Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
4 participants
Page 8 sur 34
Page 8 sur 34 • 1 ... 5 ... 7, 8, 9 ... 21 ... 34
Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Rappel du premier message :
Dimanche 10 août
Commentaire du jour
Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire sur l'évangile de Matthieu, livre 11, ch. 5-6 ; PG 13, 913 ; SC 162 (trad. SC p. 287s rev.)
« Passons sur l'autre rive » (Lc 8,22)
« Jésus a obligé les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, pendant qu’il renvoyait les foules. » Les foules ne pouvaient pas partir vers l'autre rive ; elles n'étaient pas des Hébreux au sens spirituel du mot, qui se traduit : « les gens de l'autre rive ». Cette œuvre était réservée aux disciples de Jésus : partir pour l'autre rive, dépasser le visible et le corporel, ces réalités temporaires, et arriver les premiers vers l'invisible et l'éternel… Et pourtant les disciples n’ont pas pu précéder Jésus sur l'autre rive…; il voulait peut-être leur apprendre par l'expérience que sans lui il n'était pas possible d’y arriver… Qu'est-ce que cette barque dans laquelle Jésus oblige les disciples à monter ? Ne serait-ce pas la lutte contre les tentations et les circonstances difficiles ?…
Ensuite il a gravi la montagne, à l'écart, pour prier. Pour qui prie-t-il ? Probablement pour les foules, pour que, renvoyées après avoir mangé les pains bénis, elles ne fassent rien de contraire à ce renvoi de Jésus. Pour les disciples aussi…, pour qu’il ne leur arrive rien de mal sur la mer à cause des vagues et du vent contraire. J'ai bien envie de dire que c'est grâce à la prière que Jésus adresse à son Père que les disciples n'ont subi aucun dommage, alors que la mer, les vagues et le vent s’acharnaient contre eux...
Et nous, si un jour nous sommes aux prises avec des tentations inévitables, souvenons-nous que Jésus nous a obligés à nous embarquer ; il n'est pas possible de parvenir à l'autre rive sans supporter l'épreuve des vagues et du vent contraire. Puis, quand nous nous verrons entourés par des difficultés nombreuses et pénibles, fatigués de naviguer au milieu d’elles avec la pauvreté de nos moyens, pensons que notre barque est alors au milieu de la mer, et que ces vagues cherchent à « nous faire naufrage dans notre foi » (1Tm 1,19)… Soyons sûrs alors que vers la fin de la nuit, quand « la nuit sera avancée et le jour tout proche » (Rm 13,12), le Fils de Dieu arrivera près de nous afin de nous rendre la mer bienveillante en marchant sur ses eaux.
(source: Évangile au quotidien)
Dimanche 10 août
Commentaire du jour
Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire sur l'évangile de Matthieu, livre 11, ch. 5-6 ; PG 13, 913 ; SC 162 (trad. SC p. 287s rev.)
« Passons sur l'autre rive » (Lc 8,22)
« Jésus a obligé les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, pendant qu’il renvoyait les foules. » Les foules ne pouvaient pas partir vers l'autre rive ; elles n'étaient pas des Hébreux au sens spirituel du mot, qui se traduit : « les gens de l'autre rive ». Cette œuvre était réservée aux disciples de Jésus : partir pour l'autre rive, dépasser le visible et le corporel, ces réalités temporaires, et arriver les premiers vers l'invisible et l'éternel… Et pourtant les disciples n’ont pas pu précéder Jésus sur l'autre rive…; il voulait peut-être leur apprendre par l'expérience que sans lui il n'était pas possible d’y arriver… Qu'est-ce que cette barque dans laquelle Jésus oblige les disciples à monter ? Ne serait-ce pas la lutte contre les tentations et les circonstances difficiles ?…
Ensuite il a gravi la montagne, à l'écart, pour prier. Pour qui prie-t-il ? Probablement pour les foules, pour que, renvoyées après avoir mangé les pains bénis, elles ne fassent rien de contraire à ce renvoi de Jésus. Pour les disciples aussi…, pour qu’il ne leur arrive rien de mal sur la mer à cause des vagues et du vent contraire. J'ai bien envie de dire que c'est grâce à la prière que Jésus adresse à son Père que les disciples n'ont subi aucun dommage, alors que la mer, les vagues et le vent s’acharnaient contre eux...
Et nous, si un jour nous sommes aux prises avec des tentations inévitables, souvenons-nous que Jésus nous a obligés à nous embarquer ; il n'est pas possible de parvenir à l'autre rive sans supporter l'épreuve des vagues et du vent contraire. Puis, quand nous nous verrons entourés par des difficultés nombreuses et pénibles, fatigués de naviguer au milieu d’elles avec la pauvreté de nos moyens, pensons que notre barque est alors au milieu de la mer, et que ces vagues cherchent à « nous faire naufrage dans notre foi » (1Tm 1,19)… Soyons sûrs alors que vers la fin de la nuit, quand « la nuit sera avancée et le jour tout proche » (Rm 13,12), le Fils de Dieu arrivera près de nous afin de nous rendre la mer bienveillante en marchant sur ses eaux.
(source: Évangile au quotidien)
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de mercredi 4 mars
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Commentaire sur le psaume 126 ; CCSL 40, 1859s
« Il leur dit : Voici que nous montons à Jérusalem »
« C'est en vain que vous vous levez avant le jour » (Ps 126,2). Qu'est-ce à dire ? ... Le Christ, notre Jour, s'est levé ; il est bon de vous lever après le Christ et non avant lui. Quels sont ceux qui se lèvent avant le Christ ? ... Ceux qui veulent être élevés ici-bas, où lui a été humble. Qu'ils soient donc humbles en ce monde s'ils veulent être élevés là où le Christ est élevé. En effet, il a dit de ceux qui avaient adhéré à lui par la foi — et précisément nous en sommes : « Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que là où je suis, ils soient aussi avec moi » (Jn 17,25). Don magnifique, grande grâce, glorieuse promesse... Voulez-vous être là où lui il est élevé ? Soyez humbles là où il a été humble.
« Le disciple n'est pas au-dessus du maître » (Mt 10,24)... Et pourtant, les fils de Zébédée, avant d'avoir subi l'humiliation en conformité avec la Passion du Seigneur, s'étaient déjà choisi leur place, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche. Ils voulaient « se lever avant le Jour » ; c'est pourquoi ils marchaient en vain. Le Seigneur les a rappelés à l'humilité en leur demandant : « Pouvez-vous boire le calice que je dois boire ? Je suis venu pour être humble, et vous voulez être élevés avant moi ? Suivez-moi, dit-il, dans le chemin où je vais. Car si vous voulez aller par un chemin où ne vais pas, c'est en vain. »
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Commentaire sur le psaume 126 ; CCSL 40, 1859s
« Il leur dit : Voici que nous montons à Jérusalem »
« C'est en vain que vous vous levez avant le jour » (Ps 126,2). Qu'est-ce à dire ? ... Le Christ, notre Jour, s'est levé ; il est bon de vous lever après le Christ et non avant lui. Quels sont ceux qui se lèvent avant le Christ ? ... Ceux qui veulent être élevés ici-bas, où lui a été humble. Qu'ils soient donc humbles en ce monde s'ils veulent être élevés là où le Christ est élevé. En effet, il a dit de ceux qui avaient adhéré à lui par la foi — et précisément nous en sommes : « Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que là où je suis, ils soient aussi avec moi » (Jn 17,25). Don magnifique, grande grâce, glorieuse promesse... Voulez-vous être là où lui il est élevé ? Soyez humbles là où il a été humble.
« Le disciple n'est pas au-dessus du maître » (Mt 10,24)... Et pourtant, les fils de Zébédée, avant d'avoir subi l'humiliation en conformité avec la Passion du Seigneur, s'étaient déjà choisi leur place, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche. Ils voulaient « se lever avant le Jour » ; c'est pourquoi ils marchaient en vain. Le Seigneur les a rappelés à l'humilité en leur demandant : « Pouvez-vous boire le calice que je dois boire ? Je suis venu pour être humble, et vous voulez être élevés avant moi ? Suivez-moi, dit-il, dans le chemin où je vais. Car si vous voulez aller par un chemin où ne vais pas, c'est en vain. »
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de jeudi 5 mars
Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
Sermon 1 sur l'amour des pauvres
Vivons selon Dieu
Nous qui par chaque parole de la divine Écriture sommes invités à l'imitation du Seigneur qui nous a créés dans sa bienfaisance, voilà que nous détournons tout à notre propre utilité, nous mesurons tout à notre agrément. Nous nous attribuons des biens pour notre propre vie et nous mettons le reste en réserve pour nos héritiers. Quant aux gens qui sont dans la misère, il n'en est nullement question. Et des pauvres on n'a pas le moindre souci. 0 cœurs sans miséricorde !
Un homme voit-il son prochain manquer de pain et du moyen de se procurer la nourriture indispensable, loin de s'empresser de lui offrir son aide pour le tirer de la misère, il l'observe comme on observerait une plante verdoyante en train de se dessécher pitoyablement, faute d'eau. Et cependant cet homme déborde de richesses et serait capable d'apporter à beaucoup l'aide de ses biens. De même que le débit d'une seule source peut arroser de nombreux champs sur une vaste étendue, ainsi l'opulence d'une seule maison est capable de sauver de la misère un grand nombre de pauvres, à moins que la parcimonie et l'avarice de l'homme ne vienne y faire obstacle, comme un rocher tombé dans le ruisseau en détourne le cours.
Ne vivons pas uniquement selon la chair, vivons selon Dieu.
Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
Sermon 1 sur l'amour des pauvres
Vivons selon Dieu
Nous qui par chaque parole de la divine Écriture sommes invités à l'imitation du Seigneur qui nous a créés dans sa bienfaisance, voilà que nous détournons tout à notre propre utilité, nous mesurons tout à notre agrément. Nous nous attribuons des biens pour notre propre vie et nous mettons le reste en réserve pour nos héritiers. Quant aux gens qui sont dans la misère, il n'en est nullement question. Et des pauvres on n'a pas le moindre souci. 0 cœurs sans miséricorde !
Un homme voit-il son prochain manquer de pain et du moyen de se procurer la nourriture indispensable, loin de s'empresser de lui offrir son aide pour le tirer de la misère, il l'observe comme on observerait une plante verdoyante en train de se dessécher pitoyablement, faute d'eau. Et cependant cet homme déborde de richesses et serait capable d'apporter à beaucoup l'aide de ses biens. De même que le débit d'une seule source peut arroser de nombreux champs sur une vaste étendue, ainsi l'opulence d'une seule maison est capable de sauver de la misère un grand nombre de pauvres, à moins que la parcimonie et l'avarice de l'homme ne vienne y faire obstacle, comme un rocher tombé dans le ruisseau en détourne le cours.
Ne vivons pas uniquement selon la chair, vivons selon Dieu.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Vendredi le 6 mars
Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
3ème homélie sur le Cantique des Cantiques
Donner du fruit en Celui qui en a donné à la plénitude du temps
« Mon bien-aimé est une grappe de raisin de Chypre, dans la vigne d'En-Gaddi » (Ct 1,14)... Cette grappe divine se couvre de fleurs avant la Passion et verse son vin dans la Passion... Sur la vigne, la grappe ne montre pas toujours la même forme, elle change avec le temps : elle fleurit, elle gonfle, elle est achevée, puis, parfaitement mûre, elle va se transformer en vin. La vigne promet donc par son fruit : il n'est pas encore mûr et à point pour donner du vin, mais il attend la plénitude des temps. Toutefois, il n'est pas absolument incapable de nous réjouir. En effet, avant le goût, il charme l'odorat, dans l'attente des biens futurs, et il séduit les sens de l'âme par les parfums de l'espérance. Car l'assurance ferme de la grâce espérée devient jouissance déjà pour ceux qui attendent avec constance. Il en est ainsi du raisin de Chypre qui promet du vin avant de le devenir : par sa fleur — sa fleur c'est l'espérance — il nous donne l'assurance de la grâce future...
Celui dont la volonté est en harmonie avec celle du Seigneur, parce qu' « il la médite jour et nuit », devient « un arbre planté près d'un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt » (Ps 1,1-3). C'est pourquoi la vigne de l'Époux, qui a pris racine dans la terre fertile de Gaddi, c'est-à-dire dans le fond de l'âme, qui est arrosée et enrichie par les enseignements divins, produit cette grappe fleurissante et épanouie dans laquelle elle peut contempler son propre jardinier et son vigneron. Bienheureuse cette terre cultivée dont la fleur reproduit la beauté de l'Epoux ! Puisque celui-ci est la lumière véritable, la vraie vie et la vraie justice...et bien d'autres vertus encore, si quelqu'un, par ses œuvres, devient pareil à l'Époux, lorsqu'il regarde la grappe de sa propre conscience, il y voit l'Epoux lui-même, car il reflète la lumière de la vérité dans une vie lumineuse et sans tache. C'est pourquoi cette vigne féconde dit : « Ma grappe fleurit et bourgeonne » (cf Ct 7,13). L'Epoux est en personne cette vraie grappe qui se montre attachée au bois, dont le sang devient une boisson de salut pour ceux qui exultent dans leur salut.
Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
3ème homélie sur le Cantique des Cantiques
Donner du fruit en Celui qui en a donné à la plénitude du temps
« Mon bien-aimé est une grappe de raisin de Chypre, dans la vigne d'En-Gaddi » (Ct 1,14)... Cette grappe divine se couvre de fleurs avant la Passion et verse son vin dans la Passion... Sur la vigne, la grappe ne montre pas toujours la même forme, elle change avec le temps : elle fleurit, elle gonfle, elle est achevée, puis, parfaitement mûre, elle va se transformer en vin. La vigne promet donc par son fruit : il n'est pas encore mûr et à point pour donner du vin, mais il attend la plénitude des temps. Toutefois, il n'est pas absolument incapable de nous réjouir. En effet, avant le goût, il charme l'odorat, dans l'attente des biens futurs, et il séduit les sens de l'âme par les parfums de l'espérance. Car l'assurance ferme de la grâce espérée devient jouissance déjà pour ceux qui attendent avec constance. Il en est ainsi du raisin de Chypre qui promet du vin avant de le devenir : par sa fleur — sa fleur c'est l'espérance — il nous donne l'assurance de la grâce future...
Celui dont la volonté est en harmonie avec celle du Seigneur, parce qu' « il la médite jour et nuit », devient « un arbre planté près d'un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt » (Ps 1,1-3). C'est pourquoi la vigne de l'Époux, qui a pris racine dans la terre fertile de Gaddi, c'est-à-dire dans le fond de l'âme, qui est arrosée et enrichie par les enseignements divins, produit cette grappe fleurissante et épanouie dans laquelle elle peut contempler son propre jardinier et son vigneron. Bienheureuse cette terre cultivée dont la fleur reproduit la beauté de l'Epoux ! Puisque celui-ci est la lumière véritable, la vraie vie et la vraie justice...et bien d'autres vertus encore, si quelqu'un, par ses œuvres, devient pareil à l'Époux, lorsqu'il regarde la grappe de sa propre conscience, il y voit l'Epoux lui-même, car il reflète la lumière de la vérité dans une vie lumineuse et sans tache. C'est pourquoi cette vigne féconde dit : « Ma grappe fleurit et bourgeonne » (cf Ct 7,13). L'Epoux est en personne cette vraie grappe qui se montre attachée au bois, dont le sang devient une boisson de salut pour ceux qui exultent dans leur salut.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de samedi 7 février
Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l'Église
Sermons 2 et 3
« Je me lèverai et j'irai vers mon père »
Celui qui dit ces paroles gisait à terre. Il prend conscience de sa chute, il se rend compte de sa ruine, il se voit enlisé dans le péché et il s'écrie : « Je me lèverai et j'irai vers mon père ». D'où lui vient cet espoir, cette assurance, cette confiance ? Du fait même qu'il s'agit de son père. « J'ai perdu, se dit-il, ma qualité de fils ; mais lui n'a pas perdu celle de père. Il n'est point besoin d'un étranger pour intercéder auprès d'un père : c'est l'affection même de celui-ci qui intervient et qui supplie au plus profond de son cœur. Ses entrailles paternelles le pressent à engendrer de nouveau son fils par le pardon. Coupable, j'irai donc vers mon père ».
Et le père, à la vue de son fils, voile immédiatement sa faute. A son rôle de juge il préfère celui de père. Il transforme tout de suite la sentence en pardon, lui qui désire le retour du fils et non sa perte... « Il se jeta à son cou et l'embrassa ». Voilà comment le père juge et comment il corrige : il donne un baiser au lieu d'un châtiment. La force de l'amour ne tient pas compte du péché, et c'est pourquoi le père remet d'un baiser la faute de son fils ; il la couvre par ses embrassements. Le père ne dévoile pas le péché de son enfant, il ne flétrit pas son fils, il soigne ses blessures de sorte qu'elles ne laissent aucune cicatrice, aucun déshonneur. « Heureux ceux dont la faute est ainsi remise et le péché pardonné » (Ps 31,1).
Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l'Église
Sermons 2 et 3
« Je me lèverai et j'irai vers mon père »
Celui qui dit ces paroles gisait à terre. Il prend conscience de sa chute, il se rend compte de sa ruine, il se voit enlisé dans le péché et il s'écrie : « Je me lèverai et j'irai vers mon père ». D'où lui vient cet espoir, cette assurance, cette confiance ? Du fait même qu'il s'agit de son père. « J'ai perdu, se dit-il, ma qualité de fils ; mais lui n'a pas perdu celle de père. Il n'est point besoin d'un étranger pour intercéder auprès d'un père : c'est l'affection même de celui-ci qui intervient et qui supplie au plus profond de son cœur. Ses entrailles paternelles le pressent à engendrer de nouveau son fils par le pardon. Coupable, j'irai donc vers mon père ».
Et le père, à la vue de son fils, voile immédiatement sa faute. A son rôle de juge il préfère celui de père. Il transforme tout de suite la sentence en pardon, lui qui désire le retour du fils et non sa perte... « Il se jeta à son cou et l'embrassa ». Voilà comment le père juge et comment il corrige : il donne un baiser au lieu d'un châtiment. La force de l'amour ne tient pas compte du péché, et c'est pourquoi le père remet d'un baiser la faute de son fils ; il la couvre par ses embrassements. Le père ne dévoile pas le péché de son enfant, il ne flétrit pas son fils, il soigne ses blessures de sorte qu'elles ne laissent aucune cicatrice, aucun déshonneur. « Heureux ceux dont la faute est ainsi remise et le péché pardonné » (Ps 31,1).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de dimanche 8 mars
Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire sur St Jean 10,20
« Le Temple dont il parlait c'était son corps »
« Détruisez ce Temple et en trois jours je le relèverai »... L'un et l'autre, le Temple et le corps de Jésus, sont à mes yeux un symbole de l'Eglise... Le Temple sera relevé et le corps ressuscitera, le troisième jour... Car le troisième jour surgira dans un ciel nouveau et une terre nouvelle (2P 3,13), quand les ossements, c'est-à-dire toute la maison d'Israël (Ez 37,11), se dresseront au grand Jour du Seigneur, et que la mort sera vaincue...
De même que le corps de Jésus, assujetti à la condition humaine vulnérable, a été fixé à la croix et enseveli, puis a été relevé, ainsi le corps total des fidèles du Christ a été « fixé à la croix avec lui » et « désormais ne vit plus » (Ga 2,19). En effet, comme Paul, chacun d'eux ne se glorifie de rien d'autre que de la croix de notre Seigneur Jésus Christ, qui a fait de lui un crucifié pour le monde et du monde un crucifié pour lui (Ga 6,14)... « Car nous avons été ensevelis avec le Christ » dit Paul, qui ajoute, comme s'il avait reçu quelque gage de la résurrection : « Et avec lui nous nous sommes relevés » (Rm 6,4-9). Chacun marche alors dans une vie nouvelle, mais qui n'est pas encore la résurrection bienheureuse et parfaite... Si quelqu'un est maintenant mis au tombeau, un jour il ressuscitera.
Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire sur St Jean 10,20
« Le Temple dont il parlait c'était son corps »
« Détruisez ce Temple et en trois jours je le relèverai »... L'un et l'autre, le Temple et le corps de Jésus, sont à mes yeux un symbole de l'Eglise... Le Temple sera relevé et le corps ressuscitera, le troisième jour... Car le troisième jour surgira dans un ciel nouveau et une terre nouvelle (2P 3,13), quand les ossements, c'est-à-dire toute la maison d'Israël (Ez 37,11), se dresseront au grand Jour du Seigneur, et que la mort sera vaincue...
De même que le corps de Jésus, assujetti à la condition humaine vulnérable, a été fixé à la croix et enseveli, puis a été relevé, ainsi le corps total des fidèles du Christ a été « fixé à la croix avec lui » et « désormais ne vit plus » (Ga 2,19). En effet, comme Paul, chacun d'eux ne se glorifie de rien d'autre que de la croix de notre Seigneur Jésus Christ, qui a fait de lui un crucifié pour le monde et du monde un crucifié pour lui (Ga 6,14)... « Car nous avons été ensevelis avec le Christ » dit Paul, qui ajoute, comme s'il avait reçu quelque gage de la résurrection : « Et avec lui nous nous sommes relevés » (Rm 6,4-9). Chacun marche alors dans une vie nouvelle, mais qui n'est pas encore la résurrection bienheureuse et parfaite... Si quelqu'un est maintenant mis au tombeau, un jour il ressuscitera.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de lundi 9 mars
Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église
Des veuves
La foi de la veuve de Sarepta, qui accueille celui que Dieu lui envoie
Au temps où la famine désolait la terre entière, pourquoi Élie a-t-il été envoyé chez une veuve ? Une grâce singulière s'attache à deux femmes : auprès d'une vierge, un ange ; auprès d'une veuve, un prophète. Là Gabriel, ici Élie. Ce sont les plus éminents d'entre les anges et les prophètes qui sont choisis ! Mais le veuvage ne mérite pas louange en lui-même, s'il ne s'y ajoute pas des vertus. L'histoire ne manque pas de veuves ; pourtant, une se distingue entre toutes, qui les encourage par son grand exemple... Dieu est particulièrement sensible à l'hospitalité : dans l'Evangile il promet, pour un verre d'eau fraîche, des récompenses d'éternelles (Mt 10,42), ici pour un peu de farine ou une mesure d'huile, la profusion infinie de ses richesses...
Pourquoi nous croire maîtres des fruits de la terre quand la terre est offrande perpétuelle ? ... Nous détournons à notre profit le sens du commandement universel : « Tous les arbres qui ont des fruits portant semence vous serviront de nourriture ainsi qu'à toutes les bêtes, à tous les oiseaux et à tout ce qui rampe sur la terre » (Gn 1,29-30) ; en amassant, nous ne trouvons que le vide et le besoin. Comment espérerions-nous en la promesse, si nous n'observons pas la volonté de Dieu ? C'est agir sainement que d'obéir au précepte d'hospitalité et faire honneur à nos hôtes : ne sommes-nous pas nous-mêmes des hôtes ici-bas ?
Qu'elle est parfaite, cette veuve ! Accablée par une grande famine, elle continuait pourtant à vénérer Dieu. Elle ne gardait pas ses provisions pour elle seule : elle partageait avec son fils. Bel exemple de tendresse, mais plus bel exemple encore de foi ! Elle ne devait préférer personne à son fils : voilà qu'elle met le prophète de Dieu au-dessus de sa propre vie. Croyez bien qu'elle n'a pas seulement donné un peu de nourriture, mais toute sa subsistance ; elle n'a rien gardé pour elle ; comme son hospitalité l'a amenée à un don total, sa foi l'a conduite à une confiance totale.
Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église
Des veuves
La foi de la veuve de Sarepta, qui accueille celui que Dieu lui envoie
Au temps où la famine désolait la terre entière, pourquoi Élie a-t-il été envoyé chez une veuve ? Une grâce singulière s'attache à deux femmes : auprès d'une vierge, un ange ; auprès d'une veuve, un prophète. Là Gabriel, ici Élie. Ce sont les plus éminents d'entre les anges et les prophètes qui sont choisis ! Mais le veuvage ne mérite pas louange en lui-même, s'il ne s'y ajoute pas des vertus. L'histoire ne manque pas de veuves ; pourtant, une se distingue entre toutes, qui les encourage par son grand exemple... Dieu est particulièrement sensible à l'hospitalité : dans l'Evangile il promet, pour un verre d'eau fraîche, des récompenses d'éternelles (Mt 10,42), ici pour un peu de farine ou une mesure d'huile, la profusion infinie de ses richesses...
Pourquoi nous croire maîtres des fruits de la terre quand la terre est offrande perpétuelle ? ... Nous détournons à notre profit le sens du commandement universel : « Tous les arbres qui ont des fruits portant semence vous serviront de nourriture ainsi qu'à toutes les bêtes, à tous les oiseaux et à tout ce qui rampe sur la terre » (Gn 1,29-30) ; en amassant, nous ne trouvons que le vide et le besoin. Comment espérerions-nous en la promesse, si nous n'observons pas la volonté de Dieu ? C'est agir sainement que d'obéir au précepte d'hospitalité et faire honneur à nos hôtes : ne sommes-nous pas nous-mêmes des hôtes ici-bas ?
Qu'elle est parfaite, cette veuve ! Accablée par une grande famine, elle continuait pourtant à vénérer Dieu. Elle ne gardait pas ses provisions pour elle seule : elle partageait avec son fils. Bel exemple de tendresse, mais plus bel exemple encore de foi ! Elle ne devait préférer personne à son fils : voilà qu'elle met le prophète de Dieu au-dessus de sa propre vie. Croyez bien qu'elle n'a pas seulement donné un peu de nourriture, mais toute sa subsistance ; elle n'a rien gardé pour elle ; comme son hospitalité l'a amenée à un don total, sa foi l'a conduite à une confiance totale.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de mardi 10 mars
Sainte Faustine Kowalska (1905-1938), religieuse
Petit Journal, § 1570
« Ne devais-tu pas...avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j'avais eu pitié de toi ? »
Ô Dieu de grande miséricorde, Bonté infinie, voilà qu'aujourd'hui l'humanité tout entière appelle de l'abîme de sa misère ta miséricorde, ta pitié, ô Dieu ; et elle appelle avec la voix puissante de la misère. Dieu bienveillant, ne rejette pas les prières des exilés de cette terre. Ô Seigneur, Bonté inconcevable, tu connais à fond notre misère et tu sais que nous ne pourrions pas de nos propres forces nous élever jusqu'à toi. C'est pourquoi, nous t'en supplions, devance-nous de ta grâce et augmente sans cesse en nous ta miséricorde, afin que nous accomplissions fidèlement ta sainte volonté durant toute notre vie, ainsi qu'à l'heure de notre mort. Que la toute-puissance de ta miséricorde nous abrite des attaques des ennemis de notre salut, afin que nous attendions avec confiance, comme tes enfants, ta venue dernière, dont le jour est connu de toi seul. Et nous, nous attendons à recevoir tout ce qui nous est promis par Jésus, malgré toute notre misère, car Jésus est notre espérance ; par son cœur miséricordieux nous passons comme par les portes ouvertes du ciel.
Sainte Faustine Kowalska (1905-1938), religieuse
Petit Journal, § 1570
« Ne devais-tu pas...avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j'avais eu pitié de toi ? »
Ô Dieu de grande miséricorde, Bonté infinie, voilà qu'aujourd'hui l'humanité tout entière appelle de l'abîme de sa misère ta miséricorde, ta pitié, ô Dieu ; et elle appelle avec la voix puissante de la misère. Dieu bienveillant, ne rejette pas les prières des exilés de cette terre. Ô Seigneur, Bonté inconcevable, tu connais à fond notre misère et tu sais que nous ne pourrions pas de nos propres forces nous élever jusqu'à toi. C'est pourquoi, nous t'en supplions, devance-nous de ta grâce et augmente sans cesse en nous ta miséricorde, afin que nous accomplissions fidèlement ta sainte volonté durant toute notre vie, ainsi qu'à l'heure de notre mort. Que la toute-puissance de ta miséricorde nous abrite des attaques des ennemis de notre salut, afin que nous attendions avec confiance, comme tes enfants, ta venue dernière, dont le jour est connu de toi seul. Et nous, nous attendons à recevoir tout ce qui nous est promis par Jésus, malgré toute notre misère, car Jésus est notre espérance ; par son cœur miséricordieux nous passons comme par les portes ouvertes du ciel.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de mercredi 11 mars
Epiphane de Bénévent (5e - 6e siècle), évêque
« Pour que l'Ecriture s'accomplisse jusqu'au bout » (Jn 19,28)
« Je ne suis pas venu abolir la Loi, mais l'accomplir »... En ce temps-là, en effet, le Seigneur a exercé son pouvoir pour accomplir en sa personne tous les mystères que la Loi annonçait à son sujet. Car dans sa Passion, il a mené à terme toutes les prophéties. Lorsqu'on lui a offert, selon la prophétie du bienheureux David (Ps 68,22), une éponge imbibée de vinaigre pour calmer sa soif, il l'a accepté en disant : « Tout est accompli ». Puis, inclinant la tête, il a remis l'esprit (Jn 19,30).
Il a non seulement réalisé personnellement tout ce qu'il a dit, mais il nous a encore confié ses commandements, afin que nous les mettions en pratique. Alors que les anciens n'avaient pas pu observer les commandements les plus élémentaires de la Loi (Ac 15,10), il nous a prescrit de garder les plus difficiles, par le moyen de la grâce et de la puissance qui viennent de la croix.
Epiphane de Bénévent (5e - 6e siècle), évêque
« Pour que l'Ecriture s'accomplisse jusqu'au bout » (Jn 19,28)
« Je ne suis pas venu abolir la Loi, mais l'accomplir »... En ce temps-là, en effet, le Seigneur a exercé son pouvoir pour accomplir en sa personne tous les mystères que la Loi annonçait à son sujet. Car dans sa Passion, il a mené à terme toutes les prophéties. Lorsqu'on lui a offert, selon la prophétie du bienheureux David (Ps 68,22), une éponge imbibée de vinaigre pour calmer sa soif, il l'a accepté en disant : « Tout est accompli ». Puis, inclinant la tête, il a remis l'esprit (Jn 19,30).
Il a non seulement réalisé personnellement tout ce qu'il a dit, mais il nous a encore confié ses commandements, afin que nous les mettions en pratique. Alors que les anciens n'avaient pas pu observer les commandements les plus élémentaires de la Loi (Ac 15,10), il nous a prescrit de garder les plus difficiles, par le moyen de la grâce et de la puissance qui viennent de la croix.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de jeudi 12 mars
Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
De l'unité de l'Église
« Tout royaume divisé devient un désert »
Nul ne peut avoir Dieu pour père s'il n'a pas l'Église pour mère... Le Seigneur nous en avertit en disant : « Qui n'est pas avec moi est contre moi, et qui ne rassemble pas avec moi dissipe. » Celui qui brise la paix et la concorde du Christ agit contre le Christ ; celui qui rassemble en dehors de l'Église dissipe l'Église du Christ.
Le Seigneur dit : « Le Père et moi nous sommes un » (Jn 10,30). Il est écrit encore à propos du Père, du Fils et du Saint Esprit : « Ces trois sont un » (1Jn 5,7). Qui dès lors croira que l'unité, qui tient son origine dans cette harmonie divine, qui est liée à ce mystère céleste, puisse être morcelée dans l'Église...par des conflits de volonté ? Quiconque n'observe pas cette unité n'observe pas la loi de Dieu, ni la foi au Père et au Fils ; il ne garde pas la vie ni le salut.
Ce sacrement de l'unité, ce lien de la concorde dans une cohésion indissoluble nous est montré dans l'évangile par la tunique du Seigneur. Elle ne peut pas du tout être divisée ni déchirée, mais elle est tirée au sort pour savoir qui revêtira le Christ (Jn 19,24)... Elle est le symbole de l'unité qui vient d'en haut.
Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
De l'unité de l'Église
« Tout royaume divisé devient un désert »
Nul ne peut avoir Dieu pour père s'il n'a pas l'Église pour mère... Le Seigneur nous en avertit en disant : « Qui n'est pas avec moi est contre moi, et qui ne rassemble pas avec moi dissipe. » Celui qui brise la paix et la concorde du Christ agit contre le Christ ; celui qui rassemble en dehors de l'Église dissipe l'Église du Christ.
Le Seigneur dit : « Le Père et moi nous sommes un » (Jn 10,30). Il est écrit encore à propos du Père, du Fils et du Saint Esprit : « Ces trois sont un » (1Jn 5,7). Qui dès lors croira que l'unité, qui tient son origine dans cette harmonie divine, qui est liée à ce mystère céleste, puisse être morcelée dans l'Église...par des conflits de volonté ? Quiconque n'observe pas cette unité n'observe pas la loi de Dieu, ni la foi au Père et au Fils ; il ne garde pas la vie ni le salut.
Ce sacrement de l'unité, ce lien de la concorde dans une cohésion indissoluble nous est montré dans l'évangile par la tunique du Seigneur. Elle ne peut pas du tout être divisée ni déchirée, mais elle est tirée au sort pour savoir qui revêtira le Christ (Jn 19,24)... Elle est le symbole de l'unité qui vient d'en haut.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Vendredi 13 mars
Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l'Église
Grandes Règles monastiques
Les deux commandements de l'amour
Question : Nous vous prions d'abord de nous dire si les commandements de Dieu se suivent dans un certain ordre. Y a-t-il un premier, un deuxième, un troisième et ainsi de suite ? ...
Réponse : Le Seigneur en personne a déterminé l'ordre à garder dans ses commandements. Le premier et le plus grand est celui qui regarde la charité envers Dieu, et le second, qui lui est semblable, ou plutôt en est l'accomplissement et la conséquence, concerne l'amour du prochain...
Question : Parlez-nous d'abord de l'amour de Dieu. Il est entendu qu'il faut aimer Dieu, mais comment faut-il l'aimer ? ...
Réponse : L'amour envers Dieu ne s'enseigne pas. Personne ne nous a appris à jouir de la lumière ni à tenir à la vie par-dessus tout ; personne non plus ne nous a enseigné à aimer ceux qui nous ont mis au monde ou nous ont élevés. De la même façon, ou plutôt à plus forte raison, ce n'est pas un enseignement extérieur qui nous apprend à aimer Dieu. Dans la nature même de l'être vivant — je veux dire de l'homme — est déposé une sorte de germe qui contient en lui le principe de cette aptitude à aimer. C'est à l'école des commandements de Dieu qu'il appartient de recueillir ce germe, de le cultiver diligemment, de le nourrir avec soin, et de le porter à son épanouissement moyennant la grâce divine. J'approuve votre zèle, il est indispensable au but...
Il faut savoir que cette vertu de charité est une, mais qu'en puissance elle embrasse tous les commandements : « Car celui qui m'aime, dit le Seigneur, accomplit mes commandements » (Jn 14,23), et encore : « Dans ces deux commandements sont contenus toute la loi et les prophètes » (Mt 22,40).
Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l'Église
Grandes Règles monastiques
Les deux commandements de l'amour
Question : Nous vous prions d'abord de nous dire si les commandements de Dieu se suivent dans un certain ordre. Y a-t-il un premier, un deuxième, un troisième et ainsi de suite ? ...
Réponse : Le Seigneur en personne a déterminé l'ordre à garder dans ses commandements. Le premier et le plus grand est celui qui regarde la charité envers Dieu, et le second, qui lui est semblable, ou plutôt en est l'accomplissement et la conséquence, concerne l'amour du prochain...
Question : Parlez-nous d'abord de l'amour de Dieu. Il est entendu qu'il faut aimer Dieu, mais comment faut-il l'aimer ? ...
Réponse : L'amour envers Dieu ne s'enseigne pas. Personne ne nous a appris à jouir de la lumière ni à tenir à la vie par-dessus tout ; personne non plus ne nous a enseigné à aimer ceux qui nous ont mis au monde ou nous ont élevés. De la même façon, ou plutôt à plus forte raison, ce n'est pas un enseignement extérieur qui nous apprend à aimer Dieu. Dans la nature même de l'être vivant — je veux dire de l'homme — est déposé une sorte de germe qui contient en lui le principe de cette aptitude à aimer. C'est à l'école des commandements de Dieu qu'il appartient de recueillir ce germe, de le cultiver diligemment, de le nourrir avec soin, et de le porter à son épanouissement moyennant la grâce divine. J'approuve votre zèle, il est indispensable au but...
Il faut savoir que cette vertu de charité est une, mais qu'en puissance elle embrasse tous les commandements : « Car celui qui m'aime, dit le Seigneur, accomplit mes commandements » (Jn 14,23), et encore : « Dans ces deux commandements sont contenus toute la loi et les prophètes » (Mt 22,40).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de samedi 14 mars
Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l'Église
Moralia, 76
Une brèche ouverte
Avec quelle précaution le pharisien qui montait au Temple pour y faire sa prière, et qui avait fortifié la citadelle de son âme, prétendait jeûner deux fois par semaine et donner le dixième de ce qu'il gagnait. En disant : « Mon Dieu, je te rends grâce », il est bien clair qu'il avait apporté toutes les précautions imaginables pour s'en prémunir. Mais il laisse un endroit ouvert et exposé à son ennemi en ajoutant : « Parce que je ne suis pas comme ce publicain ». Ainsi, par la vanité, il a donné à son ennemi d'entrer dans la ville de son cœur qu'il avait pourtant bien verrouillée par ses jeûnes et ses aumônes.
Toutes les autres précautions sont donc inutiles, quand il reste en nous quelque ouverture par où l'ennemi peut entrer... Ce pharisien avait vaincu la gourmandise par l'abstinence ; il avait surmonté l'avarice par la générosité... Mais combien de travaux en vue de cette victoire ont été anéantis par un seul vice ? par la brèche d'une seule faute ?
C'est pourquoi il ne nous faut pas seulement penser à pratiquer le bien, mais aussi veiller avec soin sur nos pensées, pour les garder pures dans nos bonnes œuvres. Car si elles sont une source de vanité ou d'orgueil dans notre cœur, nous combattons alors seulement pour la vaine gloire, et non pour celle de notre Créateur.
Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l'Église
Moralia, 76
Une brèche ouverte
Avec quelle précaution le pharisien qui montait au Temple pour y faire sa prière, et qui avait fortifié la citadelle de son âme, prétendait jeûner deux fois par semaine et donner le dixième de ce qu'il gagnait. En disant : « Mon Dieu, je te rends grâce », il est bien clair qu'il avait apporté toutes les précautions imaginables pour s'en prémunir. Mais il laisse un endroit ouvert et exposé à son ennemi en ajoutant : « Parce que je ne suis pas comme ce publicain ». Ainsi, par la vanité, il a donné à son ennemi d'entrer dans la ville de son cœur qu'il avait pourtant bien verrouillée par ses jeûnes et ses aumônes.
Toutes les autres précautions sont donc inutiles, quand il reste en nous quelque ouverture par où l'ennemi peut entrer... Ce pharisien avait vaincu la gourmandise par l'abstinence ; il avait surmonté l'avarice par la générosité... Mais combien de travaux en vue de cette victoire ont été anéantis par un seul vice ? par la brèche d'une seule faute ?
C'est pourquoi il ne nous faut pas seulement penser à pratiquer le bien, mais aussi veiller avec soin sur nos pensées, pour les garder pures dans nos bonnes œuvres. Car si elles sont une source de vanité ou d'orgueil dans notre cœur, nous combattons alors seulement pour la vaine gloire, et non pour celle de notre Créateur.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de dimanche le 15 mars
Théodore de Mopsueste (?-428), évêque et théologien
Commentaire de Jean
« Dieu a tant aimé le monde »
« Que la croix ne vous effraie pas, dit le Seigneur Jésus, et ne vous fasse pas douter des paroles que je vous dis. » Le serpent élevé par Moïse dans le désert était efficace par la puissance de celui qui ordonnait de l'élever... C'est ainsi que le Seigneur se charge du sort des hommes et souffre les douleurs de la croix, mais grâce à la puissance qui l'habite, il a rendu ceux qui croient en lui dignes de la vie éternelle. Au temps de Moïse, le serpent d'airain, sans posséder la vie, grâce à la puissance d'un autre, délivrait de la mort ceux qui allaient périr sous la morsure venimeuse, pourvu qu'ils tournent leurs regards vers lui. Jésus, de la même manière, malgré son apparence mortelle et ses souffrances, donne pourtant la vie à ceux qui croient en lui, grâce à la puissance qui l'habite.
Jésus continue : « Dieu a tant aimé le monde qu'il lui a donné son Fils unique, afin que tous ceux qui croient en lui ne périssent pas, mais qu'ils aient la vie éternelle. » « C'est là encore, dit-il, un signe de l'amour de Dieu... » Comment a-t-il pu dire : « Dieu a donné son Fils unique » ? Il est évident que la divinité ne peut pas souffrir. Cependant, grâce à leur union, l'humanité et la divinité de Jésus ne forment qu'un. C'est pourquoi, bien que seul l'homme souffre, tout ce qui touche son humanité est attribué aussi à sa divinité...
Saint Paul, pour montrer cette grandeur de la Passion, dit : « S'ils l'avaient connu, ils n'auraient jamais crucifié le Seigneur de gloire » (1Co 2,8). Il veut révéler, en donnant ce titre-là à Jésus, la grandeur de la Passion ; de la même manière, notre Seigneur, pour montrer la richesse de son amour par les souffrances qu'il a supportées, déclare très justement : « Dieu a donné son Fils unique. »
Théodore de Mopsueste (?-428), évêque et théologien
Commentaire de Jean
« Dieu a tant aimé le monde »
« Que la croix ne vous effraie pas, dit le Seigneur Jésus, et ne vous fasse pas douter des paroles que je vous dis. » Le serpent élevé par Moïse dans le désert était efficace par la puissance de celui qui ordonnait de l'élever... C'est ainsi que le Seigneur se charge du sort des hommes et souffre les douleurs de la croix, mais grâce à la puissance qui l'habite, il a rendu ceux qui croient en lui dignes de la vie éternelle. Au temps de Moïse, le serpent d'airain, sans posséder la vie, grâce à la puissance d'un autre, délivrait de la mort ceux qui allaient périr sous la morsure venimeuse, pourvu qu'ils tournent leurs regards vers lui. Jésus, de la même manière, malgré son apparence mortelle et ses souffrances, donne pourtant la vie à ceux qui croient en lui, grâce à la puissance qui l'habite.
Jésus continue : « Dieu a tant aimé le monde qu'il lui a donné son Fils unique, afin que tous ceux qui croient en lui ne périssent pas, mais qu'ils aient la vie éternelle. » « C'est là encore, dit-il, un signe de l'amour de Dieu... » Comment a-t-il pu dire : « Dieu a donné son Fils unique » ? Il est évident que la divinité ne peut pas souffrir. Cependant, grâce à leur union, l'humanité et la divinité de Jésus ne forment qu'un. C'est pourquoi, bien que seul l'homme souffre, tout ce qui touche son humanité est attribué aussi à sa divinité...
Saint Paul, pour montrer cette grandeur de la Passion, dit : « S'ils l'avaient connu, ils n'auraient jamais crucifié le Seigneur de gloire » (1Co 2,8). Il veut révéler, en donnant ce titre-là à Jésus, la grandeur de la Passion ; de la même manière, notre Seigneur, pour montrer la richesse de son amour par les souffrances qu'il a supportées, déclare très justement : « Dieu a donné son Fils unique. »
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de lundi 16 mars
Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église
Homélies sur l'évangile de Jean, n°35
« Vous ne pourrez donc pas croire à moins d'avoir vu des signes et des prodiges ? »
« Si vous ne voyez pas des signes et des prodiges, vous ne croirez pas ! » Le fonctionnaire royal semble ne pas croire que Jésus a la puissance de ressusciter les morts : « Descends, avant que mon fils ne meure ! » Il semble croire que Jésus ignore la gravité de la maladie de son enfant. C'est pourquoi Jésus lui fait ce reproche, pour lui montrer que les miracles se font surtout pour gagner et guérir les âmes. Ainsi Jésus guérit le père qui est malade d'esprit non moins que le fils qui est malade de corps, pour nous apprendre qu'il faut s'attacher à lui non à cause des miracles, mais pour son enseignement que les miracles confirment. Car il opère les miracles non pour les croyants, mais pour les incroyants...
De retour chez lui, « il crut, avec tous les gens de sa maison ». Des gens qui n'ont ni vu ni entendu Jésus...croient en lui. Quel enseignement en retirer ? Il faut croire en lui sans exiger des miracles ; il ne faut pas exiger de Dieu des preuves de sa puissance. De nos jours combien de gens montrent un plus grand amour de Dieu lorsque leurs enfants ou leur femme ont reçu quelque soulagement dans leur maladie. Même si nos vœux ne sont pas exaucés, il faut persévérer tout autant dans l'action de grâce et la louange. Restons attachés à Dieu dans l'adversité autant que dans la prospérité.
Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église
Homélies sur l'évangile de Jean, n°35
« Vous ne pourrez donc pas croire à moins d'avoir vu des signes et des prodiges ? »
« Si vous ne voyez pas des signes et des prodiges, vous ne croirez pas ! » Le fonctionnaire royal semble ne pas croire que Jésus a la puissance de ressusciter les morts : « Descends, avant que mon fils ne meure ! » Il semble croire que Jésus ignore la gravité de la maladie de son enfant. C'est pourquoi Jésus lui fait ce reproche, pour lui montrer que les miracles se font surtout pour gagner et guérir les âmes. Ainsi Jésus guérit le père qui est malade d'esprit non moins que le fils qui est malade de corps, pour nous apprendre qu'il faut s'attacher à lui non à cause des miracles, mais pour son enseignement que les miracles confirment. Car il opère les miracles non pour les croyants, mais pour les incroyants...
De retour chez lui, « il crut, avec tous les gens de sa maison ». Des gens qui n'ont ni vu ni entendu Jésus...croient en lui. Quel enseignement en retirer ? Il faut croire en lui sans exiger des miracles ; il ne faut pas exiger de Dieu des preuves de sa puissance. De nos jours combien de gens montrent un plus grand amour de Dieu lorsque leurs enfants ou leur femme ont reçu quelque soulagement dans leur maladie. Même si nos vœux ne sont pas exaucés, il faut persévérer tout autant dans l'action de grâce et la louange. Restons attachés à Dieu dans l'adversité autant que dans la prospérité.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Mardi le 17 mars
Odes de Salomon (texte chrétien hébraïque du début du 2e siècle)
« L'eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle » (Jn 4,14)
Le Seigneur s'est fait mieux connaître. Il s'emploie à faire mieux connaître les dons reçus de sa grâce. Il nous a donné de louer son nom ; nos esprits chantent son Esprit Saint. Car un ruisseau a jailli ; il est devenu un torrent large et puissant (Ez 47,1s). Il a inondé et brisé l'univers et l'a emporté vers le Temple. Les obstacles des hommes n'ont pu l'arrêter, pas même l'artifice de ceux qui endiguent l'eau. Car il est venu sur toute la terre et l'a remplie entièrement.
Ils ont bu, tous les assoiffés de la terre ; leur soif a été étanchée, car le Très Haut a désaltéré les siens. Heureux les serviteurs à qui il a confié ses eaux ; ils ont pu y calmer leurs lèvres desséchées et redresser leur volonté paralysée. Les âmes mourantes ont été arrachées à la mort ; les membres épuisés ont été redressés et sont debout. Ils ont donné la force à leurs démarches et la lumière à leurs yeux. Tous les ont connus dans le Seigneur ; ils vivent par l'eau vivante pour l'éternité.
Odes de Salomon (texte chrétien hébraïque du début du 2e siècle)
« L'eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle » (Jn 4,14)
Le Seigneur s'est fait mieux connaître. Il s'emploie à faire mieux connaître les dons reçus de sa grâce. Il nous a donné de louer son nom ; nos esprits chantent son Esprit Saint. Car un ruisseau a jailli ; il est devenu un torrent large et puissant (Ez 47,1s). Il a inondé et brisé l'univers et l'a emporté vers le Temple. Les obstacles des hommes n'ont pu l'arrêter, pas même l'artifice de ceux qui endiguent l'eau. Car il est venu sur toute la terre et l'a remplie entièrement.
Ils ont bu, tous les assoiffés de la terre ; leur soif a été étanchée, car le Très Haut a désaltéré les siens. Heureux les serviteurs à qui il a confié ses eaux ; ils ont pu y calmer leurs lèvres desséchées et redresser leur volonté paralysée. Les âmes mourantes ont été arrachées à la mort ; les membres épuisés ont été redressés et sont debout. Ils ont donné la force à leurs démarches et la lumière à leurs yeux. Tous les ont connus dans le Seigneur ; ils vivent par l'eau vivante pour l'éternité.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de mercredi le 17 mars
Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), théologien, fondateur de l'Oratoire en Angleterre
Sermon « Christ Manifested in Remembrance »
« Mon Père...est toujours à l'œuvre, et moi aussi je suis à l'œuvre »
Si nous observons la conduite du Sauveur pendant sa vie mortelle, nous voyons qu'il faisait exprès de voiler la connaissance de son identité de Fils de Dieu qu'il révélait pourtant en même temps. Il semble qu'il ait voulu qu'on puisse en jouir, mais non pas sur le moment — comme si ses paroles devaient demeurer valables déjà mais aussi devaient attendre un certain temps pour recevoir leur éclaircissement, comme si elles devaient attendre sa venue, qui doit mettre en pleine lumière à la fois le Christ et ses paroles... Il était parmi ses disciples « comme celui qui sert » (Lc 22,27). Apparemment ce n'était qu'après sa résurrection et surtout après son ascension, lorsque l'Esprit Saint est descendu, que les apôtres ont compris qui avait été avec eux...
À maintes reprises dans l'Écriture comme dans le monde, nous ne discernons pas la présence de Dieu au moment même où elle est avec nous, mais seulement après, quand nous regardons en arrière, constatant alors ce qui s'est passé autrefois... Quelle providence merveilleuse, qui se fait si silencieuse tout en étant si efficace, si constante, et surtout si infaillible ! Voilà ce qui est complètement déroutant pour le pouvoir de Satan ; il est incapable de discerner la main de Dieu à l'œuvre dans le déroulement des événements...; ses moyens multiples ne servent à rien devant le silence majestueux et serein, le calme imperturbable et saint qui règne dans la providence de Dieu...
La main de Dieu veille toujours sur les siens et il les conduit par un chemin qu'ils ignorent. Tout ce qu'ils peuvent faire, c'est de croire ; ce qu'ils ne voient pas maintenant ils le verront plus tard. Et par cette foi, ils collaborent aux intentions de Dieu.
Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), théologien, fondateur de l'Oratoire en Angleterre
Sermon « Christ Manifested in Remembrance »
« Mon Père...est toujours à l'œuvre, et moi aussi je suis à l'œuvre »
Si nous observons la conduite du Sauveur pendant sa vie mortelle, nous voyons qu'il faisait exprès de voiler la connaissance de son identité de Fils de Dieu qu'il révélait pourtant en même temps. Il semble qu'il ait voulu qu'on puisse en jouir, mais non pas sur le moment — comme si ses paroles devaient demeurer valables déjà mais aussi devaient attendre un certain temps pour recevoir leur éclaircissement, comme si elles devaient attendre sa venue, qui doit mettre en pleine lumière à la fois le Christ et ses paroles... Il était parmi ses disciples « comme celui qui sert » (Lc 22,27). Apparemment ce n'était qu'après sa résurrection et surtout après son ascension, lorsque l'Esprit Saint est descendu, que les apôtres ont compris qui avait été avec eux...
À maintes reprises dans l'Écriture comme dans le monde, nous ne discernons pas la présence de Dieu au moment même où elle est avec nous, mais seulement après, quand nous regardons en arrière, constatant alors ce qui s'est passé autrefois... Quelle providence merveilleuse, qui se fait si silencieuse tout en étant si efficace, si constante, et surtout si infaillible ! Voilà ce qui est complètement déroutant pour le pouvoir de Satan ; il est incapable de discerner la main de Dieu à l'œuvre dans le déroulement des événements...; ses moyens multiples ne servent à rien devant le silence majestueux et serein, le calme imperturbable et saint qui règne dans la providence de Dieu...
La main de Dieu veille toujours sur les siens et il les conduit par un chemin qu'ils ignorent. Tout ce qu'ils peuvent faire, c'est de croire ; ce qu'ils ne voient pas maintenant ils le verront plus tard. Et par cette foi, ils collaborent aux intentions de Dieu.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de jeudi 19 mars
Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l'Église
Homélies sur ces paroles de l'Évangile : « L'ange fut envoyé »
« Joseph, fils de David » (Mt 1,20)
On ne peut douter que Joseph ait été un homme très saint et très digne de confiance, puisque la Mère du Sauveur devait être son épouse. Il a été le « serviteur fidèle et prudent » (Mt 24,45) puisque Dieu l'a établi pour être le soutien de sa Mère, le nourricier de sa chair et l'auxiliaire de son dessein de salut.
Il faut nous rappeler qu'il était de la maison de David. Il était fils de David non seulement par la chair, mais encore par la foi, la sainteté et la piété. Le Seigneur a trouvé en lui un second David à qui il a pu, en toute sûreté, confier ses desseins les plus secrets. Il lui a révélé, comme à un autre David, les mystères de sa sagesse et lui a découvert ce que ne connaissait aucun des maîtres de ce monde. Il lui a permis de voir et d'entendre ce que tant de rois et de prophètes, malgré leur désir, ne purent voir ni entendre (Mt 13,17) ; mieux encore, il le lui a fait porter, conduire, embrasser, nourrir, protéger. Marie et Joseph appartenaient donc tous deux à la race de David ; en Marie s'accomplissait la promesse faite jadis par le Seigneur à David, tandis que Joseph était le témoin de cet accomplissement.
Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l'Église
Homélies sur ces paroles de l'Évangile : « L'ange fut envoyé »
« Joseph, fils de David » (Mt 1,20)
On ne peut douter que Joseph ait été un homme très saint et très digne de confiance, puisque la Mère du Sauveur devait être son épouse. Il a été le « serviteur fidèle et prudent » (Mt 24,45) puisque Dieu l'a établi pour être le soutien de sa Mère, le nourricier de sa chair et l'auxiliaire de son dessein de salut.
Il faut nous rappeler qu'il était de la maison de David. Il était fils de David non seulement par la chair, mais encore par la foi, la sainteté et la piété. Le Seigneur a trouvé en lui un second David à qui il a pu, en toute sûreté, confier ses desseins les plus secrets. Il lui a révélé, comme à un autre David, les mystères de sa sagesse et lui a découvert ce que ne connaissait aucun des maîtres de ce monde. Il lui a permis de voir et d'entendre ce que tant de rois et de prophètes, malgré leur désir, ne purent voir ni entendre (Mt 13,17) ; mieux encore, il le lui a fait porter, conduire, embrasser, nourrir, protéger. Marie et Joseph appartenaient donc tous deux à la race de David ; en Marie s'accomplissait la promesse faite jadis par le Seigneur à David, tandis que Joseph était le témoin de cet accomplissement.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Le 20 mars
Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire de Saint Jean
« Personne ne mit la main sur lui parce que son heure n'était pas encore venue »
Chercher Jésus est souvent un bien, car c'est la même chose que de chercher le Verbe, la vérité et la sagesse. Mais vous allez dire que les mots « chercher Jésus » sont parfois prononcés à propos de ceux qui lui veulent du mal. Par exemple : « Ils cherchaient à le saisir, mais personne ne porta la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue »... Il sait de qui il s'éloigne et auprès de qui il reste sans être encore trouvé, afin que si on le cherche on le trouve au temps favorable. L'apôtre Paul dit à ceux qui ne possèdent pas encore ainsi Jésus et ne l'ont pas contemplé : « Ne dis pas en ton cœur : 'Qui montera au ciel ?' Entends : pour en faire descendre le Christ. 'Qui descendra dans l'abîme ?' Entends : pour faire monter le Christ d'entre les morts. Que dit l'Ecriture ? 'La parole est tout près de toi dans ta bouche et dans ton cœur' » (Rm 10,6-8).
Dans son amour pour les hommes, quand le Sauveur dit : « Vous me chercherez » (Jn 8,21), il fait entrevoir les choses du Royaume de Dieu, pour que ceux qui le cherchent ne le cherchent pas en dehors d'eux-mêmes en disant : « 'Voici, il est ici', ou bien 'il est là' ». L'Evangile leur dit : « Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous » (Lc 17,21). Aussi longtemps que nous gardons la semence de la vérité déposée en notre âme et ses commandements, le Verbe ne s'éloigne pas de nous. Mais si le mal se répand en nous pour nous corrompre, Jésus nous dira : « Je m'en vais et vous me chercherez et vous mourrez dans votre péché ».
Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire de Saint Jean
« Personne ne mit la main sur lui parce que son heure n'était pas encore venue »
Chercher Jésus est souvent un bien, car c'est la même chose que de chercher le Verbe, la vérité et la sagesse. Mais vous allez dire que les mots « chercher Jésus » sont parfois prononcés à propos de ceux qui lui veulent du mal. Par exemple : « Ils cherchaient à le saisir, mais personne ne porta la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue »... Il sait de qui il s'éloigne et auprès de qui il reste sans être encore trouvé, afin que si on le cherche on le trouve au temps favorable. L'apôtre Paul dit à ceux qui ne possèdent pas encore ainsi Jésus et ne l'ont pas contemplé : « Ne dis pas en ton cœur : 'Qui montera au ciel ?' Entends : pour en faire descendre le Christ. 'Qui descendra dans l'abîme ?' Entends : pour faire monter le Christ d'entre les morts. Que dit l'Ecriture ? 'La parole est tout près de toi dans ta bouche et dans ton cœur' » (Rm 10,6-8).
Dans son amour pour les hommes, quand le Sauveur dit : « Vous me chercherez » (Jn 8,21), il fait entrevoir les choses du Royaume de Dieu, pour que ceux qui le cherchent ne le cherchent pas en dehors d'eux-mêmes en disant : « 'Voici, il est ici', ou bien 'il est là' ». L'Evangile leur dit : « Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous » (Lc 17,21). Aussi longtemps que nous gardons la semence de la vérité déposée en notre âme et ses commandements, le Verbe ne s'éloigne pas de nous. Mais si le mal se répand en nous pour nous corrompre, Jésus nous dira : « Je m'en vais et vous me chercherez et vous mourrez dans votre péché ».
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de vendredi 21 mars
Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Encyclique « Dives in Misericordia » § 8
« La foule se divisa à son sujet »
Dans le mystère pascal sont dépassées les limites du mal multiforme auquel participe l'homme durant son existence terrestre. La croix du Christ, en effet, nous fait comprendre que les racines les plus profondes du mal plongent dans le péché et dans la mort. Ainsi devient-elle un signe eschatologique : c'est seulement à la fin des temps et lors du renouvellement définitif du monde qu'en tous les élus l'amour vaincra le mal en ses sources les plus profondes...
Dans l'accomplissement eschatologique, la miséricorde se révélera comme amour, tandis que dans le temps, dans l'histoire humaine qui est aussi une histoire de péché et de mort, l'amour doit se révéler surtout comme miséricorde, et se réaliser sous cette forme. Le programme messianique du Christ, programme de miséricorde, devient celui de son peuple, de l'Église. Au centre même de ce programme se tient toujours la croix, puisqu'en elle la révélation de l'amour miséricordieux atteint son sommet...
Le Christ, le Crucifié, est la Parole qui ne passe pas (Mt 24,35). Il est celui qui se tient à la porte et frappe au cœur de tout homme (Ap 3,20), sans contraindre sa liberté, mais en cherchant à en faire surgir un amour qui soit non seulement acte d'union au Fils de l'homme souffrant, mais aussi une forme de miséricorde manifestée par chacun de nous à l'égard du Fils du Père éternel. Dans ce programme messianique du Christ et la révélation de la miséricorde par la croix, la dignité de l'homme pourrait-elle être plus respectée et plus grande, puisque cet homme, s'il est objet de la miséricorde, est aussi en même temps en un certain sens celui qui exerce la miséricorde ?
Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Encyclique « Dives in Misericordia » § 8
« La foule se divisa à son sujet »
Dans le mystère pascal sont dépassées les limites du mal multiforme auquel participe l'homme durant son existence terrestre. La croix du Christ, en effet, nous fait comprendre que les racines les plus profondes du mal plongent dans le péché et dans la mort. Ainsi devient-elle un signe eschatologique : c'est seulement à la fin des temps et lors du renouvellement définitif du monde qu'en tous les élus l'amour vaincra le mal en ses sources les plus profondes...
Dans l'accomplissement eschatologique, la miséricorde se révélera comme amour, tandis que dans le temps, dans l'histoire humaine qui est aussi une histoire de péché et de mort, l'amour doit se révéler surtout comme miséricorde, et se réaliser sous cette forme. Le programme messianique du Christ, programme de miséricorde, devient celui de son peuple, de l'Église. Au centre même de ce programme se tient toujours la croix, puisqu'en elle la révélation de l'amour miséricordieux atteint son sommet...
Le Christ, le Crucifié, est la Parole qui ne passe pas (Mt 24,35). Il est celui qui se tient à la porte et frappe au cœur de tout homme (Ap 3,20), sans contraindre sa liberté, mais en cherchant à en faire surgir un amour qui soit non seulement acte d'union au Fils de l'homme souffrant, mais aussi une forme de miséricorde manifestée par chacun de nous à l'égard du Fils du Père éternel. Dans ce programme messianique du Christ et la révélation de la miséricorde par la croix, la dignité de l'homme pourrait-elle être plus respectée et plus grande, puisque cet homme, s'il est objet de la miséricorde, est aussi en même temps en un certain sens celui qui exerce la miséricorde ?
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de dimanche 22 Mars
Cardinal Joseph Ratzinger
« S'il meurt il donne beaucoup de fruit »
Être chrétien, c'est d'abord et toujours s'arracher à l'égoïsme qui ne vit que pour soi, afin d'entrer dans une grande orientation foncière de la vie les uns pour les autres. Au fond, toutes les grandes images scripturaires traduisent cette réalité. L'image de la Pâque..., l'image de l'Exode..., qui commence avec Abraham et qui reste une loi fondamentale tout au long de l'histoire sainte : tout cela est l'expression de ce même mouvement fondamental qui consiste à se détacher d'une existence repliée sur elle-même.
Le Seigneur Jésus a énoncé cette réalité de la façon la plus profonde dans la loi du grain de blé, qui montre en même temps que cette loi essentielle ne domine pas seulement toute l'histoire, mais marque dès le commencement la création entière de Dieu : « En vérité, je vous le dis, si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il portera beaucoup de fruits. »
Dans sa mort et sa résurrection, le Christ a accompli la loi du grain de blé. Dans l'eucharistie, dans le pain de blé, il est devenu véritablement le fruit centuple (Mt 13,8) dont nous vivons encore et toujours. Mais dans le mystère de la sainte eucharistie où il demeure à jamais celui qui est vraiment et pleinement « pour nous », il nous invite à entrer jour après jour dans cette loi qui n'est finalement que l'expression de l'essence de l'amour véritable... : sortir de soi-même pour servir les autres. Le mouvement fondamental du christianisme n'est, en dernière analyse, que le simple mouvement de l'amour par lequel nous participons à l'amour créateur de Dieu lui-même.
Cardinal Joseph Ratzinger
« S'il meurt il donne beaucoup de fruit »
Être chrétien, c'est d'abord et toujours s'arracher à l'égoïsme qui ne vit que pour soi, afin d'entrer dans une grande orientation foncière de la vie les uns pour les autres. Au fond, toutes les grandes images scripturaires traduisent cette réalité. L'image de la Pâque..., l'image de l'Exode..., qui commence avec Abraham et qui reste une loi fondamentale tout au long de l'histoire sainte : tout cela est l'expression de ce même mouvement fondamental qui consiste à se détacher d'une existence repliée sur elle-même.
Le Seigneur Jésus a énoncé cette réalité de la façon la plus profonde dans la loi du grain de blé, qui montre en même temps que cette loi essentielle ne domine pas seulement toute l'histoire, mais marque dès le commencement la création entière de Dieu : « En vérité, je vous le dis, si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il portera beaucoup de fruits. »
Dans sa mort et sa résurrection, le Christ a accompli la loi du grain de blé. Dans l'eucharistie, dans le pain de blé, il est devenu véritablement le fruit centuple (Mt 13,8) dont nous vivons encore et toujours. Mais dans le mystère de la sainte eucharistie où il demeure à jamais celui qui est vraiment et pleinement « pour nous », il nous invite à entrer jour après jour dans cette loi qui n'est finalement que l'expression de l'essence de l'amour véritable... : sortir de soi-même pour servir les autres. Le mouvement fondamental du christianisme n'est, en dernière analyse, que le simple mouvement de l'amour par lequel nous participons à l'amour créateur de Dieu lui-même.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de lundi 23 mars
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermons sur l'évangile de Jean, n°33
« Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus »
« Ils se retirèrent tous, l'un après l'autre. » Ils ne restèrent plus que deux, la misérable et la Miséricorde. Mais le Seigneur, après les avoir frappés avec le trait de la justice, ne daigna pas non plus regarder leur chute ; détournant d'eux son regard, « il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol ».
Cette femme étant restée seule, tous les autres étant partis, il leva les yeux vers elle. Nous avons entendu la voix de la justice, écoutons aussi celle de la bonté... Cette femme s'attendait à être punie par celui en qui on ne pouvait trouver de péché. Mais lui, qui avait repoussé ses ennemis par la voix de la justice, levant sur elle les yeux de la miséricorde, l'interrogea : « Personne ne t'a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur ». Il lui dit : « Moi non plus, je ne te condamnerai pas. Tu as pu craindre d'être condamnée par moi parce que tu n'as pas trouvé de péché en moi ; moi non plus je ne te condamnerai pas ».
Qu'est-ce à dire, Seigneur ? Tu favorises donc les péchés ? Non, pas du tout. Remarque ce qui suit : « Va, et désormais ne pèche plus ». Le Seigneur a donc condamné, mais il a condamné le péché, non le pécheur... Qu'ils fassent donc attention, ceux qui dans le Seigneur aiment sa bonté, et qu'ils craignent sa vérité... Le Seigneur est bon, le Seigneur est lent à la colère, le Seigneur est miséricordieux, mais le Seigneur aussi est juste et le Seigneur est plein de vérité (Ps 85,15). Il t'accorde le temps de te corriger, mais tu aimes mieux jouir de ce délai que te réformer. Tu as été méchant hier, sois bon aujourd'hui ; tu as passé cette journée dans le mal, demain au moins change ta conduite.
C'est donc le sens des paroles qu'il adresse à cette femme : « Moi non plus, je ne te condamnerai pas, mais, assurée pour le passé, sois en garde pour l'avenir. Moi non plus, je ne te condamnerai pas, j'ai effacé ce que tu as commis ; observe ce que j'ai prescrit pour obtenir ce que j'ai promis ».
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermons sur l'évangile de Jean, n°33
« Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus »
« Ils se retirèrent tous, l'un après l'autre. » Ils ne restèrent plus que deux, la misérable et la Miséricorde. Mais le Seigneur, après les avoir frappés avec le trait de la justice, ne daigna pas non plus regarder leur chute ; détournant d'eux son regard, « il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol ».
Cette femme étant restée seule, tous les autres étant partis, il leva les yeux vers elle. Nous avons entendu la voix de la justice, écoutons aussi celle de la bonté... Cette femme s'attendait à être punie par celui en qui on ne pouvait trouver de péché. Mais lui, qui avait repoussé ses ennemis par la voix de la justice, levant sur elle les yeux de la miséricorde, l'interrogea : « Personne ne t'a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur ». Il lui dit : « Moi non plus, je ne te condamnerai pas. Tu as pu craindre d'être condamnée par moi parce que tu n'as pas trouvé de péché en moi ; moi non plus je ne te condamnerai pas ».
Qu'est-ce à dire, Seigneur ? Tu favorises donc les péchés ? Non, pas du tout. Remarque ce qui suit : « Va, et désormais ne pèche plus ». Le Seigneur a donc condamné, mais il a condamné le péché, non le pécheur... Qu'ils fassent donc attention, ceux qui dans le Seigneur aiment sa bonté, et qu'ils craignent sa vérité... Le Seigneur est bon, le Seigneur est lent à la colère, le Seigneur est miséricordieux, mais le Seigneur aussi est juste et le Seigneur est plein de vérité (Ps 85,15). Il t'accorde le temps de te corriger, mais tu aimes mieux jouir de ce délai que te réformer. Tu as été méchant hier, sois bon aujourd'hui ; tu as passé cette journée dans le mal, demain au moins change ta conduite.
C'est donc le sens des paroles qu'il adresse à cette femme : « Moi non plus, je ne te condamnerai pas, mais, assurée pour le passé, sois en garde pour l'avenir. Moi non plus, je ne te condamnerai pas, j'ai effacé ce que tu as commis ; observe ce que j'ai prescrit pour obtenir ce que j'ai promis ».
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de mardi 24 mars
Saint Athanase (295-373), évêque d'Alexandrie, docteur de l'Église
Sur l'incarnation du Verbe
« Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous comprendrez que moi, Je Suis »
Quelqu'un pourrait demander : si le Christ devait livrer pour tous son corps à la mort, pourquoi ne l'a-t-il pas quitté simplement comme un homme ; pourquoi est-il allé jusqu'à le faire crucifier ? Car on pourrait dire qu'il était plus convenable pour lui de déposer son corps dans la dignité, que de subir l'outrage d'une telle mort. Cette objection est trop humaine : ce qui est arrivé au Sauveur est vraiment divin et digne de sa divinité pour plusieurs raisons.
D'abord parce que la mort qui survient aux hommes leur arrive à cause de la faiblesse de leur nature ; ne pouvant durer longtemps, ils se désagrègent avec le temps. Des maladies leur surviennent et, ayant perdu leurs forces, ils meurent. Mais le Seigneur n'est pas faible ; il est la Puissance de Dieu, il est le Verbe de Dieu et la Vie en soi. S'il avait déposé son corps en privé, dans un lit, à la manière des hommes, on aurait pensé... qu'il n'avait rien de plus que les autres hommes... Il ne convenait pas que le Seigneur soit malade, lui qui guérissait les maladies des autres...
Pourquoi donc n'a-t-il pas écarté la mort comme il a écarté la maladie ? Parce qu'il possédait un corps justement pour cela, et pour ne pas entraver la résurrection... Mais, dira peut-être quelqu'un, il aurait dû esquiver le complot de ses ennemis, pour conserver son corps tout à fait immortel. Qu'il apprenne donc, celui-là, que cela non plus ne convenait pas au Seigneur. De même qu'il n'était pas digne du Verbe de Dieu, étant la Vie, de donner la mort à son corps par sa propre initiative, de même il ne lui convenait pas de fuir la mort donnée par d'autres... Une telle attitude ne signifiait aucunement la faiblesse du Verbe, mais elle le faisait connaître comme Sauveur et Vie... Le Sauveur ne venait pas consommer sa propre mort mais celle des hommes.
Saint Athanase (295-373), évêque d'Alexandrie, docteur de l'Église
Sur l'incarnation du Verbe
« Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous comprendrez que moi, Je Suis »
Quelqu'un pourrait demander : si le Christ devait livrer pour tous son corps à la mort, pourquoi ne l'a-t-il pas quitté simplement comme un homme ; pourquoi est-il allé jusqu'à le faire crucifier ? Car on pourrait dire qu'il était plus convenable pour lui de déposer son corps dans la dignité, que de subir l'outrage d'une telle mort. Cette objection est trop humaine : ce qui est arrivé au Sauveur est vraiment divin et digne de sa divinité pour plusieurs raisons.
D'abord parce que la mort qui survient aux hommes leur arrive à cause de la faiblesse de leur nature ; ne pouvant durer longtemps, ils se désagrègent avec le temps. Des maladies leur surviennent et, ayant perdu leurs forces, ils meurent. Mais le Seigneur n'est pas faible ; il est la Puissance de Dieu, il est le Verbe de Dieu et la Vie en soi. S'il avait déposé son corps en privé, dans un lit, à la manière des hommes, on aurait pensé... qu'il n'avait rien de plus que les autres hommes... Il ne convenait pas que le Seigneur soit malade, lui qui guérissait les maladies des autres...
Pourquoi donc n'a-t-il pas écarté la mort comme il a écarté la maladie ? Parce qu'il possédait un corps justement pour cela, et pour ne pas entraver la résurrection... Mais, dira peut-être quelqu'un, il aurait dû esquiver le complot de ses ennemis, pour conserver son corps tout à fait immortel. Qu'il apprenne donc, celui-là, que cela non plus ne convenait pas au Seigneur. De même qu'il n'était pas digne du Verbe de Dieu, étant la Vie, de donner la mort à son corps par sa propre initiative, de même il ne lui convenait pas de fuir la mort donnée par d'autres... Une telle attitude ne signifiait aucunement la faiblesse du Verbe, mais elle le faisait connaître comme Sauveur et Vie... Le Sauveur ne venait pas consommer sa propre mort mais celle des hommes.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de mercredi le 25 mars
Saint Maximilien Kolbe (1894-1941), franciscain, martyr
Solennité de l'Annonciation du Seigneur
« Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique »
(Lc 8,21)
Dieu, dans ses œuvres, veut toujours se servir d'instruments... Dieu, qui nous a donné la volonté libre, veut que nous le servions librement en qualité d'instruments, par l'accord de notre volonté à la sienne, de la même manière que la Mère très sainte lorsqu'elle a dit : « Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta parole ». La parole « qu'il me soit fait » doit toujours résonner sur nos lèvres, car entre la volonté de l'Immaculée et la nôtre, il doit exister une harmonie complète. Alors, que convient-il de faire ? Laissons-nous conduire par Marie, et nous n'aurons rien à craindre.
Saint Maximilien Kolbe (1894-1941), franciscain, martyr
Solennité de l'Annonciation du Seigneur
« Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique »
(Lc 8,21)
Dieu, dans ses œuvres, veut toujours se servir d'instruments... Dieu, qui nous a donné la volonté libre, veut que nous le servions librement en qualité d'instruments, par l'accord de notre volonté à la sienne, de la même manière que la Mère très sainte lorsqu'elle a dit : « Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta parole ». La parole « qu'il me soit fait » doit toujours résonner sur nos lèvres, car entre la volonté de l'Immaculée et la nôtre, il doit exister une harmonie complète. Alors, que convient-il de faire ? Laissons-nous conduire par Marie, et nous n'aurons rien à craindre.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Mercredi le 26 mars
Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les hérésies
« Abraham a vu mon jour et il a été dans la joie »
« Abraham, votre père, a exulté à la pensée de voir mon jour ; il l'a vu, et il s'est réjoui. » Qu'est-ce à dire ? « Abraham crut en Dieu, qui le lui compta comme justice » (Gn 15,6; Rm 4,3). En premier lieu, il a cru que c'était lui le créateur du ciel et de la terre, le seul Dieu ; ensuite, qu'il rendrait sa postérité pareille aux étoiles du ciel (Gn 15,5). Paul le dit aussi : « comme des astres dans l'univers » (Ph 2,15). C'est donc à juste titre que, quittant toute sa parenté en ce monde, il a suivi la Parole de Dieu, devenant un étranger avec le Verbe, afin de devenir citoyen avec le Verbe, le Fils de Dieu (cf Ep 2,19). C'est à juste titre aussi que les apôtres, ces descendants d'Abraham, ont quitté leur barque et leur père et ont suivi le Verbe (Mt 4,22). Et c'est à juste titre que nous, qui avons la même foi qu'Abraham, prenant notre croix comme Isaac a pris le bois, nous suivons ce même Verbe (Gn 22,6; Mt 16,24).
Car en Abraham, l'homme avait déjà appris et s'était accoutumé à suivre le Verbe de Dieu. Dans sa foi en effet, Abraham a suivi le commandement de la Parole de Dieu et n'a pas hésité à donner « son fils unique et bien-aimé » en sacrifice à Dieu (Gn 22,2), afin que Dieu aussi accepte, en faveur de toute sa postérité, de livrer son Fils bien-aimé et unique en sacrifice pour notre rédemption (Rm 8,32).
Et comme Abraham était prophète et qu'il voyait par l'Esprit le jour de la venue du Seigneur et le dessein de sa Passion, c'est-à-dire le salut pour lui-même et pour tous ceux qui comme lui croiraient en Dieu, il a tressailli d'une grande joie. Le Seigneur Christ n'était donc pas inconnu d'Abraham, puisqu'il désirait voir son jour. Et c'est en tant qu'instruit par le Verbe qu'Abraham a connu le Père du Seigneur aussi et a cru en lui... C'est pourquoi il disait : « J'étendrai ma main vers le Dieu très-haut, qui a créé le ciel et la terre » (Gn 14,22).
Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les hérésies
« Abraham a vu mon jour et il a été dans la joie »
« Abraham, votre père, a exulté à la pensée de voir mon jour ; il l'a vu, et il s'est réjoui. » Qu'est-ce à dire ? « Abraham crut en Dieu, qui le lui compta comme justice » (Gn 15,6; Rm 4,3). En premier lieu, il a cru que c'était lui le créateur du ciel et de la terre, le seul Dieu ; ensuite, qu'il rendrait sa postérité pareille aux étoiles du ciel (Gn 15,5). Paul le dit aussi : « comme des astres dans l'univers » (Ph 2,15). C'est donc à juste titre que, quittant toute sa parenté en ce monde, il a suivi la Parole de Dieu, devenant un étranger avec le Verbe, afin de devenir citoyen avec le Verbe, le Fils de Dieu (cf Ep 2,19). C'est à juste titre aussi que les apôtres, ces descendants d'Abraham, ont quitté leur barque et leur père et ont suivi le Verbe (Mt 4,22). Et c'est à juste titre que nous, qui avons la même foi qu'Abraham, prenant notre croix comme Isaac a pris le bois, nous suivons ce même Verbe (Gn 22,6; Mt 16,24).
Car en Abraham, l'homme avait déjà appris et s'était accoutumé à suivre le Verbe de Dieu. Dans sa foi en effet, Abraham a suivi le commandement de la Parole de Dieu et n'a pas hésité à donner « son fils unique et bien-aimé » en sacrifice à Dieu (Gn 22,2), afin que Dieu aussi accepte, en faveur de toute sa postérité, de livrer son Fils bien-aimé et unique en sacrifice pour notre rédemption (Rm 8,32).
Et comme Abraham était prophète et qu'il voyait par l'Esprit le jour de la venue du Seigneur et le dessein de sa Passion, c'est-à-dire le salut pour lui-même et pour tous ceux qui comme lui croiraient en Dieu, il a tressailli d'une grande joie. Le Seigneur Christ n'était donc pas inconnu d'Abraham, puisqu'il désirait voir son jour. Et c'est en tant qu'instruit par le Verbe qu'Abraham a connu le Père du Seigneur aussi et a cru en lui... C'est pourquoi il disait : « J'étendrai ma main vers le Dieu très-haut, qui a créé le ciel et la terre » (Gn 14,22).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de vendredi le 27 mars
Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Audience générale 6/12/78 (trad. DC 1755, p.7)
« Il est écrit dans votre Loi : ' J'ai dit : Vous êtes des dieux ' »
« Dieu dit : faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance » (Gn 1,26). Comme si le Créateur entrait en lui-même ; comme si, en créant, non seulement il appelait du néant à l'existence en disant : « Qu'il soit ! », mais, d'une façon particulière, il tirait l'homme du mystère de son propre être. Cela est compréhensible parce qu'il ne s'agit pas seulement de l'être, mais de l'image. L'image doit refléter ; elle doit reproduire, en un certain sens, la substance de son prototype... Il est évident que cette ressemblance ne doit pas être entendue comme un « portrait », mais comme le fait pour un être vivant d'avoir une vie semblable à celle de Dieu...
En définissant l'homme comme « image de Dieu », le livre de la Genèse met en évidence ce par quoi l'homme est homme, ce par quoi il est un être distinct de toutes les autres créatures du monde visible. La science, on le sait, a fait et continue de faire, dans différents domaines, de nombreuses tentatives pour montrer les liens de l'homme avec le monde naturel, pour montrer sa dépendance de ce monde, afin de l'insérer dans l'histoire de l'évolution des différentes espèces.
Tout en respectant ces recherches, nous ne pouvons pas nous limiter à elles. Si nous analysons l'homme au plus profond de son être, nous voyons qu'il se différencie du monde de la nature plus qu'il ne lui ressemble. C'est également dans ce sens que procèdent l'anthropologie et la philosophie lorsqu'elles cherchent à analyser et à comprendre l'intelligence, la liberté, la conscience et la spiritualité de l'homme. Le livre de la Genèse semble aller au-devant de toutes ces expériences de la science et, en disant de l'homme qu'il est « image de Dieu », il fait comprendre que la réponse au mystère de son humanité ne doit pas être cherchée dans sa ressemblance avec le monde de la nature. L'homme ressemble plus à Dieu qu'à la nature. C'est en ce sens que le psaume dit : « Vous êtes des dieux ! » (Ps 82,6), paroles que Jésus reprendra.
Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Audience générale 6/12/78 (trad. DC 1755, p.7)
« Il est écrit dans votre Loi : ' J'ai dit : Vous êtes des dieux ' »
« Dieu dit : faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance » (Gn 1,26). Comme si le Créateur entrait en lui-même ; comme si, en créant, non seulement il appelait du néant à l'existence en disant : « Qu'il soit ! », mais, d'une façon particulière, il tirait l'homme du mystère de son propre être. Cela est compréhensible parce qu'il ne s'agit pas seulement de l'être, mais de l'image. L'image doit refléter ; elle doit reproduire, en un certain sens, la substance de son prototype... Il est évident que cette ressemblance ne doit pas être entendue comme un « portrait », mais comme le fait pour un être vivant d'avoir une vie semblable à celle de Dieu...
En définissant l'homme comme « image de Dieu », le livre de la Genèse met en évidence ce par quoi l'homme est homme, ce par quoi il est un être distinct de toutes les autres créatures du monde visible. La science, on le sait, a fait et continue de faire, dans différents domaines, de nombreuses tentatives pour montrer les liens de l'homme avec le monde naturel, pour montrer sa dépendance de ce monde, afin de l'insérer dans l'histoire de l'évolution des différentes espèces.
Tout en respectant ces recherches, nous ne pouvons pas nous limiter à elles. Si nous analysons l'homme au plus profond de son être, nous voyons qu'il se différencie du monde de la nature plus qu'il ne lui ressemble. C'est également dans ce sens que procèdent l'anthropologie et la philosophie lorsqu'elles cherchent à analyser et à comprendre l'intelligence, la liberté, la conscience et la spiritualité de l'homme. Le livre de la Genèse semble aller au-devant de toutes ces expériences de la science et, en disant de l'homme qu'il est « image de Dieu », il fait comprendre que la réponse au mystère de son humanité ne doit pas être cherchée dans sa ressemblance avec le monde de la nature. L'homme ressemble plus à Dieu qu'à la nature. C'est en ce sens que le psaume dit : « Vous êtes des dieux ! » (Ps 82,6), paroles que Jésus reprendra.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de samedi 28 mars
Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l'Église
Sermon 28 sur le Cantique des cantiques
« Il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple »
Afin de blanchir la multitude, un seul s'est laissé noircir..., car « il est bon, dit l'Ecriture, qu'un seul homme meure pour le peuple ». Il est bon qu'un seul prenne « la ressemblance de la chair de péché » (Rm 8,3), et que toute la race ne soit pas condamnée pour le péché. La splendeur de l'essence divine se voile donc en la forme d'esclave, pour sauver la vie de l'esclave. L'éclat de la vie éternelle s'assombrit dans la chair pour purifier la chair. Pour éclairer les fils des hommes, le plus beau des enfants des hommes (Ps 44,3) doit s'obscurcir dans sa Passion, accepter la honte de la croix. Exsangue dans la mort, qu'il perde toute beauté, tout honneur, pour s'acquérir, belle et glorieuse, son Epouse sans tache ni ride, l'Église (Ep 5,27).
Mais sous cette tente noire (Ct 1,5)..., je reconnais le roi... Je le reconnais et je l'embrasse. Je vois sa gloire qui est à l'intérieur ; je devine l'éclat de sa divinité, la beauté de sa force, la splendeur de sa grâce, la pureté de son innocence. La couleur misérable de l'infirmité humaine le couvre ; son visage est comme caché, défait, à l'heure où pour nous ressembler il est éprouvé comme nous, mais n'a pas péché.
Je reconnais aussi la forme de notre nature souillée, je reconnais cette tunique de peau, le vêtement de nos premiers parents (Gn 3,21). Mon Dieu s'en est revêtu, prenant la forme de l'esclave, devenu semblable aux hommes (Ph 2,7) et habillé comme eux. Sous cette peau de chevreau, signe du péché, dont se couvrit Jacob (Gn 27,16), je reconnais la main qui n'a pas péché, la nuque jamais courbée sous l'emprise du mal. Je sais, Seigneur, que par nature tu es doux, humble de cœur, abordable, paisible, souriant, toi qui as été « oint de l'huile de joie plus que tes compagnons » (Mt 11,29 ;Ps 44,8). D'où te vient donc cette rude ressemblance d'Esaü, cette affreuse apparence du péché ? Ah, c'est la mienne ! ... Je reconnais mon bien, et sous mon visage je vois mon Dieu, mon Sauveur.
Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l'Église
Sermon 28 sur le Cantique des cantiques
« Il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple »
Afin de blanchir la multitude, un seul s'est laissé noircir..., car « il est bon, dit l'Ecriture, qu'un seul homme meure pour le peuple ». Il est bon qu'un seul prenne « la ressemblance de la chair de péché » (Rm 8,3), et que toute la race ne soit pas condamnée pour le péché. La splendeur de l'essence divine se voile donc en la forme d'esclave, pour sauver la vie de l'esclave. L'éclat de la vie éternelle s'assombrit dans la chair pour purifier la chair. Pour éclairer les fils des hommes, le plus beau des enfants des hommes (Ps 44,3) doit s'obscurcir dans sa Passion, accepter la honte de la croix. Exsangue dans la mort, qu'il perde toute beauté, tout honneur, pour s'acquérir, belle et glorieuse, son Epouse sans tache ni ride, l'Église (Ep 5,27).
Mais sous cette tente noire (Ct 1,5)..., je reconnais le roi... Je le reconnais et je l'embrasse. Je vois sa gloire qui est à l'intérieur ; je devine l'éclat de sa divinité, la beauté de sa force, la splendeur de sa grâce, la pureté de son innocence. La couleur misérable de l'infirmité humaine le couvre ; son visage est comme caché, défait, à l'heure où pour nous ressembler il est éprouvé comme nous, mais n'a pas péché.
Je reconnais aussi la forme de notre nature souillée, je reconnais cette tunique de peau, le vêtement de nos premiers parents (Gn 3,21). Mon Dieu s'en est revêtu, prenant la forme de l'esclave, devenu semblable aux hommes (Ph 2,7) et habillé comme eux. Sous cette peau de chevreau, signe du péché, dont se couvrit Jacob (Gn 27,16), je reconnais la main qui n'a pas péché, la nuque jamais courbée sous l'emprise du mal. Je sais, Seigneur, que par nature tu es doux, humble de cœur, abordable, paisible, souriant, toi qui as été « oint de l'huile de joie plus que tes compagnons » (Mt 11,29 ;Ps 44,8). D'où te vient donc cette rude ressemblance d'Esaü, cette affreuse apparence du péché ? Ah, c'est la mienne ! ... Je reconnais mon bien, et sous mon visage je vois mon Dieu, mon Sauveur.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de dimanche 29 mars
Homélie attribuée à saint Epiphane de Salamine (? - 403), évêque
1ère homélie pour la Fête des palmes
« Voici ton roi qui vient vers toi, humble, monté sur un ânon, le petit d'une ânesse » (Za 9,9)
« Fille de Sion, réjouis-toi » ; sois dans l'allégresse, Église de Dieu ; « voici que ton roi vient à toi » (Za 9,9). Va au-devant de lui, hâte-toi de contempler sa gloire. Voici le salut du monde : Dieu vient vers la croix, et le Désiré des nations (Ag 2,8Vulg) fait son entrée dans Sion. La lumière vient ; crions avec le peuple : « Hosanna au Fils de David. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. » Le Seigneur Dieu nous est apparu à nous qui étions assis dans les ténèbres et à l'ombre de la mort (Lc 1,79). Il est apparu, résurrection de ceux qui sont tombés, libération des captifs, lumière des aveugles, consolation des affligés, repos des faibles, source des assoiffés, vengeur des persécutés, rachat de ceux qui sont perdus, union des divisés, médecin des malades, salut des égarés.
Hier, le Christ ressuscitait Lazare des morts ; aujourd'hui, il s'avance vers la mort. Hier, il arrachait Lazare aux bandelettes qui le liaient ; aujourd'hui, il tend les mains à ceux qui veulent le ligoter. Hier, il arrachait cet homme aux ténèbres ; aujourd'hui, pour les hommes, il s'enfonce dans les ténèbres et l'ombre de la mort. Et l'Église est en fête. Elle commence la fête des fêtes, car elle reçoit son roi comme un époux, car son roi se tient au milieu d'elle.
Homélie attribuée à saint Epiphane de Salamine (? - 403), évêque
1ère homélie pour la Fête des palmes
« Voici ton roi qui vient vers toi, humble, monté sur un ânon, le petit d'une ânesse » (Za 9,9)
« Fille de Sion, réjouis-toi » ; sois dans l'allégresse, Église de Dieu ; « voici que ton roi vient à toi » (Za 9,9). Va au-devant de lui, hâte-toi de contempler sa gloire. Voici le salut du monde : Dieu vient vers la croix, et le Désiré des nations (Ag 2,8Vulg) fait son entrée dans Sion. La lumière vient ; crions avec le peuple : « Hosanna au Fils de David. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. » Le Seigneur Dieu nous est apparu à nous qui étions assis dans les ténèbres et à l'ombre de la mort (Lc 1,79). Il est apparu, résurrection de ceux qui sont tombés, libération des captifs, lumière des aveugles, consolation des affligés, repos des faibles, source des assoiffés, vengeur des persécutés, rachat de ceux qui sont perdus, union des divisés, médecin des malades, salut des égarés.
Hier, le Christ ressuscitait Lazare des morts ; aujourd'hui, il s'avance vers la mort. Hier, il arrachait Lazare aux bandelettes qui le liaient ; aujourd'hui, il tend les mains à ceux qui veulent le ligoter. Hier, il arrachait cet homme aux ténèbres ; aujourd'hui, pour les hommes, il s'enfonce dans les ténèbres et l'ombre de la mort. Et l'Église est en fête. Elle commence la fête des fêtes, car elle reçoit son roi comme un époux, car son roi se tient au milieu d'elle.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de lundi 30 mars
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermons sur l'évangile de Jean, n°50, 6-7
« Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours »
« Marie, prenant une livre de parfum de nard pur, d'un grand prix, le répandit sur les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux. Et la maison fut remplie de l'odeur du parfum. » Voilà le fait historique, cherchons le symbole. Qui que tu sois, si tu veux être une âme fidèle, répands avec Marie un parfum précieux sur les pieds du Seigneur. Ce parfum, c'est la droiture... Répands du parfum sur les pieds de Jésus ; suis les traces du Seigneur par une vie sainte. Essuie ses pieds avec tes cheveux : si tu as du superflu, donne-le aux pauvres et tu auras ainsi essuyé les pieds du Seigneur... Peut-être que les pieds du Seigneur sur la terre sont dans le besoin. N'est-ce pas de ses membres, en effet (Ep 5,30), qu'il dira à la fin du monde : « Ce que tu as fait pour le plus petit des miens, c'est à moi que tu l'as fait » (Mt 25,40).
« Et la maison fit remplie de l'odeur du parfum. » C'est-à-dire, le monde a été rempli de la bonne renommée de cette femme, car la bonne odeur, c'est la bonne renommée. Ceux qui associent le nom de chrétiens à une vie malhonnête font injure au Christ...; si le nom de Dieu est blasphémé par ces mauvais chrétiens, il est, au contraire, loué et honoré par les bons, « car nous sommes en tous lieux la bonne odeur du Christ » (2Co 2,14-15). Il est dit aussi dans le Cantique des Cantiques : « Ton nom est un parfum répandu » (1,3).
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermons sur l'évangile de Jean, n°50, 6-7
« Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours »
« Marie, prenant une livre de parfum de nard pur, d'un grand prix, le répandit sur les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux. Et la maison fut remplie de l'odeur du parfum. » Voilà le fait historique, cherchons le symbole. Qui que tu sois, si tu veux être une âme fidèle, répands avec Marie un parfum précieux sur les pieds du Seigneur. Ce parfum, c'est la droiture... Répands du parfum sur les pieds de Jésus ; suis les traces du Seigneur par une vie sainte. Essuie ses pieds avec tes cheveux : si tu as du superflu, donne-le aux pauvres et tu auras ainsi essuyé les pieds du Seigneur... Peut-être que les pieds du Seigneur sur la terre sont dans le besoin. N'est-ce pas de ses membres, en effet (Ep 5,30), qu'il dira à la fin du monde : « Ce que tu as fait pour le plus petit des miens, c'est à moi que tu l'as fait » (Mt 25,40).
« Et la maison fit remplie de l'odeur du parfum. » C'est-à-dire, le monde a été rempli de la bonne renommée de cette femme, car la bonne odeur, c'est la bonne renommée. Ceux qui associent le nom de chrétiens à une vie malhonnête font injure au Christ...; si le nom de Dieu est blasphémé par ces mauvais chrétiens, il est, au contraire, loué et honoré par les bons, « car nous sommes en tous lieux la bonne odeur du Christ » (2Co 2,14-15). Il est dit aussi dans le Cantique des Cantiques : « Ton nom est un parfum répandu » (1,3).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de mardi 31 mars
Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église
Traité sur S. Luc
« Amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m'aies renié trois fois »
Frères, convertissons-nous : prenons garde qu'il ne survienne entre nous des disputes de préséance pour notre perte. Si les apôtres ont contesté (Lc 22,24), ce n'est pas qu'une excuse nous soit offerte ; c'est une invitation à prendre garde. Pierre s'est converti, certes, un jour où il a répondu au premier appel du Maître, mais qui peut dire que sa propre conversion a été réalisée d'un coup ? ...
Le Seigneur nous donne l'exemple. Nous avions besoin de tout ; lui n'a besoin de personne, et pourtant il se montre maître d'humilité en servant ses disciples... Quant à Pierre, prompt en son esprit sans doute mais encore faible dans les dispositions de son corps (Mt 26,41), on le prévient qu'il reniera le Seigneur. La Passion du Seigneur trouve des imitateurs, mais non pas des égaux. Ainsi je ne reproche pas à Pierre d'avoir renié le Christ ; je le félicite d'avoir pleuré. L'un est le fait de notre condition commune ; l'autre est une marque de vertu, de force intérieure... Mais si nous l'excusons, lui ne s'est pas excusé... Il a mieux aimé accuser lui-même son péché, et se justifier par un aveu, qu'aggraver son cas en niant. Et il a pleuré...
Je lis qu'il a pleuré, je ne lis pas qu'il ait fait des excuses. Ce qui ne peut pas se défendre peut se laver ; aux larmes de laver les manquements qu'on rougit d'avouer de vive voix... Les larmes disent la faute sans trembler... ; les larmes ne demandent pas le pardon et pourtant l'obtiennent... Bonnes larmes, qui lavent la faute ! Aussi bien ceux-là pleurent que Jésus regarde. Pierre a renié une première fois et n'a pas pleuré, parce que le Seigneur ne l'avait pas regardé. Il a renié une seconde fois, il n'a pas pleuré, parce que le Seigneur ne l'avait pas encore regardé. Il a renié une troisième fois ; Jésus l'a regardé, et il a pleuré bien amèrement. Regarde-nous, Seigneur Jésus, pour que nous sachions pleurer notre péché.
Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église
Traité sur S. Luc
« Amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m'aies renié trois fois »
Frères, convertissons-nous : prenons garde qu'il ne survienne entre nous des disputes de préséance pour notre perte. Si les apôtres ont contesté (Lc 22,24), ce n'est pas qu'une excuse nous soit offerte ; c'est une invitation à prendre garde. Pierre s'est converti, certes, un jour où il a répondu au premier appel du Maître, mais qui peut dire que sa propre conversion a été réalisée d'un coup ? ...
Le Seigneur nous donne l'exemple. Nous avions besoin de tout ; lui n'a besoin de personne, et pourtant il se montre maître d'humilité en servant ses disciples... Quant à Pierre, prompt en son esprit sans doute mais encore faible dans les dispositions de son corps (Mt 26,41), on le prévient qu'il reniera le Seigneur. La Passion du Seigneur trouve des imitateurs, mais non pas des égaux. Ainsi je ne reproche pas à Pierre d'avoir renié le Christ ; je le félicite d'avoir pleuré. L'un est le fait de notre condition commune ; l'autre est une marque de vertu, de force intérieure... Mais si nous l'excusons, lui ne s'est pas excusé... Il a mieux aimé accuser lui-même son péché, et se justifier par un aveu, qu'aggraver son cas en niant. Et il a pleuré...
Je lis qu'il a pleuré, je ne lis pas qu'il ait fait des excuses. Ce qui ne peut pas se défendre peut se laver ; aux larmes de laver les manquements qu'on rougit d'avouer de vive voix... Les larmes disent la faute sans trembler... ; les larmes ne demandent pas le pardon et pourtant l'obtiennent... Bonnes larmes, qui lavent la faute ! Aussi bien ceux-là pleurent que Jésus regarde. Pierre a renié une première fois et n'a pas pleuré, parce que le Seigneur ne l'avait pas regardé. Il a renié une seconde fois, il n'a pas pleuré, parce que le Seigneur ne l'avait pas encore regardé. Il a renié une troisième fois ; Jésus l'a regardé, et il a pleuré bien amèrement. Regarde-nous, Seigneur Jésus, pour que nous sachions pleurer notre péché.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de mercredi 1er avril
Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), évêque de Jérusalem et docteur de l'Église
Catéchèse baptismale 13, §6
« Mon temps est proche ; c'est chez toi que je veux célébrer la Pâque »
Tu veux sans doute qu'on te démontre que le Christ est venu volontairement à la Passion ? Les autres meurent de mauvais gré, car ils meurent dans le noir, mais lui disait d'avance de sa Passion : « Voici que le Fils de l'homme est livré pour être crucifié » (Mt 26,2). Sais-tu pourquoi ce miséricordieux n'a pas fui la mort ? Pour éviter que le monde entier ne sombre dans ses péchés. « Voici que nous montons à Jérusalem et le Fils de l'homme va être livré et crucifié » (Cf.Mt 20,18-19) et encore : « Il prit résolument le chemin de Jérusalem » (Lc 9,51).
Tu veux aussi savoir clairement que la croix est pour Jésus une gloire ? Écoute-le te le dire, et non pas moi. Judas, gagné par l'ingratitude envers son hôte, allait le livrer ; il venait de sortir de table et de boire la coupe de bénédiction, et en guise de merci pour cette boisson du salut, il a décidé de verser un sang innocent. Lui qui avait mangé le pain de son Maître, il l'en remerciait de façon éhontée en le faisant tomber... Puis Jésus a dit : « L'heure est venue où le Fils de l'homme va être glorifié » (Jn 12,23). Tu vois comment il sait que la croix est sa gloire ? ... Non qu'auparavant il ait été sans gloire puisqu'il avait été glorifié « de la gloire qu'il avait avant la fondation du monde » (Jn 17,5). Mais comme Dieu il était glorifié éternellement, tandis que maintenant, il était glorifié pour avoir mérité la couronne par sa constance dans l'épreuve.
Il n'a pas été obligé de quitter la vie, il n'a pas été immolé de force, il avance librement. Écoute ce qu'il dit : « J'ai le pouvoir de laisser ma vie et j'ai le pouvoir de la reprendre (Jn 10,18) ; c'est de mon plein gré que je cède à mes ennemis, car si je ne voulais pas, rien n'arriverait ». Il est venu donc par choix à la Passion, joyeux de son exploit, souriant à la couronne, heureux de sauver l'humanité.
Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), évêque de Jérusalem et docteur de l'Église
Catéchèse baptismale 13, §6
« Mon temps est proche ; c'est chez toi que je veux célébrer la Pâque »
Tu veux sans doute qu'on te démontre que le Christ est venu volontairement à la Passion ? Les autres meurent de mauvais gré, car ils meurent dans le noir, mais lui disait d'avance de sa Passion : « Voici que le Fils de l'homme est livré pour être crucifié » (Mt 26,2). Sais-tu pourquoi ce miséricordieux n'a pas fui la mort ? Pour éviter que le monde entier ne sombre dans ses péchés. « Voici que nous montons à Jérusalem et le Fils de l'homme va être livré et crucifié » (Cf.Mt 20,18-19) et encore : « Il prit résolument le chemin de Jérusalem » (Lc 9,51).
Tu veux aussi savoir clairement que la croix est pour Jésus une gloire ? Écoute-le te le dire, et non pas moi. Judas, gagné par l'ingratitude envers son hôte, allait le livrer ; il venait de sortir de table et de boire la coupe de bénédiction, et en guise de merci pour cette boisson du salut, il a décidé de verser un sang innocent. Lui qui avait mangé le pain de son Maître, il l'en remerciait de façon éhontée en le faisant tomber... Puis Jésus a dit : « L'heure est venue où le Fils de l'homme va être glorifié » (Jn 12,23). Tu vois comment il sait que la croix est sa gloire ? ... Non qu'auparavant il ait été sans gloire puisqu'il avait été glorifié « de la gloire qu'il avait avant la fondation du monde » (Jn 17,5). Mais comme Dieu il était glorifié éternellement, tandis que maintenant, il était glorifié pour avoir mérité la couronne par sa constance dans l'épreuve.
Il n'a pas été obligé de quitter la vie, il n'a pas été immolé de force, il avance librement. Écoute ce qu'il dit : « J'ai le pouvoir de laisser ma vie et j'ai le pouvoir de la reprendre (Jn 10,18) ; c'est de mon plein gré que je cède à mes ennemis, car si je ne voulais pas, rien n'arriverait ». Il est venu donc par choix à la Passion, joyeux de son exploit, souriant à la couronne, heureux de sauver l'humanité.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Jeudi 2 avril
Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire dominicaine, docteur de l'Église, copatronne de l'Europe
Le Dialogue, 134
« Prenant une coupe ... il leur dit 'Ceci est mon sang, ... qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés' » (Mt 26,28)
Ô Amour inestimable ! En me révélant tes secrets, tu m'as donné le remède doux et amer qui me guérit de mon infirmité, qui m'arrache à mon ignorance et à ma négligence. Il ranime mon zèle et me remplit d'un désir ardent de recourir à toi. Tu m'as montré ta bonté et aussi les outrages que tu reçois de tous les hommes, même de tes ministres. Tu me fais verser des larmes sur moi-même, pauvre pécheresse, et sur ces morts qui vivent si misérablement, toi bonté infinie... Je te demande donc instamment : fais miséricorde au monde et à ta sainte Église !
Oh, pauvre que je suis, que mon âme est douloureuse, à cause du mal que j'ai fait. Ne tarde plus, Seigneur, à faire miséricorde au monde, consens à accomplir le désir de tes serviteurs... Ils veulent ce sang dans lequel tu as lavé l'iniquité et effacé la tache du péché d'Adam. Ce sang est nôtre puisque tu nous en as fait un bain ; tu ne veux et tu ne peux pas le refuser à qui te le demande en vérité. Donne donc le fruit de ce sang à tes créatures... C'est par ce sang qu'ils te supplient de faire miséricorde au monde.
Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire dominicaine, docteur de l'Église, copatronne de l'Europe
Le Dialogue, 134
« Prenant une coupe ... il leur dit 'Ceci est mon sang, ... qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés' » (Mt 26,28)
Ô Amour inestimable ! En me révélant tes secrets, tu m'as donné le remède doux et amer qui me guérit de mon infirmité, qui m'arrache à mon ignorance et à ma négligence. Il ranime mon zèle et me remplit d'un désir ardent de recourir à toi. Tu m'as montré ta bonté et aussi les outrages que tu reçois de tous les hommes, même de tes ministres. Tu me fais verser des larmes sur moi-même, pauvre pécheresse, et sur ces morts qui vivent si misérablement, toi bonté infinie... Je te demande donc instamment : fais miséricorde au monde et à ta sainte Église !
Oh, pauvre que je suis, que mon âme est douloureuse, à cause du mal que j'ai fait. Ne tarde plus, Seigneur, à faire miséricorde au monde, consens à accomplir le désir de tes serviteurs... Ils veulent ce sang dans lequel tu as lavé l'iniquité et effacé la tache du péché d'Adam. Ce sang est nôtre puisque tu nous en as fait un bain ; tu ne veux et tu ne peux pas le refuser à qui te le demande en vérité. Donne donc le fruit de ce sang à tes créatures... C'est par ce sang qu'ils te supplient de faire miséricorde au monde.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Page 8 sur 34 • 1 ... 5 ... 7, 8, 9 ... 21 ... 34
Sujets similaires
» Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
» Nos commentaires personnel de l'Evangile Mt 17:14à20
» 2-Textes du jour et commentaires (audio et vidéo)
» 2-Textes du jour et commentaires (audio et vidéo)
» 2-Textes du jour et commentaires (audio et vidéo)
» Nos commentaires personnel de l'Evangile Mt 17:14à20
» 2-Textes du jour et commentaires (audio et vidéo)
» 2-Textes du jour et commentaires (audio et vidéo)
» 2-Textes du jour et commentaires (audio et vidéo)
Page 8 sur 34
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum