Nigeria: Boko Haram a détruit presque toutes les églises d’un diocèse

Le groupe islamiste Boko Haram a détruit 50 des 52 églises du diocèse catholique de Maiduguri, au nord du Nigeria. La plupart des catholiques se réunissent à l’extérieur.

Malgré le fait qu’il n’existe quasiment plus aucune église dans cette région du Nigéria, « Tout cela n’a pas découragé les fidèles de pratiquer leur foi », affirme le Père Jerome Ituah, de la paroisse d’Abuja, récemment en visite dans ce secteur du pays où les musulmans sont majoritaires. Le prêtre indique qu’en visitant la région, on peut voir des catholiques célébrant des messes sous la pluie ou en plein soleil, sur le site de leur église détruite.
John Pontifex, responsable au Royaume-Uni de l’œuvre d’entraide catholique « Aide à l’Eglise en détresse » (AED), a assuré le 21 mars 2013 à l’hebdomadaire catholique anglophone « The Tablet », qu’un tel niveau de destruction montrait la motivation de Boko Haram « d’éradiquer les chrétiens de certaines parties du pays ».

Plus de 3.000 morts en quatre ans

Les violences attribuées à Boko Haram et leur répression sanglante par les forces de l’ordre ont fait plus de 3.000 morts depuis 2009. La secte a pour objectif la création d’un Etat islamique dans le nord du Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, avec 160 millions d’habitants (et premier producteur de pétrole du continent) alors que le sud est à dominante chrétienne.

Le nom de ‘Boko Haram’ signifie « L’éducation occidentale est un péché ». Boko (signifiant en français « Livre ») est un alphabet latin créé par les Européens pour transcrire la langue haoussa. Par dérivation, il désigne l’école laïque. ‘Haram’ est un mot arabe signifiant « interdit » ou « illicite » dans l’islam.
C’est aussi ce groupe qui a pris en otage toute une famille française (quatre enfants âgés de 5 à 12 ans, leurs parents et le frère du père), le 19 février dernier, alors qu’elle était en train de visiter le parc naturel de Waza dans le nord du Cameroun.

P.G. (avec Apic)