Les merveilles de la messe
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Les merveilles de la messe
LES MERVEILLES DE LA MESSE
par le père Paul O'Sullivan, o.p. (E.D.M.)
Traduit de l'anglais par Jean-Claude Lemyze
avec la permission de St. Martin Apostolate, Dublin, Irlande
"Car du Levant au Couchant, grand est mon nom parmi les nations. En tout lieu un sacrifice d'encens est présenté en mon nom, ainsi qu'une offrande pure, car grand est mon nom parmi les nations, dit le Seigneur, le tout-puissant. " - Malachie 1.11
Ces magnifiques pages sur la Messe ont reçu l'approbation de :
Son Éminence le Cardinal Cerejeira
Son Éminence le cardinal Pietro Ciriaci, nonce du Pape, Lisbonne
Son Excellence l'Archevêque de Braga
Son Excellence l'Archevêque d'Evora
Son Excellence l'Archevêque d'Aveiro
Monseigneur l'Évêque de Coimbra
Monseigneur l'Évêque de Beja
Monseigneur l'Évêque de Portalagre
TABLE DES MATIÈRES
1. Les merveilles de la Messe
2. Qu'est-ce que la Messe ?
3. La joie des saints à la Messe
4. Les prêtres sont les plus heureux des hommes.
5. Les grâces de la Messe
6. Les prêtres - des anges sur la terre
7. Comment entendre la Messe avec profit.
Chapitre 1
LES MERVEILLES DE LA SAINTE MESSE
Les saints ne sont jamais si éloquents que lorsqu'ils parlent de la Messe. Ils sont intarissables sur ce sublime sujet, car saint Bonaventure dit que les merveilles de la Messe sont aussi nombreuses que les étoiles dans le ciel et les grains de sable sur toutes les plages du monde.
Les grâces, les bénédictions et les faveurs accordées à ceux qui assistent à ce Divin Sacrifice dépassent toute compréhension.
La Messe est la plus grande merveille du monde. Il n'existe rien sur terre qui puisse lui être comparé et il n'est rien au Ciel de plus grand.
L'autre plus grande merveille est l'indifférence et l'ignorance des catholiques concernant la Sainte Messe. Comment se peut-il que tant de catholiques ne vont pas à la Messe?
Le grand Sacrifice du Calvaire est offert tout près de leur maison, presque à leur porte, et ils sont trop indolents pour y assister.
Le Sacrifice du Calvaire ?! Oui, car la Messe est réellement et véritablement l'exacte répétition de la Mort de Jésus sur la Croix.
Pourquoi les mères, pourquoi les catéchistes, pourquoi les maîtres n'inculquent-ils pas dans l'esprit de ceux dont ils ont la charge les merveilles de la Messe ? Les prêtres sont tenus de le faire par le Concile de Trente.
Les protestants peuvent bien demander à ces catholiques qui négligent d'entendre la Messe chaque jour s'ils croient vraiment à la naissance de Dieu sur l'autel et que Dieu meurt sur l'autel comme Il est mort sur le Calvaire ? S'ils le croient vraiment, pourquoi n'assistent-ils pas à la Messe ?
Saint Augustin nous rapporte que les païens et les Gentils de son temps demandaient avec une ironie mordante aux chrétiens tièdes et indifférents s'ils croyaient sincèrement que le Dieu de toute miséricorde descendait sur leurs autels ! Vous, chrétiens, ajoutaient-ils, vous nous accusez d'adorer de faux dieux, mais au moins nous croyons qu'ils sont des dieux et nous les honorons; alors que vous méprisez Celui que vous appelez le Vrai Dieu!
S'il savait seulement ce qu'est la Messe, pas un chrétien intelligent et éclairé ne manquerait d'y assister.
SAINT LOUIS ET LA MESSE
Saint Louis de France, qui a travaillé plus durement peut-être qu'aucun sujet de son royaume et qui fut un des meilleurs et des plus glorieux souverains qui régnèrent jamais sur le royaume de France, trouvait le temps d'entendre deux à trois Messes par jour !
Des courtisans lui ont suggéré que peut-être il se surmenait en assistant si souvent à la Messe. Le roi a répondu : " Si je passais bien plus de temps à m'adonner aux plaisirs de la chasse, ou à recevoir mes amis au cours de banquets somptueux, ou si je fréquentais plusieurs heures par jour les théâtres et les lieux d'amusement, vous ne me reprocheriez pas de consacrer trop de temps aux plaisirs.
Vous oubliez, mes bons amis, qu'en entendant Messe je n'obtiens pas seulement pour moi-même d'innombrables bénédictions, mais que je confère ainsi à mon royaume les avantages les plus importants, bien plus que je ne pourrais le faire d'aucune autre manière. "
Cette réponse de St Louis pourrait être adressée à ces milliers de chrétiens indifférents et apathiques qui pourraient facilement entendre la Messe chaque jour et qui ne le font pas.
Même si c'était au prix d'un grand sacrifice, les bénédictions et les faveurs qu'ils recevraient dépasseraient leurs plus grands espoirs. Mais, en réalité, beaucoup pourraient entendre la Messe sans faire aucun sacrifice, ou à un prix si dérisoire que leur culpabilité, en négligeant ce Divin Sacrifice, est en vérité incompréhensible. Seule une lamentable ignorance peut expliquer pourquoi tant de catholiques négligent d'entendre la Messe chaque jour.
S'ils entendaient la Messe, la journée aurait pour eux plus de valeur que mille jours, si merveilleux seraient les grâces et les avantages qu'ils en recevraient.
Loin de perdre du temps, leurs affaires prospéreraient et ils arriveraient à un degré de félicité qu'ils ne pourraient espérer atteindre autrement.
SIMON DE MONFORT
Le célèbre général et héros, Simon de Montfort, avec seulement 800 cavaliers et quelques fantassins, se trouva surpris dans la ville de Muret par une armée de 40 000 hommes conduite par le roi d'Aragon et Raimond VI, comte de Toulouse, qui avait épousé la cause des Albigeois hérétiques. Il entendait la Messe lorsque ses officiers vinrent lui annoncer que l'armée des assiégeants était en marche pour attaquer la ville.
" Laissez-moi d'abord finir la Messe, répliqua-t-il, après quoi je serai à vous. "
Il se hâta ensuite de rejoindre l'endroit où ses forces déjà rassemblées l'attendaient, les invita à mettre en Dieu leur confiance et, donnant l'ordre d'ouvrir toutes grandes les portes de la ville, il chargea en plein cœur de l'armée qui s'approchait, sema la panique dans ses rangs, abattit le roi d'Aragon lui-même et remporta une glorieuse victoire.
Baronius déclare que l'empereur Lothaire entendait chaque jour ses trois Messes, même sur le champ de bataille avec ses troupes.
Au cours de la Grande Guerre (la Première Guerre mondiale), on sait que le maréchal Foch, commandeur en chef des armées françaises et britanniques, entendait la Messe chaque jour, même lorsque la situation était le plus critique.
L'empereur germanique Otton avait un jour convoqué un conseil de ses officiers supérieurs et de ses conseillers qui devait avoir lieu aux petites heures dans le palais de Worms.
Le duc de Bohème, un des princes qui devait assister au conseil, avait pour habitude d'entendre la Messe chaque jour et il arriva par conséquent en retard au palais royal.
Ce retard mit l'empereur en furie et, sans attendre le duc, il commença le conseil en donnant l'ordre à tous ceux qui étaient présents de ne pas rendre hommage au duc ni de le saluer lorsqu'il arriverait.
Peu de temps après, le duc pénétra dans la chambre du conseil et à la surprise générale, l'empereur, qui parut d'abord étonné, se leva en hâte et témoigna de grandes marques de respect au duc. Après qu'on eut discuté des importantes affaires du royaume, l'empereur Otton, remarquant la mine surprise des seigneurs et des princes devant son changement d'attitude, expliqua: " Comment, dit-il, vous n'avez pas vu qu'il est entré accompagné de deux anges, un de chaque côté ? Je n'ai pas osé lui manifester mon ressentiment. "
De semblables merveilleuses faveurs sont accordées au plus humble des fidèles, à tous ceux qui entendent la Messe avec dévotion.
Voici quelques exemples.
L'ANGE ET LES ROSES
Depuis de nombreuses années, un pauvre fermier avait coutume d'entendre la Messe tous les jours.
Un froid matin d'hiver, il traversait un champ couvert de neige, en route vers l'église. Il lui sembla entendre des pas derrière lui et, se retournant, il aperçut son ange gardien portant un panier rempli de magnifiques roses qui exhalaient un délicieux parfum. " Tu vois, lui dit l'ange, ces roses représentent chaque pas que tu fais pour te rendre à la Messe, et chaque rose représente aussi une glorieuse récompense qui t'attend dans le Ciel. Mais bien plus grands encore sont les mérites que tu as obtenus de la Messe elle-même. "
COMMENT FAIRE PROSPÉRER SES AFFAIRES
En France, deux commerçants résidaient dans la même ville. Tous deux travaillaient dans la même ligne, mais les affaires de l'un étaient prospères tandis que l'autre gagnait péniblement sa vie, même s'il travaillait plus fort et se levait plus tôt que son ami.
Réduit à toute extrémité, il se résolut d'aller demander conseil à son riche collègue dans l'espoir d'apprendre le secret de son succès.
" Mon bon ami, répliqua le riche marchand, je n'ai pas de secret; je travaille tout comme tu le fais. S'il existe une différence dans nos méthodes, la voici: je vais chaque jour à la Messe. Tu n'y vas pas. Suis mon sincère conseil, va entendre la Messe chaque jour et je suis sûr que Dieu bénira ton travail. "
Le pauvre fit ce qui lui avait été conseillé et bientôt, de façon inexplicable, ses difficultés prirent fin et son commerce prospéra au-delà de toute espérance.
Chapitre 2
QU'EST-CE QUE LA MESSE?
1. Dans la Messe, le Fils de Dieu devient homme de nouveau, de sorte qu'à chaque Messe le stupéfiant Mystère de l'Incarnation, avec tous ses infinis mérites, se répète aussi véritablement que lorsque le Fils de Dieu a pris chair pour la première fois dans le sein de la Vierge Marie.
St Augustin : " Quelle sublime dignité que celle du prêtre, quand dans ses mains le Christ devient homme une fois de plus ! "
2. La Messe est la naissance de Jésus-Christ. Il naît réellement sur l'autel chaque fois que la Messe est dite, tout comme Il est né à Bethléem.
St Jean Damascène: " Si quelqu'un désire savoir comment le pain est changé pour devenir le Corps et le Sang du Christ, je vais le lui dire. L'Esprit Saint couvre le prêtre de son ombre et agit sur lui comme Il a agi sur la sainte Vierge Marie. "
St Bonaventure: " Dieu, lorsqu'Il descend sur l'autel, ne fait pas moins que ce qu'Il fit lorsqu'Il devint homme pour la première fois dans le sein de la Vierge Marie. "
3. Le Sacrifice de la Messe est le même que le Sacrifice du Calvaire. Au cours de ce Sacrifice, Dieu meurt comme Il est mort le premier Vendredi Saint. Il a la même valeur infinie du Calvaire et fait descendre sur les hommes les mêmes grâces inappréciables.
La Messe n'est pas une imitation ou un souvenir du Calvaire, elle est identiquement le même sacrifice et ne diffère du Calvaire qu'en apparence.
À chaque Messe, le Sang du Christ est à nouveau versé pour nous.
St Augustin: " Dans la Messe, le Sang du Christ coule de nouveau pour les pécheurs. "
4. Il n'y a rien sur terre, ni même dans le Ciel, qui donne plus de gloire à Dieu et qui nous obtient plus de faveurs qu'une simple Messe.
5. Par la Messe, nous offrons à Dieu la louange la plus haute, la gloire la plus parfaite qu'Il puisse jamais désirer. Nous lui témoignons la gratitude la plus parfaite pour toutes les grâces qu'Il nous a accordées. Nous faisons une meilleure réparation pour nos fautes que par les plus sévères pénitences.
6. Nous ne pouvons rien faire de mieux pour la conversion des pécheurs que d'offrir pour eux le Saint Sacrifice de la Messe. Si les mères voulaient seulement entendre et faire dire des messes pour leurs enfants égarés, et les épouses pour leurs maris, combien heureuses seraient leurs familles !
7. Aucune prière, aucun suffrage, quelle qu'en soit la ferveur, ne peut aider autant les saintes âmes que la Messe. Oh! pensons aux âmes du Purgatoire ! Nos chers parents, nos amis sont peut-être parmi elles. C'est en entendant la Messe pour elles que nous pouvons les aider le plus facilement et soulager leurs souffrances le plus efficacement.
CE QUE LES SAINTS DISENT DE LA MESSE
Afin de rendre plus évident encore ce que nous venons de déclarer, nous voulons citer les paroles mêmes des saints et des saints docteurs.
St Laurent Justinien: " Il n'existe pas de prière ou de bonne œuvre qui soit aussi grande, aussi agréable à Dieu et aussi utile pour nous que la Messe. "
St Alphonse: " Dieu lui-même ne pourrait rien faire de plus saint, de meilleur ou de plus grand que la Messe. "
St Thomas enseigne que la Messe n'est rien de moins que le Sacrifice du Calvaire renouvelé sur l'autel et que chaque Messe apporte aux hommes les mêmes grâces que le Sacrifice de la Croix.
St Jean Chrysostome: " La Messe a exactement la même valeur que le Calvaire. "
St Bonaventure: " La Messe est un compendium de tout l'amour de Dieu, de toutes Ses grâces accordées aux hommes et chaque Messe confère au monde une grâce qui n'est en rien inférieure à celle qu'il a reçue par l'Incarnation. "
St Hanon, évêque de Cologne, vit un jour un globe d'un éclat et d'une beauté extraordinaires tourner autour du calice à la Consécration avant de pénétrer dans le vaisseau sacré. Il était si rempli de crainte révérencielle qu'il avait peur de poursuivre la Messe, mais Dieu lui révéla que cela se produisait chaque fois que la Messe était célébrée, bien que les yeux humains ne puissent le voir.
L'Hostie n'est rien d'autre que le Dieu éternel et tout-puissant qui remplit le Ciel de sa Majesté. Pourquoi ne pouvons-nous en prendre conscience ?
St Odon de Cluny: " Le bonheur du monde vient du Sacrifice de la Messe. "
Timothée de Jérusalem: " Sans la Messe, le monde aurait été détruit depuis longtemps en raison des péchés des hommes. "
" Rien n'apaise autant la colère de Dieu, rien ne nous obtient autant de grâces que la Messe. "
St Laurent Justinien: " Nulle langue humaine ne peut décrire les immenses faveurs et les bénédictions que nous recevons de la Messe. Le pécheur obtient le pardon, le juste devient plus saint, nos fautes sont corrigées et nos vices extirpés en entendant la sainte Messe. "
Fornerius: " Par une seule Messe que nous entendons en état de grâce, nous donnons à Dieu plus de plaisir et nous obtenons pour nous-mêmes plus de grâces et de faveurs que par les plus durs pèlerinages. "
Marchant: " Si nous devions offrir à la sainte Trinité toutes les pénitences, toutes les prières, toutes les bonnes œuvres de tous les saints, si nous devions offrir des torrents de sang, toutes les souffrances des douze apôtres et des millions de martyrs, tout cela Lui donnerait moins de gloire et de plaisir que la Messe ! Pourquoi ? Parce que la Messe est vraiment et réellement le Sacrifice du Calvaire. Dans la Messe, Jésus-Christ offre à son Père éternel toutes les souffrances, les humiliations et tous les mérites infinis de sa Passion et de sa Mort. "
La Messe nous obtient les plus grandes grâces, les bénédictions et les faveurs les plus hautes, tant spirituelles que temporelles - des grâces qu'il nous serait impossible de recevoir autrement.
La Messe nous sauve de dangers innombrables et nous délivre des maux qui nous menacent.
St Alphonse demande : Quelle est la raison de tout cela ?
Il répond que la valeur de la Messe est infinie; tandis que toutes les prières et les bonnes œuvres des anges comme des saints, bien que leur mérite soit extrêmement grand et qu'elles rendent à Dieu une indicible gloire, sont cependant finies et ne peuvent par conséquent être comparées avec le Sacrifice de la Messe qui est infini.
De même que la création tout entière, les cieux, la terre, la lune et les étoiles, les montagnes et les océans, tous les hommes et tous les anges ne sont rien en comparaison de Dieu, ainsi il n'est pas de bonnes œuvres, si saintes soient-elles, qui égalent une seule Messe. La Messe est Dieu lui-même.
LES ANGES ET LA MESSE
St Grégoire: " Les Cieux s'ouvrent et une multitude d'anges viennent assister au saint Sacrifice. "
St Augustin: " Les anges entourent et aident le prêtre lorsqu'il célèbre la Messe. "
St Jean Chrysostome: " Lorsque la Messe est célébrée, le sanctuaire est rempli d'une infinité d'anges qui adorent la Divine Victime immolée sur l'autel. "
L'efficacité de la Messe est si merveilleuse, la miséricorde et la générosité de Dieu sont si illimitées, qu'il n'y a pas de moment plus propice pour demander des faveurs que lorsque Jésus prend corps sur l'autel. Ce que nous demandons alors, nous sommes presque certains de le recevoir et ce que nous ne recevons pas dans la Messe, nous pouvons à peine espérer le recevoir par toute autre prière ou pénitence, ou par des pèlerinages.
Les anges le savent fort bien et ils viennent en multitude adorer Dieu et présenter leurs pétitions en cette heure de miséricorde.
Nous lisons dans les révélations de Ste Brigitte : " Un jour que j'assistais au Saint Sacrifice, j'ai vu un nombre immense de saints anges descendre et se rassembler autour de l'autel en contemplant le prêtre. Ils chantaient des cantiques célestes qui ravissaient mon cœur; le Ciel lui-même semblait contempler le grand Sacrifice. Et pourtant, pauvres et misérables créatures que nous sommes, nous assistons à la Messe avec si peu d'amour, de ravissement et de respect !
Oh, si Dieu voulait nous ouvrir les yeux, que de merveilles ne verrions-nous pas ! "
Lorsque le bienheureux Henri Suso, le saint dominicain, disait la Messe, les anges se rassemblaient en formes visibles autour de l'autel et certains s'approchaient de lui dans des ravissements d'amour.
C'est cela qui se produit à chaque Messe, même si nous ne le voyons pas.
Les catholiques pensent-ils parfois à cette extraordinaire vérité ? À la Messe, ils prient en compagnie de milliers d'anges du Seigneur.
Chapitre 3
LA JOIE DES SAINTS À LA MESSE
St Dominique avait l'habitude de passer la nuit en prière devant le Saint Sacrement. Le matin, il célébrait la Messe avec la ferveur d'un séraphin, et il était parfois si rempli d'amour et de ravissement que son corps s'élevait dans les airs et que son visage rayonnait d'une lumière surnaturelle.
St Jean de la Croix disait la Messe avec un amour et une dévotion extraordinaires.
Un jour, après avoir prononcé les paroles de la Consécration, une lumière si brillante irradiait de son visage que beaucoup de ceux qui étaient présents dans l'église se sont rassemblés autour de l'autel pour admirer cette merveilleuse lumière.
Après la Messe, le supérieur le pria de dire ce qui s'était passé et le saint répondit : " Au moment de la Consécration, Dieu s'est révélé à moi dans une telle majesté et une telle gloire que j'ai craint de ne pouvoir continuer la Messe. "
Le bienheureux Jean d'Alverne disait la Messe avec une dévotion semblable. Le jour de la fête de l'Assomption, son âme était si remplie de sainte crainte et d'émotion qu'il s'efforça vainement de prononcer les paroles de la Consécration. Il commença et s'arrêta; puis il recommença et s'arrêta de nouveau. Son supérieur, voyant son trouble, l'aida à réciter toute la formule.
À peine eut-il fini de prononcer les paroles que le bienheureux Jean vit la sainte Hostie prendre la forme du Divin Enfant et il était si bouleversé que deux prêtres ont dû l'aider à terminer le Saint Sacrifice.
Puis il tomba dans une extase d'amour.
Thomas de Cantimbre, le célèbre évêque dominicain, renommé pour son grand savoir et sa profonde piété, décrit un miracle dont il fut lui-même témoin avec plusieurs autres.
Ayant appris que Notre Seigneur s'était rendu visible dans une hostie consacrée dans l'église de St-Amand, à Douai, il s'y rendit en hâte et pria les prêtres d'ouvrir le tabernacle et de découvrir le fragment sacré. De nombreuses personnes s'étaient rassemblées dans l'église à l'annonce de la venue de l'évêque et eurent le privilège de voir une nouvelle fois notre Divin Seigneur.
L'évêque nous rapporte ce qu'il a lui-même pu voir : " J'ai vu mon Seigneur face à face. Ses yeux étaient clairs et exprimaient un merveilleux amour. Ses cheveux étaient abondants et flottaient sur ses épaules. Sa barbe était longue. Son front était haut et large, ses joues étaient pâles et sa tête légèrement inclinée. À la vue de mon Seigneur bien-aimé, mon cœur fut bien près d'éclater de joie et d'amour.
" Peu de temps après, la face de mon Seigneur prit une expression de profonde tristesse, semblable à celle qu'il dut avoir au moment de la Passion. Il était couronné d'épines et son Visage baignait dans le sang.
En voyant l'expression de mon doux Sauveur changer ainsi, mon cœur fut transpercé d'une profonde tristesse, des larmes jaillirent de mes yeux et il me semblait sentir les pointes des épines rentrer dans ma tête. "
St Jean de l'ordre des augustiniens brûlait d'un tel amour pour la Messe qu'il avait coutume de se lever très tôt pour satisfaire son ardent désir de célébrer le Saint Sacrifice aussi tôt que possible. Sa dévotion était en vérité admirable et son âme était emplie de ravissement, spécialement au moment de la Consécration.
Ceux qui servaient sa Messe se plaignaient cependant à leur supérieur que le bon Père les fatiguait par la longueur extraordinaire de ses Messes, ce qui les empêchait de remplir leurs autres devoirs. Le supérieur lui demanda de finir ses Messes plus rapidement, comme les autres membres de la communauté.
Le bon prêtre suivit ces instructions, mais après quelques jours il se jeta aux pieds du prieur en l'implorant de l'autoriser à consacrer plus de temps à la célébration de la sainte Messe.
Pressé de donner à son supérieur les raisons d'une dévotion aussi inhabituelle, le père Jean lui révéla les faveurs divines qu'il recevait et que le Seigneur Jésus apparaissait visiblement sur l'autel, ajoutant des détails qui remplirent le prieur d'une telle crainte et d'une si grande émotion qu'il faillit en perdre connaissance.
Le récit de ces faits communiqua au supérieur une ferveur ardente et renouvelée à la sainte Messe pour le reste de ses jours.
Saint Raymond de Peñafort, supérieur général de l'ordre des dominicains, disait la Messe avec une ferveur angélique. Un jour, un globe de feu recouvrit sa tête et ses épaules, telle une glorieuse auréole, depuis la Consécration jusqu'à la Communion.
Le bienheureux François de Possadas, qui appartenait au même ordre, obtint une faveur non moins grande. Son visage fut illuminé d'une extraordinaire splendeur et devint beau à l'extrême, comme s'il avait reçu une vie nouvelle. Un jour, une flamme de lumière brillante sortit de sa bouche et vint illuminer le missel alors qu'il lisait l'évangile. À deux reprises durant la fête de la Pentecôte, une splendeur émana de tout son corps pour illuminer l'autel.
Comme il prononçait les paroles de la Consécration, le Seigneur lui dit avec un amour infini : " Mon fils, Je suis le Je suis. " Après avoir consommé l'hostie, le bienheureux Francis fut élevé et resta suspendu dans les airs.
Saint Ignace avait coutume de dire la Messe avec une dévotion extasiée. Un jour, l'assistant vit une flamme brillante lui tourner autour de la tête et se précipitait pour l'éteindre lorsqu'il s'aperçut que c'était une lumière surnaturelle qui enveloppait la tête du saint !
Le bienheureux François de l'ordre des Frères Mineurs avait depuis de nombreuses années de graves douleurs dans les jambes qui le faisaient souffrir à chaque mouvement.
Mais sa dévotion à la Messe était si grande que durant toute ces années, plein de foi, il se levait de sa couche le matin et célébrait les divins mystères sans la moindre gêne.
Le bienheureux Jean, un dominicain de Ravenne, fut fréquemment enveloppé d'une splendeur céleste durant la Messe.
Les vies de saints sont remplies de merveilles semblables. Ce que nous devons garder à l'esprit, cependant, c'est qu'à chaque Messe que nous entendons, si humble que soit le prêtre, les mystères sont les mêmes, en nombre infini, comme dit St Bonaventure. C'est le même Dieu éternel, infini, omnipotent qui naît sur l'autel et qui s'offre aussi véritablement qu'Il le fit sur le Calvaire, pour ceux qui assistent à la Messe.
Chapitre 4
LES PRÊTRES SONT LES PLUS HEUREUX DES HOMMES
Non seulement les saints mais tous les prêtres dévots éprouvent la même profonde satisfaction et la même joie lorsqu'ils célèbrent la Messe. Il leur suffit de savoir :
1. Qu'ils sont en conversation intime, immédiate et personnelle avec Dieu lui-même; qu'ils Le tiennent dans leurs mains, le regardent et conversent avec Lui et qu'Il regarde au fond de leur cœur avec un ineffable amour.
2. Qu'ils Lui rendent la joie et la gloire la plus grande que Lui-même pourrait jamais désirer, une gloire plus grande que celle que tous les saints et tous les anges Lui rendent au ciel.
3. Qu'ils appellent sur eux-mêmes, sur le monde et sur leur pays natal d'innombrables grâces.
4. Qu'ils sont entourés pas une foule de saints anges qui observent chacun de leurs gestes.
5. Finalement, qu'ils aident, consolent et réjouissent les saintes âmes du Purgatoire. Comment un prêtre dévot et intelligent pourrait-il savoir et ressentir tout cela sans être rempli de joie ?
LA MESSE DE LÉON XIII
" J'ai pu un jour assister à la Messe du pape Léon XIII, nous a dit un vénérable prêtre, et aucun livre que j'ai pu lire sur la Messe ni aucun sermon que j'ai entendu prononcer n'a produit sur moi une aussi profonde impression.
Cinquante années ont passé depuis cet heureux jour et jamais je n'ai oublié cette Messe et le Saint Père. Je n'ai moi-même jamais célébré la Messe sans tenter d'imiter la dévotion qu'il a manifestée dans sa Messe.
Le Pape avait alors quatre-vingt-cinq ans et il me parut faible et bien courbé lorsqu'il entra dans la chapelle. Mais en se dirigeant vers l'autel, il était rempli d'une vie et d'une énergie nouvelles.
Il a commencé le Saint Sacrifice absorbé dans une profonde dévotion. Tous ses gestes, tous ses mouvements, sa prononciation lente et distincte des paroles montraient clairement qu'il se sentait en présence même de Dieu. Au moment de la Consécration, son visage s'éclaira d'une magnifique lumière, ses grands yeux brillèrent et toute son expression suggérait qu'il regardait le Tout-Puissant et conversait avec lui.
Il prit l'Hostie entre ses mains avec une révérence extrême et prononça les paroles solennelles de la Consécration, de toute évidence avec la pleine compréhension de l'acte extraordinaire qu'il accomplissait.
Puis il s'agenouilla comme s'il se trouvait devant le trône de Dieu dans le ciel, il éleva l'Hostie et la fixa avec ravissement avant de la déposer lentement sur le corporal.
Il manifesta la même onction et la même foi vivante à la Consécration du très Précieux Sang.
Jusqu'à la communion, sa ferveur était à chaque instant visible.
À l'Agnus Dei, il semblait parler face à face avec Dieu.
Je n'ose décrire avec quel amour il consomma la sainte Hostie et but le Précieux Sang de Jésus.
Et pourtant la Messe ne durait pas très longtemps, toute la cérémonie était simple, mais si impressionnante que, comme je l'ai dit, elle est restée vivante devant mes yeux depuis cinquante longues années. "
UN PROTESTANT CONVERTI PAR LA MESSE
Un groupe de touristes anglais, des protestants, assistaient au Saint Sacrifice dans la cathédrale de Florence. Le célébrant disait la Messe avec une profonde dévotion, sans se douter qu'il était observé avec attention par ce groupe d'étrangers. Le groupe ayant satisfait sa curiosité s'éloigna de l'autel et continua à admirer les beautés de l'édifice sacré. Un des touristes, cependant, demeura sur place et continua à observer chacun des mouvements du prêtre jusqu'à la fin du Saint Sacrifice.
Il était évidemment fort ému et avait été particulièrement frappé par la foi et la joie qu'il pouvait lire sur le visage du prêtre alors qu'il descendait les marches de l'autel pour se rendre à la sacristie. De retour en Angleterre, ce gentleman demanda d'être instruit dans la foi et devint un catholique fervent.
LES MESSES RAPIDES ET IRRÉVÉRENCIEUSES
Bien différents, nous dit St Alphonse, sont les tristes effets obtenus sur ceux qui assistent à des Messes célébrées à la hâte et de façon irrévérencieuse.
LE PÈRE MATEO CRAWLEY
Le père Mateo Crawley fut sans doute un des plus grands missionnaires du monde. On ne pouvait cependant trouver une personne plus aimable, plus modeste et plus engageante. Même quand il s'agissait des plus grands pécheurs que la vie l'avait amené à rencontrer, il parlait d'eux avec bonté et pitié.
Mais il est un fait qu'il rapporte avec une grande tristesse. C'est lui-même qui nous raconte l'histoire. " Mon père, dit-il, était protestant, un homme droit, honnête et honorable. Ma mère était catholique et avait élevé ses enfants dans la foi catholique. Son plus ardent désir était de voir mon père se convertir. Elle agissait avec beaucoup de tact et de prudence. Elle plaçait son espérance dans la prière et dans l'exemple plutôt que dans la persuasion, mais trouvait quand même le moyen de faire connaître à mon père, en évitant de l'ennuyer, les vérités de la foi catholique.
Ses espoirs étaient sur le point de se réaliser, à tel point qu'un jour mon père lui promit de nous accompagner à la Messe.
Ce qu'il fit, mais malheureusement le prêtre célébra la Messe avec tant de hâte et d'irrévérence que mon père en revint très déçu et déclara que plus jamais il ne songerait à devenir catholique.
Nous étions nous aussi fort désappointés, d'autant plus que mon père refusa ensuite qu'on lui parle de la foi catholique. Les années passèrent et nous avons continué à prier.
Un soir, un prêtre missionnaire de l'ordre des Passionistes nous rendit visite et mon père, toujours hospitalier, l'invita à rester.
La Providence voulut que la conversation de ce missionnaire eut sur mon père un effet frappant ! Il consentit une nouvelle fois à entendre la Messe, célébrée cette fois par le missionnaire.
Ce père Passioniste célébra la Messe très simplement, mais avec une grande piété et, grâce au Seigneur tout-puissant, mon brave père suivit peu de temps après un cours de catéchèse et entra dans l'Église. "
Chapitre 5
LES BIENFAITS DE LA MESSE
Saint Thomas, prince des théologiens, parle merveilleusement de la Messe.
"La Messe, dit-il, obtient pour les pécheurs en état de péché mortel la grâce du repentir. Pour le juste, elle obtient la rémission des péchés véniels et le pardon de la peine due au péché. Elle obtient une augmentation de la grâce [sanctifiante] habituelle, ainsi que les grâces nécessaires pour leurs besoins particuliers. "
Saint Paul l'Ermite, se tenait un jour à la porte de l'église où les gens entraient. Il vit l'âme d'un homme, un grand pécheur, dans un tel état de corruption qu'il en fut effrayé. Il vit également un diable qui se tenait à ses côtés et semblait le maîtriser complètement. À la sortie de l'église, il vit le même homme si totalement transformé qu'il l'appela et lui demanda confidentiellement s'il regrettait ses péchés. Le pauvre homme confessa immédiatement qu'il avait commis un grand nombre de péchés graves mais que durant la Messe, il avait lu dans son livre de prières, " Si vos péchés sont rouges comme l'écarlate, je les rendrai blancs comme neige. J'ai aussitôt demandé à Dieu de me pardonner, je regrette mes péchés et je veux me confesser immédiatement. "
Saint Paul vit que l'homme, par son acte de repentir sincère et grâce aux mérites infinis de la Messe, avait été pardonné de tous ses péchés.
Notre Seigneur a dit à sainte Mechtilde: " À la Messe, je viens avec une telle humilité, qu'il n'y a aucun pécheur, si dépravé qu'il puisse être, que je ne sois prêt à recevoir si seulement il le désire. Je viens avec une telle douceur et une telle miséricorde que je pardonnerai à mes plus grands ennemis s'ils me demandent leur pardon. Je viens avec une telle générosité, que nul n'est si pauvre que je ne veuille le combler de la richesse de mon amour. Je viens avec une si céleste nourriture qu'elle redonnera de la force aux plus faibles, avec une lumière telle qu'elle illuminera les plus aveugles, avec une telle plénitude de grâces qu'elle ôtera toutes les misères, vaincra toute les obstinations et dissipera toutes les craintes. "
Quelles paroles de divin réconfort - des paroles de Dieu lui-même! Si l'on n'entendait rien d'autre à propos du Divin Sacrifice de la Messe, ces paroles ne suffisent-elles pas à nous remplir de foi et de confiance dans les Divins Mystères?
Saint Grégoire de Nysse. Dans la vie de ce grand saint, nous lisons que son père était tombé dangereusement malade et se mourait. Le malade était dans un tel état de faiblesse qu'il pouvait à peine faire le moindre mouvement. Son pouls était très faible et il était incapable de se nourrir. Finalement, il perdit totalement connaissance.
Sa famille, ne comptant plus sur les moyens humains, plaça sa foi en Dieu. Ils se rendirent à l'église où une Messe fut dite pour le rétablissement du malade.
À leur retour, tout danger était écarté et le patient recouvra bientôt la santé.
Le saint curé d'Ars était gravement malade et malgré les soins des médecins son état s'aggravait rapidement de sorte que l'on perdait tout espoir de le voir revenir à la vie.
Il demanda qu'une Messe soit célébrée à l'autel de sainte Philomène. À la fin de la Messe, il était complètement guéri.
Dans la ville de Lisbonne, une dame se mourait d'une maladie mortelle. Les médecins avaient perdu tout espoir de la guérir. Elle souffrait d'un cancer malin qui était si développé qu'aucune opération n'était possible.
Son confesseur suggéra que l'on dise une Messe pour qu'elle soit complètement guérie.
La mourante accepta le conseil avec joie. La Messe fut offerte en l'honneur de saint Dominique et grâce à son infinie efficacité, la malade recouvra rapidement la santé à la grande joie de ses amis et à la totale surprise de ses médecins.
Combien de fois ne voit-on pas dans les foyers chrétiens des parents, des frères ou des sœurs près de la mort. On fait venir les plus grands médecins, on achète les remèdes les plus coûteux, on ne s'épargne aucune peine pour sauver des êtres chers de la mort et hâter leur guérison.
Tout cela est bien ainsi, mais pourquoi oublier, pourquoi négliger le plus puissant des remèdes, la sainte Messe?
Combien d'hommes et de femmes qui gisent maintenant dans leur tombeau pourraient être vivants et en bonne santé si des Messes avaient été offertes pour eux, comme pour cette dame de Lisbonne?
Combien de malheurs et d'accidents pourraient être évités si les hommes avaient confiance dans les mérites infinis du Saint Sacrifice?
Si les catholiques comprenaient seulement l'efficacité de la Messe, les églises ne seraient pas assez grandes pour accueillir les foules qui voudraient assister aux célébrations des Divins Mystères.
Si seulement les mères allaient à l'église et offraient des Messes pour leurs familles et, mieux encore, si elles apprenaient à leurs chers petits, dès leur enfance, à assister à la sainte Messe.
LA MESSE NOUS OBTIENT UNE MORT HEUREUSE
La grâce suprême de notre vie est une mort heureuse et sainte. À quoi bon une longue et joyeuse existence après avoir joui de tous les conforts que la richesse peut procurer, de tous les honneurs que le monde peut nous accorder, si à la fin nous mourons d'une mauvaise mort?
Une mauvaise mort signifie une éternité de misère et de malheur.
On ne meurt qu'une fois, et si c'est d'une mauvaise mort il n'est plus possible de réparer la faute. Une mauvaise mort plonge l'homme dans les feux de l'Enfer pour l'éternité.
Il est donc de la plus haute importance que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir, que nous utilisions tous les moyens possibles pour nous assurer une heureuse mort.
Les auteurs sacrés recommandent plusieurs méthodes excellentes par lesquelles nous pouvons assurer notre salut et nous devrions toutes les utiliser le mieux que nous pouvons. Tous s'entendent, cependant, pour dire que le meilleur et le plus facile de ces moyens est l'assistance fréquente à la Messe.
Notre Seigneur a assuré sainte Mechtilde qu'il réconforterait et consolerait tous ceux qui seraient assidus à la Messe et qu'il enverrait autant de ses grands saints pour les assister à l'heure de la mort qu'ils avaient entendu de Messes au cours de leur vie.
Penellas rapporte qu'un homme dévot était si confiant dans l'efficacité de la Messe qu'il faisait tout son possible pour assister au Saint Sacrifice aussi souvent qu'il le pouvait. Il tomba gravement malade et mourut dans la joie et avec une grande paix. Le curé de sa paroisse regrettait beaucoup la perte d'un fidèle aussi exemplaire et offrit bien des prières pour son âme.
Grande fut sa surprise lorsque le défunt lui apparut rayonnant de joie pour le remercier de sa charité, ajoutant en même temps qu'il n'avait pas besoin de prières, car ses nombreuses assistances à la Messe lui avaient valu d'être admis directement au Ciel.
Mgr Nautier, évêque de Breslau, malgré ses lourdes tâches et ses grandes responsabilités, s'efforçait d'assister le plus souvent possible aux Messes qui étaient célébrées dans sa cathédrale.
À l'heure de sa mort, on vit son âme monter vers le Ciel accompagnée de nombreux anges glorieux qui chantaient de doux cantiques de joie et de louange.
Tous les bons chrétiens feraient bien de suivre ces saints exemples et de demander à Dieu, chaque fois qu'ils entendent une Messe, de leur accorder la grâce d'une sainte mort et d'échapper aux feux du Purgatoire.
N E MANQUEZ PAS LA MESSE
L'obligation d'assister à la Messe le dimanche et les jours saints est très grave et c'est un péché mortel de manquer à ce devoir ces jours-là. Non seulement le pécheur perd-il ainsi de nombreuses grâces qu'il ne pourra plus jamais recevoir, mais Dieu peut aussi le punir sévèrement comme cela s'est souvent produit.
Voici quelques exemples que nous pourrions mentionner.
Les faits qui suivent sont survenus à Rome. Trois hommes d'affaires se sont rendus à la foire de Cisterno et, après avoir terminé leurs transactions, deux d'entre eux se préparèrent à rentrer à la maison un dimanche matin. Le troisième leur fit remarquer que cela leur ferait manquer la Messe. Les deux hommes s'esclaffèrent en répliquant qu'ils pourraient aller à la Messe un autre jour. Puis ils montèrent à cheval et entreprirent leur voyage de retour.
Leur compagnon assista à la Messe et partit à son tour. Mais quelle ne fut pas sa consternation d'apprendre que ses deux amis avaient perdu la vie, victimes d'un terrible accident!
Celui qui écrit ces lignes se souvient d'une autre terrible punition infligée par le Tout-puissant à un malheureux dans la ville même de Rome. Cet homme était maçon et au lieu d'assister à la Messe le dimanche il travaillait publiquement, causant ainsi un scandale certain.
Le jour de la Pentecôte, il poursuivait comme d'habitude son occupation coupable au sommet d'un échafaud élevé lorsque, malheur, il fut précipité sur le sol et tué instantanément!
Saint Antonin de Florence mentionne un autre cas de mort inopinée comme punition pour ne pas assister à la Messe.
Deux jeunes hommes sont allés chasser ensemble. L'un avait entendu la Messe, l'autre non. Un orage accompagné de tonnerre et d'éclairs éclata soudain au-dessus d'eux. Le jeune homme infortuné qui n'avait pas assisté à la Messe fut frappé par la foudre et tué sur le coup, tandis que son compagnon fut épargné et rentra sain et sauf.
Une des premiers devoirs de tout chrétien est d'entendre la Messe le dimanche, le seul jour de la semaine qui soit consacré à Dieu. Il est en vérité bien téméraire de négliger cette obligation.
COMMENT UN PAUVRE GARÇON EST DEVENU ÉVÊQUE, PUIS CARDINAL, PUIS SAINT
Pierre Damien a perdu son père et sa mère peu après sa naissance. Un de ses frères l'a adopté, mais l'a traité avec une extrême dureté, l'obligeant à de pénibles travaux et lui donnant à peine de quoi manger et se vêtir.
Un jour, Pierre trouva une pièce d'argent qui représentait pour lui une petite fortune. Un ami lui dit qu'il pouvait en conscience la garder pour lui puisque le propriétaire était introuvable.
La seule difficulté était de décider ce dont il avait le plus besoin, car il manquait de tout.
En retournant la question de sa tête, l'idée lui vint qu'il pourrait faire mieux encore, c'est-à-dire faire dire une Messe pour les âmes du Purgatoire, spécialement pour le repos de l'âme de ses chers parents. Au prix d'un grand sacrifice, il mit son projet à exécution et fit dire une Messe.
Sa fortune connut alors un changement immédiat.
Son frère aîné lui rendit visite et, horrifié par les brutalités infligées à cet enfant, fit en sorte qu'il fût confié à ses soins. Il le vêtit et le nourrit comme son propre fils, l'éleva et prit soin de lui avec la plus grande affection. Il reçut grâce sur grâce. Ses merveilleux talents furent bientôt révélés et il accéda rapidement à la prêtrise; peu de temps après, il fut élevé à l'épiscopat et, finalement, il fut fait cardinal Des miracles attestaient de sa grande sainteté de sorte qu'à sa mort, il fut canonisé et déclaré docteur de l'Église. Toutes ces merveilleuses grâces ont découlé, comme d'une fontaine, de cette seule Messe.
Chapitre 6
LES PRÊTRES - DES ANGES SUR LA TERRE
En comprenant la divine dignité de la prêtrise, nous comprendrons plus complètement l'infinie grandeur de la Messe.
Saint Ignace, martyr chrétien, dit que la prêtrise est la plus sublime de toutes les dignités créées.
Saint Éphrem l'appelle une dignité infinie.
Cassian dit que le prêtre de Dieu est exalté au-dessus de toutes les souverainetés terrestres et au-dessus de toutes les hauteurs célestes. Il n'est inférieur qu'à Dieu seul.
Le pape Innocent III dit que le prêtre est placé entre Dieu et l'homme; inférieur à Dieu, mais supérieur à l'homme.
Saint Denis appelle le prêtre un homme divin et la prêtrise une divine dignité.
Saint Éphrem dit que le don de la dignité sacerdotale dépasse toute compréhension.
C'est pourquoi saint Jean Chrysostome dit que celui qui honore un prêtre honore le Christ, et celui qui insulte un prêtre insulte le Christ.
Saint Ambroise appelait l'office du prêtre une divine profession.
Saint François de Sales, après avoir donné des ordres à un saint ecclésiastique, s'aperçut qu'en sortant il s'était arrêté à la porte comme pour donner préséance à quelqu'un d'autre. Interrogé par le saint, il répondit que Dieu lui accordait la faveur de voir son ange gardien qui, avant qu'il eût reçu la prêtrise, se tenait toujours à sa droite et le précédait, mais qu'à partir de son ordination, son ange marchait à sa gauche et refusait de le précéder. C'est donc un saint combat avec l'ange qui le faisait arrêter devant la porte.
Selon saint Thomas, la dignité de la prêtrise dépasse même celle des anges.
Saint Grégoire de Nysse a dit que les anges eux-mêmes vénéraient la prêtrise.
Tous les anges rassemblés ne peuvent remettre un péché. Les anges gardiens procurent aux âmes dont ils ont la charge la grâce d'avoir recours à un prêtre afin qu'il les absolve.
Saint François d'Assise avait coutume de dire : Si je voyais un ange et un prêtre, je m'agenouillerais d'abord devant le prêtre, puis devant l'ange.
Saint Augustin: L'Église entière ne peut rendre à Dieu plus d'honneur ni obtenir autant de grâces qu'un seul prêtre en célébrant une seule Messe. Ainsi, par la célébration d'une seule Messe dans laquelle il offre Jésus Christ en sacrifice, un prêtre rend plus d'honneur au Seigneur que si tous les hommes, en mourant pour Dieu, lui offraient le sacrifice de leur vie.
En ce qui a trait au pouvoir des prêtres sur le corps réel de Jésus Christ, il est de foi que lorsqu'ils prononcent les paroles de la Consécration, le Verbe Incarné s'est obligé lui-même à obéir et à venir entre leurs mains sous les espèces sacramentelles.
Saint Ignace, martyr: Les prêtres sont la gloire et les piliers de l'Église, les portes et les gardiens du Ciel.
Saint Alphonse: si le Rédempteur devait descendre dans une église et s'asseoir dans un confessionnal et si un prêtre devait s'asseoir dans un autre confessionnal, Jésus dirait à chaque pénitent: Ego te absolvo. Le prêtre dirait aussi à chacun de ses pénitents : Ego te absolvo, et les pénitents des deux seraient également absous. Ainsi, la dignité sacerdotale est la plus noble de toutes les dignités de ce monde.
St Ambroise dit qu'elle transcende toutes les dignités des rois, des empereurs et des anges. La dignité du prêtre est autant au-dessus de la dignité du roi que la valeur de l'or dépasse celle du plomb.
Saint Cyprien dit que tous ceux qui avaient le véritable esprit de Dieu étaient saisis de crainte et de tremblement lorsqu'ils étaient contraints de prendre l'ordre de la prêtrise.
Saint Épiphanius écrit qu'il ne trouva personne disposé à être ordonné prêtre, tant on craignait une si divine dignité.
Saint Grégoire de Nysse dit, dans sa vie de saint Cyprien, que lorsque le saint apprit que son évêque voulait l'ordonner prêtre, par humilité, il s'est caché. On relate également dans la vie de saint Fulgence que lui aussi a fui et s'est caché.
Saint Ambroise, comme il l'atteste lui-même, résista longtemps avant de consentir à être ordonné prêtre.
Saint François d'Assise ne consentit jamais à être ordonné.
DIEU RÉCOMPENSE CEUX QUI AIDENT LES PRÊTRES
Un humble commerçant habitait une petite ville d'Irlande avec sa femme et son fils. Ils possédaient très peu des biens de ce monde mais ils étaient très dévots et allaient à la Messe aussi souvent qu'ils le pouvaient.
Un jeune prêtre, en raison de sa mauvaise santé et d'un surcroît d'études, perdit son équilibre mental et fut incapable de remplir ses devoirs de prêtre. Il errait de lieu en lieu, doux et gentil, sans gêner personne.
Le bon marchand proposa à sa femme de lui donner une petite chambre dans leur modeste demeure et de le nourrir. Le prêtre accepta avec joie leur invitation et passa plusieurs années avec eux, allant et venant à sa guise.
Avant sa mort, il revint à la raison et, assit sur son lit de mort, il pria Dieu avec ferveur de bénir abondamment ces braves gens: " Multipliez par mille, Seigneur, tout ce qu'ils m'ont donné à moi, votre prêtre. Bénissez spirituellement et bénissez-les temporellement. " Et en disant cela, il rendit d'âme.
Merveilleusement, le modeste commerçant connut une telle prospérité que son fils devint millionnaire, quatre de ses sœurs se firent religieuses ainsi que quatre des sœurs de sa femme. Lui-même vécut jusqu'à un âge avancé.
Ceux qui contribuent généreusement à l'éducation des étudiants à la prêtrise reçoivent de grandes récompenses, car ils ne pourraient rien faire de plus grand que d'offrir un bon prêtre à Dieu. Personne sur terre ne peut autant rendre gloire à Dieu qu'un prêtre dévot.
Chapitre 7
COMMENT ENTENDRE LA MESSE AVEC PROFIT
1. La première condition pour entendre bien la Messe est de bien comprendre l'infinie sainteté du Saint Sacrifice et les grâces qu'il obtient.
Pour cela nous devons lire non pas une fois mais souvent ce petit livre sur la Messe.
La Messe, comme nous l'avons vu, est un stupéfiant mystère. Notre esprit, d'un autre côté, est faible et lent à comprendre. Nous devons donc lire fréquemment et réfléchir sérieusement sur les merveilles de la Messe. Une seule Messe entendue avec intelligence et dévotion nous obtient plus de grâces qu'une centaine entendues avec distraction et dans l'ignorance de ce qu'est la Messe.
2. Nous devrions faire une règle absolue d'arriver à l'église quelques minutes avant la Messe, premièrement, pour être préparés et recueillis lorsque le prêtre arrive à l'autel et deuxièmement, pour éviter de causer des distractions aux autres.
3. Nous ne devrions pas seulement entendre la Messe, mais nous devrions offrir la Messe avec le prêtre. De plus, nous devrions avoir l'intention d'entendre et d'offrir toutes les Messes qui sont dites en même temps partout dans le monde. De cette façon, nous recevons une partie de toutes ces innombrables Messes!
LA CROIX
4. Nous remarquons immédiatement qu'un crucifix se trouve sur chaque autel, que les vêtements du prêtres sont tous marqués du signe de la croix, que le prêtre commence la Messe par le signe de croix. Pourquoi? Pour nous montrer clairement que la Messe est vraiment le Sacrifice de la Croix, que dans la Messe le Christ est crucifié, qu'Il répand son précieux Sang et qu'Il meurt pour nous. Nous ne devons avoir aucun doute que nous assistons réellement au Sacrifice de la Croix.
LES PRIÈRES DE LA MESSE
Nous pouvons utiliser toutes les prières que nous voulons et qui nous aident le plus, mais il est généralement admis qu'il est préférable d'utiliser le livre de prières et de suivre, aussi fidèlement que nous le pouvons, la Messe avec le prêtre.
Le Confiteor. Lorsque le prêtre s'incline au commencement de la Messe et récite le Confiteor, nous devrions nous unir nous aussi avec Jésus dans son agonie, nous devrions humblement confesser nos fautes et demander son pardon par les mérites de l'agonie du Christ.
Nous suivons ensuite les prières que dit le célébrant.
Au Sanctus, nous devrions nous souvenir que les anges descendent pour assister en foule à la Messe et que nous sommes au milieu d'eux, et que nous devrions joindre nos voix aux leurs en adorant et en louant Dieu. Ils présentent nos prières à Dieu.
À la Consécration, nous devrions être remplis d'amour et de la plus profonde révérence, car Jésus naît vraiment dans les mains du prêtre, comme il est né à Bethléem. Lorsque le prêtre élève la sainte Hostie, nous devrions contempler notre Dieu dans une extase de joie, comme les anges le contemplent au Ciel et dire, " Mon Seigneur et mon Dieu ".
À la Consécration du Précieux Sang, nous devrions nous rappeler que tout le Précieux Sang que Jésus a répandu sur le Calvaire se trouve dans le calice et nous devrions l'offrir à Dieu avec le prêtre pour la gloire de Dieu et pour nos propres intentions.
Il est bien de nous placer nous-mêmes, avec nos péchés, toutes nos intentions, tous ceux qui nous sont chers, et toutes les âmes du Purgatoire dans tous les calices offerts en cet instant dans le monde entier.
Nous devons être remplis d'amour et d'une crainte révérencielle depuis la Consécration jusqu'à la Communion. Nous sommes au milieu d'une infinité d'anges en adoration.
C'est en vérité un signe de douloureuse ignorance de manifester de l'irrévérence, de regarder autour de soi ou de parler durant cet instant très sacré. Il est bien plus grave encore de quitter l'église et d'abandonner Dieu qui meurt sur l'autel pour nous. Rien sinon la plus urgente nécessité ne devrait nous amener à partir, au moins avant la Communion du prêtre.
Rappelez-vous, chers lecteurs, que le jour où vous entendez la Messe vaut plus pour vous que mille autres jours et que toutes les peines et tous les travaux d'une journée, d'une semaine ou même d'une année entière, ne sont rien en comparaison du prix d'une seule Messe.
UN MOT AUX PÈRES ET AUX MÈRES
À la lecture des merveilleuses paroles des saints et des docteurs de l'Église, comment une mère ou un père chrétiens peuvent-ils ne pas désirer ardemment qu'un de leurs fils devienne prêtre?
Les parents recherchent sincèrement le bien-être de leurs enfants; ils s'efforcent de leur procurer tous les bonheurs, tous les avantages, tous les honneurs.
Comme il est triste, alors, qu'ils recherchent si rarement pour eux le plus grand de tous les honneurs, c'est-à-dire la prêtrise.
Il est vrai qu'il existe quelques familles qui comptent jusqu'à trois, quatre, six enfants qui sont devenus prêtres, mais elles sont, hélas, extrêmement rares!
Re: Les merveilles de la messe
Visite Pastorale du Pape Benoît XVI
à Bari pour la Clôture du
XXIV Congrès Eucharistique Italien
Esplanade de Marisabella
Dimanche 29 mai 2005
Extraits de l’Homélie du Pape
Très chers frères et sœurs,
[...] Ce Congrès eucharistique, qui arrive aujourd'hui à sa conclusion, a voulu présenter le dimanche comme la « Pâque hebdomadaire », expression de l'identité de la communauté chrétienne et centre de sa vie et de sa mission.
Le thème choisi - « Sans le dimanche nous ne pouvons pas vivre » - nous ramène à l'an 304, lorsque l'empereur Dioclétien interdit aux chrétiens, sous peine de mort, de posséder les Écritures, de se réunir le dimanche pour célébrer l'Eucharistie et de construire des lieux pour leurs assemblées.
A Abitène, une petite ville située dans l'actuelle Tunisie, 49 chrétiens furent surpris un dimanche alors que, réunis dans la maison d'Octave Félix, ils célébraient l'Eucharistie, bravant ainsi les interdictions impériales. Arrêtés, ils furent conduits à Carthage pour être interrogés par le Proconsul Anulinus. La réponse, parmi d'autres, qu'un certain Eméritus donna au Proconsul qui lui demandait pourquoi ils avaient transgressé l'ordre sévère de l'empereur, est significative. Il répondit : « Sine dominico non possumus » : sans nous réunir en assemblée le dimanche pour célébrer l'Eucharistie, nous ne pouvons pas vivre.
Les forces nous manqueraient pour affronter les difficultés quotidiennes et ne pas succomber. Après d'atroces tortures, ces 49 martyrs d'Abitène furent mis à mort. Ils confirmèrent ainsi leur foi, à travers l'effusion de leur sang. Ils moururent, mais ils vainquirent : nous les rappelons à présent dans la gloire du Christ ressuscité.
Les martyrs d'Abitène représentent une expérience sur laquelle nous, chrétiens du XXI siècle, nous devons réfléchir. Pour nous non plus, il n'est pas facile de vivre en chrétiens, même s'il n'y a pas ces interdictions de l'empereur. Mais, d'un point de vue spirituel, le monde dans lequel nous nous trouvons, souvent marqué par une consommation effrénée, par l'indifférence religieuse, par un sécularisme fermé à la transcendance, peut apparaître comme un désert aussi aride que celui « grand et redoutable » (Dt 8, 15) dont nous a parlé la première lecture, tirée du Livre du Deutéronome. [...]
« Comment pourrions-nous vivre sans Lui ? ». Nous entendons retentir dans ces paroles de saint Ignace l'affirmation des martyrs d'Abitène : « Sine dominico non possumus ». C'est précisément de là que jaillit notre prière : que nous aussi, chrétiens d'aujourd'hui, retrouvions la conscience de l'importance décisive de la Célébration dominicale et sachions tirer de la participation à l'Eucharistie l'élan nécessaire pour un nouvel engagement dans l'annonce au monde du Christ « notre paix » (Ep 2, 14). Amen !
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à Bari pour la Clôture du
XXIV Congrès Eucharistique Italien
Esplanade de Marisabella
Dimanche 29 mai 2005
Extraits de l’Homélie du Pape
Très chers frères et sœurs,
[...] Ce Congrès eucharistique, qui arrive aujourd'hui à sa conclusion, a voulu présenter le dimanche comme la « Pâque hebdomadaire », expression de l'identité de la communauté chrétienne et centre de sa vie et de sa mission.
Le thème choisi - « Sans le dimanche nous ne pouvons pas vivre » - nous ramène à l'an 304, lorsque l'empereur Dioclétien interdit aux chrétiens, sous peine de mort, de posséder les Écritures, de se réunir le dimanche pour célébrer l'Eucharistie et de construire des lieux pour leurs assemblées.
A Abitène, une petite ville située dans l'actuelle Tunisie, 49 chrétiens furent surpris un dimanche alors que, réunis dans la maison d'Octave Félix, ils célébraient l'Eucharistie, bravant ainsi les interdictions impériales. Arrêtés, ils furent conduits à Carthage pour être interrogés par le Proconsul Anulinus. La réponse, parmi d'autres, qu'un certain Eméritus donna au Proconsul qui lui demandait pourquoi ils avaient transgressé l'ordre sévère de l'empereur, est significative. Il répondit : « Sine dominico non possumus » : sans nous réunir en assemblée le dimanche pour célébrer l'Eucharistie, nous ne pouvons pas vivre.
Les forces nous manqueraient pour affronter les difficultés quotidiennes et ne pas succomber. Après d'atroces tortures, ces 49 martyrs d'Abitène furent mis à mort. Ils confirmèrent ainsi leur foi, à travers l'effusion de leur sang. Ils moururent, mais ils vainquirent : nous les rappelons à présent dans la gloire du Christ ressuscité.
Les martyrs d'Abitène représentent une expérience sur laquelle nous, chrétiens du XXI siècle, nous devons réfléchir. Pour nous non plus, il n'est pas facile de vivre en chrétiens, même s'il n'y a pas ces interdictions de l'empereur. Mais, d'un point de vue spirituel, le monde dans lequel nous nous trouvons, souvent marqué par une consommation effrénée, par l'indifférence religieuse, par un sécularisme fermé à la transcendance, peut apparaître comme un désert aussi aride que celui « grand et redoutable » (Dt 8, 15) dont nous a parlé la première lecture, tirée du Livre du Deutéronome. [...]
« Comment pourrions-nous vivre sans Lui ? ». Nous entendons retentir dans ces paroles de saint Ignace l'affirmation des martyrs d'Abitène : « Sine dominico non possumus ». C'est précisément de là que jaillit notre prière : que nous aussi, chrétiens d'aujourd'hui, retrouvions la conscience de l'importance décisive de la Célébration dominicale et sachions tirer de la participation à l'Eucharistie l'élan nécessaire pour un nouvel engagement dans l'annonce au monde du Christ « notre paix » (Ep 2, 14). Amen !
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Titi- Date d'inscription : 28/09/2012
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