Un petit voyage en Norvège de Oslo jusqu`au cap Nord – histoire – paysages – traditions – mœurs chrétiennes
Page 1 sur 1
Un petit voyage en Norvège de Oslo jusqu`au cap Nord – histoire – paysages – traditions – mœurs chrétiennes
Un petit voyage en Norvège de Oslo jusqu`au cap Nord en photo avec un regard sur l`histoire, les paysages, les traditions et mœurs chrétiennes de cette nation.
Extraits du livre de Louis Énault – La Norvège - 1857 - avec des images actuelles
La Norvège est un pays chrétien et la majorité de la population est protestante luthérienne (73%) - les catholiques sont environ 145,000 dans ce pays.
Table des matières
Oslo – capitale du pays
Art norvégien classique
Le Mjosen et le Gulbrandsdal. ( Au nord d`Oslo vers Lillehammer)
La ville de Bergen
Les costumes nationaux de la tradition
Les anciennes fermes de Norvège
La Fin de la zone Pastorale – le Dovre Fjeld
La ville de Trondheim
La petite ville de Levanger
Les Fêtes de Noel en Norvège
Direction le cap Nord – ( Alesund - Sunnmore – Bodo – Tromso - Hammerfest – le Cap Nord)
Oslo – la capitale anciennement nommée Christiana ( au sud de la Norvège)
Oslo est posée dans un site des plus heureux. Le fjord, qui s'arrondit par un mouvement calme, tourne lentement autour de la ville, dont l'amphithéâtre s'étage sur ses deux bords ; puis tout à coup il la pénètre comme par une irruption soudaine, et va se terminer en bassins naturels. Au-dessus de la ville, de tous côtés, de grandes pentes vertes, mollement inclinées, avec des escarpements boisés à leurs sommets. Cette ligne onduleuse de forêts inégales flotte à l'horizon comme une ceinture à demi dénouée. La ville se trouve ainsi placée sur la margelle du golfe, entre la mer et les montagnes.
Oslo – anciennement Christiana – la capitale au sud du pays
Chateau de Akershus Festning à Oslo - C'est un château du 14 eme siècle, d'assez belle apparence. Il a subi plusieurs sièges, dont le dernier et le plus mémorable fut celui de 1716, conduit par Charles XII.
Christiania ( Oslo) est une ville toute moderne, bâtie sur les ruines d'une ville ancienne, Opslo, qui datait du 11 eme siècle, et reconnaissait pour fondateur Harald Haardraade (Harald aux cheveux rouges – premier roi de Norvège ). C'était la troisième ville du royaume. Elle ne le cédait qu'à Trondheim, la capitale de la vieille Norvège, et à Bergen, que la Ligue Hanséatique fit si puissante, en la faisant si riche.
Harald Ier (vers 850 - 933), surnommé Harald à la Belle chevelure – chef viking de Norvège qui favorise le peuplement de l`Islande et reconnu comme un fondateur de Oslo
Université d`Oslo
Université d`Oslo - La Norvège du moyen âge avait quelques écoles latines, assez mal dirigées et plus mal entretenues. Ceux qui avaient le désir de savoir et le moyen d'apprendre quittaient leur pays et allaient chercher des maîtres en France ou en Allemagne. Vers la fin du 15 eme siècle, l'Université de Copenhague ( Danemark) devint un point de ralliement presque national, à cause de l'union politique des deux pays. Mais c'est toujours un voyage quand il faut se détacher du sol natal et passer l'eau. D'ailleurs, il est maintenant permis de le dire, la légèreté danoise était mortelle à la gravité un peu rustique du Norvégien Aussi, un poète des montagnes s'écrie-t-il : « Heureux, heureux le père de famille dont le fils, après avoir passé un ou deux mois à Copenhague, rapporte dans son pays une chemise... et un reste de religion chrétienne!»
Malgré le zèle infatigable des patriotes, qui sollicitaient la fondation d'une Université en Norvège, les choses restèrent en cet état jusqu'en 1811. Enfin, le roi de Danemark, Frédéric VI, ne résista plus à l'élan qui emportait tout un pays : il signa, le 2 novembre, l'acte d'émancipation intellectuelle du royaume. Il fit plus, il donna au nouvel établissement une bibliothèque, un capital de trois cent mille francs et plusieurs immeubles, situés en Norvège.
Le Oscarslot - Oscar Hall – le Palais d`été du roi de Norvège- Oslo
Le Oscarslot - Oscar Hall – le Palais d`été du roi de Norvège- Oslo
Le Oscarslot - Oscar Hall – le Palais d`été du roi de Norvège- Oslo
Art norvégien classique
La Norvège avait été pendant quatre cents ans la terre nourricière de l'aristocratie danoise. Toutes les fonctions avantageusement rétribuées étaient l'apanage de familles étrangères au sol. La Suède crut un instant qu'elle allait succéder au Danemark et que la Norvège n'avait fait que changer de maître. On parla d'une réunion plus intime des deux royaumes; on attaquait sourdement la constitution d'Eidsvold. En 1821 on nota tous les symptômes d'une lutte prochaine. Le roi en personne vint à Christiania ; on concentra des troupes suédoises dans les environs de la ville. L'irritation des partis était extrême ; la guerre civile allait de nouveau déchirer la péninsule scandinave ; mais le roi écouta la justice et céda à une inspiration honnête ; il se souvint de son serment, et la liberté de la Norvège fut affermie par l'effort même que l'on avait tenté pour l'ébranler.
LE MJOSEN ET LE GULBRANDSDAL. ( Au nord d`Oslo vers Lillehammer)
Les environs d`Oslo sont fort beaux. Le lac Mjosa s'étend du sud au nord, entre la paroisse de Minde, où aboutit le chemin de fer de d`Oslo et le village de Lillehammer (site des olympiques d`Hiver), où il reçoit le Logen, une des plus grandes rivières de la Norvège. Le lac Mjôsen a des aspects calmes et pleins de grâce. Sa rive occidentale, généralement assez basse, est couverte de fermes et de métairies ; l'autre rive ondule par larges plis de terrain montant et descendant avec les collines, qui déroulent les anneaux d'une chaîne sans fin ; parfois les collines se reculent avec un ressaut brusque ; une vallée s'entr'ouvre, fertile, riante, avec son lac en miniaturé, sa maisonnette en bois, sa prairie où paissent des moutons noirs, et son ruisseau qui court sous les saules aux feuilles pâles. Les îles, semées sans nombre sur le lac, varient à chaque instant ses perspectives par l'attitude de leurs groupes divers.
Le lac Mjosa et Lillehammer au nord d`Oslo
Lac Mjosa au Nord d`Oslo
Lac Mjosa au Nord d`Oslo
Lillehammer - ville des olympiques d`hiver
Lillehammer en hiver
Lillehammer est une ancienne ville autrefois florissante. Ce fut jadis une place importante, le siège d'un évêché. Elle avait une cathédrale ; elle avait un couvent, qui fut fondé par un légat du pape d'origine anglaise, Adrien, cardinal d'Albano , puis enfin pape lui-même, sous le nom d'Adrien IV. Au 17 eme siècle, les Suédois brûlèrent Lillehammer. Cette ville a été le site des jeux olympique d`hiver de 1994.
Église de Lillehammer
Extraits du livre de Louis Énault – La Norvège - 1857 - avec des images actuelles
La Norvège est un pays chrétien et la majorité de la population est protestante luthérienne (73%) - les catholiques sont environ 145,000 dans ce pays.
Table des matières
Oslo – capitale du pays
Art norvégien classique
Le Mjosen et le Gulbrandsdal. ( Au nord d`Oslo vers Lillehammer)
La ville de Bergen
Les costumes nationaux de la tradition
Les anciennes fermes de Norvège
La Fin de la zone Pastorale – le Dovre Fjeld
La ville de Trondheim
La petite ville de Levanger
Les Fêtes de Noel en Norvège
Direction le cap Nord – ( Alesund - Sunnmore – Bodo – Tromso - Hammerfest – le Cap Nord)
Oslo – la capitale anciennement nommée Christiana ( au sud de la Norvège)
Oslo est posée dans un site des plus heureux. Le fjord, qui s'arrondit par un mouvement calme, tourne lentement autour de la ville, dont l'amphithéâtre s'étage sur ses deux bords ; puis tout à coup il la pénètre comme par une irruption soudaine, et va se terminer en bassins naturels. Au-dessus de la ville, de tous côtés, de grandes pentes vertes, mollement inclinées, avec des escarpements boisés à leurs sommets. Cette ligne onduleuse de forêts inégales flotte à l'horizon comme une ceinture à demi dénouée. La ville se trouve ainsi placée sur la margelle du golfe, entre la mer et les montagnes.
Oslo – anciennement Christiana – la capitale au sud du pays
Chateau de Akershus Festning à Oslo - C'est un château du 14 eme siècle, d'assez belle apparence. Il a subi plusieurs sièges, dont le dernier et le plus mémorable fut celui de 1716, conduit par Charles XII.
Christiania ( Oslo) est une ville toute moderne, bâtie sur les ruines d'une ville ancienne, Opslo, qui datait du 11 eme siècle, et reconnaissait pour fondateur Harald Haardraade (Harald aux cheveux rouges – premier roi de Norvège ). C'était la troisième ville du royaume. Elle ne le cédait qu'à Trondheim, la capitale de la vieille Norvège, et à Bergen, que la Ligue Hanséatique fit si puissante, en la faisant si riche.
Harald Ier (vers 850 - 933), surnommé Harald à la Belle chevelure – chef viking de Norvège qui favorise le peuplement de l`Islande et reconnu comme un fondateur de Oslo
Université d`Oslo
Université d`Oslo - La Norvège du moyen âge avait quelques écoles latines, assez mal dirigées et plus mal entretenues. Ceux qui avaient le désir de savoir et le moyen d'apprendre quittaient leur pays et allaient chercher des maîtres en France ou en Allemagne. Vers la fin du 15 eme siècle, l'Université de Copenhague ( Danemark) devint un point de ralliement presque national, à cause de l'union politique des deux pays. Mais c'est toujours un voyage quand il faut se détacher du sol natal et passer l'eau. D'ailleurs, il est maintenant permis de le dire, la légèreté danoise était mortelle à la gravité un peu rustique du Norvégien Aussi, un poète des montagnes s'écrie-t-il : « Heureux, heureux le père de famille dont le fils, après avoir passé un ou deux mois à Copenhague, rapporte dans son pays une chemise... et un reste de religion chrétienne!»
Malgré le zèle infatigable des patriotes, qui sollicitaient la fondation d'une Université en Norvège, les choses restèrent en cet état jusqu'en 1811. Enfin, le roi de Danemark, Frédéric VI, ne résista plus à l'élan qui emportait tout un pays : il signa, le 2 novembre, l'acte d'émancipation intellectuelle du royaume. Il fit plus, il donna au nouvel établissement une bibliothèque, un capital de trois cent mille francs et plusieurs immeubles, situés en Norvège.
Le Oscarslot - Oscar Hall – le Palais d`été du roi de Norvège- Oslo
Le Oscarslot - Oscar Hall – le Palais d`été du roi de Norvège- Oslo
Le Oscarslot - Oscar Hall – le Palais d`été du roi de Norvège- Oslo
Art norvégien classique
La Norvège avait été pendant quatre cents ans la terre nourricière de l'aristocratie danoise. Toutes les fonctions avantageusement rétribuées étaient l'apanage de familles étrangères au sol. La Suède crut un instant qu'elle allait succéder au Danemark et que la Norvège n'avait fait que changer de maître. On parla d'une réunion plus intime des deux royaumes; on attaquait sourdement la constitution d'Eidsvold. En 1821 on nota tous les symptômes d'une lutte prochaine. Le roi en personne vint à Christiania ; on concentra des troupes suédoises dans les environs de la ville. L'irritation des partis était extrême ; la guerre civile allait de nouveau déchirer la péninsule scandinave ; mais le roi écouta la justice et céda à une inspiration honnête ; il se souvint de son serment, et la liberté de la Norvège fut affermie par l'effort même que l'on avait tenté pour l'ébranler.
LE MJOSEN ET LE GULBRANDSDAL. ( Au nord d`Oslo vers Lillehammer)
Les environs d`Oslo sont fort beaux. Le lac Mjosa s'étend du sud au nord, entre la paroisse de Minde, où aboutit le chemin de fer de d`Oslo et le village de Lillehammer (site des olympiques d`Hiver), où il reçoit le Logen, une des plus grandes rivières de la Norvège. Le lac Mjôsen a des aspects calmes et pleins de grâce. Sa rive occidentale, généralement assez basse, est couverte de fermes et de métairies ; l'autre rive ondule par larges plis de terrain montant et descendant avec les collines, qui déroulent les anneaux d'une chaîne sans fin ; parfois les collines se reculent avec un ressaut brusque ; une vallée s'entr'ouvre, fertile, riante, avec son lac en miniaturé, sa maisonnette en bois, sa prairie où paissent des moutons noirs, et son ruisseau qui court sous les saules aux feuilles pâles. Les îles, semées sans nombre sur le lac, varient à chaque instant ses perspectives par l'attitude de leurs groupes divers.
Le lac Mjosa et Lillehammer au nord d`Oslo
Lac Mjosa au Nord d`Oslo
Lac Mjosa au Nord d`Oslo
Lillehammer - ville des olympiques d`hiver
Lillehammer en hiver
Lillehammer est une ancienne ville autrefois florissante. Ce fut jadis une place importante, le siège d'un évêché. Elle avait une cathédrale ; elle avait un couvent, qui fut fondé par un légat du pape d'origine anglaise, Adrien, cardinal d'Albano , puis enfin pape lui-même, sous le nom d'Adrien IV. Au 17 eme siècle, les Suédois brûlèrent Lillehammer. Cette ville a été le site des jeux olympique d`hiver de 1994.
Église de Lillehammer
Dernière édition par MichelT le Lun 22 Aoû 2022 - 13:16, édité 9 fois
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Un petit voyage en Norvège de Oslo jusqu`au cap Nord – histoire – paysages – traditions – mœurs chrétiennes
Le village norvégien ancien de Maihaugen près de Lillehammer (un musée à ciel ouvert)
Le village norvégien ancien de Maihaugen
Le village norvégien ancien de Maihaugen - L`église du village
Le village norvégien ancien de Maihaugen
Le village norvégien ancien de Maihaugen
La vallée du GULBRANDSDAL
Cette montagne de soixante lieues se divise en trois ou quatre grandes masses appartenant toutes au même système. Les pentes inférieures sont parfaitement cultivées ; les forêts commencent à mi-côte. Les sommets sont dépouillés, hérissés de rochers fauves, avec des mouchetures de bruyères roses, comme des lambeaux de pourpre déchirés. Dans sa plus grande largeur, le Gulbrandsdal mesure environ deux lieues. Mais souvent de petites vallées se relient à la vallée mère, dans laquelle on les voit déboucher tout à coup , comme des rivières modestes se jettent dans un grand fleuve. Toutes ces pentes ont leurs cascades, toutes ces vallées ont leur ruisseau ; de quelque côté que l'on porte ses regards, on découvre des perspectives saisissantes. On est au centre d'un panorama féerique. Tantôt le Gulbrandsdal s'élargit, et alors, à côté de la rivière, on aperçoit de beaux enclos de verdure et de petites fermes très-soignées ; tantôt, au contraire, la vallée se rétrécit tellement que c'est à peine s'il y a place pour le torrent, qui s'élance à chaque instant de son lit et suspend aux rochers des franges de blanche écume.
Vallée de Gulbrandsdal
Vallée de Gulbrandsdal
Vallée de Gulbrandsdal
Le village norvégien ancien de Maihaugen
Le village norvégien ancien de Maihaugen - L`église du village
Le village norvégien ancien de Maihaugen
Le village norvégien ancien de Maihaugen
La vallée du GULBRANDSDAL
Cette montagne de soixante lieues se divise en trois ou quatre grandes masses appartenant toutes au même système. Les pentes inférieures sont parfaitement cultivées ; les forêts commencent à mi-côte. Les sommets sont dépouillés, hérissés de rochers fauves, avec des mouchetures de bruyères roses, comme des lambeaux de pourpre déchirés. Dans sa plus grande largeur, le Gulbrandsdal mesure environ deux lieues. Mais souvent de petites vallées se relient à la vallée mère, dans laquelle on les voit déboucher tout à coup , comme des rivières modestes se jettent dans un grand fleuve. Toutes ces pentes ont leurs cascades, toutes ces vallées ont leur ruisseau ; de quelque côté que l'on porte ses regards, on découvre des perspectives saisissantes. On est au centre d'un panorama féerique. Tantôt le Gulbrandsdal s'élargit, et alors, à côté de la rivière, on aperçoit de beaux enclos de verdure et de petites fermes très-soignées ; tantôt, au contraire, la vallée se rétrécit tellement que c'est à peine s'il y a place pour le torrent, qui s'élance à chaque instant de son lit et suspend aux rochers des franges de blanche écume.
Vallée de Gulbrandsdal
Vallée de Gulbrandsdal
Vallée de Gulbrandsdal
Dernière édition par MichelT le Ven 20 Déc 2019 - 13:27, édité 3 fois
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Un petit voyage en Norvège de Oslo jusqu`au cap Nord – histoire – paysages – traditions – mœurs chrétiennes
La ville de Bergen
Si Oslo, est aujourd'hui la capitale officielle de la Norvège ; si Trondheim, antique séjour des konungen et des Jarls, est toujours regardée comme la métropole du Nord, la ville de Bergen, moins aristocratique, a pour elle d'autres souvenirs. Ce fut la capitale de la Norvège commerçante. Au moyen âge, quand les institutions communales se développèrent dans le Nord et que les Hanses de la Baltique accaparèrent le monopole du commerce dans l'Ouest, Bergen acquit une influence que Trondheim n'avait point obtenue jusque-là. Bergen doit son origine au roi Olaf Kyrre. Ce prince fit de Bergen la seconde ville de ses États. C'était vers la fin du 11e siècle.
Bergen
Les Anglais, qui ont toujours compris avec une si rapide intelligence le meilleur parti commercial à tirer d'un fait nouveau, nouèrent les premières relations avec la jeune ville. En 1217, le roi Hakon Hakonson conclut un traité de commerce avec l'Angleterre. Ce fut le premier acte diplomatique de ce genre que l'Angleterre eût encore signé. On sait qu'elle ne s'en est pas tenue là; elle trouva que ce qu'elle avait fait était bon, et elle continua. Le monopole accordé à la ligue hanséatique chassa les Anglais de Bergen en 1435. Le monopole fut brisé à son tour vers le milieu du 17 eme siècle, après avoir enrichi Bergen et surtout les membres de la ligue. Les comptoirs et autres bâtiments qui leur appartenaient furent vendus publiquement en 1763. Bergen fut alors ouvert aux étrangers; son commerce devint à peu près libre, et acquit un développement plus considérable encore.
Avec son port ouvert sur le libre Océan, également à proximité des grandes forêts de la Norvège et des pêcheries de la mer Glaciale, communiquant incessamment avec ses patrons de la Baltique, et, pour tout ce qui regarde les cuirs, les peaux, les fourrures, le bois et le poisson, servant d'intermédiaire à la Hanse dans ses relations avec l'Angleterre, la France, l'Espagne et l'Italie, Bergen de vint la plus florissante et la plus riche des villes de la Norvège.
Bergen
Le marché de Noël de Bergen
La Mariakirken de Bergen dédiée à la Sainte Vierge Marie – rénovée en 2013 cette église date du 12 eme siècle.
Mariakirken – Bergen
Concert de Noël a la MariaKirken de Bergen - (chant Sainte Nuit)
Cathédrale de Bergen construite au 12 eme siècle
Cathédrale de Bergen
Le Fjord Hardanger dans la région de Bergen
Si Oslo, est aujourd'hui la capitale officielle de la Norvège ; si Trondheim, antique séjour des konungen et des Jarls, est toujours regardée comme la métropole du Nord, la ville de Bergen, moins aristocratique, a pour elle d'autres souvenirs. Ce fut la capitale de la Norvège commerçante. Au moyen âge, quand les institutions communales se développèrent dans le Nord et que les Hanses de la Baltique accaparèrent le monopole du commerce dans l'Ouest, Bergen acquit une influence que Trondheim n'avait point obtenue jusque-là. Bergen doit son origine au roi Olaf Kyrre. Ce prince fit de Bergen la seconde ville de ses États. C'était vers la fin du 11e siècle.
Bergen
Les Anglais, qui ont toujours compris avec une si rapide intelligence le meilleur parti commercial à tirer d'un fait nouveau, nouèrent les premières relations avec la jeune ville. En 1217, le roi Hakon Hakonson conclut un traité de commerce avec l'Angleterre. Ce fut le premier acte diplomatique de ce genre que l'Angleterre eût encore signé. On sait qu'elle ne s'en est pas tenue là; elle trouva que ce qu'elle avait fait était bon, et elle continua. Le monopole accordé à la ligue hanséatique chassa les Anglais de Bergen en 1435. Le monopole fut brisé à son tour vers le milieu du 17 eme siècle, après avoir enrichi Bergen et surtout les membres de la ligue. Les comptoirs et autres bâtiments qui leur appartenaient furent vendus publiquement en 1763. Bergen fut alors ouvert aux étrangers; son commerce devint à peu près libre, et acquit un développement plus considérable encore.
Avec son port ouvert sur le libre Océan, également à proximité des grandes forêts de la Norvège et des pêcheries de la mer Glaciale, communiquant incessamment avec ses patrons de la Baltique, et, pour tout ce qui regarde les cuirs, les peaux, les fourrures, le bois et le poisson, servant d'intermédiaire à la Hanse dans ses relations avec l'Angleterre, la France, l'Espagne et l'Italie, Bergen de vint la plus florissante et la plus riche des villes de la Norvège.
Bergen
Le marché de Noël de Bergen
La Mariakirken de Bergen dédiée à la Sainte Vierge Marie – rénovée en 2013 cette église date du 12 eme siècle.
Mariakirken – Bergen
Concert de Noël a la MariaKirken de Bergen - (chant Sainte Nuit)
Cathédrale de Bergen construite au 12 eme siècle
Cathédrale de Bergen
Le Fjord Hardanger dans la région de Bergen
Dernière édition par MichelT le Lun 22 Aoû 2022 - 13:22, édité 8 fois
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Un petit voyage en Norvège de Oslo jusqu`au cap Nord – histoire – paysages – traditions – mœurs chrétiennes
Les costumes nationaux de la tradition
La Norvège sera peut-être le dernier pays de l'Europe où le costume national se conservera.
Les anciennes fermes de Norvège
Le gaard n'est pas une maison ; c'est un groupe de maisons sous une dépendance commune, et appartenant au même chef ; c'est l'unité subdivisée en fractions. Le gaard comprend l'habitation du cultivateur et tous les bâtiments nécessaires à la ferme. Leur nombre varie : tel gaard n'en aura que trois ou quatre ; dans tel autre, on en comptera jusqu'à quinze. La construction est des plus simples. Elle a le sapin pour base, et se passe volontiers d'accessoires. Pour les murailles extérieures, on prend des troncs d'arbres dans la forêt voisine, on les équarrit, on les superpose le plus exactement possible. Une mousse sèche et pressée comble hermétiquement les interstices. A l'angle des murs, les grands troncs s'adaptent les uns dans les autres au moyen d'en tailles profondes. Quand on veut percer une fenêtre, on scie la muraille. La première qualité d'un architecte, c'est d'être menuisier. A l'intérieur, des planches bien unies et solidement jointes remplacent les murs de refend ; toutes les pièces ont un parquet sec et luisant. Parfois un superbe balcon finement ouvragé circule autour de la maison, dont le toit, qui fait saillie, domine et surplombe. C'est une sorte de galerie où l'on promène les enfants en hiver, où l'on vient jouir des belles nuits d'été. Ces balcons, dont la haute balustrade monte jusqu'à la poitrine d'un homme, sont de vrais chefs-d’œuvre de menuiserie; les piliers des encoignures se tordent comme les colonnes de nos baldaquins de la Renaissance ; les barreaux, soigneusement tournés, sont sculptés et fouillés d'arabesques qui prouvent la patience et l'habileté du ciseau.
Le toit a une inclinaison assez douce : tantôt il est en bois, et alors on le recouvre d'une couche de terre , que la mousse et le gazon rendent bientôt impénétrable. Parfois aussi on rencontre des couvertures en tuiles ou en ardoises. La feuille de l'ardoise, mince et délicate, verte ou rougeâtre , a des reflets d'un éclat métallique ; la tuile est petite , souvent octogone , et disposée de manière à former des dessins d'une capricieuse élégance. Les divers bâtiments dont le gaard se compose sont toujours séparés les uns des autres, et complètement isolés. Le principal corps de logis est réservé au propriétaire et à sa famille ; il contient aussi la chambre de l'étranger. C'est presque toujours une vaste salle du rez-de-chaussée, à deux ou trois lits. Le lit norvégien se compose d'une planche au fond d'un édredon ; un second édredon sert de couverture. Cette grande salle est assez bien meublée du reste. Une table au milieu, une armoire sculptée dans un coin , entre les deux fenêtres un beau miroir, biseauté comme une glace de Venise.
Les provinces méridionales de la Norvège offrent à peu près les mêmes productions céréales que le Danemark et le nord de l'Allemagne. On ne trouve plus le froment au-delà du 65e degré. Passé le 62 eme degré il est malingre, vient difficilement, et la récolte est souvent trompeuse ; sur la côte occidentale, le seigle s'avance jusqu'au 69 eme degré plus loin que l'avoine ; l'orge , celle de toutes les céréales qui exige le moins de chaleur, mûrit encore au 70e. Le méteil (bland-horn), les pois et la pomme de terre, qui réussit même dans le Finmark , sont pour le peuple une immense ressource. On cultive aussi le tabac sur la côte du Skager-Rack.
La Norvège sera peut-être le dernier pays de l'Europe où le costume national se conservera.
Les anciennes fermes de Norvège
Le gaard n'est pas une maison ; c'est un groupe de maisons sous une dépendance commune, et appartenant au même chef ; c'est l'unité subdivisée en fractions. Le gaard comprend l'habitation du cultivateur et tous les bâtiments nécessaires à la ferme. Leur nombre varie : tel gaard n'en aura que trois ou quatre ; dans tel autre, on en comptera jusqu'à quinze. La construction est des plus simples. Elle a le sapin pour base, et se passe volontiers d'accessoires. Pour les murailles extérieures, on prend des troncs d'arbres dans la forêt voisine, on les équarrit, on les superpose le plus exactement possible. Une mousse sèche et pressée comble hermétiquement les interstices. A l'angle des murs, les grands troncs s'adaptent les uns dans les autres au moyen d'en tailles profondes. Quand on veut percer une fenêtre, on scie la muraille. La première qualité d'un architecte, c'est d'être menuisier. A l'intérieur, des planches bien unies et solidement jointes remplacent les murs de refend ; toutes les pièces ont un parquet sec et luisant. Parfois un superbe balcon finement ouvragé circule autour de la maison, dont le toit, qui fait saillie, domine et surplombe. C'est une sorte de galerie où l'on promène les enfants en hiver, où l'on vient jouir des belles nuits d'été. Ces balcons, dont la haute balustrade monte jusqu'à la poitrine d'un homme, sont de vrais chefs-d’œuvre de menuiserie; les piliers des encoignures se tordent comme les colonnes de nos baldaquins de la Renaissance ; les barreaux, soigneusement tournés, sont sculptés et fouillés d'arabesques qui prouvent la patience et l'habileté du ciseau.
Le toit a une inclinaison assez douce : tantôt il est en bois, et alors on le recouvre d'une couche de terre , que la mousse et le gazon rendent bientôt impénétrable. Parfois aussi on rencontre des couvertures en tuiles ou en ardoises. La feuille de l'ardoise, mince et délicate, verte ou rougeâtre , a des reflets d'un éclat métallique ; la tuile est petite , souvent octogone , et disposée de manière à former des dessins d'une capricieuse élégance. Les divers bâtiments dont le gaard se compose sont toujours séparés les uns des autres, et complètement isolés. Le principal corps de logis est réservé au propriétaire et à sa famille ; il contient aussi la chambre de l'étranger. C'est presque toujours une vaste salle du rez-de-chaussée, à deux ou trois lits. Le lit norvégien se compose d'une planche au fond d'un édredon ; un second édredon sert de couverture. Cette grande salle est assez bien meublée du reste. Une table au milieu, une armoire sculptée dans un coin , entre les deux fenêtres un beau miroir, biseauté comme une glace de Venise.
Les provinces méridionales de la Norvège offrent à peu près les mêmes productions céréales que le Danemark et le nord de l'Allemagne. On ne trouve plus le froment au-delà du 65e degré. Passé le 62 eme degré il est malingre, vient difficilement, et la récolte est souvent trompeuse ; sur la côte occidentale, le seigle s'avance jusqu'au 69 eme degré plus loin que l'avoine ; l'orge , celle de toutes les céréales qui exige le moins de chaleur, mûrit encore au 70e. Le méteil (bland-horn), les pois et la pomme de terre, qui réussit même dans le Finmark , sont pour le peuple une immense ressource. On cultive aussi le tabac sur la côte du Skager-Rack.
Dernière édition par MichelT le Sam 11 Juil 2020 - 21:31, édité 1 fois
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Un petit voyage en Norvège de Oslo jusqu`au cap Nord – histoire – paysages – traditions – mœurs chrétiennes
La Fin de la zone Pastorale - Dovre-Fjeld
La Norvège peut se diviser en trois zones : la zone pastorale, la zone aride et désolée, la zone sauvage. En atteignant les plateaux du Dovre, je quittais la zone pastorale et riante pour entrer dans la zone désolée : Peu à peu la Norvège pastorale disparaît avec ses prairies fertiles et ses sillons dorés. Bientôt c'est une succession morne de plateaux arides et de grands bois, qu'aucun défrichement n'éclaircit. Ils s'entrouvrent pour laisser passer la route et se referment aussitôt. Mais le Dovre-Fjeld est plus triste encore et plus sauvage.
Parc national de Dovre Fjeld en rouge
Parc national de Dovre Fjeld
Parc national de Dovre Fjeld
Le Dovre-Fjeld se termine à Drivstuen, à peu près comme le Saint-Bernard à Martigny , et le Saint-Gothard à Altdorf. Trois vallées se réunissent à un point commun d'intersection , pour prendre bientôt des directions diverses : le Driva change son cours et tourne du nord à l'ouest, vers le fjord de Romsdal.
Bientôt les vallées se recouvrent de forêts. D'abord ce sont les pins seuls qui composent ces forêts ; puis, comme on descend toujours, à peu près à deux mille deux cents pieds au-dessus de la mer, on retrouve déjà les sapins. Entre les Vallées de Drivdal et d'Oerkdal s'étend une vaste plaine longue, large, presque unie ; mais sous le soixante-deuxième degré de latitude nord, et à deux mille pieds au-dessus du niveau de la mer, une plaine, si vaste qu'elle soit, offre peu de ressources à l'agriculture; quelques pauvres métairies, voilà tout ce que l'on aperçoit pendant un espace de plusieurs lieues. La rareté de la population n'est que trop bien expliquée par la rigueur du climat ; ainsi la paroisse d'Opdal, qui occupe une superficie de quarante milles carrés, ne compte peu d`habitants. Cette partie de la Norvège est un désert. Je m'étais trop longtemps attardé dans les montagnes : il fallut doubler les étapes pour arriver à Trondheim
Paroisse d`Oppdal
La Norvège peut se diviser en trois zones : la zone pastorale, la zone aride et désolée, la zone sauvage. En atteignant les plateaux du Dovre, je quittais la zone pastorale et riante pour entrer dans la zone désolée : Peu à peu la Norvège pastorale disparaît avec ses prairies fertiles et ses sillons dorés. Bientôt c'est une succession morne de plateaux arides et de grands bois, qu'aucun défrichement n'éclaircit. Ils s'entrouvrent pour laisser passer la route et se referment aussitôt. Mais le Dovre-Fjeld est plus triste encore et plus sauvage.
Parc national de Dovre Fjeld en rouge
Parc national de Dovre Fjeld
Parc national de Dovre Fjeld
Le Dovre-Fjeld se termine à Drivstuen, à peu près comme le Saint-Bernard à Martigny , et le Saint-Gothard à Altdorf. Trois vallées se réunissent à un point commun d'intersection , pour prendre bientôt des directions diverses : le Driva change son cours et tourne du nord à l'ouest, vers le fjord de Romsdal.
Bientôt les vallées se recouvrent de forêts. D'abord ce sont les pins seuls qui composent ces forêts ; puis, comme on descend toujours, à peu près à deux mille deux cents pieds au-dessus de la mer, on retrouve déjà les sapins. Entre les Vallées de Drivdal et d'Oerkdal s'étend une vaste plaine longue, large, presque unie ; mais sous le soixante-deuxième degré de latitude nord, et à deux mille pieds au-dessus du niveau de la mer, une plaine, si vaste qu'elle soit, offre peu de ressources à l'agriculture; quelques pauvres métairies, voilà tout ce que l'on aperçoit pendant un espace de plusieurs lieues. La rareté de la population n'est que trop bien expliquée par la rigueur du climat ; ainsi la paroisse d'Opdal, qui occupe une superficie de quarante milles carrés, ne compte peu d`habitants. Cette partie de la Norvège est un désert. Je m'étais trop longtemps attardé dans les montagnes : il fallut doubler les étapes pour arriver à Trondheim
Paroisse d`Oppdal
Dernière édition par MichelT le Lun 22 Aoû 2022 - 13:26, édité 1 fois
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Un petit voyage en Norvège de Oslo jusqu`au cap Nord – histoire – paysages – traditions – mœurs chrétiennes
La ville de Trondheim
Un soir, vers dix heures, après avoir traversé des plaines aux cultures variées et fécondes, j'atteignis les dernières collines de la paroisse d'Oust. Trondheim était devant mes yeux ; de longues rues alignées et se coupant à angles droits la divisaient avec la régularité symétrique d'un damier gigantesque. Les maisons, assez basses, faisaient paraître ces rues plus larges encore. La cathédrale, dernier monument de la puissance du Nord, écrasait la ville de sa masse, tandis que le Nidar, le fleuve royal de la vieille Norvège, l'entourait mollement de ses eaux plissées sous le vent , comme d'une ceinture de moire frissonnante. Puis , de l'autre côté de la ville , le golfe , où mille vaisseaux dorment sur leur ancre ; tout près , la petite île de Munkholm; plus loin, Strandt et Frosten; enfin, aux derniers plans de cet horizon varié , les sommets âpres du Stoerdal.
Trondheim
Trondheim
Trondheim est la plus ancienne des villes du Nord, et se rattache aux plus grandes et aux plus nobles époques de la Norvège. Elle ne portait point alors ce nom officiel et administratif de Trondheim (chef-lieu du district de Trondt). Son nom, plus poétique, rappelait l'idée du beau fleuve qui la presse comme une ceinture, et qui roule autour d'elle des souvenirs avec ses flots : Nidaros, ou bouche du Nidar. Elle est assise entre la Norvège du nord et la Norvège du sud, entre l'Océan, sillonné jadis par ses vikings, et la terre ferme, conquise par ses jarls ; ses origines tiennent aux traditions mêlées de poésie qui charment le berceau des peuples, et, dès les premiers temps, son histoire, d'une certitude incontestée , devient l'histoire même de la Norvège.
L'histoire sérieuse et positive commence avec Harald-Harfager (Harald aux longs cheveux). Il était de la race sacrée des Ynglings, qui descendait d'Odin, et tenait de lui le triple pouvoir civil, militaire et religieux. La grandeur future de Harald lui fut annoncée par des songes et des prodiges. Un géant lui apprit l'art de la guerre, et l'amour fut de moitié dans sa gloire. Il avait demandé la main de Gyda, fille du roi d'Hordaland ; Gyda répondit qu'elle n'épouserait que le souverain de tout un pays. Harald jura de laisser croître sa chevelure jusqu'à ce qu'il eût accompli le vœu de la bien-aimée. Il conquit toute la Norvège, coupa sa chevelure et posséda Gyda. Un skalde, qui combattit avec lui, a chanté sa victoire.
Harald couvrit la mer de ses vaisseaux et gouverna sagement. Un de ses fils, Haakon Haraldsson (dit Haakon le bon) élevé à la cour chrétienne du roi d'Angleterre, rapporta en Norvège les premiers germes du christianisme ; ils se développèrent pendant la longue paix du règne de ce prince, qui mérita d'être appelé Haakon Haraldsson. Harald, son père, avait dit : « Je jure que je ne sacrifierai plus qu'à ce seul Dieu qui a créé le monde et tout ce qu'il renferme, le soleil, les étoiles et les enfants des hommes, à ce Dieu par le secours de qui seulement je puis soumettre ce royaume de Norvège ; Thor fût-il à mes côtés, quelle aide pourrais-je attendre d'une pierre ou d'un morceau de bois ? »
Le roi viking Harald Harfager (Harald aux longs cheveux) et sa future femme Gyda. Il vivait entre l`an 850 et 933 Ap J.C.
Haakon Haraldsson (dit Haakon le bon - de l`an 920 à 961 Ap J.C.) élevé à la cour chrétienne du roi d'Angleterre, il rapporta en Norvège les premiers germes du christianisme mais il rencontra une vive opposition des vikings païens et antichrétiens qui voulaient garder leurs immoralités et coutumes violentes.
Harald fit plus, et sur l`Ore-Thing que l'on voit encore près de l'arsenal de Trondheim, au milieu du peuple assemblé, il déclara que tous ses sujets, sans exception, devaient recevoir le baptême, croire au Christ, faire abstinence le vendredi et observer le repos du dimanche. Le paganisme avait jeté dans les cœurs des racines trop profondes : l'heure n'était pas encore venue de l'en arracher ; la nation s'indignant fit entendre ces grognements sourds par lesquels les peuples du Nord expriment leur désapprobation ; au lieu de se convertir, l'assemblée voulut convertir son roi : elle le força à boire le mjoed dans la corne d'Odin. L'épreuve était périlleuse ; Haquin prit la corne, et, avant de boire, il fit le signe de croix pour bénir le breuvage païen. La houle du peuple se souleva jusqu'à l'autel, pour en arracher le monarque ; mais le pontife, qui voulait tout pacifier : « Ne voyez-vous pas, dit-il, que votre roi vient de tracer la figure du marteau de Thor? » Le peuple crut ou feignit de croire, et le roi fut sauvé. Des invasions, des luttes intestines ne lui permirent plus de s'occuper officiellement de propagande religieuse. Mais les missionnaires, qu'il favorisait secrètement, répandaient peu à peu le germe des idées chrétiennes dans l'âme du peuple. A sa mort, il y eut réaction violente. Son fils Harald, deuxième du nom, fut tué par le jarl Haquin, qui monta sur le trône de Norvège.
Le roi viking Olaf Tryggvason favorable a la foi chrétienne (963 a l`an 1000 Ap J.C.)
Les cérémonies païennes furent rétablies violemment. Mais le paganisme devait trouver un puissant ennemi dans le petit-fils de Haquin le Bon, Olaf Tryggveson, le premier fondateur de Nidaros, le Trondheim d'aujourd'hui. Après la mort de son père, Olaf, né dans l'exil, fut fait prisonnier, et vendu comme esclave par des pirates ; racheté bientôt par un de ses parents, qui vivait en Russie, il fut amené à la cour du prince Vladimir, qui régnait à Novogorod (Russie). Il y passa tout le temps de son enfance et sa première jeunesse. Mais bientôt le sang de Harald se réveilla. A dix-neuf ans, Olaf prit la hache des Vikings et courut la mer ; il écuma les côtes et pilla les îles de la Baltique, de la Manche et de l'Océan. Les traditions ajoutent qu'il franchit Gibraltar, pénétra dans la Méditerranée et visita la Grèce, où il argumenta avec des docteurs subtils. On entoure sa conversion de circonstances extraordinaires.
Le vent le poussa vers les Sorlingues : il y aborda. Un moine qui le reçut lui enseigna le christianisme, lui donna le baptême et lui prédit qu'il serait un jour roi de Norvège. Le pirate se fit apôtre, et alla porter aux Orcades païennes la bonne nouvelle de l'Évangile. C'est là qu'il était quand Haquin l'usurpateur, troublé par le bruit de son nom, envoya un traître pour l'engager à revenir en Norvège, où, disait-il, le peuple l'attendait. Olaf revint; sans le savoir, le messager de Haquin avait dit vrai. La Norvège était soulevée ; le roi chassé venait d'être assassiné dans sa fuite. Olaf se mit à la tête des révoltés, dispersa les derniers partisans de l'usurpateur, et remonta sur le trône paternel. Bientôt il entreprit la conversion en masse et par ordre de ses sujets ; la foi chrétienne fut déclarée loi de l'État. Les contrées du Sud, familiarisées déjà avec les idées nouvelles, inclinaient vers l'Évangile ; elles l'acceptèrent dans une assemblée générale. Mais le Nord résista. Olaf ne se contentait pas de détruire : il savait édifier. Après avoir jeté les fondements de Nidaros, entrepôt et grenier de la côte occidentale de la Norvège, il favorisa le commerce et développa la marine; les Norvégiens sous son règne construisirent de nombreux vaisseaux.
Olaf disparut dans la bataille navale de Svoelderoe. Les uns disent qu'il fut noyé, les autres assurent qu'il s'échappa à la nage, et que plus tard, déguisé en pèlerin, il alla
s'agenouiller à Rome sur le tombeau des apôtres , et à Jérusalem sur le tombeau du Christ, puis enfin qu'il alla méditer et mourir sous le beau ciel de la Syrie, au mont
Liban, dans les couvents de Saint-Antoine, ou au Carmel, dans le couvent d'Elie.
Olaf Tryggveson avait fondé Nidaros. Un autre Olaf fit plus encore pour la nouvelle ville ; il lui donna ce renom d'héroïsme, de poésie et de sainteté, qui est pour les villes la fortune de l'avenir et le gage de leur immortalité dans l'histoire. Olaf Tryggveson avait donné un patron à l'Église de Norvège (saint Martin de Tours); Olaf Diggra lui donna son code de droit ecclésiastique, connu sous le nom Kristinrett, et rédigé par l'évêque anglais Grimkild. Le règne d'Olaf ( Saint Olav) fut troublé par des révoltes qu'il étouffa; mais, abandonné de ses sujets, il ne put résister à l'invasion étrangère. Il prit la fuite devant Kanut le Grand, déjà maître de l'Angleterre et du Danemark ; il passa en Suède, de là en Russie. La Russie n'était-elle pas la colonie d'un Viking ? Olaf, dans l'exil, vit s'accroître encore sa ferveur religieuse. Il voulut entreprendre le pèlerinage de Jérusalem. Mais, pendant la nuit qui précédait son départ, une voix d'en haut, entendue dans un songe, lui cria : «Ce n'est pas vers le Sud qu'il faut aller : c'est vers le Nord ! »
Saint Olaf ou Olav Haraldson ou Olaf II de Norvège dit le Gros ou le Saint
Olaf traversa la Baltique et la Suède, et arriva sur les frontières orientales de la Norvège. Trois mille chrétiens se réunirent à lui ; il fit peindre une croix sur leurs casques et leurs boucliers, et leur donna ce cri de guerre : « En avant ! pour le Christ, la Croix et le Roi ! » Ce furent les premiers croisés de l'Europe. Il livra son dernier combat non loin de Nidaros, à Stikklestad, sur un champ de bataille où tous ces souvenirs nous sont revenus dans l'âme. Il fut vaincu et tué. Les historiens, pendant longtemps, ne parvinrent point à s'entendre sur la date de cette bataille, qui eut pourtant sur les destinées de la Norvège une assez haute importance pour que l'on en précisât exactement l'époque. Les uns la plaçaient au 29 juin 1033.
Saint Olaf qui établit la foi chrétienne en Norvège – roi de Norvège de 1015 à 1028
La Croix de St-Olav balise les routes des pèlerins norvégiens
Route de pèlerinage en Norvège
Le corps d'Olaf fut enterré sur le champ de bataille, par un serviteur fidèle, à l'endroit où s'élève la petite église de Stikklestad. Un an plus tard, on l'exhuma ; la corruption de la mort l'avait respecté ; ses chairs avaient gardé leur fermeté et ses membres leur souplesse ; ses ongles s'étaient allongés; ses cheveux et sa barbe avaient poussé; une
source d'eau vive (elle coule encore aujourd'hui) jaillit du sol qui avait possédé son corps , et , tant qu'il n'y eut pas de médecine en Norvège, les eaux de la source sainte gué
rirent les malades. Cependant on enferma les restes d'Olaf dans un riche cercueil, et on le déposa dans la petite église de Saint-Clément, édifiée par lui, et qui, plus tard, fit
partie de la cathédrale de Trondheim. Le caprice populaire honora bientôt jusqu'au culte celui qu'il avait combattu jusqu'à la mort, et il accepta comme saint le héros dont il n'avait pas voulu comme roi Olaf fut proclamé le patron et le souverain de la Norvège; longtemps après sa mort, les peuples de la race scandinave continuèrent à lui payer tribut , et les grands anniversaires de sa vie devinrent les fêtes nationales de la Norvège.
Stikklestad près de Trondheim - lieu de la bataille fatidique pour Saint Olav
La vie de Saint Olav en piece de Théatre a Stikklestad
Kalenda Maya - St.Olavs kappsigling - Norse Ballads
On éleva des églises et des chapelles en son honneur, non pas seulement en Norvège, mais en Suède, en Angleterre, en Danemark, en Russie, et même à Constantinople (ancienne capitale de l`empire romain d`Orient - Istanboul en Turquie de nos jours), où l'on montre encore des ruines qui portent son nom. Racontée par les moines , l'histoire de saint Olaf devint légende ; et, grâce aux paysans , qui l'accueillirent mieux que l'Évangile, elle fit partie des traditions de la nation. Aujourd'hui, les mères, près du foyer, la racontent aux enfants dans les longues veillées de la nuit d'hiver. Cette gloire posthume est écrite en cent lieux sur le sol de la Norvège ; les rochers ont gardé l'empreinte un peu grande des pieds de saint Olaf; on montre la place où il fit jaillir de la pierre des torrents d'eau vive ; on passe par la route qu'il s'est frayée à travers les montagnes, qui s'écartaient devant ses pas ; ces roches grises qui se dressent dans les champs, ce sont des sorciers qu'il a enchantés, et qui demeureront immobiles jusqu'à la consommation des siècles. La mer et les forêts font aussi leurs récits. C'est là, dans les halliers, qu'un cerf lui apparut, portant entre ses cornes le modèle en or de la basilique qu'il devait bâtir sur le sol païen; et plus loin, sur les eaux du fjord, où les vents endormis laissaient son navire immobile, les anges du ciel descendirent, et, passant leurs ceintures dans ses mâts, le traînèrent où il voulut aller.
Le fils d'Olaf, Magnus le Bon, construisit une chapelle en bois sur la tombe de son père, en 1036. En 1077 cette chapelle en bois fut remplacée par une église en pierre.
Vingt ans plus tard, Harald Haardraade (Harald aux cheveux rouges) bâtit tout auprès une église plus vaste. Tous les pèlerins du Nord vinrent s'agenouiller dans l'église de
Saint-Olaf et déposer des offrandes sur son tombeau. Le camp du Nidar devint une métropole ; en 1030, Nidaros avait un évêque; en 1152, cet évêque devint archevêque,
primat du Nord et légat du Saint-Siège. Au 14e siècle, Nidaros comptait deux hôpitaux, quatre couvents et quatorze églises.
Cathédrale Nidaros de Trondheim - 12 eme siècle
Le Christ de Bertel Thorvaldsen (1770-1844 - Danemark)
La cathédrale de Trondheim a été, elle est un des plus vastes édifices du monde Scandinave. L'archevêque Eystein en jeta les fondements en 1183. On ne voulut point abattre l'ancienne église où reposait saint Olaf, on la comprit dans le plan du nouveau temple. Elle forma une de ses ailes ; la seconde, bâtie plus tard, fut pareille à la première. Elles se composaient de larges arcades en pleincintre, au contour festonné, séparées par des piliers massifs , au chapiteau carré et plat. La nef et le choeur appartiennent au style ogival et peuvent être avoués par l'époque la plus élégante et la plus pure. La nef est très simple ; mais le choeur est d'une richesse d'ornementation que rehaussent encore l'harmonie de l'ensemble et la grâce des détails. La partie occidentale de l'église, où se trouve le grand portail, ne fut achevée que vers le milieu du 13 e siècle. Elle était d'une splendide magnificence. On entrait par trois vastes portes, au-dessus desquelles se développait une série de vingt petites arches en plein-cintre, assez bien conservées, et d'une ornementation abondante, dans le style de l'architecture romane des belles années du 12 eme siècle. La cathédrale de Nidaros eût été remarquée et admirée partout. Ses splendeurs éblouirent des populations rudes, qui ne connaissaient que leurs barques sans pont ou leurs huttes de bois. Ils comptaient, avec une sorte de joie naïve, ses trois cent seize fenêtres, ses trente-deux autels, ses neuf portes et ses trois mille trois cent soixante colonnes, taillées dans les marbres d'Italie ou dans les granits du Groenland.
La ville de Trondheim
La ville de Trondheim
Au milieu du fjord, en face de la ville, on va visiter des ruines sur le Munkholm (le rocher du Moine). Le Munkholm est une petite île composée d'un agglomérat de rochers. En 1028 , Kanut le Grand y fonda un couvent de Bénédictins ; plus tard , on essaya d'en faire une forteresse , et l'on y mit quelques canons.
Munkholmen – le rocher des moines près de Trondheim
La Norvège est le pays du monde où, par l'effet même de la constitution sociale, il y a le moins de misère ; cependant le Maître divin nous l'a dit : « Il y aura toujours des pauvres parmi vous ! » Partout où il y aura une agglomération d'hommes, il y aura aussi des infortunés, des faibles et des indigents. Trondheim n'échappe point à cette loi commune de l'humanité ; mais peu de villes ont dans l'âme plus de compatissance. Celle-ci a pris généreusement l'initiative de ces œuvres pies par lesquelles la bienfaisance veut s'égaler au malheur. Toutes les misères y trouvent un soulagement, toutes les douleurs une consolation. Hôpitaux pour les malades, refuges pour les vieillards, asiles pour les enfants, Bons-Sauveurs pour les fous, Quinze-Vingts pour les aveugles, écoles pour les sourds-muets ; en un mot toutes les institutions de la charité divine, toutes les inventions de la philanthropie humaine, épurée et embrasée par l'esprit chrétien.
Trondheim fut jadis ce que le moyen âge appelait « une ville de sapience. ( sagesse)» Avant la création de l'Université de Christiania ( Oslo), elle réunissait dans ses écoles tous les jeunes gens du nord et du centre de la Norvège, que leurs parents ne voulaient point envoyer en Danemark.
L`Université de Trondheim
Le Palais Royal de Trondheim
Un soir, vers dix heures, après avoir traversé des plaines aux cultures variées et fécondes, j'atteignis les dernières collines de la paroisse d'Oust. Trondheim était devant mes yeux ; de longues rues alignées et se coupant à angles droits la divisaient avec la régularité symétrique d'un damier gigantesque. Les maisons, assez basses, faisaient paraître ces rues plus larges encore. La cathédrale, dernier monument de la puissance du Nord, écrasait la ville de sa masse, tandis que le Nidar, le fleuve royal de la vieille Norvège, l'entourait mollement de ses eaux plissées sous le vent , comme d'une ceinture de moire frissonnante. Puis , de l'autre côté de la ville , le golfe , où mille vaisseaux dorment sur leur ancre ; tout près , la petite île de Munkholm; plus loin, Strandt et Frosten; enfin, aux derniers plans de cet horizon varié , les sommets âpres du Stoerdal.
Trondheim
Trondheim
Trondheim est la plus ancienne des villes du Nord, et se rattache aux plus grandes et aux plus nobles époques de la Norvège. Elle ne portait point alors ce nom officiel et administratif de Trondheim (chef-lieu du district de Trondt). Son nom, plus poétique, rappelait l'idée du beau fleuve qui la presse comme une ceinture, et qui roule autour d'elle des souvenirs avec ses flots : Nidaros, ou bouche du Nidar. Elle est assise entre la Norvège du nord et la Norvège du sud, entre l'Océan, sillonné jadis par ses vikings, et la terre ferme, conquise par ses jarls ; ses origines tiennent aux traditions mêlées de poésie qui charment le berceau des peuples, et, dès les premiers temps, son histoire, d'une certitude incontestée , devient l'histoire même de la Norvège.
L'histoire sérieuse et positive commence avec Harald-Harfager (Harald aux longs cheveux). Il était de la race sacrée des Ynglings, qui descendait d'Odin, et tenait de lui le triple pouvoir civil, militaire et religieux. La grandeur future de Harald lui fut annoncée par des songes et des prodiges. Un géant lui apprit l'art de la guerre, et l'amour fut de moitié dans sa gloire. Il avait demandé la main de Gyda, fille du roi d'Hordaland ; Gyda répondit qu'elle n'épouserait que le souverain de tout un pays. Harald jura de laisser croître sa chevelure jusqu'à ce qu'il eût accompli le vœu de la bien-aimée. Il conquit toute la Norvège, coupa sa chevelure et posséda Gyda. Un skalde, qui combattit avec lui, a chanté sa victoire.
Harald couvrit la mer de ses vaisseaux et gouverna sagement. Un de ses fils, Haakon Haraldsson (dit Haakon le bon) élevé à la cour chrétienne du roi d'Angleterre, rapporta en Norvège les premiers germes du christianisme ; ils se développèrent pendant la longue paix du règne de ce prince, qui mérita d'être appelé Haakon Haraldsson. Harald, son père, avait dit : « Je jure que je ne sacrifierai plus qu'à ce seul Dieu qui a créé le monde et tout ce qu'il renferme, le soleil, les étoiles et les enfants des hommes, à ce Dieu par le secours de qui seulement je puis soumettre ce royaume de Norvège ; Thor fût-il à mes côtés, quelle aide pourrais-je attendre d'une pierre ou d'un morceau de bois ? »
Le roi viking Harald Harfager (Harald aux longs cheveux) et sa future femme Gyda. Il vivait entre l`an 850 et 933 Ap J.C.
Haakon Haraldsson (dit Haakon le bon - de l`an 920 à 961 Ap J.C.) élevé à la cour chrétienne du roi d'Angleterre, il rapporta en Norvège les premiers germes du christianisme mais il rencontra une vive opposition des vikings païens et antichrétiens qui voulaient garder leurs immoralités et coutumes violentes.
Harald fit plus, et sur l`Ore-Thing que l'on voit encore près de l'arsenal de Trondheim, au milieu du peuple assemblé, il déclara que tous ses sujets, sans exception, devaient recevoir le baptême, croire au Christ, faire abstinence le vendredi et observer le repos du dimanche. Le paganisme avait jeté dans les cœurs des racines trop profondes : l'heure n'était pas encore venue de l'en arracher ; la nation s'indignant fit entendre ces grognements sourds par lesquels les peuples du Nord expriment leur désapprobation ; au lieu de se convertir, l'assemblée voulut convertir son roi : elle le força à boire le mjoed dans la corne d'Odin. L'épreuve était périlleuse ; Haquin prit la corne, et, avant de boire, il fit le signe de croix pour bénir le breuvage païen. La houle du peuple se souleva jusqu'à l'autel, pour en arracher le monarque ; mais le pontife, qui voulait tout pacifier : « Ne voyez-vous pas, dit-il, que votre roi vient de tracer la figure du marteau de Thor? » Le peuple crut ou feignit de croire, et le roi fut sauvé. Des invasions, des luttes intestines ne lui permirent plus de s'occuper officiellement de propagande religieuse. Mais les missionnaires, qu'il favorisait secrètement, répandaient peu à peu le germe des idées chrétiennes dans l'âme du peuple. A sa mort, il y eut réaction violente. Son fils Harald, deuxième du nom, fut tué par le jarl Haquin, qui monta sur le trône de Norvège.
Le roi viking Olaf Tryggvason favorable a la foi chrétienne (963 a l`an 1000 Ap J.C.)
Les cérémonies païennes furent rétablies violemment. Mais le paganisme devait trouver un puissant ennemi dans le petit-fils de Haquin le Bon, Olaf Tryggveson, le premier fondateur de Nidaros, le Trondheim d'aujourd'hui. Après la mort de son père, Olaf, né dans l'exil, fut fait prisonnier, et vendu comme esclave par des pirates ; racheté bientôt par un de ses parents, qui vivait en Russie, il fut amené à la cour du prince Vladimir, qui régnait à Novogorod (Russie). Il y passa tout le temps de son enfance et sa première jeunesse. Mais bientôt le sang de Harald se réveilla. A dix-neuf ans, Olaf prit la hache des Vikings et courut la mer ; il écuma les côtes et pilla les îles de la Baltique, de la Manche et de l'Océan. Les traditions ajoutent qu'il franchit Gibraltar, pénétra dans la Méditerranée et visita la Grèce, où il argumenta avec des docteurs subtils. On entoure sa conversion de circonstances extraordinaires.
Le vent le poussa vers les Sorlingues : il y aborda. Un moine qui le reçut lui enseigna le christianisme, lui donna le baptême et lui prédit qu'il serait un jour roi de Norvège. Le pirate se fit apôtre, et alla porter aux Orcades païennes la bonne nouvelle de l'Évangile. C'est là qu'il était quand Haquin l'usurpateur, troublé par le bruit de son nom, envoya un traître pour l'engager à revenir en Norvège, où, disait-il, le peuple l'attendait. Olaf revint; sans le savoir, le messager de Haquin avait dit vrai. La Norvège était soulevée ; le roi chassé venait d'être assassiné dans sa fuite. Olaf se mit à la tête des révoltés, dispersa les derniers partisans de l'usurpateur, et remonta sur le trône paternel. Bientôt il entreprit la conversion en masse et par ordre de ses sujets ; la foi chrétienne fut déclarée loi de l'État. Les contrées du Sud, familiarisées déjà avec les idées nouvelles, inclinaient vers l'Évangile ; elles l'acceptèrent dans une assemblée générale. Mais le Nord résista. Olaf ne se contentait pas de détruire : il savait édifier. Après avoir jeté les fondements de Nidaros, entrepôt et grenier de la côte occidentale de la Norvège, il favorisa le commerce et développa la marine; les Norvégiens sous son règne construisirent de nombreux vaisseaux.
Olaf disparut dans la bataille navale de Svoelderoe. Les uns disent qu'il fut noyé, les autres assurent qu'il s'échappa à la nage, et que plus tard, déguisé en pèlerin, il alla
s'agenouiller à Rome sur le tombeau des apôtres , et à Jérusalem sur le tombeau du Christ, puis enfin qu'il alla méditer et mourir sous le beau ciel de la Syrie, au mont
Liban, dans les couvents de Saint-Antoine, ou au Carmel, dans le couvent d'Elie.
Olaf Tryggveson avait fondé Nidaros. Un autre Olaf fit plus encore pour la nouvelle ville ; il lui donna ce renom d'héroïsme, de poésie et de sainteté, qui est pour les villes la fortune de l'avenir et le gage de leur immortalité dans l'histoire. Olaf Tryggveson avait donné un patron à l'Église de Norvège (saint Martin de Tours); Olaf Diggra lui donna son code de droit ecclésiastique, connu sous le nom Kristinrett, et rédigé par l'évêque anglais Grimkild. Le règne d'Olaf ( Saint Olav) fut troublé par des révoltes qu'il étouffa; mais, abandonné de ses sujets, il ne put résister à l'invasion étrangère. Il prit la fuite devant Kanut le Grand, déjà maître de l'Angleterre et du Danemark ; il passa en Suède, de là en Russie. La Russie n'était-elle pas la colonie d'un Viking ? Olaf, dans l'exil, vit s'accroître encore sa ferveur religieuse. Il voulut entreprendre le pèlerinage de Jérusalem. Mais, pendant la nuit qui précédait son départ, une voix d'en haut, entendue dans un songe, lui cria : «Ce n'est pas vers le Sud qu'il faut aller : c'est vers le Nord ! »
Saint Olaf ou Olav Haraldson ou Olaf II de Norvège dit le Gros ou le Saint
Olaf traversa la Baltique et la Suède, et arriva sur les frontières orientales de la Norvège. Trois mille chrétiens se réunirent à lui ; il fit peindre une croix sur leurs casques et leurs boucliers, et leur donna ce cri de guerre : « En avant ! pour le Christ, la Croix et le Roi ! » Ce furent les premiers croisés de l'Europe. Il livra son dernier combat non loin de Nidaros, à Stikklestad, sur un champ de bataille où tous ces souvenirs nous sont revenus dans l'âme. Il fut vaincu et tué. Les historiens, pendant longtemps, ne parvinrent point à s'entendre sur la date de cette bataille, qui eut pourtant sur les destinées de la Norvège une assez haute importance pour que l'on en précisât exactement l'époque. Les uns la plaçaient au 29 juin 1033.
Saint Olaf qui établit la foi chrétienne en Norvège – roi de Norvège de 1015 à 1028
La Croix de St-Olav balise les routes des pèlerins norvégiens
Route de pèlerinage en Norvège
Le corps d'Olaf fut enterré sur le champ de bataille, par un serviteur fidèle, à l'endroit où s'élève la petite église de Stikklestad. Un an plus tard, on l'exhuma ; la corruption de la mort l'avait respecté ; ses chairs avaient gardé leur fermeté et ses membres leur souplesse ; ses ongles s'étaient allongés; ses cheveux et sa barbe avaient poussé; une
source d'eau vive (elle coule encore aujourd'hui) jaillit du sol qui avait possédé son corps , et , tant qu'il n'y eut pas de médecine en Norvège, les eaux de la source sainte gué
rirent les malades. Cependant on enferma les restes d'Olaf dans un riche cercueil, et on le déposa dans la petite église de Saint-Clément, édifiée par lui, et qui, plus tard, fit
partie de la cathédrale de Trondheim. Le caprice populaire honora bientôt jusqu'au culte celui qu'il avait combattu jusqu'à la mort, et il accepta comme saint le héros dont il n'avait pas voulu comme roi Olaf fut proclamé le patron et le souverain de la Norvège; longtemps après sa mort, les peuples de la race scandinave continuèrent à lui payer tribut , et les grands anniversaires de sa vie devinrent les fêtes nationales de la Norvège.
Stikklestad près de Trondheim - lieu de la bataille fatidique pour Saint Olav
La vie de Saint Olav en piece de Théatre a Stikklestad
Kalenda Maya - St.Olavs kappsigling - Norse Ballads
On éleva des églises et des chapelles en son honneur, non pas seulement en Norvège, mais en Suède, en Angleterre, en Danemark, en Russie, et même à Constantinople (ancienne capitale de l`empire romain d`Orient - Istanboul en Turquie de nos jours), où l'on montre encore des ruines qui portent son nom. Racontée par les moines , l'histoire de saint Olaf devint légende ; et, grâce aux paysans , qui l'accueillirent mieux que l'Évangile, elle fit partie des traditions de la nation. Aujourd'hui, les mères, près du foyer, la racontent aux enfants dans les longues veillées de la nuit d'hiver. Cette gloire posthume est écrite en cent lieux sur le sol de la Norvège ; les rochers ont gardé l'empreinte un peu grande des pieds de saint Olaf; on montre la place où il fit jaillir de la pierre des torrents d'eau vive ; on passe par la route qu'il s'est frayée à travers les montagnes, qui s'écartaient devant ses pas ; ces roches grises qui se dressent dans les champs, ce sont des sorciers qu'il a enchantés, et qui demeureront immobiles jusqu'à la consommation des siècles. La mer et les forêts font aussi leurs récits. C'est là, dans les halliers, qu'un cerf lui apparut, portant entre ses cornes le modèle en or de la basilique qu'il devait bâtir sur le sol païen; et plus loin, sur les eaux du fjord, où les vents endormis laissaient son navire immobile, les anges du ciel descendirent, et, passant leurs ceintures dans ses mâts, le traînèrent où il voulut aller.
Le fils d'Olaf, Magnus le Bon, construisit une chapelle en bois sur la tombe de son père, en 1036. En 1077 cette chapelle en bois fut remplacée par une église en pierre.
Vingt ans plus tard, Harald Haardraade (Harald aux cheveux rouges) bâtit tout auprès une église plus vaste. Tous les pèlerins du Nord vinrent s'agenouiller dans l'église de
Saint-Olaf et déposer des offrandes sur son tombeau. Le camp du Nidar devint une métropole ; en 1030, Nidaros avait un évêque; en 1152, cet évêque devint archevêque,
primat du Nord et légat du Saint-Siège. Au 14e siècle, Nidaros comptait deux hôpitaux, quatre couvents et quatorze églises.
Cathédrale Nidaros de Trondheim - 12 eme siècle
Le Christ de Bertel Thorvaldsen (1770-1844 - Danemark)
La cathédrale de Trondheim a été, elle est un des plus vastes édifices du monde Scandinave. L'archevêque Eystein en jeta les fondements en 1183. On ne voulut point abattre l'ancienne église où reposait saint Olaf, on la comprit dans le plan du nouveau temple. Elle forma une de ses ailes ; la seconde, bâtie plus tard, fut pareille à la première. Elles se composaient de larges arcades en pleincintre, au contour festonné, séparées par des piliers massifs , au chapiteau carré et plat. La nef et le choeur appartiennent au style ogival et peuvent être avoués par l'époque la plus élégante et la plus pure. La nef est très simple ; mais le choeur est d'une richesse d'ornementation que rehaussent encore l'harmonie de l'ensemble et la grâce des détails. La partie occidentale de l'église, où se trouve le grand portail, ne fut achevée que vers le milieu du 13 e siècle. Elle était d'une splendide magnificence. On entrait par trois vastes portes, au-dessus desquelles se développait une série de vingt petites arches en plein-cintre, assez bien conservées, et d'une ornementation abondante, dans le style de l'architecture romane des belles années du 12 eme siècle. La cathédrale de Nidaros eût été remarquée et admirée partout. Ses splendeurs éblouirent des populations rudes, qui ne connaissaient que leurs barques sans pont ou leurs huttes de bois. Ils comptaient, avec une sorte de joie naïve, ses trois cent seize fenêtres, ses trente-deux autels, ses neuf portes et ses trois mille trois cent soixante colonnes, taillées dans les marbres d'Italie ou dans les granits du Groenland.
La ville de Trondheim
La ville de Trondheim
Au milieu du fjord, en face de la ville, on va visiter des ruines sur le Munkholm (le rocher du Moine). Le Munkholm est une petite île composée d'un agglomérat de rochers. En 1028 , Kanut le Grand y fonda un couvent de Bénédictins ; plus tard , on essaya d'en faire une forteresse , et l'on y mit quelques canons.
Munkholmen – le rocher des moines près de Trondheim
La Norvège est le pays du monde où, par l'effet même de la constitution sociale, il y a le moins de misère ; cependant le Maître divin nous l'a dit : « Il y aura toujours des pauvres parmi vous ! » Partout où il y aura une agglomération d'hommes, il y aura aussi des infortunés, des faibles et des indigents. Trondheim n'échappe point à cette loi commune de l'humanité ; mais peu de villes ont dans l'âme plus de compatissance. Celle-ci a pris généreusement l'initiative de ces œuvres pies par lesquelles la bienfaisance veut s'égaler au malheur. Toutes les misères y trouvent un soulagement, toutes les douleurs une consolation. Hôpitaux pour les malades, refuges pour les vieillards, asiles pour les enfants, Bons-Sauveurs pour les fous, Quinze-Vingts pour les aveugles, écoles pour les sourds-muets ; en un mot toutes les institutions de la charité divine, toutes les inventions de la philanthropie humaine, épurée et embrasée par l'esprit chrétien.
Trondheim fut jadis ce que le moyen âge appelait « une ville de sapience. ( sagesse)» Avant la création de l'Université de Christiania ( Oslo), elle réunissait dans ses écoles tous les jeunes gens du nord et du centre de la Norvège, que leurs parents ne voulaient point envoyer en Danemark.
L`Université de Trondheim
Le Palais Royal de Trondheim
Dernière édition par MichelT le Lun 22 Aoû 2022 - 13:32, édité 7 fois
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Un petit voyage en Norvège de Oslo jusqu`au cap Nord – histoire – paysages – traditions – mœurs chrétiennes
La petite ville de Levanger
Les grands marécages du Nord commencent à la vallée du Snaasen. On peut considérer cette vallée comme l'extrême limite de la culture régulière en Europe; elle est sous le 65 eme degré de latitude : il faut tenir compte de tout. Ses productions ordinaires sont le riz, l'avoine, le lin et le houblon. A l'entrée de la vallée, un cerisier de haut vent fait briller ses fruits rouges dans le feuillage sombre : c'est le dernier cerisier d'Europe. L'arbre de Lucullus a fait assez de chemin depuis la Perse. J'arrivai le matin du troisième jour sur les bords du Snaasen-Vand, (Le lac Snåsavatnet en haut sur la carte), beau lac de deux lieues de long que le fleuve traverse. Je ne m'y arrêtai point ; je voulais gagner avant la nuit les soeters situés dans la montagne, sur la lisière d'une grande forêt de pins , qui sépare la Norvège de la Suède.
Levanger sur le Fjord de Trondheim – la frontière de la Suède a l`est à Storlien.
Levanger
Ferme près de Levanger
La foire d`hiver a Levanger
Le lac Snåsavatnet, ou Snaasen Vand
Les grands marécages du Nord commencent à la vallée du Snaasen. On peut considérer cette vallée comme l'extrême limite de la culture régulière en Europe; elle est sous le 65 eme degré de latitude : il faut tenir compte de tout. Ses productions ordinaires sont le riz, l'avoine, le lin et le houblon. A l'entrée de la vallée, un cerisier de haut vent fait briller ses fruits rouges dans le feuillage sombre : c'est le dernier cerisier d'Europe. L'arbre de Lucullus a fait assez de chemin depuis la Perse. J'arrivai le matin du troisième jour sur les bords du Snaasen-Vand, (Le lac Snåsavatnet en haut sur la carte), beau lac de deux lieues de long que le fleuve traverse. Je ne m'y arrêtai point ; je voulais gagner avant la nuit les soeters situés dans la montagne, sur la lisière d'une grande forêt de pins , qui sépare la Norvège de la Suède.
Levanger sur le Fjord de Trondheim – la frontière de la Suède a l`est à Storlien.
Levanger
Ferme près de Levanger
La foire d`hiver a Levanger
Le lac Snåsavatnet, ou Snaasen Vand
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Un petit voyage en Norvège de Oslo jusqu`au cap Nord – histoire – paysages – traditions – mœurs chrétiennes
Les Fêtes de Noël en Norvège
L'hiver joyeux est inauguré par les fêtes à qui commencent la nuit de Noël et qui se prolongent jusqu'au dimanche des Rois. (Épiphanie)
C'est une quinzaine de jours qui se passent en parties de plaisirs, en dîners et en visites. On se prépare longtemps à l'avance à ces fêtes de Noel. Les provisions abondent dans le garde-manger, le gibier s'entasse sur toutes les planches de l'office, le boudin noir étant un plat de résistance dans toutes les fêtes de Noel, où l'on voit aussi figurer le veau, le gibier, la venaison, et, comme boisson, l'hydromel, l'eau-de-vie et la bière. Le Norvégien, et c'est là un des traits les plus aimables de son caractère, aime que tout soit heureux autour de lui.
Quand tout le monde est réuni, on apporte le repas du milieu. C'est un plateau chargé de sandwiches, d'anchois, ou de viandes fumées, et de petits morceaux de fromage. Le punch circule incessamment; il est assez fort; hommes et femmes y font également honneur. Une succession de sauces accompagne chaque plat. Ces diverses sauces se composent pour la plupart de fruits conservés, cuits dans le jus de la viande, et parfois dans du lait ; tels sont les moltebeer (espèce de mûres sauvages), les tyttebeer et les ackerbeer (variétés de la ronce commune), et les baies acidulées et mucilagineuses du myrtille, qu'il ne faut pas mépriser, malgré leur couleur sombre.
Tyttebaer – pour noël (airelles ou vigne d`Ida)
Repas de Noël
Lillehammer – au temps des fêtes de Noël
Messe pour la Sainte-Lucie – pendant l`Avent – 13 décembre - une fête importante dans toute la Scandinavie
Costume traditionnel pour la Sainte Lucie
St-Lucie de Syracuse (Italie) – vierge et martyre en l`an 304 Ap J.C. dans les persécutions de l`empereur romain païen Dioclétien. Son nom est un dérivé du latin lux (lumière). Jacques de Voragine situe sa fête le 13 décembre, dans La Légende dorée, juste avant celle de saint Thomas, soit à peu de chose près lors du solstice d'hiver. D'où le dicton disant qu'« à la Sainte-Luce, les jours croissent du saut d'une puce ». D'où aussi les nombreuses fêtes de la lumière auxquelles elle est associée en Europe du Nord, notamment en Scandinavie et particulièrement en Suède.
Chant - Santa Lucia - Suède
En Suède, la Sainte-Lucie est l'occasion de se réunir dans les lieux publics, les écoles, les entreprises, les hôpitaux... Les plus jeunes respectent souvent la coutume à la lettre. À la maison, les mères et les filles apportent à leur mari ou à leur père, de petits pains au safran et du café chaud, en chantant un air traditionnel. Dans les rues, les jeunes filles et garçons défilent, habillées ainsi. Les «Lucie» distribuent ainsi café et petits pains au safran ou au gingembre, parfois aussi un vin épicé appelé Glögg, tandis que l'assemblée entonne des refrains traditionnels. Elles visitent aussi les hôpitaux ou les maisons de retraite.
L'hiver joyeux est inauguré par les fêtes à qui commencent la nuit de Noël et qui se prolongent jusqu'au dimanche des Rois. (Épiphanie)
C'est une quinzaine de jours qui se passent en parties de plaisirs, en dîners et en visites. On se prépare longtemps à l'avance à ces fêtes de Noel. Les provisions abondent dans le garde-manger, le gibier s'entasse sur toutes les planches de l'office, le boudin noir étant un plat de résistance dans toutes les fêtes de Noel, où l'on voit aussi figurer le veau, le gibier, la venaison, et, comme boisson, l'hydromel, l'eau-de-vie et la bière. Le Norvégien, et c'est là un des traits les plus aimables de son caractère, aime que tout soit heureux autour de lui.
Quand tout le monde est réuni, on apporte le repas du milieu. C'est un plateau chargé de sandwiches, d'anchois, ou de viandes fumées, et de petits morceaux de fromage. Le punch circule incessamment; il est assez fort; hommes et femmes y font également honneur. Une succession de sauces accompagne chaque plat. Ces diverses sauces se composent pour la plupart de fruits conservés, cuits dans le jus de la viande, et parfois dans du lait ; tels sont les moltebeer (espèce de mûres sauvages), les tyttebeer et les ackerbeer (variétés de la ronce commune), et les baies acidulées et mucilagineuses du myrtille, qu'il ne faut pas mépriser, malgré leur couleur sombre.
Tyttebaer – pour noël (airelles ou vigne d`Ida)
Repas de Noël
Lillehammer – au temps des fêtes de Noël
Messe pour la Sainte-Lucie – pendant l`Avent – 13 décembre - une fête importante dans toute la Scandinavie
Costume traditionnel pour la Sainte Lucie
St-Lucie de Syracuse (Italie) – vierge et martyre en l`an 304 Ap J.C. dans les persécutions de l`empereur romain païen Dioclétien. Son nom est un dérivé du latin lux (lumière). Jacques de Voragine situe sa fête le 13 décembre, dans La Légende dorée, juste avant celle de saint Thomas, soit à peu de chose près lors du solstice d'hiver. D'où le dicton disant qu'« à la Sainte-Luce, les jours croissent du saut d'une puce ». D'où aussi les nombreuses fêtes de la lumière auxquelles elle est associée en Europe du Nord, notamment en Scandinavie et particulièrement en Suède.
Chant - Santa Lucia - Suède
En Suède, la Sainte-Lucie est l'occasion de se réunir dans les lieux publics, les écoles, les entreprises, les hôpitaux... Les plus jeunes respectent souvent la coutume à la lettre. À la maison, les mères et les filles apportent à leur mari ou à leur père, de petits pains au safran et du café chaud, en chantant un air traditionnel. Dans les rues, les jeunes filles et garçons défilent, habillées ainsi. Les «Lucie» distribuent ainsi café et petits pains au safran ou au gingembre, parfois aussi un vin épicé appelé Glögg, tandis que l'assemblée entonne des refrains traditionnels. Elles visitent aussi les hôpitaux ou les maisons de retraite.
Dernière édition par MichelT le Mer 25 Oct 2023 - 16:36, édité 11 fois
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Un petit voyage en Norvège de Oslo jusqu`au cap Nord – histoire – paysages – traditions – mœurs chrétiennes
Direction le cap Nord
Alesund et Sunnmore
Alesund au sud de Trondheim
Alesund est le lieu ou vivait le viking Rollon (Horlf le marcheur). Bannit de sa nation il s`installa par la force en Normandie (France) vers l`an 911 avec ses hommes et devint un baron après avoir fait un serment de loyauté au roi de France et accepté une conversion à la foi chrétienne.
Le Norland
A mesure que l'on avance vers le Nord, plus sauvages sont les îles et plus escarpés les rocs. La végétation va toujours en décroissant ; les pins disparaissent ou se rabougrissent misérablement; au grand bouleau des vallées succède le bouleau nain, qui rampe près du sol ; les mousses, nourries d'humidité, rongent lentement le flanc des collines, parées encore des clochettes rougeâtres de la diapensia, et des touffes de l`azalea procumbens , qui s'épanouit entre les lichens. Aussi, après cette longue ligne de côtes arides et de récifs, est-ce un vrai bonheur d'apercevoir, au bord de la mer, une colline couverte de verdure et couronnée d'un bois de sapins.
La ville de Bodo
Les Lofoten
Les iles Lofoten
La ville de Tromso au nord de la Norvège
Tromsô, situé sous le 69° 40, est la ville la plus septentrionale de l'Europe. C'est la même latitude que les colonies les plus lointaines du Groenland, que l'entrée de la baie de Baffin et que les glaces éternelles. La ville est bâtie sur une petite île, dont elle a pris le nom, au milieu du Sund de Troms, qui sépare le continent de la grande île de Kvalo. L'île de Troms peut avoir quatre ou cinq milles de long, sur trois de large.
Tromso
Tromso
Église Sainte Marie de Troms – Tromsø Domkirke
L'église de Tromsô, connue sous le nom de Sanctae Maria de Trums Ecclesia , devint plus tard une des quatorze chapelles royales, et fut plus d'une fois citée dans l'histoire ecclésiastique de Norvège. L'église ne fut pas seulement un moyen de civilisation pour les petites îles, elle devint aussi pour elles une source de richesses et de prospérité.
Église Sainte Marie de Troms
Hammerfest – au nord de la Norvège
Le Cap Nord - la pointe extrême de la Norvège dans le cercle arctique
Le cap Nord est une montagne d`environ mille pieds de hauteur, coupée à pic du côté de la mer. La pointe nord de la Norvège dans le cercle arctique.
Fin.
Alesund et Sunnmore
Alesund au sud de Trondheim
Alesund est le lieu ou vivait le viking Rollon (Horlf le marcheur). Bannit de sa nation il s`installa par la force en Normandie (France) vers l`an 911 avec ses hommes et devint un baron après avoir fait un serment de loyauté au roi de France et accepté une conversion à la foi chrétienne.
Le Norland
A mesure que l'on avance vers le Nord, plus sauvages sont les îles et plus escarpés les rocs. La végétation va toujours en décroissant ; les pins disparaissent ou se rabougrissent misérablement; au grand bouleau des vallées succède le bouleau nain, qui rampe près du sol ; les mousses, nourries d'humidité, rongent lentement le flanc des collines, parées encore des clochettes rougeâtres de la diapensia, et des touffes de l`azalea procumbens , qui s'épanouit entre les lichens. Aussi, après cette longue ligne de côtes arides et de récifs, est-ce un vrai bonheur d'apercevoir, au bord de la mer, une colline couverte de verdure et couronnée d'un bois de sapins.
La ville de Bodo
Les Lofoten
Les iles Lofoten
La ville de Tromso au nord de la Norvège
Tromsô, situé sous le 69° 40, est la ville la plus septentrionale de l'Europe. C'est la même latitude que les colonies les plus lointaines du Groenland, que l'entrée de la baie de Baffin et que les glaces éternelles. La ville est bâtie sur une petite île, dont elle a pris le nom, au milieu du Sund de Troms, qui sépare le continent de la grande île de Kvalo. L'île de Troms peut avoir quatre ou cinq milles de long, sur trois de large.
Tromso
Tromso
Église Sainte Marie de Troms – Tromsø Domkirke
L'église de Tromsô, connue sous le nom de Sanctae Maria de Trums Ecclesia , devint plus tard une des quatorze chapelles royales, et fut plus d'une fois citée dans l'histoire ecclésiastique de Norvège. L'église ne fut pas seulement un moyen de civilisation pour les petites îles, elle devint aussi pour elles une source de richesses et de prospérité.
Église Sainte Marie de Troms
Hammerfest – au nord de la Norvège
Le Cap Nord - la pointe extrême de la Norvège dans le cercle arctique
Le cap Nord est une montagne d`environ mille pieds de hauteur, coupée à pic du côté de la mer. La pointe nord de la Norvège dans le cercle arctique.
Fin.
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Sujets similaires
» Un Voyage en Angleterre – paysages et traditions.
» L`islam a Oslo - Norvege
» Ordo Ab Chao a Oslo Norvege
» L`ESPAGNE – MOEURS ET PAYSAGES - avec les traditions catholiques de ce pays
» Excursions en Irlande catholique - Histoire - Foi Chrétienne - Moeurs et Traditions
» L`islam a Oslo - Norvege
» Ordo Ab Chao a Oslo Norvege
» L`ESPAGNE – MOEURS ET PAYSAGES - avec les traditions catholiques de ce pays
» Excursions en Irlande catholique - Histoire - Foi Chrétienne - Moeurs et Traditions
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum