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JÉSUS A L’AGE DE DOUZE ANS - sur l`instruction chrétienne - Sermon du 19 ème siècle

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JÉSUS A L’AGE DE DOUZE ANS -   sur l`instruction chrétienne -  Sermon du 19 ème siècle  Empty JÉSUS A L’AGE DE DOUZE ANS - sur l`instruction chrétienne - Sermon du 19 ème siècle

Message par MichelT Lun 12 Avr 2021 - 15:19

JÉSUS A L’AGE DE DOUZE ANS

Source: L`Enseignement catholique de 1863

Par M. l'abbé GAUREL.

L'Évangile ne donne presque point de détails sur l'enfance de notre Sauveur ; nous devons profiter avec d'autant plus d'empressement, de ceux qu'il a plu à Dieu de nous faire connaître. Suivons donc pieusement, et pas à pas , les divers incidents rapportés dans l'Évangile. C'est d'abord Joseph et Marie qui se rendent avec Jésus à Jérusalem, pour y célébrer la fête de Pâques. Cette famille était fort intérieure, peu ou point répandue dans le monde. Qu'y avait-il qui put l'attirer ? N'avait- elle pas chez elle plus que l'univers entier ? Nous la voyons quitter aujourd'hui cet intérieur sacré ; mais c'est pour aller adorer Dieu dans son saint temple , pour y célébrer la grande et solennelle fête de Pâques. Joseph et Marie partent donc avec leur Fils, qui était la vraie Pâque, mais encore cachée.

Ils arrivent à Jérusalem , la ville sainte. Entrons avec les saints époux dans le temple. De quels sentiments leur cœur ne devait- il pas déborder ? Ils voyaient les ombres et les figures s'en aller vers leur déclin , et auprès d'eux, la grande, la suave réalité, leur fils Jésus . Quels hymnes devaient s'élancer du cœur de Marie vers le ciel ! Il était là , dans le temple à côté d'elle, ce fils chéri, qui donnait un sens à tous ces sacrifices, à toutes ces cérémonies sacrées. Arrêtons -nous un moment, M.-F. Nous possédons, nous, depuis bien longtemps la réalité ; mais avec quelle froideur ! Les Juifs étaient plus dévots aux figures, que nous à Jésus, qui les accomplit. Combien vivent éloignés de cette vraie pâque, qui l'oublient ou n'en font pas cas ! On laisse passer la grande solennité sous une foule de vains prétextes ; mais la grande raison est celle- ci : l'indifférence, l'oubli du coeur . Ce mal devient, de nos jours, presque universel. Poursuivons : Après les fêtes, Joseph et Marie retournent à Nazareth, leur résidence habituelle; mais Jésus reste à Jérusalem sans que ses parents s'en aperçoivent.

Faut-il ici Chrétiens, Chrétiennes, accuser l'enfant divin ? A Dieu ne plaise ! Jésus est la sagesse éternelle de Dieu le Père ; tout ce qu'il fait est divin comme lui et doit nous servir de règle . Si Jésus, dans cette circonstance, n'avertit point ses parents de sa démarche, s'il les laisse partir seuls, il donne de cette conduite, à la fin de notre Évangile, une raison profonde qui tout à l'heure appellera nos réflexions . Il reste donc à Jérusalem à l'insu de ses parents, et ce n'est qu'après un jour de marche que ceux-ci s'aperçoivent de l'absence de leur fils . Ici une nouvelle difficulté nous arrête . Ne faut- il point accuser de négligence Joseph et Marie, qui ne s'aperçoivent qu'après tout un jour de marche que Jésus - Christ n'est point avec eux ? Joseph et Marie négligents ! ne le pensons pas. La difficulté est des plus faciles à lever. Jésus leur fils était un enfant si extraordinaire, si aimable, que chacun s'empressait auprès de lui ; on se l'arrachait, pour ainsi dire, afin de jouir d'une de ses paroles, d'un de ses regards . Joseph et Marie purent croire, et ils crurent certainement qu'il était parmi l'immense foule, dans quelque groupe voisin , heureux de le posséder. Ils auraient cru manquer à la charité, se montrer égoïstes, en allant le réclamer. Cependant, à la fin de la journée, leur coeur n'y peut plus tenir : ils le demandent, ils le cherchent. Ne l'ayant point trouvé, ils s'inquiètent et retournent à Jérusalem.

Voilà l'explication bien naturelle de cette apparente négligence. Mais si nous voulons sonder plus avant , nous trouverons dans ce passage de l'Évangile un mystère qui nous concerne, car sous les événements évangéliques se cachent d'ordinaire d'ineffables enseignements. Que de fois, Chrétiens, Chrétiennes, après de longs jours ou de longues années passés dans le monde, nous nous apercevons que Jésus nous manque ! On avait enflé sa fortune ; on avait acheté des champs et des vignes ; on croyait toucher au moment d'être heureux, et tout à coup quelque chose manque, on ne sait quoi. On se tourne d'un autre côté ; on essaye des affections, des passions : quelque chose toujours manque ; et quoi donc, si ce n'est Jésus ? Voilà sous l'événement réel , le mystère caché. L'Évangile veut nous faire souvenir que nous aussi peut-être, nous avons perdu Jésus, et qu'il nous faut, comme Joseph et Marie, nous mettre en quête de le retrouver . Rentrons en nous- mêmes, Chrétiens, Chrétiennes, quel vide immense ! Ah ! c'est que Jésus est absent. S'il était présent au dedans de nous, notre cœur serait plein , il déborderait d'un bonheur mille fois plus doux que celui que peut donner le monde. Nous l'avons perdu , non , de la même manière que Marie et Joseph, mais par notre faute, et de là vient cette langueur, cette tristesse qui nous accablent jusqu'au milieu des plaisirs. Que faire donc ? Ah ! ce que firent les saints époux : retourner sur nos pas, le chercher partout et ne nous point donner de trêve jusqu'à ce que nous l'ayons retrouvé.

Mais , hélas ! combien en est- il qui imitent Joseph et Marie ? On perd Jésus, et on se tient tranquille , on ne s'inquiète pas de le retrouver ; on espère que les plaisirs du monde pourront le remplacer dans ce coeur d'où il est sorti . Et ce fatal oubli, cette indifférence, ne durent pas seulement un jour, un mois, une année, quoique ce soit beaucoup ; on persévère souvent dans ces funestes dispositions des années entières, quelquefois même jusqu'à la mort. Il arrive parfois que Jésus si bon , si compatissant, comme s'il s'ennuyait de vivre loin de nous, vient le premier, nous poursuit, nous cherche, nous invite , et nous le fuyons, nous fermons les oreilles à sa douce voix . Ah ! craignons, qu'après avoir ainsi dédaigné son amour, nous ne le retrouvions un jour, non plus en ami qui nous cherche, mais en juge sévère et redoutable.

Cherchons- le donc pendant qu'il en est temps encore; cherchons- le avec le même coeur que Marie et Joseph, et comme à eux, j'en jure par son coeur si bon , il nous sera donné de le retrouver. L'Évangile nous marque que ce ne fut qu'au bout de longues recherches, trois jours après, que les saints époux retrouvèrent l'aimable Enfant. Ce détail n'est point inutile . L’Évangile veut nous insinuer que, dans l’œuvre de notre retour au bien , il faut de l'application , du courage , de la constance . On voudrait bien revenir à Dieu , mais sans qu'il en coûtât rien . La moindre fatigue rebute , le moindre sacrifice parait impossible. Est-ce là la disposition d'un cœur généreux ? Non , certes, et il est bien à craindre que Jésus ne se laisse pas retrouver par ce cœur indolent et sans courage. Après trois jours de recherches, les saints époux trouvèrent Jésus dans le temple assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant, et tous ceux qui l'entendaient étaient ravis en admiration de sa sagesse et de ses réponses. Considérons un moment, ce spectacle , instructif. Jésus Christ est la science même, étant la sagesse du Père . Cependant, à l'extérieur, et pour l'enseignement des hommes, il a voulu passer par les degrés de la sagesse et de la science. Lui, le fils de Dieu , mais encore caché, il s'asseoit dans le temple et, comme un simple fidèle, il écoute les maîtres de la doctrine, il leur adresse des questions.

N'en doutons pas, chrétiens, chrétiennes,  il a voulu nous recommander, par cet exemple, l'étude des choses divines, la science du salut. Pères et mères, familles, Chrétiens et Chrétiennes instruisons-nous de la Foi et des Évangiles.

Mais continuons la lecture de notre Évangile. Lorsque la foule sortit du temple, Marie s'étant rapprochée de Jésus, lui dit : Mon Fils, pourquoi avez-vous agi ainsi envers nous ? Voilà que votre père et moi, pleins d'inquiétude, nous vous cherchions. Qu'elle est douce , Chrétiens, Chrétiennes, cette voix de Marie ! Ne vous semble -t- il pas l'entendre ? Ces paroles contiennent sans doute un reproche ; mais un reproche, dans la bouche d'une mère, n'est-il pas la plus douce forme de l`amour ? Que sera- t-il dont dans la bouche de Marie ! Ah ! si nous sondons ce passage, nous y trouverons un mystère bien capable de nous toucher. Marie n'adresse pas seulement ces douces paroles, ce doux reproche à son fils Jésus. Marie cherche aussi le pécheur égaré, elle le trouve, elle lui parle . « Mon Fils chrétien, (Ma Fille chrétienne) lui dit-elle, pourquoi en agir de la sorte ? Voilà que Jésus et moi , tout affligés, nous vous cherchons.»  Que de fois ces douces paroles , ce tendre reproche, ont arrêté le pécheur sur la pente où il se laissait entraîner ! Il s'était promis de persévérer dans la voie du mal , de ne pas revenir sur ses pas, mais la voix de Marie s'est fait entendre, et son cœur n'a pu résister. Si donc, nous errions, nous aussi, loin de la droite voie, souvenons- nous que Marie nous cherche, arrêtons- nous pour écouter sa voix : nous l'entendrons au fond de notre coeur, qui nous dit doucement : Mon Fils (Ma fille), pourquoi agissez-vous ainsi ? Jésus et moi, nous vous cherchons.

Jésus, à cette parole de sa divine mère, répondit : Pourquoi me cherchiez vous ? Ne saviez- vous pas qu'il faut que je m’occupe des affaires de mon Père?  Jésus , dans ces paroles, commence à dévoiler sa céleste mission , qui est le salut des hommes et la gloire de son Père qu'il vient faire connaître au monde ; mission divine, qu'il doit sceller de son sang. Cette réponse de Jésus, aux paroles brèves, interrogatives, peut d'abord paraître dure ; mais il n'en est rien ; Jésus n'oublie pas ce qu'il doit à ses parents ; il veut seulement nous rappeler que si nous avons des devoirs envers notre famille , nous en avons encore de plus sacrés envers Dieu . Il faut, sans doute, honorer ses parents, leur obéir , et nous en verrons un exemple donné par Jésus-Christ dans cet Évangile même; mais si de telles choses sont sacrées , celles de Dieu le sont encore plus et doivent par conséquent passer avant tout . On n'est que trop porté de nos jours à oublier cette vérité . On en ferme son cœur dans le cercle de la famille; il semble que l'on a assez fait lorsqu'on a travaillé pour elle , comme si la famille était l'unique fin l'homme.

Vous le savez, il en est une plus grande, plus sublime, et c'est Dieu même, dont nous devons, à l'exemple de Jésus, procurer la gloire et avancer le règne. Aussi , Jésus- Christ enseigne- t- il , dans une autre circonstance, que celui qui ne hait point son père et sa mère, c'est- à -dire qui ne leur préfère pas Dieu , ne peut être son disciple. Paroles admirables qui , sans nier nos devoirs envers nos parents, que Jésus nous recommande ailleurs, nous font comprendre le caractère divin de notre passage sur la terre . Marie ne s'y trompe point, et l'évangéliste remarque qu'elle recueillait au fond de son cœur toutes les paroles de son fils. Après cette réponse, et pour nous montrer qu'après Dieu rien ne nous doit être plus sacré que nos parents, l’Évangile de ce jour ajoute l'enfant Jésus suivit ses parents, revint avec eux à Nazareth , et qu'il leur était soumis. Je n'insisterai pas beaucoup sur dernier sujet, me proposant d`y revenir plus tard et de lui consacrer une instruction tout entière. Je me contente aujourd'hui de dire aux enfants: Jetez les yeux sur Jésus, votre modèle. Il était Dieu ; il surpassait donc infiniment en dignité son père et sa mère, et cependant il leur obéissait en toutes choses. Or, cette obéissance, enfants qui m`écoutez, proclamait hautement la nécessité de la vôtre. Et ici je ne rappelle pas seulement leurs devoirs aux petits enfants, mais tant d`autres l'à d'autres qui trop souvent s'oublient. L`âge ne délie point de cette obligation : il ne fait que rendre l'infraction au précepte plus odieuse Et que de fois, pourtant, on s’autorise de son âge, non- seulement pour désobéir aux parents, mais pour les traiter avec mépris! S`il 'était ici de ces coeurs durs,  je dois leur dire que leur faute est des plus énormes. Dieu, dans les divines Écritures, donne le nom d'insensé a celui qui se moque des avis et reproches de son père le traite d'infâme et de malheureux.

L’Évangile de ce jour conclut en disant que Jésus croissait en sagesse, en âge et en grâce devant Dieu et devant les hommes. Cette croissance de Jésus est le modèle de la nôtre. C'est la loi de tous les êtres de croître, de se développer. Ce n'est qu'au terme de son développement que le germe porte ses fruits : s'il s'arrête en route, il demeure stérile et périt. Cette doctrine, n'est pas ignorée ; on n'a jamais, au contraire, autant parlé de progrès; mais s'entend -on bien soi-même? On parle de progrès, et l'on reste au même point. Le vrai progrès serait de devenir chaque jour plus vertueux, plus éclairé, plus sage ; de n'être jamais le lendemain au même degré que la veille . Voilà quel était le  progrès de Jésus; que celui-là soit aussi le nôtre – Amen!

JÉSUS A L’AGE DE DOUZE ANS -   sur l`instruction chrétienne -  Sermon du 19 ème siècle  Misterio_gozoso_perdidatemplo-1024x748
Jésus au Temple de Jérusalem a douze ans

MichelT

Date d'inscription : 06/02/2010

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