Des terroristes du Canada qui font du terrorisme en Algérie

La preuve que les réseaux islamistes sont bien présent au Canada et au Québec


Deux Canadiens liés à Al-Qaïda et tués alors qu'ils participaient à l'attaque terroriste contre un site gazier isolé d'Algérie au début de l'année étaient d'anciens camarades d'école âgés d'un peu plus de 20 ans.

L'un vient d'une famille grecque orthodoxe, ( tient un converti comme on voyait en Espagne au Moyen-Age ) et tous deux ont grandi dans une famille de classe moyenne à London, en Ontario.

Citant des sources anonymes, la CBC a confirmé que les militants liés à Al-Qaïda étaient Xristos Katsiroubas et Ali Medlej. Ils auraient tous deux été âgés de moins de 24 ans au moment de leur mort.

L'attaque terroriste à laquelle les 2 Canadiens ont participé avec 30 autres militants liés à Al-Qaïda a fait au moins 38 morts du côté des otages (des employés de la raffinerie) et 29 du côté des extrémistes. Le siège de quatre jours a pris fin lorsque les soldats algériens ont pris d'assaut le site d'In Amenas.

Xristos Kastiroubas a participé à l'attaque terroriste en Algérie. Photo : CBC

Des sources affirment qu'il est très probable que Xristos Katsibouras et Ali Medlej se soient fait exploser de manière intentionnelle. L'un d'eux a uniquement pu être identifié grâce à des tests d'ADN.

À la suite des événements, le premier ministre de l'Algérie avait indiqué que deux Canadiens figuraient parmi les ravisseurs, ce qui n'avait pas été confirmé par le Canada. Mardi, le ministre des Affaires étrangères, John Baird a expliqué qu'il n'en avait alors simplement pas la preuve.

Des sources policières affirment que Xristos Katsiroubas est probablement l'assaillant que des survivants ont décrit comme ayant des cheveux blonds et parlant couramment l'« anglais nord-américain ».

Des membres de la GRC ont été dépêchés à Alger pour enquêter.

En mars, la GRC avait confirmé que deux Canadiens figuraient parmi les personnes tuées. Elle avait reconnu que, dans un cas, le cadavre reposait parmi ceux qu'on accusait d'être les ravisseurs.

Peut-être d'autres Canadiens impliqués

Des sources ont révélé à la CBC qu'il pourrait y avoir d'autres Canadiens impliqués dans l'attentat.

Elles affirment qu'au moins deux anciens camarades d'école de Xristos Katsiroubas et d'Ali Medlej les ont accompagnés à l'étranger.

On ignore si ces personnes sont impliquées dans l'attaque et si elles sont encore vivantes.

Intervention du SCRS

Les services de renseignement canadien refusent de commenter.

La CBC a toutefois appris qu'en 2007 des agents du Service canadien du renseignement de sécurité avaient interrogé des membres de la famille et des amis de Xristos Katsiroubas et d'Ali Medlej, alors adolescents.

À London, un ancien ami des deux hommes soutient qu'un de leurs proches a appelé la police, affirmant qu'ils « fréquentaient des gens bizarres ».


Il ajoute qu'un agent du SCRS a ensuite interrogé un certain nombre de leurs amis.

Des sources des services de renseignement indiquent toutefois que le SCRS n'a pas mis les deux hommes et leurs amis sous surveillance lorsqu'ils ont quitté le Canada l'an dernier pour accomplir leur mission sanglante.

On ne comprendra jamais complètement comment et pourquoi deux adolescents qui ressemblaient aux autres ont commis de tels actes.

Selon les détails qui émergent d'anciens amis et associés, ce scénario serait de plus en plus fréquent.

Des adolescents comme les autres

« Xris » Katsiroubas a grandi dans un quartier multiethnique de classe moyenne de London. Il y avait une une piscine dans la cour arrière de sa maison.

Il a vécu avec sa mère après le divorce de ses parents.

Un ancien ami se souvient qu'au début « il était comme tous les autres enfants, très intelligent à l'école, très actif ».

Xristos Katsibouras aurait eu un grand frère et au moins trois cousins.

L'un de ses proches est cité dans un article de presse datant de 2007. Il y raconte que l'adolescent traversait tout London pour se rendre dans sa pâtisserie grecque préférée.

On connaît peu de chose d'Ali Medlej, dont la plupart des annuaires scolaires ne font à peu près pas mention.

Des sources disent qu'il a été l'ami de Xristos Katsibouras pendant toutes leurs années à l'école London South Secondary.

Ali Medlej aurait terminé ses études secondaires en 2007. Quant à Xristos Katsibouras, il aurait arrêté l'école à la fin de la 11e année.

Un ancien ami affirme qu'au cours de l'adolescence Xristos Katsibouras s'est converti à l'islam.

« Il n'était pas le même » ( Quel effet a eu ce livre?)

Une connaissance de l'école dit avoir croisé Xristos Katsibouras en 2009. Elle se souvient qu'« il était très difficile de rétablir un lien avec lui. Il n'était pas le même. Il avait d'autres centres d'intérêt, répétait allons à la mosquée. Ce n'était pas qu'il voulait m'y emmener. C'était qu'il voulait y aller et qu'il pensait que deux heures passées avec moi étaient une perte de temps », ajoute cette personne.

Peu de temps après avoir quitté l'école secondaire, Ali Medlej et Xristos Katsibouras ainsi qu'un autre ami ont voyagé dans l'Ouest, ont fait quelques boulots et sont finalement revenus à London au bout de six mois.

Ali Medlej se serait marié peu après 2009.

Leurs anciens amis ont ensuite entendu parler d'Ali Medlej et de Xristos Katsibouras deux mois environ après l'attaque du site gazier en Algérie.

Des agents du SCRS sont revenus leur poser des questions.

Les agents n'ont jamais mentionné que les deux hommes étaient morts, encore moins qu'ils avaient participé à l'attaque.

Selon les enquêteurs, nombre des employés innocents qui sont morts lors de l'attaque ont été brûlés vifs.

Réaction prudente du gouvernement

Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, demeure muet sur les révélations et a réagi avec prudence. En tournée au Proche-Orient, le ministre a toutefois noté que la radicalisation des jeunes adultes est un problème auquel font face de nombreux pays occidentaux. Il va sans dire que tous veulent se « réengager » pour relever ce véritable défi, a-t-il ajouté.

Une communauté pacifique

Des leaders musulmans de London en Ontario disent que le comportement des deux hommes n'est pas le reflet de leur communauté.

La London Muslim Association (Association musulmane de London) a tenu une conférence de presse mardi pour publiquement prendre ses distances avec les actes d'Ali Medlej et Xristos Katsiroubas.

Munir el-Kassem affirme qu'aucune des personnes à qui il a parlé dans la communauté musulmane ne semble connaître les deux hommes ou leurs familles.

Munir El-Kassem soutient que si des jeunes sont à la recherche d'idées radicales, ils ne les trouveront pas dans la communauté musulmane de London, mais il affirme que la désinformation sur l'islam est latente sur Internet. il ajoute que la communauté musulmane de London est pacifique et rejette les points de vue radicaux.