Les fausses richesses
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Les fausses richesses
Très beau texte de saint Basile de Césarée sur l'utilité des riches et des pauvres.
Les fausses richesses
"A qui fais-je du tort? dit l'avare, en gardant ce qui m'appartient ?" Mais quels sont, dis-le moi, les biens qui t'appartiennent ? D'où les as-tu tirés ? Tu ressembles à un homme qui, prenant place au théâtre, voudrait empêcher les autres d'entrer et entendrait jouir seul du spectacle auquel tous ont droit. Tels sont les riches : les biens communs qu'ils ont accaparés, ils s'en décrètent les maîtres, parce qu'ils en sont les premiers occupants. Si chacun ne gardait que ce qui est requis pour ses besoins courants, et que le superflu il le laisse aux indigents, la richesse et la pauvreté seraient abolies. N'es-tu pas sorti nu du sein de ta mère ? Ne retourneras-tu pas nu dans la terre ? Ces biens actuels d'où te viennent-ils ? Si tu me réponds "du hasard", tu es un mécréant, car tu ne reconnais pas ton Créateur, plein d'ingratitude envers Celui qui t'a pourvu. Et si tu avoues que ce sont les dons de Dieu, explique-nous la raison de ta fortune. La dois-tu à l'injustice de ce Dieu qui répartit inégalement les biens de la vie ? Pourquoi es-tu riche et celui-là pauvre ? N'est-ce pas uniquement pour que ta bonté et ta gestion désintéressée trouvent leur récompense, tandis que le pauvre sera gratifié des prix magnifiques promis à sa patience ? Et toi qui enveloppes tous tes biens dans les plis d'une insatiable avarice, tu estimes ne brimer personne en privant tant de malheureux ? Qu'est-ce que l'avare? Celui qui ne se contente pas du nécessaire. Qu'est-ce que le voleur ? Celui qui enlève à chacun son bien. Et tu n'es pas un avare toi ? Tu n'es pas un voleur ? Les biens dont on t'avait confié la gestion, tu les as accaparés. Celui qui dépouille un homme de ses vêtements aura nom de pillard. Et celui qui ne vêt point la nudité du gueux, alors qu'il peut le faire, mérite-t-il un autre nom ? A l'affamé appartient le pain que tu gardes. A l'homme nu, le manteau que recèlent tes coffres. Au va-nu-pieds, la chaussure qui pourrit chez toi. Au miséreux, l'argent que tu tiens enfoui. Ainsi opprimes-tu autant de gens que tu en pouvais aider ..."
Saint Basile de Césarée - Homélie 6 contre la richesse.
Les fausses richesses
"A qui fais-je du tort? dit l'avare, en gardant ce qui m'appartient ?" Mais quels sont, dis-le moi, les biens qui t'appartiennent ? D'où les as-tu tirés ? Tu ressembles à un homme qui, prenant place au théâtre, voudrait empêcher les autres d'entrer et entendrait jouir seul du spectacle auquel tous ont droit. Tels sont les riches : les biens communs qu'ils ont accaparés, ils s'en décrètent les maîtres, parce qu'ils en sont les premiers occupants. Si chacun ne gardait que ce qui est requis pour ses besoins courants, et que le superflu il le laisse aux indigents, la richesse et la pauvreté seraient abolies. N'es-tu pas sorti nu du sein de ta mère ? Ne retourneras-tu pas nu dans la terre ? Ces biens actuels d'où te viennent-ils ? Si tu me réponds "du hasard", tu es un mécréant, car tu ne reconnais pas ton Créateur, plein d'ingratitude envers Celui qui t'a pourvu. Et si tu avoues que ce sont les dons de Dieu, explique-nous la raison de ta fortune. La dois-tu à l'injustice de ce Dieu qui répartit inégalement les biens de la vie ? Pourquoi es-tu riche et celui-là pauvre ? N'est-ce pas uniquement pour que ta bonté et ta gestion désintéressée trouvent leur récompense, tandis que le pauvre sera gratifié des prix magnifiques promis à sa patience ? Et toi qui enveloppes tous tes biens dans les plis d'une insatiable avarice, tu estimes ne brimer personne en privant tant de malheureux ? Qu'est-ce que l'avare? Celui qui ne se contente pas du nécessaire. Qu'est-ce que le voleur ? Celui qui enlève à chacun son bien. Et tu n'es pas un avare toi ? Tu n'es pas un voleur ? Les biens dont on t'avait confié la gestion, tu les as accaparés. Celui qui dépouille un homme de ses vêtements aura nom de pillard. Et celui qui ne vêt point la nudité du gueux, alors qu'il peut le faire, mérite-t-il un autre nom ? A l'affamé appartient le pain que tu gardes. A l'homme nu, le manteau que recèlent tes coffres. Au va-nu-pieds, la chaussure qui pourrit chez toi. Au miséreux, l'argent que tu tiens enfoui. Ainsi opprimes-tu autant de gens que tu en pouvais aider ..."
Saint Basile de Césarée - Homélie 6 contre la richesse.
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