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Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire

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Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire Empty Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire

Message par Lumen Sam 26 Fév 2022 - 18:08

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire 90c10b6514e8920ecf6bc9fe4532f607

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire

Première partie

Introduction


La charité bien comprise demande qu’on porte un prompt secours aux âmes du purgatoire. Ordinavit in me charitatem : Dieu m’a placé sous l’étendard de la charité (Cant. 2, 4)

Il n'entre pas dans ma pensée de traiter, en quelques lignes, des perfections de la charité envers les
âmes du purgatoire, je me contenterai d'en indiquer quelques-unes.

La charité la plus parfaite est celle qui s’applique à soulager les plus grandes misères, et l’obligation de secourir les nécessiteux est d’autant plus rigoureuse que leur détresse est extrême. Or, quelle plus douloureuse nécessité que celle des âmes plongées dans un océan de douleurs, vouées aux souffrances les plus atroces, aux supplices les plus intolérables ? Les commentateurs appliquent au purgatoire ces paroles du prophète Malachie : « Le messie sera comme un homme qui s’assied pour faire fondre et pour épurer l’argent ; il purifiera les enfants de Lévi, et il les rendra nets comme l’or qui a passé par le feu. » De même que le chimiste distille de diverses substances les sucs les plus purs pour en composer un seul extrait, de même Dieu, dans le laboratoire de sa miséricordieuse Justice compose comme la quintessence de tous les maux qu’on peut souffrir ici-bas, tels que les supplices violents, les tourments des martyrs, les angoisses du coeur et les maladies naturelles. Le prophète Isaïe semble y faire allusion par ces paroles : « Le Seigneur purifiera les souillures de la fille de Sion dans l’ardeur du feu. »

Le feu du purgatoire est doué d’une puissance surnaturelle, d’une activité et d’une violence incomparables parce qu’il est l’instrument de la divine Justice. Tertullien appelle le purgatoire un enfer transitoire, parce que, dit-il, on y souffre comme dans l’enfer, la peine du dam et la peine du sens. Le feu du purgatoire est le même que celui de l’enfer, suivant Saint Augustin ; la seule différence est dans la durée : « Le même feu, dit-il, purifie le juste et tourmente le réprouvé. »

Oh ! Combien elle est admirable, cette charité qui s’applique à délivrer les défunts ! Car il ne s’agit pas seulement de procurer aux pauvres la nourriture et le vêtement, de soigner et de guérir les malades, mais de retirer des âmes infortunées de l’abîme immense où sont réunis tous les maux.

Cette charité paraîtra plus précieuse encore, si l’on considère les biens inestimables qu’on procure à ces âmes. Tous les siècles ont regardé comme un prodige de bonté, l’action du grand Théodose qui tira de sa misérable condition la jeune fille Athénaïs pour l’élever sur le trône impérial. David a rendu au Seigneur mille et mille louanges de ce qu’il avait daigné changer sa houlette de berger contre le sceptre d’Israël. Oh ! Quelle est plus excellente, cette charité qui élève une âme à la gloire éternelle !

Ne pourrait-on pas dire, en quelque sorte, que cette charité est aussi grande que le bien qu’elle assure ? Les âmes du purgatoire l’apprécient bien mieux que nous, elles qui comprennent ce que c’est que de contempler Dieu sans voile, Dieu, le premier principe et la dernière fin ! Elles pénètrent la signification de ces mots : s’unir à Dieu, à cet aimable objet qu’elles aiment d’un ardent amour, et vers lequel se portent tous leurs désirs. Cet amour, qui ne peut se satisfaire, les tourmente beaucoup plus que le feu qui les consume. Tertullien explique admirablement cette vérité par l’exemple de Job, image sensible de l’âme dans le purgatoire, ainsi que l’Église le fait entendre elle-même en appliquant ses leçons à l’office des morts. Tout le corps de ce saint homme, modèle de patience, était couvert d’ulcères qui le tourmentaient de la tête aux pieds, et, parmi toutes ces douleurs, il en était une plus intolérable qui lui arrachait des plaintes amères, c’était que ses yeux n’apercevaient plus le bien suprême : « Mon œil est plongé dans l’amertume ; oh ! Pourquoi me cachez-vous votre visage ? » comme s’il disait : Ne pas vous voir, ô mon Dieu ! C’est la douleur des douleurs ! » on plaint l’oeil qui est tout entier dans les tourments, » dit encore Tertullien. Ainsi, l’âme du purgatoire n’a point de souffrance qui l’éprouve autant que la privation de Dieu, les autres peines ne lui semblent rien en comparaison de celle-là. Or, que fait la charité à l’égard des âmes ? Elle hâte le terme de l’épreuve et les met en possession de ce souverain bien, vers lequel elles aspirent avec toute la violence de leur ardent amour.

Travailler à leur délivrance, est non-seulement un acte de charité envers le prochain, mais encore un acte direct d’amour de Dieu, car il tarde à cette tendresse infinie de recevoir ces âmes bien-aimées dans son sein, et de leur communiquer sa béatitude et sa gloire : « Mes délices sont d’être avec les enfants des hommes, », dit-il, au livre des proverbes, comme si la compagnie de ses créatures pouvait ajouter quelque chose à sa félicité, et qu’il ne fût parfaitement heureux qu’en les faisant participer à ces biens infinis dont il est la source. Ces âmes sont ces chères filles et les épouses bien-aimées du Sauveur, rachetées au prix de son sang. Considérez quel bonheur éprouverait un roi, si un ami fidèle lui ramenait un fils bien-aimé, retenu longtemps captif chez un peuple barbare. Quel accueil ne ferait pas un époux au médecin qui lui rendrait son épouse bien-aimée guérie d’une longue et cruelle maladie ? Ah ! Dieu chérit bien autrement ces âmes saintes ; c’est avec une joie sans mesure qu’il les introduit dans sa gloire. Et quelle ne sera pas sa reconnaissance pour les bienfaiteurs de ces âmes, pour ceux qui les délivrent et les font entrer, selon l’expression de Saint Pierre, dans la parfaite liberté des enfants de Dieu, et qui les amènent du fond des ténèbres à son admirable lumière.

En outre, en délivrant ces âmes, nous envoyons au ciel de parfaites adoratrices de la divine Majesté. Nous, dans les ténèbres et dans les misères de cette vie, nous ne pouvons ni connaître ni aimer convenablement cette divine Bonté ; c’est au sortir de la prison du corps, en se trouvant face à face avec Dieu, que l’âme obtient une parfaite connaissance de la Beauté divine, et se répand en actes séraphiques de charité plus élevées que ceux de Marie-Madeleine dont le Seigneur a dit qu’elle avait tant aimé, plus ardents que ceux de Saint Pierre assurant par trois qu’il aime Jésus, et le prenant lui-même pour témoin de la vérité de son amour : « Vous savez, Seigneur, que je vous aime. »

Qu’ils doivent être touchants les premiers actes de reconnaissance des âmes délivrées, quand, pour la première fois, elles se trouvent en présence de la Miséricorde céleste ! Quelle adoration profonde des célestes perfections ! Avec quelle ardeur elles doivent redire cette hymne de l’Apocalypse : « Bénédiction, honneur, gloire, actions de grâce à notre Dieu dans les siècles des siècles ! » Or, nous participons à ces actes parfaits d’amour, de gratitude et de louange envers la divine Majesté, toutes les fois que nos suffrages introduisent une âme dans la céleste Patrie.

Enfin, pour conclusion, je citerai, selon le récit de Denis-le-Chartreux, les paroles que le Sauveur adressa à Sainte Gertrude dans une révélation : « Toutes les fois que vous délivrez une âme, cela m’est aussi agréable que si vous me rachetiez moi-même de la captivité. »

Donc, lorsque vous aurez délivré une âme, vous aurez fait au Sauveur autant de bien que si vous l’aviez racheté lui-même de la servitude. Oh ! De quelles ineffables faveurs Dieu récompensera votre charité au jour de la Rémunération ! Mais je me réserve de revenir sur ce sujet dans l’introduction de la seconde partie.



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Message par Lumen Sam 26 Fév 2022 - 18:18

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire Flamme10

I MERVEILLE


Excellence des suffrages en faveur des défunts

Mortuo non prohibeas gratiam : Gardez-vous d’empêcher la miséricorde envers les morts (Eccli, vii, 37)


Une grave controverse s’éleva entre deux célèbres religieux de l’ordre des Frères-Prêcheurs, Bertrand et Benoît. Il s’agissait de savoir ce qui est le plus agréable à Dieu et le plus profitable pour nous-mêmes : d’offrir nos bonnes œuvres pour le soulagement des défunts, ou de les consacrer à la conversion des pécheurs.

Bertrand, grand avocat des pécheurs pour lesquels il offrait souvent le saint sacrifice et faisait de continuelles oraisons jointes à des œuvres de pénitence, s’efforçait de prévaloir leur cause. « Les pécheurs, disait-il, n’ayant pas la grâce de Dieu, sont dans un état de perdition éternelle ; ils sont constamment exposés aux embûches des mauvais esprits qui cherchent à leur faire perdre le ciel et à les entraîner dans les tourments de l’enfer. Celui qui ne connaît pas le prix des âmes, ne s’étudie pas à les gagner à Dieu. Le Verbe Divin en descendant sur la terre, et se dévouant à la mort la plus douloureuse, nous apprend le cas que nous devons en faire. Il n’est point d’œuvre plus sublime et qui ressemble plus à celle de Dieu, que de coopérer au salut des pécheurs. Saint Denis assure que ce qu’il y a de plus divin dans les choses divines, c’est de travailler à les sauver, afin qu’ils échappent aux mains de l’ennemi commun et puissent arriver jusque dans le sein de leur bienfaisant Créateur. Laisser périr une âme qui a coûté au Sauveur son sang et sa vie, c’est laisser perdre le prix de la Rédemption.

Quant aux âmes du purgatoire, disait ce bon religieux, elles sont hors de péril, assurées de leur salut éternel ; il est vrai qu’elles sont plongées dans un abîme de douleur, mais elles sont au port de la grâce ; si elles gémissent prisonnières, pour des dettes précédemment contractées, c’est avec la certitude de les voir acquittées bientôt et de rentrer dans la liberté des enfants de Dieu si bon dont elles sont les amies.

Ah ! Dans quel état différent sont les pauvres pécheurs ! Ils sont les ennemis de Dieu, malheur le plus redoutable et le plus digne de compassion, parmi tous ceux qui peuvent fondre sur l’homme ».

Benoît, qui était le protecteur des âmes du purgatoire pour lesquelles il offrait toutes ses bonnes œuvres, répondait : « Les pécheurs ne sont liés que par des chaînes volontaires et ils s’y plaisent, puisqu’ils peuvent les briser quand ils veulent ; tandis que les morts sont liés pieds et mains, contre leur gré, dans les tourments les plus affreux ; il ne leur reste de libre, pour ainsi dire, que la langue pour réclamer le secours des vivants à qui ils disent, comme Job affligé : « Pitié, pitié pour moi, vous du moins, mes amis, car la main du Seigneur m’a frappé! »

Dites-moi, si vous aviez devant vous deux mendiants : l’un plein de vigueur et de santé, capable de gagner sa vie, mais aimant mieux la paresse et la mendicité ; l’autre, infirme, privé de l’usage de ses membres, incapable de pourvoir à ses besoins, vous demandant avec larmes la charité, lequel vous semblerait plus digne de compassion ? Lequel mériterait le plus de secours, surtout si celui qui est infirme, se trouvait en proie aux plus cruelles souffrances ?

C’est précisément notre cas. Ces âmes sont dans un cruel martyre et il leur est impossible de s’en délivrer et même de l’alléger ; il est vrai qu’elles ont mérité cette peine par leurs fautes passées, mais actuellement elles les ont pleurées et détestées, et en éprouvent une entière contrition ; elles sont dans la grâce du Seigneur, elles lui sont agréables et sont redevenues ses filles bien-aimées, tandis que les pécheurs sont devant Dieu comme des ennemis et des rebelles. Si donc, la charité bien comprise veut que nous nous conformions à la très sage bonté de Dieu, il est évident que nous devons nous appliquer de préférence, à soulager ceux qu’il aime le plus. »

Bertrand, toutefois, ne se rendit pas à ces raisons. Une apparition miraculeuse devint nécessaire pour le convaincre.

La nuit suivante, comme il se rendait au chœur pour chanter l’office, tout-à-coup apparaît devant lui une âme du purgatoire, sous la forme d’un spectre horrible, accablé sous un poids énorme ; le fantôme, en gémissant, s’approche du religieux et le charge de cet épouvantable fardeau. Oh ! Alors, comme dit Isaïe, le tourment lui donna l’intelligence;il comprit qu’il ne s’occupait pas assez des âmes souffrantes ; aussi, dès le matin, la compassion dans le cœur, et les larmes aux yeux, il célébra le saint office en leur faveur, et continua cette pratique toute sa vie.

Le grand docteur Saint Thomas d’Aquin s’est prononcé en faveur des âmes du purgatoire dans les paroles suivantes, tirées de sa Somme théologique : « Les suffrages pour les morts sont plus agréables à Dieu que les suffrages pour les vivants, parce que les premiers se trouvent dans un plus pressant besoin, ne pouvant se secourir eux-mêmes comme ceux qui vivent encore. »

J’ajoute cependant que plusieurs saints docteurs, conciliant les deux opinions, enseignent qu’il faut offrir les bonnes œuvres pour les âmes du purgatoire, afin que celles-ci prient et intercèdent pour la conversion des pécheurs.



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Message par Lumen Dim 27 Fév 2022 - 13:07

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II MERVEILLE


Ne pas soulager les défunts par les aumônes, c’est se priver soi-même des suffrages

Noli esse pusillanimis et facere eleemosynam ne despicias : Ne soyez pas pusillanime en votre coeur et ne négligez point de faire l’aumône. (Eccli, vii, 9)

Le docteur angélique, Saint Thomas d’Aquin, préfère au jeûne et à la prière, le mérite de l’aumône, quand il s’agit d’expier les fautes passées. « L’aumône, dit-il, possède plus complètement la vertu de la satisfaction que la prière, et la prière, plus complètement que le jeûne. »

C’est pourquoi de grands docteurs et de grands saints ont principalement choisi l’aumône comme moyen de secourir les défunts. En voici un exemple dans la vie du pieux Raban-Maur, premier abbé de Fulde, puis archevêque de Mayence.

L’abbé Trithème raconte que Raban avait ordonné aux économes de son monastère de distribuer constamment aux pauvres les plus abondantes aumônes. Cependant le procureur de l’abbaye, appelé Edelard, trop soucieux des biens de la terre et peu préoccupé des pauvres, retenait souvent la part qui leur était destinée.

Le saint abbé avait de plus, avec l’assentiment de tous, décrété que chaque fois qu’un des religieux passerait à l’autre vie, sa portion serait pendant trente jours distribuée aux pauvres, afin que l’âme du défunt fût soulagée par cette aumône. L’avare procureur omettait souvent cette distribution, ou bien la remettait au-delà du trentième jour, malgré la tradition anciennement observée par Saint-Grégoire-le-Grand, qui désigne ce temps comme le plus propice à secourir les morts.

Il arriva, l’an 830, qu’une sorte de contagion fit mourir un grand nombre de moines, et même un abbé du monastère. Raban-Maur, plein de zèle et de charité pour les âmes de ses religieux, fit venir le procureur et lui recommanda la pieuse pratique. « Ayez grand soin, lui dit-il, que nos constitutions soient fidèlement observées, et qu’on donne aux pauvres, pendant trente jours, les portions destinées aux frères que nous venons de perdre. Si vous y manquiez, vous seriez très coupable devant Dieu, et croyez qu’il vous en punirait sévèrement. »

Le procureur promit une obéissance parfaite, mais, hélas ! Combien l’avarice est dangereuse !

Edelard, qui était avare par instinct, qui avait le coeur étroit et la main serrée, désobéit à son supérieur. Il fut dur envers les pauvres, et resta sans pitié pour les âmes de ses frères. Dans la crainte excessive que les vivants ne vinssent à manquer du nécessaire, il priva les défunts des suffrages, et les indigents de l’aumône.

La Justice divine, comme on va le voir, ne laissa pas impunie une si téméraire cupidité.

C’était après une journée de fatigue ; il était tard, et les religieux s’étaient déjà retirés dans leurs cellules ; Edelard, une lanterne à la main, traversait la salle du chapitre. Qu’aperçoit-il ? Une assemblée de religieux assis comme pour tenir conseil. A cette vue, il se trouble, ne comprenant pas le sujet d’une telle réunion au milieu de la nuit. Revenu un peu à lui-même, il regarde plus attentivement et reconnaît le supérieur et les moines défunts. Alors, Edelard est saisi de terreur ; un froid glacial court dans ses veines et le laisse immobile comme une statue. Mais ce n’était encore que le prélude de ce qui lui était réservé.

L’abbé et quelques-uns des morts se lèvent, viennent droit à lui, arrachent ses vêtements, et le frappent à coups de fouet avec tant de violence qu’il reste demi-mort. En même temps, ils lui adressent cette terrible menace : « Reçois, malheureux ! Reçois le châtiment de ton avarice ! Dans trois jours tu en éprouveras un plus terrible encore, lorsque tu seras descendu avec nous dans le tombeau ; alors le suffrage qui était réservé à ton âme sera appliqué aux religieux qui en ont été privés par toi. »

Après cette scène épouvantable, les morts disparaissent, laissant l’économe infidèle tout brisé, couvert de plaies sanglantes. Il fut trouvé dans cet état par les religieux, qui se rendaient aux matines après minuit. Touchés de compassion, ils le portèrent à l’infirmerie, s’empressèrent de lui prodiguer tous les soins que réclamait son triste état. Mais lui, d’une voix gémissante, leur dit : « Vite, par pitié, appelez le Père ; j’ai plus besoin de remèdes pour mon âme que pour mon corps qui ne guérira plus. »

En présence de l’abbé et de tout le monastère, il raconta le terrible évènement qu’attestaient ses sanglantes blessures. Et comme il savait que dans trois jours, il devait paraître devant le tribunal du souverain Juge, il demanda les derniers sacrements qu’on lui administra sans délai. Il les reçut avec tous les signes d’un vif repentir et d’une grande dévotion, puis il commença à baisser jusqu’au moment où il expira, précisément le troisième jour, pendant que le supérieur l’exhortait à se confier dans la divine Miséricorde, et que ses frères suppliaient Dieu de lui accorder une heureuse mort.

Dès qu’il eût expiré, Raban fit chanter la messe de Requiem, et l’on commença à distribuer la règle en distribuant aux pauvres, pendant trente jours consécutifs, la portion de nourriture d’Edelard.

La distribution était terminée, mais la peine durait toujours, car le défunt pâle et défiguré apparut à Raban qui, frappé de cette vision, le conjura au nom de Dieu de lui faire connaître son état.

« Ah ! Répondit le trépassé, les saintes prières des religieux m’ont bien procuré du soulagement, mais je suis encore plongé dans des tourments cruels, et je ne puis obtenir ma grâce entière avant la délivrance de mes frères que mon avarice et ma négligence ont retenu dans le purgatoire.

Ce qu’on a donné aux pauvres, en mon nom, a été profitable aux autres et non pas à moi, selon le décret de la divine Justice. Je vous supplie donc, bon Père, vous qui me voulez tant de bien de faire redoubler les aumônes, et j’espère que Dieu, dans sa miséricorde infinie, nous délivrera tous, mes frères d’abord, et moi ensuite. »

Raban-Maur promit au défunt ce qu’il désirait, et tout fut fidèlement exécuté. Un mois après, Edelard lui apparut de nouveau, vêtu de blanc, environné de lumière et le visage rayonnant de joie et de sérénité.

Il rendit au monastère les plus affectueuses actions de grâce pour la charité dont on avait usé envers lui, et il assura qu’au ciel, où il s’envolait, il ne cesserait de demander pour ses frères les bénédictions divines.

Oh ! Que de sages instructions on peut tirer de cette histoire !

La première, c’est que les âmes du purgatoire, quoi qu’elles ne puissent rien pour elles-mêmes, obtiennent quelquefois la permission de châtier ceux qui les privent des secours qui leur sont dus.

La deuxième, c’est que par un juste jugement, Dieu prive parfois une âme, pour une faute spéciale, de l’application des suffrages ; mais surtout les âmes qui, pendant la vie, n’ont pas rempli leurs devoirs envers les défunts.

La troisième, c’est que nous devons exciter en nous un zèle ardent pour les âmes souffrantes, à l’exemple de celui dont fut embrasée la pieuse congrégation de Fulde. Cette charité était si grande, rapporte le même historien, que chaque religieux se privait même d’une partie de ses aliments pour en faire la distribution aux pauvres, en faveur des âmes du purgatoire. (V. Trithemius Vita Rab.-Mauri, I. II)



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Message par Lumen Lun 28 Fév 2022 - 16:00

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III MERVEILLE


Dieu exauce les prières des communautés ferventes en faveur des défunts

Oculi Domini super justos, et aures ejus in proces corum : Les yeux du Seigneur sont ouverts sur les justes, et son oreille est attentive à leurs prières (ps. XXXIII, 16)

Saint Jean Chrysostôme, s’appuyant sur les promesses que Jésus-Christ a faites, d’écouter et d’exaucer les prières de ceux qui sont réunis en son nom, démontre combien sont profitables les prières des communautés ferventes : « Dieu, dit-il, atteste souvent dans les saintes Ecritures qu’il a les oreilles attentives aux prières de ceux qui s’assemblent en son nom. » On vit une preuve admirable de cette vérité dans une chartreuse d’Angleterre.

Un personnage éminent en dignité et possesseur de grandes richesses, était mort dans ce pays, laissant un fils profondément affligé. Plein de zèle pour le salut de celui qu’il pleurait, ce bon fils se rendit à la chartreuse où avaient été célébrées les funérailles ; il offrit au prieur une forte somme d’argent, à titre d’aumône, en le suppliant de faire prier pour l’âme de son père bien-aimé.

Aussitôt l’abbé convoque au choeur tous les religieux : « Serviteurs de Dieu, leur dit-il, priez pour l’âme du défunt enterré ici depuis peu, priez en reconnaissance de la grande charité qu’a exercée envers nous ce noble jeune homme. »

Les religieux alors, chantèrent d’une seule voix le Requiescat in pace, auquel le supérieur répondit Amen ; puis chacun fit une inclination et se retira en silence dans sa cellule. Le bienfaiteur resta tout étonné et peu satisfait : « hélas ! Disait-il en lui-même, un seul Requiescat pour tant d’or ». Il ose enfin s’approcher du prieur avec une humble modestie et lui dit d’un ton de naïve plainte : « Est-ce là, mon Père, tout le suffrage que recueillera cette chère âme pour ma généreuse offrande ? »

Le supérieur, étonné de cette question, répond avec douceur : Prétendriez-vous, mon fils, peser dans la même balance, l’or de votre aumône avec les prières de mes religieux, quelques brèves qu’elles soient ? - Non, mon révérend Père, répliqua le jeune homme, je ne veux point établir de comparaison, cependant, il me semble que ces trois simples paroles ne peuvent pas compenser le don que je vous ai offert. - Vous en doutez, répondit le prieur, attendez un moment, vous allez connaître le prix de nos prières. »

Puis, se tournant vers le Père cellérier : « Allez, lui dit-il, dans toutes les cellules, dites à chaque religieux d’écrire sur un morceau de papier son Requiescat in pace et de me l’apporter immédiatement. » Il ordonna aussi à un frère convers de lui apporter des balances ; il y mit d’un côté l’argent et l’or qui firent rapidement baisser le plateau. Ensuite il se fit remettre les légers billets, et ayant intérieurement invoqué l’Esprit-Saint, il dit au jeune Seigneur : « Considérez de quelle valeur est notre courte prière du Requiescat in pace, que je place de l’autre côté de la balance. »

O merveille ! S’écrie ici l’historien, tout cet or, quoique très pesant, s’élève comme une plume ou un brin de paille, tandis que les petits papiers entraînent le plateau et tombent lourds et rapides comme une masse de plomb.

A la vue de ce prodige, tous les assistants firent le signe de la croix, tant ils étaient frappés de stupeur. La nouvelle de ce miracle se répandit au loin et fit apprécier les prières des communautés ferventes. Le jeune homme plus que les autres était dans l’admiration, et les yeux pleins de larmes, le repentir dans le coeur, il demande pardon de son peu de foi.

Pour perpétuer la mémoire de ce prodige, il placer sur la tombe de son père une magnifique pierre sépulcrale, où était gravé en gros caractères le Requiescat in pace. Et ce bon fils demeura convaincu que ces simples et courtes paroles avaient mérité à l’âme de son père un grand soulagement, ou même une entière délivrance.

(V, Dorlantus, Chronica cartusiana, cap. 7 ; Théophile Raynaud, Heter. Spirit p2 sect. 2, punct. 10, q. 1)



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Message par Lumen Mar 1 Mar 2022 - 16:39

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IV MERVEILLE


Ne se convertir qu’au soir de la vie, c’est se préparer un rigoureux purgatoire.

Ceux qui ne veulent donner à Dieu, dit un saint interprète du Psalmiste, que les restes de leur vie, en ne se convertissant que dans la dernière vieillesse, aux approches de la mort, seront traités sans miséricorde par un juste retour, et ils n’obtiendront leur salut qu’au prix d’un long et rigoureux purgatoire. Nous en lisons un exemple dans la vie de Jean Corneille, de la Compagnie de Jésus, zélé promoteur de la foi catholique en Angleterre.

Doué de vertus éminentes, il se distinguait surtout par une grande charité envers les âmes des défunts, et il les secourait encore avec plus de libéralité quand il les avait converties à la vraie religion. Alors, les considérant comme ses filles spirituelles, il se croyait dans une plus pressante obligation de les secourir. Il avait un grand nombre de pratiques quotidiennes destinées à lui rappeler leur souvenir. Par exemple, quand il se lavait les mains, il récitait un De profundis, afin que dieu les purifiât et leur accordât quelques rafraîchissements.

Outre ses fréquentes oraisons, il offrait encore pour ses chères âmes le suffrage de quatre messes par semaine. Dieu, pour lui faire connaître le grand soulagement qu’il leur procurait, permit à plusieurs de lui apparaître, soit pour le remercier, soit pour solliciter de nouvelles faveurs.

Je rapporterai seulement une de ces apparitions, célèbre parmi les catholiques d’Angleterre, et qui leur fut un précieux enseignement : c’est celle du baron Sturton. Je donne les paroles mêmes d’un témoin oculaire, de Dorothée Arundell, dame de haute noblesse et de rare vertu, qui devint plus tard une fervente religieuse. Voici le récit qu’elle nous a laissé de cet évènement :

« Un jour, ma mère pria le P. Corneille d’offrir le saint sacrifice pour l’âme de son premier mari, le baron Jean Sturton. Il accomplit ce désir, et à l’autel, après la consécration et pendant le memento des morts, il resta longtemps en prière. La messe terminée, il fit une exhortation sur ce texte : Bienheureux les morts qui sont morts dans le Seigneur, et il raconta la vision qu’il venait d’avoir.

Devant lui se déroulait une forêt immense toute de feu et de flammes, et au milieu, l’âme du baron poussait des cris lamentables. Il gémissait et s’accusait de la mauvaise vie qu’il avait menée pendant plusieurs années, spécialement à la cour ; son plus grand regret c’était d’avoir dissimulé qu’il était catholique, et même d’avoir fréquenté les temples protestants, au scandale et à la ruine spirituelle de ses parents.

Mais surtout il s’accusait, avec d’amères paroles, d’avoir été l’un des quarante-sept, choisis par la reine Elisabeth pour condamner l’innocente Marie-Stuart d’Ecosse : ce crime lui causa une douleur si vive que ses jours en furent abrégés. Le baron après tous ces aveux s’était écrié : « Pitié, pitié pour moi, vous du moins qui êtes mes amis, car la main du Seigneur m’a frappé ! ».

C’était bien Sturton, le Père le reconnaissait à sa tête chauve qui dépassait un peu les flammes. Après avoir demandé des prières ferventes, l’âme disparut. Le Père pleurait en racontant cette vision, et la famille qui l’écoutait, au nombre de quatre-vingt personnes, pleurait aussi. Le servant de messe qui fut un de ceux qui périrent plus tard avec le religieux pour la foi catholique, moi-même et tous les assistants nous vîmes tout d’un coup apparaître sur la muraille blanche à laquelle était adossé l’autel, comme un reflet de charbons ardents. »

Pour comprendre la raison de cette condamnation et de ces tourments, il est utile de rappeler les renseignements ajoutés à ce récit par le révérend Père Guillaume Westen, qui se trouvait à Londres quand le baron mourut.

Ce gentilhomme était un de ceux qui, en tenant dans leur maison un prêtre à leur disposition, croyaient pouvoir se jouer de Dieu, c’est-à-dire, vivre extérieurement en protestant et mourir en catholique.

Mais en l’absence du prêtre, une mort imprévue le priva des secours religieux qu’il s’était vainement promis. Cependant, Dieu dans sa miséricorde lui fit concevoir une si grande horreur de ses crimes, lui en inspira une contrition si vive, jointe au ferme propos d’en demander pardon publiquement et de les réparer, qu’il fit appeler sa famille et protesta devant elle qu’il mourait catholique, parce qu’il n’y a point d’autre religion où l’on puisse faire son salut.
Puis il déplora avec les larmes les plus amères tous les scandales de sa vie, assurant qu’il voudrait les effacer, s’il était possible, avec tout son sang.

Ces nobles sentiments dont le ciel et la terre venaient d’être témoins, le sauvèrent de la perdition éternelle ; il rendit son âme au miséricordieux Créateur. Mais on voit par les tourments intolérables qui l’attendaient dans le purgatoire, combien est insensé celui qui renvoie sa conversion au soir de sa vie !



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Message par Lumen Dim 6 Mar 2022 - 15:10

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire 359a1c1081679358a265ae21b8e1bc01


V MERVEILLE


La miséricorde envers les défunts procure le salut de l’âme et souvent celui du corps.

Benefacit animae suae vir misericors : L’homme de miséricorde assure le bonheur de son âme. (prov. Xi, 29.)

Pour exciter la piété des fidèles en faveur des âmes des malheureux qui ont été mis à mort par la justice humaine, et qui souffrent dans les flammes du purgatoire, il n’est peut-être point de trait plus pathétique que le suivant.

Vers l’an 1620, vivait aux environs de Rome, un jeune homme qu’on ne nomme pas, mais dont on raconte la conversion. Il menait une vie si dissolue et si scandaleuse, qu’il était devenu un objet d’horreur et d’effroi. Ses crimes lui suscitèrent des ennemis puissants qui résolurent de le faire périr, soit en lui dressant des embûches, soit en l’attaquant de front.

Le malheureux, au milieu de ses désordres, avait conservé une pieuse compassion pour les âmes du purgatoire, en faveur desquelles il priait souvent, donnait l’aumône et faisait dire de temps en temps des messes. Cette dévotion lui valut de soustraire son âme à la vengeance divine, et son corps à la haine de ses ennemis.

Un soir qu’il se rendait seul à Tivoli, se confiant dans la vitesse de son cheval, pour échapper aux poursuites de ceux qui avaient juré sa perte, il ne s’aperçut pas qu’il allait juste au-devant de leurs pièges. En effet, ses ennemis, sachant qu’il ne pouvait passer que par ce chemin, placèrent en embuscade derrière une haie, quatre hommes armés pour le tuer.

Il approchait rapidement de ce lieu, quand passant près d’un chêne, il aperçoit suspendu aux branches, les membres d’un criminel exécuté depuis peu, et placé là pour inspirer de la crainte aux malfaiteurs. Ému de pitié, il s’arrête un instant afin de réciter une prière pour le soulagement de cette âme.

Pendant qu’il prie, un spectacle étrange frappe ses yeux : voilà que toutes les parties de ce corps démembré s’agitent, se délient, tombent à terre, se réunissent et forment un homme qui marche au-devant du voyageur. Je vous laisse à penser quel fut son effroi ! Le fantôme prend la bride du cheval et dit au jeune homme : « Descends et laisse-moi monter un moment, il y va de ton intérêt ; attends ici, et je reviendrai vite. »

Le cavalier, muet de terreur, descend et cède son cheval au cadavre ressuscité qui y monte, et le lance en avant dans le même chemin.

Non loin de là, les ennemis voyant arriver le cavalier, déchargent sur lui leurs arquebuses, et le voyant tomber, s’enfuient au plus vite avant que la détonation n’attirât du monde et ne les fit découvrir. Mais le cadavre se relève, conduit le cheval à la main et revient vers le jeune homme.

« As-tu entendu, lui dit le spectre, cette décharge d’arquebuses ? Elle t’était destinée, tu aurais été perdu infailliblement pour le corps et pour l’âme si les défunts à l’égard desquels tu as une compatissante dévotion, ne m’avaient envoyé à ton secours. Reconnais cet immense bienfait, en continuant de prier pour eux, et surtout en changeant de vie et en devenant bon chrétien. »

Après ces paroles, le cadavre se partage en quatre morceaux qui vont reprendre leur place aux branches du chêne, comme si une main invisible les y avait suspendus.

L’heureux jeune homme partit animé des meilleurs sentiments. Peu de jours après, il se réfugia dans un ordre austère pour y faire pénitence ; il y vécut dans une grande perfection, et assura ainsi son salut éternel que sa mauvaise conduite avait mit en grand péril.

Ce prodige est bien fait pour exciter notre charité envers les âmes du purgatoire qui savent récompenser si généreusement leurs bienfaiteurs. Quelle est donc vraie, cette parole de la divine Ecriture : L’homme de miséricorde assure le bonheur de son âme.

(V. J.-B. Tanni. Sac. Trig., disc. 12.)



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Message par Lumen Lun 7 Mar 2022 - 14:57

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire 128295_delivrance-des-ames-du_600


VI MERVEILLE


Le purgatoire des paroles inutiles et inconvenantes

Ex verbis tuis condemnaberis : Vous serez condamné sur vos paroles (Matth. Xii, 37.)

Saint Ambroise recommande fortement aux vierges consacrées à Dieu, l’observation rigoureuse du silence, principalement lorsqu’elles sont au choeur, parce que l’Epoux céleste, quand il vient, n’entre dans une âme qu’autant que les portes en sont fermées aux discours profanes, et ouvertes aux louanges de Dieu.

« L’Epoux, dit ce grand docteur, veut que la porte soit fermée quand il frappe. Cette porte, c’est la bouche qui ne doit s’ouvrir que pour le Seigneur. »

Césaire raconte un fait remarquable qui démontre combien les conversations dans le lieu saint déplaisent à Dieu.

Dans un monastère de l’ordre de Citeaux, appelé Saint-Sauveur, deux jeunes filles, Gertrude et Marguerite, de familles riches et distinguées, firent profession et vouèrent à Dieu leur virginité. On les avait placées au choeur l’une à côté de l’autre. La première, quoique très vertueuse, avait cependant le malheureux défaut de trop parler ; elle rompait souvent le silence, et entraînait sa compagne dans cette faute, ce lui attira un sévère châtiment après sa mort.

Une maladie l’emporta à la fleur de ses années : on la déposa, selon la coutume du temps, dans un caveau de l’église. Un soir, pendant que les religieuses chantaient l’office, Gertrude apparaît devant l’autel, y fait une profonde génuflexion et va s’asseoir, comme autrefois, à côté de Marguerite ; celle-ci, à la vue de cette ombre, est saisie d’effroi, elle tremble de tous ses membres et devient si pâle, qu’on s’aperçoit bientôt qu’il lui est arrivé quelque chose d’extraordinaire.

Marguerite, encouragée par ses compagnes, va se prosterner aux pieds de la Mère abbesse, lui raconte que sœur Gertrude lui était apparue et qu’elle était restée placée à côté d’elle jusqu’à la fin des vêpres, qu’à ce moment elle s’était levée, avait fait une inclination jusqu’à terre et avait disparu.

La prudente supérieure, craignant que tout cela ne fût l’effet de l’imagination, ou quelque illusion du démon, lui donna cet ordre : « Si Gertrude vient encore se placer près de vous, vous lui direz : « Benedicite, et si elle répond selon notre usage : Dominus, vous lui demanderez d’où elle vient et ce qu’elle veut. »

Le jour suivant, à la même heure, Gertrude apparut de nouveau ; Marguerite la salua par Benedicite ! - Dominus ! Répond le fantôme. Ma bien-aimée sœur Gertrude, continue la religieuse, d’où venez-vous à cette heure et que voulez-vous ? Je viens, dit-elle, satisfaire à la Justice divine dans le lieu même où j’ai offensé Dieu avec toi en rompant le silence, et en te le faisant rompre par des discours inutiles pendant les saints offices.

Le Juge équitable veut que je vienne ici subir le châtiment de ces fautes. Oh ! Si tu savais combien je souffre ! Je suis tout environnée de flammes ; ma langue surtout en est consumée, sans que je trouve le moindre rafraîchissement. Ma chère sœur, si tu as le malheur de retomber dans ces fautes, vois les cruelles peines qui t’attendent, toi et les compagnes que tu aurais entraînées. Puis elle disparut.

Elle revint plusieurs fois se recommander aux prières des religieuses jusqu’à ce que, délivrée par leurs suffrages, elle dit un dernier adieu à Marguerite qui la vit se diriger vers son tombeau, en soulever la pierre et s’y coucher pour toujours.

Ces apparitions et ce dernier avis consternèrent tellement Marguerite, qu’elle tomba dans une grave maladie et ne tarda pas à être à tout extrémité, même on la crut morte. Mais ce n’était qu’une sorte d’extase, pendant laquelle, elle vit des choses admirables de l’autre vie. Quand elle fut revenue à elle-même, elle les raconta à toutes les sœurs qui comprirent la nécessité de la mortification des sens.

Désormais, sœur Marguerite observa scrupuleusement la règle du silence pour ne pas encourir dans le purgatoire le châtiment dont l’avait menacée la défunte, et elle veilla avec tant de soin sur ses paroles, qu’elle pouvait dire avec le Prophète royal : « Je me suis promis de veiller sur moi afin de ne point pécher par la langue, et j’ai mis une barrière à mes lèvres. »

(V. Césaire, Illusir. Mirae., I. xxii, ch. 36 ; Alexis Segala, Triumph. Purg., p. ii, c. 24, n. 32.)



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Message par Lumen Mar 8 Mar 2022 - 14:43

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire 2864767


VII MERVEILLE


Une âme du purgatoire rappelée sur la terre pour faire pénitence

Bedi illi tempus ut prenitentiam ageret : Je lui ai accordé du temps pour faire pénitence.
(Apocat. Ii, 21.)

Oh ! Que ne donneraient pas les âmes du purgatoire pour ressaisir quelques instants de cette vie, dont nous dépensons les heures et les jours dans des occupations inutiles, et dans les vanités terrestres !

Quelles pénitences, quels travaux, ne s’imposeraient-elles pas volontiers pour adoucir, seulement quelques minutes, ces indicibles tortures !

Citons à ce sujet l’exemple plus admirable qu’imitable, donné par la vénérable vierge Angèle Tholoméi, dominicaine.

Elevée, dès la plus tendre enfance, dans la pratique de toutes les vertus, elle avait déjà acquis une rare perfection, quand elle tomba dangereusement malade. Voyant que tout secours humain devenait inutile, elle eut recours à son bienheureux frère J.-B. Tholoméi. Celui-ci adressa au ciel de ferventes prières pour obtenir la guérison de sa sœur ; mais Dieu restait inexorable, parce qu’il avait des vues toutes providentielles sur sa servante.

On peut dire ici, comme Saint Augustin au sujet de Lazare : « Il tarde à guérir le malade afin de ressusciter le mort. »

Angèle était près de rendre le dernier soupir lorsque, tout-à-coup, elle fut ravie hors d’elle-même par une étrange vision. Il lui sembla qu’elle était transportée dans un lieu immense, où étaient représentées les peines du purgatoire. C’étaient des tourments de toutes sortes : ici, des âmes étaient  la proie des flammes dévorantes ; là, d’autres étaient plongées dans des étangs de glace, dans du souffre bouillant, ou bien déchirées avec des pointes de fer rougies au feu, ou elle étaient rongées par la dent venimeuse des bêtes féroces.

Elle vit encore une infinité de supplices, et il lui fut montré en quel lieu son âme, qui allait bientôt sortir de son corps, devait se rendre pour l’expiation de certains défauts qu’elle n’avait pas assez combattus pendant sa vie. Les peines qui lui étaient réservées lui parurent si horribles que, lorsqu’elle recouvra sa connaissance, elle frémit de tous ses membres.

Elle raconta cette vision à son saint frère, le suppliant d’obtenir par ses prières assez de vie pour se purifier de ses fautes, et éviter les tourments si cruels du purgatoire.

Dieu sembla n’avoir tenu aucun compte des ardentes prières du frère et de la sœur, car Angèle mourut. Mais pendant qu’on portait son corps en terre, le bienheureux Jean-Baptiste, inspiré de Dieu, commanda à sa sœur, au nom de Jésus-Christ, de se lever de son cercueil et de reprendre place parmi les vivants. O prodige admirable ! À l’instant, le cadavre s’agite, lève la tête ; Angèle est ressuscitée !

Elle savait pour quelle fin Dieu lui accordait la vie, aussi commença-t-elle à faire pénitence ; mais les austérités ordinaires telles que cilice, discipline, jeûne, veille, ne lui paraissaient que des futilités en comparaison des tourments dont elle avait été témoin. Elle purifiait ses fautes avec l’eau et le feu : au milieu de l’hiver elle se plongeait dans un étang glacé, quelquefois elle se mettait dans les flammes et restait assez de temps pour endurer les plus cuisantes douleurs ; ou bien elle se roulait sur les épines jusqu’à ce qu’elle fût tout en sang.

Enfin, elle ne cessait de rechercher les moyens de se tourmenter, malgré les afflictions de l’âme et les infirmités du corps que Dieu lui envoyait pour éprouver sa constance.

Angèle était devenue un objet, je ne dis pas d’admiration, mais d’épouvante pour les témoins de son martyre ; plus d’une fois, on lui reprocha d’être trop cruelle, trop barbare pour elle-même. « Ah!répondait-elle, qu’est-ce que tout cela, comparé aux supplices que je devais souffrir dans l’autre vie pour l’expiation de mes fautes, si la divine Miséricorde n’avait pas accepté en échange ces légères souffrances. »

A la stupéfaction universelle, elle continua ce rigoureux genre de vie jusqu’au moment où, semblable à l’or purifié par le feu du creuset, elle fut de nouveau appelée par le souverain Maître au séjour du céleste repos où elle s’envola, (comme on peut le penser) sans passer par les flammes du purgatoire.

Qui ne tremblera au récit des châtiments de l’autre vie ! Si sœur Angèle, cette religieuse d’une si grande vertu, devait endurer d’aussi cruels supplices pour effacer des fautes commises dans la voie de la perfection, quels seront donc ceux réservés aux pécheurs qui, bien que confessées et absous, n’auront pas fait pénitence pour satisfaire à la Justice divine. !

(V. fr. Dominique-Marie Marchesi, Vita venerabilis Angelae Tholomeae, 9 nov., au Diario Dominicano.)



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Message par Lumen Mer 9 Mar 2022 - 16:26

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire November_holy_souls_purgatory


VIII MERVEILLE


Combien les âmes du purgatoire sont soulagées par l’oraison et le jeûne

Exaudiet Dominus preces vestras, si permanseritis in orationibus et jejuniis: Le Seigneur exaucera vos prières, si vous persévérez dans la prière et le jeûne, (Judith, iv, 12)

La charité doit porter tous les fidèles à soulager les âmes du purgatoire ; mais l’obligation devient plus rigoureuse quand il s’agit de parents, d’amis, de bienfaiteurs et de personnes qui nous sont chères à quelque autre titre. La reine Gude, épouse de Sanche roi de Léon, l’avait compris.

Ce grand roi venait de vaincre et de soumettre par la valeur de ses armes tous les rebelles de son royaume, et surtout Gonzalve leur chef ; lorsque ce séditieux, voyant qu’il ne pouvait résister à la force, eut recours à une ruse odieuse : il vient se jeter aux pieds du roi, implora son pardon et l’obtint facilement.

Admis dans les bonnes grâces de Sanche, le félon trama une noire trahison : un jour, il présenta au prince un fruit empoisonné. A peine celui-ci l’eut-il goûté, que se sentant mortellement atteint, il voulut être porté tout de suite dans sa capitale ; mais la violence du poison le fit expirer en route. Ce fut une grande désolation dans tout le royaume où Sanche était chéri pour sa bienfaisance. La douleur de Gude était inconcevable. Cette peine fit faire à son époux des funérailles qui étaient plus remarquables par la douleur et les larmes que par le luxe et la pompe ; elles eurent néanmoins la magnificence due à la majesté royale.

On porta le corps dans le monastère de Castillo, situé sur les rives du fleuve Minio, et l’on célébra un grand nombre de messes. La reine ne voulut point s’éloigner de la tombe de son époux, et, ne prenant conseil que de son amour, elle déposa son diadème, et se dépouilla de la pourpre royale pour se revêtir de l’humble habit du cloître. Plusieurs dames de la cour l’imitèrent dans son généreux sacrifice.

Dès lors, Gude s’adonna tout entière aux œuvres saintes, dans l’intention de soulager son cher défunt. Jour et nuit, elle ne cessait d’adresser au ciel les plus ferventes prières ; mais le samedi dédié à la divine Marie, était spécialement consacré au jeûne, à la prière et à la pénitence pour délivrer cette âme, si elle était encore au purgatoire.

Or un samedi, qu’elle était agenouillée devant l’autel de la Reine du ciel, Sanche lui apparut couvert d’un manteau de deuil, et entouré d’une ceinture formée de deux chaînes rougies par le feu. Il commença à remercier son épouse de sa charité envers lui, et la supplia d’augmenter encore ses œuvres de miséricorde : « Ah ! Lui dit-il, s’il m’était donné de vous faire connaître quels supplices j’endure dans le purgatoire, combien s’accroîtrait votre compassion pour votre aimé Sanche ! Par les entrailles de la divine Miséricorde, secourez-moi, Gude, secourez-moi ! Je suis dévoré par le feu vengeur. »

Cette apparition enflamma le zèle de cette reine si pieuse, si tendre. Pendant quarante jours, elle ne cessa de verser des larmes afin d’éteindre les flammes qui brûlaient son époux. Elle faisait de nombreuses prières afin de faire tomber ses chaînes, et répandait d’abondantes aumônes pour acquitter ses dettes envers la Justice divine ; de plus elle fit présent à un saint prêtre d’une étoffe précieuse, richement travaillée, qui devait servir à rehausser la beauté d’un ornement sacerdotal dont on se servait à la messe, offerte chaque jour pour l’âme du défunt.

Au bout de quarante jours, un samedi précisément, le roi lui apparut de nouveau, non-seulement délivré de ses chaînes brûlantes, mais environné d’un éclat céleste, et vêtu d’un manteau blanc, embelli de cette même étoffe que Gude avait donnée au prêtre. Dieu l’avait miraculeusement appliquée à la délivrance et au triomphe de Sanche : « Me voici, lui dit-il, d’un air heureux, je suis libre ; grâce à vous, mes peines sont finies. Que Dieu vous bénisse à jamais ! Persévérez dans vos saints exercices ; méditez les peines de l’autre vie, et surtout la gloire du paradis où je vais vous attendre, et où je serai votre protecteur. »

Gude s’élança vers lui, mais elle ne put que saisir la précieuse étoffe qu’elle donna de nouveau au monastère de Saint-Etienne. Les religieux attestèrent la foi du serment que cette étoffe avait été miraculeusement enlevée de l’ornement, et ils la conservèrent comme une chère relique et un précieux souvenir d’une piété qui avait ouvert le ciel à une âme du purgatoire.



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Message par Lumen Jeu 10 Mar 2022 - 10:09

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IX MERVEILLE


Une épouse vertueuse est un trésor pour son époux pendant la vie et après la mort.

Mulieris bonae beatus vir : Heureux l’époux d’une femme vertueuse ! (Eccli, xxvi, I.)

A l’histoire d’un roi, ajoutons celle d’un empereur qui obtint sa conversion à la foi catholique, et plus tard, sa délivrance du purgatoire par les vertus et les prières de sa fidèle compagne, à laquelle on peut appliquer ces paroles de l’apôtre : « L’époux infidèle a été sanctifié par la femme fidèle. »

Théophile, empereur de Constantinople, s’était déclaré l’ennemi acharné des saintes images, et à force de persécutions, il était parvenu à les bannir de son royaume. Afin qu’on n’en peignit plus de nouvelles, il fit couper la main aux pieux peintre Lazare. Inutile cruauté, car la main vint miraculeusement se rattacher au poignet de l’artiste.

Ce fut un grand bonheur pour ce prince d’avoir dans l’impératrice Théodora, une sainte épouse dont les éminentes vertus, les prières, les jeûnes et les aumônes finirent par obtenir de Dieu sa conversion. En effet, sur la fin de sa vie, ce prince accablé par d’affreux revers, surtout par le massacre de ses armées, reconnut l’action de la vengeance divine ; il rentra en lui-même, détesta ses iniquités, et résolut de rétablir le culte des saintes images.

Mais la mort ne lui en laissa pas le temps ; néanmoins il donna des signes certains de contrition et d’un grand désir de faire pénitence. On peut donc croire, en toute confiance, que par la Miséricorde divine, il avait échappé aux supplices de l’enfer, et était seulement destiné à expier ses fautes dans le purgatoire.

Aussi la pieuse Théodora s’appliqua avec une ferveur extraordinaire à soulager cette âme, non seulement par ses prières et ses jeûnes, mais encore par l’oblation du saint sacrifice qu’elle demanda à beaucoup de saints prêtres, et par des œuvres de pénitence qu’elle réclamait de plusieurs saints religieux.

Elle eut bientôt une vision qui lui causa d’abord quelque terreur, et ensuite une grande joie. Une nuit, après avoir prié avec ferveur, il lui sembla voir son époux Théophile, lié avec des chaînes et entraîné par une troupe d’horribles soldats devant le tribunal du Juge éternel. Quelques-uns marchaient devant et portaient toutes sortes d’instruments de torture.

Dans sa vision, Théodora se voyait à la suite du cortège. Quand elle fut arrivée, elle aussi, devant le trône de la souveraine et redoutable Majesté, elle se jeta humblement aux pieds du Christ vengeur et demanda, avec larmes, pitié et miséricorde pour son malheureux époux qui tremblait de tous ses membres.

Alors le Juge, dont l’aspect avait été terrible et menaçant, s’adoucit tout-à-coup, et, d’un air plein de douceur et de compassion, il dit : « O femme votre foi est grande ! A cause de vous et en considération des prières de mes prêtres, j’accorde à votre époux son pardon. » Puis, se tournant vers les ministres de sa justice : « Déliez-le, leur dit-il, et rendez-le à son épouse. »

Cet heureux songe remplit le coeur de Théodora d’un doux espoir, et ses larmes de tristesse se changèrent en larmes de joie. Sa consolation augmenta encore lorsqu’elle apprit de Méthode, patriarche de Constantinople, qu’il avait eu une vision non moins surprenante. Ce insigne prélat, adversaire déclaré des Iconoclastes, avait, à la demande de l’impératrice, consacré toutes ses prières et ses autres œuvres au soulagement des défunts ; or, précisément, la même nuit, il avait vu en songe un ange entrer dans l’église de Sainte-Sophie, venir à lui et lui dire : « Tes prières, ô Pontife, sont exaucées, et Théophile a obtenu sa grâce. »

A son réveil, le prélat comblé de joie, se rendit à cette même église de Sainte-Sophie où il trouva la confirmation complète de sa vision. Il avait écrit les noms des Iconoclastes, et Théophile en tête, sur un petit livre qu’il plaçait sous l’autel afin d’implorer pour eux la miséricorde divine en offrant le saint sacrifice.

Méthode ouvre le livre, et ne voit plus le nom de l’empereur ; il se trouvait miraculeusement effacé de la liste des impies.

Ce prodige combla d’allégresse tous les cœurs chrétiens, et ramena à la religion un grand nombre d’hérétiques.

(V. Gennade, Defensio concilii Florentini, sec. 5. Théophile Raynaud, Heter. Spirit., 2ème partie, sect. 1, 6ème point.)



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Message par Lumen Ven 11 Mar 2022 - 14:13

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire 40f5de5bf95f95ac8ccade0d0f787af6


X MERVEILLE


Les âmes du purgatoire viennent au secours de leur libérateur

Plures nobiscum sunt quam cum illis : Nous sommes plus nombreux qu’eux (IV, Reg. VI, 16.)

Nous lisons dans l’ancien Testament que le prophète Elisée manifesta la présence de la milice céleste envoyée à la défense du roi d’Israël contre l’armée du roi de Syrie en disant : « Ne craignez rien, nous sommes plus nombreux qu’eux. »

Sous la loi nouvelle, on a vu plus d’une fois des légions d’âmes bienheureuses protéger les princes qui, par leurs suffrages, les avaient délivrées du purgatoire.

J’aurais voulu que Thomas de Catimpré nous donnât le nom d’un grand seigneur contemporain dont il raconte l’histoire et qui reçut du ciel une semblable protection. Ce seigneur s’était livré dès sa jeunesse aux plaisirs à la vanité, employant les revenus de ses possessions immenses à l’étalage d’un luxe effréné et à l’entretien d’une cour nombreuse.

Un jour qu’il était venu par hasard entendre un Père dominicain, grand prédicateur de son époque, il sortit du sermon le cœur touché par l’Esprit-Saint, et, fidèle à ses inspirations, il résolut de revenir à Dieu. Rassemblant ses courtisans, il leur déclare franchement qu’il déteste les crimes de sa vie passée, qu’il veut les réparer, mettre fin aux dépenses superflues et renvoyer beaucoup de personnes de son service afin de donner aux pauvres des aumônes plus abondantes.

Il dit et tient parole : aussitôt il prend ses trésors, les distribue aux indigents, ayant soin toutefois de faire une large part aux prêtres qu’il charge d’offrir chaque jour le saint sacrifice en faveur des âmes qui souffrent dans le purgatoire. Mais les courtisans indignés de voir ces économies, faites à leurs dépens, toutes employées en bonnes œuvres, machinèrent contre leur bon maître une conjuration ; il s semèrent d’abord parmi le peuple un esprit de zizanie et de sédition, non contents de cela, ils allèrent trouver un prince voisin qui déjà gardait dans son cœur, rancune contre ce seigneur et désirait se venger de quelques échecs qu’il avait essuyés.

Ils lui suggérèrent donc que c’était le moment favorable de tirer une éclatante vengeance d’un ennemi qui a mécontenté ses courtisans, irrité ses sujets, et ruiné le trésor public pour enrichir les églises. Il n’en fallait pas tant pour rallumer la colère de ce prince et lui faire prendre les armes.

Résolu de tenter la fortune, il assemble ses soldats et met son armée sur le pied de guerre, puis il envoie à son adversaire un héraut lui déclarer sous des prétextes frivoles le commencement des hostilités. Surpris de cette déclaration de guerre que rien ne lui avait fait prévoir, le pieux seigneur rassemble ses conseillers et ses chefs d’armée, et leur demande ce qu’il faut faire.

Les traîtres, d’un air dédaigneux, osent répondre qu’ils n’ont ni la force ni la volonté de combattre. « Prenez, dirent-ils, tous ces prêtres que vous avez enrichis, et qu’ils vous défendent avec leurs psaumes, leurs signes de croix et leurs bénédictions ! »

Ce bon seigneur trahi, abandonné par ses capitaines, n’eut d’autre parti à prendre que de se réfugier avec un petit nombre de soldats dans un château fort et de mettre toute son espérance en Dieu. Quelques jours après, il apprend que l’armée ennemi était sortie du camp, bannières déployées, et que bientôt la forteresse serait assiégée ; alors il monte au sommet d’une tour pour inspecter ses fortifications, et voici qu’il aperçoit une brillante légion, marchant en bataille, les étendards déployés au vent armés d’épées étincelantes et de boucliers d’or marqués d’une croix rouge.

Il comprit que c’était des auxiliaires. Saisi d’étonnement et d’admiration, il vole à leur rencontre avec quelques soldats, et les salue avec de vives démonstrations de joie. Au même instant un chef sort des rangs et lui dit : « Pieux guerrier, ne craignez plus votre ennemi, c’est par l’ordre de Dieu que nous sommes ici tous armés ; nous vous défendrons parce que vous nous avez délivrés du purgatoire par vos suffrages et par les sacrifices de vos prêtres ; au jour de l’assaut nous serons plus nombreux, car d’ici là, votre charité aura délivré bien des âmes, et elles se joindront à nous pour votre défense. »

Après ces paroles, le bon seigneur, plein d’une entière confiance, rentra au château et enflamma ses soldats en leur promettant une victoire certaine. Le jour du combat arrivé, le prince orgueilleux s’avançait à la tête d’une armée nombreuse, et menaçait de mettre tout à feu et à sang, et déjà il chantait son triomphe.

Les assiégés peu nombreux, mais animés d’un courage extraordinaire, sortent néanmoins de la citadelle et se rangent en bataille. Tout-à-coup, la légion céleste vient prendre position à leurs côtés et, entourant tous les fossés, elle offre l’aspect d’une grande et brillante armée. L’envahisseur qui voit de loin ces formidables lignes de soldats, est surpris et terrifié, il n’ose se mesurer avec des forces si supérieures ; ses soldats eux-mêmes, tout effarés, jettent leurs armes et s’enfuient.

Le prince orgueilleux, craignant une nouvelle défaite, s’humilie et envoie des députés pour demander la paix, s’offrant d’aller en personne se réconcilier avec celui qu’il avait offensé. Celui-ci était trop bon, trop clément pour refuser ses avances ; il reçut son ennemi à bras ouverts et lui donna le baiser de la réconciliation. Alors la légion céleste disparut.

Tous deux reconnurent le prodige et l’immense gratitude des âmes du purgatoire, et ils rendirent grâces au Dieu des armées, qui opère de telles merveilles en faveur des siens.

(V. Thomas Catimpré, Apum (son meilleur ouvrage), t. II, ch. 53.)



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Message par Lumen Sam 12 Mar 2022 - 11:59

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire 2d4dd4f1392c5331b2426e8dd5fbcf42--mount-carmel-blessed-virgin-mary


XI MERVEILLE


Martyre de charité de sainte Christine l’Admirable pour la délivrance des âmes du purgatoire

Majorem hac dilectionem nemo habet, ut animam suam ponut pro amicis suis : On ne peut témoigner plus d’amour qu’en sacrifiant sa vie pour ses amis. (Joan. XV, 13.)

Ce livre tout petit qu’il est, serait trop imparfait s’il ne faisait aussi mention de l’incomparable charité de la bienheureuse Christine, surnommée l’Admirable à l’égard des âmes du purgatoire. Les pénitences et les austérités qu’elle s’imposait pour elles, paraîtraient incroyables si le récit n’en était fait par les historiens les plus dignes de foi.

Ils racontent donc que l’âme de cette vierge, séparée de son corps, fut portée par les anges dans le purgatoire afin de voir les supplices qu’on y endure, et qu’elle en ressentit une tristesse et une compassion inexprimables. De là, elle fut ravie au ciel pour en contempler la gloire infinie ; et, présentée à la Majesté divine, elle entendit ces paroles : « Tu es dans le séjour de la félicité, tu es libre de te fixer dans le ciel pour y vivre éternellement parmi les bienheureux, où de retourner comme victime sur la terre pendant quelques années, afin de délivrer par tes souffrances, les âmes qui gémissent dans le purgatoire. Si tu préfères le premier parti, tu es au port, tu n’as plus rien à craindre, plus rien à souffrir ; si c’est le second, retourne dans ton corps pour y être martyre de la charité, pour y endurer d’étranges peines qui délivreront les âmes et embelliront ta couronne. »

La généreuse fille répondit : « Je retourne, Seigneur, je retourne sur la terre, sacrifier ma vie, j’accepte tous les tourments, tous les martyres pour soulager les âmes du purgatoire. »

Cette âme magnanime rentre donc dans son corps, et, aussitôt commencèrent les pénitences épouvantables dont on ne peut rapporter les détails sans frémir : c’était peu pour elle de rester plusieurs jours de suite sans prendre aucune nourriture, de se rouler sur des épines, de meurtrir ses membres délicats par des disciplines ; elle se jetait dans des brasiers ardents dont elle ne sortait que par miracle, et, à peine retirée, elle se plongeait jusqu’au cou dans l’eau glacée où elle éprouvait d’affreuses douleurs ; d’autres fois, elle se jetait sous les roues des moulins pour se faire broyer ; elle se faisait déchirer par des pointes de fer aiguës, ou bien, à l’aide d’une corde, elle se suspendait par les bras à une poutre.

Mais je n’ai pas le courage de continuer ce récit, cela suffit pour comprendre combien elle délivra d’âmes du purgatoire. Dieu permettait qu’elles vinssent, en montant au ciel, remercier affectueusement leur libératrice.

Rappelons au moins une de ces apparitions. Louis, comte de Léon, dans la basse Allemagne, seigneur vaillant et renommé par la sagesse de ses conseils, avait une sainte affection pour Christine, et il écoutait volontiers les reproches qu’elle lui adressait, au sujet de bien des fautes auxquelles il s’abandonnait.

Étant tombé malade et en danger de mort, il expédia un messager pour la supplier de venir, car il désirait ardemment, avant de mourir, s’entretenir avec elle des intérêts de son âme. Elle ne fut pas plus tôt venue, qu’il renvoya tous ses serviteurs, et, s’efforçant de descendre du lit, il s’agenouilla devant elle et lui dit, au milieu de ses larmes et de ses gémissements : « Servante de Dieu, vous savez, quel grand pécheur je suis ! Dans peu de temps, je vais rendre compte au Juge suprême de mes graves et nombreuses fautes. Vous, qui êtes si fidèle au Seigneur, suppliez je vous en conjure, le Dieu de miséricorde de m’accorder une vraie contrition qui efface mes péchés, et puis, par vos suffrages, obtenez à cette pauvre âme quelque diminution des peines qu’elle mérite. »

La pieuse vierge pria avec ferveur, et Louis, brisé par le repentir, réconcilié par la confession, rendit son âme au Créateur.

Il ne tarda pas à se montrer à Christine, et lui dit : « O pieuse servante de Jésus-Christ, si vous saviez à quels tourments atroces je suis condamné, combien vous auriez pitié de moi ! Je vous conjure de nouveau par les entrailles de la miséricorde de notre Dieu, de redoubler vos suffrages, afin que je sois soulagé. »

Christine touchée de compassion, lui dit : « Allez en paix, âme bien-aimée, je m’offre à endurer dans mon corps la moitié des tourments qui vous seraient infligés pour satisfaire à la Justice divine. » Elle recommença donc ses pénitences effroyables : le feu, l’eau, la glace furent les agents de sa charité. Elle allait dans les lieux mêmes où Louis s’était livré à des plaisirs coupables, et là, par ses larmes, par son sang, elle s’efforçait de les expier.

Elle continua ainsi à martyriser son corps jusqu’à ce que le défunt se montra à elle de nouveau; mais cette fois environné de gloire. Il la remercia affectueusement d’avoir acquitté la moitié de sa dette, puis il s’éleva vers les splendeurs éternelles. Sainte Christine l’y accompagna d’un doux regard et ses larmes de tristesse se changèrent en larmes de consolation.

(V. S. Surius, Vie de Christine l’Admirable, 23 juin ; Denis-le-Chartreux, De quatuor novissimis, ch. 50.)



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Message par Lumen Dim 13 Mar 2022 - 15:35

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire Bvm-an10


XII MERVEILLE


La Mère de Dieu, mère des âmes du purgatoire

Ego mater pulchrae dilectionis et sanctae spei : Je suis la mère du bel amour et de la sainte espérance. (Eccli. Xxiv, 24.)

Ce beau nom de Mère des âmes du purgatoire, la Reine du Ciel se le donne à elle-même dans les révélations de Sainte Brigitte : « Je suis, dit-elle à cette sainte, la mère de tous ceux qui sont dans le lieu de l’expiation, car mes prières adoucissent tous les châtiments qui leur sont infligés pour leurs fautes. »

Certainement si les saints du paradis peuvent par leur intercession obtenir la grâce de ces âmes, qui osera nier que Celle qui est appelé Sainte des Saints, Consolatrice des affligés, Mère de la Miséricorde, ne jouisse de ce privilège à un bien plus haut degré ?

Saint Pierre Damien rapporte l’apparition d’une personne sortie du purgatoire, qui assurait que dans la fête de la glorieuse Assomption de Marie, il avait été délivré plus d’âmes qu’il n’y avait d’habitants à Rome. De plus, il raconte le mémorable exemple d’un prêtre à qui il fut donné de voir des choses merveilleuses dans la basilique de Sainte-Cécile. Il sembla à ce prêtre qu’il était tiré de son sommeil par un ami défunt, et conduit dans cette église.

Là, il aperçut une troupe de vierges saintes, Cécile, Agnès, Agathe, et autres, qui préparaient un trône magnifique sur lequel vint s’asseoir la Mère de Dieu, environnée d’anges et de bienheureux qui formaient sa cour.

Cette grande Reine avait un visage majestueux et serein qui faisait la joie de la sainte et silencieuse assemblée. Alors parut une pauvre petite femme en habits négligés, mais ayant sur les épaules une fourrure précieuse, elle se mit humblement aux pieds de la céleste Reine, et les mains jointes, les yeux pleins de larmes, elle dit en soupirant : « Mère de miséricorde, au nom de votre ineffable bonté, je vous supplie d’avoir pitié du malheureux Jean Patricius qui vient de mourir, et qui souffre cruellement dans le purgatoire. »

Trois fois elle répéta la même prière, et trois fois avec plus de ferveur, sans recevoir aucune réponse. Enfin, elle éleva encore la voix et ajouta : «Vous savez bien, ô très compatissante Reine, que je suis cette mendiante qui, à la porte de votre plus grande basilique, demandait l’aumône dans le coeur de l’hiver, sans autre vêtement qu’un misérable haillon.

Un jour, toute transie de froid, j’implorai, au nom de la Vierge Marie, le bon Patricius qui se dépouilla aussitôt de cette précieuse fourrure pour me la donner. Une si grand charité faite en votre nom, mérite bien quelque indulgence ? »

A cette touchante prière, la Reine du Ciel jeta sur la suppliante un regard plein d’amour : « L’homme pour lequel tu pries, lui répondit-elle, est condamné pour longtemps à cause de ses nombreuses et graves fautes ; mais comme il a eu deux vertus spéciales : la miséricorde envers les pauvres, et la dévotion de fournir l’huile qui brûlait devant mes autels, je veux user d’indulgence. »

Les autre saints qui étaient présents, intercédèrent à leur tour. Marie ordonna qu’on conduisit Patricius au milieu de l’assemblée. Aussitôt une troupe de démons le présentèrent, pâle, épuisé, chargé de chaînes. Marie commanda aux esprits infernaux de le délier à l’instant, et de le mettre en liberté, afin qu’il pût se joindre aux bienheureux qui formaient la couronne de son trône. Cet ordre exécuté, la Mère de Dieu disparut avec son glorieux cortège.

Le prêtre, qui avait été favorisé de cette vision, prêcha toute sa vie la clémence de la divine Marie, envers les pauvres âmes qui ont été charitables et qui l’ont honorée.

(V. Pierre Damien, Opusc. 34. c. 4 : Théophile Raynaud, Heter. Spirit., 2ème partie, sec. 3, 2ème point, q. 2.)



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Message par Lumen Lun 14 Mar 2022 - 13:40

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XIII MERVEILLE


Dieu accorde à ses saints de grandes grâces en faveur des âmes du purgatoire

Mirificavit Dominus sanctum suum ; Dominus exaudiet me cum clamavero ad eum : Le Seigneur a exalté son serviteur : il m’exaucera lorsque je crierai vers lui. (Ps. iv. 4.)

Je ne veux pas examiner ici comment et par quels suffrages les saints du paradis peuvent secourir les âmes du purgatoire. Saint Augustin, saint Thomas et tous les maîtres de théologie, nous enseignent que les bienheureux sont très puissants et qu’ils obtiennent par voie de supplication, la délivrance des âmes du purgatoire.

Après un tel témoignage, je crois qu’il suffira de rapporter comme preuve, l’exemple de Dagobert 1er, roi de France. Le Père Théophile Raynaud nous assure que cette histoire a été représentée sur la pierre sépulcrale du prince dans l’église de saint Denis. C’est ce même Dagobert qui a fait bâtir cette magnifique basilique où depuis ont été ensevelis tous les rois très chrétiens.

Ansoald, évêque de Poitiers, avait fait le voyage de Sicile pour une ambassade, et quelques affaires concernant son église. Sa mission terminée, comme il revenait à Marseille, il fut surpris par une tempête qui le contraignit d’aborder à une petite île presque déserte où vivait un fervent anachorète, nommé Jean, qui était en grande réputation de sainteté. On venait de loin se recommander à ses prières qui obtenaient du ciel beaucoup de grâces.

Ansoald quittant son navire, entra dans le pauvre ermitage et se mit à parler avec le solitaire des choses de Dieu, spécialement de la gloire du paradis. Après ces pieux et consolants entretiens, Jean s’informa du pays de l’évêque, du motif de son voyage. Quand il eut appris qu’il était de France et qu’il y rentrait, il lui demanda s’il connaissait la vie édifiante du roi Dagobert.

« Parfaitement, » répondit le prélat, et il raconta que ce prince après ses premières guerres s’était adonné à une grande piété, qu’il propageait le culte divin, élevait de somptueuses basiliques. Il parlait encore lorsque l’ermite l’interrompit : « Votre prince, dit-il, est passé à une meilleure vie. » Comme preuve de la vérité de cette nouvelle, il lui raconta la vision qu’il avait eue.

Un matin, que, fatigué de ses longues veilles, il s’était laissé surprendre par un doux sommeil, il vit apparaître un vénérable personnages aux cheveux blancs, qui lui dit : « Levez-vous promptement, et implorez la divine Miséricorde en faveur du roi Dagobert dont l’âme est sortie aujourd’hui même de son corps. »

Le serviteur de Dieu avait à peine commencé sa prière, qu’il aperçut sur les flots de la mer une troupe de monstres infernaux qui conduisaient le roi dans une barque. Ils le poussaient avec furie vers une île volcanique tout en feu ; et le menaçant avec des cris épouvantables, ils le frappaient avec cruauté et le tourmentaient de mille manières. Ce prince infortuné appelait à son secours avec des paroles suppliantes, le saint évêque Martin et les glorieux martyrs Denis et Maurice, qu’il avait honorés d’une manière particulière et auxquels il avait élevé trois magnifiques églises.

Mais voici que le ciel s’obscurcit ; d’horribles éclairs sillonnent la nue, la foudre éclate et frappe les démons au visage. Au milieu de la tempête, trois personnages vêtus de blanc, environnés d’une lumière éclatante, s’approchent du roi et le considèrent avec un visage plein de mansuétude et de sérénité. « Ah ! Qui êtes-vous ? » leur demanda Dagobert. Ils répondent qu’ils sont Denis, Maurice et Martin, accourus à son appel pour le sauver du péril et le conduire à l’éternelle félicité.

Aussitôt les trois saints, se retournant vers les esprits infernaux, les menacent et les mettent en fuite ; puis il embrassent tendrement la victime qu’ils ont arrachée à la rage des bourreaux, et l’emportent triomphalement au ciel en chantant avec une douce mélodie : « Bienheureux Seigneur celui que vous avez choisi et attiré à vous ! Il habitera dans vos parvis ; il sera rassasié des biens de votre maison ; votre demeure est sainte, et on l’admire parce que les justes seuls y sont reçus. »

Le récit de cet évènement, que l’évêque de Poitiers nous a religieusement transmis, a été retracé sur le marbre de la basilique de Saint-Denis, afin que la mémoire en fut conservée, et que les princes apprissent à honorer les saints afin de les avoir pour protecteurs dans les périls de la vie et après la mort.

(V. Le chroniqueur bénédictin du xième siècle, Aymon, Histoire des Français, liv. Iv, ch. 24 ; Raynaud, Heter. Spirit., 3ème p., sect. 3, 2ème point, q. 2.)



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Message par Lumen Mar 15 Mar 2022 - 9:43


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XIV MERVEILLE


Les prières d’un saint délivrent beaucoup d’âmes du purgatoire.

Mittet tibi auxilium de sancto : Dieu vous enverra son secours du fond du sanctuaire. (Ps. Xix, 3.)

Puisque nous avons parlé de la puissante intercession des saints en faveur des âmes souffrantes, il ne sera pas inutile de rappeler ici la grâce singulière qui fut accordée à Jean de Nivelle, chanoine de la cathédrale de Liège. Thomas de Catimpré raconte et loue sans réserve, les œuvres admirables de salut qu’opéra ce pieux personnage.

Mais citons également ce qui a rapport à notre sujet. Un zélé prédicateur prêchant un jour dans une église d’Angleterre, parlait avec la plus grande véhémence contre les impies qui osent par leurs crimes, outrager en face la Majesté divine. Une femme du monde, coupable des plus graves désordres, assistait à ce sermon ; elle y fut si vivement touchée par la grâce, et elle conçut une telle horreur des crimes de sa vie, que tout-à-coup, interrompant le prédicateur ; elle s’écria tout en larmes : « Mon Père, la confession vite vite, pour cette malheureuse pécheresse. »

Celui-ci, tout en admirant un semblable courage, l’invita cependant à se taire jusqu’à la fin du sermon, pour ne pas troubler le recueillement de l’auditoire. Elle se tut quelques moments, mais la contrition prenait un tel accroissement dans son cœur, qu’elle s’écria de nouveau : « De grâce ! Serviteur de Dieu, descendez vite pour me donner l’absolution de mes énormes crimes. »

Le prêtre lui imposa encore silence, ajoutant qu’il ne lui restait que peu de choses à dire, et qu’immédiatement il l’entendrait et lui donnerait l’absolution.
Il récapitulait brièvement ce qu’il avait dit de la gravité du péché, lorsque cette femme se leva et recommença ses cris : « Tout de suite, mon Père, tout de suite, la douleur me brise et je me meurs... » En effet, elle tomba sur le pavé de l’église, et expira à l’instant.

Grande fut la stupeur du peuple, et plus encore celle du prédicateur ; il déplorait de ne pas s’être rendu plus tôt aux instances de cette pauvre pécheresse. Après ce premier moment de trouble, il pria ses auditeurs de conjurer la divine Miséricorde d’avoir pitié de cette pauvre âme et de daigner révéler en quel état elle se trouvait, afin de lui obtenir quelques suffrages si elle en avait besoin.

Dès qu’il fut rentré dans son monastère, il s’enferma dans sa cellule pendant trois jours qu’il passa tout entiers dans la prière, sans prendre ni repos ni nourriture. La troisième nuit, la défunte lui apparut toute glorieuse, vêtue d’un manteau blanc, le visage rayonnant de joie. Elle lui dit : « Voici la pécheresse pour laquelle vous faites tant de prières ; je suis délivrée des peines que m’avaient méritées mes innombrables fautes. Grâces éternelles soient rendues au Seigneur qui a usé d’une si prompte miséricorde envers moi ; changez vos prières en remerciements ; je m’envole au séjour des félicités infinies où je serai votre reconnaissante protectrice. »

Comme le prédicateur craignait d’être le jouet d’une illusion, l’âme ajouta : « Afin que vous ne doutiez plus de la vérité de cette apparition, voici un signe certain auquel vous reconnaîtrez la vérité : aujourd’hui même est passé à la vie bienheureuse, le grand serviteur de Dieu, Jean de Nivelle, chanoine de Liège. Comme il a été toute sa vie le bienfaiteur des pauvres, les secourant par d’abondantes aumônes et autres œuvres de charité, il a obtenu de Dieu la grâce de délivrer un grand nombre d’âmes et de les conduire avec lui au ciel. Car tandis que les anges le portaient dans la céleste Jérusalem, il aperçut le gouffre du purgatoire, et au milieu des flammes, un grand nombre de ceux qu’il avait convertis à la pénitence. Alors il s’est adressé à la divine Miséricorde, la suppliant au nom des mérites de Jésus-Christ, de lui accorder la grâce de ces pauvres captifs.

Il fut si promptement exaucé, qu’à l’instant même, une grande multitude d’âmes délivrées de leurs chaînes, escortèrent le libérateur dans son triomphe.
J’ai été du nombre de ces privilégiées ; mais avant de monter au céleste royaume, il m’a été accordé de venir vous témoigner ma gratitude, et pour vos paroles qui ont pénétré mon cœur de contrition, et pour vos prières qui ont obtenu ma délivrance. »

Puis la vision disparut. Le Père, afin d’avoir la preuve complète de cet évènement, s’empressa d’écrire à Liège, et il reçut des chanoines l’assurance que, précisément à l’heure de l’apparition, le vénérable Jean avait quitté ce monde.

Voyez, conclut ici l’historien, voyez, de quelle gloire sont jugés dignes, ceux qui emploient le temps de leur existence à travailler au salut du prochain.

(V. Thomas de Catimpré, Apum, liv. Ii, chap. 31, n. 5.)



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Message par Lumen Mer 16 Mar 2022 - 11:08


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XV MERVEILLE


La peine transférée d’un défunt à un vivant

Condemnat justus mortuus viros impios : Le juste condamne du fond de son sépulcre les impies qui vivent encore (Sap., iv, 16.)

Bien des enfants, bien des héritiers, sont ingrats envers leurs parents et leurs bienfaiteurs.
Thomas de Catimpré nous cite un exemple qui servir de leçon à tous.
Pendant les célèbres guerres de Charlemagne, un valeureux soldat avait servi pendant de longues années dans les emplois les plus honorables. Il s’était contenté de sa paye, il n’avait commis aucun acte de rapine, et au milieu du tumulte des camps, il avait vécu en bon chrétien. Toutefois sa vie n’avait pas été exempte des fautes ordinaires aux gens de sa profession. Ayant blanchi sous le casque, courbé sous le poids des années aussi bien que des armes, il tomba gravement malade.

Pressentant une mort prochaine, il appela auprès de son lit un neveu orphelin auquel il avait servi de père, et lui dit : « J’ai dépensé soixante ans au service de mon roi et je n’ai pas acquis un pouce de terrain ; je ne pourrai te léguer en testament que mes armes et mon cheval. Je te recommande, je te prie pour l’affection que tu me portes, de vendre cet animal, et d’en distribuer le prix à des prêtres afin qu’ils offrent pour moi le saint sacrifice, et aux pauvres afin qu’ils me secourent par leurs prières. »

Le neveu, ému de ce langage, promit d’accomplir ponctuellement et sans délai cette dernière volonté. Dès que son oncle eut expiré, il prit le cheval avec tous ses harnais et l’emmena chez lui. Il trouva la bête bien belle, s’y affectionna et voulut d’abord s’en servir pour quelques petits voyages. Comme elle était douce, vive, élégante, il ne voulut pas s’en priver de sitôt, soit qu’il ne se crût pas obligé d’exécuter tout de suite la volonté de son oncle, soit parce qu’il pensait satisfaire à sa dette en appliquant aux pauvres le prix des armes auxquelles il tenait moins, et qui étaient loin d’avoir la valeur du cheval.

Il tarda tant, qu’il finit par étouffer les remords qui le pressaient de remplir sa promesse ; ainsi sans égard pour son parent et bienfaiteur, il se conduisit comme s’il ne l’avait point connu, et comme s’il ne lui restait rien de lui.

Six mois s’étaient écoulés lorsqu’un matin, le défunt lui apparaît et lui adresse les plus amers reproches. « Ah ! Ingrat, lui dit-il, tu n’as eu aucun souci de faire pour mon âme ce que je te demandais avec justice, et que tu me promis à mes derniers moments. A cause de cette injuste omission, il m’a fallu endurer des supplices inexprimables dans le purgatoire. Maintenant Dieu a eu pitié de moi, il a brisé mes chaînes, et je m’envole au séjour des éternelles félicités.

Mais par un juste jugement, tu mourras bientôt, et ton âme ira dans le purgatoire pour souffrir à ma place autant de temps qu’il m’en restait à faire si Dieu n’avait usé envers moi d’une grande indulgence. Outre ce châtiment, il te faudra encore expier tes propres fautes. »

A ces mots, il disparut. Comme il l’avait prédit, ce jeune homme ne tarda pas à tomber dangereusement malade. Il appelle un prêtre, confesse ses péchés, raconte sa vision et les menaces qui lui ont été faites ; puis aussitôt il expire… pour commencer à souffrir dans le purgatoire les tourments dont son oncle avait été délivré par la miséricorde de Dieu.

Une telle ingratitude, une telle injustice envers des parents ou des bienfaiteurs, fait observer ici l’historien, déplaît tant au Seigneur que, souvent, il condamne les ingrats aux peines qui étaient réservées à leurs bienfaiteurs défunts.

(V. Thomas de Catimpré, Apum, liv. II, ch. 53, n. 25.)



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Message par Lumen Jeu 17 Mar 2022 - 10:30

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XVI MERVEILLE


Secourir les âmes du purgatoire, c’est se délivrer soi-même de beaucoup de maux.

Beatus qui intelligit super egenum et pauperena ! In die malâ liberabit cum Dominus : Bienheureux celui qui a l’intelligence des besoins du pauvre ; au jour mauvais Dieu le délivrera (Ps. Xl, 1.)

Ce verset de l’office des morts est appliqué non seulement par les docteurs, mais encore par l’Église elle-même, à ceux qui sont miséricordieux envers les défunts.

En effet ces pauvres âmes sont dans une complète indigence, et dignes de toute compassion, puisqu’elles ne peuvent rien pour elles-mêmes ; aussi réclament-elles nos suffrages avec une vive instance, nous promettant d’ailleurs de grands soulagements dans nos afflictions. Nous avons rapporté plusieurs traits de cette reconnaissance : en voici un nouveau.

Vers l’an 1649, Guillaume Freyssen, célèbre libraire de Cologne, ayant obtenu par l’intercession des défunts, deux grâces signalées, écrivit au Père Jacques Montfort, de la Compagnie de Jésus, grand promoteur de cette dévotion par son précieux livre : De misericordia fidelibus defunctis exhibenda, une lettre que nous citons textuellement :

« Je vous écris, mon révérend Père, pour vous faire par de la miraculeuse guérison de mon petit enfant et de mon épouse.

Un jour de fête, que j’étais tout occupé à lire votre livre De la charité envers les défunts, dont vous m’avez confié l’impression, on vint m’avertir que mon enfant de quatre ans était atteint d’une grave maladie qui mettait ses jours en danger. Les médecins en désespéraient, et déjà on pensait aux préparatifs de ses funérailles.

Je conçus l’espoir que je pourrais le sauver en faisant un vœu en faveur des âmes du purgatoire. De bon matin, je me rendis à l’église et je suppliai avec une grande ferveur la divine Miséricorde de m’exaucer, et je fis vœu de distribuer gratuitement cent exemplaires du livre De misericordia fidelibus defunctis exhibenda, à des religieux et à des prêtres, afin que cette lecture excitât en eux un saint zèle pour le soulagement des âmes du purgatoire.

Plein d’espérance, je rentrai à la maison et je trouvai l’état de mon fils déjà amélioré ; il demandait de la nourriture quoique depuis plusieurs jours il ne pût avaler même une goutte d’eau. Le lendemain il fut parfaitement guéri, il se leva, fit une promenade, et mangea comme s’il n’avait jamais souffert.

Convaincu que le Ciel m’avait exaucé, je pris les cent volumes que je portai au Pères du collège de la Compagnie, les priant d’en accepter quelques exemplaires et de distribuer le reste aux ordres religieux et aux ecclésiastiques, afin qu’ils apprissent la grâce que j’avais reçue, et qu’ils fussent encouragés à soulager les défunts.

Trois semaines ne s’étaient pas écoulées, qu’un autre accident, non moins grave, vint fondre sur moi. Ma femme, en rentrant à la maison, fut saisie d’un tremblement de tous ses membres, qui la jetait à terre et la faisait évanouir. Peu à peu les paroxysmes augmentèrent jusqu’à lui ôter l’appétit et même la parole. Tous les remèdes furent inutiles ; le mal fit des progrès si rapides que la malade fut bientôt aux portes de la tombe.

Le confesseur qui l’assistait, ayant perdu toute espérance, m’exhortait à me soumettre à la divine Volonté qui appelait mon épouse au paradis. Pour moi, après mon expérience de la protection des âmes du purgatoire, loin de me décourager, j’espérais une guérison. Je retournai à la même église, et, prosterné devant l’autel du Saint-Sacrement, je renouvelai mes supplications avec toute l’ardeur que me suggérait mon affection pour ma compagne. O Seigneur, disais-je, les grâces de votre miséricorde sont inépuisables ; au nom de votre infinie bonté, ne permettez pas que la mort de mon épouse arrache de mon cœur la consolation que vous y avez mise en me rendant mon fils. Je fils vœu de distribuer cette fois, deux cents exemplaires du même livre afin d’engager un plus grand nombre de personnes à secourir les défunts. Puis je suppliai ces âmes d’avoir pitié de moi, d’unir leurs prières aux miennes, en considération du désir que j’avais toujours eu, de les délivrer.

Ma prière finie, comme je revenais à la maison, je vois accourir au-devant de moi mes domestiques ; ils m’annoncent tout joyeux, que ma femme éprouve un soulagement notable, qu’elle ouvre les yeux et qu’elle parle. Je cours m’en assurer par moi-même. Je lui présente des aliments, elle les mange avec plaisir.

Peu de jours après, elle était si parfaitement guérie, qu’elle vint avec moi rendre grâces au divin Dispensateur de tant de bienfaits. Je ne différai point à remplir ma promesse ; je portai mes livres aux Pères du collège, aux Dominicains, aux autres religieux, et je les priai de les répandre, afin que les âmes souffrantes pussent recueillir de nombreux suffrages.

Que votre Révérence accorde une foi entière à ce récit. Dieu est témoin que je dis la vérité. Aidez-moi, mon Père, à remercier le Seigneur de ces deux miracles. »

Ce simple exposé fait naître assez de réflexions pour qu’il soit inutile d’ajouter une seule parole.

(V. Jacques Hautin, S. J. Pateus Defunct. I. c. 5, art, 6.)



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Message par Lumen Ven 18 Mar 2022 - 14:28


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XVII MERVEILLE


Les souffrances du purgatoire, si courtes qu’elles soient, paraissent très longues.

Heu mihi quia incolatus meus prolongatus est. Hélas ! Que mon exil est long. (Ps. Cxix, 5.)

Saint Augustin reprend sévèrement la témérité d’un chrétien qui disait que les peines passagères du purgatoire ne sont pas à redouter, et qu’il importait seulement d’échapper aux tourments éternels de l’enfer. « Peu m’importe, ajoutait-il, le temps que je passerai dans ce lieu, si à la fin j’entre dans le ciel. »

Le saint lui répondit : « Que personne ne parle ainsi : car le feu du purgatoire est plus affreux que tous les supplices que nous pourrions souffrir ou même imaginer en ce monde. »

L’exemple suivant démontrera clairement combien ces peines indicibles paraissent prolongées.

Deux religieux (l’historien ne dit pas de quel monastère) s’appliquaient avec ardeur à tous les exercices de la perfection. La ressemblance de leurs vertus les avait si étroitement unis qu’on pouvait dire : Ils ont deux corps et une seule âme. Ils avaient fait entre eux une sainte ligue pour travailler à la gloire de Dieu ; ils étaient convenus de se trouver les premiers au chœur pour la psalmodie, de s’appliquer au salut du prochain et de maintenir la stricte observance de leurs règles monastiques.

Mais au milieu d’une si belle vie, l’un deux tomba tout-à-coup dans une grave maladie qui mit ses jours en danger. Un ange du Seigneur lui apparut et lui annonça qu’il allait mourir, et qu’il expierait ses imperfections dans le purgatoire jusqu’à ce qu’on eût dit pour lui la messe de mort, après laquelle il s’envolerait glorieux à la céleste patrie.

Cette heureuse nouvelle le remplit de joie. Aussitôt appelant près de son lit le compagnon de ses vertus, il lui fait part de sa vision, de sa mort prochaine et de la courte expiation qui lui était réservée au purgatoire. Mais en même temps, il le conjura au nom de cette ardente charité qui les avait unis si longtemps, d’offrir le plus tôt possible le divin sacrifice d’où dépendaient sa délivrance et sa félicité.

Le bon religieux le promit, et fut fidèle à sa parole, car le lendemain matin la mort étant survenue, à peine eut-il fermé les yeux de son cher défunt qu’il courut à la sacristie revêtir les ornements sacrés. Il célébra la messe avec une ferveur extraordinaire, demandant au Seigneur par cet holocauste non sanglant, la délivrance de cette sainte âme.

La messe venait d’être terminée ; à peine le saint religieux commençait-il son action de grâces qu’il vit apparaître son ami avec un visage joyeux ; cependant on y entrevoyait un reste de chagrin : « Mon frère, dit le défunt, où est donc votre fidélité ? Vous mériteriez que Dieu n’eût pas plus compassion de vous, que vous n’en avez eu de moi. - Et pourquoi ? Demanda l’autre. - Parce que, répondit le défunt, vous n’avez pas accompli votre promesse d’offrir le saint sacrifice aussitôt après ma mort ; vous m’avez laissé souffrir plus d’une année sans que ni vous ni aucun des frères, dit pour moi une seule messe qui aurait éteint ce feu vengeur. N’est-ce pas là un oubli cruel ? - Quoi ! Répliqua le religieux stupéfait, j’ai tenu si exactement ma promesse que je quitte à l’instant les habits sacerdotaux.

Comment pouvez-vous dire que j’ai différé plus d’une année lorsqu’il n’y a pas encore un jour que vous avez quitté la terre, et que les funérailles ne sont pas encore faites ? Voulez-vous vous en convaincre ? Venez avec moi, votre cadavre n’est pas encore fermé dans le cercueil. »

Alors l’âme fit entendre un douloureux soupir. « Hélas ! Dit-elle, qu’elles sont terribles ces souffrances qui font prendre quelques heures pour plusieurs années. Louée soit à jamais la divine Miséricorde qui met un terme à mes souffrances ; merci pour votre charité, merci pour vos prières. Je m’envole au ciel où je supplierai le Dieu de bonté de vous rendre ce que vous avez fait pour moi, afin que nous soyons un jour réunis dans la gloire éternelle, comme nous l’avons été sur la terre dans l’exercice des vertus. »

L’historien conclut en citant ces paroles de Saint Augustin : « La douleur qu’on éprouve dans les flammes du purgatoire, même dans l’instant fugitif que l’oeil met à s’ouvrir et à se fermer, cette douleur est mille fois plus cruelle que celle qu’éprouva saint Laurent sur son gril enflammé. »

(V. Jes. Harolius, De animabus, sera. 100.)



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Message par Lumen Sam 19 Mar 2022 - 12:13

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XVIII MERVEILLE


Les peines du purgatoire conformes aux fautes commises

Per quae quis peccat, per haec et torquetur. L’homme est tourmenté par où il a péché. (Sap. Xi, 17.)

Dans les révélations de Sainte Brigitte, on lit d’admirables apparitions concernant le purgatoire, révélations qui sont d’autant plus dignes de foi qu’elles ont été discutées et approuvées par les plus sages docteurs ; en sorte qu’on a écrit avec raison, autour de l’image de la sainte, ces belles paroles que l’Ecriture Sacrée applique à la jeune veuve Judit : « Tout ce que vous avez dit, est vrai, et il n’y a rien à reprendre dans vos paroles. » Parmi ces nombreuses visions, j’en choisis seulement deux des plus instructives.

Sainte Brigitte assista au jugement et à la condamnation d’un soldat qui venait de mourir. L’âme fut présentée au Juge éternel ; elle avait, à sa droite son ange gardien pour avocat, et à sa gauche le démon pour accusateur. Celui-ci se mit à l’accuser spécialement de trois crimes : le premier, d’avoir péché par les yeux en les arrêtant sur des objets défendus qui souillaient son imagination et remplissaient son cœur de désirs coupables ; le second, d’avoir péché par la langue en prononçant des paroles obscènes, des blasphèmes et des malédictions ; le troisième, d’avoir péché en actions par des larcins et par toutes sortes de désordre.

L’ange prit sa défense et énuméra les bonnes œuvres qu’il avait faites : ses prières ferventes, ses abondantes aumônes, les jeûnes, les pénitences accomplies même au milieu du tumulte des camps. Il ajouta spécialement qu’au moment de la mort il avait recouru avec une grande affection à la Mère des miséricordes, à la Reine du ciel, et qu’il en avait obtenu un vrai repentir. Après cette accusation et cette défense, le souverain Juge prononça que cette âme était exempte des peines éternelles, mais qu’il la condamnait à de longs tourments dans le purgatoire.

« Cette âme, dit-il, doit être entièrement purifiée et elle subira un châtiment en rapport avec ses péchés. La peine des yeux sera de voir d’horribles objets ; celle de la langue, d’être percée de pointes très aiguës et desséchée par une soif intolérable ; celle du toucher sera d’être plongé dans des flammes ardentes. »

A ce moment, la Mère de Dieu, l’avocate des pécheurs, parut debout devant son divin Fils pour lui demander en grâce un adoucissement à tant de supplices. « Ce soldat, dit cette Vierge miséricordieuse, a jeûné les veilles de mes fêtes, récité souvent mon office, et recouru à ma protection par de ferventes prières. Le Sauveur se rendit à la demande de sa Mère ; il diminua les peines, et dit que pour satisfaire entièrement à sa justice, il faudrait que les vivants offrissent pour cette âme des prières, des aumônes et des pénitences.

Passons à la seconde vision. Un jour, Sainte Brigitte était dans une haute contemplation, lorsque tout-à-coup elle fut mise hors d’elle-même à la vue des peines de l’autre vie. Parmi un grand nombre de personnes elle distingua une jeune fille de très noble origine qui gémissait dans d’affreux tourments ; elle se plaignait douloureusement de sa mère dont l’aveugle tendresse, pire que la haine, lui avait laissé une trop grande liberté, favorisant son envie de plaire, l’encourageant à dépenser pour de vaines parures, et avait ainsi excité son orgueil et sa vanité.

En outre, elle l’avait conduite aux spectacles, aux festins, aux réunions mondaines et licencieuses. En un mot, au lieu de mettre un frein aux folles passions de la jeunesse, cette mère coupable avait au contraire, entraîné sa fille dans la voie des désordres qui mènent à la perdition.

« Il est vrai, ajoutait la malheureuse enfant, que ma mère me conseillait de temps en temps quelques bonnes œuvres et certaines dévotions ; mais comme d’autre part, elle consentait à mes dérèglements, ces actes de vertu se mêlaient aux habitudes du vice ; c’étaient comme des aliments, sains d’eux-mêmes, mais auxquels on aurait mêlé du poison. Néanmoins, je dois rendre grâce à l’infinie miséricorde du Rédempteur qui n’a pas permis la damnation que méritaient mes crimes.

Avant de mourir, pénétrée d’un vif regret de ma coupable vie, je me suis confessée ; et quoique le motif de ma contrition fut la crainte de la mort, cependant au moment où j’entrais en agonie, je me ressouvins de la douloureuse passion du Sauveur, et cette pensée me fit faire un acte de contrition parfaite.

Je m’écriais donc plus de cœur que de bouche : O mon Seigneur Jésus, je crois et je confesse que vous êtes mon Dieu. De grâce ! Fils de la Vierge Marie, par les mérites de votre douloureuse passion, ayez pitié de moi ! J’ai un vit repentir de mes offenses, et je les réparerai si vous me donnez la vie. En disant ces mots, j’expirai. Dieu m’a fait grâce des peines éternelles, mais je souffre dans le purgatoire les plus affreux tourments. »

Après ces paroles que Dieu fit entendre distinctement à la sainte pour servir d’instruction à tous, l’âme continua d’expliquer ce qu’elle endurait et fit connaître comment les peines correspondent aux fautes commises : « Maintenant, disait-elle, cette tête qui se plaisait aux vains ornements, qui ne pensait qu’à de folles dépenses, est dévorée de flammes à l’intérieur et à l’extérieur, et ces flammes sont si cuisantes, qu’il me semble que toutes les flèches enflammées du ciel viennent fondre sur moi.

Ces bras et ces épaules que j’aimais tant à découvrir, sont étreints dans des chaînes de fer rougies au feu. Ces pieds ornés pour la danse, sont entourés de vipères qui les blessent et les dévorent. Tous ces membres chargés d’ornements précieux se trouvent maintenant plongés dans des tortures que leur font éprouver tout à tour les ardeurs d’un feu dévorant et le froid insupportable de la glace. »

L’infortunée espérait avec raison que le récit de ces tourments exciterait la compassion de Brigitte et obtiendrait ses suffrages.

La sainte raconta cette vision à une cousine de la défunte, esclave, elle aussi, du luxe, de la vanité et de la faiblesse de son cœur. Ce récit lui fit une telle impression que, déposant aussitôt tous ses vains ornements, elle renonça à tous les plaisirs du siècle pour commencer une vie chrétienne. Plus tard, elle dit adieu au monde, se réfugia dans un cloître austère, et ses jours s’écoulèrent tout entiers dans l’exercice du jeûne, des mortifications et de la prière, afin d’éviter pour elle-même les flammes du purgatoire, et d’obtenir aussi par ses suffrages, le bonheur céleste à l’âme de son infortunée parente.

(V. Révélations de sainte Brigitte, liv. Vi, ch. 38 et 52.)



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Message par Lumen Dim 20 Mar 2022 - 12:46

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XIX MERVEILLE


Le Ciel bénit ceux qui prient pour les âmes du purgatoire

Benedicti vos à Domino, qui fecistis misericordiam : Bénis soyez-vous du Seigneur, vous qui avez exercé la miséricorde. (II Reg., II, 5.)

Avant de quitter Sainte Brigitte, je vais rapporter une autre de ses admirables visions, qui montre clairement combien sont bénis du ciel ceux qui prient pour les morts.

Les bénédictions que le saint roi David demandait pour les habitants de Jabès : « Soyez bénis du Seigneur, vous qui avez usé de miséricorde envers votre maître Saül et qui lui avez donné la sépulture, » les anges et les âmes souffrantes les demandent encore avec plus d’instance pour les bienfaiteurs des défunts.

Sainte Brigitte vit donc une autre fois ces sombres prisons où les âmes se purifient comme l’or dans le creuset ; elle y entendit la voix sonore d’un ange qui disait parmi ses prières : « Béni soit celui qui, vivant sur la terre, secourt les âmes souffrantes par ses oraisons et ses bonnes œuvres, puisque l’infaillible justice de Dieu exige que les âmes soient purifiées, par les tourments du purgatoire ou délivrées par les suffrages de leurs amis. »

Ensuite la sainte entendit plusieurs voix attendrissantes qui s’écriaient : « O Jésus très juste Juge, au nom de votre infinie miséricorde, n’ayez pas égard à nos innombrables fautes, mais aux mérites de votre très précieuse passion. Inspirez la vraie charité au coeur des ecclésiastiques, des religieux et des prélats, afin que par leurs prières, leurs sacrifices, leurs aumônes et leurs indulgences, ils apportent un soulagement à nos peines. Oh ! Alors, nous pourrons espérer que Dieu adoucira, abrégera nos tourments et nous appellera plus tôt à lui pour contempler sa beauté infinie. »

Enfin du fond de cet abîme de souffrances, d’autres supplications se firent entendre : « Que Dieu récompense ceux qui envoient du secours à des infortunés qui souffrent et qui ne peuvent rien eux-mêmes pour leur délivrance. »

Puis une splendide clarté, suivie cependant d’un nuage, s’éleva de cette obscure prison pour faire comprendre que c’était l’aube d’un beau jour dont la lumière ne serait pas néanmoins aperçue par toutes les âmes, et on entendait un choeur de voix qui chantait : « O Dieu des miséricordes ! Que votre puissance infinie récompense au centuple ceux qui, par leurs bonnes œuvres, nous élèvent de ces ténèbres à la céleste lumière. »

Voilà la récompense de ceux qui aiment les âmes du purgatoire, voilà les avocats qu’ils s’attachent par les prières. Ces âmes bien-aimées de Dieu, envoyées par eux dans la félicité éternelle, n’oublient jamais ce qu’on a fait pour leur délivrance, et obtiennent toujours les grâces les plus abondantes.

Plaise à Dieu que ces visions dont la lecture a déjà produit tant de sentiments de piété et de ferveur, fassent naître dans l’âme de chacun de mes lecteurs, le plus vif désir d’assurer son salut en travaillant au soulagement des âmes du purgatoire.

(V. Révélations de Sainte Brigitte, liv. IV, ch. 7 ; Théophile Raynaud, Heter. Spirit., 2ème partie ; sect. 1, 7ème point.)



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Message par Lumen Lun 21 Mar 2022 - 13:59

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XX MERVEILLE


Ingratitude des héritiers envers leurs bienfaiteurs

Ingrati fucrunt ei qui proeparavit eis vitam : Ils se sont montrés ingrats envers celui de qui ils tiennent la vie. (Esdr.)

Si Dieu doit juger sans miséricorde celui qui n’a pas eu de miséricorde envers les autres, quelle ne sera pas sa rigueur contre ces héritiers cupides qui portent un tort si grave à l’âme de leurs bienfaiteurs, en refusant d’acquitter leurs legs pieux ?

Un canon du Ivme concile de Carthage, les appelle les meurtriers des malheureux. Le trait que nous allons citer montrera que leur ingratitude, leur impiété, leur injustice sont châtiées, et que ces héritages ne donnent à leurs possesseurs que fatigues et déboires.

A Milan, une propriété peu éloignée de la ville avait été ravagée par la grêle, pendant que les campagnes voisines étaient demeurées intactes et florissantes. On ne pouvait trop s’expliquer la cause d’un fait si extraordinaire, lorsque l’apparition d’une âme du purgatoire fit connaître que c’était un châtiment de la Justice divine sur des enfants ingrats qui n’avaient pas exécuté les legs pieux de leur père.

On raconte aussi que bien souvent les âmes des défunts ont fait entendre dans les maisons des bruits effrayants, qu’elles ont bouleversé tout ce qui s’y trouvait, et cela parce que les héritiers ne remplissaient pas les dispositions suprêmes de ces âmes.

A Ferrare, un des plus beaux palais de la ville était resté inhabitable par suite du fracas horrible qu’on y entendait chaque nuit. Le propriétaire se désolait de ne pouvoir faire son séjour dans cette belle habitation et de n’en tirer aucun profit. Un étudiant en droit, fatigué de ces plaintes, et persuadé que ce bruit n’a été inventé que pour faire peur aux pusillanimes, s’offre hardiment à rester seul dans cette maison, pourvu qu’on lui cède gratuitement une chambre pendant dix ans. Le propriétaire accepte avec plaisir cette proposition ; l’étudiant fait porter le jour même au palais, ses livres et ses meubles, et s’y installe résolument.

La nuit vient, le courageux jeune homme se met à l’étude, feuillette ses livres et travaille à une thèse importante qu’il devait soutenir le lendemain. Une pensée de foi l’avait porté à s’éclairer d’un cierge bénit dans le cas où le démon chercherait à lui nuire.

Il est minuit ; voici qu’un grand bruit se fait entendre dans tous les appartements ; on eût dit un mouvement de chaînes traînées sur les parquets. L’étudiant ne perd pas courage, il écoute avec impassibilité le bruit qui s’avance de plus en plus ; il lève fièrement la tête, fixe ses yeux sur la porte. Elle s’ouvre : qu’aperçoit-il ?….. un spectre hideux, les pieds et les mains entourés de longues chaînes.

Le fantôme s’approche, prend un siège, s’assied à côté de lui et le fixe avec des yeux hagards. L’intrépide étudiant continue d’écrire et de consulter ses livres. - « Que cherches-tu donc avec tant de soin ? Demanda enfin le spectre. - Je cherche une loi qui m’est indispensable pour établir une thèse. - C’est bien, répondit-il, mais si tu veux trouver de solides raisons, prends et lis le docteur Barthole, le voilà. »Et il met le doigt sur le livre.

L’étudiant poursuivait son travail, lorsqu’à la lueur du jour, cet étrange visiteur se leva et sortit en faisant résonner ses chaînes. Le jeune homme se lève à son tour, prend le cierge bénit et le suit pas à pas jusqu’à un lieu où la terre s’ouvrit et reçut le spectre ; il laisse le cierge dans cet endroit afin de pouvoir y faire des recherches dans la matinée.

L’étudiant raconta à ses amis ce qui venait de lui arriver, et se rendit avec eux dans l’endroit marqué ; on creuse la terre et on trouve un cadavre sur lequel était des signes de chrétien. On se hâta de le déposer dans un cercueil, et après les cérémonies et les prières de l’Église, on l’inhuma en terre sainte, et plusieurs messes furent célébrées pour l’âme du défunt.

Depuis ce moment, aucun bruit n’a été entendu dans ce palais. Tout le monde fut persuadé que c’était l’âme de l’ancien propriétaire qui, par une permission de Dieu, était venue demander des prières, et que, délivrée des flammes du purgatoire, elle était montée au séjour du repos éternel.

(V. Jacques Hautin. Patroc. Defunct., I. II, art. 5 ; Nicolas Lagus, Mirac, SS. Sacram., tr. VII, dist. 4, ch. 27.)



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Message par Lumen Mar 22 Mar 2022 - 10:07

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XXI MERVEILLE


Actions de grâces des âmes du purgatoire envers leurs libérateurs

Salvdsti nos de affligentibus nos, et odientes nos confudisti : Vous nous avez délivrés de nos persécuteurs, et vous avez confondu ceux qui nous haïssaient. (Ps. XLIII, 8.)

Les âmes du purgatoire ont emprunté au psalmiste ces paroles d’actions de grâces pour remercier le glorieux confesseur du Christ, saint Nicolas de Tolentin de leur avoir ouvert le Ciel.

Une des plus grandes vertus de cet illustre serviteur de Dieu était sa charité pour l’Église souffrante : pour elle, il jeûnait souvent au pain et à l’eau, prenait de sanglantes disciplines, et se ceignait étroitement les reins d’une chaîne de fer.

Lorsque l’obéissance l’eut forcé à recevoir les saints ordres, il offrait fréquemment la Victime sainte pour le soulagement des pauvres âmes. Aussi, lui apparurent-elles souvent pour le supplier de leur continuer ses saintes aumônes.

Il habitait l’ermitage de Vallimanésé, près de Pise, tout appliqué à ses exercices spirituels, lorsque dans la nuit d’un samedi, s’étant retiré pour prendre un peu de repos, il vit en songe une personne triste, qui, d’une voix attendrissante, le supplia d’offrir le saint sacrifice dans la matinée suivante, pour elle et pour d’autres âmes qui souffraient d’horribles tourments dans le purgatoire.

Nicolas croyait reconnaître cette voix, mais les traits du visage ne lui rappelaient aucun souvenir. « Qui êtes-vous ? Dit-il. - Je suis, répondit cette âme, votre ami, votre frère Pellégrino d’Osima, j’ai échappé, grâce à la miséricorde divine, aux peines éternelles dues à mes fautes, mais je suis au purgatoire, plongé dans des flammes ardentes.

Je viens, au nom de beaucoup d’âmes qui souffrent comme moi, vous supplier de dire demain pour nous une messe de Requiem ; nous en espérons notre délivrance, ou du moins le plus grand soulagement. »

Le saint lui répondit avec une tendre charité : « Que le Sauveur daigne vous secourir toutes par les mérites de son sang, au prix duquel il vous a rachetées ; mais je ne puis dire demain la messe de Requiem : c’est moi qui dois chanter au choeur la messe conventuelle, puis le dimanche, il ne nous est pas permis de dire une messe de mort. »

A ces paroles, l’âme pousse un profond soupir et dit en gémissant : « De grâce ! Venez avec moi, je vous en conjure pour l’amour de Dieu ; venez contempler nos supplices, et j’espère que vous ne nous abandonnerez pas : vous êtes trop bon pour ne pas vous rendre à nos justes prières. »

A l’instant, il lui sembla qu’il était transporté dans une immense plaine du côté de Pise, là il aperçut une grande multitude d’âmes de tout âge, de toute condition, livrées à des tortures diverses et effroyables. Du geste, de la voix, elles demandaient le saint sacrifice. « Voilà, lui dit le frère Pellégrino, le malheureux état des âmes qui m’ont député pour implorer votre pitié. Nous avons la confiance que vos sacrifices agiront si puissamment sur le cœur de Dieu, qu’il nous accordera notre délivrance. »

Le serviteur de Dieu, à la vue d’un spectacle si déchirant, se sentit ému jusqu’au fond des entrailles. Se jetant aussitôt à genoux, il pria avec une grande ferveur pour tant d’infortunées. Il eût voulu répandre un océan de larmes pour éteindre ce feu expiatoire. A l’aube du jour, il courut chez le prieur lui raconter en détail toute la vision et lui exposer la demande que le frère Pellégrino lui avait faite d’une messe de Requiem, ce jour-là même.

Le prieur, vivement impressionné, permit à Nicolas de dire cette messe, non seulement ce dimanche, mais encore toute la semaine, et il chargea un autre Père de chanter la messe conventuelle.

Heureux de cette permission, Nicolas se rendit aussitôt à la sacristie, célébra le saint sacrifice avec une extraordinaire ferveur. De plus, il passa les jours, et même les nuits, à toutes sortes de bonnes œuvres avec la même intention ; macérations, jeûnes, disciplines, oraisons prolongées, il mit tout en œuvre pour délivrer cette âme.

Son historien assure que le démon le troubla dans ses exercices, mais ce fut en vain. Il persévéra toute la semaine. Alors, il revit le frère Pellégrino mais quel changement ! Plus de flammes, plus de douleur, plus de tristesse ; son vêtement plus blanc que la neige, et la splendeur céleste dont il était couronné, annonçaient qu’il avait quitté l’exil.

Une troupe d’âmes bienheureuses se joignirent à lui pour rendre grâces à leur libérateur. Saint Nicolas les vit ensuite passer devant lui et monter au ciel en chantant ces paroles du psalmiste : « Vous nous avez délivrés de nos persécuteurs, et vous avez confondu ceux qui nous haïssent. »

(V. Surius, Vita S. Nicol. Tol., 10 sept. ; Jourdain de Saxe, vies des fr. erm. De S.-Augustin.)



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Message par Lumen Mer 23 Mar 2022 - 10:46

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XXII MERVEILLE


Travaillons nous-mêmes à éviter le purgatoire

Quodrumque facere potest manus tua, instanter operare, quia rec opus nec ratio crunt apud inferos : Tout ce que vous pouvez faire, hâtez-vous de l’accomplir : car ni le travail ni la volonté ne nous suivront après la mort. (Eccles, IX, 10.)

C’est avec une grande sagesse que Thomas à Kempis nous avertit de ne pas trop compter sur les prières de nos parents et de nos amis après notre mort, mais de prendre nous-mêmes le plus grand soin de notre salut. « Ne vous fiez pas à vos amis et à vos proches, dit-il dans l’imitation, car ils vous oublieront plus vite que vous ne pensez. Si vous ne vous occupez pas de vous-mêmes actuellement, qui s’occupera de vous quand vous ne serez plus ? »

Est-il un souvenir plus ineffaçable que celui d’un père dans le cœur d’une fille ? Et pourtant, il s’est trouvé des filles, mêmes vertueuses, qui ont délaissé leurs parents défunts.

Archangèle Panigarola, prieure du monastère de Sainte-Marthe à Milan, avait un zèle extraordinaire pour le soulagement des âmes du purgatoire ; elle priait et faisait beaucoup prier en leur faveur. Cependant elle ne songeait que rarement à l’âme de son père, bien qu’elle l’eût tendrement aimé pendant sa vie. Parfois il lui venait l’idée de prier pour lui ; mais hélas ! Cette bonne inspiration s’évanouissait aussitôt. Il fallut un événement merveilleux pour contraindre cette fille oublieuse à remplir un devoir aussi sacré.

C’était la fête des morts, Archangèle, retirée dans sa cellule, se livrait avec ardeur à des exercices de prière et de pénitence en faveur des pauvres âmes. Tout-à-coup, elle eut comme un ravissement pendant lequel son ange gardien la conduisit dans le purgatoire. Là, parmi plusieurs âmes, elle reconnut celle de son père ; il était plongé dans un étang glacé. A peine eut-il reconnu lui-même sa fille, qu’il s’écria d’un ton plaintif : « O Archangèle, comment as-tu pu oublier si longtemps ton malheureux père dans les horribles tourments qu’il souffre en ce lieu ? Tu as une grande charité envers les étrangers ; j’en ai vu un grand nombre monter au ciel par tes suffrages, et pour moi qui suis ton père, moi qui t’ai élevée, aimée avec une si vive tendresse, tu n’as pas le moindre sentiment de compassion !

Vois les insupportables douleurs que j’endure dans ce lac de glace en punition de ma coupable tiédeur au service de Dieu et de mon indifférence pour le salut de mon âme.

Ah ! Sois donc émue une fois de pitié pour ton père, et obtiens-moi, par la ferveur de tes supplications, de sortir de ce lieu de souffrances et de m’envoler au Ciel. »

Archangèle émue au plus profond de l’âme, et étouffée par ses sanglots, ne put répondre que ces paroles : « Je ferai, ô père bien-aimé, tout ce que vous me demandez, je le ferai tout de suite. Plaise au Seigneur que mes prières vous délivrent de vos souffrances. »

L’ange l’enleva alors à ce douloureux spectacle et la conduisit dans un autre lieu. Archangèle lui demanda comment il se faisait que, ayant bien des fois formé la résolution de prier pour son père, elle l’avait toujours oublié. « Je me rappelle même, dit-elle, qu’un matin, comme je commençais à intercéder pour lui, je fus ravie en esprit, et il me sembla que je lui offrais un pain très blanc, mais qu’il le refusait d’un air dédaigneux.

Ce qui me fit craindre qu’il ne fût damné, et je ne pensai plus à prier pour lui tandis que je m’appliquais à délivrer tant d’autres âmes qui me sont étrangères. « L’ange lui répondit : « Votre oubli est une permission de Dieu pour punir votre père de sa négligence pour les choses du salut. Ses mœurs étaient bonnes, il est vrai, mais il n’avait aucun zèle pour les œuvres pieuses que Dieu lui inspirait, et s’il en accomplissait quelques-unes, elles étaient toutes imparfaites.

C’est un décret du Ciel, qu’on se conduise pour l’ordinaire envers ces âmes lâches et insouciantes comme elles se sont conduites elles-mêmes envers Dieu. Voilà la peine : oubli pour oubli. Vous comprenez maintenant le sens de ce refus dédaigneux de votre père. Mais à cette heure, suppliez la divine Miséricorde de le tirer de ce lieu de tourments et de lui ouvrir les portes du repos éternel. »

Après ces paroles, Archangèle revint à elle-même ; mais elle avait le cœur brisé de chagrin. Dans son affliction, il lui semblait entendre résonner à ses oreilles les gémissements de son père, et elle versait un déluge de larmes. Que de prières, que de jeûnes, de pénitences, elle fit pour l’âme de son père !

Elle avait l’habitude de demander la délivrance des défunts au nom du précieux sang du Sauveur et de l’amour infini qu’il nous a témoigné sur la croix. Désormais, aux mérites du Rédempteur, elle joignit ceux de la Vierge Marie, et suppliait surtout au nom des douleurs que cette divine Mère ressentit aux pieds de son fils expirant.

Enfin lorsque la justice de Dieu fut satisfaites, l’âme de son père lui apparut, lumineuse, rayonnante de joie. Il remercia sa fille dans les termes les plus affectueux et prit son essor vers l’éternelle béatitude.

Archangèle ressentit dans son cœur autant de consolation qu’elle avait éprouvé de douleur et de regrets.

(V. Vie de la sœur Archangèle Panigarola, par le R. P. Octave Invitiati, de la Compagnie de Jésus, 1ère partie, ch. 11.)



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Message par Lumen Mer 23 Mar 2022 - 10:46

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire 773a53b11c501b5c83b0e0f9116f3ce6


XXII MERVEILLE


Travaillons nous-mêmes à éviter le purgatoire

Quodrumque facere potest manus tua, instanter operare, quia rec opus nec ratio crunt apud inferos : Tout ce que vous pouvez faire, hâtez-vous de l’accomplir : car ni le travail ni la volonté ne nous suivront après la mort. (Eccles, IX, 10.)

C’est avec une grande sagesse que Thomas à Kempis nous avertit de ne pas trop compter sur les prières de nos parents et de nos amis après notre mort, mais de prendre nous-mêmes le plus grand soin de notre salut. « Ne vous fiez pas à vos amis et à vos proches, dit-il dans l’imitation, car ils vous oublieront plus vite que vous ne pensez. Si vous ne vous occupez pas de vous-mêmes actuellement, qui s’occupera de vous quand vous ne serez plus ? »

Est-il un souvenir plus ineffaçable que celui d’un père dans le cœur d’une fille ? Et pourtant, il s’est trouvé des filles, mêmes vertueuses, qui ont délaissé leurs parents défunts.

Archangèle Panigarola, prieure du monastère de Sainte-Marthe à Milan, avait un zèle extraordinaire pour le soulagement des âmes du purgatoire ; elle priait et faisait beaucoup prier en leur faveur. Cependant elle ne songeait que rarement à l’âme de son père, bien qu’elle l’eût tendrement aimé pendant sa vie. Parfois il lui venait l’idée de prier pour lui ; mais hélas ! Cette bonne inspiration s’évanouissait aussitôt. Il fallut un événement merveilleux pour contraindre cette fille oublieuse à remplir un devoir aussi sacré.

C’était la fête des morts, Archangèle, retirée dans sa cellule, se livrait avec ardeur à des exercices de prière et de pénitence en faveur des pauvres âmes. Tout-à-coup, elle eut comme un ravissement pendant lequel son ange gardien la conduisit dans le purgatoire. Là, parmi plusieurs âmes, elle reconnut celle de son père ; il était plongé dans un étang glacé. A peine eut-il reconnu lui-même sa fille, qu’il s’écria d’un ton plaintif : « O Archangèle, comment as-tu pu oublier si longtemps ton malheureux père dans les horribles tourments qu’il souffre en ce lieu ? Tu as une grande charité envers les étrangers ; j’en ai vu un grand nombre monter au ciel par tes suffrages, et pour moi qui suis ton père, moi qui t’ai élevée, aimée avec une si vive tendresse, tu n’as pas le moindre sentiment de compassion !

Vois les insupportables douleurs que j’endure dans ce lac de glace en punition de ma coupable tiédeur au service de Dieu et de mon indifférence pour le salut de mon âme.

Ah ! Sois donc émue une fois de pitié pour ton père, et obtiens-moi, par la ferveur de tes supplications, de sortir de ce lieu de souffrances et de m’envoler au Ciel. »

Archangèle émue au plus profond de l’âme, et étouffée par ses sanglots, ne put répondre que ces paroles : « Je ferai, ô père bien-aimé, tout ce que vous me demandez, je le ferai tout de suite. Plaise au Seigneur que mes prières vous délivrent de vos souffrances. »

L’ange l’enleva alors à ce douloureux spectacle et la conduisit dans un autre lieu. Archangèle lui demanda comment il se faisait que, ayant bien des fois formé la résolution de prier pour son père, elle l’avait toujours oublié. « Je me rappelle même, dit-elle, qu’un matin, comme je commençais à intercéder pour lui, je fus ravie en esprit, et il me sembla que je lui offrais un pain très blanc, mais qu’il le refusait d’un air dédaigneux.

Ce qui me fit craindre qu’il ne fût damné, et je ne pensai plus à prier pour lui tandis que je m’appliquais à délivrer tant d’autres âmes qui me sont étrangères. « L’ange lui répondit : « Votre oubli est une permission de Dieu pour punir votre père de sa négligence pour les choses du salut. Ses mœurs étaient bonnes, il est vrai, mais il n’avait aucun zèle pour les œuvres pieuses que Dieu lui inspirait, et s’il en accomplissait quelques-unes, elles étaient toutes imparfaites.

C’est un décret du Ciel, qu’on se conduise pour l’ordinaire envers ces âmes lâches et insouciantes comme elles se sont conduites elles-mêmes envers Dieu. Voilà la peine : oubli pour oubli. Vous comprenez maintenant le sens de ce refus dédaigneux de votre père. Mais à cette heure, suppliez la divine Miséricorde de le tirer de ce lieu de tourments et de lui ouvrir les portes du repos éternel. »

Après ces paroles, Archangèle revint à elle-même ; mais elle avait le cœur brisé de chagrin. Dans son affliction, il lui semblait entendre résonner à ses oreilles les gémissements de son père, et elle versait un déluge de larmes. Que de prières, que de jeûnes, de pénitences, elle fit pour l’âme de son père !

Elle avait l’habitude de demander la délivrance des défunts au nom du précieux sang du Sauveur et de l’amour infini qu’il nous a témoigné sur la croix. Désormais, aux mérites du Rédempteur, elle joignit ceux de la Vierge Marie, et suppliait surtout au nom des douleurs que cette divine Mère ressentit aux pieds de son fils expirant.

Enfin lorsque la justice de Dieu fut satisfaites, l’âme de son père lui apparut, lumineuse, rayonnante de joie. Il remercia sa fille dans les termes les plus affectueux et prit son essor vers l’éternelle béatitude.

Archangèle ressentit dans son cœur autant de consolation qu’elle avait éprouvé de douleur et de regrets.

(V. Vie de la sœur Archangèle Panigarola, par le R. P. Octave Invitiati, de la Compagnie de Jésus, 1ère partie, ch. 11.)



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Message par Lumen Jeu 24 Mar 2022 - 9:21

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire F7e40f44a4aaac918b420ec201f7a3ee--saint-anne-the-soul


XXIII MERVEILLE


Divers traits de charité

Exultabit anima mea in Deo meo, quia induit me vestimentis salutis : Mon âme se réjouira dans le Seigneur, parce qu’il m’a revêtu du manteau du salut. (Is. IXI, 10.)

Entre le P. Jules Mancinelli, de la Compagnie de Jésus, et les âmes du purgatoire, il existait une si étroite union, qu’on ne saurait décider si les visites que faisaient les âmes à ce religieux, surpassaient en nombre les suffrages qu’il offrait pour leur délivrance.

Rien de plus touchant que son aventure avec l’archevêque de Capoue, César Costa, son oncle maternel. Ce prélat, ayant aperçu son neveu exercer une fonction ecclésiastique avec un habit tout usé, et peu propre à le défendre du froid, lui donna de l’argent pour en acheter un autre plus convenable et plus chaud. Le Père acheta un bon manteau et s’en servit pour faire ses visites accoutumées aux pauvres malades de la ville.

Après la mort de l’archevêque, un jour, comme le P. Jules, enveloppé de son manteau neuf, était déjà près de la porte pour sortir, il vit s’avancer le défunt tout environné de flammes, et qui lui dit d’une voix suppliante : « Prêtez-moi votre manteau pour quelques instants ! - Le voilà, lui dit aussitôt Mancinelli. » Le prélat s’en enveloppa entièrement, et parut éprouver un rafraîchissement délicieux.

Aussi ne se pressait-il pas de remettre le manteau. Le Père après avoir attendu patiemment, fut obligé de lui dire : « Des affaires qui concernent la gloire de Dieu m’appellent en toute hâte ; je vous prie donc de me rendre ce vêtement ; en échange, je ferai tout ce qui dépendra de moi pour vous délivrer. »

Cet exemple nous prouve combien la charité est précieuse devant Dieu, puisqu’un manteau donné pour son amour, suffit pour détruire l’activité du feu vengeur.

Une autre fois, c’est le baron de Montfort qui lui apparaît quelque temps après sa mort. Cette âme se recommanda au Père avec une confiance toute intime, comme un ami à son ami ; elle lui adressa les paroles les plus aimables, les plus affectueuses, et lui fit même des caresses pour obtenir une seule messe qui, disait-elle, suffisait pour lui ouvrir les cieux.

Le lendemain matin, le religieux s’empressa d’offrir le saint sacrifice, et l’âme ne revint plus : elle était dans l’éternel repos.

Le P. Jules avait eu pour maître Antoine Ugoline qui fut depuis un prélat distingué de la cour de Grégoire XIII. Après sa mort, il apparut à son ancien disciple, au milieu d’un globe de feu, avec un visage triste et pâle, le corps entouré d’une chaîne de fer. Il le supplia au nom des leçons qu’il lui avait données dans son enfance, d’avoir pitié de son état et d’offrir pour lui le saint sacrifice.

Le bon religieux se mit aussitôt en prières, et le jour suivant, de grand matin, il offrit pour cette âme l’Hostie propitiatoire. Après la messe, il vit comme les cieux entr’ouverts, et l’âme de son maître resplendissante de lumière et couronnée de gloire. Elle venait lui témoigner sa vive reconnaissance pour le zèle qu’il avait apporté à la secourir.

Les sacrifices offerts par le saint religieux avaient une puissante efficacité auprès de Dieu pour la délivrance des âmes : aussi les défunts lui apparaissaient souvent pour obtenir des suffrages ; il les vit même plusieurs fois assister à la messe dans la posture la plus fervente.

Un autre de ses oncles, Camille Costa, homme d’un grand mérite, apparut deux ans après sa mort. On le vit sortir de son sépulcre et s’avancer vers l’autel où le Père célébrait, et là, humblement prosterné, il s’unit au prêtre et demanda une participation aux mérites du sacrifice.

On a voulu perpétuer le souvenir des admirables effets de la charité de Mancinelli dans un tableau que l’on conserve au collège de Macérata, sa patrie. On voit ce Père à l’autel, revêtu des ornements sacerdotaux. Il est un peu élevé au-dessus des marches pour signifier les ravissements que Dieu lui accordait. De sa bouche sortent des étincelles, image de ses ardentes prières et de sa ferveur pendant le saint sacrifice ; au-dessous de l’autel, on aperçoit le purgatoire et les âmes suppliantes qui y reçoivent les suffrages. Au-dessus, deux anges tiennent penchés des vases précieux d’où s’échappe une pluie d’or, symbole des grâces et des délivrances accordées aux âmes souffrantes, en vertu des sacrifices offerts par le saint célébrant.

Puis, sur le manteau dont on a lu l’histoire, on a composé des vers dont voici la traduction :

« Ô miraculeux manteau donné pour garantir des rigueurs de l’hiver, et ensuite rendu un moment pour tempérer l’ardeur des flammes ! Ainsi la charité devient feu ou glace suivant les maux qu’elle doit guérir. »

(V. Vie du P. Mancinelli, en latin, par Jacq. Celsius, L. III, ch. 2.)



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Message par Lumen Ven 25 Mar 2022 - 10:55

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire 78b21397892f8fe7251e7938da885d72


XXIV MERVEILLE


Souffrance des âmes qui ont donné du scandale

Ver homini illi per quem scandalum venit : Malheur à l’homme de qui vient le scandale ! (Matth, XVIII, 7.)

Il est douloureux, sans doute, de souffrir pour ses propres fautes, mais il est autrement pénible d’être puni pour les fautes d’autrui. Et cependant, combien y a-t-il d’âmes dans le purgatoire qui expient des iniquités qu’elles n’ont pas commises, mais dont elles ont été l’occasion coupable ! Elles peuvent donc dire avec le prophète : « J’acquitte des dettes que je n’ai point contractées. »

Un peintre aussi distingué par la pureté de sa vie que par son talent rare, avait fait différentes images de saints. La réputation dont il jouissait, engagea un prieur des Carmes Déchaussés à le prier de peindre un tableau pour son couvent. L’artiste s’acquitta de sa tâche avec une perfection qui lui valut une forte récompense. Peu de temps après, il fut surpris par une maladie qui le réduisit à toute extrémité.

Il fit appeler le prieur, lui demanda la grâce d’être enterré dans son église, et lui remit tout le prix de son travail afin qu’il fit célébrer un grand nombre de messes pour le repos de son âme. Ses dernières volontés furent fidèlement accomplies.

Quelques jours après sa mort, un religieux était resté au chœur après matines pour continuer son oraison, lorsqu’il vit apparaître l’âme du peintre toute consternée et enveloppée de flammes : elle le conjura d’avoir pitié de ses insupportables tourments qui lui faisaient endurer une mort continuelle.

Le religieux lui demanda pourquoi elle était ainsi punie, après une vie écoulée tout entière dans une si grande réputation de vertu ; elle répondit : Après ma mort, je fus présenté au tribunal du Juge suprême où accoururent plusieurs âmes qui déposèrent contre moi ; elles disaient qu’une peinture obscène les avait fait tomber dans des pensées coupables qu’elles expiaient en purgatoire ; ce qui est encore pis, d’autres, à l’occation de ces peintures, étaient tombées dans de plus graves fautes qu’elles expiaient dans les flammes éternelles.

Elles déclaraient que je devais partager leur prison, leurs tourments, et entendre leurs malédictions. Alors sont venus aussi du Ciel, les âmes de plusieurs saints qui ont pris ma défense en expliquant que cette peinture inconvenante était une œuvre de jeunesse, expiée par le repentir et la pénitence ; de plus, qu’en réparation de ce péché, j’avais fait une foule de tableaux qui avaient contribué à la gloire et à la vénération des saints comme au salut des âmes.

Les bienheureux qui plaidaient ma cause, étaient ceux que j’avais honorés. Ils ajoutaient que j’avais distribué en aumônes le prix de mes travaux, et notamment aux religieux d’un pieux monastère, pour obtenir par le saint sacrifice, grâce et miséricorde.

Enfin ils suppliaient le Seigneur d’agréer le mérite de leurs bonnes œuvres pour m’arracher à la fureur de mes ennemis. Après l’accusation et la défense, le souverain Juge, touché de la prière des saints, m’a exemptée de la peine éternelle, mais il a décrété que je resterai dans les flammes expiatoires jusqu’à ce que cette peinture scandaleuse soit brûlée et réduite en cendres.

« Je vous conjure donc, mon Père, d’aller chez un tel (il le nomme), qui a obtenu de moi ce tableau, et de le prier qu’il me fasse la grâce que cet instrument de péché disparaisse à jamais. La Justice divine le veut et l’ordonne ; s’il refuse, malheur à lui ! Pour prouver la vérité de mes paroles, annoncez-lui qu’avant peu, il perdra deux de ses fils, et que s’il n’exécute pas l’ordre de Dieu, il ne tardera pas lui-même à payer cette faute par une mort prématurée. »

Le possesseur de la peinture, frémissant à ce récit se hâta de la jeter lui-même au feu. Avant un mois révolu, il vit périr, selon la prédiction, deux de ses fils. Pour lui, bien que son obéissance le préservât du second châtiment, il fit une juste pénitence des fautes qu’il avait commises et de celles qu’il avait fait commettre à l’occasion de cette funeste peinture.

De plus, comme réparation, il fit exécuter de magnifiques tableaux de saints. Il espérait aussi par ce moyen, obtenir des défenseurs célestes pour plaider sa cause devant le tribunal de Dieu, et l’introduire un jour, dans les tabernacles éternels.

La Justice divine satisfaite, l’âme du peintre s’envola au séjour de la félicité.

(V. De la chasteté, par le P. Joseph de Jésus-Marie, liv. IV, ch. 9.)



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Message par Lumen Sam 26 Mar 2022 - 11:44

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XXV MERVEILLE


Pour entrer au ciel, il faut être exempt de toute faute, même la plus légère.


Quis requiescet in monite sancto tuo ? Qui ingreditur sine macula : Qui se reposera sur votre sainte montagne ? Ce sera celui qui s’y présente sans tâche (Ps. XIV, 1.)

Sainte Gertrude, de glorieuse mémoire, voulant faire comprendre à ses religieuses, la grande pureté que recherche le divin Époux dans les âmes, avant de les admettre aux noces éternelles, leur rapportait deux admirables visions.

Il était mort dans son monastère une jeune religieuse que la sainte abbesse aimait singulièrement à cause de sa rare perfection. Cette perte l’affligea profondément, et elle recommanda cette âme à Dieu dans ses oraisons.

Un jour, ravie en extase, elle la vit devant le trône du Sauveur, environnée d’une éclatante lumière et vêtue d’un manteau parsemé de pierres précieuses. Cependant elle paraissait pensive, son front était plutôt triste que joyeux ; ses yeux étaient baissés comme si une certaine honte l’eût empêchée de contempler face à face la gloire de l’adorable Majesté ; elle semblait même chercher à se cacher, comme si elle eût craint de rencontrer les regards de son Rédempteur.

Gertrude, émue de voir sa fille spirituelle trembler devant le céleste Époux, se tourna vers lui et lui dit d’une voix suppliante : « O très doux Jésus, pourquoi donc votre infinie bonté n’invite-t-elle pas celle qui vous a consacré sa virginité à s’approcher de vous et à entrer dans l’éternelle joie ? Pourquoi ne l’attirez-vous pas près de vous ?… Comme si elle était étrangère, vous la laissez seule, triste et craintive ! »

Le Seigneur aussitôt, d’un air affectueux, tendit sa main droite à la vierge défunte ; mais elle, plus troublée encore, tint ses yeux baissés et se retira après avoir fait une profonde inclination. Gertrude étonnée, dit à cette âme : « Comment, ma fille, vous fuyez la présence de l’adorable Époux que vous avez tant aimé pendant votre vie ! Ne voyez-vous pas avec quelle douceur il vous appelle à lui ? - Oh ! Ma Mère, répondit l’humble vierge, je ne suis pas digne de paraître devant l’Agneau immaculé ; il me reste encore quelques taches : il faut être aussi pur que les anges pour se présenter devant le Soleil de justice, et je suis loin d’avoir cette pureté sur laquelle ses regards divins puissent se reposer.

En vérité, je vous le dis, si le ciel m’était ouvert, que je puisse m’y envoler, je n’oserais pas y entrer, ne me sentant pas digne de me mêler au chœur des vierges. - Mais pourquoi cela, reprit l’abbesse, puisque je vous vois environnée de lumière et revêtue de gloire ? - Ah ! Répondit-elle, cette lumière et cette gloire ne sont que les franges de la béatitude ; le vêtement, c’est la vision et la possession de Dieu ; mais pour en jouir il faut être sans tache. »

L’autre apparition est à peu près semblable. La religieuse dont nous venons de parler avait une sœur un peu plus jeune qu’elle, mais non moins vertueuse. Elle était morte à la fleur de l’âge, emportant avec elle un trésor de mérites. Elle s’était fait remarquer surtout par une dévotion particulière envers le Saint Sacrement. Le monastère s’appliqua à secourir cette âme par de pieux suffrages.

Bientôt Gertrude la vit toute brillante, agenouillée devant le Roi de gloire qui laissait échapper de ses plaies sacrées, cinq rayons dont les cinq sens de la défunte étaient frappés. Néanmoins elle portait sur son front comme un nuage de tristesse qui indiquait le chagrin de son cœur. Gertrude s’adressant au Sauveur lui demanda pourquoi cette âme inondée de ses clartés divines, conservait néanmoins une ombre de tristesse.

Jésus lui répondit que son épouse était digne seulement de contempler son humanité sainte et de jouir de la vue de ses plaies sacrées ; mais qu’elle ne méritait pas encore la vision béatifique de la divinité, parce qu’il restait en elle des taches contractées dans l’observance de la règle. La sainte supplia le Seigneur d’user d’indulgence envers elle et de l’admettre dans la parfaite béatitude. Le Christ répondit que si les vivants n’offraient point de suffrages, la Justice divine exigeait l’entier accomplissement de cette peine que l’âme savait apprécier et pour laquelle elle ne voudrait pas d’exemption. La défunte fit un signe d’assentiment, et le Sauveur, comme marque de bienveillance, étendit sa main droite sur la tête de son épouse.

Dès ce moment, la compatissante Gertrude s’imposa toutes sortes de bonnes œuvres pour délivrer l’âme de sa sœur, surtout elle assistait chaque jour au saint sacrifice en offrant pour elle avec le prêtre, l’Hostie propitiatoire. Il lui semblait voir cette âme s’élever peu à peu vers le ciel. Un jour elle lui apparut et lui dit : « Toutes les fois qu’on offre pour moi l’adorable Hostie, j’éprouve un doux rafraîchissement en récompense de la tendre dévotion que j’ai toujours eue pendant ma vie pour le Dieu de nos autels. C’est pas sa vertu que je monte au paradis ; déjà l’Epoux céleste s’avance pour déposer sur mon front la couronne des noces éternelles. »

Ces paroles enflammèrent toute la communauté d’un ardent amour pour la sainte Eucharistie, et firent comprendre que, pour posséder et contempler Dieu, il faut être exempt de la moindre tâche.

(V. Louis de Blois, Monile spirituale, ch. 13.)



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Message par Lumen Dim 27 Mar 2022 - 10:26

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire Purg10

XXVI MERVEILLE


Admirable échange de charité entre les vivants et les morts

Vigilitate in orationibus, mutuam in vobismetipsis charitatem habentes : Veillez dans la prière, exerçant la charité les uns envers les autres. (I Petre, IV. 7.)

Dans cet admirable échange de la charité qui règne entre les vivants et les morts, il n’est pas facile de décider de quel côté est le plus grand avantage, parce que si d’une part les suffrages que les morts reçoivent des vivants, les soulagent et les délivrent, de l’autre, les grâces que les vivants reçoivent des morts, leur sont d’un grand secours pour le temps et pour l’éternité.

La Vénérable Mère Françoise du Très Saint Sacrement, qui mérita d’être appelée la grande dévote des âmes, peut fournir d’utiles éclaircissements sur ce sujet.

Elle avait sucé avec le lait maternel une tendre piété pour les âmes souffrantes, et s’était consacrée tout entière à leur délivrance. Elle récitait chaque jour à cette intention le rosaire, qu’elle avait coutume de nommer l’aumônier des âmes, et terminait chaque dizaine par le Requiscant in pace. Les jours de fête où elle était plus libre de son temps, elle récitait de plus l’office des morts.

Pendant la plus grande partie de l’année elle jeûnait au pain et à l’eau, accablait son corps de cruelles disciplines, ne quittait jamais son rude cilice, et savait encore troubler son repos par d’autres instruments de pénitence. Toutes les fonctions dont elle s’acquittait, tous les travaux qu’elle faisait, les pensées de son esprit, ses peines intérieures, les fatigues du corps, tout était consacré au soulagement des âmes.

Son zèle ne se bornait pas là : elle formait avec les religieuses, ses confidentes, une sainte ligue de prières extraordinaires et de bonnes œuvres en faveur des âmes du purgatoire. Aux prêtres qui célébraient dans son église, elle demandait avec instance des messes de Requiem ; aux laïques qui venaient au monastère, elle conseillait de distribuer beaucoup d’aumônes en faveur des défunts.

Enfin pour les secourir, elle leur avait appliqué la satisfaction de ses bonnes œuvres, et présentait chaque jour à la Justice divine pour leur soulagement ses oraisons, ses pénitences, son observance rigoureuse de la sainte règle, et les indulgences qu’elle gagnait.

Le malin esprit s’efforça de lui suggérer une pensée de regret ; il lui représenta qu’en se dépouillant ainsi du fruit de ses bonnes œuvres pour l’appliquer aux autres, elle aurait à souffrir pour ses propres fautes, de longues et atroces peines dans le purgatoire. Mais ce motif d’intérêt personnel ne fit aucune brèche à ce cœur de diamant ; d’ailleurs les âmes qui lui apparaissaient, l’assuraient qu’à leur entrée au ciel, leur intercession puissante lui obtiendrait sa délivrance du purgatoire, et que Dieu réservait une belle couronne à son héroïque charité.

Parlons maintenant un peu de la reconnaissance de ces bonnes âmes envers leur généreuse bienfaitrice. Elles la visitaient fréquemment, non dans le seul but de solliciter ses suffrages, mais pour la remercier. Parfois elles l’attendaient visiblement à la porte de sa cellule quand elle se rendait à l’office, et se recommandaient à elle. D’autres fois, elles entraient dans sa chambre, et si la sainte dormait, elles attendaient patiemment, rangées autour de son pauvre lit.

A son réveil, la servante de Dieu reprochait à ces chères âmes de ne pas l’avoir appelée. « Nous n’avons pas voulu, répondaient-elles, interrompre le repos qui vous est nécessaire ; nos peines sont adoucies par votre présence. »

Si la saint était éveillée, elles lui disaient en entrant, afin qu’elle ne se crût pas le jouet d’une illusion de Satan : « Que Dieu vous ait en sa sainte paix, servante du Seigneur, épouse du Christ, que Jésus soit avec vous toujours. » Puis elles témoignaient leur vénération pour une croix enrichie de reliques, que leur bienfaitrice conservait dans sa cellule.

Si cette bonne religieuse récitait son rosaire, elles le lui prenaient des mains et le baisaient avec respect comme le précieux instrument de leur salut et de leur délivrance. Quand la sainte était malade, ou que son cœur était affligé, on les voyait accourir pour la soulager et la consoler ; elles la prévenaient aussi, par une permission de Dieu, que le démon, frémissant de la voir lui arracher des âmes, lui dressait des embûches, et elles les faisaient connaître à la sainte, afin qu’elle pût les déjouer par les sacrements et la prière.

Souvent les âmes lui apparaissaient sous des formes propres à exciter sa compassion ; elles étaient ordinairement accompagnées des instruments de leurs péchés devenus désormais des instruments de supplices. Tantôt c’étaient des évêques, la mitre sur la tête, la crosse à la main et en même temps, environnés de flammes.

« Nous souffrons ces peines, disaient-ils, pour avoir recherché ambitieusement les dignités et n’avoir pas correspondu aux obligations qu’elles nous imposaient. » D’autres fois, c’étaient des prêtres avec leurs ornements en feu, l’étole changée en chaînes, les mains couvertes d’ulcères. Ils s’accusaient d’avoir traité avec irrévérence le divin corps de Jésus-Christ et d’avoir administré sans respect les sacrements.

Un religieux se fit voir entouré d’objets précieux, d’écrins, de fauteuils, de tableaux tout enflammés, parce qu’il avait manqué à son vœu de pauvreté en ornant sa cellule de riches meubles.

Enfin, elle vit apparaître avec tous les insignes de sa profession un notaire de Soria, qui lui donna l’explication de ses tourments. « Je porte, dit-il, cet encrier, cette plume, ce papier tout enflammés parce qu’ils me servaient à des actes illégitimes et contraires à l’équité ; ces cartes tout en feu que je suis obligé de tenir dans les mains montrent ma passion pour le jeu ; cette bourse brûlante contient mes gains illicites.

Au moment de mourir, j’aurais été infailliblement damnée si une sincère contrition ne m’avait préservé de ce malheur. Cependant la divine Justice me condamne à un long et rigoureux purgatoire, à moins que vous ne l’abrégiez par vos bonnes œuvres. »

Ces apparitions causaient à la servante de Dieu un incroyable chagrin ; mais d’un autre côté elle éprouvait une grande consolation, lorsque les âmes délivrées venaient la remercier avant de monter au ciel.

Nous ne pouvons passer sous silence ce qui lui arriva avec Christophe de Ribéra, évêque de Pampelune. Ce prélat ayant appris que la Mère Françoise avait une grande dévotion pour les âmes souffrantes, et qu’elle avait vu dans le purgatoire trois de ses prédécesseurs, s’empressa de prier et de faire célébrer pour eux un grand nombre de messes. Comme c’était le moment où l’on publiait les bulles et les indulgences dites de la croisade, il en envoya quatorze à la servante de Dieu, en lui faisant dire d’en appliquer trois pour les évêques, et les onze autres comme elle l’entendrait. La nuit suivante, les trois prélats vinrent remercier Françoise, et la prier de rendre grâces pour eux à Christophe de Ribéra.

D’autres âmes lui demandaient de leur appliquer le fruit de onze bulles ; néanmoins elles étaient résignées et se montraient même contentes qu’on accordât aux autres cette faveur. Le prélat instruit de tout, envoya à la Mère Françoise, un grand nombre de bulles. Les âmes accoururent aussitôt en foule à sa cellule.

La distribution était faite quand deux âmes vinrent demander des bulles ; Françoise leur dit avec peine qu’il ne lui en restait plus : « Il y en a encore deux à appliquer, » reprirent-elles, et elles se mirent en recherche et si bien, qu’elles en découvrirent deux auxquelles on ne songeait point, et qui leur servirent comme de passeport pour l’éternité bienheureuse.

(V. Vie de Françoise du Saint-Sacrement, par le frère Joachim de Sainte-Marie, I. II.)



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Message par Lumen Lun 28 Mar 2022 - 11:22

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XXVII MERVEILLE


Peu de choses suffit quelquefois pour délivrer une âme du purgatoire.

Est qui multa redonat modu o pretio : On peut racheter beaucoup avec peu de choses. (Eccli. XX, 12.)

Les âmes souffrantes ne demandent pas toujours de nous des aumônes considérables, des jeûnes rigoureux, de dures pénitences : souvent elles se contentent de quelques œuvres faciles, de quelques courtes prières. Et cependant, combien est-il de chrétiens qui les leur refusent ?

Ce manque de charité les afflige, et dans leurs tristes plaintes, elles peuvent s’écrier avec le poète : « Ma douleur est d’autant plus grande que ce n’est point la mer qui nous sépare, mais un peu d’eau... »

En effet, il est des âmes, qu’un léger suffrage d’aumône ou de prières délivrerait, et à cause de notre coupable oubli, elles languissent exilées loin de la gloire bienheureuse.

Les traits suivants nous démontreront combien il est facile quelquefois de soulager ou de délivrer une âme du purgatoire.

Un saint évêque vit en songe un enfant, lequel, avec un hameçon d’or et un fil d’argent, tirait d’un puits profond une femme qui s’y noyait. A son réveil, il aperçut de sa fenêtre, ce même enfant, agenouillé sur une tombe du cimetière. Il l’appelle et lui demande ce qu’il fait : « Je récite, dit-il, un Pater et un Miserere pour l’âme de ma mère dont le corps repose en ce lieu. » Cette réponse fit comprendre clairement à l’évêque que l’âme de cette femme venait d’être délivrée par la petite prière de son fils ; que l’hameçon d’or était le Pater, et le fil d’argent, le Miserere.

Nous lisons dans les chroniques des Frères-Mineurs, deux exemples encore plus frappants de l’efficacité des petites prières. Le Père Conrad d’Offida, religieux de l’Ordre séraphique, grand serviteur de Dieu, était resté une nuit à faire oraison, devant un autel privilégié. Un frère du couvent, mort depuis peu, lui apparut. Le défunt supplia ce Père, autrefois son guide et son conseil pendant la vie, de ne pas l’oublier, et de le délivrer des supplices qu’il endurait : « Vous savez bien, ajoutait-il, que le Seigneur a pour agréable vos prières et qu’il les exauce. »

Aussitôt Conrad se mit à réciter le Pater et le Requiem aeternam. Le frère lui dit : « O mon Père, si vous saviez quel soulagement me procure cette courte prière, vous la répéteriez encore. » Le religieux s’empressa d’exaucer son désir. - Ah ! Continuez, mon père, au nom des entrailles de Jésus-Christ, continuez, de réciter cette douce prière qui change mes douleurs en consolations ! »

Alors sans attendre de nouvelles instances, le bon religieux se mit à réciter cent fois le Pater et le Requiem. En même temps il voyait le visage du défunt passer de la tristesse à la joie, de la pâleur à la lumière, et son manteau de bure se changer en un vêtement d’une éclatante blancheur. Comme il finissait le centième Pater, cette âme devint éblouissante de splendeur et de gloire. Elle rendit mille actions de grâces à son bienfaiteur qui, en un si court espace de temps, l’avait délivrée de toutes ses peines. Puis elle s’éleva radieuse vers l’éternel séjour.

Les prières du bienheureux Etienne, religieux du même Ordre, obtenaient les mêmes faveurs pour les âmes du purgatoire. Le saint avait l’habitude de passer la nuit auprès du Saint Sacrement ; et de se mêler au cortège des adorateurs du Roi de gloire, caché sous les voiles eucharistiques. Une fois, il aperçut un de ses frères assis dans une des stalles du chœur, le capuchon baissé jusque sur les yeux.

Étonné de le voir dans cette posture, et au milieu de la nuit, il lui demanda ce qu’il faisait là, à cette heure ; Le moine répondit d’une voix lugubre : « Je suis un religieux défunt, condamné par la Justice divine à endurer ici un rigoureux purgatoire, à cause des fautes nombreuses que j’y ai commises par mes distractions volontaires pendant le chant de l’office. Le Seigneur m’a permis de me manifester à vous, afin de vous conjurer de m’aider par vos prières, à sortir de ces affreux tourments et à entrer dans la liberté des enfants de Dieu. »

Sans délai, le bienheureux Etienne récite à l’intention de cette âme le De profondis et l’oraison Fidelium. Le défunt en fut singulièrement soulagé, et pendant plusieurs nuits, il revint exciter sa charité, le remerciant chaque fois avec effusion. Une nuit après la récitation du Requiem aeternam, il sortit de la stalle comme d’une prison, et le visage découvert, il s’élança vers l’immensité du céleste royaume.

Le bienheureux Etienne racontait cette apparition pour exhorter ses religieux à une grande modestie et à une attention soutenue dans les prières et dans le chant des louanges divines, afin de ne pas mériter ce reproche du Seigneur : « Vous m’honorez des lèvres et votre cœur est loin de moi. » (Isaïe XXIX, 13.)

(V. Barthélemy de Pise, liv. R, ch. 23 ; Chroniques des Frères-Mineurs, liv. IV, ch. 30.)



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Message par Lumen Mar 29 Mar 2022 - 12:11

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XXVIII MERVEILLE


Deux prodiges du ciel, propres à nous inspirer la crainte de la mort et du purgatoire.

Fiebat omni animae timor ; multa quoque prodigia et signa fiebant : Tous les esprits étaient frappés de crainte ; il se faisait aussi beaucoup de prodiges et de merveilles. (Act. II, 13.)

Le Père Ferdinand de Castille rapporte deux grands prodiges opérés par le Seigneur dans le couvent de Saint-Dominique, à Zamora, ville du royaume de Léon en Espagne ; l’un, pour nous rappeler que l’heure de notre mort nous est inconnue, l’autre, pour nous faire comprendre la rigueur des peines du purgatoire.

On fut témoin dans ce monastère d’une chose inouïe jusqu’à alors : la cloche du couvent sonnait souvent d’elle-même sans que personne la touchât. C’était un signe certain que sous peu de jours un religieux devait mourir. Aussi lorsqu’on entendait ce son lugubre, bien que personne ne fût malade dans le couvent, chacun craignant pour lui-même, se préparait par la prière, la pénitence et les sacrements, au passage de l’éternité.

Quand l’un d’entre eux avait payé sa dette à la nature, alors le calme renaissait ; néanmoins tous prêtaient une oreille attentive à cette cloche qui était pour eux la voix dont il est parlé dans Isaïe, XXXVIII, 1 : « Mets ordre à ta maison car tu vas mourir, et ta vie touche à son terme. »

Le second prodige s’applique mieux à notre sujet. Il y avait dans ce même couvent de Saint-Dominique, un religieux d’une rare vertu, uni de sainte amitié avec un frère de Saint-François, fervent serviteur de Dieu. Pour se porter mutuellement à la perfection, ils s’entretenaient souvent ensemble des choses spirituelles.

Un jour, qu’ils parlaient de la mort à l’occasion de la cloche miraculeuse, ils se promirent l’un à l’autre que le premier qui mourrait apparaîtrait au survivant, s’il plaisait à Dieu, pour lui faire connaître son sort dans l’autre vie, afin que s’il était retenu dans le lieu de l’expiation, il pût recevoir de son ami des suffrages pour sa délivrance.

Ce fut le frère Mineur qui mourut le premier, et, selon sa promesse, il apparut au frère Dominicain, à l’heure où l’obéissance lui ordonnant de préparer le réfectoire pour le repas de la communauté. Après l’avoir salué affectueusement, il lui apprit qu’il était sauvé ; mais qu’il lui restait beaucoup à souffrir pour l’expiation de fautes légères dans l’observance de la sainte règle.

Pour exciter sa compassion et l’engager à lui porter un prompt secours, il fit appel à leur ancienne amitié, à la promesse qu’ils s’étaient faite. Pour mieux lui faire comprendre que le tourment qu’il endurait dans ces flammes ardentes, ne pouvait être comparé à aucune souffrance humaine, il étendit sa main droite, la posa légèrement sur une table, et y laissa une empreinte noire et brûlée comme si un fer rouge y avait été appliqué.

Puis le défunt disparut, avec l’assurance que son ami emploierait tout son zèle pour le délivrer. Aujourd’hui encore, on montre à Zamora, cette table avec sa marque de feu. Pour perpétuer le souvenir de cet événement, on a posé sur cette empreinte une grille de cuivre.

Ces deux merveilles excitèrent dans le cœur des religieux une nouvelle ardeur pour leur perfection : le son de la cloche les avertissait de se préparer à la mort, et la trace de feu laissée par cette main, prêchait à tous la nécessité de faire pénitence en cette vie, si l’on veut éviter les châtiments du purgatoire. Pour terminer ce récit, nous traduirons ces beaux vers d’un poète.

« Ces horribles marques accusent une main de feu, et la flamme qui circule dans ses veines la dévore. Rien n’en peut rendre l’ardeur vengeresse ; mais la main parle mieux qu’aucune langue humaine. »

(V. Ferdinand de Castille, Histoire de saint Dominique, 2ème part., L. I, ch. 23.)



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