisent les petits, contre les autorités qui écrasent le peuple avec le poids des charges lourdes sans lever le petit doigt pour y remédier.

Il était fort comme il était doux. Il réprimanda, menaca et châtia, sachant - et nous enseignant - que la crainte est le commencement de la sagesse, et qu'il est parfois utile de couper un membre incriminé pour sauver le corps. ( Se séparer d`avec ceux qui contamine la pensée et la doctrine sans vouloir se corriger)

Enfin, il n'a pas annoncé pour la société future le règne d'un bonheur idéal à partir duquel la souffrance serait bannie; mais, par ses leçons et par son exemple, il a tracé le chemin du bonheur possible sur la terre et du bonheur parfait dans le ciel: la voie royale de la Croix. Ce sont des enseignements que l'on aurait tort d'appliquer seulement à sa vie individuelle dans le but de gagner le salut éternel, ce sont aussi éminemment une doctrine sociale, et ils montrent quelque chose dans notre Seigneur Jésus-Christ qui est tout à fait différent d'un humanitarisme incohérent et inefficace.


(Saint-Pie X, Encyclique Apostolique Notre charge, Août 15, 1910