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ROYALITES ET ROYAUTE

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Message par Hervé J. VOLTO Mer 1 Mai 2019 - 16:17

Introduction.

La France en république : promotion d’atteintes à la dignité de l’homme – mariage homosexuel, PMA-GPA, recherche sur l’embryon humain, théories du genre, banalisations de l’Interruption Volontaire de Grossesse et de l’euthanasie!- campagnes médiatiques anti-Catholiques et profanations d’Eglises, les faits parlent d‘eux-mêmes.

En France, le Royalisme est avant tout une attitude culturelle Catholique, celle de la Tradition. En politique, il participe du principe d‘expansion-évangélisation dont Léon XIII reprendra l’idée: tout le contraire de l’actuel euro-mondialisme islamisant! C’est aussi un nationalisme Français et Chrétien: mourir pour la Patrie, c’est mourir pour le salut de la société Française déstabilisée par les idées révolutionnaires. C’est enfin, face à la masse, l’affirmation de la personne voulue Chrétienne.

Mais alors... POURQUOI SOMMES-NOUS ENCORE ENREPUBLIQUE ? !

-La force des méchants réside dans la faiblesse des bons.(Saint-Pie X).

Cette étude a pour finalité d’illustrer cette vérite dans l’ordre politique : ce ne sont pas les révolutionnaires qui ont fait disparaitre les institutions légitimes, mais plutôt... les Royalistes ! Car ce sont eux, les Royalistes qui ont permis par faiblesse les succès révolutionnaires. Ce terme de ROYALISTE est pris ici DANS SON SENS LE PLUS LARGE : non pas seulement ceux qui défendent les Orléans ou Bourbons, mais TOUS LES CATHOLIQUES QUI, par nature, RECHERCHENT LE REGNE POLITIQUE DE N.S. JESUS-CHRIST et sont de cette manière des Royalistes au moins par la fin recherchée, à défaut de l’être par les moyens mis en oeuvre.

Comment cela a-t-il pu se faire que les Royalistes aient laissé faire le révolutionnaires ? Voila ce qu’il importe de savoir afin d’éviter leurs erreurs et tirer profit de leurs échecs qui sont aussi les notres aujourd’hui.

-Il faut avoir les origines présentes à la mémoire, savoir de quoi les antécédents sont faits, écrivait Jacques Bainville.

SOMMAIRE :

1. la gènèse de la politique révolutionnaire en France.
2. 1815 : L’émergence des Monarchistes romantiques.
3. Le suicide du Royalisme.
4. La non-réaction Catholique face a la mise en place des institutions issues du matérialisme des lumières, de Louis-Philippe a Napoléon III.
5. De Goritz au Ralliement : l’effondrement.
Conclusion et perspectives.



1. La génèse de la politique révolutionnaire en France.



Les Catholiques d’aujourd’hui, comme beaucoup de leurs prédécesseurs, s’accordent pour dire que LES INSTITUTIONS DE LA MONARCHIE CAPETIENNE, CATHOLIQUE ET ROYALE, permettaient la réalisation du BIEN COMMUN, d'une part, et le respect du REGNE SOCIAL DE N.S. JESUS-CHRIST : la France était Chrétienne par ses institutions “formées” par révélation Divine (le Songe d'Hugues Capet) et selon les éxigences de la nature humaine telles que les enseignait l’Eglise, ce qui n’excluait pas la peccabilité de ses habitants et de ses dirigeants, mais au moins cette peccabilité était-elle retenue, contrecarrée : le pouvoir civil et le pouvoir religieux avaient une même fin, a des niveaux différents, c’est ce qu’on a appele par la suite L'UNION DU TRONE ET DE L'AUTEL, ni plus, ni moins.

Clovis s'engagea à mettre sa force au service du droit Chrétien et ses descendants -Mérovingiens, Carolingiens et Capétiens- reprirent cette politique Catholique et Royale jusqu'en 1789, puis de nouveau de 1814 à 1830, c'est à dire sous la Restauration.

Les institutions de la Monarchie Tres-Chrétienne, c’etait d’abord “le Roi en son conseil”, puis la multitude des corps intermédiaires mis en place pendant des siècles : les paroisses, les familles, les frairies, les provinces, les corporations, les confréries, universites, beguinages, cours de justice, baillages, prévotés, etc...

Mais voila que ces institutions millénaires se sont effondrees en 1789. QUE S'EST-IL PASSE ?

Depuis plusieurs siecles, les Rois de France avaient eu a s’opposer aux ambitions des puissants, aux féodaux, puis aux parlementaires et aux financiers qui les remplacerent peu a peu. L'idée venait d'Outre-Manche avec la MAGNA CARTA limitant les pouvoirs du Roi d'Angleterre. Ces ambitions de puissances n’étaient donc pas neuves : avant que l’on ait vu, avec le XVIII° siècle, se cristalliser les idées opposées au Catholicisme et naitre une virulente opposition contre les institutions de la monarchie Très Chrétienne transcendées par la doctrine Catholique (bien commun et nature humaine), le pouvoir Royal du Lieutenant du Christ s’était vu gravement concurrencé par ces mêmes parlements, particulièrement lors des difficultés rencontrées : sous Francois I° déjà, au tout debut du XVI° siecle, on vit les membres de cette institution parlementaire remettre en cause l’ordre Monarchique Très-Chrétien en se dressant contre le Roi.

-On sait les malheurs qu’ont produit vos assemblées, Monsieur le Premier Président, je vous défends donc de souffrir des assemblées et a pas un de vous de les demander (Louis XIV) !

Cette volonté de s’opposer au Roi en ne le considérant plus comme le détenteur de l’autorité déléguée par Dieu et ne devant en rendre compte qu’a Dieu seul, était ancienne : sous Jean II le Bon, au XIV° siecle, lors de la Guerre de Cent Ans, les “états”, menés par Le Coq et Marcel, voulaient imposer au Dauphin, aprés l’emprisonnement de son père, des réformes remettant en cause le pouvoir Monarchique lui-même.

Les Guerres de Religion ont pour but de porter au pouvoir des parlements protestants. La Fronde a pour but de mettre le jeune Louis XIV sous tutelle. Il faudra toute l'autorité d'un Louis XV pour remettre les parlements à leur place lors de la séance de la Flagellation.

Jean de Viguerie et Michel Antoine ont clairement affirme ce que cette lutte avait d’abusif et de viscéralement oppose au pouvoir Tres-Chrétien. Si Xavier Martin a fort bien montré le caractère profondément anticatholique et matérialiste de cette nouvelle philosophie, il revient a Paul del Perugia, dans son magistral LOUIS XV, d’avoir mis en relief a la fois l’émergence d’une nouvelle classe de capitalistes, sa connivence avec la nouvelle philosophie matérialiste (celle des Lumières), la lutte engagée par ces capitalistes contre le pouvoir Tres-Chrétien, et enfin la collusion du pouvoir judiciaire avec ces prérévolutionnaire, les parlements menant la lutte au nom de ce que Michel Antoine appellera des “ songeries pseudo-historiques ” (allusion au conseil des Barons représentant la nation, théorie déjà en vogue aux XVI° et XVII° siecle et dont nous avons parlé), toutes idées qui triompheront avec la Révolution dite Française.

Une question demeure alors en suspens. POURQUPOI LE PARTI DEVOT A-IL LAISSE DESSACRALISE LA PERSONNE DU ROI ? C'est ce que se demenderont les Vendéens et les Chouans partant verser leur sang pour Dieu et le Roi...



2. 1815 : L’émergence des Monarchistes romantiques.



Le Royalisme politique se définit historiquement par le respect des LOIS FONDAMENTALES DU ROYAUME DE FRANCE, notamment la LOI DE CATHOLICITE. Clovis devient en 496, le seul Roi Légitime parmi les Rois barbares, du fait de son Baptême et non pas de sa seule force. Le Baptême, la Légitimité dynastique, ne suffisent pas : encore faut-il une politique Légitime, et un pouvoir n'est Légitime que s'il défend la Foi Catholique (Légitimité théologique) et le Bien Commun (Légitimité naturelle), et ainsi seule la Monarchie Capétienne, Catholique et Royale, a dans l'histoire possédé pleinement cette double Légitimité.
L'Histoire nous montre comment l’anarchie, née des institutions déduites des droits de l’homme, avait été remplacée par une tyrannie. La aussi, les lois de l’histoire s’imposerent contre l’ideologie révolutionnaire : les tyrannies, dans ce cas là la Terreur, ont toujours une durée de vie courte.

C’est alors qu'en 1814, le Sénat, pétri de l’esprit des Lumières, vint proposer a Louis XVIII le titre de “Roi des Francais” que “le peuple Français appelle librement au trône”. Louis XVIII fut cependant assez fin diplomate pour s’imposer comme Roi Très-Chrétien :

-Si je suis un jour Roi de fait comme je le suis de droit, je veux l’être par la grâce de Dieu”.

La Charte Constitutionnelle de 1814 ne remet nullement en cause les Lois Fondamentales du Royaume, comme l’affirme Stéphane Rials dans sa magistrale etude La question constitutionnelle en 1814-1815 - dispersion des Légitimites et convergence des techniques.

Point de doute : c’était bel et bien la monarchie Très-Chrétienne qui revenait avec Louis XVIII.

Ceci étant, il restait un énorme travail a effectuer : la révolution avait emporté toutes les vieilles institutions qu’avait autrefois protegées la Monarchie Très Chrétienne, pour les remplacer par des institutions qui soient conformes aux droits de l’homme. La personne du Monarque avait été la première institution a supprimer, parce qu’elle était la plus importante, mais il était logique que toutes les autres, jusqu’a la famille, disparaissent aussi. Il fallait tout restaurer. LE RETROUR DU BIEN COMMUN CATHOLIQUE AVEC LOUIS XVIII NECESSITAIT LE RENVERSEMENT DES INSITUTIONS REVOLUTIONNAIRES.

Mais pour effectuer ce travail d’épuration, cette réflexion sur les institutions, il était necessaire de connaitre les principes de la politique : “en toutes choses qui ne naissent pas au hasard, la forme est nécessairement la fin de l’action”, et la nécéssite de l’induction a partir des faits historiques pour le choix de la forme Catholique des institutions politiques, parce que la politique est une science PRATIQUE.

CE TRAVAIL DE REFLEXION SUR LES PRINCIPES NECESSITAIT DE CONSIDERER LA POLITIQUE COMME UNE SCIENCE et non comme une affaire de sentiment ou d’instinct, peu importe que ce sentiment soit celui de l’honneur ou celui du lucre. Joseph de Maistre avait vu, des 1793, combien le bouleversement révolutionnaire avait rendu necessaire cette reflexion politique a partir des principes Catholique et Royal :

-Sachez être Royalistes. Autrefois, c’était un instinct ; aujourd’hui, c’est une science.

L’abbé Roussel, dans son ouvrage Libéralisme et Catholicisme est assez dur à l'égard du romantisme :

-On a pu parler de fléau à propos du romantisme (...) Tel est le romantisme qui a moulé, façonné, les esprits du XIX° siècle. Il procède de Rousseau, de Madame de Staël, de Chateaubriand, il s’épanouit avec Michelet.
A près les Cents Jours, les Royalistes adoptèrent -Chateaubriand en est l’illustration- le systême de pensée romantique, sentimental. Ils n’avaient que leurs sentiments (honneur, devouement, etc.). Il ne raisonnaient pas la politique. Stépahne Rials constate que cet état d’esprit est le même tout au long du XIX° siècle. Il écrit, dans CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA SENSIBILITE LEGITIMISTE : LE CHAMBORDISME :

-Le “Chambordisme” est (...) l’attitude qui a consisté à abandonner plus ou moins nettement le terrain de la raison politique pour celui de la passion quasi-amoureuse du Prince, celui de la démonstration pour celui de la dévotion (...) !

Cette adoration Princière, on l'avait déjà vue envers Mme Royale, l'orpheline du temple, qui épousera son cousin le Duc d'Angoulême, futur Louis XIX, et lors du tragique assassinat du Duc de Berry par Louvel en 1820...



3. Le suicide du Royalisme.



Il convient de lire Yves Griffon et le Père Berthier de Sauvigny, ainsi que l’Histoire de la Congregation de Lyon. Y. Griffon écrit:

-La Restauration, et spécialement le gouvernement de Charles X, comme nous l’avons vu, entreprit un redressement, notamment le rétablissement des synodes, des conciles provinciaux et des principales fêtes religieuses chômées, supprimées par Bonaparte...

Et il cite Cretineau-Joly qui écrit sur Charles X :

-A quelles causes attribuer la haine que son nom souleva ? La cause est simple, elle est une. Charles X ne se contenta pas d’être le Roi Très-Chrétien, il fut Catholique. Dans toute la sincérité de son âme, il voulait mériter le beau nom de Fils Aîné de l’Eglise. Là et rien que là se trouve l’explication de la catastrophe de juillet.

Sur la Révolution de 1830, nous pourrions dire avec Joseph de Maistre :

-L’erreur a pénétré jusque dans les cabinets des Souverains et quelquefois même plus haut encore.

A partir de l’exil de Charles X en 1830, le Légitimisme est le mouvement politique Français favorable au rétablissement de la Royauté Très Chrétienne de Droit Divin dans la personne de l’Aîné des Capétiens, donc le chef de la Maison de Bourbon, prévue par les Lois Fondamentales du Royaume de France : le Légitmisme prend sa source dans la Ligue Catholique du temps d'Henri IV, dans la résistance Contrerévolutionnaire des Vendéens et des Chouans et dans les Chevaliers de la Foi qui firent tomber Napoléon I° et restaurèrent Louis XVIII sur le Trône de ses ancêtres... et il est ainsi opposé à ce que les Légitimistes voient comme la laïcisation et à un droit non-Divin de l’Orléanisme. Car le pouvoir ainsi instauré en 1830 est donc bien issu des droits de l’homme : c’est de la nation souveraine que vient le pouvoir, non plus de Dieu.

Pour les Légitimistes, LE ROI EST LA SEULE AUTORITE LEGITIME EMANANT DE DIEU : c'est la base du PRINCIPE ROYAL.

La division des Royalistes entre Légitimistes et Orléaniste, c'est le suicide du Royalisme.



4. La non-réaction Catholique face a la mise en place des institutions issues du matérialisme des lumières, de Louis-Philippe a Napoléon III.


Comme l’ecrivait le Marquis de Roux :

-Un climat politique, intellectuel, moral, avait pris fin. Qu’il n’ait pas survécu à la chute de la Restauration, c’est en un sens l’honneur de celle-ci et son éloge, autant que les désastres de l’Empire réparés, la paix maintenue, le crédit public fondé, l’Afrique ouverte à la France par Madagascar, le Sénégal, Alger, mais c’est aussi la faute et la responsabilité de la Restauration de n’avoir pas su, avec sa propre durée, assumer la continuation de ses bienfaits (le refus de Louis XVIII de consacrer la France au Sacré-Cour).

Certains remarqueront surement que la Monarchie de Juillet, si elle est tres différente de la Monarchie de droit Divin Tres-Chrétienne quant aux principes sur lesquels elle se fonde, est aussi fort differente de la premiere arrivée au pouvoir des revolutionnaires en 1790.

Louis XVIII et Charles X tenaient leur pouvoir des LOIS FONDAMENTALES DU ROYAUME DE FRANCE inspirèes par Doieu au baptême de Clovis, dans la vision de Saint-Rémy qui lui inpsirera son Testament et le songe d'Hugues Capet. Louis-Philippe le tient officiellement de la Nation, officieusement des sociétés secretes. Celles-ci peuvent le reprendre. Elles le feront en 1848. Le Roi de Juillet n’est qu’un officier dépendant d’un pouvoir superieur, mais caché, celui de la haute finance : la est la nouveauté. Il y avait un paradoxe créant un desequilibre politique sous la Restauration. Il y a maintenant un mensonge créant un équilibre. Cet équilibre se maintiendra sous tout le Second Empire.

C’est Jacques Bainville qui a écrit :

-D’ordinaire, en politique, les effets sont aperçus quand ils commencent à se produire, c’est-à-dire quand il est trop tard.

Qu’est-ce a dire ? Sous Louis-Philippe, héritier de la Restauration, se font ENCORE sentir les effets de la Restauration, dont nous avons parlé, et notamment en faveur des écoles Chrétiennes: les 80 000 enfants élevés par les freres des Ecoles Chrétiennes, et tant d’autres élevés par d’autres religieux enseignants, deviennent adultes sous la Monarchie de Juillet et le Second Empire. L’effort de Christianisation se fera sentir tout au long du XIX° siècle. Louis-Philippe arrive “trop tard”, si l’on veut, pour empécher tous les effets de la politique de la Restauration. C’est ce qui faisait ecrire au Père Berthier de Sauvigny :

-Sans ces quinze années de reconstruction et de reconquête, l’Eglise de France aurait-elle pu soutenir et développer comme elle l’a fait au XIXe siècle son oeuvre d’apostolat et de charité ? !

Cela a contribué a tromper bien des Catholiques qui n’avaient pas la réflexion politique d’un Jacques Bainville et ce, d’autant que la bourgeoisie de 1830 veut éviter de recommencer les persécutions violentes contre l’Eglise et préfère figurer aux bancs de Charité comme Voltaire à Ferney, plutôt que d’envoyer des troupes contre un Cathelineau, un Cadoudal ou un Frotté : une armée de pamphlétaires débitant des sottises dans la presse font à l’Eglise une guerre aussi efficace que les colonnes de Turreau.

D'ailleurs, presqu'un siècle et demi après sa disparition,Louis Veuillot (1813-1883) laisse le souvenir d’un grand defenseur de la Foi dont l’anti-libéralisme est reste proverbial, et pourtant... Négligeant l’ordre naturel et la question essentielle de l’institution politique, il se contente de promouvoir un groupe de pression : LE PARTI CATHOLIQUE. Persuadé que la société reste a inventer, il s’enthousiasme pour la dernière utopie ou pour le dernier homme fort en qui il reconnait, a chaque fois, l’homme providentiel qui va enfin instaurer la vraie démocratie Chrétienne. Cette schizophrénie du réalisme religieux et de l’idéalisme politique en fait l’archetype d’un libéralisme pratique grand pourvoyeur d’apostasies qui se perpéturont tout au long des III°, IV° et V° Républiques.

On comprend que Louis Veuillot cherche une solution Chrétienne ailleurs que dans la Monarchie Capétienne, pourtant Catholique et Royale. Louis VEUILLOT se tourne donc a nouveau vers la république. Il décède lorsque Léon XIII prépare le Ralliement. Les Catholiques vont, alors, effectuer un enieme virage vers d’autres institutions : celles de la république des loges. Le bilan sera encore plus désastreux...



5. De Goritz au Ralliement : l’effondrement.



Le désastre de 1870 a profondément remodelé le paysage politique de la France. Napoléon III a recolté les fruits de sa politique des nationalités en Europe et l’ampleur de la catastrophe a conduit bien des personnes a réflechir. Il y avait tout juste 40 ans que Charles X avait quitte la France, et c’est vers son successeur, le Comte Henri de Chambord, que se tournent desormais les regards : Louis Veuillot est l’exemple type de ce retournement d’esprit des Catholiques en faveur de la Monarchie Très-Chrétienne, après avoir soutenu successivement Louis-Philippe, la Deuxieme République, Napoléon III, la III° République.

Il ne faut pas voir cependant dans ce retournement des Catholiques une renaissance d’un sentiment Royaliste profond comparable a celui des Francais pour Louis XIV a la veille de la bataille de Denain, mais DU PUR OPPORTUNISME CACHANT LA PLUS GRANDE INDIFFERANCE POLITIQUE.

-Ces Monarchistes imbus des idées de leur temps ne l’étaient guère que de nom et de sentiment ; ils ne l’étaient guère de principes et d’action (Cardinal Pie).

Des Aristocrates, Catholiques par tradition, vont se bien pencher sur la question sociale en vertu du devoir des classes privilégiées envers les classes les plus humbles. Dans les années qui suivent l‘exil de Charles X, le Vicomte Albin de Villeneuve-Bergeron, préfet du Nord, dans L’Économie politique chrétienne en 1834, attire l’attention sur la misère des ouvriers et le problème social, suivi, à partir de 1838, par Armand de Meulun, fondateur de la Société d’Économie charitable.

Pour beaucoup de ces Catholiques le sceau et l’emblème de la Contrerévolution est la dévotion au SACRE-COEUR -COEUR DE L'AMOUR surmonyté de la CROIX DU SACRIFICE- qu’ils arborent dès les guerres de Vendée sur le Drapeau national avec la devise « Espoir et salut de la France » : le Général de Sonis en fera son drapeau.

Sous le Second Empire, le Comte de Chambord entretient des liens réguliers avec les représentants du parti Légitimiste en France, avec lesquels il échange un courrier clandestin. À partir de 1862, il fait connaître ses positions politiques par des manifestes adressés aux Français, se penchant par exemple sur la question sociale dans sa LETTRE AUX OUVRIERS, du 20 Avril 1865.

Parmi ceux qui ont influencé la pensée du Comte de Chambord, il faut citer Mrg Louis-Edouard Pie, évêque de Poitiers, et Antoine Blanc de Saint-Bonnet qui, jusqu’à sa mort en 1880, dénoncera la démocratie, la politique du grand Capital et le socialisme anti-Chrétien. Le Comte de Chambord rédigera sa LETTRE A M. DE MUN (28 Novembre 1878) pour expliquer aux vrais Catholiques leurs vrais devoirs, défendant le Syllabus de Pie IX. Ces exemples profiteront à deux de ceux que l’on considère comme les fondateurs du Catholicisme Social Français, Albert de Mun (1841-1914) et René de La Tour du Pin (1834-1924).

Henri de Chambord, qui n’acceptait de destin Français que dans le cadre de la Chrétienté, ne voyait de Mission Française que dans la fidélité de la France à son baptême, ne désirait de salut national que dans l’esprit de justice, renoncera à devenir “le Roi légitime de la Révolution”.

Et en 1883, à la mort sans enfants du Comte de Chambord, la majorité des anciens Légitimistes a reconnu comme héritier légitime du Trône de France... l’aîné de la branche cadette d’Orléans, le petit-fils de Louis-Philippe, Philippe d’Orléans, Comte de Paris, Philippe VII, ce qu’on oublie toujours de nous dire ! Le Légitimisme cesse d’être un mouvement politique significatif en se fondant avec l’Orléanisme dans le Fusionisme. Une minorité légitimistes de L’Univers tentera d’imposer au Comte de Paris une ligne traditionaliste par la création de la Ligue de la Contrerévolution, mais le flou des positions du petit-fils de Louis-Philippe les incite à se réfugier dans le seul combat Catholique-Social : seul Joseph du Bourg se tournera vers les Bourbons d’Espagne.

Selon Stéphane Rials, il existe une fausse symétrie entre Légitimisme et Orléanisme. Cette tendance poussée à l’extrême, et une désintérêt des Princes Carlistes pour la cause Française, conduira certains Légitimistes au prophétisme et à l’attente du Grand Monarque : de là naîtrons les Providentialistes.

Les liens entre Catholicisme ultramontain et Royalisme ne cessent de se renforcer au XIXe siècle. Née des retombées de la guerre de 1870 et de l’Affaire Dreyfus, l’ACTION FRANCAISE entame en fin le travail de réflexion qui manquait aux Royalistes. Et la démarche maurrassienne est marginale dans la tradition Monarchique : même si Maurras prône un retour à la Monarchie -son nationalisme intégral porte au Royalisme- par bien des aspects son Royalisme ne correspond pas à la tradition Monarchiste Orléaniste, ou à la critique de la Révolution de type Légitimiste. Son antiparlementarisme l’éloigne de l’Orléanisme et son soutien à la Monarchie et au Catholicisme est explicitement pragmatique et non fondé sur une conception traditionnaliste ou religieuse caractéristique du Légitimisme.

Il voulait, disait-il, “maintenir l’héritage pour ramener l’Héritier”.

Il prônait pour celà une Monarchie autoritaire appuyée sur l'autorité de l'Eglise Catholique.

Par exemple, répondant au Comte d'Aussonville, parlementaire Royaliste Orléaniste, Charles Maurras écrira le 24 Aout 1902:

-La démocratie n'est pas un fait, lsadémocratie est une idée... l'idée démocratique est fausse en ce qu'elle est en désacord avec la nature.... l'idée démocratique est mauvaise en ce qu'elle soumet le meilleur au pire, au nombre la qualité...

Le grand mérite de Maurras fut de réintroduire, dans le débat politique du XX° siècle, l’exigence d’une Monarchie autoritaire (autorité suprême du Roi), anti-parlementaire (contre la politique des groupes de pression comme les lobbys capitalistes), décentralisée (réhabilitation d’une autonomie des provinces, des métiers)…

Charles Maurras a résumé la pensée Catholique et Royale qui a inspiré toute son oeuvre, dans son JOURNAL D'ACTION FRANCAISE du 8 Juillet 1922:

-Il est sans doute clair que M. de Mun et M. de La Tour du Pin, hommes d’oeuvres Catholiques s’étaient mis à l’école du Saint-Siège: les papes Pie IX et Léon XIII, comme plus tard Pie X, fournirent toutes les bases morales de leur doctrine. Mais d’autres éléments proviennent d’une source distincte, à savoir des expériences et des constitutions, des maximes et des coutumes de l’ancienne Monarchie, de ce corps d’idées et de sentiments dont le Comte de Chambord était la figure vivante !

"Maximes et coutumes de l’ancienne Monarchie" : on pense aux établissements de métiers de Saint-Louis. "Expériences et constitutions": on pense à la Restauration de Charles X ou à l’Ordre Moral du Maréchal Patrice de Mac Mahon, tous deux inspirés de la pensée Chrétienne de Saint-Louis. Pensée qui a su inspirer profondément le Comte : il inspirera à son tour les Catholiques Sociaux Albert de Mun et René de La Tour du Pin, ce dernier participant dans sa viellesse à la fondation de l'Action Française aux côtés du jeune Maurras.

Le Royalisme Social de Firmin Bacconnier est directement inspiré de la pensée maurrassienne, elle même inspirée du Catholicisme Social défini par le Comte de Chambord, Albert de Mun et René de La Tour du Pin.
Le pape Léon XIII (1878-1903), ordonnera aux catholiques de France de se rallier à la République, le 20 février 1892, dans son encyclique AU MILIEU DES SOLLICITUDES, pour des raisons électoralistes qu’il pensait favorables à l’institution, pensant de bonne foi “évangéliser” la République. Mais en France, hier comme aujourd’hui, la république n’est pas une forme de gouvernement neutre, compatible sans difficulté avec le Catholicisme, comme la république de Venise ou la république d’Irlande. La république en France correspond à une idéologie non seulement antiroyaliste, mais aussi anticatholique. L’enfer étant pavé de bonnes intentions, cette politique aboutira à la loi de 1905 séparant l’Église et l’État avec les suites que l’on connaît. Car la République n’était pas neutre, elle était laïque – on pourrait dire laïciste –, naturaliste, maçonnique et anti-Catholique : la III° République laïcera la société Française, la IV° la athéisera, la V° est en train de l'islamiser.

Bernanos, comme Drumont, a fort bien vu cette décadence de l’intelligence politique des Catholiques. Dans son livre LA GRANDE PEUR DES BIEN-PENSANTS, il fustige cette démission des Catholiques modesnistes, cet abaissement continu, cette humiliation grandissante des Catholiques de tradition, toujours à genoux devant les institutions et des idées qu’il aurait fallu détruire.
Le Ralliement, c'est l'effrondrement du Royalisme et l'échec d'un projet pastoral...



Conclusion et perspectives.



En parlant du bilan de la democratie, Son Excellence Monseigneur Lefebvre nous dit dans un de ses livres les plus repandus :

-Cinq revolutions sanglantes (1789, 1830,1848, 1870, 1945,) quatre invasions etrangeres (1815, 1870, 1914, 1945,) deux spoliations de l’Eglise, bannissement des ordres religieux, suppression des écoles Catholiques, et laicisation des institutions (1789, 1901), etc...

Ce tableau, quoique partiel, donne un sentiment juste du veritable héritage que la démocratie laisse sur son chemin. Au dela d’une historiographie falsifiée, orientée, etrangère, qui a colonise même les milieux Catholiques ; au delà d’un quotidien facile et rassurant, il trahit et retrace le lien historique et permanent qui unit la democratie au desordre et a l’apostasie. Réalite qu’un penseur, que Monseigneur Lefebvre aimait citer, Charles Maurras, nous résume dans ces quelques mots :

-La démocratie c’est la mort.

Pourtant, les Catholiques modernistes d'aujourd'hui refont la même erreur que leurs ancêtres, refusant par exemple de reconnaître avec le Pape Pie VI et Saint-Thomas d'Aquin que “la Monarchie est la meilleur forme de gouvernement”, enfermant les Cathos-Tradis dans une prison philosophique faite de démocratie...

Chez nous, c’est un Aristocrate, le Comte Maurice d’Andigné, qui a le mieux défini le Royalisme Français:

-Avant d’être Royaliste, je suis Catholique et Français. Je dirai même que JE ne SUIS ROYALISTE que PARCE QUE JE SUIS CATHOLIQUE ETE FRANCAIS !

Charles Maurras a démontré scientifiquement la supériorité de la monarchie sur toute autre forme de gouvernement. En France, il s’est placé au point de vue profane d’une physique du pouvoir. Le Marquis André Le sage de La Franquerie, quand à lui, s’est attaché à définir la royauté à l’aune et selon l’esprit de la tradition.

Où Maurras et les néo-monarchistes cherchent à convaincre, le Marquis de La Franquerie, à l’ombre de Joseph de maistre, entend faire voir et convertir. Son royalisme est mystique.

Le premier réclame à l’expérience historique, le second interroge l’anthropologie religieuse et l’exemplarité du Sacré-Coeur de Jésus, le Christ-Roi.

Là, la raison des faits, ici la permanence en l’archétype royal, partout, depuis toujours et d’en haut.

Le XVIII° siècle et l’offensive nominaliste ont consommé le divorce entre foi et raison. Mais au service d’une même cause -ici la royauté- et selon que le moment soit de foi ou de raison, il revient au royaliste de porter en avant la foi ou la raison et de parler le langage commun d‘une France voulue Fille Aînée de l'Eglise et Educatrice des Peuples.

Marie-Julie Jahenny (1850-1941) est une voyante Catholique Bretonne de Blain, près de Nantes, qui eu des extases et porta les stigmates du Christ. Ses visions révélèrent des catastrophes pour notre France contemporaines mais aussi le retour d'un Roi pour sauver notre Patrie. Dans un contexte géopolitique de crise majeure, de guerres civile et mondiale, le Roi sera pour nous le seul salut dans ce cahos.

Marie-Julie Jahenny a dit que Notre Dame le nomme HENRI DE LA CROIX.

Comme l'a dit l'Abbé Georges de Nantes (1920-2012), il faut redevenir Catholique de tradition (mais avec l'indult du pape : il ne faut pas se séparer, à l'image de la Fraternité Saint-Pierre et des Insitituts du Bon Pasteur et du Christ-Roi Souverain Prêtre), ETRE ROYALISTE PARCE QUE CATHOLIQUE ET FRANCAIS, et placer la famille au centre de la société Catholique et Royale à restaurer, laissant humblement à Dieu le choix du Roi à venir.
L'Abbé de Nantes condamne la Démocratie « fille de la Révolution » qui n'est qu' "une oligarchie dirigée par la franc-maçonnerie pour détruire l'Eglise" et milite pour une POLITIQUE CATHOLIQUE et une Monarchie de droit Divin avec un Roi choisi par Dieu dans le respect des Lois Fondamentale du Royaume de France inspirées selon lui par la Dine Providence :

-Choisir son Prince, c'est déjà être républicain !

Les Lois Fondamentales du Royaume de France sont limpides : le successeur au Trône de France est l’aîné PAR VOIE MALE de religion Catholique, né d'un mariage Légitime ET GRANDIT EN FRANCE pour connaitre les rélaitès de la France et la gouverner Chrétiennement tel un nouveau Constantin. Or, aujourd'hui, après de siècle d'interruption de la continuité Royale, personne n'est plus d'accord sur qui est l'Aîné des Capétiens : NOTRE ROI EST CACHE.

Attendons sans polémiquer que la vérité soit dévoilée. Il y a cinq choses à faire pour les vrais Royalistes dans l'attente du retour de la Royauté :

1. Enseigner aux Français leur Histoire.
2. Dénoncer les réseaux occultes qui rongent la France.
3. Replacer l'Eglise au coeur de la société, le Christ au coeur de notre vie, et le Divin-Christ Roi au coeur de la politique.
4. Rappeler avec le Marquis de la Franquerie le principe Royal : le Roi est la seule autorité Légitime émanant de Dieu.
5. Mettre à flot l'Arche Franco-Catholique cher à Charles Maurras : notre première formation sera Spirituelle, la seconde intellectuelle, le troisième personnelle, ce pour crééer de nombreux cercles Royalistes en France, tout en laissant à Dieu le choix du Roi à venir.

Tout en sachant de devoir rester CHACUN A SON POSTE.

-Pour que vive la France, vive le Roi !



Hervé J. VOLTO, CJA

Hervé J. VOLTO

Date d'inscription : 19/12/2016

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