Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
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Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Rappel du premier message :
Dimanche 10 août
Commentaire du jour
Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire sur l'évangile de Matthieu, livre 11, ch. 5-6 ; PG 13, 913 ; SC 162 (trad. SC p. 287s rev.)
« Passons sur l'autre rive » (Lc 8,22)
« Jésus a obligé les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, pendant qu’il renvoyait les foules. » Les foules ne pouvaient pas partir vers l'autre rive ; elles n'étaient pas des Hébreux au sens spirituel du mot, qui se traduit : « les gens de l'autre rive ». Cette œuvre était réservée aux disciples de Jésus : partir pour l'autre rive, dépasser le visible et le corporel, ces réalités temporaires, et arriver les premiers vers l'invisible et l'éternel… Et pourtant les disciples n’ont pas pu précéder Jésus sur l'autre rive…; il voulait peut-être leur apprendre par l'expérience que sans lui il n'était pas possible d’y arriver… Qu'est-ce que cette barque dans laquelle Jésus oblige les disciples à monter ? Ne serait-ce pas la lutte contre les tentations et les circonstances difficiles ?…
Ensuite il a gravi la montagne, à l'écart, pour prier. Pour qui prie-t-il ? Probablement pour les foules, pour que, renvoyées après avoir mangé les pains bénis, elles ne fassent rien de contraire à ce renvoi de Jésus. Pour les disciples aussi…, pour qu’il ne leur arrive rien de mal sur la mer à cause des vagues et du vent contraire. J'ai bien envie de dire que c'est grâce à la prière que Jésus adresse à son Père que les disciples n'ont subi aucun dommage, alors que la mer, les vagues et le vent s’acharnaient contre eux...
Et nous, si un jour nous sommes aux prises avec des tentations inévitables, souvenons-nous que Jésus nous a obligés à nous embarquer ; il n'est pas possible de parvenir à l'autre rive sans supporter l'épreuve des vagues et du vent contraire. Puis, quand nous nous verrons entourés par des difficultés nombreuses et pénibles, fatigués de naviguer au milieu d’elles avec la pauvreté de nos moyens, pensons que notre barque est alors au milieu de la mer, et que ces vagues cherchent à « nous faire naufrage dans notre foi » (1Tm 1,19)… Soyons sûrs alors que vers la fin de la nuit, quand « la nuit sera avancée et le jour tout proche » (Rm 13,12), le Fils de Dieu arrivera près de nous afin de nous rendre la mer bienveillante en marchant sur ses eaux.
(source: Évangile au quotidien)
Dimanche 10 août
Commentaire du jour
Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire sur l'évangile de Matthieu, livre 11, ch. 5-6 ; PG 13, 913 ; SC 162 (trad. SC p. 287s rev.)
« Passons sur l'autre rive » (Lc 8,22)
« Jésus a obligé les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, pendant qu’il renvoyait les foules. » Les foules ne pouvaient pas partir vers l'autre rive ; elles n'étaient pas des Hébreux au sens spirituel du mot, qui se traduit : « les gens de l'autre rive ». Cette œuvre était réservée aux disciples de Jésus : partir pour l'autre rive, dépasser le visible et le corporel, ces réalités temporaires, et arriver les premiers vers l'invisible et l'éternel… Et pourtant les disciples n’ont pas pu précéder Jésus sur l'autre rive…; il voulait peut-être leur apprendre par l'expérience que sans lui il n'était pas possible d’y arriver… Qu'est-ce que cette barque dans laquelle Jésus oblige les disciples à monter ? Ne serait-ce pas la lutte contre les tentations et les circonstances difficiles ?…
Ensuite il a gravi la montagne, à l'écart, pour prier. Pour qui prie-t-il ? Probablement pour les foules, pour que, renvoyées après avoir mangé les pains bénis, elles ne fassent rien de contraire à ce renvoi de Jésus. Pour les disciples aussi…, pour qu’il ne leur arrive rien de mal sur la mer à cause des vagues et du vent contraire. J'ai bien envie de dire que c'est grâce à la prière que Jésus adresse à son Père que les disciples n'ont subi aucun dommage, alors que la mer, les vagues et le vent s’acharnaient contre eux...
Et nous, si un jour nous sommes aux prises avec des tentations inévitables, souvenons-nous que Jésus nous a obligés à nous embarquer ; il n'est pas possible de parvenir à l'autre rive sans supporter l'épreuve des vagues et du vent contraire. Puis, quand nous nous verrons entourés par des difficultés nombreuses et pénibles, fatigués de naviguer au milieu d’elles avec la pauvreté de nos moyens, pensons que notre barque est alors au milieu de la mer, et que ces vagues cherchent à « nous faire naufrage dans notre foi » (1Tm 1,19)… Soyons sûrs alors que vers la fin de la nuit, quand « la nuit sera avancée et le jour tout proche » (Rm 13,12), le Fils de Dieu arrivera près de nous afin de nous rendre la mer bienveillante en marchant sur ses eaux.
(source: Évangile au quotidien)
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de lundi le 25 septembre
Un sermon attribué à Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Cf. Discours sur le Ps 139,15 ; Sermons sur St Jean, n° 57
« Faites attention à la manière dont vous écoutez »
« Que chacun soit toujours prêt à écouter, mais lent à parler » (Jc 1,19). Oui, frères, je vous le dis franchement..., moi qui vous parle fréquemment sur votre propre demande : ma joie est sans mélange quand je suis au rang des auditeurs ; ma joie est sans mélange quand j'écoute, et non quand je parle. C'est alors que je goûte la parole en toute sûreté ; ma satisfaction n'est pas menacée par la vaine gloire. Quand on est assis sur la pierre solide de la vérité, comment redouterait-on le précipice de l'orgueil ? « J'écouterai, dit le psalmiste, et tu me rempliras de joie et d'allégresse » (Ps 50,10). Je ne suis donc jamais plus joyeux que lorsque j'écoute ; c'est notre rôle d'auditeur qui nous maintient dans une attitude d'humilité.
Au contraire, si nous prenons la parole... nous avons besoin d'une certaine retenue ; même si je ne cède pas à l'orgueil, j'ai peur de le faire. Si j'écoute par contre, personne ne peut enlever ma joie (Jn 16,22), car personne n'en est témoin. C'est bien la joie de l'ami de l'époux dont saint Jean dit « qu'il se tient debout et qu'il écoute » (Jn 3,29). Il se tient debout parce qu'il écoute. Le premier homme, lui aussi, parce qu'il écoutait Dieu, se tenait debout ; dès qu'il a écouté le serpent, il est tombé. L'ami de l'époux est donc « ravi de joie à la voix de l'Époux » ; ce qui fait sa joie, ce n'est pas sa propre voix de prédicateur, de prophète, mais la voix de l'Époux lui-même.
Un sermon attribué à Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Cf. Discours sur le Ps 139,15 ; Sermons sur St Jean, n° 57
« Faites attention à la manière dont vous écoutez »
« Que chacun soit toujours prêt à écouter, mais lent à parler » (Jc 1,19). Oui, frères, je vous le dis franchement..., moi qui vous parle fréquemment sur votre propre demande : ma joie est sans mélange quand je suis au rang des auditeurs ; ma joie est sans mélange quand j'écoute, et non quand je parle. C'est alors que je goûte la parole en toute sûreté ; ma satisfaction n'est pas menacée par la vaine gloire. Quand on est assis sur la pierre solide de la vérité, comment redouterait-on le précipice de l'orgueil ? « J'écouterai, dit le psalmiste, et tu me rempliras de joie et d'allégresse » (Ps 50,10). Je ne suis donc jamais plus joyeux que lorsque j'écoute ; c'est notre rôle d'auditeur qui nous maintient dans une attitude d'humilité.
Au contraire, si nous prenons la parole... nous avons besoin d'une certaine retenue ; même si je ne cède pas à l'orgueil, j'ai peur de le faire. Si j'écoute par contre, personne ne peut enlever ma joie (Jn 16,22), car personne n'en est témoin. C'est bien la joie de l'ami de l'époux dont saint Jean dit « qu'il se tient debout et qu'il écoute » (Jn 3,29). Il se tient debout parce qu'il écoute. Le premier homme, lui aussi, parce qu'il écoutait Dieu, se tenait debout ; dès qu'il a écouté le serpent, il est tombé. L'ami de l'époux est donc « ravi de joie à la voix de l'Époux » ; ce qui fait sa joie, ce n'est pas sa propre voix de prédicateur, de prophète, mais la voix de l'Époux lui-même.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de jeudi le 28 septembre
Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église
Commentaire sur l'évangile de St Luc, I, 27
« Hérode cherchait à le voir »
Le Seigneur n'est vu en ce monde que lorsqu'il le veut. Quoi d'étonnant ? À la résurrection même, il n'est donné de voir Dieu qu'à ceux qui ont le cœur pur : « Bienheureux les cœurs purs, car ce sont eux qui verront Dieu » (Mt 5,8). Que de bienheureux il avait énumérés déjà, et pourtant il ne leur avait pas promis cette possibilité de voir Dieu. Si donc ceux qui ont le cœur pur verront Dieu, assurément les autres ne le verront pas... ; celui qui n'a pas voulu voir Dieu ne peut voir Dieu.
Car ce n'est pas dans un lieu que l'on voit Dieu, mais par un cœur pur. Ce ne sont pas les yeux du corps qui cherchent Dieu ; il n'est pas embrassé par le regard, ni atteint par le toucher, ni entendu en conversation, ni reconnu à sa démarche. On le croit absent et on le voit ; il est présent et on ne le voit pas. D'ailleurs, les apôtres eux-mêmes ne voyaient pas tous le Christ ; c'est pourquoi il leur a dit : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas encore ? » (Jn 14,9) En effet, quiconque a connu « quelle est la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur — l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance » (Ep 3,18-19), celui-là a vu aussi le Christ, il a vu aussi le Père. Car nous autres ce n'est pas selon la chair que nous connaissons le Christ (2Co 5,16) mais selon l'Esprit : « L'Esprit qui est devant notre face, c'est l'Oint du Seigneur, le Christ » (Lm 4,20). Qu'il daigne, en sa miséricorde, nous combler de toute la plénitude de Dieu, afin que nous puissions le voir !
Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église
Commentaire sur l'évangile de St Luc, I, 27
« Hérode cherchait à le voir »
Le Seigneur n'est vu en ce monde que lorsqu'il le veut. Quoi d'étonnant ? À la résurrection même, il n'est donné de voir Dieu qu'à ceux qui ont le cœur pur : « Bienheureux les cœurs purs, car ce sont eux qui verront Dieu » (Mt 5,8). Que de bienheureux il avait énumérés déjà, et pourtant il ne leur avait pas promis cette possibilité de voir Dieu. Si donc ceux qui ont le cœur pur verront Dieu, assurément les autres ne le verront pas... ; celui qui n'a pas voulu voir Dieu ne peut voir Dieu.
Car ce n'est pas dans un lieu que l'on voit Dieu, mais par un cœur pur. Ce ne sont pas les yeux du corps qui cherchent Dieu ; il n'est pas embrassé par le regard, ni atteint par le toucher, ni entendu en conversation, ni reconnu à sa démarche. On le croit absent et on le voit ; il est présent et on ne le voit pas. D'ailleurs, les apôtres eux-mêmes ne voyaient pas tous le Christ ; c'est pourquoi il leur a dit : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas encore ? » (Jn 14,9) En effet, quiconque a connu « quelle est la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur — l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance » (Ep 3,18-19), celui-là a vu aussi le Christ, il a vu aussi le Père. Car nous autres ce n'est pas selon la chair que nous connaissons le Christ (2Co 5,16) mais selon l'Esprit : « L'Esprit qui est devant notre face, c'est l'Oint du Seigneur, le Christ » (Lm 4,20). Qu'il daigne, en sa miséricorde, nous combler de toute la plénitude de Dieu, afin que nous puissions le voir !
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de vendredi le 29 septembre
Saint Jean de la Croix (1542-1591), carme, docteur de l'Église
Avis et maximes
« Leurs anges voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux » (Mt 18,10)
Les anges sont nos pasteurs ; non seulement ils portent à Dieu nos messages, mais ils nous apportent aussi ceux de Dieu. Ils nourrissent nos âmes de leurs douces inspirations et des communications divines ; en bons pasteurs, ils nous protègent et nous défendent contre les loups, c'est-à-dire contre les démons.
Par leurs secrètes inspirations, les anges procurent à l'âme une connaissance plus haute de Dieu ; ils l'embrasent ainsi d'une plus vive flamme d'amour pour lui ; ils vont même jusqu'à la laisser toute blessée d'amour...
La lumière de Dieu illumine l'ange en le pénétrant de sa splendeur et en l'embrasant de son amour, car l'ange est un pur esprit tout disposé à cette participation divine, mais d'ordinaire elle n'éclaire l'homme que d'une manière obscure, douloureuse et pénible, parce que l'homme est impur et faible...
Quand l'homme est devenu vraiment spirituel et transformé par l'amour divin qui le purifie, il reçoit l'union et l'amoureuse illumination de Dieu avec une suavité semblable à celle des anges...
Rappelez-vous combien il est vain, périlleux et funeste de se réjouir d'autre chose que du service de Dieu, et considérez quel malheur ce fut pour les anges qui se sont réjouis et complus dans leur beauté et leurs dons naturels, puisque c'est pour cela que certains sont tombés, privés de toute beauté, au fond des abîmes.
Saint Jean de la Croix (1542-1591), carme, docteur de l'Église
Avis et maximes
« Leurs anges voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux » (Mt 18,10)
Les anges sont nos pasteurs ; non seulement ils portent à Dieu nos messages, mais ils nous apportent aussi ceux de Dieu. Ils nourrissent nos âmes de leurs douces inspirations et des communications divines ; en bons pasteurs, ils nous protègent et nous défendent contre les loups, c'est-à-dire contre les démons.
Par leurs secrètes inspirations, les anges procurent à l'âme une connaissance plus haute de Dieu ; ils l'embrasent ainsi d'une plus vive flamme d'amour pour lui ; ils vont même jusqu'à la laisser toute blessée d'amour...
La lumière de Dieu illumine l'ange en le pénétrant de sa splendeur et en l'embrasant de son amour, car l'ange est un pur esprit tout disposé à cette participation divine, mais d'ordinaire elle n'éclaire l'homme que d'une manière obscure, douloureuse et pénible, parce que l'homme est impur et faible...
Quand l'homme est devenu vraiment spirituel et transformé par l'amour divin qui le purifie, il reçoit l'union et l'amoureuse illumination de Dieu avec une suavité semblable à celle des anges...
Rappelez-vous combien il est vain, périlleux et funeste de se réjouir d'autre chose que du service de Dieu, et considérez quel malheur ce fut pour les anges qui se sont réjouis et complus dans leur beauté et leurs dons naturels, puisque c'est pour cela que certains sont tombés, privés de toute beauté, au fond des abîmes.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de samedi le 30 septembre
Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l'Église
Homélie sur l'humilité, 5-6
« Le Fils de l'homme va être livré aux mains des hommes »
« Qui s'élève sera humilié, et qui s'abaisse sera élevé » (Mt 23,12)... Imitons le Seigneur qui est descendu du ciel jusqu'au dernier abaissement, et qui, en retour, a été élevé du dernier rang jusqu'à la hauteur qui lui convenait. Découvrons tout ce que nous enseigne le Seigneur pour nous conduire à l'humilité.
Petit bébé, le voici déjà dans une grotte, couché non dans un berceau, mais dans une mangeoire. Dans la maison d'un artisan et d'une mère sans ressources, il est soumis à sa mère et à son époux. Se laissant enseigner, écoutant ceux dont il n'avait nul besoin, il interrogeait, mais pourtant de telle sorte que par ses interrogations, on s'étonnait de sa sagesse. Il se soumet à Jean, et le Maître reçoit de son serviteur le baptême. Jamais il n'a résisté à ceux qui se dressaient contre lui, et n'a pas fait preuve de sa puissance invincible pour se libérer des mains qui l'enchaînaient, mais il s'est laissé faire, comme impuissant, et dans la mesure où il l'a jugé bon, il a donné prise sur lui à un pouvoir éphémère. Il a comparu devant le grand prêtre en qualité d'accusé ; conduit devant le gouverneur, il s'est soumis à son jugement, et alors qu'il pouvait répondre aux calomniateurs, il a subi en silence leurs calomnies. Couvert de crachats par des esclaves et des servants indignes, il a été enfin livré à la mort, à une mort infamante aux yeux des hommes. Voilà comment s'est déroulé sa vie d'homme depuis sa naissance jusqu'à sa fin. Mais après un tel abaissement, il a fait éclater sa gloire... Imitons-le pour arriver, nous aussi, à la gloire éternelle.
Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l'Église
Homélie sur l'humilité, 5-6
« Le Fils de l'homme va être livré aux mains des hommes »
« Qui s'élève sera humilié, et qui s'abaisse sera élevé » (Mt 23,12)... Imitons le Seigneur qui est descendu du ciel jusqu'au dernier abaissement, et qui, en retour, a été élevé du dernier rang jusqu'à la hauteur qui lui convenait. Découvrons tout ce que nous enseigne le Seigneur pour nous conduire à l'humilité.
Petit bébé, le voici déjà dans une grotte, couché non dans un berceau, mais dans une mangeoire. Dans la maison d'un artisan et d'une mère sans ressources, il est soumis à sa mère et à son époux. Se laissant enseigner, écoutant ceux dont il n'avait nul besoin, il interrogeait, mais pourtant de telle sorte que par ses interrogations, on s'étonnait de sa sagesse. Il se soumet à Jean, et le Maître reçoit de son serviteur le baptême. Jamais il n'a résisté à ceux qui se dressaient contre lui, et n'a pas fait preuve de sa puissance invincible pour se libérer des mains qui l'enchaînaient, mais il s'est laissé faire, comme impuissant, et dans la mesure où il l'a jugé bon, il a donné prise sur lui à un pouvoir éphémère. Il a comparu devant le grand prêtre en qualité d'accusé ; conduit devant le gouverneur, il s'est soumis à son jugement, et alors qu'il pouvait répondre aux calomniateurs, il a subi en silence leurs calomnies. Couvert de crachats par des esclaves et des servants indignes, il a été enfin livré à la mort, à une mort infamante aux yeux des hommes. Voilà comment s'est déroulé sa vie d'homme depuis sa naissance jusqu'à sa fin. Mais après un tel abaissement, il a fait éclater sa gloire... Imitons-le pour arriver, nous aussi, à la gloire éternelle.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de dimanche le 1er octobre
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942), carmélite, martyre, copatronne de l'Europe
Méditation pour la fête de l'Exaltation de la croix
Obéissants au Père, à la suite du Fils
« Que ta volonté soit faite ! » (Mt 6,10) C'était bien là toute la vie du Sauveur. Il est venu dans le monde pour accomplir la volonté du Père, non seulement afin d'expier le péché de désobéissance par son obéissance (Rm 5,19), mais encore pour ramener les hommes vers leur vocation sur le chemin de l'obéissance.
Il n'est pas donné à la volonté des êtres créés d'être libre en étant son propre maître ; elle est appelée à s'accorder à la volonté de Dieu. Si elle s'y accorde par sa libre soumission, il lui est alors offert de participer librement à l'achèvement de la création. Si elle s'y refuse, la créature libre perd aussi sa liberté. La volonté de l'homme conserve encore le libre arbitre, mais il est séduit par les choses de ce monde ; elles le tirent et le poussent en des directions qui l'éloignent de l'épanouissement de sa nature tel que Dieu l'a voulu et elles l'écartent du but qu'il s'est fixé lui-même dans sa liberté originelle. En plus de cette liberté originelle, il perd la sûreté de sa résolution. Il devient changeant et indécis, tiraillé par des doutes et des scrupules ou endurci dans son égarement.
Contre cela, il n'y a pas d'autre remède que le chemin à la suite du Christ, le Fils de l'homme qui non seulement obéissait directement au Père des cieux mais se soumettait aussi aux hommes qui lui signifiaient la volonté du Père. L'obéissance telle que Dieu l'a voulue libère notre volonté esclave de tous les liens des choses créées et la ramène vers la liberté. C'est donc aussi le chemin vers la pureté du cœur.
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942), carmélite, martyre, copatronne de l'Europe
Méditation pour la fête de l'Exaltation de la croix
Obéissants au Père, à la suite du Fils
« Que ta volonté soit faite ! » (Mt 6,10) C'était bien là toute la vie du Sauveur. Il est venu dans le monde pour accomplir la volonté du Père, non seulement afin d'expier le péché de désobéissance par son obéissance (Rm 5,19), mais encore pour ramener les hommes vers leur vocation sur le chemin de l'obéissance.
Il n'est pas donné à la volonté des êtres créés d'être libre en étant son propre maître ; elle est appelée à s'accorder à la volonté de Dieu. Si elle s'y accorde par sa libre soumission, il lui est alors offert de participer librement à l'achèvement de la création. Si elle s'y refuse, la créature libre perd aussi sa liberté. La volonté de l'homme conserve encore le libre arbitre, mais il est séduit par les choses de ce monde ; elles le tirent et le poussent en des directions qui l'éloignent de l'épanouissement de sa nature tel que Dieu l'a voulu et elles l'écartent du but qu'il s'est fixé lui-même dans sa liberté originelle. En plus de cette liberté originelle, il perd la sûreté de sa résolution. Il devient changeant et indécis, tiraillé par des doutes et des scrupules ou endurci dans son égarement.
Contre cela, il n'y a pas d'autre remède que le chemin à la suite du Christ, le Fils de l'homme qui non seulement obéissait directement au Père des cieux mais se soumettait aussi aux hommes qui lui signifiaient la volonté du Père. L'obéissance telle que Dieu l'a voulue libère notre volonté esclave de tous les liens des choses créées et la ramène vers la liberté. C'est donc aussi le chemin vers la pureté du cœur.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de lundi le 2 octobre
Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur Ézéchiel I, 7
« Ses armées, serviteurs de son désir » (Ps 102,21)
Les anges descendent vers ceux qui sont à sauver. « Les anges montaient et descendaient au-dessus du Fils de l'homme » (Jn 1,51) ; et « ils s'approchèrent de Lui et ils le servaient » (Mt 4,11). Or les anges descendent parce que le Christ était descendu le premier ; ils craignaient de descendre avant que l'ait ordonné le Seigneur des puissances célestes et de toutes choses (Col 1,16). Mais quand ils ont vu le Prince de l'armée céleste demeurer sur la terre, alors, par cette voie ouverte, ils sont sortis à la suite de leur Seigneur, obéissant à la volonté de celui qui les a répartis comme gardiens de ceux qui croient en son nom.
Toi, hier, tu étais sous la dépendance du démon, aujourd'hui, tu es sous celle d'un ange. « Gardez-vous, dit le Seigneur, de mépriser aucun de ces petits » qui sont dans l'Église, « car en vérité je vous le dis, leurs anges voient constamment la face de mon Père qui est dans les cieux ». Les anges se vouent à ton salut, ils se sont déclarés au service du Fils de Dieu, et ils disent entre eux : « Si lui il est descendu dans un corps, s'il s'est revêtu d'une chair mortelle, s'il a supporté la croix, s'il est mort pour tous les hommes, pourquoi nous reposer, nous, pourquoi nous épargner ? Allons, tous les anges, descendons du ciel ! » C'est pourquoi quand le Christ est né, il y avait « une multitude de l'armée céleste louant et glorifiant Dieu » (Lc 2,13).
Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur Ézéchiel I, 7
« Ses armées, serviteurs de son désir » (Ps 102,21)
Les anges descendent vers ceux qui sont à sauver. « Les anges montaient et descendaient au-dessus du Fils de l'homme » (Jn 1,51) ; et « ils s'approchèrent de Lui et ils le servaient » (Mt 4,11). Or les anges descendent parce que le Christ était descendu le premier ; ils craignaient de descendre avant que l'ait ordonné le Seigneur des puissances célestes et de toutes choses (Col 1,16). Mais quand ils ont vu le Prince de l'armée céleste demeurer sur la terre, alors, par cette voie ouverte, ils sont sortis à la suite de leur Seigneur, obéissant à la volonté de celui qui les a répartis comme gardiens de ceux qui croient en son nom.
Toi, hier, tu étais sous la dépendance du démon, aujourd'hui, tu es sous celle d'un ange. « Gardez-vous, dit le Seigneur, de mépriser aucun de ces petits » qui sont dans l'Église, « car en vérité je vous le dis, leurs anges voient constamment la face de mon Père qui est dans les cieux ». Les anges se vouent à ton salut, ils se sont déclarés au service du Fils de Dieu, et ils disent entre eux : « Si lui il est descendu dans un corps, s'il s'est revêtu d'une chair mortelle, s'il a supporté la croix, s'il est mort pour tous les hommes, pourquoi nous reposer, nous, pourquoi nous épargner ? Allons, tous les anges, descendons du ciel ! » C'est pourquoi quand le Christ est né, il y avait « une multitude de l'armée céleste louant et glorifiant Dieu » (Lc 2,13).
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de mardi le 3 octobre
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Les Discours sur les psaumes, Ps. 64
« On refusa de l'accueillir, parce qu'il se dirigeait vers Jérusalem »
Il y a deux cités : l'une s'appelle Babylone, l'autre Jérusalem. Le nom de Babylone signifie « confusion » ; Jérusalem signifie « vision de paix ». Regardez bien la cité de confusion pour mieux connaître la vision de paix ; supportez la première, aspirez à la seconde.
Qu'est-ce qui permet de distinguer ces deux cités ? Pouvons-nous dès à présent les séparer l'une de l'autre ? Elles sont emmêlées l'une dans l'autre et, depuis l'aube du genre humain, s'acheminent ainsi vers la fin des temps. Jérusalem est née avec Abel, Babylone avec Caïn... Les deux villes matérielles ont été construites plus tard, mais elles représentent symboliquement les deux cités immatérielles dont les origines remontent au commencement des temps et qui doivent durer ici-bas jusqu'à la fin du monde. Le Seigneur alors les séparera, lorsqu'il mettra les uns à sa droite et les autres à sa gauche (Mt 25,33)...
Mais il y a quelque chose qui distingue, même maintenant, les citoyens de Jérusalem des citoyens de Babylone : ce sont deux amours. L'amour de Dieu fait Jérusalem ; l'amour du monde fait Babylone. Demandez-vous qui vous aimez et vous saurez d'où vous êtes. Si vous vous trouvez citoyen de Babylone, arrachez de votre vie la convoitise, plantez en vous la charité ; si vous vous trouvez citoyen de Jérusalem, supportez patiemment la captivité, ayez espoir en votre libération. En effet, beaucoup de citoyens de notre sainte mère Jérusalem (Ga 4,26) étaient d'abord captifs de Babylone...
Comment peut s'éveiller en nous l'amour de Jérusalem notre patrie, dont les longueurs de l'exil nous ont fait perdre le souvenir ? (cf Ps 136) C'est le Père lui-même qui, de là-bas, nous écrit et rallume en nous par ses lettres, qui sont les Saintes Écritures, la nostalgie du retour.
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Les Discours sur les psaumes, Ps. 64
« On refusa de l'accueillir, parce qu'il se dirigeait vers Jérusalem »
Il y a deux cités : l'une s'appelle Babylone, l'autre Jérusalem. Le nom de Babylone signifie « confusion » ; Jérusalem signifie « vision de paix ». Regardez bien la cité de confusion pour mieux connaître la vision de paix ; supportez la première, aspirez à la seconde.
Qu'est-ce qui permet de distinguer ces deux cités ? Pouvons-nous dès à présent les séparer l'une de l'autre ? Elles sont emmêlées l'une dans l'autre et, depuis l'aube du genre humain, s'acheminent ainsi vers la fin des temps. Jérusalem est née avec Abel, Babylone avec Caïn... Les deux villes matérielles ont été construites plus tard, mais elles représentent symboliquement les deux cités immatérielles dont les origines remontent au commencement des temps et qui doivent durer ici-bas jusqu'à la fin du monde. Le Seigneur alors les séparera, lorsqu'il mettra les uns à sa droite et les autres à sa gauche (Mt 25,33)...
Mais il y a quelque chose qui distingue, même maintenant, les citoyens de Jérusalem des citoyens de Babylone : ce sont deux amours. L'amour de Dieu fait Jérusalem ; l'amour du monde fait Babylone. Demandez-vous qui vous aimez et vous saurez d'où vous êtes. Si vous vous trouvez citoyen de Babylone, arrachez de votre vie la convoitise, plantez en vous la charité ; si vous vous trouvez citoyen de Jérusalem, supportez patiemment la captivité, ayez espoir en votre libération. En effet, beaucoup de citoyens de notre sainte mère Jérusalem (Ga 4,26) étaient d'abord captifs de Babylone...
Comment peut s'éveiller en nous l'amour de Jérusalem notre patrie, dont les longueurs de l'exil nous ont fait perdre le souvenir ? (cf Ps 136) C'est le Père lui-même qui, de là-bas, nous écrit et rallume en nous par ses lettres, qui sont les Saintes Écritures, la nostalgie du retour.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de samedi le 7 octobre
Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Encyclique « Dominum et vivificantem », § 20-21
« Je te bénis, Père, ... tu l'as révélé aux tout-petits »
« Jésus tressaillit de joie sous l'action de l'Esprit Saint et dit : 'Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir.' » Jésus exulte à cause de la paternité divine ; il exulte parce qu'il lui est donné de révéler cette paternité ; il exulte, enfin, parce qu'il y a comme un rayonnement particulier de cette paternité divine sur les « petits ». Et l'évangéliste Luc qualifie tout cela de « tressaillement de joie dans l'Esprit Saint »...
Ce qui, au cours de la théophanie trinitaire au bord du Jourdain (Lc 3,22), est venu pour ainsi dire « de l'extérieur », d'en haut, provient ici « de l'intérieur », c'est-à-dire du plus profond de ce qu'est Jésus. C'est une autre révélation du Père et du Fils, unis dans l'Esprit Saint. Jésus parle seulement de la paternité de Dieu et de sa propre filiation ; il ne parle pas explicitement de l'Esprit qui est Amour et, par là, union du Père et du Fils. Néanmoins, ce qu'il dit du Père et de lui-même comme Fils résulte de la plénitude de l'Esprit qui est en lui, qui remplit son cœur, pénètre son propre moi, inspire et vivifie en profondeur son action. De là, ce tressaillement de joie dans l'Esprit Saint. L'union du Christ avec l'Esprit Saint, dont il a une parfaite conscience, s'exprime dans ce tressaillement de joie, qui, en un sens, rend perceptible sa source secrète. Il en résulte une manifestation et une exaltation particulières qui sont propres au Fils de l'homme, au Christ-Messie dont l'humanité appartient à la personne du Fils de Dieu, substantiellement un avec l'Esprit Saint dans la divinité.
Dans sa magnifique confession de la paternité de Dieu, donc, Jésus de Nazareth se manifeste aussi lui-même, il manifeste son « moi » divin : il est en effet le Fils « de la même substance » (Credo), c'est pourquoi « nul ne sait qui est le Fils si ce n'est le Père, ni qui est le Père si ce n'est le Fils », ce Fils qui « pour nous et pour notre salut » (Credo) s'est fait homme par l'Esprit Saint et est né d'une Vierge dont le nom était Marie.
Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Encyclique « Dominum et vivificantem », § 20-21
« Je te bénis, Père, ... tu l'as révélé aux tout-petits »
« Jésus tressaillit de joie sous l'action de l'Esprit Saint et dit : 'Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir.' » Jésus exulte à cause de la paternité divine ; il exulte parce qu'il lui est donné de révéler cette paternité ; il exulte, enfin, parce qu'il y a comme un rayonnement particulier de cette paternité divine sur les « petits ». Et l'évangéliste Luc qualifie tout cela de « tressaillement de joie dans l'Esprit Saint »...
Ce qui, au cours de la théophanie trinitaire au bord du Jourdain (Lc 3,22), est venu pour ainsi dire « de l'extérieur », d'en haut, provient ici « de l'intérieur », c'est-à-dire du plus profond de ce qu'est Jésus. C'est une autre révélation du Père et du Fils, unis dans l'Esprit Saint. Jésus parle seulement de la paternité de Dieu et de sa propre filiation ; il ne parle pas explicitement de l'Esprit qui est Amour et, par là, union du Père et du Fils. Néanmoins, ce qu'il dit du Père et de lui-même comme Fils résulte de la plénitude de l'Esprit qui est en lui, qui remplit son cœur, pénètre son propre moi, inspire et vivifie en profondeur son action. De là, ce tressaillement de joie dans l'Esprit Saint. L'union du Christ avec l'Esprit Saint, dont il a une parfaite conscience, s'exprime dans ce tressaillement de joie, qui, en un sens, rend perceptible sa source secrète. Il en résulte une manifestation et une exaltation particulières qui sont propres au Fils de l'homme, au Christ-Messie dont l'humanité appartient à la personne du Fils de Dieu, substantiellement un avec l'Esprit Saint dans la divinité.
Dans sa magnifique confession de la paternité de Dieu, donc, Jésus de Nazareth se manifeste aussi lui-même, il manifeste son « moi » divin : il est en effet le Fils « de la même substance » (Credo), c'est pourquoi « nul ne sait qui est le Fils si ce n'est le Père, ni qui est le Père si ce n'est le Fils », ce Fils qui « pour nous et pour notre salut » (Credo) s'est fait homme par l'Esprit Saint et est né d'une Vierge dont le nom était Marie.
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de lundi le 9 octobre
Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire sur le Cantique des Cantiques, prologue 2, 26-31
« Va, et toi aussi, fais de même »
Il est écrit : « Aimons-nous les uns les autres, car l'amour est de Dieu » (1Jn 4,7) et peu après « Dieu est amour » (v. 8). Par là on montre à la fois que Dieu lui-même est amour et que celui qui est de Dieu est amour. Or, qui est de Dieu sinon celui qui dit : « Je suis sorti de Dieu et je suis venu dans le monde » ? (Jn 16,28) Si Dieu le Père est amour, le Fils aussi est amour...; le Père et le Fils sont un et ne diffèrent en rien. Voilà pourquoi c'est à bon droit que le Christ, au même titre que Sagesse, Puissance, Justice, Verbe, et Vérité est encore appelé Amour...
Et parce que Dieu est amour et que le Fils qui est de Dieu est amour, il exige en nous quelque chose de semblable à lui, en sorte que par cet amour, cette charité, qui est dans le Christ Jésus..., nous soyons unis à lui par une sorte de lien de parenté grâce à ce nom. Comme le disait Paul, qui lui était uni : « Qui nous séparera de l'amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur ? » (Rm 8,39)
Or cet amour de charité estime que tout homme est notre prochain. C'est pour cette raison que le Sauveur a repris un homme qui croyait que l'âme juste n'est pas tenu d'observer les lois de la condition de prochain envers tous... Il a composé la parabole qui dit : « Un homme tomba entre les mains de brigands quand il descendait de Jérusalem à Jéricho ». Il blâme le prêtre et le lévite, qui le voyant à demi-mort, sont passés outre, mais il rend hommage au Samaritain qui a pratiqué la miséricorde. Et il fait confirmer que ce dernier a été le prochain de l'homme blessé par la réponse de celui même qui avait posé la question et lui dit : « Va, et fais de même ». Par nature, en effet, nous sommes tous le prochain les uns des autres, mais par les œuvres de charité, celui qui peut faire du bien se fait le prochain de celui qui ne le peut pas. C'est pourquoi notre Sauveur s'est fait notre prochain et n'est pas passé outre devant nous quand nous gisions « à demi-morts » par suite des « blessures dues aux brigands ».
Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire sur le Cantique des Cantiques, prologue 2, 26-31
« Va, et toi aussi, fais de même »
Il est écrit : « Aimons-nous les uns les autres, car l'amour est de Dieu » (1Jn 4,7) et peu après « Dieu est amour » (v. 8). Par là on montre à la fois que Dieu lui-même est amour et que celui qui est de Dieu est amour. Or, qui est de Dieu sinon celui qui dit : « Je suis sorti de Dieu et je suis venu dans le monde » ? (Jn 16,28) Si Dieu le Père est amour, le Fils aussi est amour...; le Père et le Fils sont un et ne diffèrent en rien. Voilà pourquoi c'est à bon droit que le Christ, au même titre que Sagesse, Puissance, Justice, Verbe, et Vérité est encore appelé Amour...
Et parce que Dieu est amour et que le Fils qui est de Dieu est amour, il exige en nous quelque chose de semblable à lui, en sorte que par cet amour, cette charité, qui est dans le Christ Jésus..., nous soyons unis à lui par une sorte de lien de parenté grâce à ce nom. Comme le disait Paul, qui lui était uni : « Qui nous séparera de l'amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur ? » (Rm 8,39)
Or cet amour de charité estime que tout homme est notre prochain. C'est pour cette raison que le Sauveur a repris un homme qui croyait que l'âme juste n'est pas tenu d'observer les lois de la condition de prochain envers tous... Il a composé la parabole qui dit : « Un homme tomba entre les mains de brigands quand il descendait de Jérusalem à Jéricho ». Il blâme le prêtre et le lévite, qui le voyant à demi-mort, sont passés outre, mais il rend hommage au Samaritain qui a pratiqué la miséricorde. Et il fait confirmer que ce dernier a été le prochain de l'homme blessé par la réponse de celui même qui avait posé la question et lui dit : « Va, et fais de même ». Par nature, en effet, nous sommes tous le prochain les uns des autres, mais par les œuvres de charité, celui qui peut faire du bien se fait le prochain de celui qui ne le peut pas. C'est pourquoi notre Sauveur s'est fait notre prochain et n'est pas passé outre devant nous quand nous gisions « à demi-morts » par suite des « blessures dues aux brigands ».
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de mercredi le 11 octobre
Homélie du 5e siècle sur la prière
Attribuée à tort à saint Jean Chrysostome ; PG 64, 461 ; cf. bréviaire vendredi après les Cendres)
« Apprends-nous à prier »
Le bien suprême, c'est la prière, la conversation familière avec Dieu. Elle est relation à Dieu et union avec lui. De même que les yeux du corps sont éclairés à la vue de la lumière, ainsi l'âme tendue vers Dieu est illuminée de son ineffable lumière. La prière n'est pas l'effet d'une attitude extérieure, mais elle vient du cœur. Elle ne s'enferme pas dans des heures ou des moments déterminés, mais elle est en activité continuelle, de nuit comme de jour. Ne nous contentons pas d'orienter notre pensée vers Dieu lorsqu'elle s'applique exclusivement à la prière ; mais lorsque d'autres occupations — comme le soin des pauvres ou quelque autre souci en vue d'une œuvre bonne et utile — nous absorbent, il importe aussi d'y mêler le désir et le souvenir de Dieu, afin d'offrir au Seigneur de l'univers une nourriture très douce, assaisonnée au sel de l'amour de Dieu. Nous pouvons en retirer un grand avantage, tout au long de notre vie, si nous y consacrons une bonne part de notre temps.
La prière est la lumière de l'âme, la vraie connaissance de Dieu, la médiatrice entre Dieu et les hommes. Par elle, l'âme s'élève vers le ciel et embrasse le Seigneur d'une étreinte inexprimable. Comme un nourrisson vers sa mère, elle crie vers Dieu en pleurant, assoiffée de lait divin. Elle exprime ses désirs profonds et reçoit des présents qui dépassent tout ce que l'on peut voir dans la nature. La prière, par laquelle nous nous présentons avec respect devant Dieu, est la joie du cœur et le repos de l'âme.
Homélie du 5e siècle sur la prière
Attribuée à tort à saint Jean Chrysostome ; PG 64, 461 ; cf. bréviaire vendredi après les Cendres)
« Apprends-nous à prier »
Le bien suprême, c'est la prière, la conversation familière avec Dieu. Elle est relation à Dieu et union avec lui. De même que les yeux du corps sont éclairés à la vue de la lumière, ainsi l'âme tendue vers Dieu est illuminée de son ineffable lumière. La prière n'est pas l'effet d'une attitude extérieure, mais elle vient du cœur. Elle ne s'enferme pas dans des heures ou des moments déterminés, mais elle est en activité continuelle, de nuit comme de jour. Ne nous contentons pas d'orienter notre pensée vers Dieu lorsqu'elle s'applique exclusivement à la prière ; mais lorsque d'autres occupations — comme le soin des pauvres ou quelque autre souci en vue d'une œuvre bonne et utile — nous absorbent, il importe aussi d'y mêler le désir et le souvenir de Dieu, afin d'offrir au Seigneur de l'univers une nourriture très douce, assaisonnée au sel de l'amour de Dieu. Nous pouvons en retirer un grand avantage, tout au long de notre vie, si nous y consacrons une bonne part de notre temps.
La prière est la lumière de l'âme, la vraie connaissance de Dieu, la médiatrice entre Dieu et les hommes. Par elle, l'âme s'élève vers le ciel et embrasse le Seigneur d'une étreinte inexprimable. Comme un nourrisson vers sa mère, elle crie vers Dieu en pleurant, assoiffée de lait divin. Elle exprime ses désirs profonds et reçoit des présents qui dépassent tout ce que l'on peut voir dans la nature. La prière, par laquelle nous nous présentons avec respect devant Dieu, est la joie du cœur et le repos de l'âme.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de jeudi le 12 octobre
Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022), moine grec
Hymnes, n°29 (trad. SC 174, p. 315s)
« Combien plus le Père céleste donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ? »
Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022), moine grec
Hymnes, n°29 (trad. SC 174, p. 315s)
« Combien plus le Père céleste donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ? »
D'où viens-tu ? Comment pénètres-tu,
je veux dire : à l'intérieur de ma cellule,
fermée de toute part ?
Ceci est en effet étrange,
dépasse parole et pensée.
Mais que tu viennes en moi,
soudain tout entier et que tu brilles,
que tu te laisses voir sous forme lumineuse,
comme la lune dans sa pleine lumière,
cela me laisse sans pensée
et sans voix, mon Dieu !
Je sais bien que tu es
celui qui est venu pour illuminer
ceux qui sont assis dans les ténèbres (Lc 1,79),
et je suis stupéfait, je deviens
privé de sens et de paroles,
à voir une merveille étrange
qui dépasse toute la création,
toute la nature et tous les mots...
Comment Dieu est-il hors de l'univers
par son essence et sa nature,
par sa puissance et par sa gloire,
et comment aussi habite-t-il partout et en tous,
mais d'une manière spéciale dans ses saints ?
Comment dresse-t-il sa tente en eux
d'une manière consciente et substantiellement,
lui qui est totalement au-delà de la substance ?
Comment est-il contenu dans leurs entrailles,
lui qui contient toute la création ?
Comment brille-t-il dans leur cœur,
ce cœur charnel et épais ?
Comment est-il à l'intérieur de celui-ci,
comment est-il en dehors de tout,
et remplit-il lui-même toute chose ?
Comment, la nuit et le jour,
brille-t-il sans être vu ?
Dis-moi, est-ce que l'esprit de l'homme
concevra tous ces mystères
ou pourra te les exprimer ?
Certes non ! un ange ne pourrait,
ni un archange, te l'expliquer ;
ils seraient incapables
de t'exposer cela avec des mots.
C'est donc l'Esprit de Dieu, parce qu'il est divin,
qui seul connaît ces mystères
et qui les sait parce que lui seul
partage la nature, le trône et l'éternité
avec le Fils et le Père.
C'est donc à ceux pour qui cet Esprit resplendira
et à qui il sera uni libéralement
qu'il montre tout d'une manière inexprimable...
C'est comme un aveugle : s'il voit,
il voit tout d'abord la lumière
et ensuite aussi toute la création
qui est dans la lumière, oh merveille !
De même, celui qui a été éclairé
par le divin Esprit dans son âme,
aussitôt entre en communion de la lumière
et contemple la lumière,
la lumière de Dieu, Dieu vraiment,
qui aussi lui montre tout,
ou plutôt tout ce que Dieu décide,
tout ce qu'il désire et ce qu'il veut.
À ceux qu'il éclairera par son illumination
il accorde de voir ce qui se trouve dans la lumière divine.
je veux dire : à l'intérieur de ma cellule,
fermée de toute part ?
Ceci est en effet étrange,
dépasse parole et pensée.
Mais que tu viennes en moi,
soudain tout entier et que tu brilles,
que tu te laisses voir sous forme lumineuse,
comme la lune dans sa pleine lumière,
cela me laisse sans pensée
et sans voix, mon Dieu !
Je sais bien que tu es
celui qui est venu pour illuminer
ceux qui sont assis dans les ténèbres (Lc 1,79),
et je suis stupéfait, je deviens
privé de sens et de paroles,
à voir une merveille étrange
qui dépasse toute la création,
toute la nature et tous les mots...
Comment Dieu est-il hors de l'univers
par son essence et sa nature,
par sa puissance et par sa gloire,
et comment aussi habite-t-il partout et en tous,
mais d'une manière spéciale dans ses saints ?
Comment dresse-t-il sa tente en eux
d'une manière consciente et substantiellement,
lui qui est totalement au-delà de la substance ?
Comment est-il contenu dans leurs entrailles,
lui qui contient toute la création ?
Comment brille-t-il dans leur cœur,
ce cœur charnel et épais ?
Comment est-il à l'intérieur de celui-ci,
comment est-il en dehors de tout,
et remplit-il lui-même toute chose ?
Comment, la nuit et le jour,
brille-t-il sans être vu ?
Dis-moi, est-ce que l'esprit de l'homme
concevra tous ces mystères
ou pourra te les exprimer ?
Certes non ! un ange ne pourrait,
ni un archange, te l'expliquer ;
ils seraient incapables
de t'exposer cela avec des mots.
C'est donc l'Esprit de Dieu, parce qu'il est divin,
qui seul connaît ces mystères
et qui les sait parce que lui seul
partage la nature, le trône et l'éternité
avec le Fils et le Père.
C'est donc à ceux pour qui cet Esprit resplendira
et à qui il sera uni libéralement
qu'il montre tout d'une manière inexprimable...
C'est comme un aveugle : s'il voit,
il voit tout d'abord la lumière
et ensuite aussi toute la création
qui est dans la lumière, oh merveille !
De même, celui qui a été éclairé
par le divin Esprit dans son âme,
aussitôt entre en communion de la lumière
et contemple la lumière,
la lumière de Dieu, Dieu vraiment,
qui aussi lui montre tout,
ou plutôt tout ce que Dieu décide,
tout ce qu'il désire et ce qu'il veut.
À ceux qu'il éclairera par son illumination
il accorde de voir ce qui se trouve dans la lumière divine.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de vendredi 13 octobre
Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), capucin
CE 33 (trad. Une pensée, Médiaspaul 1991, p. 56)
Le lieu du combat spirituel
Le lieu du combat entre Dieu et Satan, c'est l'âme humaine, à chaque instant de la vie. Il est donc nécessaire que l'âme laisse libre accès au Seigneur pour qu'il la fortifie de tout côté et par toutes sortes d'armes. Ainsi sa lumière peut venir l'illuminer pour mieux combattre les ténèbres de l'erreur. Revêtue du Christ (Ga 3,27), de sa vérité et de sa justice, protégée par le bouclier de la foi et par la parole de Dieu, elle vaincra ses ennemis, aussi puissants soient-ils (Ep 6, 13s). Mais pour être revêtu du Christ, encore faut-il mourir à soi-même.
Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), capucin
CE 33 (trad. Une pensée, Médiaspaul 1991, p. 56)
Le lieu du combat spirituel
Le lieu du combat entre Dieu et Satan, c'est l'âme humaine, à chaque instant de la vie. Il est donc nécessaire que l'âme laisse libre accès au Seigneur pour qu'il la fortifie de tout côté et par toutes sortes d'armes. Ainsi sa lumière peut venir l'illuminer pour mieux combattre les ténèbres de l'erreur. Revêtue du Christ (Ga 3,27), de sa vérité et de sa justice, protégée par le bouclier de la foi et par la parole de Dieu, elle vaincra ses ennemis, aussi puissants soient-ils (Ep 6, 13s). Mais pour être revêtu du Christ, encore faut-il mourir à soi-même.
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de dimanche le 15 octobre
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermon 90, 5-6 ; PL 38, 559
Le vêtement de noce
Qu'est-ce que ce vêtement de noce ? Voilà ce qu'en dit l'apôtre Paul : « Les préceptes n'ont d'autre but que l'amour qui vient d'un cœur pur, d'une conscience droite et d'une foi sincère » (1Tm 1,5). Voilà le vêtement de noce. Il ne s'agit pas de n'importe quel amour, car souvent on voit des hommes qui ont une mauvaise conscience et qui paraissent s'aimer. Ceux qui se livrent ensemble aux brigandages, à toute sorte de mal, ceux que rassemble l'amour des comédiens, des conducteurs de chars et des gladiateurs, s'aiment généralement entre eux, mais non de cet amour qui vient d'un cœur pur, d'une conscience droite et d'une foi sincère : or, c'est cet amour-là qui est le vêtement de noce…
Revêtez-vous donc de ce vêtement de noce, si vous ne l'avez pas encore. Déjà vous êtes entrés dans la salle du festin, vous allez vous approcher de la table du Seigneur, mais vous n'avez pas encore le vêtement de noce que vous devez porter en l'honneur de l'Époux ; vous cherchez encore vos intérêts et non ceux de Jésus Christ. En effet, on porte ce vêtement de noce pour honorer l'union nuptiale, c'est-à-dire l'Époux et l'Épouse. Vous connaissez l'Époux, c'est Jésus Christ ; vous connaissez l'Épouse, c'est l'Église (Ep 5,32). Rendez honneur à celle qui est épousée, rendez honneur aussi à celui qui l'épouse, et vous serez par là leurs enfants. Avancez donc de plus en plus dans cette voie.
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermon 90, 5-6 ; PL 38, 559
Le vêtement de noce
Qu'est-ce que ce vêtement de noce ? Voilà ce qu'en dit l'apôtre Paul : « Les préceptes n'ont d'autre but que l'amour qui vient d'un cœur pur, d'une conscience droite et d'une foi sincère » (1Tm 1,5). Voilà le vêtement de noce. Il ne s'agit pas de n'importe quel amour, car souvent on voit des hommes qui ont une mauvaise conscience et qui paraissent s'aimer. Ceux qui se livrent ensemble aux brigandages, à toute sorte de mal, ceux que rassemble l'amour des comédiens, des conducteurs de chars et des gladiateurs, s'aiment généralement entre eux, mais non de cet amour qui vient d'un cœur pur, d'une conscience droite et d'une foi sincère : or, c'est cet amour-là qui est le vêtement de noce…
Revêtez-vous donc de ce vêtement de noce, si vous ne l'avez pas encore. Déjà vous êtes entrés dans la salle du festin, vous allez vous approcher de la table du Seigneur, mais vous n'avez pas encore le vêtement de noce que vous devez porter en l'honneur de l'Époux ; vous cherchez encore vos intérêts et non ceux de Jésus Christ. En effet, on porte ce vêtement de noce pour honorer l'union nuptiale, c'est-à-dire l'Époux et l'Épouse. Vous connaissez l'Époux, c'est Jésus Christ ; vous connaissez l'Épouse, c'est l'Église (Ep 5,32). Rendez honneur à celle qui est épousée, rendez honneur aussi à celui qui l'épouse, et vous serez par là leurs enfants. Avancez donc de plus en plus dans cette voie.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Lundi le 16 octobre
Attribué à saint Romanos le Mélode (?-v. 560), compositeur d'hymnes
Hymne « Ninive »
« Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive : il en sera de même avec le Fils de l'homme pour cette génération »
Tu as prévenu le désespoir de Ninive, tu as détourné la menace déjà annoncée, et ta miséricorde a vaincu ta colère, Seigneur. Aie pitié, aujourd'hui encore, de ton peuple et de ta ville ; renverse nos adversaires de ta main puissante, par l'intercession de la Mère de Dieu, en accueillant notre repentir.
L'hôpital du repentir est ouvert à toutes les maladies morales : venez, hâtons-nous d'y aller, et d'y prendre de la vigueur pour nos âmes. C'est dans le repentir que la pécheresse a retrouvé la santé, que Pierre a été délivré de son reniement, que David a mis fin à la souffrance de son cœur, en lui que les Ninivites ont été guéris (Lc 7,50; 22,62; 2S 12,13). N'hésitons donc pas, levons-nous, montrons notre blessure au Sauveur et laissons-nous panser. Car il surpasse tout désir dans l'accueil qu'il fait à notre repentir.
Jamais aucuns honoraires ne sont exigés d'un seul de ceux qui vont à lui, car ils ne pourraient offrir un cadeau de même valeur que la cure. Ils ont retrouvé la santé gratuitement, mais ils ont donné ce qu'ils pouvaient donner : au lieu de cadeaux, des larmes, car ce sont là pour ce Libérateur de précieux objets d'amour et de désir. En témoignent la pécheresse, Pierre, David et les Ninivites, car c'est en apportant seulement leurs gémissements qu'ils sont allés aux pieds du Libérateur, et il a reçu leur repentir.
Les larmes sont souvent plus fortes que Dieu, si l'on peut dire, et lui font vraiment violence : car le Miséricordieux se laisse avec joie enchaîner par les larmes, par les larmes de l'esprit du moins (cf 2Co 7,10)... Pleurons donc du cœur, de la manière par laquelle les Ninivites, grâce à la contrition, ont ouvert le ciel et ont été vus du Libérateur, qui a reçu leur repentir.
Attribué à saint Romanos le Mélode (?-v. 560), compositeur d'hymnes
Hymne « Ninive »
« Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive : il en sera de même avec le Fils de l'homme pour cette génération »
Tu as prévenu le désespoir de Ninive, tu as détourné la menace déjà annoncée, et ta miséricorde a vaincu ta colère, Seigneur. Aie pitié, aujourd'hui encore, de ton peuple et de ta ville ; renverse nos adversaires de ta main puissante, par l'intercession de la Mère de Dieu, en accueillant notre repentir.
L'hôpital du repentir est ouvert à toutes les maladies morales : venez, hâtons-nous d'y aller, et d'y prendre de la vigueur pour nos âmes. C'est dans le repentir que la pécheresse a retrouvé la santé, que Pierre a été délivré de son reniement, que David a mis fin à la souffrance de son cœur, en lui que les Ninivites ont été guéris (Lc 7,50; 22,62; 2S 12,13). N'hésitons donc pas, levons-nous, montrons notre blessure au Sauveur et laissons-nous panser. Car il surpasse tout désir dans l'accueil qu'il fait à notre repentir.
Jamais aucuns honoraires ne sont exigés d'un seul de ceux qui vont à lui, car ils ne pourraient offrir un cadeau de même valeur que la cure. Ils ont retrouvé la santé gratuitement, mais ils ont donné ce qu'ils pouvaient donner : au lieu de cadeaux, des larmes, car ce sont là pour ce Libérateur de précieux objets d'amour et de désir. En témoignent la pécheresse, Pierre, David et les Ninivites, car c'est en apportant seulement leurs gémissements qu'ils sont allés aux pieds du Libérateur, et il a reçu leur repentir.
Les larmes sont souvent plus fortes que Dieu, si l'on peut dire, et lui font vraiment violence : car le Miséricordieux se laisse avec joie enchaîner par les larmes, par les larmes de l'esprit du moins (cf 2Co 7,10)... Pleurons donc du cœur, de la manière par laquelle les Ninivites, grâce à la contrition, ont ouvert le ciel et ont été vus du Libérateur, qui a reçu leur repentir.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Mardi le 17 octobre
Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
Something Beautiful for God (trad. La Joie du don, p. 49)
« Donnez en aumône ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous »
Il ne faut pas se satisfaire de donner de l'argent ; l'argent n'est pas assez, car on peut en trouver. C'est de nos mains que les pauvres ont besoin pour être servis, c'est de nos cœurs qu'ils ont besoin pour être aimés. La religion du Christ est l'amour, la contagion de l'amour.
Ceux qui peuvent s'offrir une vie aisée ont sans doute leurs raisons. Ils peuvent l'avoir gagnée par leur travail ; je ne suis en colère que devant le gaspillage, devant ceux qui mettent aux ordures ce qui pourrait nous être utile. La difficulté, c'est que bien souvent les riches, ou même les gens aisés, ne savent pas vraiment ce que sont les pauvres ; c'est pourquoi nous pouvons leur pardonner, car la connaissance ne peut que conduire à l'amour, et l'amour au service. C'est parce qu'ils ne les connaissent pas qu'ils ne sont pas émus par eux.
J'essaie de donner aux pauvres, par amour, ce que les riches pourraient obtenir par l'argent. Certes, je ne toucherais pas un lépreux pour un million ; mais je le soigne volontiers pour l'amour de Dieu.
Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
Something Beautiful for God (trad. La Joie du don, p. 49)
« Donnez en aumône ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous »
Il ne faut pas se satisfaire de donner de l'argent ; l'argent n'est pas assez, car on peut en trouver. C'est de nos mains que les pauvres ont besoin pour être servis, c'est de nos cœurs qu'ils ont besoin pour être aimés. La religion du Christ est l'amour, la contagion de l'amour.
Ceux qui peuvent s'offrir une vie aisée ont sans doute leurs raisons. Ils peuvent l'avoir gagnée par leur travail ; je ne suis en colère que devant le gaspillage, devant ceux qui mettent aux ordures ce qui pourrait nous être utile. La difficulté, c'est que bien souvent les riches, ou même les gens aisés, ne savent pas vraiment ce que sont les pauvres ; c'est pourquoi nous pouvons leur pardonner, car la connaissance ne peut que conduire à l'amour, et l'amour au service. C'est parce qu'ils ne les connaissent pas qu'ils ne sont pas émus par eux.
J'essaie de donner aux pauvres, par amour, ce que les riches pourraient obtenir par l'argent. Certes, je ne toucherais pas un lépreux pour un million ; mais je le soigne volontiers pour l'amour de Dieu.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de mercredi le 18 octobre
Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur St Luc, n° 1,1-2
« Afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as reçus » (Lc 1,4)
« Plusieurs ont essayé de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous... C'est pourquoi j'ai décidé, moi aussi, après m'être informé soigneusement de tout, d'en écrire pour toi, cher Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as reçus. » (Lc 1,1-4)
Autrefois, chez les juifs, un grand nombre de gens prétendaient avoir le don de prophétie, mais certains étaient de faux prophètes... Il en va de même au temps du Nouveau Testament, où beaucoup « ont essayé » d'écrire des évangiles, mais tous n'ont pas été acceptés... Ces mots « ont essayé » contiennent une accusation cachée contre ceux qui, sans la grâce du Saint Esprit, se sont lancés dans la rédaction d'évangiles. Matthieu, Marc, Jean et Luc n'ont pas « essayé » d'écrire mais, remplis du Saint Esprit, ce sont eux qui ont écrit les vrais évangiles...
L'Église possède donc quatre évangiles ; les hérétiques en ont un très grand nombre... « Beaucoup ont essayé d'écrire », mais quatre évangiles seulement sont approuvés ; et c'est d'eux que l'on doit tirer, pour le mettre en lumière, ce qu'il faut croire de la personne de notre Seigneur et Sauveur. Je sais qu'il existe un évangile qu'on appelle « selon Thomas », un autre « selon Matthias », et nous en lisons quelques autres encore pour ne pas avoir l'air d'être ignorants devant ceux qui s'imaginent savoir quelque chose quand ils connaissent ces textes. Mais en tout cela, nous n'approuvons rien sinon ce qu'approuve l'Église : on doit admettre quatre évangiles seulement. Voilà ce qu'on peut dire sur le texte du prologue de saint Luc : « Beaucoup ont essayé de composer un récit de tous les événements qui se sont accomplis parmi nous ».
Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur St Luc, n° 1,1-2
« Afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as reçus » (Lc 1,4)
« Plusieurs ont essayé de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous... C'est pourquoi j'ai décidé, moi aussi, après m'être informé soigneusement de tout, d'en écrire pour toi, cher Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as reçus. » (Lc 1,1-4)
Autrefois, chez les juifs, un grand nombre de gens prétendaient avoir le don de prophétie, mais certains étaient de faux prophètes... Il en va de même au temps du Nouveau Testament, où beaucoup « ont essayé » d'écrire des évangiles, mais tous n'ont pas été acceptés... Ces mots « ont essayé » contiennent une accusation cachée contre ceux qui, sans la grâce du Saint Esprit, se sont lancés dans la rédaction d'évangiles. Matthieu, Marc, Jean et Luc n'ont pas « essayé » d'écrire mais, remplis du Saint Esprit, ce sont eux qui ont écrit les vrais évangiles...
L'Église possède donc quatre évangiles ; les hérétiques en ont un très grand nombre... « Beaucoup ont essayé d'écrire », mais quatre évangiles seulement sont approuvés ; et c'est d'eux que l'on doit tirer, pour le mettre en lumière, ce qu'il faut croire de la personne de notre Seigneur et Sauveur. Je sais qu'il existe un évangile qu'on appelle « selon Thomas », un autre « selon Matthias », et nous en lisons quelques autres encore pour ne pas avoir l'air d'être ignorants devant ceux qui s'imaginent savoir quelque chose quand ils connaissent ces textes. Mais en tout cela, nous n'approuvons rien sinon ce qu'approuve l'Église : on doit admettre quatre évangiles seulement. Voilà ce qu'on peut dire sur le texte du prologue de saint Luc : « Beaucoup ont essayé de composer un récit de tous les événements qui se sont accomplis parmi nous ».
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire d l'Évangile de jeudi le 19 octobre
Le Missel romain
Impropères du Vendredi Saint
« Ils se mirent à lui en vouloir terriblement et le harcelaient »
Ô mon peuple, que t'ai-je fait ?
En quoi t'ai-je contristé ? Réponds-moi (Mi 6,3).
Peuple égaré par l'amertume,
peuple au cœur fermé, souviens-toi !
Le Maître t'a libéré.
Tant d'amour serait-il sans réponse,
tant d'amour d'un Dieu crucifié ?
Moi, depuis l'aurore des mondes,
j'ai préparé ton aujourd'hui ;
toi, tu rejettes la vraie Vie
qui peut donner la joie sans ombre :
ô mon peuple, réponds-moi !
Moi, j'ai brisé tes liens d'esclave,
j'ai fait sombrer tes ennemis ;
toi, tu me livres à l'ennemi,
tu me prépares une autre Pâque :
ô mon peuple, réponds-moi.
Moi, j'ai pris part à ton exode,
par la nuée je t'ai conduit ;
toi, tu m'enfermes dans ta nuit,
tu ne sais plus où va ma gloire :
ô mon peuple, réponds-moi.
Moi, j'ai envoyé mes prophètes,
ils ont crié dans ton exil ;
toi, tu ne veux pas revenir,
tu deviens sourd quand je t'appelle :
ô mon peuple, réponds-moi.
Le Missel romain
Impropères du Vendredi Saint
« Ils se mirent à lui en vouloir terriblement et le harcelaient »
Ô mon peuple, que t'ai-je fait ?
En quoi t'ai-je contristé ? Réponds-moi (Mi 6,3).
Peuple égaré par l'amertume,
peuple au cœur fermé, souviens-toi !
Le Maître t'a libéré.
Tant d'amour serait-il sans réponse,
tant d'amour d'un Dieu crucifié ?
Moi, depuis l'aurore des mondes,
j'ai préparé ton aujourd'hui ;
toi, tu rejettes la vraie Vie
qui peut donner la joie sans ombre :
ô mon peuple, réponds-moi !
Moi, j'ai brisé tes liens d'esclave,
j'ai fait sombrer tes ennemis ;
toi, tu me livres à l'ennemi,
tu me prépares une autre Pâque :
ô mon peuple, réponds-moi.
Moi, j'ai pris part à ton exode,
par la nuée je t'ai conduit ;
toi, tu m'enfermes dans ta nuit,
tu ne sais plus où va ma gloire :
ô mon peuple, réponds-moi.
Moi, j'ai envoyé mes prophètes,
ils ont crié dans ton exil ;
toi, tu ne veux pas revenir,
tu deviens sourd quand je t'appelle :
ô mon peuple, réponds-moi.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de samedi le 21 octobre
Actes des martyrs Carpus, Papylus et Agathonice (3e siècle)
(trad. coll. Icthus, vol. 2, p. 175s)
« Celui qui se sera prononcé pour moi devant les hommes, le Fils de l'homme se prononcera aussi pour lui »
Martyre de Carpus
Au temps de l'empereur Dèce, Optimus était proconsul à Pergame ; le bienheureux Carpus, évêque de Gados, et le diacre Papylus de Thyatire, tous deux confesseurs du Christ, comparurent devant lui. Le proconsul dit à Carpus :
— Quel est ton nom ?
— Mon premier nom, le plus beau est Chrétien. Mon nom dans le monde est Carpus.
— Tu connais, n'est-ce pas, les édits des Césars qui vous obligent à sacrifier aux dieux, maîtres du monde. Je t'ordonne d'approcher et de sacrifier.
— Je suis chrétien. J'adore le Christ, le Fils de Dieu, qui est venu sur terre ces derniers temps pour nous sauver et pour nous délivrer des pièges du démon. Je ne vais donc pas sacrifier à de pareilles idoles.
— Sacrifie aux dieux, comme l'ordonne l'empereur.
— Périssent les dieux qui n'ont pas créé le ciel et la terre.
— Sacrifiez, l'empereur le veut.
— Les vivants ne sacrifient pas aux morts.
— Les dieux sont donc des morts, d'après toi ?
— Parfaitement. Et voici comment : ils ressemblent à des hommes, mais ils sont immobiles. Cesse de les couvrir d'honneurs ; comme ils ne bougent pas, les chiens et les corbeaux viendront les couvrir d'ordures.
— Il s'agit de sacrifier... Aie donc pitié de toi-même.
— C'est bien pourquoi je choisis la meilleure part.
À ces mots, le proconsul le fit suspendre et déchirer par les ongles de fer.
Martyre de Papylus
Alors le proconsul se tourna vers Papylus, pour l'interroger.
— Es-tu de la classe des notables ?
— Non.
— Alors qu'es-tu ?
— Je suis citoyen.
— As-tu des enfants ?
— Beaucoup, grâce à Dieu.
Une voix dans la foule cria : « Ce sont les chrétiens qu'il appelle ses enfants. »
— Pourquoi me mentir, en prétendant avoir des enfants ?
— Constate que je ne mens pas, mais que je dis vrai : dans toutes les villes de la province j'ai des enfants selon Dieu.
— Sacrifie ou explique-toi.
— Je sers Dieu depuis ma jeunesse, jamais je n'ai sacrifié à des idoles ; je m'offre moi-même en sacrifice au Dieu vivant et vrai, qui a pouvoir sur toute chair. Et maintenant j'ai fini, je n'ai plus rien à ajouter.
On l'attacha lui aussi au chevalet où il fut déchiré par les ongles de fer. Trois équipes de bourreaux se relayèrent, sans qu'il échappe à Papylus aucune plainte. Comme un vaillant athlète, il considérait la fureur de ses ennemis avec un profond silence. Le proconsul les condamna à être brûlés vifs. À l'amphithéâtre, les spectateurs les plus proches virent que Carpus souriait. Surpris, ils l'interrogèrent : « Pourquoi souris-tu ? » Le bienheureux répondit : « J'ai vu la gloire du Seigneur, et je suis dans la joie. Me voici désormais délivré ; je ne connaîtra plus vos misères ».
Martyre d'Agathonicé
Une femme qui assistait au martyre, Agathonicé, vit la gloire du Seigneur que Carpus disait avoir contemplée. Elle comprit que c'était un signe du ciel, et aussitôt elle s'écria : « Ce festin a été préparé pour moi aussi... Je suis chrétienne. Jamais je n'ai sacrifié aux démons, mais seulement à Dieu. Volontiers, si j'en suis digne, je suivrai les traces de mes maîtres, les saints. C'est mon plus grand désir ». Le proconsul lui dit : « Sacrifie, et ne me force pas à te condamner au même supplice »
— Fais ce que bon te semble. Pour moi, je suis venue afin de souffrir pour le nom du Christ. Je suis prête.
Arrivée au lieu du supplice, Agathonicé ôta ses vêtements et, toute joyeuse, monta sur le bûcher. Les spectateurs furent frappés de sa beauté ; ils la plaignaient : « Quel jugement inique et quels décrets injustes ! » Quand elle sentit les flammes toucher son corps, elle cria trois fois : « Seigneur, Seigneur, Seigneur, viens à mon secours. C'est en toi que j'ai recours ». Ce furent ses dernières paroles.
Actes des martyrs Carpus, Papylus et Agathonice (3e siècle)
(trad. coll. Icthus, vol. 2, p. 175s)
« Celui qui se sera prononcé pour moi devant les hommes, le Fils de l'homme se prononcera aussi pour lui »
Martyre de Carpus
Au temps de l'empereur Dèce, Optimus était proconsul à Pergame ; le bienheureux Carpus, évêque de Gados, et le diacre Papylus de Thyatire, tous deux confesseurs du Christ, comparurent devant lui. Le proconsul dit à Carpus :
— Quel est ton nom ?
— Mon premier nom, le plus beau est Chrétien. Mon nom dans le monde est Carpus.
— Tu connais, n'est-ce pas, les édits des Césars qui vous obligent à sacrifier aux dieux, maîtres du monde. Je t'ordonne d'approcher et de sacrifier.
— Je suis chrétien. J'adore le Christ, le Fils de Dieu, qui est venu sur terre ces derniers temps pour nous sauver et pour nous délivrer des pièges du démon. Je ne vais donc pas sacrifier à de pareilles idoles.
— Sacrifie aux dieux, comme l'ordonne l'empereur.
— Périssent les dieux qui n'ont pas créé le ciel et la terre.
— Sacrifiez, l'empereur le veut.
— Les vivants ne sacrifient pas aux morts.
— Les dieux sont donc des morts, d'après toi ?
— Parfaitement. Et voici comment : ils ressemblent à des hommes, mais ils sont immobiles. Cesse de les couvrir d'honneurs ; comme ils ne bougent pas, les chiens et les corbeaux viendront les couvrir d'ordures.
— Il s'agit de sacrifier... Aie donc pitié de toi-même.
— C'est bien pourquoi je choisis la meilleure part.
À ces mots, le proconsul le fit suspendre et déchirer par les ongles de fer.
Martyre de Papylus
Alors le proconsul se tourna vers Papylus, pour l'interroger.
— Es-tu de la classe des notables ?
— Non.
— Alors qu'es-tu ?
— Je suis citoyen.
— As-tu des enfants ?
— Beaucoup, grâce à Dieu.
Une voix dans la foule cria : « Ce sont les chrétiens qu'il appelle ses enfants. »
— Pourquoi me mentir, en prétendant avoir des enfants ?
— Constate que je ne mens pas, mais que je dis vrai : dans toutes les villes de la province j'ai des enfants selon Dieu.
— Sacrifie ou explique-toi.
— Je sers Dieu depuis ma jeunesse, jamais je n'ai sacrifié à des idoles ; je m'offre moi-même en sacrifice au Dieu vivant et vrai, qui a pouvoir sur toute chair. Et maintenant j'ai fini, je n'ai plus rien à ajouter.
On l'attacha lui aussi au chevalet où il fut déchiré par les ongles de fer. Trois équipes de bourreaux se relayèrent, sans qu'il échappe à Papylus aucune plainte. Comme un vaillant athlète, il considérait la fureur de ses ennemis avec un profond silence. Le proconsul les condamna à être brûlés vifs. À l'amphithéâtre, les spectateurs les plus proches virent que Carpus souriait. Surpris, ils l'interrogèrent : « Pourquoi souris-tu ? » Le bienheureux répondit : « J'ai vu la gloire du Seigneur, et je suis dans la joie. Me voici désormais délivré ; je ne connaîtra plus vos misères ».
Martyre d'Agathonicé
Une femme qui assistait au martyre, Agathonicé, vit la gloire du Seigneur que Carpus disait avoir contemplée. Elle comprit que c'était un signe du ciel, et aussitôt elle s'écria : « Ce festin a été préparé pour moi aussi... Je suis chrétienne. Jamais je n'ai sacrifié aux démons, mais seulement à Dieu. Volontiers, si j'en suis digne, je suivrai les traces de mes maîtres, les saints. C'est mon plus grand désir ». Le proconsul lui dit : « Sacrifie, et ne me force pas à te condamner au même supplice »
— Fais ce que bon te semble. Pour moi, je suis venue afin de souffrir pour le nom du Christ. Je suis prête.
Arrivée au lieu du supplice, Agathonicé ôta ses vêtements et, toute joyeuse, monta sur le bûcher. Les spectateurs furent frappés de sa beauté ; ils la plaignaient : « Quel jugement inique et quels décrets injustes ! » Quand elle sentit les flammes toucher son corps, elle cria trois fois : « Seigneur, Seigneur, Seigneur, viens à mon secours. C'est en toi que j'ai recours ». Ce furent ses dernières paroles.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de dimanche le 22 octobre
Saint Laurent de Brindisi (1559-1619), capucin, docteur de l'Église
Sermon pour le 22e dimanche après la Pentecôte, 2-5 ; Opera omnia 8, 335
Être réellement une image de Dieu
« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Il faut rendre à chacun ce qui lui revient. Voilà une parole vraiment pleine de sagesse et de science célestes. Car elle nous enseigne qu'il y a deux sortes de pouvoir, l'un terrestre et humain, l'autre céleste et divin... Elle nous apprend que nous sommes ainsi tenus à une double obéissance, l'une aux lois humaines et l'autre aux lois divines... Il nous faut payer à César la pièce portant l'effigie et l'inscription de César, à Dieu ce qui a reçu le sceau de l'image et de la ressemblance divines : « La lumière de ton visage a laissé sur nous ton empreinte, Seigneur » (Ps 4,7 Vulg).
Nous avons été créés à l'image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1,26). Tu es homme, ô chrétien ! Tu es donc la monnaie du trésor divin, une pièce portant l'effigie et l'inscription de l'empereur divin. Dès lors, je demande avec le Christ : « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? » Tu réponds : « De Dieu ». Je te réponds : « Pourquoi donc ne rends-tu pas à Dieu ce qui est à lui ? »
Si nous voulons être réellement une image de Dieu, nous devons ressembler au Christ, puisqu'il est l'image de la bonté de Dieu et « l'effigie exprimant son être » (He 1,3). Et Dieu « a destiné ceux qu'il connaissait par avance à être l'image de son Fils » (Rm 8,29). Le Christ a vraiment rendu à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Il a observé de la manière la plus parfaite les préceptes contenus dans les deux tables de la loi divine « en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix » (Ph 2,8), et ainsi il était orné au plus haut degré de toutes les vertus visibles et cachées.
Saint Laurent de Brindisi (1559-1619), capucin, docteur de l'Église
Sermon pour le 22e dimanche après la Pentecôte, 2-5 ; Opera omnia 8, 335
Être réellement une image de Dieu
« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Il faut rendre à chacun ce qui lui revient. Voilà une parole vraiment pleine de sagesse et de science célestes. Car elle nous enseigne qu'il y a deux sortes de pouvoir, l'un terrestre et humain, l'autre céleste et divin... Elle nous apprend que nous sommes ainsi tenus à une double obéissance, l'une aux lois humaines et l'autre aux lois divines... Il nous faut payer à César la pièce portant l'effigie et l'inscription de César, à Dieu ce qui a reçu le sceau de l'image et de la ressemblance divines : « La lumière de ton visage a laissé sur nous ton empreinte, Seigneur » (Ps 4,7 Vulg).
Nous avons été créés à l'image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1,26). Tu es homme, ô chrétien ! Tu es donc la monnaie du trésor divin, une pièce portant l'effigie et l'inscription de l'empereur divin. Dès lors, je demande avec le Christ : « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? » Tu réponds : « De Dieu ». Je te réponds : « Pourquoi donc ne rends-tu pas à Dieu ce qui est à lui ? »
Si nous voulons être réellement une image de Dieu, nous devons ressembler au Christ, puisqu'il est l'image de la bonté de Dieu et « l'effigie exprimant son être » (He 1,3). Et Dieu « a destiné ceux qu'il connaissait par avance à être l'image de son Fils » (Rm 8,29). Le Christ a vraiment rendu à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Il a observé de la manière la plus parfaite les préceptes contenus dans les deux tables de la loi divine « en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix » (Ph 2,8), et ainsi il était orné au plus haut degré de toutes les vertus visibles et cachées.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de lundi le 23 octobre
Concile Vatican II
Constitution sur l'Église dans le monde de ce temps « Gaudium et spes », § 88-90 (trad. cf bréviaire 31e mar.)
Amasser pour soi-même ou être riche en vue de Dieu ?
Les chrétiens collaboreront de bon gré et de tout leur cœur à la construction de l'ordre international. Cela doit se faire dans un respect loyal des libertés légitimes et dans une fraternité amicale avec tous. Ils le feront d'autant plus volontiers que la plus grande partie du globe souffre encore d'une telle indigence que le Christ lui-même, dans la personne des pauvres, réclame pour ainsi dire à haute voix la charité de ses disciples. Qu'on évite donc ce scandale : tandis que certains pays jouissent d'une grande abondance et que la majeure partie de leurs habitants portent le nom de chrétiens, d'autres sont privés du nécessaire et sont tourmentés par la faim, la maladie et toutes sortes de misères. L'Esprit de pauvreté et de charité est, en effet, la gloire et le signe distinctif de l'Église du Christ. Il faut donc louer et encourager ces chrétiens, les jeunes en particulier, qui s'offrent spontanément à secourir d'autres hommes et d'autres peuples...
Pour encourager et stimuler la coopération entre tous, il est donc tout à fait nécessaire que l'Église soit présente dans la communauté des nations –- aussi bien par des organes officiels que par la collaboration entière et loyale de tous les chrétiens... À cet égard, dans l'éducation religieuse comme dans l'éducation civique, on sera particulièrement attentif à la formation des jeunes...
Enfin, il faut souhaiter que les catholiques, pour bien remplir leur rôle dans la communauté internationale, recherchent une coopération active et positive à la fois avec leurs frères chrétiens d'autres communautés ecclésiales, qui professent le même amour évangélique, et avec tous les hommes en quête d'une paix véritable.
Concile Vatican II
Constitution sur l'Église dans le monde de ce temps « Gaudium et spes », § 88-90 (trad. cf bréviaire 31e mar.)
Amasser pour soi-même ou être riche en vue de Dieu ?
Les chrétiens collaboreront de bon gré et de tout leur cœur à la construction de l'ordre international. Cela doit se faire dans un respect loyal des libertés légitimes et dans une fraternité amicale avec tous. Ils le feront d'autant plus volontiers que la plus grande partie du globe souffre encore d'une telle indigence que le Christ lui-même, dans la personne des pauvres, réclame pour ainsi dire à haute voix la charité de ses disciples. Qu'on évite donc ce scandale : tandis que certains pays jouissent d'une grande abondance et que la majeure partie de leurs habitants portent le nom de chrétiens, d'autres sont privés du nécessaire et sont tourmentés par la faim, la maladie et toutes sortes de misères. L'Esprit de pauvreté et de charité est, en effet, la gloire et le signe distinctif de l'Église du Christ. Il faut donc louer et encourager ces chrétiens, les jeunes en particulier, qui s'offrent spontanément à secourir d'autres hommes et d'autres peuples...
Pour encourager et stimuler la coopération entre tous, il est donc tout à fait nécessaire que l'Église soit présente dans la communauté des nations –- aussi bien par des organes officiels que par la collaboration entière et loyale de tous les chrétiens... À cet égard, dans l'éducation religieuse comme dans l'éducation civique, on sera particulièrement attentif à la formation des jeunes...
Enfin, il faut souhaiter que les catholiques, pour bien remplir leur rôle dans la communauté internationale, recherchent une coopération active et positive à la fois avec leurs frères chrétiens d'autres communautés ecclésiales, qui professent le même amour évangélique, et avec tous les hommes en quête d'une paix véritable.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de mardi le 24 octobre
Isaac le Syrien (7e siècle), moine près de Mossoul
Discours ascétiques
« Gardez vos lampes allumées »
La prière offerte au temps de la nuit possède un grand pouvoir, plus que celle qui est offerte pendant le jour. C'est pourquoi tous les saints ont eu l'habitude de prier la nuit, combattant l'assoupissement du corps et la douceur du sommeil et dépassant leur nature corporelle. Le prophète disait lui aussi : « Je me suis fatigué à gémir ; chaque nuit, je baigne ma couche de mes larmes » (Ps 6,7) pendant qu'il soupirait du fond du cœur dans une prière passionnée. Et ailleurs : « Je me lève au milieu de la nuit pour te louer à cause de tes jugements, toi le Juste. » (Ps 118,62). Pour chacune des requêtes que les saints voulaient adresser à Dieu avec force, ils s'armaient de la prière pendant la nuit et aussitôt ils recevaient ce qu'ils demandaient.
Satan lui-même ne craint rien autant que la prière que l'on offre pendant les veilles. Même si elles s'accompagnent de distractions, elle ne revient pas sans fruit, à moins qu'on ne demande ce qui ne convient pas. C'est pourquoi il engage de sévères combats contre ceux qui veillent, afin de les détourner si possible de cette pratique, surtout s'ils se montrent persévérants. Mais ceux qui sont quelque peu fortifiés contre ses ruses pernicieuses et ont goûté les dons que Dieu accorde durant les veilles, et qui ont expérimenté personnellement la grandeur de l'aide que Dieu leur accorde, le méprisent complètement, lui et tous ses stratagèmes.
Isaac le Syrien (7e siècle), moine près de Mossoul
Discours ascétiques
« Gardez vos lampes allumées »
La prière offerte au temps de la nuit possède un grand pouvoir, plus que celle qui est offerte pendant le jour. C'est pourquoi tous les saints ont eu l'habitude de prier la nuit, combattant l'assoupissement du corps et la douceur du sommeil et dépassant leur nature corporelle. Le prophète disait lui aussi : « Je me suis fatigué à gémir ; chaque nuit, je baigne ma couche de mes larmes » (Ps 6,7) pendant qu'il soupirait du fond du cœur dans une prière passionnée. Et ailleurs : « Je me lève au milieu de la nuit pour te louer à cause de tes jugements, toi le Juste. » (Ps 118,62). Pour chacune des requêtes que les saints voulaient adresser à Dieu avec force, ils s'armaient de la prière pendant la nuit et aussitôt ils recevaient ce qu'ils demandaient.
Satan lui-même ne craint rien autant que la prière que l'on offre pendant les veilles. Même si elles s'accompagnent de distractions, elle ne revient pas sans fruit, à moins qu'on ne demande ce qui ne convient pas. C'est pourquoi il engage de sévères combats contre ceux qui veillent, afin de les détourner si possible de cette pratique, surtout s'ils se montrent persévérants. Mais ceux qui sont quelque peu fortifiés contre ses ruses pernicieuses et ont goûté les dons que Dieu accorde durant les veilles, et qui ont expérimenté personnellement la grandeur de l'aide que Dieu leur accorde, le méprisent complètement, lui et tous ses stratagèmes.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de jeudi le 26 ctobre
Isaac le Syrien (7e siècle), moine près de Mossoul
Discours ascétiques, 1ère série, n°2 (trad. Touraille, DDB 1981, p. 66 rev)
« Je suis venu apporter un feu sur la terre »
Fais-toi violence (cf Mt 11,12), efforce-toi d'imiter l'humilité du Christ, afin que s'allume toujours davantage le feu qu'il a jeté en toi, ce feu par lequel sont consumées toutes les impulsions de ce monde-ci qui détruisent l'homme nouveau et qui souillent les demeures du Seigneur saint et puissant. Car j'affirme avec saint Paul que « nous sommes le temple de Dieu » (2Co 6,16). Purifions donc son temple, « comme lui-même est pur » (1Jn 3,3), afin qu'il ait le désir d'y demeurer ; sanctifions-le, comme lui-même est saint (1P 1,16) ; ornons-le de toutes les œuvres bonnes et dignes.
Emplissons le temple du repos de sa volonté, comme d'un parfum, par la prière pure, la prière du cœur qu'il est impossible d'acquérir en se livrant aux impulsions continuelles de ce monde-ci. Ainsi la nuée de sa gloire couvrira ton âme, et la lumière de sa grandeur brillera dans ton cœur (cf 1R 8,10). Tous ceux qui demeurent dans la maison de Dieu seront emplis de joie et se réjouiront. Mais les insolents et les ignobles disparaîtront sous la flamme du Saint-Esprit.
Isaac le Syrien (7e siècle), moine près de Mossoul
Discours ascétiques, 1ère série, n°2 (trad. Touraille, DDB 1981, p. 66 rev)
« Je suis venu apporter un feu sur la terre »
Fais-toi violence (cf Mt 11,12), efforce-toi d'imiter l'humilité du Christ, afin que s'allume toujours davantage le feu qu'il a jeté en toi, ce feu par lequel sont consumées toutes les impulsions de ce monde-ci qui détruisent l'homme nouveau et qui souillent les demeures du Seigneur saint et puissant. Car j'affirme avec saint Paul que « nous sommes le temple de Dieu » (2Co 6,16). Purifions donc son temple, « comme lui-même est pur » (1Jn 3,3), afin qu'il ait le désir d'y demeurer ; sanctifions-le, comme lui-même est saint (1P 1,16) ; ornons-le de toutes les œuvres bonnes et dignes.
Emplissons le temple du repos de sa volonté, comme d'un parfum, par la prière pure, la prière du cœur qu'il est impossible d'acquérir en se livrant aux impulsions continuelles de ce monde-ci. Ainsi la nuée de sa gloire couvrira ton âme, et la lumière de sa grandeur brillera dans ton cœur (cf 1R 8,10). Tous ceux qui demeurent dans la maison de Dieu seront emplis de joie et se réjouiront. Mais les insolents et les ignobles disparaîtront sous la flamme du Saint-Esprit.
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de vendredi le 27 octobre
Saint Jean XXIII (1881-1963), pape
Discours à l'ouverture du Concile Vatican II, 11/10/1962
Discerner les signes des temps : un grand thème du Concile Vatican II
Il arrive souvent que dans l'exercice quotidien de notre ministère apostolique nos oreilles soient offensées en apprenant ce que disent certains qui, bien qu'enflammés de zèle religieux, manquent de justesse de jugement et de pondération dans leur façon de voir les choses. Dans la situation actuelle de la société, ils ne voient que ruines et calamités ; ils ont coutume de dire que notre époque a profondément empiré par rapport aux siècles passés ; ils se conduisent comme si l'histoire, qui est maîtresse de vie, n'avait rien à leur apprendre et comme si du temps des Conciles d'autrefois tout était parfait en ce qui concerne la doctrine chrétienne, les mœurs et la juste liberté de l'Église.
Il nous semble nécessaire de dire notre complet désaccord avec ces prophètes de malheur, qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le monde était près de sa fin.
Dans le cours actuel des événements, alors que la société humaine semble à un tournant, il vaut mieux reconnaître les desseins mystérieux de la Providence divine qui, à travers la succession des temps et les travaux des hommes, la plupart du temps contre toute attente, atteignent leur fin et disposent tout avec sagesse pour le bien de l'Église, même les événements contraires.
Saint Jean XXIII (1881-1963), pape
Discours à l'ouverture du Concile Vatican II, 11/10/1962
Discerner les signes des temps : un grand thème du Concile Vatican II
Il arrive souvent que dans l'exercice quotidien de notre ministère apostolique nos oreilles soient offensées en apprenant ce que disent certains qui, bien qu'enflammés de zèle religieux, manquent de justesse de jugement et de pondération dans leur façon de voir les choses. Dans la situation actuelle de la société, ils ne voient que ruines et calamités ; ils ont coutume de dire que notre époque a profondément empiré par rapport aux siècles passés ; ils se conduisent comme si l'histoire, qui est maîtresse de vie, n'avait rien à leur apprendre et comme si du temps des Conciles d'autrefois tout était parfait en ce qui concerne la doctrine chrétienne, les mœurs et la juste liberté de l'Église.
Il nous semble nécessaire de dire notre complet désaccord avec ces prophètes de malheur, qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le monde était près de sa fin.
Dans le cours actuel des événements, alors que la société humaine semble à un tournant, il vaut mieux reconnaître les desseins mystérieux de la Providence divine qui, à travers la succession des temps et les travaux des hommes, la plupart du temps contre toute attente, atteignent leur fin et disposent tout avec sagesse pour le bien de l'Église, même les événements contraires.
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de samedi le 28 octobre
Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Contre Celse I, 62 (trad. cf SC 132, p. 247s)
La parole des apôtres Simon et Jude retentit par toute la terre
Si Jésus avait choisi, pour en faire les ministres de son enseignement, des hommes savants selon l'opinion publique, capables de saisir et d'exprimer des idées chères aux foules, il aurait été soupçonné d'avoir prêché suivant la méthode des philosophes qui tiennent école, et le caractère divin de sa doctrine n'aurait pas paru dans toute son évidence. Sa doctrine et sa prédication auraient consisté « en discours persuasifs de la sagesse » (1Co 1,17)... ; et notre foi, pareille à celle qu'on accorde aux doctrines des philosophes de ce monde, « reposerait sur la sagesse des hommes et non sur la puissance de Dieu » (1Co 2,5). Mais quand on voit des pêcheurs et des publicains sans instruction assez hardis pour discuter avec les juifs de la foi en Jésus Christ, et pour le prêcher au reste du monde, et y réussir, comment ne pas chercher l'origine de cette puissance de persuasion ? Comment ne pas avouer que la parole de Jésus : « Venez à ma suite, je vous ferai pêcheurs d'hommes » (Mt 4,19), il l'a réalisée dans ses apôtres par une puissance divine ?
Paul aussi manifeste cette puissance quand il écrit : « Ma parole et mon message n'avaient rien des discours persuasifs de la sagesse, c'était une démonstration de l'Esprit et de la puissance de Dieu » (1Co 2,4)... C'est ce qu'ont dit les prophètes déjà, quand ils ont annoncé par avance la prédication de l'Evangile : « Le Seigneur donnera sa parole aux messagers de la bonne nouvelle avec une grande puissance », afin que « rapide court sa parole » (Ps 67,12 ;147,15). Et de fait, nous voyons que « la voix » des apôtres de Jésus « a retenti par toute la terre et leurs paroles jusqu'aux limites du monde » (Ps 18,5 ;Rm 10,18). Voilà pourquoi ceux qui écoutent la parole de Dieu annoncée avec puissance sont remplis eux-mêmes de puissance ; ils le manifestent par leur conduite et par leur lutte pour la vérité jusqu'à la mort.
Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Contre Celse I, 62 (trad. cf SC 132, p. 247s)
La parole des apôtres Simon et Jude retentit par toute la terre
Si Jésus avait choisi, pour en faire les ministres de son enseignement, des hommes savants selon l'opinion publique, capables de saisir et d'exprimer des idées chères aux foules, il aurait été soupçonné d'avoir prêché suivant la méthode des philosophes qui tiennent école, et le caractère divin de sa doctrine n'aurait pas paru dans toute son évidence. Sa doctrine et sa prédication auraient consisté « en discours persuasifs de la sagesse » (1Co 1,17)... ; et notre foi, pareille à celle qu'on accorde aux doctrines des philosophes de ce monde, « reposerait sur la sagesse des hommes et non sur la puissance de Dieu » (1Co 2,5). Mais quand on voit des pêcheurs et des publicains sans instruction assez hardis pour discuter avec les juifs de la foi en Jésus Christ, et pour le prêcher au reste du monde, et y réussir, comment ne pas chercher l'origine de cette puissance de persuasion ? Comment ne pas avouer que la parole de Jésus : « Venez à ma suite, je vous ferai pêcheurs d'hommes » (Mt 4,19), il l'a réalisée dans ses apôtres par une puissance divine ?
Paul aussi manifeste cette puissance quand il écrit : « Ma parole et mon message n'avaient rien des discours persuasifs de la sagesse, c'était une démonstration de l'Esprit et de la puissance de Dieu » (1Co 2,4)... C'est ce qu'ont dit les prophètes déjà, quand ils ont annoncé par avance la prédication de l'Evangile : « Le Seigneur donnera sa parole aux messagers de la bonne nouvelle avec une grande puissance », afin que « rapide court sa parole » (Ps 67,12 ;147,15). Et de fait, nous voyons que « la voix » des apôtres de Jésus « a retenti par toute la terre et leurs paroles jusqu'aux limites du monde » (Ps 18,5 ;Rm 10,18). Voilà pourquoi ceux qui écoutent la parole de Dieu annoncée avec puissance sont remplis eux-mêmes de puissance ; ils le manifestent par leur conduite et par leur lutte pour la vérité jusqu'à la mort.
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de dimanche le 29 octobre
Saint Anselme (1033-1109), moine, évêque, docteur de l'Église
Lettre 112, à Hugues le reclus ; Opera omnia, 3, p. 245
« Tout ce qu'il y a dans l'Écriture – dans la Loi et les prophètes – dépend de ces deux commandements »
Puisque régner dans le ciel n'est rien d'autre que d'adhérer à Dieu et à tous les saints, par l'amour, en une seule volonté, au point que tous n'exercent ensemble qu'un seul et même pouvoir, aime donc Dieu plus que toi-même, et déjà tu commences à tenir ce que tu veux posséder parfaitement dans le ciel. Accorde-toi avec Dieu et avec les hommes — si du moins ceux-ci ne se séparent pas de Dieu — et déjà tu commences à régner avec Dieu et avec tous les saints. Car, dans la mesure où tu t'accordes maintenant avec la volonté de Dieu et avec celle des hommes, Dieu et tous les saints s'accorderont avec ta volonté. Si donc tu veux être roi dans le ciel, aime Dieu et les hommes comme tu le dois, et tu mériteras d'être ce que tu souhaites.
Mais cet amour, tu ne pourras le posséder à la perfection que si tu vides ton cœur de tout autre amour... Voilà pourquoi ceux qui remplissent leur cœur d'amour de Dieu et du prochain n'ont de vouloir que celui de Dieu, ou celui d'un autre homme, pourvu qu'il ne soit pas contraire à Dieu. Voilà pourquoi ils sont fidèles à prier, ainsi qu'à s'entretenir et à se souvenir du ciel ; car il leur est agréable de désirer Dieu et de parler de celui qu'ils aiment, d'entendre parler de lui et de penser à lui. C'est aussi pourquoi ils se réjouissent avec qui est dans la joie, ils pleurent avec qui est dans la peine (Rm 12,15), ils ont compassion des malheureux et ils donnent aux pauvres, car ils aiment les autres hommes comme eux-mêmes. Oui, c'est bien ainsi que « toute la Loi et les prophètes se rattachent à ces deux commandements » de l'amour.
Saint Anselme (1033-1109), moine, évêque, docteur de l'Église
Lettre 112, à Hugues le reclus ; Opera omnia, 3, p. 245
« Tout ce qu'il y a dans l'Écriture – dans la Loi et les prophètes – dépend de ces deux commandements »
Puisque régner dans le ciel n'est rien d'autre que d'adhérer à Dieu et à tous les saints, par l'amour, en une seule volonté, au point que tous n'exercent ensemble qu'un seul et même pouvoir, aime donc Dieu plus que toi-même, et déjà tu commences à tenir ce que tu veux posséder parfaitement dans le ciel. Accorde-toi avec Dieu et avec les hommes — si du moins ceux-ci ne se séparent pas de Dieu — et déjà tu commences à régner avec Dieu et avec tous les saints. Car, dans la mesure où tu t'accordes maintenant avec la volonté de Dieu et avec celle des hommes, Dieu et tous les saints s'accorderont avec ta volonté. Si donc tu veux être roi dans le ciel, aime Dieu et les hommes comme tu le dois, et tu mériteras d'être ce que tu souhaites.
Mais cet amour, tu ne pourras le posséder à la perfection que si tu vides ton cœur de tout autre amour... Voilà pourquoi ceux qui remplissent leur cœur d'amour de Dieu et du prochain n'ont de vouloir que celui de Dieu, ou celui d'un autre homme, pourvu qu'il ne soit pas contraire à Dieu. Voilà pourquoi ils sont fidèles à prier, ainsi qu'à s'entretenir et à se souvenir du ciel ; car il leur est agréable de désirer Dieu et de parler de celui qu'ils aiment, d'entendre parler de lui et de penser à lui. C'est aussi pourquoi ils se réjouissent avec qui est dans la joie, ils pleurent avec qui est dans la peine (Rm 12,15), ils ont compassion des malheureux et ils donnent aux pauvres, car ils aiment les autres hommes comme eux-mêmes. Oui, c'est bien ainsi que « toute la Loi et les prophètes se rattachent à ces deux commandements » de l'amour.
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de lundi le 30 octobre
Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l'Église
Homélies sur l'Évangile, n°31
« Femme, te voilà délivrée de ton infirmité »
« Jésus enseignait dans une synagogue un jour de sabbat. Il y avait là une femme possédée depuis dix-huit ans d'un esprit qui la rendait infirme » ... « Elle était courbée, et ne pouvait absolument pas regarder vers le haut. » Le pécheur, préoccupé des choses de la terre et ne recherchant pas celles du Ciel, est incapable de regarder vers le haut : comme il suit des désirs qui le portent vers le bas, son âme, perdant sa rectitude, s'incurve, et il ne voit plus que ce à quoi il pense sans cesse. Faites retour sur vos cœurs, frères très chers, et examinez continuellement les pensées que vous ne cessez de rouler en votre esprit. L'un pense aux honneurs, un autre à l'argent, un autre encore à augmenter ses propriétés. Toutes ces choses sont basses, et quand l'esprit s'y investit, il s'infléchit, perdant sa rectitude. Et parce qu'il ne se relève pas pour désirer les biens d'en haut, il est comme cette femme courbée, qui ne peut absolument pas regarder vers le haut...
Le psalmiste a fort bien décrit notre courbure quand il a dit de lui-même, comme symbole de tout le genre humain : « J'ai été courbé et humilié à l'excès » (Ps 37,7). Il considérait que l'homme, bien que créé pour contempler la lumière d'en haut, a été jeté hors du paradis à cause de ses péchés, et que par suite, les ténèbres règnent en son âme, lui faisant perdre l'appétit des choses d'en haut et porter toute son attention vers celles d'en bas... Si l'homme, perdant de vue les choses du Ciel, ne pensait qu'aux nécessités de ce monde, il serait sans doute courbé et humilié, mais non pourtant « à l'excès ». Or, comme non seulement la nécessité fait tomber ses pensées..., mais qu'en outre le plaisir défendu le terrasse, il n'est pas seulement courbé, mais « courbé à l'excès ».
Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l'Église
Homélies sur l'Évangile, n°31
« Femme, te voilà délivrée de ton infirmité »
« Jésus enseignait dans une synagogue un jour de sabbat. Il y avait là une femme possédée depuis dix-huit ans d'un esprit qui la rendait infirme » ... « Elle était courbée, et ne pouvait absolument pas regarder vers le haut. » Le pécheur, préoccupé des choses de la terre et ne recherchant pas celles du Ciel, est incapable de regarder vers le haut : comme il suit des désirs qui le portent vers le bas, son âme, perdant sa rectitude, s'incurve, et il ne voit plus que ce à quoi il pense sans cesse. Faites retour sur vos cœurs, frères très chers, et examinez continuellement les pensées que vous ne cessez de rouler en votre esprit. L'un pense aux honneurs, un autre à l'argent, un autre encore à augmenter ses propriétés. Toutes ces choses sont basses, et quand l'esprit s'y investit, il s'infléchit, perdant sa rectitude. Et parce qu'il ne se relève pas pour désirer les biens d'en haut, il est comme cette femme courbée, qui ne peut absolument pas regarder vers le haut...
Le psalmiste a fort bien décrit notre courbure quand il a dit de lui-même, comme symbole de tout le genre humain : « J'ai été courbé et humilié à l'excès » (Ps 37,7). Il considérait que l'homme, bien que créé pour contempler la lumière d'en haut, a été jeté hors du paradis à cause de ses péchés, et que par suite, les ténèbres règnent en son âme, lui faisant perdre l'appétit des choses d'en haut et porter toute son attention vers celles d'en bas... Si l'homme, perdant de vue les choses du Ciel, ne pensait qu'aux nécessités de ce monde, il serait sans doute courbé et humilié, mais non pourtant « à l'excès ». Or, comme non seulement la nécessité fait tomber ses pensées..., mais qu'en outre le plaisir défendu le terrasse, il n'est pas seulement courbé, mais « courbé à l'excès ».
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de mardi le 31 octobre
Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022), moine grec
Hymne 17
Le règne de Dieu
Je vais te montrer clairement que c'est ici-bas qu'il te faut recevoir le Royaume des cieux tout entier, si tu veux y pénétrer aussi après ta mort. Écoute Dieu qui te parle en paraboles : « A quoi donc comparer le Royaume des cieux ? Il est semblable, écoute bien, au grain de sénevé qu'un homme a pris et qu'il a jeté dans son jardin ; et il a poussé et, en vérité, il est devenu un grand arbre. » Ce grain, c'est le Royaume des cieux, c'est la grâce de l'Esprit divin, et le jardin, c'est le cœur de chaque homme, là où celui qui l'a reçu cache l'Esprit au fond de lui-même, dans les replis de ses entrailles, pour que personne ne puisse le voir. Et il le garde avec tous ses soins, pour qu'il pousse, pour qu'il devienne un arbre et s'élève vers le ciel.
Si donc tu dis : « Ce n'est pas ici-bas, mais c'est après la mort que recevront le Royaume tous ceux qui l'auront désiré avec ferveur », tu bouleverses les paroles du Sauveur notre Dieu. Et si tu ne prends pas le grain, ce grain de sénevé, comme il l'a dit, si tu ne le jettes pas dans ton jardin, tu demeures totalement stérile. À quel autre moment, sinon maintenant, recevras-tu la semence ?
Ici-bas, reçois les arrhes, dit le Maître ; ici-bas, reçois le sceau. Dès ici-bas allume ta lampe. Si tu es sensé, c'est ici-bas que je deviens pour toi la perle (Mt 13,45), c'est ici-bas que je suis ton froment, et comme un grain de sénevé. C'est ici-bas que je deviens pour toi un levain et que je fais lever la pâte. C'est ici-bas que je suis pour toi comme de l'eau et que je deviens un feu adoucissant. C'est ici-bas que je deviens ton vêtement et ta nourriture et toute ta boisson, si tu le désires. » Voilà ce que dit le Maître. « Si donc ainsi, dès ici-bas, tu me reconnais tel, là-bas aussi tu me posséderas ineffablement, et je deviendrai tout pour toi. »
Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022), moine grec
Hymne 17
Le règne de Dieu
Je vais te montrer clairement que c'est ici-bas qu'il te faut recevoir le Royaume des cieux tout entier, si tu veux y pénétrer aussi après ta mort. Écoute Dieu qui te parle en paraboles : « A quoi donc comparer le Royaume des cieux ? Il est semblable, écoute bien, au grain de sénevé qu'un homme a pris et qu'il a jeté dans son jardin ; et il a poussé et, en vérité, il est devenu un grand arbre. » Ce grain, c'est le Royaume des cieux, c'est la grâce de l'Esprit divin, et le jardin, c'est le cœur de chaque homme, là où celui qui l'a reçu cache l'Esprit au fond de lui-même, dans les replis de ses entrailles, pour que personne ne puisse le voir. Et il le garde avec tous ses soins, pour qu'il pousse, pour qu'il devienne un arbre et s'élève vers le ciel.
Si donc tu dis : « Ce n'est pas ici-bas, mais c'est après la mort que recevront le Royaume tous ceux qui l'auront désiré avec ferveur », tu bouleverses les paroles du Sauveur notre Dieu. Et si tu ne prends pas le grain, ce grain de sénevé, comme il l'a dit, si tu ne le jettes pas dans ton jardin, tu demeures totalement stérile. À quel autre moment, sinon maintenant, recevras-tu la semence ?
Ici-bas, reçois les arrhes, dit le Maître ; ici-bas, reçois le sceau. Dès ici-bas allume ta lampe. Si tu es sensé, c'est ici-bas que je deviens pour toi la perle (Mt 13,45), c'est ici-bas que je suis ton froment, et comme un grain de sénevé. C'est ici-bas que je deviens pour toi un levain et que je fais lever la pâte. C'est ici-bas que je suis pour toi comme de l'eau et que je deviens un feu adoucissant. C'est ici-bas que je deviens ton vêtement et ta nourriture et toute ta boisson, si tu le désires. » Voilà ce que dit le Maître. « Si donc ainsi, dès ici-bas, tu me reconnais tel, là-bas aussi tu me posséderas ineffablement, et je deviendrai tout pour toi. »
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de mercredi le 1er novembre
Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l'Église
Homélie 14 sur l'Évangile ; PL 76,1129
« Le Royaume des cieux est à eux »
Jésus dit dans l'Évangile : « Mes brebis écoutent ma voix ; je les connais, elles me suivent et je leur donne la vie éternelle » (Jn 10,27). Un peu plus haut, il avait dit : « Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et sortira, et trouvera des pâturages » (v.9). Car on entre par la foi, mais on sort de la foi vers la vision face à face ; passant de la croyance à la contemplation, on trouvera des pâturages pour un repos éternel.
Ce sont donc les brebis du Seigneur qui ont accès à ces pâturages, car celui qui le suit dans la simplicité du cœur reçoit en nourriture une herbe toujours verte. Que sont ces pâturages des brebis, sinon les joies profondes d'un paradis toujours verdoyant ? La pâture des élus, c'est le visage de Dieu présent, contemplé dans une vision sans ombre ; l'âme se rassasie sans fin de cette nourriture de vie.
Dans ces pâturages ceux qui ont échappé aux filets des désirs de ce monde sont comblés éternellement. Là, chante le chœur des anges, là sont réunis les habitants des cieux. Là, c'est une fête bien douce pour ceux qui reviennent après leurs peines dans un triste séjour à l'étranger. Là se trouvent le chœur des prophètes aux yeux perçants, les douze apôtres juges, l'armée victorieuse des martyrs innombrables d'autant plus joyeux qu'ils ont été ici-bas plus rudement affligés. En ce lieu, la constance des confesseurs de la foi est consolée en recevant sa récompense. Là se trouvent les hommes fidèles dont les plaisirs de ce monde n'ont pas pu amollir la force d'âme, les saintes femmes qui ont vaincu toute fragilité en même temps que ce monde ; là sont les enfants qui par leur manière de vivre se sont élevés au-dessus de leurs années, les vieillards que l'âge n'a pas rendu faibles ici-bas et que la force pour œuvrer n'a pas abandonnés. Frères bien-aimés, mettons-nous donc en quête de ces pâturages où nous serons heureux en compagnie de tant de saints.
Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l'Église
Homélie 14 sur l'Évangile ; PL 76,1129
« Le Royaume des cieux est à eux »
Jésus dit dans l'Évangile : « Mes brebis écoutent ma voix ; je les connais, elles me suivent et je leur donne la vie éternelle » (Jn 10,27). Un peu plus haut, il avait dit : « Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et sortira, et trouvera des pâturages » (v.9). Car on entre par la foi, mais on sort de la foi vers la vision face à face ; passant de la croyance à la contemplation, on trouvera des pâturages pour un repos éternel.
Ce sont donc les brebis du Seigneur qui ont accès à ces pâturages, car celui qui le suit dans la simplicité du cœur reçoit en nourriture une herbe toujours verte. Que sont ces pâturages des brebis, sinon les joies profondes d'un paradis toujours verdoyant ? La pâture des élus, c'est le visage de Dieu présent, contemplé dans une vision sans ombre ; l'âme se rassasie sans fin de cette nourriture de vie.
Dans ces pâturages ceux qui ont échappé aux filets des désirs de ce monde sont comblés éternellement. Là, chante le chœur des anges, là sont réunis les habitants des cieux. Là, c'est une fête bien douce pour ceux qui reviennent après leurs peines dans un triste séjour à l'étranger. Là se trouvent le chœur des prophètes aux yeux perçants, les douze apôtres juges, l'armée victorieuse des martyrs innombrables d'autant plus joyeux qu'ils ont été ici-bas plus rudement affligés. En ce lieu, la constance des confesseurs de la foi est consolée en recevant sa récompense. Là se trouvent les hommes fidèles dont les plaisirs de ce monde n'ont pas pu amollir la force d'âme, les saintes femmes qui ont vaincu toute fragilité en même temps que ce monde ; là sont les enfants qui par leur manière de vivre se sont élevés au-dessus de leurs années, les vieillards que l'âge n'a pas rendu faibles ici-bas et que la force pour œuvrer n'a pas abandonnés. Frères bien-aimés, mettons-nous donc en quête de ces pâturages où nous serons heureux en compagnie de tant de saints.
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Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de dimanche le 5 novembre
Saint Hilaire (v. 315-367), évêque de Poitiers et docteur de l'Église
Commentaire sur l'évangile de Matthieu, 6, 4-5
«Ils disent et ne font pas»
Le Seigneur nous avertit que les paroles flatteuses et les allures douces doivent être jugées aux fruits qu'elles produisent. Il nous faut donc apprécier quelqu'un, non pas tel qu'il se propose en paroles mais tel qu'il est réellement dans ses actes. Car bien souvent sous des dehors de brebis se dissimule une rage de loup (Mt 7,15). Et de même que les épines ne produisent pas de raisin ni les ronces de figues..., ainsi, nous dit Jésus, ce n'est pas en ces belles paroles que consiste la réalité des bonnes œuvres ; tous les hommes doivent être jugés d'après leurs fruits (v. 16-18).
Non, un service qui se limiterait à de belles paroles ne suffit pas pour obtenir le Royaume des cieux ; ce n'est pas celui qui dit : « Seigneur, Seigneur » qui en sera l'héritier (v. 21)... À quoi rimerait une sainteté qui se limiterait à l'invocation d'un nom, puisque le chemin du Royaume des cieux se trouve dans l'obéissance à la volonté de Dieu ?...
Il faut donc y mettre du sien, si on veut parvenir à la béatitude éternelle. Il faut donner quelque chose de notre propre fonds : vouloir le bien, éviter le mal et obéir de tout cœur aux préceptes divins. Une telle attitude nous vaudra d'être reconnus par Dieu comme siens. Conformons donc nos actes à sa volonté au lieu de nous glorifier de sa puissance. Car il repoussera et rejettera ceux qui se seront détournés eux-mêmes de lui par l'injustice de leurs actes.
Saint Hilaire (v. 315-367), évêque de Poitiers et docteur de l'Église
Commentaire sur l'évangile de Matthieu, 6, 4-5
«Ils disent et ne font pas»
Le Seigneur nous avertit que les paroles flatteuses et les allures douces doivent être jugées aux fruits qu'elles produisent. Il nous faut donc apprécier quelqu'un, non pas tel qu'il se propose en paroles mais tel qu'il est réellement dans ses actes. Car bien souvent sous des dehors de brebis se dissimule une rage de loup (Mt 7,15). Et de même que les épines ne produisent pas de raisin ni les ronces de figues..., ainsi, nous dit Jésus, ce n'est pas en ces belles paroles que consiste la réalité des bonnes œuvres ; tous les hommes doivent être jugés d'après leurs fruits (v. 16-18).
Non, un service qui se limiterait à de belles paroles ne suffit pas pour obtenir le Royaume des cieux ; ce n'est pas celui qui dit : « Seigneur, Seigneur » qui en sera l'héritier (v. 21)... À quoi rimerait une sainteté qui se limiterait à l'invocation d'un nom, puisque le chemin du Royaume des cieux se trouve dans l'obéissance à la volonté de Dieu ?...
Il faut donc y mettre du sien, si on veut parvenir à la béatitude éternelle. Il faut donner quelque chose de notre propre fonds : vouloir le bien, éviter le mal et obéir de tout cœur aux préceptes divins. Une telle attitude nous vaudra d'être reconnus par Dieu comme siens. Conformons donc nos actes à sa volonté au lieu de nous glorifier de sa puissance. Car il repoussera et rejettera ceux qui se seront détournés eux-mêmes de lui par l'injustice de leurs actes.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Évangile du jour: commentaires des pères de l'Église catholique
Commentaire de l'Évangile de lundi le 6 novembre
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Discours sur le psaume 121
« Cela te sera rendu à la résurrection des justes »
L'amour est d'une grande puissance ; il est notre force. Si nous n'en avons pas, tout le reste ne nous servira de rien. « J'aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, dit l'apôtre Paul, s'il me manque l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante » (1Co 13,1). Écoutez ensuite cette parole magnifique : « J'aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, me faire brûler vif, s'il me manque l'amour, cela ne me sert de rien » (v. 3). Si tu n'as que l'amour, même si tu ne peux rien distribuer aux pauvres, aime. Ne donnerais-tu qu' « un verre d'eau fraîche » (Mt 10,42), cela te vaudrait la même récompense que Zachée, qui avait distribué la moitié de sa fortune (Lc 19,8). Comment cela ? L'un donne peu, l'autre beaucoup et leurs gestes ont le même prix ? Eh oui ‒ ; les ressources sont inégales mais égal est l'amour...
Le psalmiste dit : « Nous irons dans la maison du Seigneur » (121,4). À nous de voir si nous y allons. Ce ne sont pas nos pieds, mais nos cœurs qui nous y portent. Voyez si nous y allons ; que chacun de vous s'interroge : Que fais-tu pour le pauvre fidèle, pour l'indigent ton frère ou le mendiant qui tend la main ? Vois si ton cœur n'est pas étroit... « Recherchez ce qui fait la paix de Jérusalem » (v. 6). Qu'est-ce qui fait la paix de Jérusalem ? « L'abondance pour ceux qui t'aiment » (Vulg). Le psalmiste adresse la parole à Jérusalem : « Ceux qui t'aiment seront dans l'abondance » ‒ ; l'abondance après le dénuement. Ici-bas, la misère, là-haut l'abondance ; ici la faiblesse, là, la force ; ceux qui sont pauvres ici, là-haut sont riches. D'où vient leur richesse ? De ce qu'ils ont donné ici les biens qu'ils avaient pour un temps reçus de Dieu ; là ils reçoivent ce que Dieu leur donne pour l'éternité.
Mes frères, ici les riches sont des pauvres ; il est bon que le riche découvre sa pauvreté. Se croit-il rempli ? C'est enflure, non plénitude. Qu'il reconnaisse son vide afin de pouvoir être comblé. Que possède-t-il ? De l'or. Que lui manque-t-il encore ? La vie éternelle. Qu'il regarde bien ce qu'il a et reconnaisse ce qui lui manque. Frères, qu'il donne de ce qu'il possède, afin de recevoir ce qu'il n'a pas.
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Discours sur le psaume 121
« Cela te sera rendu à la résurrection des justes »
L'amour est d'une grande puissance ; il est notre force. Si nous n'en avons pas, tout le reste ne nous servira de rien. « J'aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, dit l'apôtre Paul, s'il me manque l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante » (1Co 13,1). Écoutez ensuite cette parole magnifique : « J'aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, me faire brûler vif, s'il me manque l'amour, cela ne me sert de rien » (v. 3). Si tu n'as que l'amour, même si tu ne peux rien distribuer aux pauvres, aime. Ne donnerais-tu qu' « un verre d'eau fraîche » (Mt 10,42), cela te vaudrait la même récompense que Zachée, qui avait distribué la moitié de sa fortune (Lc 19,8). Comment cela ? L'un donne peu, l'autre beaucoup et leurs gestes ont le même prix ? Eh oui ‒ ; les ressources sont inégales mais égal est l'amour...
Le psalmiste dit : « Nous irons dans la maison du Seigneur » (121,4). À nous de voir si nous y allons. Ce ne sont pas nos pieds, mais nos cœurs qui nous y portent. Voyez si nous y allons ; que chacun de vous s'interroge : Que fais-tu pour le pauvre fidèle, pour l'indigent ton frère ou le mendiant qui tend la main ? Vois si ton cœur n'est pas étroit... « Recherchez ce qui fait la paix de Jérusalem » (v. 6). Qu'est-ce qui fait la paix de Jérusalem ? « L'abondance pour ceux qui t'aiment » (Vulg). Le psalmiste adresse la parole à Jérusalem : « Ceux qui t'aiment seront dans l'abondance » ‒ ; l'abondance après le dénuement. Ici-bas, la misère, là-haut l'abondance ; ici la faiblesse, là, la force ; ceux qui sont pauvres ici, là-haut sont riches. D'où vient leur richesse ? De ce qu'ils ont donné ici les biens qu'ils avaient pour un temps reçus de Dieu ; là ils reçoivent ce que Dieu leur donne pour l'éternité.
Mes frères, ici les riches sont des pauvres ; il est bon que le riche découvre sa pauvreté. Se croit-il rempli ? C'est enflure, non plénitude. Qu'il reconnaisse son vide afin de pouvoir être comblé. Que possède-t-il ? De l'or. Que lui manque-t-il encore ? La vie éternelle. Qu'il regarde bien ce qu'il a et reconnaisse ce qui lui manque. Frères, qu'il donne de ce qu'il possède, afin de recevoir ce qu'il n'a pas.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
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