Témoignage de l'Archevêque d'Arkhangelsk, Russie
3 participants
Page 1 sur 1
Témoignage de l'Archevêque d'Arkhangelsk, Russie
Ce témoignage est un peu long, mais riche en enseignement. Je l'écrirai donc en quatre parties.
L'Archevêque d'Arkhangelsk, en Russie, avait pris place sur un bateau qui faisait voile de cette ville au monastère de Solovki. Parmi les passagers se trouvaient des pèlerins. Le vent soufflait poupe, le temps était beau, il n'y avait ni roulis, ni tangage.
Les pèlerins, les uns couchés ou mangeant, les autres assis par tas, devisaient entre eux. L'Archevêque sortit de sa cabine et se mis à marcher d'un bout à l'autre du pont. Arrivé à la proue, il y vit un groupe qui s'y était rassemblé. De la main, un petit paysan désignait quelque chose au large. L'Archevêque s'arrêta, regarda dans la direction indiquée par le paysan: rien de visible que la mer rutilant sous le soleil. L'Archevêque s'approcha pour mieux écouter. Le petit paysan l'ayant aperçu ôta son bonnet et se tut. Les autres de même, à la vue de l'Archevêque, se découvrirent et s'inclinèrent avec respect.
"Ne vous gênez pas, les amis. Je suis venu, moi aussi, écouter ce que tu dis, brave homme".
- Le petit pêcheur nous parlait des vieillards, dit un marchand qui s'était enhardi.
-De quels vieillards s'agit-il? Demanda l'Archevêque.
- "Là-bas, cet îlot qui pointe", dit le paysan en indiquant devant lui à bâbord . "Il y a là-bas, dans cette île, des vieillards qui vivent pour le salut de leur âme."
- "Où donc y a-t-il une île?" demanda l'Archevêque.
- "Tenez. Voyez ce petit village, eh bien! Un peu à gauche au dessous, il y a comme une bande étroite".
L'Archevêque regarda. Faute d'habitude, il n'apercevait rien. "Je ne la vois pas" dit-il. "Et quels sont donc les vieillards qui vivent dans cette île?"
- "Des hommes de Dieu", répondit le paysan. Il y a longtemps que j'entends parler d'eux, mais je n'ai jamais eu l'occasion de les voir. Or, l'an dernier, je l'ai ai vu". Et le pêcheur raconta comment, parti pour la pêche l'année précédente, une tempête l'avait jeté sur cet îlot qui lui était inconnu. Au matin, il tomba sur une petite hutte au seuil de laquelle il vit un vieillard, et où ensuite deux autres sortirent. Ils lui donnèrent à manger, firent sécher ses vêtements et l'aidèrent à réparer son bateau.
"Comment sont-ils d'aspect?" s'enquit l'Archevêque.
- "L'un sourit toujours et il est pur comme un ange des Cieux. L'autre, un peu plus grand, est vieux et porte un caftan. L'homme est fort; il a retourné mon bateau comme un simple baquet avant que j'eusse le temps de lui donner un coup de main. Lui aussi a l'air radieux. Le troisième est très grand, sa barbe descend jusqu'au genoux comme un fleuve de neige".
- "Il ont causés avec toi"? demanda l'Archevêque.
- "Ils besognaient en silence et se parlaient fort peu. Ils leur suffit d'un regard pour qu'ils se comprennent. J'ai demandé au plus vieux s'ils demeuraient là depuis longtemps. Il murmura quelque chose. Mais aussitôt le petit vieux le pris par la main, sourit, et le grand se tut. Rien qu'une parole de douceur et un sourire".
Tandis que le paysan parlait ainsi, le navire s'était approché des îles. "Voici qu'on l'aperçoit tout à fait maintenant", dit le marchand. "Regardez, Éminence", ajouta-t-il avec un geste.
L'Archevêque d'Arkhangelsk, en Russie, avait pris place sur un bateau qui faisait voile de cette ville au monastère de Solovki. Parmi les passagers se trouvaient des pèlerins. Le vent soufflait poupe, le temps était beau, il n'y avait ni roulis, ni tangage.
Les pèlerins, les uns couchés ou mangeant, les autres assis par tas, devisaient entre eux. L'Archevêque sortit de sa cabine et se mis à marcher d'un bout à l'autre du pont. Arrivé à la proue, il y vit un groupe qui s'y était rassemblé. De la main, un petit paysan désignait quelque chose au large. L'Archevêque s'arrêta, regarda dans la direction indiquée par le paysan: rien de visible que la mer rutilant sous le soleil. L'Archevêque s'approcha pour mieux écouter. Le petit paysan l'ayant aperçu ôta son bonnet et se tut. Les autres de même, à la vue de l'Archevêque, se découvrirent et s'inclinèrent avec respect.
"Ne vous gênez pas, les amis. Je suis venu, moi aussi, écouter ce que tu dis, brave homme".
- Le petit pêcheur nous parlait des vieillards, dit un marchand qui s'était enhardi.
-De quels vieillards s'agit-il? Demanda l'Archevêque.
- "Là-bas, cet îlot qui pointe", dit le paysan en indiquant devant lui à bâbord . "Il y a là-bas, dans cette île, des vieillards qui vivent pour le salut de leur âme."
- "Où donc y a-t-il une île?" demanda l'Archevêque.
- "Tenez. Voyez ce petit village, eh bien! Un peu à gauche au dessous, il y a comme une bande étroite".
L'Archevêque regarda. Faute d'habitude, il n'apercevait rien. "Je ne la vois pas" dit-il. "Et quels sont donc les vieillards qui vivent dans cette île?"
- "Des hommes de Dieu", répondit le paysan. Il y a longtemps que j'entends parler d'eux, mais je n'ai jamais eu l'occasion de les voir. Or, l'an dernier, je l'ai ai vu". Et le pêcheur raconta comment, parti pour la pêche l'année précédente, une tempête l'avait jeté sur cet îlot qui lui était inconnu. Au matin, il tomba sur une petite hutte au seuil de laquelle il vit un vieillard, et où ensuite deux autres sortirent. Ils lui donnèrent à manger, firent sécher ses vêtements et l'aidèrent à réparer son bateau.
"Comment sont-ils d'aspect?" s'enquit l'Archevêque.
- "L'un sourit toujours et il est pur comme un ange des Cieux. L'autre, un peu plus grand, est vieux et porte un caftan. L'homme est fort; il a retourné mon bateau comme un simple baquet avant que j'eusse le temps de lui donner un coup de main. Lui aussi a l'air radieux. Le troisième est très grand, sa barbe descend jusqu'au genoux comme un fleuve de neige".
- "Il ont causés avec toi"? demanda l'Archevêque.
- "Ils besognaient en silence et se parlaient fort peu. Ils leur suffit d'un regard pour qu'ils se comprennent. J'ai demandé au plus vieux s'ils demeuraient là depuis longtemps. Il murmura quelque chose. Mais aussitôt le petit vieux le pris par la main, sourit, et le grand se tut. Rien qu'une parole de douceur et un sourire".
Tandis que le paysan parlait ainsi, le navire s'était approché des îles. "Voici qu'on l'aperçoit tout à fait maintenant", dit le marchand. "Regardez, Éminence", ajouta-t-il avec un geste.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Témoignage de l'Archevêque d'Arkhangelsk, Russie
L'Archevêque regarda et il vit en effet une bande noire; c'était un îlot. Alors, il passa de l'avant du navire à l'arrière pour questionner le pilote. "Quel est donc cet îlot que l'on aperçoit là-bas"?
- Il n'a pas de nom, Il y en a un grand nombre par ici". "Est-il vrai que trois vieillards y vivent pour le salut de leur âme?" "On le dit, Éminence. Mais je n'en sais rien. Des pêcheurs, à ce que l'on prétends, les auraient vu. Mais ce sont peut-être des racontars." "Je voudrait m'arrêter un peu dans cet îlot, voir ces vieillards," dit le prélat. "Comment faire?"
- "Impossible d'accoster", répondit le pilote. "On le pourrait en canot; mais il faut demander l'autorisation du commandant".
- "Je voudrait voir ces vieillards", dit l'Archevêque. "Ne pourrait-on me conduire là-bas?" Le commandant eut une réponse évasive: "Pour ce qui est de pouvoir le faire, on peu le faire; mais nous perdrons beaucoup de temps. et j'ose déclarer à votre Éminence qu'il ne vaut pas vraiment la peine de les voir. J'ai entendu dire que ces vieillards sont stupides. Ils ne comprennent rien et sont muets comme des carpes". "Je désire les voir", insista le prélat. Je paierai pour la peine; que l'on m'y conduisent."
Il n'y avait rien à faire. En conséquence, des ordres furent donnés aux matelots et l'on changea la disposition des voiles. Le pilote ayant tourné le gouvernail, le navire mit le cap sur l'île. On apporta une chaise à l'avant pour le prélat qui s'assit et regarda. Pendant ce temps, les pèlerins qui s'étaient aussi rassemblés en avant, se tenaient les yeux fixés sur l'île. Ceux dont les regards étaient le plus perçants voyaient déjà les pierres sur l'île. Il y en eu même qui distinguaient les trois vieillards. Le commandant pris sa longue vue, puis la passa à l'Archevêque: "c'est exact, dit-il, voyez sur le rivage, à droite du gros rocher, il y a trois hommes debout".
À son tour, l,Archevêque regarda par la lunette après l'avoir mise au point. En effet, trois hommes étaient debout sur le rivage. Ils se tenaient par la main. "C'est ici, Éminence, que nous devons stopper. Si vraiment vous y tenez, vous prendrez la place dans un canot pendant que nous resteront à l'ancre". Aussitôt on dénoua les filins, jeta l'ancre, largua les voiles. Puis on retira le canot et on le mit à la mer. L'Archevêque descendit par l'échelle. Quand il fut assis sur le banc du canot, les rameurs donnèrent une poussée sur leurs avirons et s'éloignèrent dans la direction de l'île. Arrivé à la distance d'un jet de pierre, ils virent apparaître les trois vieillards; tous trois se tenaient par la main. Les rameurs s'arrêtèrent. L'Archevêque descendit. Les vieillards firent un salut profond. L'Archevêque les bénit et eux saluèrent encore plus bas. Puis l'Archevêque pris la parole: "j'ai entendu dire que vous étiez ici, vieillards du Bon Dieu, afin de sauver votre âme. Et j'y suis, par la grâce de Dieu, moi, indigne serviteur du Christ, appelé pour paître ses ouailles. Aussi ais-je voulu vous voir, hommes de Dieu, pour voir, homme de Dieu, pour vous enseigner, si je le puis."
- Il n'a pas de nom, Il y en a un grand nombre par ici". "Est-il vrai que trois vieillards y vivent pour le salut de leur âme?" "On le dit, Éminence. Mais je n'en sais rien. Des pêcheurs, à ce que l'on prétends, les auraient vu. Mais ce sont peut-être des racontars." "Je voudrait m'arrêter un peu dans cet îlot, voir ces vieillards," dit le prélat. "Comment faire?"
- "Impossible d'accoster", répondit le pilote. "On le pourrait en canot; mais il faut demander l'autorisation du commandant".
- "Je voudrait voir ces vieillards", dit l'Archevêque. "Ne pourrait-on me conduire là-bas?" Le commandant eut une réponse évasive: "Pour ce qui est de pouvoir le faire, on peu le faire; mais nous perdrons beaucoup de temps. et j'ose déclarer à votre Éminence qu'il ne vaut pas vraiment la peine de les voir. J'ai entendu dire que ces vieillards sont stupides. Ils ne comprennent rien et sont muets comme des carpes". "Je désire les voir", insista le prélat. Je paierai pour la peine; que l'on m'y conduisent."
Il n'y avait rien à faire. En conséquence, des ordres furent donnés aux matelots et l'on changea la disposition des voiles. Le pilote ayant tourné le gouvernail, le navire mit le cap sur l'île. On apporta une chaise à l'avant pour le prélat qui s'assit et regarda. Pendant ce temps, les pèlerins qui s'étaient aussi rassemblés en avant, se tenaient les yeux fixés sur l'île. Ceux dont les regards étaient le plus perçants voyaient déjà les pierres sur l'île. Il y en eu même qui distinguaient les trois vieillards. Le commandant pris sa longue vue, puis la passa à l'Archevêque: "c'est exact, dit-il, voyez sur le rivage, à droite du gros rocher, il y a trois hommes debout".
À son tour, l,Archevêque regarda par la lunette après l'avoir mise au point. En effet, trois hommes étaient debout sur le rivage. Ils se tenaient par la main. "C'est ici, Éminence, que nous devons stopper. Si vraiment vous y tenez, vous prendrez la place dans un canot pendant que nous resteront à l'ancre". Aussitôt on dénoua les filins, jeta l'ancre, largua les voiles. Puis on retira le canot et on le mit à la mer. L'Archevêque descendit par l'échelle. Quand il fut assis sur le banc du canot, les rameurs donnèrent une poussée sur leurs avirons et s'éloignèrent dans la direction de l'île. Arrivé à la distance d'un jet de pierre, ils virent apparaître les trois vieillards; tous trois se tenaient par la main. Les rameurs s'arrêtèrent. L'Archevêque descendit. Les vieillards firent un salut profond. L'Archevêque les bénit et eux saluèrent encore plus bas. Puis l'Archevêque pris la parole: "j'ai entendu dire que vous étiez ici, vieillards du Bon Dieu, afin de sauver votre âme. Et j'y suis, par la grâce de Dieu, moi, indigne serviteur du Christ, appelé pour paître ses ouailles. Aussi ais-je voulu vous voir, hommes de Dieu, pour voir, homme de Dieu, pour vous enseigner, si je le puis."
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Témoignage de l'Archevêque d'Arkhangelsk, Russie
Les vieillards sourirent en silence et se regardèrent. "Dites-moi comment vous faites votre salut et servez Dieu" demanda le prélat". Le second des vieillards poussa un soupir et regarda le grand, puis le petit; quant à ce dernier, il dit avec un sourire: "Nous ignorons, serviteur de Dieu, comment on sert Dieu. Nous servons que nous-même en pourvoyant à notre subsistance." "Comment faites-vous donc pour prier Dieu? " Nous prions en disant: Vous êtes Trois, nous sommes trois, ayez pitié de nous". Et à peine eut-il prononcé ces mots, que les trois vieillards levèrent les yeux au ciel et reprirent en coeur: "Vous êtes Trois, nous sommes trois, ayez pitié de nous".
L'Archevêque sourit et demanda: "Vous avez sans doute entendu parler de la Sainte Trinité, mais vous ne priez pas comme il faut. Je vous aime beaucoup, vieillards du bon Dieu, je vois que vous voulez Lui être agréables, mais vous ne savez pas comment Le servir. Ce n'est pas ainsi qu'il faut prier. Écoutez-moi, je vais vous instruire". Et le prélat se mit à apprendre aux vieillards comment Dieu s'était révélé aux hommes; il leur parla de Dieu le Père, de Dieu le Fils et du Saint-Esprit...et il disait: Dieu le Fils est descendu sur terre pour sauver les hommes et leur enseigner à tous comment Le prier. Écoutez et répétez ensuite mes paroles". Et l'Archevêque dit : "Notre Père". L'un des vieillards répéta: "Notre Père". ...Qui êtes aux Cieux"..."Qui êtes aux Cieux..."
Mais le second des vieillards s'embrouilla dans les mots et ne prononça pas comme il faillait: le premier ne parvenait pas non plus à bien articuler, quant au petit, un bredouillement inintelligible sortait de sa bouche. L'Archevêque répétait encore; les vieillards répétèrent après lui. Ensuite le prélat s'assit sur une pierre et les vieillards, debout autour de lui, regardait sa bouche et s'efforçaient de l'imiter pendant qu'il leur parlait. Toute la journée, jusqu'au soir, l'Archevêque poursuivit sa tâche; dix fois, vingt, cent fois il répétait le même mot, que les vieillards reprenaient ensuite. Ils les corrigeaient en les obligeant à tout recommencer. L'Archevêque ne quitta pas les vieillards avant qu'il ne leur eût enseigné tout le Pater. Ils étaient parvenus à le réciter d'eux-mêmes. Ce fut le second vieillard qui le compris le plus vite et le redit toute d'une traite. Le prélat lui ordonna de le répéter plusieurs fois de suite jusqu'à ce que les autres eussent appris à le réciter. Le crépuscule tombait déjà et la lune montait de la mer quand l'Archevêque se leva pour rejoindre le navire. Il prit congé des vieillards, qui tous trois, se prosternèrent devant lui. Le prélat les releva et, après avoir embrassé chacun d'eux, il les engagea à prier ainsi qu'il leur avait enseigné. Puis il pris place dans l'embarcation et s'éloigna du rivage. Et tandis que l'Archevêque revenait vers le navire, il entendit les trois vieillards réciter tout haut le Pater. Quand il accosta, on n'entendait plus leur voix, mais on les voyaient encore au clair de lune, tous trois debout sur le même point du rivage, le plus petit au milieu, le grand à droite et le moyen à gauche.
L'Archevêque sourit et demanda: "Vous avez sans doute entendu parler de la Sainte Trinité, mais vous ne priez pas comme il faut. Je vous aime beaucoup, vieillards du bon Dieu, je vois que vous voulez Lui être agréables, mais vous ne savez pas comment Le servir. Ce n'est pas ainsi qu'il faut prier. Écoutez-moi, je vais vous instruire". Et le prélat se mit à apprendre aux vieillards comment Dieu s'était révélé aux hommes; il leur parla de Dieu le Père, de Dieu le Fils et du Saint-Esprit...et il disait: Dieu le Fils est descendu sur terre pour sauver les hommes et leur enseigner à tous comment Le prier. Écoutez et répétez ensuite mes paroles". Et l'Archevêque dit : "Notre Père". L'un des vieillards répéta: "Notre Père". ...Qui êtes aux Cieux"..."Qui êtes aux Cieux..."
Mais le second des vieillards s'embrouilla dans les mots et ne prononça pas comme il faillait: le premier ne parvenait pas non plus à bien articuler, quant au petit, un bredouillement inintelligible sortait de sa bouche. L'Archevêque répétait encore; les vieillards répétèrent après lui. Ensuite le prélat s'assit sur une pierre et les vieillards, debout autour de lui, regardait sa bouche et s'efforçaient de l'imiter pendant qu'il leur parlait. Toute la journée, jusqu'au soir, l'Archevêque poursuivit sa tâche; dix fois, vingt, cent fois il répétait le même mot, que les vieillards reprenaient ensuite. Ils les corrigeaient en les obligeant à tout recommencer. L'Archevêque ne quitta pas les vieillards avant qu'il ne leur eût enseigné tout le Pater. Ils étaient parvenus à le réciter d'eux-mêmes. Ce fut le second vieillard qui le compris le plus vite et le redit toute d'une traite. Le prélat lui ordonna de le répéter plusieurs fois de suite jusqu'à ce que les autres eussent appris à le réciter. Le crépuscule tombait déjà et la lune montait de la mer quand l'Archevêque se leva pour rejoindre le navire. Il prit congé des vieillards, qui tous trois, se prosternèrent devant lui. Le prélat les releva et, après avoir embrassé chacun d'eux, il les engagea à prier ainsi qu'il leur avait enseigné. Puis il pris place dans l'embarcation et s'éloigna du rivage. Et tandis que l'Archevêque revenait vers le navire, il entendit les trois vieillards réciter tout haut le Pater. Quand il accosta, on n'entendait plus leur voix, mais on les voyaient encore au clair de lune, tous trois debout sur le même point du rivage, le plus petit au milieu, le grand à droite et le moyen à gauche.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Témoignage de l'Archevêque d'Arkhangelsk, Russie
Une fois à bord, l'Archevêque avait gagné la poupe et ne cessait de regarder l'îlot. Les vieillards étaient encore visibles, mais ils s'effacèrent bientôt, et l'on ne vit plus l'îlot. Puis l'îlot s'évanouit de même, et il n'eut plus que la mer qui scintillait au clair de lune. Les pèlerins s'étaient couchés pour dormir, et tout reposait sur le pont. Mais l'Archevêque n'avait pas sommeil. Il se tenait seul à la poupe, regardant là-bas la mer où l'îlot avait disparut, et se rappelant les trois bon vieillards, il songeait à leur joie quand il eurent appris la prière. Et il remercia Dieu de l'avoir conduit là pour enseigner à ces vieillards ces divines paroles. Assis sur le pont, l'Archevêque songe en regardant la mer du côté où l'îlot a disparut. Soudain, une lueur papillote à ses yeux: quelque chose comme une lumière qui vacille ça et là au gré des flots. Cela brille tout à coup et blanchit sur le sillage lumineux de la lune. Est-ce un oiseau, une mouette ou bien une voile qui pose cette tache de blancheur? Le prélat cligne des yeux pour mieux voir: "C'est un bateau" se dit-il: "sa voile nous suit. Il ne tardera pas à nous rejoindre. Tout à l'heure il était fort loin, maintenant on le distingue tout à fait. Et ce bateau n'a rien d'un bateau, la voile ne ressemble pas à une voile. Mais quelque chose court après nous et cherche à nous rattraper."
L'Archevêque ne parvient pas à distinguer ce que c'est. Un bateau? Non, ce n'est pas un oiseau non plus. Un poisson? Par davantage. On dirait un homme; mais il serait bien grand, et comment croire qu'un homme puisse marcher sur la mer? L'Archevêque se leva de son siège et alla trouver le pilote: "Regarde, qu'est-ce donc frère? Qu'y a t-il là-bas?" demande l'Archevêque. Mais déjà il voit que ce sont les trois vieillards. Ils marchent sur la mer, tout blancs, et ils se rapprochent du navire qui a l'air immobilisé.
Le pilote regarde autour de lui, terrifié: il quitte le gouvernail et crie tout haut: Seigneur! Les vieillards qui nous suivent sur la mer comme sur la terre ferme!" Les pèlerins qui avaient entendu, se levèrent et vinrent précipitamment sur le pont. Tous voyaient les vieillards accourir en se tenant pas la main; les deux du bout faisaient signe au navire de s'arrêter. Tous trois couraient sur l'eau comme sur la terre ferme, sans que leur pieds parussent remuer. On n'eut pas le temps de stopper, que déjà ils étaient à la hauteur du navire. Ils avancèrent tout près du bord, levèrent la tête et dirent d'une seule voix: "Serviteur de Dieu, nous avons oublié ton enseignement! Enseigne-nous de nouveau." L'Archevêque fit un signe de croix, se pencha vers les vieillards et dit: "Votre prière a monté jusqu'à Dieu, saints vieillards. Ce n'est pas à moi de vous enseigner. Priez pour nous, pauvres pécheurs!"
Et l'Archevêque se prosterna devant les vieillards. Et jusqu'à l'aube, il y eu une lueur sur la mer, du côté où les vieillards avaient disparut.
L'Archevêque ne parvient pas à distinguer ce que c'est. Un bateau? Non, ce n'est pas un oiseau non plus. Un poisson? Par davantage. On dirait un homme; mais il serait bien grand, et comment croire qu'un homme puisse marcher sur la mer? L'Archevêque se leva de son siège et alla trouver le pilote: "Regarde, qu'est-ce donc frère? Qu'y a t-il là-bas?" demande l'Archevêque. Mais déjà il voit que ce sont les trois vieillards. Ils marchent sur la mer, tout blancs, et ils se rapprochent du navire qui a l'air immobilisé.
Le pilote regarde autour de lui, terrifié: il quitte le gouvernail et crie tout haut: Seigneur! Les vieillards qui nous suivent sur la mer comme sur la terre ferme!" Les pèlerins qui avaient entendu, se levèrent et vinrent précipitamment sur le pont. Tous voyaient les vieillards accourir en se tenant pas la main; les deux du bout faisaient signe au navire de s'arrêter. Tous trois couraient sur l'eau comme sur la terre ferme, sans que leur pieds parussent remuer. On n'eut pas le temps de stopper, que déjà ils étaient à la hauteur du navire. Ils avancèrent tout près du bord, levèrent la tête et dirent d'une seule voix: "Serviteur de Dieu, nous avons oublié ton enseignement! Enseigne-nous de nouveau." L'Archevêque fit un signe de croix, se pencha vers les vieillards et dit: "Votre prière a monté jusqu'à Dieu, saints vieillards. Ce n'est pas à moi de vous enseigner. Priez pour nous, pauvres pécheurs!"
Et l'Archevêque se prosterna devant les vieillards. Et jusqu'à l'aube, il y eu une lueur sur la mer, du côté où les vieillards avaient disparut.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
Re: Témoignage de l'Archevêque d'Arkhangelsk, Russie
Merci jaimedieu pour ce beau texte. La sainteté dans la simplicité.
"Il Etait Une FOI..."- Date d'inscription : 15/10/2013
Sujets similaires
» Russie: Poutine - La souveraineté de la Russie est attaquée-
» Mon témoignage
» Témoignage de Dieu, témoignage des hommes
» Consécration de la Russie par le Pape François - Ce que la consécration de la Russie signifiera pour le monde
» mon temoignage
» Mon témoignage
» Témoignage de Dieu, témoignage des hommes
» Consécration de la Russie par le Pape François - Ce que la consécration de la Russie signifiera pour le monde
» mon temoignage
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum