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L'homélie du Pape François

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Message par etienne lorant Ven 7 Mar 2014 - 16:48

Homélie du 7 mars 2014

Le vendredi après les Cendres

Livre d'Isaïe 58,1-9a.

Parole du Seigneur : Crie à pleine gorge ! Ne te retiens pas ! Que ta voix résonne comme le cor ! Dénonce à mon peuple ses fautes, à la maison de Jacob ses péchés.
Ils viennent me consulter jour après jour, ils veulent connaître mes chemins. Comme une nation qui pratiquerait la justice et n'abandonnerait pas la loi de son Dieu, ils me demandent de leur faire justice, ils voudraient que Dieu se rapproche.
« Pourquoi jeûner si tu ne le vois pas ? pourquoi nous mortifier si tu l'ignores ? » Oui, mais le jour où vous jeûnez, vous savez bien trouver votre intérêt, et vous traitez durement ceux qui peinent pour vous.
Votre jeûne se passe en disputes et querelles, en coups de poings sauvages. Ce n'est pas en jeûnant comme vous le faites aujourd'hui que vous ferez entendre là-haut votre voix.
Est-ce là le jeûne qui me plaît ? Est-ce là votre jour de pénitence ? Courber la tête comme un roseau, coucher sur le sac et la cendre, appelles-tu cela un jeûne, un jour bien accueilli par le Seigneur ?
Quel est donc le jeûne qui me plaît ? N'est-ce pas faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ?
N'est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, recueillir chez toi le malheureux sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ?
Alors ta lumière jaillira comme l'aurore, et tes forces reviendront rapidement. Ta justice marchera devant toi, et la gloire du Seigneur t'accompagnera.
Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici
.
»


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 9,14-15.
Les disciples de Jean Baptiste s'approchent de Jésus en disant : « Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas, alors que nous et les pharisiens nous jeûnons ? »
Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc faire pénitence pendant le temps où l'Époux est avec eux ? Mais un temps viendra où l'Époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront.


------------------------

(RV) La vie de foi est strictement liée à la vie de charité envers les pauvres a répété le Pape ce vendredi matin lors de son homélie dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe. Le christianisme n’est pas une règle sans âme, un précis d’observances formelles pour les gens qui hypocritement cachent derrière leur bon visage un cœur vide de charité a-t-il souligné. Le christianisme est au contraire la chair même du Christ qui s’abaisse vers ceux qui souffrent.


En s’appuyant sur l’Evangile où les docteurs de la Loi reprochent aux disciples de ne pas respecter le jeûne, le Saint-Père a expliqué que ces docteurs tout comme les Pharisiens avaient transformé l’observance des commandements en une formalité, une sorte «d’éthique» en oubliant la racine que tout tirait ses racines dans l’histoire du Salut, dans l’alliance avec Dieu.
Recevoir du Seigneur l’amour d’un Père, recevoir de Lui l’identité d’un peuple et le transformer en une éthique c’est refuser ce don d’amour a expliqué François. Ces gens hypocrites semblent bon, ils font «tout ce qu’il fallait faire», mais ils n’ont pas la bonté en eux, ils ont perdu le sens d’appartenance à un peuple.

Retrouver le jeûne de la bonté

Le Pape est ainsi revenu sur le sens du jeûne selon Dieu, comme rappelé dans la première lecture d’Isaïe : «faire tomber les chaînes injustes» «rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs», mais aussi «partager ton pain avec celui qui a faim, recueillir chez toi le malheureux sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement».

«Voici le jeûne qui veut le Seigneur!» s’est exclamé le Pape : «celui qui se préoccupe de la vie du frère, de la chair du frère. Notre plus grand acte de sainteté est précisément dans la chair de ce frère et dans la chair de Jésus Christ.» L’acte saint que nous faisons à cet autel, a-t-il poursuivi n’est pas un jeûne hypocrite, «c’est le mystère du Corps et du Sang du Christ. C’est aller partager le pain avec celui qui a faim, guérir les malades, les personnes agées, ceux qui ne peuvent rien donner en échange : ceci est ne pas avoir honte de la chair !»

Le jeûne le plus difficile est donc celui de la bonté a expliqué le Pape, celui dont est capable le Bon Samaritain qui se penche sur l’homme blessé. Ceci est la proposition de l’Eglise aujourd’hui : «ai-je honte de la chair de mon frère ou de ma soeur?». Et le Pape, comme à son habitude de poser des questions directes : «quand je fais l’aumône, est-ce que je laisse tomber la pièce sans toucher la main ? Est-ce que je regarde mon frère dans les yeux ? Quand je sais qu’une personne est malade, vais-je la rencontrer, la saluer avec tendresse ?» Le signe de cette aumône est la caresse a conclu François. «Les hypocrites ne savent caresser, ils ont oublié! N’ayons pas honte de la chair de nos frères, c’est notre chair!»

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Message par etienne lorant Ven 30 Mai 2014 - 15:50

Le vendredi de la 6e semaine de Pâques

Livre des Actes des Apôtres 18,9-18.

A Corinthe, une nuit, Paul eut cette vision; le Seigneur lui disait : " Sois sans crainte, continue à parler, ne reste pas muet. Je suis avec toi, et personne n'essaiera de te maltraiter, car dans cette ville j'ai à moi un peuple nombreux. » Paul demeura un an et demi à Corinthe ; il enseignait aux gens la parole de Dieu.
Pendant que Gallion était proconsul en Grèce, les Juifs tous ensemble se soulevèrent contre Paul et le conduisirent au tribunal en disant : « Le culte de Dieu auquel cet individu veut amener les gens est contraire à la Loi. »
Au moment où Paul allait ouvrir la bouche, Gallion déclara aux Juifs : « S'il s'agissait d'un délit ou d'un méfait grave, je recevrais votre plainte comme il se doit ; mais puisqu'il s'agit de discussions concernant la doctrine, les appellations et la Loi qui vous sont propres, cela vous regarde. Moi, je ne veux pas être juge de ces affaires. »
Et il les renvoya du tribunal. Alors, ils se saisirent tous de Sosthène, le chef de la synagogue, et se mirent à le frapper devant le tribunal, tandis que Gallion demeurait indifférent.
Paul resta encore un certain temps à Corinthe, puis il fit ses adieux aux frères et prit le bateau pour la Syrie ; il emmenait Priscille et Aquila ; à Cencrées, il s'était fait raser la tête, car le vœu qui le lui interdisait venait d'expirer.



Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 16,20-23a.
A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : " Amen, amen, je vous le dis : vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira. Vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie. La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l'enfant est né, elle ne se souvient plus de son angoisse, dans la joie qu'elle éprouve du fait qu'un être humain est né dans le monde.
Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l'enlèvera.
En ce jour-là, vous n'aurez plus à m'interroger. "


Cy Aelf, Paris

(RV) Une nouvelle fois, le Pape a insisté sur la joie d'être chrétien lors de son homélie matinale à la Chapelle Sainte-Marthe, « la joie dans l'espérance ». Partant de la comparaison avec les disciples, qui avaient peur, comme quand on se dit qu'il serait mieux de trouver un compromis entre notre foi et le monde, le Pape François exhorte au contraire à suivre l'exemple de Saint Paul « qui était très courageux car il avait la force du Seigneur ». Il n'avait pas peur, « il savait que ce qu'il faisait ne plaisait ni aux juifs, ni aux païens, mais il ne s'arrêtait pas ».

Pour autant, souligne le Pape, la vie du chrétien « n'est pas toujours une fête. On pleure tant de fois, à cause des maladies, des problèmes de couple, du salaire qui n'arrive pas à la fin du mois ou à cause d'un fils malade. Mais Jésus nous dit de ne pas avoir peur. Il dit à ses disciples que le monde deviendra joyeux, que la tristesse se transformera en joie ». François reconnaît que dans ces moments-là, il est difficile de dire à un malade, par exemple, d'être courageux et que demain viendra la joie. « Nous devons le faire sentir comme le fait Jésus, conseille le Pape. Quand on est dans l'obscurité, on ne voit rien » et avoir confiance en Jésus devient un acte de foi.

Après la douleur, vient la joie de la paix

Pour comprendre cette transformation de la tristesse en joie, le Pape a pris l'exemple d'un accouchement : « la femme souffre tellement lors d'une naissance mais elle l'oublie quand elle a son enfant avec elle. Ce qui reste est la joie de Jésus, une joie purifiée, une joie cachée à certains moments de la vie, que l'on ne voit pas dans les moments durs mais qui arrive ensuite, une joie dans l'espérance » a répété François.

Cette joie du chrétien est gratuite : « quand on va acheter la joie, l'allégresse, celle du monde, celle du péché, finalement, il y a du vide en nous, il y a de la tristesse, celle de la mauvaise joie. C'est une route qui n'est pas la bonne ». La joie du chrétien est celle donnée par Dieu et « le signe qui en témoigne est la paix. Tant de malades, en fin de vie, qui souffrent, ont cette paix dans l'âme. Le Seigneur nous fait comprendre que si quelqu'un est en paix, il porte en lui la semence de cette joie qui arrivera » a conclu le Pape.

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Message par etienne lorant Lun 2 Juin 2014 - 17:40

Homélie du Pape du 30 mai 2014

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 16,20-23a.
A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : " Amen, amen, je vous le dis : vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira. Vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie. La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l'enfant est né, elle ne se souvient plus de son angoisse, dans la joie qu'elle éprouve du fait qu'un être humain est né dans le monde.
Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l'enlèvera.
En ce jour-là, vous n'aurez plus à m'interroger. "


Cy Aelf, Paris

« Ne pas avoir peur », surtout dans les moments difficiles : voilà le message que le Pape François a reproposé lors de la Messe célébrée vendredi 30 mai dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Un message d’espérance qui encourage à être courageux et à avoir « la paix dans l’âme » justement dans les épreuves – la maladie, la persécution, les problèmes de tous les jours en famille – sûrs que l’on vivra ensuite la vraie joie, parce qu’« après la pluie vient toujours le beau temps ».

« Pensons – a souligné l’Evêque de Rome – à ces spectateurs du Colisée, par exemple avec les premiers martyrs » qui ont été conduits à « mourir tandis que les gens se divertissaient » en disant : « Ces idiots qui croient dans le Ressuscité à présent qu’ils finissent ainsi ! ». Pour beaucoup le martyr des chrétiens « était une fête : voir comment ils mouraient ! ». Il est donc arrivé ce qu’avait dit Jésus aux disciples : « Le monde se réjouira » tandis que « vous serez dans la tristesse ».

Il y a, à l’époque, « la peur du chrétien, la tristesse du chrétien ». Du reste, a expliqué le Pape, « nous devons nous dire la vérité : toute la vie chrétienne n’est pas une fête. Pas toute ! On pleure, très souvent on pleure ! ». Les situations difficiles de la vie sont multiples : par exemple, a-t-il noté, « quand tu es malade, quand tu as un problème en famille, avec tes enfants, avec ta fille, ta femme, ton mari. Quand tu vois que le salaire n’arrive pas à la fin du mois et que tu as un enfant malade et tu vois que tu ne peux pas payer les traites de la maison et tu dois partir ». Ce sont « de très nombreux problèmes que nous avons ». Pourtant « Jésus nous dit : n’aie pas peur ! ».

En ces jours, a observé le Pape, dans la liturgie l’Eglise célèbre le moment où « le Seigneur est parti et a laissé les disciples seuls ». A ce moment « peut-être certains d’entre eux auront-ils ressenti la peur ». Mais chez tous « il y avait l’espérance, l’espérance que cette peur, cette tristesse se changera en joie ». Et « pour bien nous faire comprendre que cela est vrai, le Seigneur prend l’exemple de la femme qui accouche », en expliquant : « Oui, c’est vrai, dans l’accouchement la femme souffre tant, mais ensuite quand elle a son enfant avec elle, elle oublie » toute la douleur. Et « ce qui reste est la joie », la joie « de Jésus : une joie purifiée au feu des épreuves, des persécutions, de tout ce que l’on doit faire pour être fidèles ». Seule celle-ci « est la joie qui demeure, une joie cachée dans certains moments de la vie, que l’on ne ressent pas dans les mauvais moments, mais qui vient ensuite ». C’est, justement, « une joie en espérance ».

Et voilà alors « le message de l’Eglise d’aujourd’hui : ne pas avoir peur », être courageux dans la souffrance et penser qu’après vient le Seigneur, après vient la joie, après l’obscurité vient la lumière».


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Message par etienne lorant Mer 4 Juin 2014 - 17:28

Le mercredi de la 7e semaine de Pâques

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 17,11b-19.

À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, les yeux levés au ciel, il priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton nom que tu m'as donné en partage, pour qu'ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j'étais avec eux, je les gardais dans la fidélité à ton nom que tu m'as donné. J'ai veillé sur eux, et aucun ne s'est perdu, sauf celui qui s'en va à sa perte de sorte que l'Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, en ce monde, pour qu'ils aient en eux ma joie, et qu'ils en soient comblés.
Je leur ai fait don de ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu'ils ne sont pas du monde, de même que moi je ne suis pas du monde.
Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du Mauvais.
Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.
Consacre-les par la vérité : ta parole est vérité.
De même que tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me consacre moi-même, afin qu'ils soient, eux aussi, consacrés par la vérité.



Cy Aelf, Paris.


De notre côté, nous avons le meilleur avocat de la défense, qui « ne parle pas beaucoup mais qui aime » et qui « en ce moment précis » prie pour chacun de nous en montrant « au Père ses plaies » pour lui rappeler « le prix payé pour nous sauver ». C’est sur cette certitude, que « Jésus prie pour nous », que le Pape François a centré son homélie de la Messe célébrée mardi 3 juin, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.


« C'est pour eux que je prie ; je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, car ils sont à toi », ce sont les paroles de Jésus au Père dans son « discours de congé », tel que les rapporte l’Evangile de Jean (17, 1-11). Mais la liturgie, a fait noter le Pape, nous présente dans la première lecture aussi un autre « discours de congé » : de Milet, saint Paul envoie chercher à Ephèse les anciens de l’Eglise pour prendre congé, selon ce que réfèrent les Actes des apôtres (20, 17-27).

« Il y a une petite phrase du congé de Jésus qui fait réfléchir », a expliqué le Pape. Jésus en effet « parle avec le Père, dans ce discours, et dit : “c’est pour eux que je prie”». Donc « Jésus prie pour nous ». Un fait qui pourrait apparaître « un peu bizarre », parce que « nous pensons qu’il est juste de prier Jésus et que Jésus nous donne la grâce. Mais Jésus prie pour nous ! Jésus qui prie, Jésus l’homme-Dieu qui prie ! Et il prie pour nous : il prie pour moi, il prie pour toi, pour chacun de nous ».

Et aujourd’hui comment prie Jésus ? « Je crois qu’il ne parle pas trop avec le Père : il aime » a répondu le Pape. Et il a ajouté : « Mais il y a quelque chose que Jésus fait aujourd’hui, je suis sûr qu’il le fait : il fait voir au Père ses plaies. Et Jésus avec ses plaies prie pour nous. Comme s’il disait : “Père, cela est le prix ! Aide-les, protège-les, ce sont tes enfants que moi j’ai sauvés”».

Autrement, a dit le Pape François, « on ne comprend pas pourquoi Jésus après la résurrection a eu ce corps glorieux, très beau : il n’y avait pas de traces de coups, il n’y avait pas les blessures de la flagellation, tout beau, mais il y avait les cinq plaies ». Et « Jésus a voulu les porter au ciel pour prier pour nous, pour faire voir au Père le prix », comme pour dire : « Cela est le prix, à présent ne les laisse pas seuls, aide-les ! ».

Le Pape a conclu en reproposant les paroles de Jésus à Pierre, sa prière « pour que ta foi ne vienne pas à manquer ». Avec l’assurance qu’il prie de la même manière pour « chacun de nous: “Je prie pour ton frère, ta sœur, je prie pour toi, pour que ta foi ne vienne pas à manquer!”». C’est pourquoi nous devons avoir « confiance dans cette prière de Jésus, avec ses plaies, devant le Père ».

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Message par etienne lorant Jeu 5 Juin 2014 - 19:15

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 17,20-26.
À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, les yeux levés au ciel, il priait ainsi : « Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi.
Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu'ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m'as envoyé.
Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils soient un comme nous sommes un :
moi en eux, et toi en moi. Que leur unité soit parfaite ; ainsi, le monde saura que tu m'as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m'as aimé.
Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu'ils contemplent ma gloire, celle que tu m'as donnée parce que tu m'as aimé avant même la création du monde.
Père juste, le monde ne t'a pas connu, mais moi je t'ai connu, et ils ont reconnu, eux aussi, que tu m'as envoyé.
Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître encore, pour qu'ils aient en eux l'amour dont tu m'as aimé, et que moi aussi, je sois en eux. »


Cy Aelf, Paris

En partant de l’Evangile de Jean (17, 20-26), le Pape s’est arrêté sur l’image « de Jésus qui prie : il prie pour ses disciples ; il prie pour tous ceux qui arriveront, qui viendront à la prédication des apôtres ; il prie pour l’Eglise.

Et que demande le Seigneur au Père ? » s’est-il demandé. La réponse a été : « l’unité de l’Eglise : que l’Eglise soit une, qu’il n’y ait pas de divisions, qui n’y ait pas de disputes ».

C’est pourquoi, a-t-il commenté « la prière du Seigneur est nécessaire, parce que l’unité dans l’Eglise n’est pas facile ». Voilà alors la référence à « tous ceux » qui « disent être dans l’Eglise, mais sont à l’intérieur seulement avec un pied », tandis que l’autre reste « dehors ».

Parmi eux, l’Evêque de Rome a donc identifié trois catégories, à commencer par « ceux qui veulent que tous soient égaux dans l’Eglise » : les « uniformistes », dont le style est de « tout uniformiser : tous égaux ». Ils sont présents « dès le début », c’est-à-dire « quand le Saint-Esprit a voulu faire entrer dans l’Eglise les païens », a rappelé le Pape en faisant référence à ceux qui prétendaient que les païens avant de faire partie de l’Eglise devaient devenir juifs. Cela démontre que l’uniformité va de pair avec la rigidité ; ces chrétiens sont « rigides » parce qu’ils « n’ont pas la liberté que donne le Saint-Esprit ».

Quand au deuxième groupe les « alternativistes », le Pape les a catalogués au nombre de ceux qui pensent : « Moi je rentre dans l’Eglise, mais avec cette idée, cette idéologie ». Ils posent des conditions « et ainsi leur appartenance à l’Eglise est partielle ». Eux aussi « ont un pied en dehors de l’Eglise ; ils louent l’Eglise » mais ne la sentent pas à eux ; et eux aussi sont présent dès le début de la prédication évangélique, comme en témoignent « les gnostiques, après qui en avait l’apôtre Jean : “Nous sommes... oui, oui... nous sommes catholiques, mais avec ces idées”». Ils cherchent une alternative, parce qu’ils ne partagent pas le sens commun de l’Eglise.

Enfin le troisième groupe est celui de ceux qui « cherchent des avantages ». Eux « vont à l’Eglise, mais pour leur avantage personnel et ils finissent par faire des affaires avec l’Eglise ». Ce sont les affairistes, présents eux aussi dès les origines : comme Simon le magicien, Ananie et Saphire, «qui profitaient de l’Eglise à leur bénéfice ». Actualisant son discours, le Pape François a dénoncé les personnages de ce genre que l’on trouve régulièrement « dans les communautés paroissiales ou diocésaines, dans les congrégations religieuses », se cachant sous l’aspect de « bienfaiteurs de l’Eglise ». Nous en avons vu beaucoup, a-t-il dit en substance : « ils prétendaient être des bienfaiteurs et à la fin, sous la table, ils faisaient leurs affaires ». Et eux aussi, naturellement, « ne sentent pas l’Eglise comme mère ».

Or le message du Christ est tout autre, a dit le Pape, « nous sommes tous appelés à la docilité du Saint-Esprit » qui transforme l’Eglise d’une maison “à louer” en une maison que chacun sente sienne. « Que le Seigneur nous envoie le Saint-Esprit – a été l’invocation conclusive du Pape François – et réalise cette harmonie dans nos communautés paroissiales, diocésaines, des mouvements parce que comme le disait un père de l’Eglise : “L’Esprit, lui-même est harmonie”».

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Message par etienne lorant Ven 6 Juin 2014 - 18:11

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 21,15-19.
Après le repas au bord du lac, Jésus ressuscité dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur, je t'aime, tu le sais. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. »
Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur, je t'aime, tu le sais. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. »
Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, est-ce que tu m'aimes ? » Pierre fut peiné parce que, pour la troisième fois, il lui demandait : « Est-ce que tu m'aimes ? » et il répondit : « Seigneur, tu sais tout : tu sais bien que je t'aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis.
Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c'est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t'emmener là où tu ne voudrais pas aller. »
Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Puis il lui dit encore : « Suis-moi.
»


Cy Aelf, Paris
Le premier amour ne s’oublie jamais. Et cela vaut également pour les évêques et les prêtres, qui doivent toujours rappeler la beauté de leur première rencontre avec Jésus. Et ils doivent également être des pasteurs qui suivent pas à pas le Seigneur, sans se préoccuper de savoir comment finira leur vie elle-même. Tels sont les points essentiels du ministère épiscopal et sacerdotal que le Pape François a indiqués au cours de la Messe célébrée dans la matinée du vendredi 6 juin, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

Le point de départ de la méditation a été le dialogue entre Jésus et Pierre rapporté en conclusion de l’Evangile de Jean (21, 15-19). Jean raconte que « par trois fois, le Seigneur demande à Pierre si il l’aime, si il a de l’amour pour lui ». La réponse est claire: Le Seigneur voulait le ramener « en arrière, à ce premier après-midi, lorsqu’il trouva son frère André », qui rencontra ensuite Pierre et lui dit: « Nous avons trouvé le Messie! ». En un mot, Jésus voulait ramener Pierre « à son premier amour ».

C’est la même question que doivent se poser également les évêques et les prêtres, pour comprendre comment va l’amour d’aujourd’hui avec Jésus: « Suis-je amoureux comme au premier jour? Ou bien le travail, les préoccupations me font un peu regarder d’autres choses et oublier un peu l’amour? ».

Le deuxième point qui ressort du récit de Jean est: « l’envoi: pais, sois pasteur! ». Certains, a observé le Pape, pourraient objecter: « Mais Seigneur, tu sais, je dois étudier parce que je veux devenir un intellectuel de la philosophie, de la théologie, de la patrologie... ». A ces pensées, il faut répondre: « Sois pasteur, le reste viendra après! Pais! Avec la théologie, avec la philosophie, avec la patrologie, avec ce que tu étudies, mais pais! Sois pasteur! ».

Le troisième point coïncide avec une autre question, précisément celle que Pierre pose à Jésus en ce qui concerne l’apôtre Jean: mais lui, comment finira-t-il? Que lui arrivera-t-il? ».

Comme pour dire: « Comment finira ce premier amour qui a tant marché? Comment finira cet itinéraire de pasteurs? Finira-t-il par la gloire, par la majesté? ». Mais la réponse est très différente: « Non, mon frère, elle finira de façon plus commune, et même parfois plus humiliante ». Peut-être, a dit le Pape François, « finira-t-elle dans un lit, et on te donnera à manger, on devra te vêtir, et tu seras inutile, là, malade ». Il ne sert à rien de répéter: « Mais, Seigneur, j’ai fait cela pour toi », j’ai eu « un grand amour », j’ai fait paître comme tu m’as dit, et je dois finir ainsi? ». Oui, a expliqué le Pape, il faut « finir comme lui a fini! Cet amour meurt comme le grain de blé et ainsi, ensuite, viendra le fruit. Mais moi je ne le verrai pas! ».

Le quatrième et dernier point est constitué par « une parole plus forte: suis-moi! ». Ce « suis-moi! » doit être « notre certitude, sur les pas de Jésus, sur cette route ».

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Message par etienne lorant Jeu 12 Juin 2014 - 14:35

L'Homélie du pape François

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5,20-26.
Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Je vous le déclare : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux. Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu'un commet un meurtre, il en répondra au tribunal.
Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. Si quelqu'un insulte son frère, il en répondra au grand conseil. Si quelqu'un maudit son frère, il sera passible de la géhenne de feu.
Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande sur l'autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l'autel, va d'abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande.
Accorde-toi vite avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n'en sortiras pas avant d'avoir payé jusqu'au dernier sou.


Cy Aelf, Paris


(RV) Jésus nous enseigne trois critères pour dépasser les conflits entre nous: le réalisme, la cohérence, la filiation. C’est sur ces trois thèmes que le Pape François a construit l’homélie de la messe célébrée ce jeudi matin en la chapelle de la Maison Sainte Marthe au Vatican.

Comment doit être l’amour entre nous, selon Jésus ? Le Pape François a développé son homélie en s’arrêtant sur le passage de l’Evangile du jour qui raconte le dialogue du Christ avec ses disciples sur l’amour fraternel. Jésus, a souligné le Pape, nous dit que nous devons aimer notre prochain, mais non pas comme les pharisiens qui manquaient de cohérence et « se plaisaient à nuancer tellement leurs idées, vu qu’ils étaient des idéologues ». Leur attitude, a-t-il précisé, « n’était pas de l’amour, mais bien de l’indifférence envers le prochain ». Mais Jésus « nous donne trois critères » :

« Le premier critère, un critère de réalisme: de sain réalisme. Si tu as une dent contre quelqu’un et que tu n’arrives pas à l’encaisser, chercher une solution, alors au moins trouve un accord avec ton adversaire, alors que tu es en chemin. Ce n’est pas l’idéal, mais l’accord est une bonne chose. C’est du réalisme »:

Passer des accords, c'est déjà faire régner un peu la paix

« L’effort de passer un accord », a ajouté le Pape, même si quelqu’un estime que « c’est une chose trop vulgaire ». Pour sauver un tas de choses, en effet, « l’on doit passer un accord. Et ainsi on fait un pas, l’autre fait un autre pas, et au moins règne un peu de paix : une paix très provisoire, mais la paix d’un accord ». Jésus, a ajouté François, « parle aussi de cela, de cette capacité de passer des accords entre nous et de dépasser la justice des pharisiens, des docteurs de la loi, de ces gens-là ». Il existe tant « de situations humaines », a encore déclaré le Pape, « et alors que nous sommes en train de cheminer, nous passons un accord », ainsi « nous arrêtons la haine, la lutte entre nous ».

Un second critère que nous donne Jésus, a poursuivi le Pape, « c’est le critère de la vérité ».
Et le Pape une fois encore déclarait que « mal parler des autres c’est tuer, parce qu’à la racine se trouve la même haine », « tu tues l’autre d’une autre manière : avec les médisances, les calomnies, la diffamation ». Et Jésus nous dit : « Celui qui lui dit ‘stupide’, celui-là est en train de tuer son frère, parce que nous trouvons une racine de haine » :

Médire, insulter, c'est aussi tuer l'autre

« Et aujourd’hui nous imaginons bien évidemment que ne pas tuer le frère c’est de ne pas l’assassiner, mais non : ne pas le tuer, c’est aussi ne pas l’insulter. L’insulte naît de la même racine du crime : c’est la même. Mais trouver des insultes c’est tellement une habitude dans notre société. Il y a des gens qui pour exprimer leur haine d’une autre personne ont recours un florilège d’insultes, impressionnant, vraiment ! Et cela fait mal. Hurler des insultes…Non, soyons réalistes. N’oublions pas le réalisme. Ne pas tuer, ne pas insulter ».

Le troisième critère que nous donne Jésus, a ajouté le Pape, « c’est un critère de filiation ». « Si toi, si nous ne devons pas tuer notre frère, a affirmé le Pape, c’est parce qu’il est mon frère, càd que nous avons le même Père. Je ne peux aller chez le Père si je ne suis pas en paix avec mon frère ». « Je ne peux parler avec le Père si je ne suis pas en paix avec mon frère, au moins par un accord » :

«Ne pas parler avec le Père sans être en paix avec le frère. Trois critères : réalisme, cohérence, càa ne pas tuer et pas même insulter, parce qu’insulter c’est tuer. Et la filiation : on ne peut parler avec le Père si l’on ne peut parler avec le frère. Et alors on dépasse la justice, celle des scribes et des pharisiens. Ce programme n’est pas facile, certes. Mais c’est la voie que Jésus nous indiquer pour aller de l’avant. Demandons au Seigneur la grâce de pouvoir aller de l’avant en paix entre nous, avec peut-être seulement des accords, mais toujours avec cohérence et esprit de filiation ».

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Message par etienne lorant Lun 16 Juin 2014 - 17:08

Homélie sur la corruption politique et financière et leurs conséquences

Le lundi de la 11e semaine du Temps Ordinaire

Premier livre des Rois 21,1-16.

Naboth, de la ville d'Isréel, possédait une vigne à côté du palais d'Acab, roi de Samarie.
Acab dit un jour à Naboth : « Cède-moi ta vigne ; elle me servira de jardin potager, car elle est juste à côté de ma maison ; je te donnerai en échange une vigne meilleure, ou, si tu préfères, je te donnerai l'argent qu'elle vaut. » . Naboth répondit à Acab : « Que le Seigneur me préserve de te céder l'héritage de mes pères ! »
Acab retourna chez lui sombre et irrité, parce que Naboth lui avait dit : « Je ne te céderai pas l'héritage de mes pères. » Il se coucha sur son lit, tourna son visage vers le mur, et refusa de manger.
Sa femme Jézabel vint lui dire : « Pourquoi es-tu de mauvaise humeur ? Pourquoi ne veux-tu pas manger ? »
Il répondit : « J'ai parlé à Naboth d'Isréel. Je lui ai dit : 'Cède-moi ta vigne pour de l'argent, ou, si tu préfères, pour une autre vigne en échange. ' Mais il a répondu : 'Je ne te céderai pas ma vigne ! ' »
Alors sa femme Jézabel lui dit : « Est-ce que tu es le roi d'Israël, oui ou non ? Lève-toi, mange, et retrouve ta bonne humeur : moi, je vais te donner la vigne de Naboth. »
Elle écrivit des lettres au nom d'Acab, elle les scella du sceau royal, et elle les adressa aux anciens et aux notables de la ville où habitait Naboth.
Elle avait écrit dans ces lettres : « Proclamez un jeûne, faites comparaître Naboth devant le peuple.
Placez en face de lui deux individus sans scrupules, qui témoigneront contre lui : 'Tu as maudit Dieu et le roi ! ' Ensuite, faites-le sortir de la ville, lapidez-le, et qu'il meure ! »
Les anciens et les notables qui habitaient la ville de Naboth firent ce que Jézabel avait ordonné dans ses lettres.
Ils proclamèrent un jeûne et firent comparaître Naboth devant le peuple.
Alors arrivèrent les deux individus qui se placèrent en face de lui et portèrent contre lui ce témoignage : « Naboth a maudit Dieu et le roi. » On fit sortir Naboth de la ville, on le lapida, et il mourut.
Puis on envoya dire à Jézabel : « Naboth a été lapidé et il est mort. »
Lorsque Jézabel en fut informée, elle dit à Acab : « Va, prends possession de la vigne de ce Naboth qui a refusé de la céder pour de l'argent, car il n'y a plus de Naboth : il est mort. »
Quand Acab apprit que Naboth était mort, il se rendit à la vigne de Naboth et en prit possession.



(RV) La corruption des puissants, ce sont finalement les pauvres qui en font les frais, et à cause de l’avidité des autres ils se retrouvent sans même avoir ce dont ils auraient besoin et auquel ils ont droit. Voilà l’idée développée par le Pape François ce lundi matin, dans l’homélie de la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte Marthe. Pour parler de la corruption, un mal « aussi triste que vieux comme le monde » « un péché à portée de main », le Pape François est parti d’un récit de la Bible, proposé par la liturgie du jour: l’histoire de Nabot, propriétaire d’une vigne depuis des générations, et qui finit par être lapidé à mort pour avoir refusé de la vendre au roi Acab qui «voulait juste élargir un peu son jardin ».

«Cette histoire, a déclaré François, est habituelle dans les milieux où l’on trouve le pouvoir matériel ou politique, ou encore spirituel » :« Dans la presse, nous lisons si souvent que l’un ou l’autre a été emmené au tribunal, tel politique parce qu’il s’est enrichi comme par enchantement. Ce chef d’entreprise emmené au tribunal lui aussi parce qu’il s’est enrichi d’un coup, en exploitant ses ouvriers. De ce prélat qui s’est trop enrichi et a abandonné son devoir pastoral au bénéfice de son pouvoir.

Corrompus de la politique, du monde des affaires, de la vie ecclésiastique. Nous en trouvons partout. Et nous devons dire la vérité : la corruption est ce péché à portée de main, pour les gens qui ont autorité sur les autres, que ce soit économique, politique, ou ecclésiastique. Tous nous sommes tentés par la corruption. C’est un péché vraiment à portée de main. Parce que lorsque quelqu’un a du pouvoir il se sent puissant, il se sent comme Dieu ».

L'unique voie c'est le service qui te rend humble

Du reste, poursuit le Pape François, on en arrive à être corrompus « sur le chemin de notre propre sécurité ». Avec le «bien-être, l’argent, puis le pouvoir, la vanité, l’orgueil…et de là on en arrive même à tuer ». « Mais, se demandait alors le Pape, qui fait les frais à la fin de toute cette corruption ? » « C’est le pauvre»:
«Si nous parlons des corrompus politiques ou des corrompus dans le monde des affaires, qui en fait les frais ? Les hôpitaux sans médicaments, les malades qui n’ont pas de soins, les enfants sans éducation. Ce sont les ‘Nabot’ contemporains, qui font les frais de la corruption des grands. Et qui fait les frais de la corruption d’un prélat ? Les enfants, qui ne savent pas se faire le signe de la croix, qui ne connaissent pas le catéchisme, qui ne sont pas soignés » « Les malades qui ne reçoivent pas de visite, les prisonniers qui ne sont pas accompagnés spirituellement. Les pauvres payent la note. La corruption est payée par les pauvres : les pauvres économiquement, les pauvres spirituellement».

Par contre, affirme le Pape François, «l’unique voie pour sortir de la corruption, l’unique voie pour vaincre la tentation, le péché de la corruption, c’est le service
». Parce que, explique le Pape, « la corruption vient de l’orgueil, de la superbe, et le service te rend humble » : « Aujourd’hui, nous offrons la Messe pour tous ces gens qui payent le prix de la corruption, qui payent pour la vie de ces corrompus. Pour tous les martyrs de la corruption politique, de la corruption économique et de la corruption ecclésiastique. Prions pour eux ».

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Message par etienne lorant Mer 18 Juin 2014 - 16:35

Destinée des corrompus et remède

Le mardi de la 11e semaine du Temps Ordinaire

Premier livre des Rois 21,17-29.

La parole du Seigneur fut adressée au prophète Élie :
« Lève-toi, va trouver Acab, qui règne sur Israël à Samarie. Il est en ce moment dans la vigne de Naboth, où il s'est rendu pour en prendre possession.
Tu lui diras : 'Ainsi parle le Seigneur : Tu as commis un meurtre, et maintenant tu prends possession. C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur : À l'endroit même où les chiens ont lapé le sang de Naboth, les chiens laperont ton sang à toi aussi. ' »
Acab dit à Élie : « Tu m'as donc retrouvé, toi, mon ennemi ! » Élie répondit : « Oui, je t'ai retrouvé. Puisque tu t'es déshonoré en faisant ce qui est mal aux yeux du Seigneur,
je vais faire venir sur toi le malheur : je supprimerai ta descendance, j'exterminerai tous les mâles de ta maison, esclaves ou hommes libres.
Je ferai à ta maison ce que j'ai fait à celle de Jéroboam, et à celle de Baasa, tes prédécesseurs, car tu as provoqué ma colère et fait pécher Israël.
Et le Seigneur a encore cette parole contre Jézabel : 'Les chiens dévoreront Jézabel sous les murs de la ville d'Isréel ! '
Celui de la maison d'Acab qui mourra dans la ville sera dévoré par les chiens ; celui qui mourra dans la campagne sera dévoré par les oiseaux du ciel. »
On n'a jamais vu personne se déshonorer comme Acab en faisant comme lui ce qui est mal aux yeux du Seigneur, sous l'influence de sa femme Jézabel.
Il s'est conduit d'une manière abominable en s'attachant aux idoles, comme faisaient les Amorites que le Seigneur avait chassés devant les Israélites.
Quand Acab entendit les paroles prononcées par Élie, il déchira ses habits, se couvrit le corps d'un vêtement de pénitence ; et il jeûnait, il gardait le vêtement de pénitence pour dormir, et il marchait lentement.
Alors la parole du Seigneur fut adressée à Élie :
« Tu vois comment Acab s'est humilié devant moi ! Puisqu'il s'est humilié devant moi, je ne ferai pas venir le malheur de son vivant ; c'est sous le règne de son fils que je ferai venir le malheur sur sa maison.



« Lorsque nous lisons sur les journaux – a-t-il dit à ce propos – que celui-ci est corrompu, que cet autre est corrompu, qu’il s’est rendu coupable de corruption et qu’il y a des pots-de-vin ici et là, et aussi beaucoup de choses de certains prélats », « notre devoir de chrétiens est de demander pardon pour eux », demander au Seigneur qu’il « leur donne la grâce de se repentir, qu’ils ne meurent pas le cœur corrompu ». Donc « condamner les corrompus, oui: demander la grâce de ne pas devenir corrompus, oui »; mais « aussi prier pour leur conversion! ».

***


Le passage biblique proposé par la liturgie qui a inspiré la réflexion du Pape est celui du martyre de Nabot, tiré du premier livre des Rois (21, 17-29). Dans celui-ci, François a identifié trois aspects « qu’il sera opportun de méditer »: la définition de la corruption, le destin des corrompus et la possibilité de ces derniers de se sauver.

Definition de la corruption - Un homme corrompu est une marchandise

En ce qui concerne le premier, c’est le prophète Elie lui-même, protagoniste du récit, qui dit « clairement ce que fait le corrompu », en s’adressant au roi Achab, responsable de la lapidation de Nabot qui se refusait de lui vendre une vigne: « Tu as assassiné et de plus tu usurpes... Tu t’es vendu! ». En effet, a commenté l’Evêque de Rome, le corrompu « est précisément une marchandise! Il achète et il vend: "Cet homme, oui, il coûte tant: tu peux l’acheter et tu peux le vendre!". Telle est la définition: c’est une marchandise! ».

Destin des corrompus

Quand au deuxième aspect, du destin des corrompus, il a souligné que c’est le Seigneur lui-même qui dit dans la lecture d’aujourd’hui « clairement ce qu’il fera: "voici que je vais faire venir sur toi le malheur : je balayerai ta race, j'exterminerai les mâles de la famille d'Achab, liés ou libres en Israël... car tu as provoqué ma colère et fait pécher Israël" ». En effet, « le corrompu irrite Dieu et fait pécher le peuple ». Comme Achab, donc, « le corrompu se vend pour faire le mal, mais lui ne le sait pas: lui croit qu’il se vend pour avoir plus d’argent, plus de pouvoir. Mais il se vend pour faire le mal, pour tuer ». Etant des traîtres, des gens qui volent et qui tuent, les corrompus risquent de subir la « malédiction de Dieu, parce qu’ils ont exploité des innocents, qui ne peuvent pas se défendre; et ils le font avec des gants blancs, de loin sans se salir les mains ».

L'issue pour les corrompus

Dans tous les cas, il existe « une issue de secours pour les corrompus ». C’est la lecture même qui la propose: « Quand Achab entendit ces paroles, il déchira ses vêtements, mit un sac à même sa chair, jeûna, coucha avec le sac et marcha à pas lents. Il commença à faire pénitence ». « Demander pardon » est « l’issue de secours pour les corrompus, pour les corrompus politiques, pour les corrompus affairistes, pour les corrompus ecclésiastiques ». En effet, « le Seigneur aime cela »: il pardonne, mais il le fait « quand les corrompus font ce qu’a fait Zacchée. D’où l’invitation finale à prier pour tous les corrompus, en demandant pardon pour eux afin qu’ils obtiennent « la grâce de se repentir ».


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