Un pontificat de confrontation
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Un pontificat de confrontation
Un pontificat de confrontation
Christophe Dickès est interrogé dans l'Action Française 2000 suite à la renonciation de Benoît XVI. Extraits :
"Il faut souligner que ce pape a été la victime de crises médiatiques intenses. On peut notamment en distinguer trois : le scandale de la pédophilie, le fameux discours de Ratisbonne sur l'islam et l'affaire Williamson. Dans chacun des cas, le pape s'est très clairement confronté aux problèmes avec un grand courage : mettre fin au fossé avec les traditionnalistes de Mgr Lefebvre, responsabiliser l'islam en lui demandant d'appliquer un principe de réciprocité et, enfin, mettre fin aux agissements de prêtres indignes de leurs engagements. [...]
En revanche, si le pontificat de Jean- Paul II était un pontificat de représentation - souvenons-nous des JMJ à Manille avec leurs cinq millions de fidèles -, celui de Benoît XVI a bien été un pontificat de confrontation, lié à une volonté de recentrer l'identité de l'Église. L'un et l'autre des pontificats s'inscrivent par ailleurs dans un contexte différent. Au premier revint la lourde tâche de régner à la fin de la Guerre Froide, au second rejaillirent les questions plus intellectuelles et plus spirituelles afin de faire face au relativisme, à l'hédonisme et à l'agnosticisme.
[...] Je garde cette image d'intellectuel très ouvert, de pape qui avait un réel succès à l'occasion des audiences du mercredi, bien plus que Jean-Paul II dont la pensée slave manquait parfois de limpidité et de clarté. Benoît XVI était un intellectuel mais aussi un grand pédagogue. On regardait ou on venait voir Jean-Paul II. On écoutait Benoît XVI. Mais paradoxalement, un des moments les plus marquants du pontificat restera un moment de silence : c'était à Madrid, aux JMJ lors de la veillée de l'Adoration du Saint-Sacrement en 2011. Près d'un million et demi de jeunes étaient derrière leurs prêtres, à genoux, qui eux-mêmes s'étaient placés derrière leurs évêques, puis leurs cardinaux et enfin le pape Benoît XVI en prière silencieuse. Dans ce monde de bruit et d'individualisme, le pape a réussi à faire prier à genoux une foule immense dans un silence de cathédrale dont la voûte était le ciel. Le mot souverain pontife prenait tout son sens puis qu'il vient du latin "pontifex" qui désigne le "pont" entre la terre et le ciel. Ce soir-là, à Madrid, Benoît XVI était vraiment un pont entre le réel et le surnaturel. Je me suis dis que la vraie force de cet intellectuel était aussi dans son silence, son exemple et sa prière. Comment ne pas voir dans le choix de son prénom de pontife la référence à saint Benoît, au silence comme règle ? Benoît XVI aura été la combinaison sublime de la raison et de la foi."
Michel Janva
Christophe Dickès est interrogé dans l'Action Française 2000 suite à la renonciation de Benoît XVI. Extraits :
"Il faut souligner que ce pape a été la victime de crises médiatiques intenses. On peut notamment en distinguer trois : le scandale de la pédophilie, le fameux discours de Ratisbonne sur l'islam et l'affaire Williamson. Dans chacun des cas, le pape s'est très clairement confronté aux problèmes avec un grand courage : mettre fin au fossé avec les traditionnalistes de Mgr Lefebvre, responsabiliser l'islam en lui demandant d'appliquer un principe de réciprocité et, enfin, mettre fin aux agissements de prêtres indignes de leurs engagements. [...]
En revanche, si le pontificat de Jean- Paul II était un pontificat de représentation - souvenons-nous des JMJ à Manille avec leurs cinq millions de fidèles -, celui de Benoît XVI a bien été un pontificat de confrontation, lié à une volonté de recentrer l'identité de l'Église. L'un et l'autre des pontificats s'inscrivent par ailleurs dans un contexte différent. Au premier revint la lourde tâche de régner à la fin de la Guerre Froide, au second rejaillirent les questions plus intellectuelles et plus spirituelles afin de faire face au relativisme, à l'hédonisme et à l'agnosticisme.
[...] Je garde cette image d'intellectuel très ouvert, de pape qui avait un réel succès à l'occasion des audiences du mercredi, bien plus que Jean-Paul II dont la pensée slave manquait parfois de limpidité et de clarté. Benoît XVI était un intellectuel mais aussi un grand pédagogue. On regardait ou on venait voir Jean-Paul II. On écoutait Benoît XVI. Mais paradoxalement, un des moments les plus marquants du pontificat restera un moment de silence : c'était à Madrid, aux JMJ lors de la veillée de l'Adoration du Saint-Sacrement en 2011. Près d'un million et demi de jeunes étaient derrière leurs prêtres, à genoux, qui eux-mêmes s'étaient placés derrière leurs évêques, puis leurs cardinaux et enfin le pape Benoît XVI en prière silencieuse. Dans ce monde de bruit et d'individualisme, le pape a réussi à faire prier à genoux une foule immense dans un silence de cathédrale dont la voûte était le ciel. Le mot souverain pontife prenait tout son sens puis qu'il vient du latin "pontifex" qui désigne le "pont" entre la terre et le ciel. Ce soir-là, à Madrid, Benoît XVI était vraiment un pont entre le réel et le surnaturel. Je me suis dis que la vraie force de cet intellectuel était aussi dans son silence, son exemple et sa prière. Comment ne pas voir dans le choix de son prénom de pontife la référence à saint Benoît, au silence comme règle ? Benoît XVI aura été la combinaison sublime de la raison et de la foi."
Michel Janva
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
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