Forum l'Arche de Marie
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -39%
LEGO Star Wars 75379 R2-D2 (CDAV)
Voir le deal
60.80 €

UN VRAI FRANCAIS : ANTOINE BLANC DE SAINT-BONNET

Aller en bas

UN VRAI FRANCAIS : ANTOINE BLANC DE SAINT-BONNET Empty UN VRAI FRANCAIS : ANTOINE BLANC DE SAINT-BONNET

Message par Hervé J. VOLTO Sam 15 Juin 2019 - 11:40

ANTOINE BLANC DE SAINT BONNET

Antoine-Joseph-Elisée-Adolphe Blanc de Saint-Bonnet (1815-1880), est un philosophe et sociologue Français, appartenant au courant Contrerévolutionnaire, Ultra-Royaliste et Catholique.

One peut comprendre toute l'oeuvre d'Antoine Blanc de Saint-Bonnet si l'on ne comprend pas l'immense Foi qui habitait en lui.

Royaliste Légitimiste, Antoine Blanc de Saint-Bonnet a marqué son époque et influencé des écrivains comme Jules barbey d'Aurevilly, Léon Bloy ou encore Charles Baudelaire. Figure du mouvement ultramontain, il fut considéré dans les milieux Légitimistes comme le continuateur de Jospeh de Maîstre. Il donna aussi sa marque à l'école Catholique Sociale de René de La Tour du Pin (Vers un ordre social chrétien) et Mrg Henri Delassus (Vérités sociales et erreurs démocratiques), jusqu'à Jean Ousset (Pour qu'il règne) et Pierre Virion (Le Christ qui est Roi de France).

Fils d'une famille de l'ancienne bourgeoisie lyonnaise, il vient au monde à Lyon dans une famille Noble dévouée à Louis XVIII. Il est l'élève de l'abbé Noirot, professeur de philosophie au lycée de Lyon, qui orientera sa pensée vers l'ontologisme. Pendant ses études de droit à Paris où il séjournera de 1836 à 1839, il fréquente Edgard Quinet et Pierre-Simon Ballanche dont il subit l'influence, puis s'en sépare par souci de vérité entière en se plaçant sous l'autorité de la philosophie Chrétienne.

Le Légitimisme est à l'époque le mouvement politique Français favorable au rétablissement de la Royauté Très Chrétienne dans la personne de l’aîné des Capétiens, donc le chef de la Maison de Bourbon, prévu par les Lois Fondamentales du Royaume de France prévoyant la succession « de mâle en mâle par ordre de primogéniture » de l'Aîné des Capétiens et d'indisponibilité de la Couronne dont le titulaire doit être né en France, être de confession Catholique et de naissance Légitime.

On y est Royaliste parce que Catholique et Français et la politique menèe de manière Chrétienne porte au Royalisme, pris DANS SON SENS LE PLUS LARGE : non pas seulement ceux qui défendent les Orléans ou Bourbons, mais TOUS LES CATHOLIQUES QUI, par nature, RECHERCHENT LE REGNE POLITIQUE DE N.S. JESUS-CHRIST et sont de cette manière des Royalistes au moins par la fin recherchée, à défaut de l’être par les moyens mis en oeuvre. Le Roi de France étant le Lieutenant du Christ, on est Royaliste parce que le Roi de France est la seule autorité Légitime émanant de Dieu.

Les ferments de renouveau du Légitimisme ne contribuaient pas à sa cohésion. Le considérable succès de la revue L’Écho de la JEUNE FRANCE, animée par le jeune et brillant Alfred de Nettement, provoqua des divergences. Soutenue par des comités locaux, cette revue qui alliait défense de la religion Catholique Romaine, du Royalisme, de la libertés et promotion du romantisme, entretint une ferveur autour du Duc de Bordeaux, en particulier par la diffusion d'objets et de gravures.

Les Royalistes de la JEUNE FRANCE reconnaissaient la validité des abdications de Charles X et de son fils. Mais l'entourage de ces derniers ne considèrera pas favorablement le transfert des hommages au Duc de Bordeaux. Le débat n'était pas seulement juridique mais politique. Les partisans de la reconnaissance d'Henri V (nous parlons du Comte de Cahmbord), Châteaubriand en tête, voulaient saisir l'opportunité de promouvoir une Royauté rénovée alors que les partisans de la nullité des abdications avaient une conception plus traditionnelle de la Monarchie.

C'est à cette époque qu'il se fait connaître avec son ouvrage en trois volumes DE L'UNITE SPIRITUELLE OU DE LA SOCIETE ET DE SON BUT AU-DELA DU TEMPS paru la première fois en 1841, à vingt-six ans. L'auteur affirme alors sa méthode qui réconcilie raison et révélation. Victor Cousin s'enthousiasme pour le jeune philosophe et Narcisse-Achille de Salvandy, ministre de l'Instruction publique, lui décerne la croix de la Légion d'honneur en 1844. Le succès est si grand qu'il faudra rééditer ces trois volumes en 1845.

Dans ces années, qui voient la mort de son père et la longue maladie de sa mère, Blanc de Saint-Bonnet conçoit le projet de son livre LA DOULEUR, son œuvre la plus connue et la seule régulièrement réimprimée. Au milieu de ces cruelles épreuves, il est amené à chercher le secret du problème de la souffrance dont il pense trouver l'explication dans le phénomène de la chute de l'homme. Il se lance de nouveau dans la tentative audacieuse de REUNIR PHILOSOPHIE ET RELIGION.

Désormais, l'idée de faute originelle sera la note dominante de sa pensée. Il y voit l'unique explication satisfaisante, pour la raison, de l'état du monde dans lequel nous vivons : le mal, le travail, la propriété, l'autorité, la société ne s'expliquent que par le fait de la chute. C'est ce même fait qui fournira le titre de son dernier ouvrage publié par sa sœur longtemps après sa mort.

En 1851, il réagit à la révolution de 1848 en publiant LA RESTAURATION FRANCAISE où il aborde les questions économiques et sociales avec une pertinence que lui reconnaîtront ses opposants sur le plan politique. Ce sociologue s'affirme antilibéral tant en économie qu'en politique. Il s'oppose à l'industrialisme, à la démocratie : IL CONDAMNE ENSEMBLE ET LE SOCIALISME ET LE LIBERALISME. Il prône une rénovation sociale basée sur la nature réelle de l'homme.

-L'erreur commence au protestantisme et finit au socialisme ! Les autres erreurs sont les diverses stations de la même pensée (La Restauration française).

La confusion entre Légitimisme et Catholicisme traditionnel est naturelle. Le Roi de France est le protecteur de la foi Catholique autant que du Bien Commun.

Blanc de Saint-Bonnet prend aussi part à la "Querelle des classiques" lancée par l'abbé Jean-Jospeh Gaurne en faisant imprimer un mémoire titré DE L'AFFAIBLISSEMENT DE LA RAISON en 1853. Il se prononce en faveur d'un emploi plus étendu des classiques Chrétiens et défend les études littéraires qu'il croit menacées par l'envahissement des mathématiques ou des sciences physiques. La première partie de l'opuscule se penche sur la question de la raison et de la manière de s'en servir. Ce sera le point de départ philosophique sur lequel l'auteur développera les futures thèses de L'INFAIBILITE et de LA LE GITIMITE.

-Vous qui séparez la raison et la religion, sachez que vous détruisez l'une et l'autre. La religion est la santé de la raison ; la raison est la force de la religion. La religion sans la raison devient de la superstition. La raison sans la religion devient de l'incrédulité (L'Unité spirituelle).

Dans L'INFAIBILITE (1861), Saint-Bonnet expose la conception qu'il se fait de la raison et conclut a une certaine infaillibilité naturelle de celle-ci. À partir d'elle, il établit la nécessité et la convenance de l'infaibilité pontificale, dogme qui ne sera proclamé qu'au concile du Vatican I° (1870-1871).

Ses travaux sur la raison continuent avec la parution de LA RAISON cinq ans plus tard. Tirée à seulement soixante exemplaires, cette rareté bibliophilique qui ne fut jamais mise dans le commerce est pourtant, du point de vue philosophique, l'œuvre principale de Blanc de Saint-Bonnet. Il y reprend, mais avec des développements considérables, tout ce qu'il avait résumé dans L'AFFAIBLISSMENT DE LA RAISON. L'ouvrage est précédé d'une longue thèse sur "l'Infini et l'infinitésimal". Il contient, en seconde partie, une étude critique du cogito ergo sum de René Descartes et se termine par une recherche de la base possible de notre connaissance en dehors du "moi pensant".

Pour autant, Blanc de Saint-Bonnet ne néglige pas la question politique : en 1872, il fait réimprimer LA RESTAURATION FRANCAISE et publie un an plus tard LA LEGITIMITE, un traité annoncé depuis vingt ans.. Les revers subis par la France en 1870 sont pour l'auteur imputables à l'erreur du libéralisme. Le point de vue sociologique domine mais appuyé sur des bases métaphysiques : il expose les "lois d'or de la société", les "bases réelles de nos libertés" et enfin les "moyens de gouverner" propres aux sociétés temporelles et spirituelles qui ont mission de conduire le monde. Il jette les bases de ce qui deviendra LE CATHOLICISME SOCIAL.

Le 4 septembre 1870, le Second Empire s'effondre après la défaite de Sedan. Bismarck exigeant de négocier le futur traité de paix avec un gouvernement issu du suffrage des Français, des élections législatives sont organisées en février 1871. La nouvelle Assemblée compte 240 députés républicains contre 400 Monarchistes, divisés entre Royaliste Légitimistes et Royalistes Orléanistes. Celà ne faisait que 40 ans que Charles X était parti en exil et c'est tout naturellement vers son petit-fils que se tournent les Royalistes, Blance de Saint-Bonnet en tête.

Le Comte de Chambord ne renoncera qu'après la révélation par Maximin Giraud, le Berger de La Salette, de la Survivance de Louis XVII à l'étranger.

Il poursuit son analyse, avec Le Dix-huitième siècle (1878), en réfutant la doctrine anti-sociale de "l'état de nature pure" préconisée par Jean-Jacques Rousseau et devenue selon lui la source de toute l'œuvre révolutionnaire. Il lui oppose le fait universel du péché originel attesté dans toutes les traditions de l'humanité. Il revient sur les relations entre la foi et la raison. La thèse ontologiste s'atténue et se rapproche de la philosophie thomiste alors renaissante.

-L'homme sans Dieu n'aboutit qu'à immoler l'homme (La Légitimité).

Après l'Amandement Wallon, il attaque la République sans répit :

-Fondée sur des chimères et soutenue par l'imposture, elle [la république] conduit les peuples à leur perte et l'humanité à sa fin (La Restauration française).

Après une dernière épreuve familiale (la mort de sa fille Marie Blanc de Saint-Bonnet, épouse du Vicomte de Calonne, survenue alors qu'il se réjouissait de devenir grand-père) il meurt lui-même le 8 juin 1880. En rendant la vie, il laissait le manuscrit DE L'AMOUR, et LA CHUTE publié dix-huit ans plus tard par les soins de sa sœur Zénaïde Blanc de Saint-Bonnet.

Les divergences entre Légitimistes auront une grande importance. Les liens entre Catholicisme de tradition et Légitimisme ne cesseront de se renforcer au XIX° siècle mais il y aura toujours des Légitimistes partisans d'un Catholicisme plus moins gallicans. Cette évolution sera renforcée par les sentiments personnels du Comte de Chambord, par la politique favorable à l'unité italienne de Napoléon III, par les orientations prises sous le pontificat de Pie IX. Cette tendance poussée à l'extrême conduira certains Légitimistes à l'ésotérisme et à l'attente du Grand Monarque, surtout après la mort du Comte de Chambord sans enfant en 1883.

La diversité doctrinale du Légitimisme ne doit pas occulter l'existence dans le Légitimisme profond d'une unité de sensibilité à la fois dynastique et religieuse. Le Légitimisme peut ainsi être soit individualiste, soit organiciste mais il présente des constantes : refus du positivisme froid, intuition de l'ineffable complexité des choses humaines, sens à la fois de l'expérience et de la transcendance. Il affirme l'illusion de la capacité de la raison humaine à tout commander et expliquer, il porte en lui la recherche du Divin.

Le Légitimisme inspire en France les néo-Légitimismes que sont le Parmisme, le Survivantisme et le Providentialisme, et à l'étranger le Carlisme espagnol, le Miguélisme portugais, le Né-Bourbonnisme napolitain et parmesan, le Jacobitisme écossais et irlandais, le Magyarisme des Pays de Visegrad (Hongrie, Slovaquie, République Tchèque, Pologne) et le Hiéroslymitisme de Terre Sainte et des pays de l'ex-Empire Latin de Constantinople.



Hervé J. VOLTO, CJA


________
A paraître : Léon Daudet.

Hervé J. VOLTO

Date d'inscription : 19/12/2016

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum