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Mission providentielle des peuples. - La Lyre d`or – Ottawa – Canada – 19 eme siècle – journal catholique

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Mission providentielle des peuples. - La Lyre d`or – Ottawa – Canada – 19 eme siècle – journal catholique Empty Mission providentielle des peuples. - La Lyre d`or – Ottawa – Canada – 19 eme siècle – journal catholique

Message par MichelT Jeu 16 Jan 2020 - 19:24

Mission providentielle des peuples.

Source : La Lyre d`or – Ottawa – Canada – 19 eme siècle – journal catholique

IV.
Nous voici arrivé à l'empire romain, le dernier et le plus redoutable des quatre grands empires annoncés par le prophète Daniel. Quelle sera sa mission ? Il avait été arrêté dans les décrets divins et prédit par les prophètes que le règne du Christ s'établirait avec rapidité par toute la terre, et que lui-même naîtrait à Bethléem lorsque la souveraineté serait sortie de la tribu de Juda. Les Romains sont chargés d'accomplir ce double décret de Dieu.

Or, percer de toutes parts de larges voies, effacer toutes les nationalités, renverser tous les murs de séparation qui divisaient les différents peuples, niveler le sol, former de toutes les nations une grande unité matérielle, en les réunissant sous un sceptre unique, établir enfin une paix universelle qui permet de parcourir sans obstacle la terre et les mers, l'Orient et l'Occident, tels étaient, dit Gaume, dans son Catéchisme de Persévérance, aux yeux mêmes de la raison, les moyens les plus propres à l'accomplissement de ce dessein si gigantesque. Tel est aussi le caractère distinctif de l'empire romain et le premier objet de sa mission.

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L`empire romain

Écoutons  l`'histoire romaine en mains, les énergiques paroles du prophète Daniel : Le quatrième empire semblable au fer qui brise et qui rompt tous les métaux, domptera aussi et renversera tous les autres. Plus loin, il le représente comme une bête redoutable à qui rien ne résiste : Elle était armée, de dents de fer et une d` horrible grandeur ; elle dévorait tout, et mettait tout en pièces ; elle foulait aux pieds ce qu'elle ne déchirait pas. Le même Prophète nous montre ensuite l'Empire Romain comme le préparateur du règne éternel de Jésus-Christ : II sera, nous dit-il, remplacé par un autre empire qui, formé sans aucun secours humain, s'étendra sur tous les royaumes, et ce nouvel empire sera éternel.

Ouvrez l'histoire romaine, admirez cet immense réseau de superbes voies dont la solidité fait encore l'étonnement de la science moderne, et qui conduisaient de la grande Rome aux extrémités du monde connu ; suivez de l'œil les aigles romains conduisant les Consuls et les Dictateurs de victoire en victoire jusque dans les Gaules et les Espagnes ; constatez qu'après huit siècles de combats, les légions romaines, partout victorieuses, ploient leurs drapeaux et donnent la paix à l'univers.

Alors le prince de la paix, Jésus-Christ, le 25 décembre naissait dans l'étable de Bethléem. Il était réservé à l'empereur romain Auguste de mettre la dernière main à la vérification des prophéties. Joseph et Marie demeurent à Nazareth et cependant le prophète l'a dit, le Messie naîtra à Bethléem, et voilà que le caprice, la vanité d'un prince viendront mettre à exécution cet oracle. Auguste rend un édit qui oblige tous les chefs de familles, dans toute l'étendue de l'empire, à se faire enregistrer dans le lieu originaire de leur maison, ce qui obligea Joseph et Marie à se rendre à Bethléem, où Jésus naquit.

Dans tout ceci, Auguste n'a été, comme Nabuchodonosor, comme Cyrus, comme Alexandre, que le ministre subalterne et l'humble serviteur du Tout-Puissant. Voilà comment Dieu fait concourir les événements, les passions et les vertus des rois et des empires à la gloire du Messie et à l'établissement de son règne éternel. Nous comprenons que cette partie qui traite des hommes et des choses antérieurs à la naissance du Verbe, a pu paraître ennuyeuse à plusieurs de nos lecteurs, mais il fallait comprendre l'histoire complète de l'humanité, et bien commencer par le commencement.

Maintenant nous avons à étudier les nations modernes : la France, l'Irlande, la Russie, etc., et leur mission dans le passé comme dans l'avenir.

Mission Providentielle des Peuples.

Nous voici arrivés à la mission des nations modernes dans le monde, au rôle que la divine Providence assigne à chacune d'elle, arrêtons-nous, un instant, et établissons quelques principes.

I. Personne n'ignore, pas même le soi-disant incrédule, que Dieu, créateur et maître souverain, a fait non-seulement le monde matériel, la terre, les astres et les plantes, mais encore les peuples et leur a partagé la terre selon son bon plaisir.

2. Que le Verbe divin, le Fils éternel de Dieu, Jésus-Christ, est venu non seulement racheter l'humanité, la relever, l'ennoblir, mais encore établir l'Église qui devra continuer à travers les siècles l'œuvre du calvaire.

3. Le monde matériel comme le monde moral, dans le plan divin, n'ont qu'un but unique : la gloire de Dieu et le salut éternel de l'homme. Tout dans le monde visible et invisible doit concourir, converger vers ce but, seule cause de leur création et de leur existence.

4. L'Église du Christ, placée au centre de l'humanité, a pour mission d'instruire, à éclairer, de guider les peuples et les rois, les grands et les petits, les savants comme les ignorants, de leur communiquer la chaleur, la vie spirituelle, comme le soleil, placé au centre des sphères célestes, leur communique la lumière, la chaleur et le mouvement.

5. La base sur laquelle le Christ a voulu asseoir son Église, c'est le roc que rien ne saurait entamer : Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église. La mission de cette Église, mission sacrée et universelle, c'est d'enseigner toutes les nations, de les corriger, de les conduire à travers les écueils et les tempêtes au port heureux de la patrie : Allez enseignez toutes les nations... leur apprenant tout ce que je vous ai ordonné. Ce sont les ordres du maître : et voici que je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles. Il suit de là, que l'Église n'est, pour ainsi dire, que Jésus-Christ parlant et enseignant continuellement sous une forme humaine, c'est dit Moelher, comme l'incarnation permanente du Fils de Dieu.

6. Le rôle, la vocation des royaumes et des empires est d'aider, de seconder l'Église dans sa mission divine, et Dieu ne les a créés que pour cette fin, les autres fins n'étant que secondaires. De même, lorsque Dieu donne à un homme la richesse ou une belle intelligence, le bienfait de l'éducation, lorsque le prenant par la main il le fait monter jusqu'aux degrés les plus élevés de la hiérarchie sociale jusque dans les conseils de son pays, c'est encore et toujours pour le même but, aplanir les voies à l'Église dans son œuvre du salut de l'humanité.

7. Vouloir séparer l'État de l'Église ou l'Église de l'État, est un principe faux et absurde, une utopie insensée qui ne peut sortir que d'une tête travaillée par l'esprit du mal. La raison, encore une fois, de l'existence des gouvernements et des peuples, c'est d'aider l'Église dans la tâche qui lui incombe de sauver l'humanité. L'Église est ce phare lumineux, ce rayon de la lumière incréée qui est là, et doit y être de toute nécessité, pour éclairer les hommes sur leurs devoirs et montrer la voie véritable aux individus, aux gouvernements, aux nations.

8. Prétendre que l'État est au-dessus de l'Église, qu'il doit la gouverner et peut lui imposer ses volontés tyranniques et sacrilèges, c'est vouloir que la matière commande à l'esprit, que le maître soit l'esclave, que le Christ, ce Rois des Rois, fléchisse le genou devant un César fut-il Néron, Bismark ou Grant, c'est enfin, et en un mot, le renversement de de tous les principes et vouloir établir un sans bon sens universel.

Lisons une belle page de Lacordaire dans son discours sur la vocation de la nation française. «C'est Dieu qui a fait les peuples et qui leur a partagé la terre, et c'est aussi lui qui a fondé au milieu d'eux une société universelle et indivisible ; c'est lui qui a fait la France et qui a fondé l'Église. De telle sorte que nous appartenons tous à deux cités, que nous sommes soumis à deux puissances, et que nous avons deux patries : la cité éternelle et la cité terrestre, la puissance spirituelle et la puissance temporelle, la patrie du sang et la patrie de la foi. Et ces deux patries, quoique distinctes, ne sont pas ennemies l'une de l'autre ; bien loin de là : elles fraternisent, elles sont unies comme l'âme et le corps fraternisent, elles sont unies comme l'âme et le corps sont unies ; et, de même que l'âme aime le corps, bien que le corps se révolte souvent contre elle, de même la patrie de l'éternité aime la patrie du temps et prend soin de sa conservation, bien que celle-ci ne réponde pas constamment à son amour.»

Il y a longtemps, Messieurs, que Dieu a disposé des nations. Le jour même, ce jour éternel, où il disait à son fils : Tu es mon fils, et je t'ai engendré aujourd'hui ; il ajoutait immédiatement : et je te donnerai les nations pour ton héritage (Psaume 2, 7). Ainsi le Fils de Dieu recevait en même temps de son Père la substance divine, et le domaine des choses créées, la filiation et l'hérédité, selon cette autre parole, qui est de saint Paul : Dieu nous a parlé par son fils, qu'il a établi l'héritier de tous (Épître aux Hébreux 1,2). Et, pour le dire en passant, c'est dans ces profondeurs de la paternité et de l'hérédité divines, que se cache la source de la paternité et de l'hérédité humaines, lois mystérieuses qui, venant de si haut, sont plus fortes que nous, et le fondement même de l'ordre humain.

Les nations étant, de toute éternité, le patrimoine du Fils de Dieu, qu'en fera-til? De même qu'un bon maître cultive et féconde sa terre, avant de lui rien demander, le Fils de Dieu fait homme, et venu dans le monde pour visiter les nations, son patrimoine, leur a donné, avant de rien leur demander. Et voici les dons qu'il leur a faits, en tant que nations : Premièrement, le don du pouvoir temporel, en retenant pour lui le pouvoir spirituel. Il eût pu les garder tous deux et gouverner directement par lui-même ou par ses ministres les sociétés humaines ; il ne l'a pas voulu. Il a permis aux nations de se donner des chefs, de se régir chacune par ses lois et ses magistrats, et de même que, selon l'expression de l'Écriture, Dieu avait avait traité l`homme avec respect, (Sagesses 12,18) en lui donnant par son Fils la liberté politique. Allez, leur a-til dit, vous êtes dans la main de votre conseil ; vous tenez le sceptre ; frappez-en la terre, qu'elle ressente votre action ; soyez l'artisan de vos destinées sociales : mais souvenez-vous qu'il est une limite à votre autorité, et qu'en vous communiquant le pouvoir temporel, j'ai retenu pour moi le pouvoir spirituel, non pour vous l'interdire, puisque j'ai choisi mes ministres parmi vous, mais de peur que vous n'abusiez de cette double puissance si j'avais couvert la même tête de la majesté du temps et de celle de l'éternité.

Le second bienfait dispensé par le Fils de Dieu à son héritage, lorsqu'il est venu le visiter, a été une modification dans la nature du même pouvoir, ou plutôt le rappel de ce pouvoir à sa primitive constitution. Un jour, les apôtres étant assemblés autour du Sauveur, Notre Seigneur leur adressa ces belles et aimables paroles : Vous savez que les princes des nations dominent sur elles, et que les plus grands sont ceux qui exercent la puissance à leur égard ; il n'en sera pas ainsi parmi vous. Que celui d'entre vous qui veut être grand soit votre ministre, et que celui qui veut être le premier soit votre serviteur, a la ressemblance du Fils de l'homme, qui n'est pas venu pour être servi, mais pour servir. (Matthieu 20,25)

A dater de ce moment, le pouvoir a perdu le caractère de domination pour s'élever à l'état de service public, et le dépositaire de la plus haute royauté qui soit dans le monde, la royauté spirituelle, s'est appelé volontairement le serviteur des serviteurs de Dieu. Jésus-Christ avait réglé et adouci la souveraineté. Il voulut régler et adoucir les rapports des citoyens entre eux et des nations avec les nations. Il déclara que les hommes étaient des frères, et les nations des soeurs, qu'il n'y avait pas de Gentil ni de Juif, de circoncis ni d'incirconcis, de Barbare ni de Scythe, d'esclave ni d'homme libre (Épître aux Colossiens 3,11).

Voilà la charte, Messieurs, la grande charte, la charte éternelle, que le Fils de Dieu a donnée aux nations en prenant possession de son héritage. On n'ira jamais plus loin. On essaiera de nier ces principes ; on essaiera aussi de les fausser par des conséquences qu'ils ne contiennent pas : l'esprit de domination et l'esprit de licence les combattront à l'envi,celui-ci comme insuffisants, celui-là comme destructeurs de la majesté ; mais cette double inimitié sera leur force et leur justification. Chez tout peuple qui ne retournera point à la barbarie, la souveraineté demeurera un service public borné à l'ordre temporel, les rapports d'homme à homme et de nation à nation un rapport de fraternité.

A côté du bénéfice se placent ordinairement les charges. Jésus-Christ avait servi les nations, il avait droit de leur demander service à son tour. Ce service, c'était d'accepter la loi de Dieu proposée à leur libre arbitre, de l'aimer, de la conserver, de la défendre, de la propager, d'en faire le fonds de leurs mœurs et de leurs institutions.

La vocation d'un peuple n'était plus d'étendre ses frontières, au préjudice de ses voisins ; c'avait été la gloire des peuples païens, du peuple romain, le plus grand de tous : mais qu'était-ce que cette gloire ? des larmes et du sang. Cela était bon pour des nations que le christianisme n'avait point encore touchées de son doigt. La vocation des nations chrétiennes, c'était de répandre la vérité, d'éclairer les nations moins avancées vers Dieu, de leur porter, au prix du travail et au hasard de la mort, les biens éternels, la foi, la justice, la civilisation. A cette pensée mes entrailles d'homme s'émeuvent ; je reconnais un but digne du ciel et de la terre, de l'intervention de Dieu et de l'activité du genre humain, et je m'assure, Messieurs, que personne parmi vous ne me contredit, fut-il même incroyant. Car si le christianisme a cessé d'être votre maître et votre instituteur, il respire encore dans vos sentiments.


Mission Providentielle des Peuples.

VI

Gesta Dei per Francos.

L'Empire Romain avait comblé la mesure de ses crimes ; trente mille dieux trônaient au capitole ; le sénat avait déifié l'infamie même en la personne des Tibère, Néron, Caligula ; ce vieux colosse qui avait pendant si longtemps foulé les nations de son pied altier, et qui avait bu pendant trois siècles le sang des martyrs, tombe sous les coups des exécuteurs de la vengeance divine, et les lambeaux dispersés de son cadavre crient à tous les siècles : Ainsi sera traité l'empire qui aura dit : «Je ne veux pas que le Christ règne sur moi.» Entendez-vous ce cliquetis des armes, ces cris féroces qui ébranlent le nom de l'Europe et de l'Asie ? Ce sont des essaims de peuplades barbares ; les Francs, les Huns, les Vandales, les Visigoths et vingt autres ; Dieu leur a soufflé au coeur sa colère. Soudain ils quittent en mugissant leurs repaires, leurs grands bois, les ossements de leurs pères, et, poussés par un esprit qu'ils ne comprennent pas eux-mêmes, ils se ruent sur les provinces romaines. Comprenons-le bien, ces peuples avaient deux missions à remplir : punir l'empire prévaricateur de sa révolte opiniâtre contre l'Agneau Dominateur des mondes ; puis consoler l'Église en devenant ses enfants dociles.

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Comme aux anciens jours, Dieu va se choisir, parmi ces hordes, un peuple qui sera le sien, l'appui de l'Église, auquel il prêtera la force de son bras. En l'an 496, non loin des bords du Rhin, dans les plaines de Tolbiac, un chef barbare livrait bataille à d'autres barbares ; la victoire désertait pour la première fois ses étendards, les soldats plient, il va tomber entre les mains de ses ennemis soudain le fier Sicambre tombe à genoux : «Dieu de Clotilde, donne-moi la victoire et tu seras mon Dieu ! » L'ange a porté la prière au Dieu des armées, les Alamans sont repoussés par une force surhumaine, et la couronne de la victoire repose sur le front de Clovis, roi des Francs, l'époux de Clotilde.

La veille de Noël de la même année, St. Rémi conduisait, au milieu d'une pompe et d'une joie extraordinaire, Clovis dans l'antique cathédrale de Reims, le faisant mettre à genoux dans le baptistère, le Pontife lui dit : Fier Sicambre baisse la tête, adore ce que tu as brûlée, brûle ce que tu as adoré— Un immense nombre d'officiers et de soldats francs reçurent avec Clovis l'eau sacrée et l'onction du saint chrême, le baptême et la confirmation.

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C'en est fait, la nation française est sacrée dans ce grand jour en la personne de Clovis ; ce sera la fille aînée de l`Église, le royaume très- Chrétien, et, selon le protestant Gibbon, cette ruche faite par les évêques. La nouvelle de la conversion de Clovis répandit la joie dans tout le monde chrétien ; l'Église jeta un regard de complaisance sur son royal enfant, et le pape Saint- Anastase II, lui écrivit en ces termes :« Le siège de Pierre ne peut, en cette circonstance si solennelle, refuser de se réjouir, puisqu'il voit accourir à grands pas autour de lui la plénitude des nations, et se remplir à travers les siècles le filet qui doit jeter dans la haute mer ce pêcheur d'hommes, qui est en même temps le bienheureux porte-clefs de la céleste Jérusalem. Connaissant la joie du père commun, croissez en bonnes oeuvres, mettez le comble à notre consolation, soyez notre couronne ; que l'Église se réjouisse de l'accroissement d'un tel fils qu'elle vient d'enfanter à Jésus-Christ son époux. Glorieux et illustre fils, soyez donc la consolation de votre mère, soyez-lui, pour la soutenir, une colonne de fer ; car notre barque est battue d'une horrible tempête, etc.»

Rois et gouvernements, politiciens et hommes de nos jours, prêtez l'oreille à cette parole d' Anastase qui a été, qui est et qui sera toujours la parole de l'Église et de la Papauté. Vous êtes, non les esclaves, comme vous savez le dire, mais les fils de l'Église, sa couronne, la colonne de fer qui doit la protéger contre des attaques impies.

Hélas ! dans ces heures de ténèbres et d'orgueil qui sonnent comme le son lugubre du tocsin au milieu de la société, on ne veut plus être appelé les fils de l'Église et de la Papauté, mais on dit à l'Église et à son Chef : Descends du trône où t'avaient placé nos ancêtres ignorants, nous sommes les maîtres, sois notre esclave, notre jouet, c'est le vieux cri de l'Archange rebelle Non serviam ; je ne vous obéirai pas. C'est encore le cri ignoble qui faisait retentir le prétoire de ces paroles pleines d'injustice et de cruauté : nous ne voulons pas que Jésus règne sur nous, mais Barrabas.

Les nations modernes ne veulent plus du règne pacifique de l'Oint du Seigneur, du Pape, chef de l'Église, à l'imitation de la Synagogue ; aussi les Barrabas règnent en Italie dans la personne de Victor-Emmanuel ; en Allemagne, dans celle de Bismarck ; en Suisse, dans celle des petits tyrans de Berne ; en France, dans celle des modernes Jacobins, partout enfin, ils règnent par la Franc-maçonnerie et un libéralisme marqué du sceau de la révolte.Qu'on nous pardonne cette digression, mais il est bon de recueillir, en passant, les précieux enseignements du passé, pour en faire le sujet de nos méditations.

Fin

MichelT

Date d'inscription : 06/02/2010

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