Un résumé de la pensée du spécialiste de Fatima sur le 3e secret
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Un résumé de la pensée du spécialiste de Fatima sur le 3e secret
je reproduis ici un article de l’abbé Delestre (FSSPX) sur le troisième secret de Fatima.
Cet article est paru en 2000 dans le numéro 39 de la revue Pour qu’Il Règne (de la branche belge de la FSSPX) après l’annonce par Rome de la prochaine révélation du contenu du troisième secret, mais avant sa soi-disant publication. Depuis, lorsqu’on demande à cet abbé si le texte publié n’a pas été falsifié ou au moins tronqué, il se montre évasif et se retranche derrière l’approbation (?) du texte par sœur Lucie...
Un point est hors de doute : en dépit de la récente “béatification” des petits François et Jacinte, Jean XXIII et ses successeurs n’ont rien fait pour encourager la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, en particulier la communion réparatrice des cinq premiers samedis du mois !
L’abbé Delestre a écrit:
A l’occasion de l’annonce de la prochaine publication de la “troisième partie du Secret” de Fatima, le 13 mai dernier, ni les autorités ecclésiastiques, ni les grands moyens d’information n’ont rappelé les travaux du Révérend Père Joaquin Maria Alonso, religieux clarétain espagnol, mort le 12 décembre 1981, qui avait été chargé officiellement en 1966, par Mgr Venancio, alors évêque de Leiria-Fatima, de préparer, en vue d’être publiée, une étude critique de tous les documents sur Fatima.
Après dix années de labeur acharné, le Père Alonso acheva cette étude en 1975 : elle devait présenter 5396 documents concernant Fatima, documents qui allaient des origines (1917) au 12 novembre 1974. La publication, sous le titre : “Fatima, textes et études critiques”, devait être faite en 24 volumes de 800 pages chacun : œuvre monumentale donc, et qui présentait l’étude la plus fondamentale jamais faite sur Fatima ! Or, en 1975, le nouvel évêque de Fatima, Mgr do Amaral, interdit la publication de cette étude capitale, en faisant endosser sa décision par une commission d’universitaires portugais. Cette interdiction fut certainement faite sur les instances du Vatican, qui redoutait la publication de cette étude dont l’un des volumes parlait du “troisième secret” et en dévoilait l’essentiel du contenu ! Il est donc pour le moins étrange que n’ait été faite aucune allusion au Père Alonso, dans les commentaires divers faits à propos du “troisième secret” après le 13 mai ; le Père Alonso semble gêner, et une véritable conspiration du silence au sujet de ses travaux paraît avoir été organisée depuis le 13 mai.
Malgré l’interdiction de publier son œuvre monumentale, le Père Alonso a écrit, de 1975 jusqu’à sa mort en 1981, plusieurs articles où il exposait les conclusions auxquelles il était arrivé, d’après son étude, sur le contenu essentiel du “troisième secret” de Fatima. Il publia notamment, en 1976, en Espagne, une petite brochure intitulée : “La verdad sobre el Segredo de Fatima” (Centro Mariano, Madrid, 119 pages). Ce petit ouvrage fut traduit en français en 1979, sous le titre : “La vérité sur le Secret de Fatima”, et publié par la maison Téqui. De plus, quelques semaines avant sa mort, il écrivit un article d’une quinzaine de pages intitulé : “De nuevo el Secreto de Fatima” qui fut publié au début de l’année 1982 dans la revue clarétaine de mariologie de Madrid, “Ephemerides Mariologicæ”, en pages 81-94.
Que dit le Père Alonso dans ces deux études ?
Il considère d’abord la première phrase de la troisième partie du secret, que Sœur Lucie a écrite en 1941 dans son IVe Mémoire, tout à la fin du texte des deux premières parties du secret du 13 juillet 1917. Cette phrase constituait un ajout, et la seule modification, par rapport au texte des deux premières parties du secret tel que Lucie l’avait rédigé dans son IIIe Mémoire. Cette phrase est : “Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi”. Il est certain que Lucie ajouta cette phrase capitale, en 1941, dans l’intention de laisser transparaître, de manière voilée, le contenu essentiel du 3e secret. D’ailleurs, en 1943, Sœur Lucie dit un jour à Mgr Correia da Silva, Evêque de Leiria, que ce n’était pas absolument nécessaire qu’elle rédige le texte du troisième secret, “puisque, d’une certaine façon, elle l’avait dit”.
A partir de ces données, voici ce que le Père Alonso écrit :
“Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi”. Cette phrase insinue en toute clarté un état critique de la foi dont souffriront d’autres nations, c’est-à-dire une crise de la foi, tandis que le Portugal sauvera sa foi... Donc, dans la période qui précède le grand triomphe du Cœur Immaculé de Marie se produiront les choses terribles qui sont l’objet de la troisième partie du Secret. Lesquelles ? Si “au Portugal on conservera toujours les dogmes de la foi”... on peut en déduire en toute clarté que dans d’autres parties de l’Eglise ces dogmes ou bien vont s’obscurcir, ou bien même se perdre.” (1)
Et le Père Alonso ajoute, dans son article de 1981, en page 91: “Le contenu du Secret doit se référer à des prophéties terribles au sujet de l’état intérieur de l’Eglise.” Pour le Père Alonso, il est donc clair que la troisième partie du Secret traite d’une perte de la vraie foi à l’échelle de nations ou de continents entiers et même sans doute à l’échelle du monde entier, ce qui est d’ailleurs le plus probable, car n’oublions pas que la deuxième partie du Secret, qui précède immédiatement la troisième partie, a une portée mondiale : le mot “monde” revient quatre fois dans ce court texte :
“Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. (...) sachez que c’est le grand signe que Dieu vous donne qu’il va punir le monde de ses crimes… (...) Sinon elle (la Russie) répandra ses erreurs à travers le monde provoquant des guerres et des persécutions contre l’Eglise. (...) A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie qui se convertira, et il sera donné au monde un certain temps de paix.”
Une perte de la foi à si grande échelle a un nom, que le Père Alonso n’ose visiblement pas écrire : c’est l’apostasie à l’intérieur de l’Eglise !
Ces affirmations du Père Alonso furent pleinement confirmées par une déclaration de Mgr do Amaral, Evêque de Leiria-Fatima, le 10 septembre 1984. “Le Secret de Fatima ne parle ni de bombes atomiques, ni de têtes nucléaires, ni de missiles Pershing ou SS-20”, a déclaré Dom Alberto Cosme do Amaral, Evêque du diocèse de Leiria-Fatima, pendant une séance de questions et de réponses qui a eu lieu dans l’aula magna de l’Université technique de Vienne (Autriche), le 10 septembre dernier. “Son contenu, insista-t-il, ne concerne que notre foi. Identifier le Secret avec des annonces catastrophiques ou avec un holocauste nucléaire, c’est déformer le sens du message. La perte de la foi d’un continent est pire que l’anéantissement d’une nation ; et il est vrai que la foi diminue continuellement en Europe.” Le prélat a fait ces déclarations, accompagné de son secrétaire et interprète, le Père Luis Kondor, SVD. Au dire de ce dernier, le Pape a de sérieuses raisons pour ne pas publier le Secret. Lorsqu’on interrogea le P. Kondor pour savoir si Dom Alberto avait lu la fameuse lettre de Lucie, il répondit que non ; mais qu’il pouvait appuyer ce qu’il disait sur l’étude qu’il avait faite du message de Fatima.” (2)
Mais, outre une apostasie à grande échelle, la troisième partie du Secret contient aussi autre chose, le Père Alonso l’affirme clairement :
“Il est donc tout à fait probable que le texte du troisième Secret fasse des allusions concrètes à la crise de la foi de l’Eglise et à la négligence des Pasteurs eux-mêmes”. Le Père Alonso parle aussi de “luttes intestines au sein de l’Eglise même et de graves négligences pastorales de la haute hiérarchie”, de “déficiences de la haute hiérarchie de l’Eglise.” (3)
Il écrit encore :
“Le texte inédit parle-t-il de circonstances concrètes ? Il est fort possible qu’il ne parle pas uniquement d’une véritable crise de la foi dans l’Eglise pendant cette période intermédiaire, mais que, comme par exemple le fait le secret de la Salette, il y ait des références plus concrètes aux luttes intestines des catholiques ou aux défaillances des prêtres et des religieux. Peut-être même y a-t-il référence aux défaillances de la haute Hiérarchie de l’Eglise. Rien de tout cela, au reste, n’est étranger à d’autres communications qu’a eues Sœur Lucie sur ces points.” (4)
Et de fait, Sœur Lucie, à partir de son entrevue du 26 décembre 1957 avec le Père Fuentes, ne cessa de faire allusion à la situation dramatique d’un troupeau de fidèles laissé en complète déshérence par des pasteurs négligeant leurs graves devoirs et que Dieu abandonne à eux-mêmes en les livrant à un terrible châtiment : un aveuglement intellectuel et spirituel profond. Sœur Lucie dévoile au Père Fuentes, en décembre 1957, la stratégie terrible que le démon est en train de mettre en œuvre, et le succès de cette stratégie infernale auprès des âmes consacrées, et en particulier auprès des membres de la hiérarchie de l’Eglise, que le démon parvient à neutraliser, à tromper et à aveugler, en leur enlevant leur ferveur et leur fidélité à accomplir leurs devoirs ; la conséquence qui en résulte, c’est l’abandon du troupeau des fidèles, complètement livré à lui-même pour effectuer son salut éternel. Voici les paroles de Lucie :
“Père, le démon est en train de livrer une bataille décisive avec la Vierge, et comme il sait ce qui offense le plus Dieu et qui, en peu de temps, lui fera gagner le plus grand nombre d’âmes, il fait tout pour gagner les âmes consacrées à Dieu, car de cette manière il laisse le champ des âmes désemparé, et ainsi il s’en emparera plus facilement. (...)
N’attendons pas que vienne de Rome un appel à la pénitence de la part du Saint-Père pour le monde entier ; n’attendons pas non plus qu’il vienne de nos évêques dans leurs diocèses, ni non plus des congrégations religieuses. Non. Notre Seigneur a déjà utilisé bien souvent ces moyens et le monde n’en a pas fait cas.
C’est pourquoi maintenant, il faut que chacun de nous commence lui-même sa propre réforme spirituelle. Chacun doit sauver non seulement son âme, mais aussi toutes les âmes que Dieu a placées sur son chemin.”
Ces paroles très fortes sont certainement un vibrant écho du contenu essentiel de la troisième partie du secret ; cela est d’autant plus certain que dans les lettres publiées de Lucie, datant des années suivantes, ces mêmes idées reviennent de façon lancinante, comme pour essayer de nous prémunir le plus possible contre le danger.
▪ Lettre du 12 avril 1958 :
“Nous sommes en train de prier en demandant à Dieu la paix, non seulement la paix de la nation, mais aussi la paix des esprits désorientés et la paix des consciences. Que Dieu donne la lumière aux aveugles... et l’humilité aux orgueilleux pour qu’ils voient le bon chemin et s’écartent du mal.”
▪ Lettre du 12 avril 1970, à son amie Maria Teresa da Cunha :
“Que l’on récite le chapelet tous les jours. Notre-Dame a répété cela dans toutes ses apparitions, comme pour nous prémunir contre ces temps de désorientation diabolique, pour que nous ne nous laissions pas tromper par de fausses doctrines et que, par le moyen de la prière, l’élévation de notre âme vers Dieu ne s’amoindrisse pas. (...) Malheureusement, en matière religieuse, le peuple, dans sa majeure partie, est ignorant et se laisse entraîner là où on le porte. De là la grande responsabilité de celui qui a la charge de le conduire” (Puis brusque changement de pensée de Lucie, comme si elle craignait d’en avoir trop dit, et elle se met à décrire la situation d’un troupeau abandonné de ses pasteurs.) “et nous sommes tous les conducteurs les uns des autres, car nous avons tous le devoir de nous aider mutuellement à marcher sur le bon chemin.”
“C’est la désorientation diabolique qui envahit le monde et trompe les âmes ! Il est nécessaire de lui faire front.”
▪ Lettre du 16 septembre 1970, à Mère Martins, l’une de ses amies religieuses :
“Il est douloureux de voir une si grande désorientation, et en tant de personnes qui occupent des places de responsabilité ! (...) C’est que le démon a réussi à infiltrer le mal sous couvert de bien, et les aveugles se mettent à en guider d’autres, comme nous le dit le Seigneur dans son Evangile, et les âmes se laissent tromper. De bon cœur, je me sacrifie et offre à Dieu ma vie pour la paix de son Eglise, pour les prêtres et pour toutes les âmes consacrées, surtout pour celles qui sont tellement trompées et égarées !”
Et après un très beau développement sur la dévotion au Saint Rosaire, Lucie conclut ainsi cette lettre :
“C’est pour cela que le démon lui fait tant la guerre (au saint Rosaire) ! Et le pire est qu’il a réussi à induire en erreur et à tromper des âmes ayant une lourde responsabilité par la place qu’elles occupent !... Ce sont des aveugles qui guident d’autres aveugles...”
▪ Lettre du 26 novembre 1970, au Père salésien Umberto Pasquale :
“La décadence qui existe dans le monde est sans nul doute la conséquence du manque d’esprit de prière. Ce fut en prévision de cette désorientation que la Vierge a recommandé avec tant d’insistance la récitation du chapelet. (...) Nous devons défendre les âmes contre les erreurs qui peuvent les faire dévier du bon chemin. (...) Le Rosaire est l’arme la plus puissante pour nous défendre sur le champ de bataille.”
▪ Lettre du 13 avril 1971, à son neveu, le Père José Valinho :
“Je vois par votre lettre que vous êtes préoccupé par la désorientation de notre temps. Il est triste en effet que tant de personnes se laissent dominer par la vague diabolique qui balaie le monde et qu’elles soient aveuglées au point d’être incapables de voir l’erreur ! Leur faute principale est qu’elles ont abandonné la prière ; elles sont ainsi éloignées de Dieu et, sans Dieu, tout leur fait défaut : “Sans moi, vous ne pouvez rien faire…” Le diable est très rusé et cherche nos points faibles afin de nous attaquer. Si nous ne sommes pas appliqués et attentifs à obtenir de Dieu la force, nous tomberons, car notre temps est très mauvais et nous sommes faibles. Seule la force de Dieu peut nous tenir debout.”
Les mêmes mots reviennent donc sans cesse sous la plume de Lucie : “désorientation diabolique” et “aveuglement” se sont emparés du champ des âmes consacrées ainsi châtiées à cause de leur absence de ferveur et d’esprit de prière, c’est-à-dire à cause de leur infidélité à leurs vocations sacerdotales ou religieuses ; et ce châtiment touche aussi de plein fouet les membres de la hiérarchie. Nous rejoignons ainsi les conclusions du Père Alonso.
La “troisième partie du Secret” serait donc constituée de deux thèmes complémentaires :
1°) l’annonce d’une apostasie à grande échelle, sans doute mondiale ;
2°) la cause principale de cette perte générale de la vraie foi : de graves négligences pastorales et des défaillances de la haute hiérarchie de l’Eglise, Pape compris.
Cette conclusion rejoint d’ailleurs tout à fait ce qu’a dit le Père Joseph Schweigl à l’un de ses amis, le Père Cyrille Karel Kozina, quand il rentra à Rome à la suite d’une mission spéciale, auprès de Sœur Lucie, dont l’avait chargé le Pape Pie XII en août 1952 :
“Je ne peux rien révéler de ce que j’ai appris à Fatima à propos du troisième Secret, mais je peux dire qu’il a deux parties : l’une concerne le Pape. L’autre, logiquement - bien que je ne doive rien dire - devrait être la continuation des paroles : “Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi” (5).
Le véritable contenu de la troisième partie du secret de Fatima, ainsi dévoilé, apparaît donc particulièrement explosif pour les autorités “conciliaires”, puisqu’il prend le contre-pied de la “nouvelle orientation” (qui est en fait une “désorientation diabolique” selon la forte expression de Soeur Lucie) donnée à l’Eglise à partir de Jean XXIII. Le Père Alonso le confirme, en des termes très clairs, dans l’article qu’il écrivit en 1981, quelques semaines avant sa mort :
“Une révélation intempestive du texte n’aurait fait qu’exaspérer davantage les deux tendances qui continuent à déchirer l’Eglise :
– un traditionalisme qui se serait cru assisté par les prophéties de Fatima,
– et un progressisme qui aurait hurlé contre ces apparitions qui, d’une manière si scandaleuse, auraient semblé freiner la marche en avant de l’Eglise conciliaire... Pie XII jugea opportun et prudent de retarder la révélation du Secret à des temps meilleurs. Le pape Jean XXIII déclara que le texte ne se référait pas à son pontificat… Et les papes suivants n’ont pas considéré que le moment était venu de soulever le voile du mystère, dans des circonstances où l’Eglise n’a pas encore surmonté l’impact effrayant de vingt années de postconcile, durant lesquelles la crise de la foi s’est installée à tous les niveaux” (“Ephemerides mariologicæ”, Madrid, année 1982, p. 93).
Paroles stupéfiantes, de la part d’un prêtre qui ne se voulait ni traditionaliste, ni progressiste, mais “au milieu” !
C’est donc bien le contenu lui-même du troisième Secret qui explique le refus obstiné de tous les Papes depuis Jean XXIII de publier ce texte. L’annonce, le 13 mai dernier, de sa prochaine divulgation, est par conséquent très surprenante. Mais la lecture du texte du Cardinal Sodano nous remplit de la forte crainte que le véritable Secret ne soit pas publié, ou bien ne soit publié que partiellement, de manière à en permettre une interprétation qui ne remette pas fondamentalement en cause les “nouvelles orientations conciliaires”, tout en glorifiant le Souverain Pontife régnant, visiblement en fin de parcours. Il semble en effet que le Cardinal Sodano, dans sa présentation, se soit plu à compliquer à loisir un texte qui, cependant, doit être formulé en langage très clair très simple et très réaliste, comme l’est la deuxième partie du Secret : n’oublions pas en effet que Notre-Dame s’adressait à deux petites filles de 10 et 7 ans (le bienheureux François n’ayant jamais entendu les paroles de l’Ange ni de Notre-Dame), et n’a donc pas dû utiliser un langage difficile ou une formulation d’interprétation ardue !
(1) “La vérité sur le troisième Secret”, op. cit., p. 64, 72-73.
(2) Cité dans le mensuel portugais “Mensagem de Fátima”, N° 161, février 1985, p. 1.
(3) “La vérité sur le 3e Secret”, op. cit., p. 73-75.
(4) op. cit., p. 72-73.
(5) Voir Fr. François de Marie des Anges: “Fatima, joie intime, événement mondial”, CRC, 2° édition, 1993, chap. XVII, p. 407. Citation d’une lettre du Père Kozina au Frère Michel de la Sainte Trinité, en date du 30 novembre 1984.
Cet article est paru en 2000 dans le numéro 39 de la revue Pour qu’Il Règne (de la branche belge de la FSSPX) après l’annonce par Rome de la prochaine révélation du contenu du troisième secret, mais avant sa soi-disant publication. Depuis, lorsqu’on demande à cet abbé si le texte publié n’a pas été falsifié ou au moins tronqué, il se montre évasif et se retranche derrière l’approbation (?) du texte par sœur Lucie...
Un point est hors de doute : en dépit de la récente “béatification” des petits François et Jacinte, Jean XXIII et ses successeurs n’ont rien fait pour encourager la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, en particulier la communion réparatrice des cinq premiers samedis du mois !
L’abbé Delestre a écrit:
A l’occasion de l’annonce de la prochaine publication de la “troisième partie du Secret” de Fatima, le 13 mai dernier, ni les autorités ecclésiastiques, ni les grands moyens d’information n’ont rappelé les travaux du Révérend Père Joaquin Maria Alonso, religieux clarétain espagnol, mort le 12 décembre 1981, qui avait été chargé officiellement en 1966, par Mgr Venancio, alors évêque de Leiria-Fatima, de préparer, en vue d’être publiée, une étude critique de tous les documents sur Fatima.
Après dix années de labeur acharné, le Père Alonso acheva cette étude en 1975 : elle devait présenter 5396 documents concernant Fatima, documents qui allaient des origines (1917) au 12 novembre 1974. La publication, sous le titre : “Fatima, textes et études critiques”, devait être faite en 24 volumes de 800 pages chacun : œuvre monumentale donc, et qui présentait l’étude la plus fondamentale jamais faite sur Fatima ! Or, en 1975, le nouvel évêque de Fatima, Mgr do Amaral, interdit la publication de cette étude capitale, en faisant endosser sa décision par une commission d’universitaires portugais. Cette interdiction fut certainement faite sur les instances du Vatican, qui redoutait la publication de cette étude dont l’un des volumes parlait du “troisième secret” et en dévoilait l’essentiel du contenu ! Il est donc pour le moins étrange que n’ait été faite aucune allusion au Père Alonso, dans les commentaires divers faits à propos du “troisième secret” après le 13 mai ; le Père Alonso semble gêner, et une véritable conspiration du silence au sujet de ses travaux paraît avoir été organisée depuis le 13 mai.
Malgré l’interdiction de publier son œuvre monumentale, le Père Alonso a écrit, de 1975 jusqu’à sa mort en 1981, plusieurs articles où il exposait les conclusions auxquelles il était arrivé, d’après son étude, sur le contenu essentiel du “troisième secret” de Fatima. Il publia notamment, en 1976, en Espagne, une petite brochure intitulée : “La verdad sobre el Segredo de Fatima” (Centro Mariano, Madrid, 119 pages). Ce petit ouvrage fut traduit en français en 1979, sous le titre : “La vérité sur le Secret de Fatima”, et publié par la maison Téqui. De plus, quelques semaines avant sa mort, il écrivit un article d’une quinzaine de pages intitulé : “De nuevo el Secreto de Fatima” qui fut publié au début de l’année 1982 dans la revue clarétaine de mariologie de Madrid, “Ephemerides Mariologicæ”, en pages 81-94.
Que dit le Père Alonso dans ces deux études ?
Il considère d’abord la première phrase de la troisième partie du secret, que Sœur Lucie a écrite en 1941 dans son IVe Mémoire, tout à la fin du texte des deux premières parties du secret du 13 juillet 1917. Cette phrase constituait un ajout, et la seule modification, par rapport au texte des deux premières parties du secret tel que Lucie l’avait rédigé dans son IIIe Mémoire. Cette phrase est : “Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi”. Il est certain que Lucie ajouta cette phrase capitale, en 1941, dans l’intention de laisser transparaître, de manière voilée, le contenu essentiel du 3e secret. D’ailleurs, en 1943, Sœur Lucie dit un jour à Mgr Correia da Silva, Evêque de Leiria, que ce n’était pas absolument nécessaire qu’elle rédige le texte du troisième secret, “puisque, d’une certaine façon, elle l’avait dit”.
A partir de ces données, voici ce que le Père Alonso écrit :
“Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi”. Cette phrase insinue en toute clarté un état critique de la foi dont souffriront d’autres nations, c’est-à-dire une crise de la foi, tandis que le Portugal sauvera sa foi... Donc, dans la période qui précède le grand triomphe du Cœur Immaculé de Marie se produiront les choses terribles qui sont l’objet de la troisième partie du Secret. Lesquelles ? Si “au Portugal on conservera toujours les dogmes de la foi”... on peut en déduire en toute clarté que dans d’autres parties de l’Eglise ces dogmes ou bien vont s’obscurcir, ou bien même se perdre.” (1)
Et le Père Alonso ajoute, dans son article de 1981, en page 91: “Le contenu du Secret doit se référer à des prophéties terribles au sujet de l’état intérieur de l’Eglise.” Pour le Père Alonso, il est donc clair que la troisième partie du Secret traite d’une perte de la vraie foi à l’échelle de nations ou de continents entiers et même sans doute à l’échelle du monde entier, ce qui est d’ailleurs le plus probable, car n’oublions pas que la deuxième partie du Secret, qui précède immédiatement la troisième partie, a une portée mondiale : le mot “monde” revient quatre fois dans ce court texte :
“Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. (...) sachez que c’est le grand signe que Dieu vous donne qu’il va punir le monde de ses crimes… (...) Sinon elle (la Russie) répandra ses erreurs à travers le monde provoquant des guerres et des persécutions contre l’Eglise. (...) A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie qui se convertira, et il sera donné au monde un certain temps de paix.”
Une perte de la foi à si grande échelle a un nom, que le Père Alonso n’ose visiblement pas écrire : c’est l’apostasie à l’intérieur de l’Eglise !
Ces affirmations du Père Alonso furent pleinement confirmées par une déclaration de Mgr do Amaral, Evêque de Leiria-Fatima, le 10 septembre 1984. “Le Secret de Fatima ne parle ni de bombes atomiques, ni de têtes nucléaires, ni de missiles Pershing ou SS-20”, a déclaré Dom Alberto Cosme do Amaral, Evêque du diocèse de Leiria-Fatima, pendant une séance de questions et de réponses qui a eu lieu dans l’aula magna de l’Université technique de Vienne (Autriche), le 10 septembre dernier. “Son contenu, insista-t-il, ne concerne que notre foi. Identifier le Secret avec des annonces catastrophiques ou avec un holocauste nucléaire, c’est déformer le sens du message. La perte de la foi d’un continent est pire que l’anéantissement d’une nation ; et il est vrai que la foi diminue continuellement en Europe.” Le prélat a fait ces déclarations, accompagné de son secrétaire et interprète, le Père Luis Kondor, SVD. Au dire de ce dernier, le Pape a de sérieuses raisons pour ne pas publier le Secret. Lorsqu’on interrogea le P. Kondor pour savoir si Dom Alberto avait lu la fameuse lettre de Lucie, il répondit que non ; mais qu’il pouvait appuyer ce qu’il disait sur l’étude qu’il avait faite du message de Fatima.” (2)
Mais, outre une apostasie à grande échelle, la troisième partie du Secret contient aussi autre chose, le Père Alonso l’affirme clairement :
“Il est donc tout à fait probable que le texte du troisième Secret fasse des allusions concrètes à la crise de la foi de l’Eglise et à la négligence des Pasteurs eux-mêmes”. Le Père Alonso parle aussi de “luttes intestines au sein de l’Eglise même et de graves négligences pastorales de la haute hiérarchie”, de “déficiences de la haute hiérarchie de l’Eglise.” (3)
Il écrit encore :
“Le texte inédit parle-t-il de circonstances concrètes ? Il est fort possible qu’il ne parle pas uniquement d’une véritable crise de la foi dans l’Eglise pendant cette période intermédiaire, mais que, comme par exemple le fait le secret de la Salette, il y ait des références plus concrètes aux luttes intestines des catholiques ou aux défaillances des prêtres et des religieux. Peut-être même y a-t-il référence aux défaillances de la haute Hiérarchie de l’Eglise. Rien de tout cela, au reste, n’est étranger à d’autres communications qu’a eues Sœur Lucie sur ces points.” (4)
Et de fait, Sœur Lucie, à partir de son entrevue du 26 décembre 1957 avec le Père Fuentes, ne cessa de faire allusion à la situation dramatique d’un troupeau de fidèles laissé en complète déshérence par des pasteurs négligeant leurs graves devoirs et que Dieu abandonne à eux-mêmes en les livrant à un terrible châtiment : un aveuglement intellectuel et spirituel profond. Sœur Lucie dévoile au Père Fuentes, en décembre 1957, la stratégie terrible que le démon est en train de mettre en œuvre, et le succès de cette stratégie infernale auprès des âmes consacrées, et en particulier auprès des membres de la hiérarchie de l’Eglise, que le démon parvient à neutraliser, à tromper et à aveugler, en leur enlevant leur ferveur et leur fidélité à accomplir leurs devoirs ; la conséquence qui en résulte, c’est l’abandon du troupeau des fidèles, complètement livré à lui-même pour effectuer son salut éternel. Voici les paroles de Lucie :
“Père, le démon est en train de livrer une bataille décisive avec la Vierge, et comme il sait ce qui offense le plus Dieu et qui, en peu de temps, lui fera gagner le plus grand nombre d’âmes, il fait tout pour gagner les âmes consacrées à Dieu, car de cette manière il laisse le champ des âmes désemparé, et ainsi il s’en emparera plus facilement. (...)
N’attendons pas que vienne de Rome un appel à la pénitence de la part du Saint-Père pour le monde entier ; n’attendons pas non plus qu’il vienne de nos évêques dans leurs diocèses, ni non plus des congrégations religieuses. Non. Notre Seigneur a déjà utilisé bien souvent ces moyens et le monde n’en a pas fait cas.
C’est pourquoi maintenant, il faut que chacun de nous commence lui-même sa propre réforme spirituelle. Chacun doit sauver non seulement son âme, mais aussi toutes les âmes que Dieu a placées sur son chemin.”
Ces paroles très fortes sont certainement un vibrant écho du contenu essentiel de la troisième partie du secret ; cela est d’autant plus certain que dans les lettres publiées de Lucie, datant des années suivantes, ces mêmes idées reviennent de façon lancinante, comme pour essayer de nous prémunir le plus possible contre le danger.
▪ Lettre du 12 avril 1958 :
“Nous sommes en train de prier en demandant à Dieu la paix, non seulement la paix de la nation, mais aussi la paix des esprits désorientés et la paix des consciences. Que Dieu donne la lumière aux aveugles... et l’humilité aux orgueilleux pour qu’ils voient le bon chemin et s’écartent du mal.”
▪ Lettre du 12 avril 1970, à son amie Maria Teresa da Cunha :
“Que l’on récite le chapelet tous les jours. Notre-Dame a répété cela dans toutes ses apparitions, comme pour nous prémunir contre ces temps de désorientation diabolique, pour que nous ne nous laissions pas tromper par de fausses doctrines et que, par le moyen de la prière, l’élévation de notre âme vers Dieu ne s’amoindrisse pas. (...) Malheureusement, en matière religieuse, le peuple, dans sa majeure partie, est ignorant et se laisse entraîner là où on le porte. De là la grande responsabilité de celui qui a la charge de le conduire” (Puis brusque changement de pensée de Lucie, comme si elle craignait d’en avoir trop dit, et elle se met à décrire la situation d’un troupeau abandonné de ses pasteurs.) “et nous sommes tous les conducteurs les uns des autres, car nous avons tous le devoir de nous aider mutuellement à marcher sur le bon chemin.”
“C’est la désorientation diabolique qui envahit le monde et trompe les âmes ! Il est nécessaire de lui faire front.”
▪ Lettre du 16 septembre 1970, à Mère Martins, l’une de ses amies religieuses :
“Il est douloureux de voir une si grande désorientation, et en tant de personnes qui occupent des places de responsabilité ! (...) C’est que le démon a réussi à infiltrer le mal sous couvert de bien, et les aveugles se mettent à en guider d’autres, comme nous le dit le Seigneur dans son Evangile, et les âmes se laissent tromper. De bon cœur, je me sacrifie et offre à Dieu ma vie pour la paix de son Eglise, pour les prêtres et pour toutes les âmes consacrées, surtout pour celles qui sont tellement trompées et égarées !”
Et après un très beau développement sur la dévotion au Saint Rosaire, Lucie conclut ainsi cette lettre :
“C’est pour cela que le démon lui fait tant la guerre (au saint Rosaire) ! Et le pire est qu’il a réussi à induire en erreur et à tromper des âmes ayant une lourde responsabilité par la place qu’elles occupent !... Ce sont des aveugles qui guident d’autres aveugles...”
▪ Lettre du 26 novembre 1970, au Père salésien Umberto Pasquale :
“La décadence qui existe dans le monde est sans nul doute la conséquence du manque d’esprit de prière. Ce fut en prévision de cette désorientation que la Vierge a recommandé avec tant d’insistance la récitation du chapelet. (...) Nous devons défendre les âmes contre les erreurs qui peuvent les faire dévier du bon chemin. (...) Le Rosaire est l’arme la plus puissante pour nous défendre sur le champ de bataille.”
▪ Lettre du 13 avril 1971, à son neveu, le Père José Valinho :
“Je vois par votre lettre que vous êtes préoccupé par la désorientation de notre temps. Il est triste en effet que tant de personnes se laissent dominer par la vague diabolique qui balaie le monde et qu’elles soient aveuglées au point d’être incapables de voir l’erreur ! Leur faute principale est qu’elles ont abandonné la prière ; elles sont ainsi éloignées de Dieu et, sans Dieu, tout leur fait défaut : “Sans moi, vous ne pouvez rien faire…” Le diable est très rusé et cherche nos points faibles afin de nous attaquer. Si nous ne sommes pas appliqués et attentifs à obtenir de Dieu la force, nous tomberons, car notre temps est très mauvais et nous sommes faibles. Seule la force de Dieu peut nous tenir debout.”
Les mêmes mots reviennent donc sans cesse sous la plume de Lucie : “désorientation diabolique” et “aveuglement” se sont emparés du champ des âmes consacrées ainsi châtiées à cause de leur absence de ferveur et d’esprit de prière, c’est-à-dire à cause de leur infidélité à leurs vocations sacerdotales ou religieuses ; et ce châtiment touche aussi de plein fouet les membres de la hiérarchie. Nous rejoignons ainsi les conclusions du Père Alonso.
La “troisième partie du Secret” serait donc constituée de deux thèmes complémentaires :
1°) l’annonce d’une apostasie à grande échelle, sans doute mondiale ;
2°) la cause principale de cette perte générale de la vraie foi : de graves négligences pastorales et des défaillances de la haute hiérarchie de l’Eglise, Pape compris.
Cette conclusion rejoint d’ailleurs tout à fait ce qu’a dit le Père Joseph Schweigl à l’un de ses amis, le Père Cyrille Karel Kozina, quand il rentra à Rome à la suite d’une mission spéciale, auprès de Sœur Lucie, dont l’avait chargé le Pape Pie XII en août 1952 :
“Je ne peux rien révéler de ce que j’ai appris à Fatima à propos du troisième Secret, mais je peux dire qu’il a deux parties : l’une concerne le Pape. L’autre, logiquement - bien que je ne doive rien dire - devrait être la continuation des paroles : “Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi” (5).
Le véritable contenu de la troisième partie du secret de Fatima, ainsi dévoilé, apparaît donc particulièrement explosif pour les autorités “conciliaires”, puisqu’il prend le contre-pied de la “nouvelle orientation” (qui est en fait une “désorientation diabolique” selon la forte expression de Soeur Lucie) donnée à l’Eglise à partir de Jean XXIII. Le Père Alonso le confirme, en des termes très clairs, dans l’article qu’il écrivit en 1981, quelques semaines avant sa mort :
“Une révélation intempestive du texte n’aurait fait qu’exaspérer davantage les deux tendances qui continuent à déchirer l’Eglise :
– un traditionalisme qui se serait cru assisté par les prophéties de Fatima,
– et un progressisme qui aurait hurlé contre ces apparitions qui, d’une manière si scandaleuse, auraient semblé freiner la marche en avant de l’Eglise conciliaire... Pie XII jugea opportun et prudent de retarder la révélation du Secret à des temps meilleurs. Le pape Jean XXIII déclara que le texte ne se référait pas à son pontificat… Et les papes suivants n’ont pas considéré que le moment était venu de soulever le voile du mystère, dans des circonstances où l’Eglise n’a pas encore surmonté l’impact effrayant de vingt années de postconcile, durant lesquelles la crise de la foi s’est installée à tous les niveaux” (“Ephemerides mariologicæ”, Madrid, année 1982, p. 93).
Paroles stupéfiantes, de la part d’un prêtre qui ne se voulait ni traditionaliste, ni progressiste, mais “au milieu” !
C’est donc bien le contenu lui-même du troisième Secret qui explique le refus obstiné de tous les Papes depuis Jean XXIII de publier ce texte. L’annonce, le 13 mai dernier, de sa prochaine divulgation, est par conséquent très surprenante. Mais la lecture du texte du Cardinal Sodano nous remplit de la forte crainte que le véritable Secret ne soit pas publié, ou bien ne soit publié que partiellement, de manière à en permettre une interprétation qui ne remette pas fondamentalement en cause les “nouvelles orientations conciliaires”, tout en glorifiant le Souverain Pontife régnant, visiblement en fin de parcours. Il semble en effet que le Cardinal Sodano, dans sa présentation, se soit plu à compliquer à loisir un texte qui, cependant, doit être formulé en langage très clair très simple et très réaliste, comme l’est la deuxième partie du Secret : n’oublions pas en effet que Notre-Dame s’adressait à deux petites filles de 10 et 7 ans (le bienheureux François n’ayant jamais entendu les paroles de l’Ange ni de Notre-Dame), et n’a donc pas dû utiliser un langage difficile ou une formulation d’interprétation ardue !
(1) “La vérité sur le troisième Secret”, op. cit., p. 64, 72-73.
(2) Cité dans le mensuel portugais “Mensagem de Fátima”, N° 161, février 1985, p. 1.
(3) “La vérité sur le 3e Secret”, op. cit., p. 73-75.
(4) op. cit., p. 72-73.
(5) Voir Fr. François de Marie des Anges: “Fatima, joie intime, événement mondial”, CRC, 2° édition, 1993, chap. XVII, p. 407. Citation d’une lettre du Père Kozina au Frère Michel de la Sainte Trinité, en date du 30 novembre 1984.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: Un résumé de la pensée du spécialiste de Fatima sur le 3e secret
Il considère d’abord la première phrase de la troisième partie du secret, que Sœur Lucie a écrite en 1941 dans son IVe Mémoire, tout à la fin du texte des deux premières parties du secret du 13 juillet 1917. Cette phrase constituait un ajout, et la seule modification, par rapport au texte des deux premières parties du secret tel que Lucie l’avait rédigé dans son IIIe Mémoire. Cette phrase est : “Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi”. Il est certain que Lucie ajouta cette phrase capitale, en 1941, dans l’intention de laisser transparaître, de manière voilée, le contenu essentiel du 3e secret. D’ailleurs, en 1943, Sœur Lucie dit un jour à Mgr Correia da Silva, Evêque de Leiria, que ce n’était pas absolument nécessaire qu’elle rédige le texte du troisième secret, “puisque, d’une certaine façon, elle l’avait dit”.
A partir de ces données, voici ce que le Père Alonso écrit :
“Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi”. Cette phrase insinue en toute clarté un état critique de la foi dont souffriront d’autres nations, c’est-à-dire une crise de la foi, tandis que le Portugal sauvera sa foi... Donc, dans la période qui précède le grand triomphe du Cœur Immaculé de Marie se produiront les choses terribles qui sont l’objet de la troisième partie du Secret. Lesquelles ? Si “au Portugal on conservera toujours les dogmes de la foi”... on peut en déduire en toute clarté que dans d’autres parties de l’Eglise ces dogmes ou bien vont s’obscurcir, ou bien même se perdre.” (1)
Et le Père Alonso ajoute, dans son article de 1981, en page 91: “Le contenu du Secret doit se référer à des prophéties terribles au sujet de l’état intérieur de l’Eglise.” Pour le Père Alonso, il est donc clair que la troisième partie du Secret traite d’une perte de la vraie foi à l’échelle de nations ou de continents entiers et même sans doute à l’échelle du monde entier, ce qui est d’ailleurs le plus probable, car n’oublions pas que la deuxième partie du Secret, qui précède immédiatement la troisième partie, a une portée mondiale : le mot “monde” revient quatre fois dans ce court texte :
Un des signes eschatologique le plus important pour évaluer dans quels temps nous sommes....Une perte de la foi à si grande échelle a un nom, que le Père Alonso n’ose visiblement pas écrire : c’est l’apostasie à l’intérieur de l’Eglise !
Prophétie réalisée.Dieu abandonne à eux-mêmes en les livrant à un terrible châtiment : un aveuglement intellectuel et spirituel profond.
C’est pourquoi maintenant, il faut que chacun de nous commence lui-même sa propre réforme spirituelle. Chacun doit sauver non seulement son âme, mais aussi toutes les âmes que Dieu a placées sur son chemin.”
La décadence qui existe dans le monde est sans nul doute la conséquence du manque d’esprit de prière. Ce fut en prévision de cette désorientation que la Vierge a recommandé avec tant d’insistance la récitation du chapelet. (...) Nous devons défendre les âmes contre les erreurs qui peuvent les faire dévier du bon chemin. (...) Le Rosaire est l’arme la plus puissante pour nous défendre sur le champ de bataille.”
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