Le Mois de Marie, Reine de France
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Le Mois de Marie, Reine de France
Le Mois de Marie, reine de France
Premier jour
Premier jour
Honneur à Marie
Dieu seul a droit à nos adorations ; car seul il est grand, seul il est le Très-Haut, seul il est le Créateur, seul il est le Seigneur souverain. Or l'adoration est l'acte par lequel nous reconnaissons l'excellence et la majesté suprême, l'autorité et la domination souveraine.
Entre Dieu et l'homme il n'est qu'un médiateur, le Dieu-Homme, Jésus-Christ, en qui et par qui nous devons être sauvés. Toutefois Dieu aime à jeter sur ses œuvres un reflet de sa grandeur ; et souvent, pour agir au dehors, le Créateur se plaît à employer sa créature.
À son tour le médiateur et le Sauveur unique exerce sa médiation et distribue les moyens de salut, qui sont sa doctrine et sa grâce, par le ministère de certains hommes choisis : tels furent les Apôtres, aujourd'hui remplacés par le Pape et par les Évêques secondés par les prêtres.
Vous honorez Dieu, vous l'aimez : honorez-le, aimez-le dans ceux qu'il honore et qu'il aime ; honorez-le, aimez- le dans ceux qui représentent sa puissance et sa bonté. Le mépris des envoyés du prince et de ses amis rejaillirait sur sa personne même. Aussi Jésus-Christ dit à ceux qu'il envoie : « Celui qui vous écoute, m'écoute ; celui qui vous méprise, me méprise ; celui qui me méprise, méprise celui qui m'a envoyé moi-même, mon Père qui est aux cieux ».
Si nous devons honorer l'œuvre et l'image de Dieu jusque dans l'homme mortel et pécheur, si nous devons honorer le caractère de représentant et d'envoyé divin jusque dans la personne des parents, des princes, des prêtres imparfaits et même coupables, quel respect ne devons-nous pas à ceux que la grâce et la gloire ont confirmés pour toujours dans l'amitié divine ?
Honneur aux Saints : pour eux et par eux Dieu a fait de grandes choses, et, à leur tour, par Dieu et pour Dieu, au nom et pour la gloire de Dieu, ils ont fait de grandes choses. Honneur et amour aux Saints : Dieu les honore et les aime ; ils honorent Dieu et ils l'aiment.
Mais si entre les créatures distinguées par la sainteté, c'est-à-dire par l'union irrévocable à Dieu, il s'en rencontre une que Dieu ait appelée à un rang supérieur, qui ait répondu au choix divin avec une fidélité plus parfaite, et qui, en conséquence, ait été élevée au-dessus de tout ce qui n'est pas Dieu, quel honneur ne lui devons-nous pas !
Cette créature existe. Prédestinée de toute éternité pour être la Mère du Dieu fait homme, Marie a été prévenue d'une grâce qui l'élève au-dessus de tous les anges et de tous les hommes pris ensemble ; à cette grâce suréminente elle a répondu avec une fidélité qui met sa vertu au-dessus de toutes les vertus humaines et angéliques ; enfin la gloire dont Dieu a couronné sa fidélité à la grâce dont il l'avait prévenue, en fait la reine des anges et des saints.
Mais si Marie l'emporte sur tous les saints en grâce, en vertu et en gloire, parce qu'elle devait être et qu'elle est la Mère du Dieu fait homme, c'est aussi parce qu'elle devait être, et qu'elle est, en effet, la mère de tous les enfants de Dieu, de tous les élus.
Donc honneur et amour à Marie : Dieu l'honore et l'aime comme sa Mère. Honneur et amour à Marie : elle a honoré Dieu, elle l'a aimé, elle l'honore et l'aime plus que tous les Saints et tous les anges ensemble. Honneur et amour à Marie : elle est notre mère ; elle peut et elle veut nous faire plus de bien que tous les anges réunis. Honneur et amour à Marie : après le culte dû à Dieu et à Jésus-Christ son Fils unique, il n'est pas de culte plus légitime et plus salutaire que celui qui est dû à Marie, Mère de Dieu et notre Mère.
Notre Dame de Chartres
Autrefois, dans le pays des Carnutes , au milieu d'une immense foret, s'élevait une colline couverte d'un bois sacré qui ombrageait une vaste grotte. Là était le centre religieux des Gaules. Or, cent ans avant la naissance de Jésus-Christ, il se célébra une grande fête en ce lieu. Sur l'autel de la grotte on avait placé une statue représentant une jeune fille qui portait dans ses bras un enfant nouveau-né. Au pied de la statue on lisait ces mots : « Virgini parituræ - À la Vierge qui doit être mère ». Le roi des Carnutes avec les guerriers assistait à cette solennité. Le grand prêtre leur adressa un discours dans lequel il annonça la naissance d'un personnage extraordinaire qui devait sauver le mon de. Il n'est rien en ceci qui doive sur prendre. La croyance à la Vierge, Mère du Sauveur universel, se retrouve chez tous les peuples païens. Le roi des Carnutes, que la légende désigne sous le nom latin de Priscus, fut tellement touché de ce discours qu'il consacra son royaume à la Mère future du Sauveur. Les assistants lui consacrèrent leurs personnes.
Quarante-six ans après la naissance de Jésus-Christ, trois envoyés de saint Pierre, Savinien, Potentien et Altinus, arrivaient en ce pays. À la vue de la statue et de l'inscription prophétique Virgini parituræ, ils furent heureusement surpris. Ils annoncèrent aux Carnutes Celui dont ils honoraient déjà la Mère depuis un siècle et de mi. La grotte fut consacrée à Marie. C'est là qu'aujourd'hui s'élève la splendide cathédrale de Notre Dame de Chartres. Ainsi, avant mème d'exister, Marie avait pris possession de la Gaule qui devait être un jour la France.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
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Deuxième jour
Deuxième jour
Grandeur de Marie
La grandeur de Marie doit se mesurer d'après la grâce dont Dieu l'a prévenue, d'après sa fidélité à correspondre à cette grâce, d'après la gloire dont Dieu a récompensé sa fidélité.
La grâce dont Dieu a prévenu Marie peut se réduire à un triple chef :
1 ° prédestination à la maternité divine : cette grâce est le fondement et la raison de tous les autres privilèges qui distingueront Marie du reste de la création ;
2° préservation du péché originel : conséquence de la précédente ;
3° naissance miraculeuse, comme s'il fallait que tout fut extraordinaire dans celle qui, sans cesser d'être vierge, devait être la Mère du Fils de Dieu.
La vertu de Marie, sa correspondance à la grâce se montre surtout en trois circonstances :
1° au jour de sa présentation au Temple, lorsqu'à l'âge de trois ans elle se consacre à Dieu et que par ce don de sa personne et de sa vie, elle répond si pleinement au bienfait miraculeux de sa naissance ;
2° au jour de l'Annonciation, lorsque, par l'acceptation des charges et des douleurs attachées à l'honneur de la maternité divine, elle correspond au privilège de sa Conception immaculée, pour l'étendre d'une certaine façon au genre humain tout entier, qui, s'il n'est pas, comme elle, préservé du péché originel, pourra du moins en être délivré par Celui qu'elle va donner au monde ;
3° au jour de sa Purification, lorsqu'elle présente son divin Fils au Père céleste, et que, le sacrifiant déjà pour le salut du monde, elle répond généreusement à la grâce singulière de la maternité divine.
Dieu ne peut pas se laisser vaincre en générosité : sa dignité s'accorde avec sa bonté pour le lui défendre. Dieu ne peut pas laisser son œuvre inachevée : la sagesse et l'honneur ne le lui permettent pas. Par sa grâce, il a posé le principe de la grandeur de Marie ; par sa vertu, Marie a répondu à la grâce ; par la gloire, Dieu va couronner le chef-d'œuvre de la grâce et de la vertu.
À l'honneur de la maternité divine Marie a répondu en rendant au Père céleste son divin Fils par le sacrifice commencé au jour de la Purification et consommé sur la croix. Jésus mourant donne à sa Mère pour fils tous les élus représentés par le disciple bien-aimé. Première gloire de Marie : la maternité universelle.
Préservée du péché originel en vue de la maternité divine, Marie a accepté tous les sacrifices attachés à ce glorieux privilège et à cette incomparable dignité ; Dieu ne permettra pas que le corps immaculé qui fut le temple vivant du Verbe incarné demeure dans le tombeau. Seconde gloire de Marie : sa glorieuse Assomption.
Reconnaissant le miracle de sa naissance, Marie s'est présentée au Temple pour y consacrer à Dieu sa personne et sa vie : aussi est-ce en toute vérité que, ré pondant à l'ange, elle se déclare la servante du Seigneur ; Dieu récompense une si généreuse humilité en la couronnant reine de la terre et des cieux. Troisième gloire de Marie : la royauté universelle.
De cette triple considération sur la grandeur de Marie, je déduis une triple conclusion, une triple application pratique :
1° Sans Dieu nous ne pouvons rien ; sans sa grâce, il n'est ni vertu ni grandeur;
2° Mais sans nous, sans la vertu, sans un effort généreux et constant de notre part pour correspondre aux avances divines, la grâce demeure comme impuissante à nous sanctifier et à nous sauver. C'est la pensée de saint Augustin : Dieu a bien pu nous créer sans nous, mais il ne nous sauvera pas sans nous et malgré nous;
3° Dieu doit à sa sagesse et à sa justice d'achever ce qu'il a commencé en nous et ce que nous avons poursuivi avec son secours ; il se doit et il nous doit de couronner son œuvre et la nôtre, sa grâce et notre vertu, par une gloire qui surpasse et la grâce même la plus singulière et la vertu même la plus héroïque.
Nous avons rappelé les titres de la grandeur de Marie, nous avons par là montré les droits de Marie à un culte spécial et supérieur qu'on nomme le culte d'hyperdulie ; nous dirons comment on peut lui rendre ce culte.
Le voile de Marie
Huit siècles sont écoulés. Il parait que Marie ne cessa point durant ce long temps de manifester à Chartres sa puissance et sa bonté, car en 876, le roi de France, Charles le Chauve, prit à l'église de Notre Dame d'Aix-la-Chapelle une des deux tuniques de la sainte Vierge que Charlemagne y avait déposées, et en fit don à Notre Dame de Chartres.
Cette distinction semble prouver qu'alors aucun autre sanctuaire en France n'était plus digne de recevoir un trésor aussi précieux. Cette tunique est plutôt un voile. Les femmes en Orient portaient, au lieu de chemise, une longue pièce de toile qui couvrait la tête, se croisait sur la poitrine, se repliait sous les bras et enveloppait toute la partie supérieure du corps. Le voile qui se conserve à Chartres est long de quatre aunes et demie. C'est un tissu de lin et de soie d'un blanc jaunâtre. Ce vêtement est doublement vénérable ; d'abord il a été en contact avec le corps virginal de Marie, et, d'après la tradition, la Bienheureuse Vierge l'a porté pendant tout le temps que le divin Enfant demeura dans son sein.
Selon Nicéphore Callixte (Hist. eccl., liv. XIV, c. II, et liv. XV, c. XIV) ce voile fut laissé d'une amie par la Vierge mourante. Puis il tomba aux mains d'un Juif de Galilée. Vers le cinquième siècle, deux frères nommés Candidus et Galbius l'obtinrent de ce Juif. Voulant s'assurer la conservation de ce trésor, ils le tinrent soigneusement caché ; mais le secret fut trahi par des miracles. Pour recevoir dignement une pareille relique, l'empereur Léon dit le Grand ou l'Ancien, fit construire un temple magnifique.
En 810 l'empereur Nicéphore et l'impératrice Irène l'offrirent à Charlemagne avec un autre vêtement de la sainte Vierge. Le pieux empereur les déposa dans sa chère église de Notre Dame d'Aix-la-Chapelle, d'où le voile dont nous venons de parler fut transféré par Charles le Chauve à Notre Dame de Chartres.
Vint l'époque des invasions normandes. Un jour, c'était en 911, Chartres vit avec effroi le terrible Rollon campé sous ses murs. La bataille s'engage ; déjà les Normands sont vainqueurs. Mais au plus fort de la mêlée parait l'évêque de Chartres. Revêtu des habits pontificaux, il tient une lance à la main. À cette lance est suspendue une bannière d'un genre nouveau ; c'est le voile de la Vierge Marie. À cette vue, Rollon se sent saisi d'une frayeur que jusque-là il ne connaissait pas ; les Normands se retirent, mais en bon ordre, montrant qu'ils cèdent plutôt à un ascendant surnaturel qu'à la valeur des adversaires.
Les Chartrains, pénétrés de reconnaissance, élevèrent une chapelle à leur libératrice dans le ravin même qu'avait occupé l'armée ennemie. Ce lieu depuis s'appela Valrollon, par corruption Vauroux.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
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Troisième jour
Troisième jour
Culte de Marie
Trois mots résument le culte que nous devons à Marie :
1° imitation ;
2° vénération ;
3° invocation.
Imitation
Imitons Marie : elle est la Mère de Jésus, elle est notre Mère.
Dieu s'est fait homme, Dieu s'est fait semblable à nous, afin qu'il nous fût possible de l'imiter et de lui devenir semblables. Mais si Jésus est homme comme nous, il est Dieu cependant ; sa perfection est humaine, sans doute, mais en même temps elle est divine. Le modèle est désespérant. Abaissez un peu vos regards, arrêtez-les sur Marie. Comme vous, Marie est une simple créature ; imitez la, vous serez néanmoins semblable à Jésus.
Car il est une loi de la nature en vertu de laquelle, généralement, le fils ressemble à son père et à sa mère. Considérez Jésus. Comme Dieu, il est l'image consubstantielle du Père, le reflet, la splendeur de sa gloire. Comme homme, il est l'image de sa mère. Mais ici l'ordre même demande que la règle soit renversée. C'est au plus parfait de servir de type et non au moins parfait. Marie donc a dû d'avance être modelée sur le type de Jésus, et ainsi à son entrée dans le monde, Jésus, quoique incomparablement plus parfait, s'est trouvé semblable à sa Mère, qui, de son côté, pour devenir de plus en plus semblable à son Fils, n'a cessé, à partir de la naissance de l'Enfant divin de contempler ce modèle achevé, d'en étudier, d'en comparer, d'en conserver tous les traits, et de les reproduire dans sa vie : Maria autem conservabat omnia verba hæc, conferens in corde suo. Donc imitons Marie, Mère de Jésus, elle est semblable à Jésus. Ressemblons à la Mère, nous ressemblerons au Fils.
Elle est aussi notre Mère. Imitons-la, si nous voulons qu'en nous elle reconnaisse ses enfants. Imitons-la, afin de ressembler à son premier-né, si nous voulons qu'en nous elle retrouve les frères de Jésus.
Les Rois et Notre Dame de Chartres
On ne s'étonnera pas si Notre Dame de Chartres jouit désormais d'une célébrité toujours croissante. Parmi les rois de France, il en est peu qui ne soient venus lui rendre hommage. Nommons d'abord Eudes, Robert le Pieux, Henri Ier, Philippe Ier
Louis VI dit le Gros (1118) était en guerre avec Thibaut IV. Chartres obéissait à son ennemi, mais le Roi n'osa pas attaquer la cité de Marie. Il pouvait y entrer en vainqueur, il se présenta en pèlerin et il se prosterna aux pieds de l'antique statue.
Le vainqueur de Bouvines, Philippe Auguste, qui devait cette victoire à la protection de Marie, eut bientôt à remercier N. D. de Chartres d'une faveur non moins insigne. Philippe n'avait pas d'héritier, Isabelle son épouse vint à Chartres. Elle y priait devant l'image de la Vierge-Mère, quand soudain quatre cierges s'allumèrent d'eux-mêmes. (Guillaume le Breton.) Elle eut un fils qui régna sous le nom de Louis VIII dit le Lion.
L'épouse de Louis le Lion, Blanche de Castille, elle aussi, était frappée de stérilité. Elle vint prier dans la grotte et Dieu lui donna plusieurs fils. L'aîné fut saint Louis. Chartres le verra deux fois prosterné aux pieds de l'image de Celle qui était doublement sa mère : sa mère comme chrétien, sa mère par le miracle de sa naissance.
Les Français et les Flamands étaient aux prises à Mons-en-Puelle (17 août 1304). Philippe le Bel, vivement pressé par l'ennemi, invoque Notre Dame de Chartres, et il échappe à la mort. Pour accomplir le vœu qu'il avait fait au moment du danger, il vint à Chartres monté sur le même cheval de guerre et revêtu des mêmes armes qu'au jour de la bataille et il fit hommage de l'armure et du coursier à Celle qui lui avait donné la victoire.
Vingt-quatre ans après (23 août 1328), Philippe de Valois remportait encore sur les mêmes ennemis une victoire insigne au Mont-Cassel. Là encore la valeur des Flamands forçait le roi français à invoquer Marie. Le vainqueur fit hommage de son triomphe à Notre Dame de Paris, mais le témoignage de sa reconnaissance lui eût paru incomplet s'il ne fût venu en renouveler l'expression aux pieds de Notre Dame de Chartres.
Le roi Jean se rendit trois fois à Chartres, portant l'humble bâton du pèlerin. Mais l'heure de l'épreuve avait sonné pour la France ; la funeste bataille de Poitiers la livra aux Anglais.
Le Dauphin, qui fut depuis Charles V le Sage, fait pieds nus, le pèlerinage de Chartres ; Marie va se montrer.
Partout victorieux jusque-là, l'anglais Édouard III arrive devant Chartres (1360). Les habitants s'adressent à la Vierge sainte. Soudain un terrible orage éclate sur le camp des Anglais. Les tentes sont culbutées, les armes et les bagages sont emportés par les eaux, d'énormes grêlons tombent sur l'armée. Déjà mille hommes d'armes et six mille chevaux avaient péri. Édouard alors se tourne vers la cathédrale, il se met à genoux et s'adressant à Notre Dame de Chartres il fait vœu d'accorder la paix à la France. À l'instant l'ouragan s'apaise. Peu après la paix était signée à Brétigny, près de Chartres.
Notre Dame de Chartres avait déjà donné à la France deux rois, Louis VIII le Lion et Louis IX le Saint, elle va prendre sous sa haute protection une branche de la famille de saint Louis qui doit un jour élever au plus haut degré le royaume très chrétien.
C'était sous Charles VI : un jour on vit entrer à Chartres cent chevaliers qui, tenant chacun à la main, non le glaive, mais un cierge allumé, vinrent se présenter à la porte de la cathédrale. Louis de Bourbon, comte de Vendôme, pieds nus, suivait humblement ce brillant cortège. Arrivé à la porte royale, le prince se met à genoux sur les degrés, il raconte comment Marie l'a délivré des mains de Jacques, son frère, qui le retenait dans une rude captivité. Puis il se lève, il se rend devant l'image de la Vierge Marie et il se déclare son homme-lige. C'est de cette branche illustre que sortiront les rois dont Henri IV sera le premier.
Louis XII, François Ier, François II, Charles IX, Henri III, firent le pèlerinage de Chartres. Mais l'action doit répondre à la prière. Ces rois oublièrent que leur premier devoir était de maintenir la royauté du Fils de Marie. Louis XII se heurta contre le Pape ; il mourut sans postérité. Les trois autres par leur négligence laissent l'hérésie se glisser, en France. Sous Henri III elle marchera la tête levée, menaçant également la religion et la royauté. Heureusement Notre Dame de Chartres veillait.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
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Quatrième jour
Quatrième jour
Vénération
Marie est la Mère de Jésus, elle est notre Mère. Elle est la Mère de Jésus, et Jésus, tout grand, tout Dieu qu'il est, l'a honorée comme sa Mère. Elle est notre Mère : une Mère a droit à l'hommage de ses enfants.
Jésus honore Marie comme sa Mère. Pour elle, et pour elle seule, il a fait plus que pour le monde entier. Des trente-trois ans passés sur cette terre, trente sont consacrés à Marie; trois suffiront pour le reste du genre humain. Il est vrai que tout le temps consacré à Marie nous est par là même, consacré Achevant la perfection de sa Mère, Jésus nous formait une mère.
Jésus honore Marie comme sa Mère. Il veut qu'entre Elle et Lui tout soit commun. Et d'abord, s'il n'est de salut qu'en Jésus et par Jésus, je ne vois pas qu'on puisse séparer Marie de Jésus. Nul ne sera sauvé, s'il ne croit en Jésus-Christ, s'il ne croit que Jésus-Christ est vraiment Dieu et vraiment homme. Mais si vous ne croyez pas que Marie est vraiment la Mère d'un fils qui est Dieu et homme, si vous ne croyez pas que le Fils unique de Dieu s'est incarné et a été conçu dans le sein de la Vierge Marie et qu'il est né de cette Mère très pure, vous ne croyez pas au Verbe fait chair, au Dieu fait homme, vous ne croyez pas à Jésus-Christ. Aussi, dans le Symbole, la foi à la maternité divine de Marie est-elle inséparable de la foi à l'incarnation : Credo... in Jesum Christum Filium ejus (Dei Patris) unicum... qui... natus ex Maria Virgine.
Faut-il s'étonner ensuite des honneurs que Jésus se plaît à partager avec sa Mère ? Indiquons-en quelques-uns.
Jésus immaculé et impeccable par nature, Marie immaculée et impeccable par grâce ; Jésus vierge, Marie vierge; Jésus transpercé par la lance extérieure, Marie transpercée par le glaive intérieur. Jésus, incorruptible dans le tombeau, ressuscite le troisième jour par sa propre vertu; Marie, préservée de la corruption du sépulcre, ressuscite le troisième jour par la vertu de son divin Fils. Jésus monte au ciel en corps et en âme, Marie y monte également.
L'Église, voulant vénérer dans Marie et la Mère de Jésus et notre Mère, ne la sépare pas de son Fils.
Elle encourage également l'invocation du nom sacré de Jésus et du saint nom de Marie.
On trouverait difficilement un temple sans une chapelle, un autel ou du moins une image de Marie.
À chaque fête en l'honneur du Fils répond une fête en l'honneur de la Mère. Si nous célébrons l'Incarnation du Verbe, c'est-à-dire la Conception de Jésus, nous célébrons la Conception de Marie ; nous honorons la Nativité de Jésus et celle de Marie ; nous fêtons les saints Noms de Jésus et de Marie, la Présentation de Jésus et celle de Marie, la Passion du Fils et la Compassion de la Mère, la Résurrection et l'Ascension de Jésus, et l'Assomption de Marie, le sacré Cœur de Jésus et le Cœur immaculé de Marie.
À l'exemple de Jésus, à l'exemple de l'Église, vénérons Marie. Osez, vous resterez toujours au-dessous de ce que vous devez; jamais vos efforts, jamais vos excès ne répondront à la dignité de votre Mère, de la Mère de Jésus : Quantum potes tantum aude, quia major omni laude, nec laudare sufficis. Si quelque âme étroite et chagrine se scandalise de vos audaces, répondez que si cet honneur, si cet éloge semble excessif pour Marie, il ne l'est pas pour son Fils : Si Mariæ non congruit, congruit Filio ejus.
Les Protestants et Notre Dame de Chartres
En 1568, au plus fort des guerres de religion, Condé avec les Huguenots vint assiéger la cité de Marie. Mettant toute leur confiance en la Vierge Mère les habitants placèrent sa statue sur chacune des portes, avec cette inscription : Carnu tum tutela, défense des Chartrains. Les hérétiques ouvrirent le feu contre la porte drouaise, et ce fut sur l'image de Marie que ces impies dirigèrent leurs coups ; mais sans pouvoir l'atteindre. Cependant un pan de mur s'écroule. Les soldats de la cité font tête à l'ennemi, la population se presse dans la grotte aux pieds de la Vierge Mère. Tout à coup, sans qu'on pût savoir pour quelle raison, au lieu de profiter de la brèche, les Huguenots se retirent et lèvent le siège. Les Chartrains reconnurent dans cette retraite inexplicable, le secours de Notre Dame et, pour perpétuer le souvenir de leur reconnaissance, ils construisirent devant le pan de muraille abattu par le canon huguenot, une chapelle en l'honneur de Notre Dame de la Brèche.
Enfin, grâce à l'énergie de la France catholique, Henri IV a compris que jamais il ne sera roi français s'il n'est le roi très chrétien. Il se fit instruire et abjura l'hérésie, et ce fut à Notre Dame de Chartres, sur le jubé de la splendide cathédrale, qu'il voulut recevoir le sacre royal.
C'est donc aux pieds de Notre Dame de Chartres que sont tombés les trois ennemis les plus redoutables de la France.
Là s'arrêtèrent les derniers païens envahisseurs du sol français, les Normands de Rollon qui, repoussés devant Chartres par le bras de Marie, ne tardèrent pas à se faire chrétiens.
Là, foudroyés par Marie, les Anglais furent forcés d'accorder une paix sans laquelle la France devenait anglaise, et plus tard peut-être protestante.
Là, repoussés par l'image de Marie, les protestants voient leurs espérances et leurs prétentions déçues par le sacre de Henri IV devenu le roi très chrétien.
Nous ne sommes pas au terme des faveurs de Notre Dame de Chartres.
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Cinquième jour
Cinquième jour
Invocation
Allons au Père par le Fils ; allons au Fils par la Mère. Telle est la volonté de Dieu qui a voulu nous avoir tout entiers par Marie : Quia sic est voluntas Dei qui totum nos habere voluit per Mariam. (Saint Bernard).
Mère de Jésus, Marie est toute-puissante pour nous secourir ; mais elle est aussi toute bienveillante, car elle est notre Mère. Elle est bonne, car elle est Mère ; elle est forte, car elle est Reine.
Enfant d'une Mère si tendre, soldat d'une Reine si grande, voulez-vous vous assurer sa protection maternelle et royale ? enrôlez-vous dans son armée, revêtez son armure, et apprenez à manier ses armes.
L'armée de Marie, c'est la Congrégation. On s'y engage par une consécration spéciale à son service et par la promesse de défendre son honneur et ses intérêts contre les attaques de l'impiété et de la licence. Les mécréants et les libertins se sont ligués contre la foi et la vertu. À cette vue les enfants de Dieu se sont unis sous l'invocation de la Vierge immaculée, de la Vierge-Mère, de la Reine des Anges, et la Congrégation s'est formée. Vous comprenez dès lors pourquoi l'impiété honore la Congrégation des poursuites de sa haine et de sa fureur. Mais comprenez aussi ce mot d'un grand Saint des temps modernes :
« Quand un laïque me demande ce qu'il doit faire pour être sauvé, je ne puis lui conseiller un moyen plus utile et plus sûr que d'entrer dans la Congrégation. La Congrégation est un moyen qui renferme tous les autres, même les plus infaillibles, pour le salut éternel ». (Saint Alphonse de Liguori).
Faites-vous inscrire sur les registres de l'Archiconfrérie du très Saint et Immaculé Cœur de Marie, établie à Notre Dame des Victoires de Paris pour la conversion des pécheurs. Par cette inscription vous serez en union de prière avec les vingt millions d'associés de cette ligue pacifique. Ajoutez la récitation d'un Ave Maria, quand ce ne serait que celui de votre prière du matin ou du soir, aux intentions de l'Archiconfrérie : vous avez rempli toutes les obligations qu'elle propose à ses membres.
Notre Dame de Chartres depuis Louis XIII
Le fils d’Henri le Grand, Louis XIII, dès les premiers jours de son règne vint lui-même à Chartres mettre sa personne et sa couronne sous la protection de la Vierge. Il préludait ainsi à l'acte solennel qui devait consacrer la France à Marie dans l'église de Notre Dame de Paris.
Comme autrefois Isabelle, et comme Blanche de Castille, Anne d'Autriche descend dans la grotte vénérée pour demander un fils à la Vierge Mère. Enfin, après vingt-deux ans de stérilité, elle donna le jour à un enfant qui sera Louis XIV.
La France doit donc à Notre Dame de Chartres trois de ses rois : Louis le Lion, saint Louis et Louis le Grand.
Louis XIV ne fut pas ingrat. Ce fut à l'assistance de Celle qui est terrible comme une armée rangée en bataille qu'il attribuait les victoires remportées par ses grands capitaines, et plusieurs fois il fit le pèlerinage de Chartres pour vénérer sa puissante Protectrice et sa Mère bien aimée.
Vinrent les jours de désolation. On ne sait pas comment la cathédrale de Notre Dame de Chartres a pu traverser à peu près intacte cet ouragan destructeur que la Révolution avait déchaîné sur tous les monuments sacrés. Quoi qu'il en soit, Marie n'a point abandonné la cité de ses prédilections. Elle le fit bien voir lorsqu'en 1832 le choléra y commença ses ravages. En quelques jours, cent soixante personnes avaient succombé. Le dimanche 26 août, on porta en procession la chasse qui contient le voile vénéré. Deux particuliers se permirent d'insulter à la piété des fidèles. Ils se riaient aussi du choléra ; mais, soudainement saisis par le fléau, ils expirèrent dans des contorsions affreuses. Ils furent les dernières victimes ; à partir de la procession, pas un habitant ne mourut du choléra.
De tous ces faits et de mille autres que nous passons sous silence, ne serait-il pas permis d'inférer que Notre Dame de Chartres peut se dire aussi Notre Dame de France ? Chartres est comme la capitale de notre auguste Reine, et ce temple, cette merveille de l'art, cette épopée lapidaire, pour emprunter l'expression d'un orateur de ce siècle, est son palais.
Mais à l'exemple des reines de la terre, la Reine du Ciel aime à visiter les provinces de son royaume, et partout elle a des palais, des sanctuaires privilégiés qu'elle honore de sa faveur plus spéciale. Nous la suivrons dans quelques-uns de ces lieux bénis.
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Sixième jour
Sixième jour
L'Armure de Marie
L'armure de Marie se compose, si l'on veut, de trois pièces principales : le scapulaire, la médaille, l'image.
Revêtez le scapulaire : il sera pour vous la cuirasse de justice, de foi et de charité dont parle saint Paul. (Ep. 6, 14 ; et I Th. 5, 8). Marie a promis que celui qui mourrait couvert de cette sainte livrée serait préservé des feux de l'enfer : In quo quis moriens æternum non patietur incendium. Si vous lui êtes fidèle, fallut-il un miracle pour vous préserver du péché, ou pour vous en retirer par la contrition par faite ou par la confession, Marie sera fidèle à sa promesse. Mais prenez garde : si vous ne comptez le péché pour rien, si vous vous faites l'esclave de la passion ou du respect humain, si vous vous livrez à l'indifférence, à l'incrédulité, à l'impiété, quel cas ferez-vous du scapulaire ? Vous le laisserez, vous l'oublierez, vous le rejetterez, et vous obligerez Marie à vous laisser et à vous oublier à son tour.
Au scapulaire du Carmel ajoutez celui de l'Immaculée Conception, et priez pour la réforme des mœurs et la conversion des pécheurs. Cette pratique donne droit à gagner les indulgences de Jérusalem, des sept basiliques de Rome, de la Portioncule et de saint Jacques de Compostelle, sans qu'il soit nécessaire de se confesser et de communier, toutes les fois que l'on récite six Pater, Ave et Gloria en l'honneur de la Sainte Trinité et de l'Immaculée Conception et aux intentions du Pape.
Portez sur vous une médaille de Marie, surtout la médaille dite miraculeuse. Elle vous servira de bouclier pour repousser les traits enflammés de l'ennemi. (Ep. 6, 16). Enfin que l'image de Marie soit toujours exposée en quelque endroit où vos yeux puissent facilement la rencontrer. Elle sera comme un étendard dont la présence vous rappellera sans cesse vos engagements.
Marie à Paris
Sur la rive gauche de la Seine, au milieu des champs, s'élevait, dit-on, un temple consacré à Cérès. On rapporte que saint Denis étant venu prêcher l'Evangile à Paris, purifia ce temple et le dédia au culte de Marie, qui y fut honorée sous le titre de Notre Dame des Champs.
Denis avait vu la très sainte Vierge, et il avait été si frappé de la majesté de sa personne, que si la foi ne l'eut retenu, il se fut prosterné à ses pieds pour l'adorer. Il apportait dans la Gaule un portrait de l'auguste Vierge, qui fut conservé longtemps dans l'église de Notre Dame des Champs. Cet oratoire a perdu son ancien nom, c'est aujourd'hui la chapelle du couvent des Carmélites de la rue d'Enfer. Lors de l'invasion des Francs, Paris se trouvait à peu près tout entier compris dans l'île appelée aujourd'hui encore la Cité. Il y avait là un temple de Druides. Ce fut sur l'emplacement de cet édifice que Clovis, devenu chrétien, posa la première pierre d'une église qui, après plus d'une transformation, est devenue la majestueuse basilique de Notre Dame de Paris. La première construction fut achevée par Childebert.
On peut donc dire que dès lors, Marie avait pris possession de la capitale future de la France. Elle saura la défendre.
En 885, Sigefroy avec trente mille Normands vint assiéger Paris, qui déjà s'étendait sur les deux rives du fleuve. Pour atteindre les murailles, les barbares comblent les fossés avec les cadavres des prisonniers et ils se disposent à passer sur ce pont humain. À cette vue, outré de douleur, l'évêque Gauzelin lève les yeux au ciel, il invoque Marie, puis saisissant un arc il décoche une flèche contre Sigefroy et le renverse mort. Déconcertés par la chute de leur chef, les Normands prennent la fuite. Paris est sauvé. L'image de Marie fut promenée en triomphe dans les rues et reçut les hommages de la reconnaissance publique.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
Les armes de Marie
Par les armes de Marie, j'entends ce que saint Paul appelle le glaive de l'esprit ou la parole de Dieu. Gladium spiritus quod est verbum Dei (Ep. 6, 17).
C'est d'abord le saint nom de Marie. Invoquez-le sans cesse, surtout dans le danger, surtout dans la tentation. Mariam cogita, Mariam invoca. Pensez à Marie, invoquez Marie. Que ce nom si doux et si puissant soit toujours sur vos lèvres, toujours dans votre cœur : Non recedat ab ore, non recedat a corde. (Saint Bernard).
La Salutation angélique est, après le Pater, la prière par excellence. Elle rappelle l'Incarnation du Verbe et la maternité divine de la Vierge, double mystère qui suppose et qui rappelle aussi et la Trinité des Personnes divines et la Conception immaculée de Marie : la Trinité, le Père envoyant le Fils, le Fils s'incarnant dans le sein de Marie par l'opération du Saint Esprit; l'Immaculée Conception, par laquelle Marie est pleine de grâce, gratia plena ; inséparable du Seigneur, Dominus tecum; bénie entre les femmes, benedicta tu in mulieribus; l'Immaculée Conception, sans laquelle Marie n'eût pas été digne de devenir la Mère d'un Dieu. Cette prière résume donc toute la religion chrétienne.
Nous y retrouvons aussi les Saints Noms de Jésus et de Marie.
La première partie fut inspirée par l'Esprit Saint à l'ange messager de l'Incarnation; puis à Élisabeth, qui la première proclama la maternité divine de Marie.
La seconde partie, composée par l'Église, exprime la prière la plus importante que nous puissions formuler. Deux instants sont pour nous décisifs : le moment présent, auquel répond une éternité, le nunc qui seul est en notre pouvoir; le moment de la mort, la dernière heure de la vie du temps et d'ici-bas, d'où dépend l'éternité entière. L'Église nous fait invoquer le secours de Marie pour ce double instant : Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvre pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Récitez donc souvent l'Ave Maria, répétez-le sans cesse; l'Église n'épargne rien pour nous engager à réitérer cette salutation si glorieuse à Marie, si terrible au démon, si salutaire pour nous.
De là l'Angélus, qu'en certaines contrées on appelle simplement l'Ave Maria; de là le Chapelet ou le Rosaire, qui est une répétition continue de l'Ave Maria.
L'Angélus. Trois fois le jour la cloche vous rappelle toute la religion : la Trinité des Personnes divines, par cette triple invitation et par la triple répétition de l'Ave Maria; l'Incarnation, par les paroles qui contiennent le récit de ce mystère ; la naissance, la mort et la résurrection de Jésus-Christ, en d'autres termes les mystères joyeux, douloureux et glorieux, résumés dans l'oraison qui conclut enfin l'humilité et l'obéissance de Marie si bien exprimées par sa réponse au messager céleste : « Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait suivant votre parole »; et son élévation à la dignité de Mère de Dieu, rappelée par ces mots : « Et le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous ». Cette pratique fut instituée pour implorer le secours de Marie contre les infidèles; de nos jours l'Église est attaquée par une légion d'incrédules plus dangereuse, plus acharnée, plus funeste que ne le furent les Musulmans et les autres barbares : l'Angélus n'a donc rien perdu de son opportunité.
Les rois et les docteurs
Vers l'an 910, Paris et les environs furent désolés par un fléau qu'on nomma le mal des ardents. Tous ceux qui purent se réfugier à Notre Dame de Paris furent sauvés. Hugues le Grand les y nourrissait à ses frais.
Le roi Robert le Pieux fit ériger dans le palais un oratoire dédié à Marie, qui augmenté et transformé par saint Louis, devint la Sainte Chapelle.
Dans l'abbaye de Saint Victor, située sur la rive gauche de la Seine, il existait une chapelle souterraine consacrée à Notre Dame de Bonne Nouvelle. C'était là que le moine Adam de Saint Victor, célèbre poète latin du moyen âge, aimait à chanter les louanges de Marie. Un jour il y composait une prose qui débute par ces mots : « Salve Mater Salvatoris ». Tout à coup saisi d'un pieux transport il s'écrie : « Salve, mater pietatis, et totius Trinitatis nobile triclinium, Verbi tamen incarnati speciale majestati præparans hospitium ».
Aussitôt la crypte s'illumine et Marie apparaît inclinant la tête comme si elle eut voulu approuver le poète et le remercier.
Cependant l'antique église dont Clovis avait posé la première pierre dans la cité ne paraissait digne ni de Marie ni de la capitale. Grâce à ses talents et à son mérite, Maurice de Sully, ainsi nommé du lieu de son origine, était devenu évêque de Paris malgré l'obscurité de sa naissance. Il entreprit de rebâtir la basilique de Notre Dame de Paris, Louis le Jeune et les rois ses successeurs, Philippe-Auguste, Louis VIII, saint Louis et Philippe III aidèrent puissamment à cette construction.
Louis le Jeune avait été élevé dans le cloître de Notre Dame, aussi tenait-il Marie pour sa mère.
En 1248, saint Louis fit construire la Sainte Chapelle pour y déposer la couronne d'épines. Mais la partie basse demeura consacrée à Marie.
En 1304 les docteurs de la Sorbonne s'étaient rassemblés pour discuter sur la Conception immaculée de Marie. Le célèbre Duns Scot se rendant à la réunion, s'arrêta devant une statue de Notre Dame qui se trouvait au milieu de la cour d'entrée : « Vierge sainte, lui dit-il, donnez-moi de vous louer dignement et de confondre vos ennemis ». La statue s'inclina. Duns Scot parla si bien que ce jour-là même, l'Université de Paris décréta que désormais nul ne serait reçu docteur s'il ne jurait de soutenir le privilège de l'Immaculée Conception de Marie.
Cette même année 1304 nous rappelle la victoire de Mons-en-Puelle gagnée le 17 août par Philippe le Bel. Ailleurs nous avons dit que le vainqueur fit hommage à Notre Dame de Chartres du cheval et des armes qui lui avaient servi en cette fameuse journée. Nous devons ajouter ici que, d'après l'intention du roi, la fête commémorative de cette victoire se célébrait à Paris le 18 août.
Le 23 août 1328, Philippe de Valois remporta au Mont-Cassel, une victoire qu'il attribua également à l'intervention de Marie ; aussi, de retour dans la capitale, il se rendit tout droit à Notre Dame et il y entra monté sur le même cheval et revêtu des mêmes armes qu'au jour de la bataille. Il s'avança ainsi jusqu'au crucifix et il offrit à Marie tout son appareil de guerre. Il fit ensuite le pèlerinage de Chartres pour y renouveler le témoignage de sa reconnaissance.
Puis vinrent les jours mauvais. Pendant la captivité du roi Jean, la ville de Paris fit vœu de présenter tous les ans à l'église de Notre Dame, un cierge dont la longueur égalerait la circonférence des murs d'enceinte. Cette offrande se fit jusqu'en 1603. À cette époque la longue bougie roulée fut remplacée par une lampe d'argent en forme de navire, symbole de la ville, et par un gros cierge. Louis XIV ajouta six lampes à celle de Paris. L'hommage du cierge dura jusqu'en 1789.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
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Huitième jour
Huitième jour
Le Chapelet ou Rosaire
C'est par le Rosaire que saint Dominique a converti les Albigeois ; c'est par le Rosaire que plus d'une fois l'Église a obtenu le triomphe de ses guerriers sur les plus redoutables ennemis du nom chrétien. La fête du Rosaire en fait foi. Essayons de cette arme contre les ennemis de nos âmes, et la victoire confirmera nos légitimes espérances.
Cette pratique unit les deux genres de prière : la prière vocale et la prière mentale.
Les prières vocales du chapelet sont les plus belles, les plus pieuses, les plus simples et les plus solennelles, en même temps que les plus autorisées de la religion. La profession de foi ou le Symbole des Apôtres ouvre la série. Puis l'Oraison Dominicale, plusieurs fois répétée dans le cours du chapelet. Ensuite la Salutation angélique, revenant d'abord trois fois, après un premier Pater, pour honorer la Trinité sainte, puis se répétant dix fois après chacun des cinq Pater, enfin le majestueux Gloria Patri, terminant chaque dizaine.
Tous ces nombres offrent un symbole.
Trois rappelle les trois Personnes divines ; dix figure les dix commandements du Décalogue, et par conséquent la perfection de la vie chrétienne. Cinq exprime les doigts de la main, organe de l'action. Cinquante, complément de quarante-neuf, qui est le produit de sept multiplié par lui même, rappelle et le jubilé de l'ancienne loi, et la Pentecôte juive et chrétienne, et la multiplication des sept jours de la semaine par eux-mêmes, multiplication des mérites amassés par le bon emploi du temps de la vie présente, qui doit amener le repos et le jubilé du jour éternel figuré par la cinquantième année jubilaire du peuple de Dieu.
Il n'est pas jusqu'au passage d'un grain à un autre qui n'ait sa signification. La main, organe de l'action et de la volonté, s'unit, dans ce pieux exercice, à la langue, organe de la pensée et de l'intelligence, et en même temps, par la méditation, l'esprit repasse les principaux mystères de la vie cachée, souffrante et glorieuse de Jésus- Christ. Le Chapelet est donc, à tout point de vue, un cours complet de religion.
À ces pratiques non moins solides que pieuses ajoutez la célébration spéciale du Samedi, jour consacré à Marie ; la récitation, de temps en temps du moins, du petit Office de la sainte Vierge ; la préparation aux fêtes les plus solennelles, comme l'Immaculée Conception, la Nativité, l'Annonciation, la Purification, et l'Assomption ; les pèlerinages aux sanctuaires célèbres ; enfin la belle et joyeuse dévotion du mois de Marie : vous sentirez votre confiance et votre dévotion se réveiller, se ranimer, s'accroître sans cesse, et après avoir vécu avec Marie, vous mourrez en l'invoquant, et vous irez partager ses joies et ses gloires.
Les protestants et la Sainte Vierge à Paris
Autrefois à Paris chaque coin de rue était orné d'un massif de fleurs au milieu duquel s'élevait une petite statue de la sainte Vierge. Le samedi, la niche était entièrement illuminée, et toutes les nuits une lampe allumée brillait au pied de la statue. Ce fut comme le premier éclairage des rues. Ce pieux usage était du reste commun à la plupart des villes de France.
Un des premiers actes par lequel le protestantisme signala sa présence à Paris avait été de mutiler et de décapiter une statue de la sainte Vierge placée au coin de la rue des Rosiers, près de la petite porte Saint-Antoine (1528).
« François Ier ordonna aussitôt de faire une statue d'argent semblable à celle qui avait été profanée. Puis il convoque, dans une église voisine du lieu de la profanation, tous les corps ecclésiastiques de Paris, avec huit évêques, le parlement, la chambre des comptes et le corps de ville, les princes du sang, les ambassadeurs et tous les grands officiers de la Couronne. On y offre le saint sacrifice en expiation de l'attentat commis, et de là on se rend en procession sur le théâtre du crime, le grand aumônier de France portant la nouvelle statue et le roi le suivant un cierge à la main. Arrivé au lieu désigné l'évêque dépose la statue sur un autel préparé; la musique de la chapelle royale chante l'antienne Ave, Regina cælorum, devant toute l'assemblée à genoux; après quoi le roi se lève, prend la statue, la baise respectueusement, la place lui-même dans la niche, ferme le treillis destiné à prévenir de nouvelles insultes, se remet à genoux, prie quelque temps avec larmes, et fait porter en grande pompe la statue mutilée dans l'église de Saint Gervais, où elle a été depuis honorée pendant des siècles sous le titre de Notre Dame de la Tolérance ».
« Ce titre ne toucha point les sectaires ; en 1547, ils brisèrent la grille et volèrent la riche statue ; on la remplaça par une statue de bois, et en 1551, ils la brisèrent également. Eux, qui réclamaient la tolérance pour leur culte, étaient les plus intolérants des hommes pour le culte de toute la nation ». (Hamon).
L'hérésie cependant faisait des progrès effrayants. Les Parisiens désirant se préserver du fléau s'adressèrent à Marie. En 1529 , une immense procession partit de Notre Dame de Paris et se rendit à Notre Dame des Vertus à Aubervillers, entre Saint Denis et la capitale. Toutes les paroisses de Paris s'étaient réunies dans cette grande manifestation. Chaque fidèle portait un flambeau allumé et tel fut l'éclat de ces innombrables lumières que des hauteurs de Montlhéry on crut que Paris était en feu.
Marie exaucera ces prières. C'est de Paris que sortira le secours extraordinaire préparé par le Ciel contre la grande hérésie.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
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Neuvième jour
Neuvième jour
Marie dans le plan divin
Quand un architecte médite le plan d'un édifice, d'un palais, par exemple, ou d'un temple, le premier objet de sa pensée, s'il s'agit d'un palais, sera le trône, et s'il s'agit d'un temple, ce sera l'autel. Au second rang, mais avant tout le reste, vient pour le palais la salle du trône, pour le temple le sanctuaire. Puis l'artiste trace le plan de l'édifice entier, rapportant toutes les parties du palais à la salle du trône, et par là au trône lui-même et au roi, toutes les parties du temple au sanctuaire, et par là à l'autel et à Dieu.
Ainsi, de toute éternité, l'artiste suprême arrêta le plan d'un palais et d'un temple dont il est le roi comme il en est le Dieu. Le trône, dans ce palais, l'autel, dans ce temple, c'est le Dieu fait homme, Jésus-Christ. Aussi, que ce soit en vertu de la prévision du péché originel ou in dépendamment de cette chute, l'Incarnation étant la plus haute manifestation extérieure de la grâce de Dieu, on peut dire qu'elle est l'objet premier, le principe, le centre, le terme final du plan divin.
Dans les décrets éternels il a été arrêté que le Dieu-Homme naîtrait d'une fille d'Adam, et que cette fille choisie entre toutes serait la Vierge Marie ; dès lors dans ce palais, dans ce temple de la création où les anges et les hommes sont les pierres vivantes de l'édifice, Marie est comme la salle du trône ou le sanctuaire, et par elle tout, depuis l'atome jusqu'au séraphin, se rapporte à Jésus-Christ, qui seul, par son humanité, est le trône de la royauté suprême, l'autel de la divinité trois fois sainte. Tel est le rang qu’occupe Marie dans le plan éternel de la création, le premier après son divin Fils. Avec lui elle peut redire : « Le Seigneur m'a possédée dans sa prescience, dans son décret au commencement de ses voies, de ses pensées, de ses desseins éternels. Dominus possedit me in initio viarum suarum. (Prov. 8, 22).
Concluons avec saint Anselme : « Tout ce qui existe est au-dessus ou au-dessous de Marie : Dieu seul au-dessus, toutes les simples créatures au-dessous » ; et avec saint Bonaventure : « Dieu peut créer un monde plus vaste, un ciel plus élevé que le monde et les cieux qui existent, mais il ne peut pas élever une simple créature plus haut que celle dont il a fait sa mère ». Car, comme le déclare Albert le Grand, « la dignité de Mère de Dieu est immédiatement après celle de Dieu même », et, « Marie ne peut être plus unie à Dieu qu'elle ne l'est, à moins de devenir Dieu ». Aussi, « telle est la grandeur de Marie, selon saint Bernardin, que Dieu seul peut la comprendre ».
Tout dans le monde se rapporte à Jésus Christ ; tout y est une annonce de Jésus Christ. Avant sa venue, tout le prépare et le figure ; depuis sa venue, tout est une continuation et une imitation de sa vie et de son action : de même tout dans le monde se rapporte à Marie, soit pour l'annoncer, soit pour la rappeler.
N'oublions pas que dans ce palais et dans ce temple nous avons une place marquée. Par son humanité Jésus-Christ est le trône de ce palais, l'autel de ce temple ; Marie est la salle du trône et le sanctuaire, et nous, nous devons former le reste de l'édifice et en être les pierres vivantes : Superædificati super fundamentum apostolorum. (Eph. 2, 19). Quæ domus sumus nos. (He. 2, 6).
Prenons garde. La pierre qui ne répond pas au dessein de l'architecte, est rejetée dans les décombres. S'il est en nous quelque œuvre, quelque parole, quelque pensée qui ne soit pas conforme à la mesure exigée, qui ne se rapporte pas à Dieu par Jésus, et à Jésus par Marie, cet acte est perdu ; car, pour lui il n'est pas de place dans ce palais, dans ce temple qui s'appelle ici-bas l'Église, et là-haut le ciel. Telle est la loi. Depuis le premier fiat, depuis le fiat lux, jusqu'au fiat mihi secundum verbum tuum, depuis la création jusqu'au jugement dernier, tout dans le monde aussi bien que dans l'homme, tout dans la vie publique des nations aussi bien que dans la vie privée des individus, tout doit se rapporter à Dieu par Jésus-Christ et à Jésus-Christ par Marie.
Ainsi l'Ancien Testament est l'annonce continue de Marie. Il faudrait un volume pour exposer tous les traits qui peuvent se rapporter à la Mère de Celui qui est le principe, le centre et le terme de toutes choses. Nous en indiquerons quelques-uns.
Saint Ignace et Saint François de Sales
Sur le flanc de la colline de Montmartre il existait autrefois une église sous le vocable de Sainte Marie et de Saint Denis.
Le jour de l'Assomption 1534, sept jeunes hommes appartenant à diverses nations, mais tous étudiants de l'Université de Paris, se réunissaient dans la crypte de ce sanctuaire. L'un d'eux, le seul qui fut prêtre, célébrait la sainte messe ; et tous, au moment de la communion, s'engageaient par vœu au service de Dieu et à la défense de l'Église. Le chef de cette milice nouvelle se nommait Ignace de Loyola. La Compagnie de Jésus venait de naître, à Paris sur le mont des martyrs, dans un sanctuaire de Marie, et le jour de l'une de ses plus grandes fêtes.
À Saint-Étienne des Grès, on vénérait sous le titre de Notre Dame de Bonne Délivrance, une statue de la sainte Vierge. Un jeune étudiant venait souvent prier devant cette image. Il se nommait François de Sales et n'avait alors que dix-sept ans (1578). Depuis quelques semaines il se desséchait à vue d'œil ; il ne pouvait plus ni boire ni manger ni dormir. En proie à un affreux désespoir, il se croyait réprouvé. Un jour que prosterné aux pieds de Notre Dame de Bonne Délivrance il priait avec plus d'instance, il s'écria : « Bonne Mère, si je suis condamné à haïr Dieu pendant l'éternité, obtenez-moi du moins de le servir et de l'aimer pendant cette vie ». Puis il fit vœu de chasteté et s'engagea en mémoire de ce vœu, à réciter chaque jour le chapelet de six dizaines. À l'instant même il fut délivré et avec la paix de l'âme il recouvra la santé du corps.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
Le Mois de Marie, reine de France
Dixième jour
Dixième jour
Le Paradis terrestre
Genèse 2, 8-15
Genèse 2, 8-15
Ce riant paradis que Dieu lui-même a planté annonce Marie formée par Dieu avec un soin spécial.
Cette source unique qui se partage en quatre fleuves pour arroser le jardin, rappelle cette grâce dont le Seigneur a rempli le cour de Marie et qui déborde par les quatre vertus fondamentales de l'ordre moral. Qui n'admirerait la haute prudence de ses pensées, la justice de ses volontés, la force héroïque avec laquelle elle se tient debout auprès de la croix, l'inviolable pureté de son cœur ?
Par la grâce de leur feuillage, par l'éclat de leurs fleurs, par la suavité de leurs fruits, les arbres du paradis annoncent les saints désirs, les douces paroles et les œuvres fécondes dont se composera la vie de la Vierge fidèle.
La docilité des animaux à la voix de l'homme innocent, figure l'empire que la Vierge immaculée conservera toujours sur ses sens et sur ses passions.
Le premier Adam devait garder le paradis en le cultivant. Le second et véritable Adam saura garder le paradis qui doit le recevoir sur la terre. D'abord il préserve celle qui sera sa mère de toutes les atteintes, du serpent et du péché. Puis pendant trente années son unique occupation, ce semble, sera de cultiver ce jardin déjà si beau et d'y développer toutes les vertus.
Il ne tient qu'à nous de transformer notre âme en paradis spirituel. La grâce s'y répand par quatre fleuves qui seront pour l'intelligence, les quatre évangiles, pour la volonté, les quatre vertus cardinales. Fécondée par les enseignements de la foi et par les effusions de la charité, l’âme produira toutes les vertus, depuis les plus modestes, représentées par le gazon fleuri dont les collines du paradis sont revêtues, jusqu'aux grands et sublimes héroïsmes, figurés par la majesté du cèdre et par la force du chêne. - La foi aussi et la charité soumettront nos sens et nos passions à la raison et à la volonté, comme les animaux le furent à l'homme dans l'Eden.
Mais sachons garder et cultiver ce paradis de notre âme. L'exercice et la pratique développeront dans nos cœurs les vertus dont le germe y fut déposé par le baptême et par la communion. Gardons Jésus dans notre cœur et Jésus nous gardera comme il garda Marie.
Le vœu de Louis XIII
Après la mort de Henri IV les protestants se soulevèrent de toutes parts ; et ce fut à l'assistance de Marie que Louis XIII attribua ses victoires, et spécialement la réduction de la Rochelle, boulevard de l'hérésie et de la révolte. Pour reconnaître cette puissante intervention, le 9 décembre 1629 le jeune roi posa la première pierre de Notre Dame des Victoires, aujourd'hui si célèbre par l'Archiconfrérie du Cœur immaculé de Marie. Après la naissance de Louis XIV, Anne d'Autriche sa mère, fit décorer la chapelle de la sainte Vierge, qui se trouvait dans cette église.
Mais voici un acte plus solennel. C'était le 10 février 1638. Louis XIII, en grand appareil, entrait dans l'église de Notre Dame de Paris. Il portait le sceptre et la couronne, mais c'était pour déposer l'un et l'autre aux pieds de l'image de Marie. Un édit expliqua la portée de cette imposante cérémonie. Dans les lettres patentes qu'il publia ce jour-là même, le roi énumère d'abord les faveurs qu'il a reçues du Ciel depuis le commencement de son règne :
« La rébellion de l'hérésie abattue; les armes de France toujours victorieuses, et les ligues que ses ennemis avaient formées contre lui frappées d'impuissance. Par tous ces motifs, nous prosternant, dit Louis XIII, aux pieds de la Majesté divine que nous adorons en trois Personnes, et à ceux de la sainte Vierge et de la croix sacrée où nous révérons l'accomplissement des mystères de notre rédemption par la vie et la mort du Fils de Dieu en notre chair, nous nous croyons obligé de nous consacrer à la grandeur de Dieu par son Fils, rabaissé jusqu'à nous, et à ce Fils par sa Mère, élevée jusqu'à lui, sous la protection de laquelle nous voulons très spécialement nous mettre pour obtenir, par son intercession, sous la protection de la sainte Trinité elle-même, et par son autorité et exemple, la protection de toute la cour céleste. En conséquence, nous déclarons par les présentes que prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre État, notre couronne et nos sujets ; la suppliant de nous inspirer une si sainte conduite et de défendre avec tant de soin ce royaume, que soit en paix, soit en guerre, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire, et pour que le souvenir de cette consécration demeure à jamais dans la postérité, nous ordonnons qu'il soit fait chaque année, le jour de l'Assomption, après les vêpres, dans toutes les églises, cathédrales, paroissiales ou conventuelles de nos États, une procession très solennelle où assisteront toutes les autorités judiciaires et civiles. Notre intention est que les évêques recommandent à tous nos peuples d'avoir une dévotion spéciale envers la bienheureuse Vierge, et d'implorer, en ce jour solennel, sa protection sur la France, afin que, sous une si puissante Patronne, notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de nos ennemis, qu'il jouisse d'une longue paix, et que Dieu y soit servi et révéré si parfaitement, que nous et nos sujets puissions arriver à la fin bienheureuse pour laquelle nous avons été créés ».
Cet édit fut mis à exécution le 15 août suivant, et le 5 septembre, après une stérilité de vingt-deux ans, la reine accouchait d'un enfant qui fut Louis XIV ; et de ce vœu éminemment national jaillit le grand siècle ; car c'est une chose remarquable que les beaux génies qui portèrent si haut alors, en tous les genres, la gloire de l'esprit humain, eurent presque tous un caractère religieux : Bossuet et Corneille qui marchent à leur tête, furent l'un et l'autre les plus humbles serviteurs de Marie.
Louis XIV, digne d'être le roi de tels sujets, renouvela fidèlement chaque année la consécration faite par son père, et il le fit avec un cœur franchement dévoué à Marie, car tous les jours il récitait le chapelet en son honneur ; et un jour que le père de la Rue, son confesseur, l'avait surpris dans ce pieux exercice, il lui dit : « N'en soyez point tant étonné, mon Père ; je tiens cette pratique de la reine ma mère ; j'en fais gloire et je serais fâché d'y manquer un seul jour ».
L'année séculaire après l'émission du vœu de Louis XIII, Louis XV le renouvela solennellement et jusqu'à nos jours où ce vœu s'accomplit encore chaque année, si on en excepte l'époque désastreuse où le culte du vrai Dieu était interdit dans nos temples, la France n'a jamais cessé de vénérer dans Marie sa glorieuse patronne ; comme Marie n'a jamais cessé de nous protéger, arrachant ce royaume aux plus affreuses tempêtes, et du fond de l'abîme où plusieurs fois on l'a cru englouti, le faisant toujours surgir et reparaître à l'horizon le premier royaume du monde. (Hamon, Notre Dame de France).
Cependant la raison déifiée sous le symbole vivant d'une infâme prostituée, a osé se montrer sur l'autel de Notre Dame de Paris à la place de la statue de la Vierge Immaculée ! Est-il encore permis de dire que la France est le royaume de Marie ? N'est-il pas à craindre que Marie n'abandonne enfin Paris à ses impiétés et à ses iniquités ?
Non, Marie a donné depuis, dans Paris même, des gages nouveaux de sa protection et ces gages surpassent tout ce qu'elle avait fait jusque-là pour montrer sa sollicitude maternelle.
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Onzième jour
Onzième jour
L'Arbre de vie
Genèse 2, 9
Genèse 2, 9
Au milieu du paradis s'élevait l'arbre de vie ; au sein de Marie s'élève l'arbre de vie, Jésus. Ou mieux l’Église est le paradis, Marie est l'arbre qui porte et qui donne au monde le fruit de vie : benedictus fructus ventris tui Jesus : Jésus, pain descendu des cieux, pain vivant, pain de vie, vie de l'intelligence par sa parole qui est lumière et vérité, vie de la volonté par sa grâce qui est feu, justice et charité. Sans Jésus, sans sa doctrine, la vérité, même rationnelle qui, d'ailleurs, est insuffisante en raison de notre élévation à l'ordre surnaturel, cette vérité s'altère, et bientôt s'évanouit dans les ténèbres du mensonge et de l’erreur; sans Jésus, sans la justice et la charité chrétiennes, la vertu morale qui est la vraie liberté, disparaît pour faire place au servilisme brutal de la passion et aux lâches terreurs du respect humain.
Marie est encore l'arbre de vie, en ce sens que, dans toute la durée de son existence, il n'est pas une action, pas une parole, pas une pensée qui ne soit un fruit de vie, un fruit de grâce, un fruit de gloire. La grâce en est le principe et leur communique une vie surnaturelle; la gloire en est le terme et leur assure une vie éternelle.
Dans le fruit de la plante Dieu a déposé une semence qui contient en germe une série de plantes pouvant se succéder sans fin. Ce germe est donc le principe d'une vie qui pourrait se prolonger éternelle ment. De même, dans les actes que nous produisons sous l'influence de la grâce, se trouve le germe d'une autre grâce qui, à son tour, en contient une autre et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'enfin la dernière grâce devienne pour nous la gloire éternelle. Qui nous donnera, comme à Marie, de ne pas produire une action, de ne pas prononcer une parole, de ne pas concevoir une pensée, un désir qui ne soit animé par la grâce et digne de la gloire, qui ne soit un fruit de vie surnaturelle et par là même un fruit de vie éternelle ? Unissons notre cœur, par le Cœur de Marie, au Cœur de Jésus. Le cœur est le principe du mouvement et par là de la vie. Que le Cœur de Jésus, par le Cœur de Marie, soit le premier mobile de notre cœur, qu'il soit le principe et le terme de tous ses mouvements, et tout en nous sera vie : grâce dans le temps et gloire dans l'éternité.
La Médaille miraculeuse
En 1830, le 8 décembre, une fille de Saint Vincent de Paul était en prière dans la chapelle de la Maison-Mère, rue du Bac. Elle pensait aux malheurs du temps. Tout à coup elle entend comme un bruissement d'ailes. Une lumière vive et douce à la fois frappe ses yeux. Les rayons brillaient du côté gauche de l'autel. Là, au sein de la lumière, paraît une noble et belle dame, les pieds posés sur un globe, les bras abaissés vers la terre, les mains ouvertes et laissant échapper des jets lumineux, la tête légèrement penchée en avant comme pour écouter. Une couronne d'étoiles brillait sur son front. Alors un ange dit à la sœur : « Reconnais la Reine des cieux. Les rayons qui partent de ses mains figurent les grâces qu'elle répand sur les hommes ». Puis une légende environne Marie elle-même, et la sœur lut ces mots : « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». Elle vit de plus un M surmonté d'une croix, et au-dessous du M deux cœurs, l'un percé et surmonté aussi d'une croix, l'autre transpercé d'un glaive. C'étaient les Cœurs de Jésus et de Marie. Douze étoiles entouraient cet ensemble symbolique. La voix angélique reprit en ces termes : « Servante de Dieu et des pauvres, fille aimée de Marie, ta charité et ta piété t'ont fait trouver grâce à ses yeux. Elle t’ordonne de faire frapper une médaille qui représentera ce que tu as vu. Cette médaille étant indulgenciée sera comme un bouclier pour ceux qui la porteront et qui diront : « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». L'ange se tut et la vision disparut. La médaille fut frappée et grâce à son origine, grâce surtout aux prodiges de protection pour le corps et de conversion pour l'âme qui se sont opérés par sa présence, on ne la connaît plus que sous le nom de Médaille miraculeuse.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
L’Arche de Noé
Genèse, 6, 12-22
Genèse, 6, 12-22
Toute chair a corrompu ses voies, Dieu va effacer l'homme : mais il s'est rencontré un juste. Sur l'ordre divin ce juste travaillera cent ans à la construction de l'arche qui en le portant lui-même doit sauver le genre humain.
Cent ans forment un siècle, et si le siècle représente l'universalité des temps, il figure aussi l'éternité. De tout temps et de toute éternité, le véritable Noé, celui qui sera le second père du genre humain, parce qu'il en sera le sauveur, Jésus-Christ prépare dans la personne de Marie cette arche de salut qui en le portant lui-même doit sauver le monde.
L'arche échappe aux fureurs des flots du déluge, à cause du juste qu'elle porte dans ses flancs ; Marie sera préservée du péché originel, à cause de celui qu'elle doit porter dans son sein.
À l'exemple de Marie, soyez l’arche du véritable Noé. Recevez Jésus et portez-le en vous-même Jésus est la vérité : par la foi gardez sa parole dans votre intelligence ; vous échapperez au déluge de ces erreurs qui, sous le faux nom d'idées et de principes, dominent et submergent les plus hautes montagnes, les plus fières intelligences, les hommes puissants et fameux du siècle. Jésus est la justice : par la charité gardez sa grâce dans votre cœur, et vous échapperez au déluge de ces vices qui couvrent et qui engloutissent les plus hautes montagnes, les géants du siècle. Voyez-vous ces hommes puissants et fameux, les voyez-vous comme ils roulent, ici soulevés par le flot montant d'un orgueil insensé, là entraînés dans les gouffres de la volupté ! Saisis et emportés dans les tourbillons du vice, ils disparaissent les uns après les autres, engloutis à jamais, eux, leurs œuvres et leur mémoire. Isti sunt potentes a sæculo viri famosi... Hier, on ne les nommait qu'en tremblant ! Aujourd'hui, que reste-t-il de leurs hauts faits ? Rien.
Comprenez enfin qu'au jour du déluge il n'est de salut que dans l'arche, dans l'Église de Jésus-Christ, dans le Cœur de Marie, Mère de Jésus-Christ, dans le Cœur même de Jésus-Christ.
Notre Dame des Victoires
En 1836, Marie intervenait d'une autre manière au centre même de Paris. Non loin de la Bourse, dans un quartier où on ne connaissait d'autre culte que celui de l'or, s'élevait une église à peu près déserte. C'était Notre- Dame des Victoires dont nous avons rappelé la glorieuse origine. Un jour le vénérable curé de cette église, M. l'abbé Desgenettes, se sentit pressé d'établir une association de prières en l'honneur du Cœur immaculé de Marie pour la conversion des pécheurs. « Quoi, répliquait-il à l'appel intérieur, une confrérie, une dévotion pour des paroissiens qui ne viennent pas même à la messe le dimanche ! » Ne pouvant cependant chasser cette pensée qui l'obsédait sans cesse, un jour de dimanche le bon prêtre annonce au petit nombre de fidèles présents à la messe que le soir, après vêpres, il recevra le nom des personnes qui voudront s'enrôler dans une confrérie en l'honneur du Cour immaculé de Marie. Il comptait à peine sur quelques femmes pieuses. Quelle ne fut pas sa surprise le soir quand il eut inscrit plus de quatre cents noms ! Or aujourd'hui qui dira le nombre des miracles opérés en faveur de ceux qui ont été recommandés aux prières de l'Archiconfrérie de Notre Dame des Victoires ? Qui comptera les noms inscrits sur les registres des innombrables confréries affiliés à cette merveilleuse association ?
Une autre faveur à laquelle Marie ne sera pas étrangère fut encore accordée dans un sanctuaire de Paris. C'était le 26 juillet 1846. Une sœur de Saint Vincent de Paul était en prière dans l'oratoire de sa communauté. Jésus lui apparaît tenant dans sa main droite un scapulaire écarlate dont les cordons étaient en laine et de la même couleur. Sur l'une des parties de ce scapulaire était représenté le Sauveur crucifié ; au pied de la croix on voyait les instruments de la Passion. Autour on lisait ces mots : « Sainte Passion de Jésus-Christ notre Seigneur, sauvez-nous ». Sur l'autre partie se trouvait l'image des sacrés Cœurs de Jésus et de Marie ; une croix semblait les transpercer tous les deux à la fois. Autour se lisait cette invocation : « Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie, protégez-nous ». Cette apparition se renouvela plusieurs fois. Enfin, le jour de l'Exaltation de la sainte Croix, la sœur entendit ces paroles : « Ceux qui porteront ce scapulaire, recevront chaque vendredi une grande augmentation de foi, d'espérance et de charité ». Le 25 juin 1847, Pie IX approuva cette dévotion et l'enrichit d'un grand nombre d'indulgences.
Cette union des deux Cœurs et des deux Noms de Jésus et de Marie nous parait un nouveau gage de l'intervention de la Vierge-Mère et du concours qu'elle apporte aux desseins miséricordieux de son divin Fils sur la capitale de la France. Cette dernière faveur prouve aussi que ni la France ni sa capitale ne sont encore abandonnées de Jésus et de Marie. Ce n'est pas à cette heure, ce n'est pas au moment où les vrais catholiques se montrent, à Paris même, avec tant de courage, de zèle et de dévouement, ce n'est pas au moment où s'élève en l'honneur du Cœur sacré de Jésus le monument du repentir de la France coupable, ce n'est pas à cette heure qu'il est permis de désespérer. C'est l'heure de combattre, c'est l'heure de souffrir, peut-être encore l'heure de mourir. Eh bien ! aujourd'hui le combat, la souffrance, le martyre ; demain la victoire, le triomphe et le salut.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
Le Mois de Marie, reine de France
Treizième jour
Treizième jour
L'Arc-en-ciel
Genèse 9, 12-17
Genèse 9, 12-17
Cependant, aux jours sombres du déluge, l'erreur et le vice se condensent, comme les vapeurs, en nuages épais qui interceptent la lumière et la chaleur du soleil de vérité et de justice. La foudre gronde encore, elle va de nouveau éclater sur le monde coupable. Mais soudain l'arc-en-ciel a brillé, et au sein de cette nuit menaçante, à la Salette, à Lourdes, à Pontmain, on a vu apparaître la douce et brillante Marie. Aussitôt Dieu se rappelle sa promesse : le monde ne périra pas : Apparebit arcus meus in nubibus, et recor dabor fœderis mei vobiscum (Gn 9, 14, 15).
L'arc-en-ciel résulte de la décomposition du rayon lumineux qui, en pénétrant dans la nue, se divise, d'après les lois de la réfraction, de manière à étaler les sept couleurs dont l'ensemble constitue la lumière.
L'éclat du soleil divin de justice et de vérité éblouirait notre œil. Passant par le Cœur de Marie, cette lumière si vive s'adoucit et s'offre à nous sous la forme variée des sept dons de l'Esprit Saint. Admirez la Crainte filiale de la Vierge au jour de l'Annonciation ; sa Piété maternelle quand elle cherche Jésus ; la Science qu'elle amasse en son Cœur en y gardant et y comparant chacune des paroles et des actions de son divin Fils : Conservabat omnia verba hæc conferens in corde suo ; sa Force quand elle se tient debout auprès de la croix ; sa docilité au Conseil intérieur qui lui fit préférer la virginité à l'honneur même de la maternité divine ; l'Intelligence qui lui fait pénétrer les mystères du Cœur de son fils, et la Sagesse qui lui fait apprécier et goûter les douceurs cachées dans les douleurs de la croix.
Les sept couleurs de l'arc-en-ciel peuvent encore figurer les sacrements dont l'ensemble constitue l'Église, qui elle aussi rappelle sans cesse à Dieu l'alliance qu'il a contractée avec le monde.
Les sacrements concourent également à produire dans l'âme fidèle la grâce qui l'unit à Dieu et qui, par les sept dons de l'Esprit-Saint, en fait un arc-en-ciel dans l'ordre surnaturel.
L'Ordre même et le Mariage exercent leur influence sur ceux qui ne les reçoivent pas : le premier donne au prêtre le pouvoir de conférer la grâce, le second donne aux parents la grâce d'élever chrétiennement leurs enfants.
Marie à Marseille
Un jour on vit aborder, près de Marseille, un vaisseau sans rames et sans voiles. Ce vaisseau portait les amis de Jésus dont la présence importunait les Juifs.
On les avait livrés sur un navire sans agrès, à la merci des vents et des flots. Le souffle de la Providence poussa les exilés vers la Gaule. Les principaux d'entre eux étaient Lazare et ses deux sœurs, Marthe et Madeleine, Marie Salomé , mère des Apôtres saint Jacques et saint Jean, Marie, mère de l'autre saint Jacques, Ruf, fils de Simon le Cyrénéen, Maximin et Nymphe sa nièce.
À peine débarqué, Lazare éleva sur le rivage un autel de terre en l'honneur de la Mère de Dieu qui vivait encore. Une source d'eau vive jaillit au pied de ce modeste monument. C'était le symbole des grâces qui allaient couler sur les Gaules par l'intercession de Marie. Lazare vint ensuite à Marseille avec Madeleine. Il y prêcha l'Évangile et y éleva un autre autel où l'on vénère Notre Dame de la Confession.
Près de Marseille s'élève une colline où l'on voyait jadis un temple de Vénus. En 1214, un pieux personnage, nommé Pierre, y bâtit un modeste oratoire en l'honneur de la sainte Vierge. L'affluence des pèlerins rendit ce sanctuaire célèbre, sous le nom de Notre Dame de la Garde. Les marins lui sont très dévots. Au retour de leurs voyages, aussitôt qu'ils aperçoivent la chapelle, toute manœuvre cesse, le silence se fait, les matelots tombent à genoux et tête nue, ils chantent en chœur le Salve Regina. Les rois de France qui ont visité Marseille se sont fait un devoir de gravir la sainte montagne. Les hommes de 1793 fermèrent la chapelle. La statue d'argent fut enlevée. Mais depuis, le culte de Notre Dame de la Garde a repris son éclat, et la piété des Marseillais a remplacé l'ancien oratoire par la splendide basilique dont l'inauguration a eu lieu le 5 juin 1864 en présence de cinquante évêques.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
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Quatorzième jour
Quatorzième jour
L'Échelle de Jacob
Genèse 28, 10-17
Genèse 28, 10-17
Marie est l'échelle de Jacob. Fille d'Adam, comme nous, elle touche à la terre. Mère de Jésus, elle atteint le ciel. Sa prière et ses saints désirs montent sans cesse jusqu'au ciel ; la grâce divine ne cesse de descendre du ciel dans son cœur. Par elle le Fils de Dieu, le verbe descendra sur la terre ; par elle, fils d'Adam, pauvres pécheurs, nous monterons au ciel. Par Marie notre prière montera jusqu'au Cœur de Jésus ; par Marie la grâce de Jésus descendra jusqu'à notre cœur.
Nous aussi nous sommes figurés par la mystérieuse échelle : par le corps nous touchons la terre, par l'âme nous touchons le ciel. Si nous le voulons, nos œuvres, nos paroles, nos désirs, nos pensées, seront autant d’échelons qui nous élèveront à Dieu. Il dépend de nous de monter sans cesse à Dieu par la prière et par la contemplation, et de descendre sans cesse au prochain par l'action du zèle et de la charité : alors notre vie sera l'échelle de Jacob, et Dieu reposera en nous et sur nous.
Notre Dame du Laus (diocèse de Gap)
Au mois de mai 1664 , une bergère, nommée Benoîte Rencurel, faisait paître ses moutons sur la montagne de Saint Maurice. Ce saint lui apparut et lui annonça que le lendemain, dans le vallon Saint Étienne, elle verrait une grande dame qui, plus tard, lui dirait son nom. Le lendemain , la bergère se rendit au lieu indiqué, et sur un rocher appelé les Fours elle vit une belle dame avec un petit enfant. Après deux mois d'apparitions fréquentes, la dame dit : « Je suis Marie, Mère de Jésus, dites à M. le Prieur de venir ici en procession avec sa paroisse ». La procession se fit. Plus tard on éleva dans cet endroit une chapelle, sous le nom de Notre Dame des Fours. Ceci se passait à la fin d'août 1664.
Un mois après, Marie apparaît à la bergère et lui ordonne de suivre un sentier à travers un bois. Benoîte obéit et arrive à une chapelle qui avait été bâtie en 1640 par les habitants du Laus, mais qui se trouvait alors toute délabrée, Marie se montre de nouveau et dit à la bergère : « Dans peu je bâtirai ici une grande église, où beaucoup de pécheurs se convertiront. Les pauvres fourniront l'argent, et vous me verrez souvent en cet endroit ». À partir de ce moment, le concours à ce sanctuaire prit des proportions étonnantes et les miracles se multiplièrent à l'infini. En 1665, Benoîte entreprit la construction de l'église. Terminé en quatre ans, sous la direction de la bergère, le nouveau sanctuaire reçut le nom de Notre Dame du Laus. Les persécutions alors commencèrent contre Benoîte et contre ce pèlerinage. On prétendait que la dévotion nouvelle à Notre Dame du Laus détruirait l'antique dévotion à Notre-Dame d'Embrun. La bergère ne désespéra point. « La dévotion du Laus, lui dit son bon ange, le 18 mars 1700, est l'œuvre de Dieu; ni l'homme ni le démon ne sauraient la détruire; elle subsistera jusqu'à la fin du monde, elle fleurira toujours de plus en plus, et produira partout de grands fruits ». Les traverses continuèrent jusqu'à la mort de la sainte bergère qui, à l'âge de soixante et onze ans, alla recevoir la récompense de son zèle : c'était le jour des saints Innocents, en 1718.
Sous la Terreur, Notre Dame du Laus fut saccagée et fermée. Mais depuis, le pèlerinage a repris son antique splendeur.
Notre Dame de Pignans (Diocese de Fréjus)
Parmi les disciples du Sauveur qui abordèrent à Marseille avec Lazare et ses deux sœurs, se trouvait sainte Nymphe, nièce de saint Maximin, premier évêque d'Aix. Elle construisit une chapelle en l'honneur de la sainte Vierge sur une hauteur, occupée jadis par un camp romain qui a donné naissance à la ville de Pignans (Castra Pinorum). Nymphe subit le martyre à Marseille en même temps que Lazare. L'oratoire de Pignans fut renversé par les païens. Lorsque la paix eut été rendue à l'Église par Constantin, un berger découvrit au sommet de la montagne une image de Marie cachée dans les broussailles. Convaincus que c'était la statue vénérée au temps de sainte Nymphe, les chrétiens rebâtirent la chapelle. Plus tard, le roi Thierry, l'un des fils et des successeurs de Clovis, restaura l'édifice, et en 508 il donna une charte où il est dit qu'en ce lieu une image de Marie sculptée sur bois, avait été honorée dès le temps des disciples du Sauveur.
Notre Dame de Grâce à Cotignac (Diocèse de Fréjus)
Le 10 août 1519, un cultivateur nommé Jean de la Baume, autrement dit de la Sacco, se rendait le matin à ses travaux sur la colline de Verdale. Soudain la Mère de Dieu lui apparaît au sein d'une grande lumière. Elle lui ordonne de faire savoir à une communauté d'ecclésiastiques, établie à Cotignac, et aux notables de la ville qu'elle voulait avoir sur cette colline une chapelle où on l'invoquerait sous le titre de Notre Dame de Grace. On refusa d'abord de croire à l'apparition ; mais une seconde ayant eu lieu, la chapelle fut bâtie, et ne tarda pas à devenir célèbre par le nombre des miracles et par le concours des pèlerins.
Ce sanctuaire tient un rang spécial entre ceux où Marie fut invoquée pour la naissance de Louis XIV. Nous y reviendrons ailleurs.
Démolie en 1793, la chapelle de Notre Dame de Grâce fut relevée en 1810 et les pèlerinages reprirent leur cours.
Notre Dame d'Embrun (Diocèse de Gap)
Le sanctuaire de Notre Dame d'Embrun remonte à saint Marcellin, apôtre de la contrée ou du moins à son successeur immédiat, Artémius. Détruite par les invasions barbares, elle fut rebâtie avec magnificence par Charlemagne. On y vénérait un tableau appelé royal, ou simplement le Réal, ou encore la Vierge du Réal, parce qu'il représentait la sainte Vierge et les rois mages. Louis XI portait à son chapeau une médaille de Notre Dame d’Embrun. Il fut nommé par Sixte IV premier chanoine de cette église. Charles VIII, Louis XII, François Ier, Henri II vinrent prier à ce sanctuaire. En 1585, les Huguenots, sous la conduite de Lesdiguières, le saccagèrent et détruisirent l'image miraculeuse de la Vierge du Réal. Henri IV rendit l'église aux catholiques. Louis XIII la visita en 1639.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
Le Mois de Marie, reine de France
Quinzième jour
Quinzième jour
La Corbeille de Moïse
Exode 2 1-10
Exode 2 1-10
Israël gémit sous le joug de l'oppresseur. Le tyran a condamné tous les enfants mâles à périr dès leur naissance dans les eaux du Nil. Quelle est donc cette corbeille arrêtée entre les joncs du fleuve ? Ne craignez pas ; l'ange du Seigneur veille, les eaux du fleuve ne pénétreront pas dans cette fragile nacelle ; car elle est le berceau de Moïse.
En vain le fleuve de la corruption originelle entoure la fille d'Anne et de Joachim. Pour l'honneur de Celui dont son sein sera le berceau, propter honorem Filii, quand il est question de péché il ne peut être question de Marie. (S. Augustin).
Le fleuve de l'erreur, le fleuve du vice environne l'Église ; mais dans l'Église repose Jésus : il y repose par sa parole, par son Évangile ; il y repose par sa présence, par l'Eucharistie. L'erreur et le vice ne pénétreront pas dans la corbeille du nouveau Moïse. Il y aura des pécheurs, il est vrai, dans le sein de l'Église, mais l'Église elle-même demeure sans tache et sans ride, sainte et immaculée (Ep. 5, 27) ; de même que, malgré les erreurs de quelques- uns de ses membres, elle reste toujours la colonne de la vérité et l'écho in faillible de la parole de Jésus-Christ.
Et vous, par la foi à sa parole et à son vicaire, et par la charité, gardez Jésus dans votre esprit et dans votre cœur : l'erreur et le vice ne pénétreront pas dans votre âme.
Comme autrefois Marie, sœur de Moïse, veillait sur la corbeille où reposait l'enfant ; ainsi Marie veillera sur votre cœur devenu le berceau de l’Enfant Jésus.
Notre Dame des Doms (Avignon)
Sainte Marthe, de concert avec saint Ruf, fils de Simon le Cyrénéen et premier évêque d'Avignon, éleva dans cette ville, en l'honneur de la Mère de Dieu, un sanctuaire qui depuis reçut le nom de Notre Dame des Doms. Après sa conversion, Constantin agrandit ce pieux oratoire. On dit que ce fut près d'Avignon qu'eut lieu la vision célèbre de la croix. En 731, l'église de Constantin fut saccagée par les Sarrasins. Vers 785, Charlemagne, appelé dans l'histoire le grand bâtisseur d'églises et de moutiers (de monastères), releva ce sanctuaire. Jésus-Christ, dit-on, vint en personne, au milieu de la nuit, consacrer la nouvelle église. Ce fait merveilleux eut pour témoin une dame qui donna des preuves de ce qu'elle avait vu. Charlemagne fit sculpter la représentation du prodige sur les chapiteaux des colonnes qui soutenaient le cloître de l'église. En 1316, le pape Jean XXII attesta ce fait dans une bulle. En 1475, Sixte IV reconnut aussi la consécration miraculeuse, ainsi que la fondation de l'église par sainte Marthe.
Parmi les saints personnages qui sont venus y prier, on cite saint Remi de Reims, saint Mayeul de Cluny, saint Pons de Villeneuve, saint Hugues de Grenoble, saint Dominique, saint Pierre de Luxembourg, saint François de Borgia, saint François de Sales, sainte Catherine de Sienne, sainte Delphine, sainte Colette. - C'est là qu'en 1170, saint Bénézet reçut l'ordre de bâtir un pont sur le Rhône. C'est là qu'en 1322, Jean XXII ordonna la triple sonnerie quotidienne de l'Angélus. Ce fut près du porche de cette cathédrale qu'il reçut l'apparition célèbre où la Vierge lui ordonna de publier en faveur du scapulaire la bulle Sabbatine. - Sous ce même porche, saint André Corsini rendit miraculeusement la vue à un aveugle. - Au commencement du XVe siècle, pendant dix ans, saint Vincent Ferrier ne manqua pas un seul jour d'y chanter la messe à l'autel de la Vierge.
Devant l'autel de Notre Dame des Doms se sont agenouillés Louis VIII (1228), Charles-le-Bel (1324), l'empereur Charles IV et le duc Amédée VI de Savoie (1365) Charles VI (1388), Charles VII, encore dauphin (1420), François Ier (1516), Charles IX (1564), Henri III (1574), Catherine de Médicis (1579), Marie de Médicis (1600), Louis XIII (1622), Louis XIV et sa mère (1660).
Au XIVe siècle, sept papes y parurent dans toute la splendeur de la majesté pontificale : Clément V, Jean XXII, Benoît XII, Clément VI, Innocent VI, Urbain V et Grégoire XI. Ce dernier y institua la fête de la Présentation de la sainte Vierge.
C'est dans cette église que furent établies les fêtes de la Sainte Trinité, de la Sainte Lance et des Saints Clous ; c'est là que fut célébrée la première procession de la Fête Dieu. Les rois Philippe-le-Bel et Pierre d'Aragon y furent absous de l'excommunication qu'ils avaient encourue. Enfin, Pie IX s'est plu à glorifier Notre Dame des Doms.
Le culte de sainte Anne a pris naissance dans le pays d'Avignon. Saint Auspice , premier évêque d'Apt, avait reçu des mains de saint Lazare le corps de sainte Anne. Il le cacha dans une crypte dont il fit un oratoire de la sainte Vierge. Cette cachette fut découverte vers la fin du VIIIe siècle et l'on bâtit une église au-dessus de la grotte. Dès lors, sainte Anne y reçut les hommages de toute la Provence. Des Papes et des Rois vinrent prier devant ce tombeau. On y vit Anne d'Autriche avec Louis XIV.
C'est encore à Avignon qu'a commencé la dévotion à l'Époux de Marie. Le pape Grégoire XI fit bâtir dans l'église de Saint Agricol, en l'honneur de saint Joseph, une chapelle qui fut, dit-on, la première élevée à ce grand Saint.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
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Seizième jour
Seizième jour
Le Buisson ardent
Exode 3, 1-14
Exode 3, 1-14
Quel est ce buisson qui brûle sans se consumer ? C'est Marie, environnée des flammes du péché originel qui dévorent tout autour d'elle et qui n'osent l'atteindre; c'est Marie, devenue mère sans cesser d'être vierge ; c'est Marie, comme enveloppée de la divinité du Verbe devenu son fils, et ne laissant pas de conserver toute sa liberté.
L'Église est enveloppée à la fois, mais dans un sens bien différent, et par le monde et par Dieu. Le monde l'entoure de toutes les flammes des passions humaines et des haines infernales. Comme le buisson, l'Église demeure intacte au sein de cet incendie.
C'est que Dieu de son côté, environné et pénètre son Église de toutes les splendeurs, de toutes les lumières de la vérité, de toutes les ardeurs, de toutes les flammes de la charité. Cependant ces lumières divines n'absorbent pas les lumières humaines : la foi ne détruit pas la raison. Ces flammes célestes ne consument pas les inclinations légitimes de la nature : la charité n'abolit pas la liberté.
L'Église est divine et humaine. Divine, elle est inaccessible aux feux de la passion humaine; humaine, elle demeure telle, même sous l'action divine.
Et nous, nous craignons trop et Dieu et le monde. Nous craignons de nous livrer à Dieu, comme si la lumière et la flamme de la grâce devaient absorber notre intelligence et notre liberté naturelles. Or la grâce ne détruit pas la nature, elle la purifie seulement et l'élève.
- La foi assure et accroît en vous la science de Dieu, de l'âme et du monde : elle ne vous enlève rien de ce que vous pouvez acquérir par la simple raison.
- La charité vous attache à Dieu et vous délivre de toute affection impure ou déréglée, elle vous affranchit de la servitude du péché, elle vous interdit la liberté du mal qui est le plus honteux esclavage ; mais elle vous assure la liberté du bien, la seule vraie liberté. Livrons-nous donc à Dieu, et nous craindrons moins le monde.
Ce monde, il est vrai, inspiré par le démon et secondé par la chair, nous enveloppe des feux de la triple concupiscence. Mais si Dieu est en vous, comme il était dans le buisson ardent d'où il se fit entendre à Moise, sa parole et son action toute-puissante vous préserveront de toutes les atteintes de la flamme maudite.
Notre Dame de Peyragude (Diocèse d'Agen)
Il y a bien longtemps, à l'ouest du Château-du-Roi, sur le plateau circulaire d'où l'œil contemple la verdoyante vallée de Sainte Foy de Penne, une jeune bergère suivait les brebis d'un pauvre petit troupeau. Ses traits abattus, son regard distrait, disaient assez qu'elle était sous l'empire d'une peine profonde.
La jeune fille laissa ses brebis s'installer dans ces pâturages abandonnés, et se dirigea vers la roche aiguë, qui s'avance en saillie au flanc du rocher où s'élevait naguère la Tour du Roi. Elle se mit à genoux au pied de la roche dans un angle étroit qui la dérobait aux regards curieux. Peu à peu sa douleur éclata; ses yeux s'emplirent de larmes, ses mains s'élevèrent suppliantes, puis elle tomba affaissée. Le ciel était sombre et nuageux; un vent piquant jetait de légers flocons de neige sur le visage de l'enfant. Tout à coup ses brebis viennent se presser autour d'elle, et une Dame, d'une beauté radieuse, vêtue d'une robe blanche étoilée d'or, se penche sur la bergère et la relève doucement.
« Mon enfant, disait la Dame, ne craignez point, et confiez-moi votre peine.
- Hélas ! Madame, répondit la jeune fille, notre peine, c'est la faim ! J'ai faim, mon père et ma mère ont faim.
Eh bien ! mon enfant, consolez-vous, car votre prière est montée jusqu'à Dieu. Celui qui nourrit l'hirondelle et ses petits ne laissera pas périr la fille qui l'implore pour ses parents. Levez-vous, courez à votre mère, dites -lui de cuire un pain pour elle, un pain pour vous, un pain pour votre père. Puis vous viendrez m'en offrir un morceau ; j'aime le pain des larmes.
- Madame, répliqua la bergère, l'été s'est enfui, l'hiver est venu, la gerbe des champs de mon père est épuisée; il n'y a pas de quoi faire du pain à la maison.
- Mon enfant, il y aura du pain dans la maison de votre père. La gerbe a donné son froment, et la pâte fermente au pétrin. Courez, ma fille, et apportez-m'en un morceau ».
La Dame parlait avec tant d'autorité, la main étendue vers la chaumière, que la bergère obéit.
En entendant ce qu'elle racontait, ses parents crurent qu'elle était tombée en démence. Cependant son assurance triompha de leur stupéfaction. Elle entraîna sa mère, et comme l'avait dit la belle Dame, la pâte débordait, fermentée, dans le vieux pétrin du pauvre.
« Oui, ajoute ici le chroniqueur de ces jours de foi, oui, elle est vraie la parole du Seigneur Jésus au saint Évangile : « Demandez et vous recevrez ». Cette pauvre fille a crié vers Dieu, et Dieu l'a exaucée. Ainsi nous l'enseignent les pains multipliés au désert, le vin de Cana, le corbeau d'Élie, le gâteau cuit sous la cendre, la farine de la veuve de Sarepta. Ce qui est impossible aux hommes est facile à Dieu ».
On pense bien qu'il y eut joie dans la famille et hâte de cuire le pain miraculeux et d'en porter sa part à la Dame. Ils montèrent légers et prompts la rampe du coteau. Les brebis paissaient ; l'agneau préféré vint à leur rencontre en bêlant. Mais la belle Dame avait disparu, et sans l'agneau qui allait devant eux, ils n'auraient pas su tout leur bonheur. À l'angle de la roche aiguë le petit animal plia les genoux et baissa la tête. Un parfum céleste embaumait la grotte, et sur la mousse était déposée une gracieuse petite statue de la Sainte Vierge tenant l’Enfant Jésus.
- C'est la belle Dame ! c'est la Dame du Ciel ! C'est celle qui nous a donné du pain ! s'écria la jeune bergère.
Elle enleva l'image bénie, la porta à l'église, et fit à ses pieds le vœu de consacrer avec son innocence , toute sa vie à Jésus.
Le lendemain elle retourna à l'église pour prier devant la Madone. La sainte image n'y était plus. Désolée, elle vola à la roche où la veille elle avait eu tant de joie. C'était là qu'était retournée la petite statue. On comprit qu'elle voulait avoir son sanctuaire en ce lieu, et il s'éleva rapidement devant les miracles et les faveurs que répandait avec profusion Notre Dame de Peyragude (Pierre aiguë). (Extrait de la Guirlande de Marie).
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Dix-septième jour
Dix-septième jour
La Verge de Moïse
Exode 4, 1-4
Exode 4, 1-4
Moise jette sa verge sur le sol, elle est changée en serpent. Ainsi Ève, ainsi notre âme, ainsi la famille humaine tout entière, par l'affection aux choses terrestres et sensibles, devient tortueuse, rampante et vénéneuse comme le serpent.
Moïse reprend sa verge. Elle redevient droite et ferme. Ainsi Marie, ainsi l'âme fidèle et juste, ainsi l'Église, sous la main de Dieu, est droite et ferme, par la foi qui redresse et affermit la raison, par la vertu qui redresse et affermit la volonté.
Dix fois Moïse lève sa verge, dix fois le fléau du Dieu libérateur retombe sur l'oppresseur. (Exode 7, 9-12 , 15-20 ; 8, 16-17 ; 9, 23 ; 10, 13).
Priez Marie, priez dix fois, priez toujours, et dix fois et toujours le Pharaon de votre âme, et aussi le Pharaon de l'Église, la passion qui vous asservit, le César qui opprime le peuple chrétien, seront flagellés. Car Marie, par cela même qu'elle est une mère, est aussi, pour défendre ses enfants, une reine puissante et terrible comme une armée rangée en bataille.
Moïse lève sa verge et un souffle impétueux ouvre, à travers les flots, un passage à Israël. (Exode 14, 16). Moïse lève sa verge et les flots se rejoignent pour engloutir les guerriers, les coursiers et les chars de Pharaon.
Le chef de l’Église invoque Marie, et le souffle d'en haut ouvre au nouveau peuple de Dieu un passage à travers les flots des passions de la chair et du monde; et le flot sanglant de la révolution, se refermant sur la tête des Pharaons, les engloutit dans l'abîme.
La verge de Moïse touche le rocher et de ce roc aride s'élance une source d'eau vive. (Exode 17, 5, 6). Votre cœur fût-il aussi dur, aussi sec que le roc ; le cœur de ce pécheur que vous désirez convertir fût-il aussi insensible que la pierre : invoquez Marie, et de ce cœur jailliront les larmes du repentir.
Mais cette pierre figure aussi Jésus lui-même. Petra autem erat Christus.
Invoquez Marie, elle a sur le cœur de son Fils le pouvoir souverain d'une mère, elle ouvrira ce cœur divin et il en jaillira une source d'eau vive, une abondance de grâces qui se répandra dans l'Église entière et qui ranimera dans chacun de ses membres la vie spirituelle, la vie surnaturelle, principe et gage de la vie éternelle : Fons aquæ salientis in vitam æternam. (Sg. 4, 14).
Notre Dame du Puy
C'était sous le pontificat de saint Vosy, au IIIe siècle : « Une femme chrétienne était affligée d'une maladie incurable qui ne lui laissait aucun repos, rien ne pouvait adoucir ses souffrances si ce n'est la prière à Marie qu'elle aimait de toute son âme. Une nuit, elle entendit une voix qui lui disait d'aller sur le pic d'Anis et là d'attendre ses ordres; elle se fait porter au lieu désigné sur la montagne.
« Bientôt, un doux sommeil s'empare de ses sens ; pendant cet assoupissement mystérieux, la Vierge lui apparaît au milieu d'une troupe d'Anges et lui dit : « Ma fille, vous êtes guérie et vos prières ont été entendues; allez à Vosy, mon serviteur et votre évêque, et dites-lui de ma part qu'il bâtisse sur cette montagne le sanctuaire du Puy-d'Anis; c'est ici le lieu que j'ai choisi entre mille pour écouter favorablement ceux qui voudront m'y apporter leurs prières et leurs requêtes ».
La vision céleste disparaît : la malade se hâte de remplir la mission qu'elle a reçue et que Dieu veut encore confirmer par un nouveau prodige; la montagne, au mois de juillet, est couverte de neige, et une biche y a marqué de ses pas le circuit d'une église. Saint Vosy accourt, il voit le miracle, et fait bâtir le sanctuaire dont, par une inspiration du Ciel, il prédit la gloire future. La piété des fidèles, les visites des saints, des grands personnages et des peuples se sont chargées de vérifier cet oracle.
C'est sous la coupole actuelle que se trouve la chambre angélique, célèbre par tant de faits miraculeux.
Saint Vosy s'était fait aider pour la construction de l'édifice par saint Scrutaire fort versé dans l'art de l'architecture et qui devait lui-même devenir évêque du Velay; l'édifice terminé, ils veulent en faire la consécration et la dédicace; ils recourent pour cela au Siège apostolique qui est le centre de l'unité et partent pour Rome. À peine les deux voyageurs ont-ils fait une demi-heure de chemin, et le lieu précis de cette halte, plusieurs pierres le désignent encore, qu'ils voient venir à eux deux vieillards vénérables, dont les habits sont blancs comme la neige et qui portent deux vases précieux. « N'allez pas plus loin, disent les vieillards, Dieu a déjà pourvu à la dédicace de votre sanctuaire; prenez ces reliques et retournez sur vos pas, votre église est en ce moment consacrée par les Anges ». Nos deux Saints remontent en toute hâte la montagne bénie; ô prodige ! les cloches sonnent, les airs retentissent d'hymnes harmonieux, des milliers de cierges brûlent autour du sanctuaire, l'autel est encore humecté de l'huile sainte qu'une puissance invisible y a répandue, et le temple est rempli de l'odeur de célestes parfums.
Notre Dame du Puy d'Anis devient dès lors un lieu de pèlerinage que visitent les Souverains-Pontifes, entre autres Urbain II , où s'empressent les empereurs et les rois; Charlemagne visite ces lieux bénis trois fois, saint Louis y vient avant et après la croisade ; c'est lui qui apporte au sanctuaire la statue miraculeuse de la Vierge noire; hélas ! triste souvenir de 1793 ! des mains sacrilèges l'ont brûlée. L'image que nous possédons aujourd'hui en est toutefois la représentation très fidèle et produit les mêmes merveilles; Marie a pardonné.
Louis XI a fait trois fois le pèlerinage de Notre Dame du Puy d'Anis, la troisième fois pour ne point mourir; arrivé à Fix, il veut venir à pied, marche pendant vingt kilomètres et revêt pendant trois heures le surplis et l'aumusse des chanoines. Charles VII, abandonné de tous, même de sa mère, vient chercher ici un refuge. Il est proclamé roi sur le rocher d'Espaly, voisin du mont d'Anis.
On se demande pourquoi le double vocable de Notre Dame du Puy et Notre Dame de France ! Notre Dame de France, c'est l'affirmation du culte que la France veut rendre à Marie, c'est dans une de ses grandes manifestations le culte national. Notre Dame du Puy, c'est le culte local; depuis longtemps, depuis plus de douze siècles, notre Vierge est vénérée sous le nom de Notre Dame de France; les pèlerins y affluaient de partout, du fond même de l'Afrique. Le Puy, par Marie, est le cœur de la France.
Autrefois, sur le rocher Corneille, il y avait une girouette, aujourd'hui la religion y a placé la statue colossale de Notre Dame de France, et pour l'esprit attentif à la grandeur et à la conduite du projet, cela ne s'est point fait sans une insigne protection du Ciel.... La statue proposée devait représenter trois symboles : l'Immaculée Conception, la Maternité divine, la Royauté de Marie. Il fallait un ouvrier habile, un artiste se présenta, M. Bonnassieux; il fallait de l'argent, Mgr de Morlhon eut confiance en la France et l'aumône a été abondante; il fallait consacrer la dévotion nationale, il va trouver Napoléon III, obtient sa souscription et celle de l'Impératrice; il lui demande la matière de la statue, les canons de Sébastopol qui n'étaient pas encore pris… L'Empereur s'étonne, sourit et promet; deux jours après, nos armées victorieuses assuraient la réalisation de cette promesse ». (Extrait du Récit des Gloires de Notre Dame du Puy, fait par M. de Pélacot, vicaire général, au Congrès de l'Union des Œuvres ouvrières en 1877).
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
Le Mois de Marie, reine de France
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Dix-huitième jour
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Dix-huitième jour
La Colonne de nuée
Exode 14, 19, 20-
Exode 14, 19, 20-
Nuée pendant le jour, feu pendant la nuit, la colonne mystérieuse qui accompagne Israël, le défend le jour contre les ardeurs du soleil, la nuit contre les surprises de l'ennemi ; obscure du côté des Égyptiens, elle ne leur permet pas d'avancer contre le peuple de Dieu ; lumineuse du côté des Hébreux, elle les rassure contre les terreurs nocturnes.
Marie est à la fois une mère douce et tendre pour ses enfants, une reine puissante et redoutable contre leurs adversaires. Elle défend ses enfants contre les ardeurs de la passion et contre les surprises de l'ennemi qu'elle arrête et qu'elle aveugle en même temps.
Les sages et les puissants de l'Égypte, les princes du siècle, les prétendus philosophes et les prétendus politiques ont voulu enfermer les enfants de Dieu dans ce qu'ils nomment les idées et les principes modernes ; ils croyaient déjà les tenir dans le dédale et le réseau de leurs lois aussi mesquines que perverses. Mais l'Église, lumineuse pour les intelligences dociles et pour les cœurs purs, arrête par les obscurités de la foi les sages et les prudents de ce monde. Ils étaient dignes de perdre la lumière et d'être enfermés dans les ténèbres ceux qui tenaient enfermés les enfants de Dieu (Sg 18, 4).
Toujours la sagesse de ce siècle et des princes de ce siècle aboutit à la mer Rouge, symbole de ces révolutions sanglantes qui absorbent toujours et leurs auteurs et leurs partisans. Sapientiam vero non hujus sæculi, neque principum hujus sæculi, qui destruuntur. (1 Co. 2, 6).
Notre Dame de Grâce (Cambrai)
On donne à Cambrai le nom de Ville de la Vierge. C'est le nom qui lui sied. L'antique cité gauloise, Cameracum, reçut la foi, au premier siècle, des envoyés même de saint Pierre, compagnons de saint Denis ; et dès le jour où la jeune cité chrétienne fléchit le genou devant la croix, Marie mère du Crucifié étendit sur elle sa main toute puissante.
Après les invasions barbares, la métropole cambrésienne se releva de ses ruines par les soins de son évêque saint Waast, disciple de saint Remy et catéchiste de Clovis. Cambrai ressuscita à la fois dans les mêmes eaux où le fier Sicambre trouva la vie (496) .
Inutile de suivre dans ses détails le rapide accroissement du culte de Marie dans ces contrées. Remarquons toutefois que, dès le XIe siècle, son nom est honoré dans tout le nord de la France ; c'est Notre Dame de Cambrai, Notre Dame la Grande.
Les seigneurs de Cambrésis lui rendent hommage comme à leur reine. Les peuples la saluent comme leur sauvegarde. Saint Bernard, inspiré de l'esprit de Dieu qui répand par ses mains les miracles et les bienfaits, vient la prier et dit la messe à son autel. Saint Louis a appris à l'invoquer, et pour marquer sa confiance et son respect, il lui envoie une couronne d'or enrichie de pierres précieuses. Les drapeaux de Rosebeck sont déposés à ses pieds.
Son culte est un culte politique. Ses monnaies sont frappées à son effigie. Son image, palladium sacré, la représente debout, couronnée, tenant en main le sceptre ; son bras gauche entoure l'enfant Jésus assis sur l'écusson aux trois lions du comté de Cambrésis. La Souveraine s'appuie sur les armes de son royaume. Ainsi la foi pénétrait toutes choses. Jésus-Christ régnait.
L'an du salut 1440, un chanoine de la métropole de Cambrai, Fursy de Bruille, se trouvait à Rome. Il était sur le point de quitter la ville pontificale, lorsque l'un des princes de la sainte Église se présenta à lui, disant que, pour obéir à une révélation venue de Dieu, il voulait faire don à l'église métropolitaine de Cambrai d'un trésor précieux dont il était dépositaire. Ce trésor était l'image de Notre Dame de Grâce telle que nous la vénérons aujourd'hui.
Théodore, lecteur de l'église de Constantinople vers l'an 530, rapporte qu'aux temps qui suivirent la conversion de Constantin, on envoya à l'impératrice Pulchérie, petite fille du grand Théodose, un portrait de la très sainte Vierge Marie, conservé jusqu'à cette époque à Jérusalem, et que la tradition chrétienne de cette ville, où vécut la Mère de Dieu, attribuait au pinceau de l'évangéliste saint Luc.
Pulchérie fit bâtir un temple où elle déposa la sainte Image, qui devint aussitôt l'objet d'une grande vénération pour les fidèles de la cité impériale.
Vers le milieu du XVe siècle, lorsque les armées mahométanes envahirent l'empire romain d'Orient l'on se hâta d'enlever et de transporter en Occident les reliques et les objets précieux. De ce nombre fut l'image de Notre Dame de Grâce. Apportée à Rome, remise entre des mains fidèles, la divine Providence la destinait aux contrées, si pleines de foi et de piété, du nord de la France comme gage de sa divine protection.
Les Cambraisiens furent fidèles à leur mission, ils déposèrent précieusement l'Image sainte dans l'ancienne cathédrale de Cambrai, chef-d'œuvre de l'art gothique, que l'on appelait « la merveille du Nord » et que les séïdes de Joseph Lebon détruisirent, aux jours néfastes de la première République.
On était alors, nous l'avons dit, au milieu du XVe siècle, en l'année 1450. Les Flandres, le Hainaut, la Picardie, l'Ostrevant accoururent aussitôt contempler ces traits copiés sur le divin original lui même.
Dès 1454, Bruges envoie le premier dés peintres de sa célèbre école en prendre trois copies, et le culte de Notre Dame de Grâce se répand dans les provinces belges.
En 1557, Philippe le Bon, duc de Bourgogne, implore sa protection et lui offre des présents.
Louis XI suspend à la voûte de son sanctuaire une grande couronne ornée de douze flambeaux d'argent, sur laquelle on lit l'inscription suivante : « L'an de l’Incarnation mil quatre cent LXXVIII Louis XI du nom, roi de France OU TOUT HONNEUR LUIT, fonda ici l'an susdit pour décorer la Mère de grâce : prions jour et nuit Jésus qu'il ne périsse de âme ».
En 1529, la Paix des Dames se signe à Cambrai. C'est au pied de l'Image miraculeuse que le traité est ratifié.
Ainsi, tout aboutit à ce sanctuaire béni. Cambrai et Notre Dame de Grace, c'est un même amour, un même patriotisme, un même culte. Son image domine la porte principale de l'hôtel de ville. Quatre des portes de la cité sont placées sous sa protection. Dans les rues, sur les maisons, ses traits apparaissent reproduits par la sculpture et la peinture.
Et lorsque dans les années 1649 et 1657, à deux reprises différentes, Cambrai sans défense est assiégée par des ennemis victorieux, et que soudain nos pères, après avoir passé la nuit aux pieds de leur Patronne, se voient deux fois miraculeusement délivrés, l'enthousiasme alors est à son comble.
Par Notre Dame de Grâce, Cambrai est délivrée, disent les médailles commémoratives frappées à cette époque, avec une profusion que l'élan de la reconnaissance peut seul expliquer : « Condeo Urbem liberanti ; par Notre Dame de Grâce, son altesse Condé Cambrai a délivré » ; Condé , qui, en entrant dans la ville dont il venait de faire lever le siège, ne voulut descendre de cheval qu'au seuil même du sanctuaire de Notre Dame de Grâce.
Et les pays d'alentour accoururent remercier Celle qui en sauvant Cambrai, les sauva eux-mêmes.
Trois mille Valenciennois offrent une lampe d'or sur laquelle se voyaient les patrons des trois paroisses de cette ville, Saint Vaast, Saint Nicolas, Saint Jacques. Une inscription rappelle la cause de ce présent : « En vain, dit-elle, est attaquée par l'ennemi la ville dont Marie est la Protectrice... Les habitants ont fait don de cette lampe à Notre Dame de Grâce, parce qu'en délivrant Cambrai, elle a aussi sauvé Valenciennes des fureurs ennemies ». Sept mille pèlerins viennent de Douai. Bouchain apporte un cierge monumental avec cette devise : « À Notre Dame de Grâce, pour la délivrance de Cambrai, l'an 1657, le peuple de Bouchain ».
De 1649 à 1660, les fêtes, les pèlerinages se succédèrent. Ce fut un long cri de reconnaissance pour Celle dont la main toute puissante avait arrêté les armées victorieuses.
Ainsi qu'Israël délivré chanta la gloire de Judith, ainsi la cité de la Vierge célébra les louanges de la Judith moderne en laquelle, aux heures de danger, elle avait mis sa confiance et son espoir.
L'image de Notre Dame de Grâce était placée dans la chapelle de la Sainte Trinité, au-dessus de l'autel. On a encore la pierre de cet autel sur lequel Fénelon célébrait chaque jour la sainte messe. (Extrait du Pèlerin).
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
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Dix-neuvième jour
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Dix-neuvième jour
La Pierre de l'Horeb
Exode 17, 6
Exode 17, 6
Où fuirons-nous ? Au désert ? Mais on n'y peut vivre. L'eau y manque. Allez toujours : vous y rencontrerez la pierre de l'Horeb.
Du haut de sa croix, Jésus, le nouveau Moïse, a touché le Cœur de Marie. « Femme, lui dit-il, montrant du regard le disciple bien-aimé, voilà votre fils ». Et soudain du Cœur de Marie, de ce Cœur qui, au pied de la croix, se montra plus ferme que le roc, de ce Cœur jaillit une source inépuisable de tendresse maternelle qui sera pour tous les hommes une source de grâce et de vie éternelle.
Telle aussi l'Église, bâtie sur le roc, verse sur le monde les eaux de la grâce par les sacrements. Ranimé par ces eaux merveilleuses, vous traverserez le désert de la vie, vous arriverez au Sinaï.
Notre Dame d'Avesnières
« Avesnières, à un kilomètre de Laval, est à proprement parler un faubourg de cette ville. L'église de ce bourg, dédiée à la Vierge, est un des plus beaux monuments de la contrée. Depuis des siècles, de nombreux pèlerins visitent ce sanctuaire vénéré, fondé, vers le milieu du XIe siècle, par Guy II, seigneur de Laval, pour accomplir un vœu.
Comme il chevauchait sur le pont de la Mayenne, un faux pas de son cheval les précipita ensemble dans la rivière. Le baron, emporté par le courant et voyant qu'il allait périr, se recommanda à Marie. Il lui promit de consacrer une chapelle à Dieu, en son honneur, au lieu même où elle le ferait aborder sain et sauf. Sa prière fut exaucée. Il put trouver terre environ à mille pas de l'endroit où il avait commencé cette navigation périlleuse, dans un champ d'avoine, où une statue de la Vierge, placée dans le creux d'un chêne par la piété des habitants, frappa d'abord ses regards. Fidèle à son vœu, il fit construire sur cette rive une chapelle où fut transportée la statue, et l'on croit que cette église et cette statue sont celles qui existent aujourd'hui.
L'église de Notre Dame d'Avesnières partagea la mauvaise fortune du pays aux jours funestes de l'invasion des Anglais. Dans l'une de leurs incursions, au XIIIe siècle , ils y mirent le feu et brûlèrent toute la partie antérieure de la nef, qui, selon un intéressant rapport de M. E.-A. Segretain, aurait alors été diminuée lors de sa construction au siècle suivant, et n'aurait pas été réédifiée sur le même plan. L'église d'Avesnières avait été érigée en prieuré, et les bénédictines du Ronceray d'Angers y furent établies ; elles firent réparer et agrandir l'église à l'aide du produit des indulgences plénières que le Pape Innocent III avait, en 1207, accordées à ceux qui venaient y prier le vendredi.
Abandonnée pendant la Révolution, cette église fut la première des environs de Laval rendue au culte en 1800, et l'on y déposa les restes de quatorze prêtres que la Révolution avait livrés au bourreau sur la place publique de Laval. Depuis 1841, elle compte au nombre des monuments historiques ; le chœur de l'édifice est de l'époque de la transition du roman au gothique, la partie antérieure est une œuvre du XVe siècle, enfin, la tour et la flèche ont été élevées en 1534 ». (Le Dimanche illustré de Toulouse).
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
Le Mois de Marie, reine de France
Vingtième jour
Vingtième jour
Le Sinaï
Exode XIX
Exode XIX
Ne touchez pas à la montagne. La mort serait le châtiment de votre témérité. N’insultez pas Marie, ce serait la mort de votre âme.
Un nuage épais couvre le Sinaï et dans ce nuage retentissent les foudres et brillent les éclairs dominés par l'éclat formidable de la grande voix de Dieu. Ainsi au jour de l'Incarnation la vertu du Très-Haut enveloppa Marie de son ombre. Virtus Altissimi obumbrabit tibi.
Mais si le Sinaï apparaît sombre, terrible, enveloppé de fumée, sillonné d'éclairs et foudroyant ; c'est pour les superbes qui voudraient monter et voir au delà des limites fixées par Dieu lui-même : transcendere terminos ad videndum Dominum (Ex. 19, 21) ; c'est pour les âmes charnelles : et si bestia tetigerit montem (He. 12, 18); mais pour les hommes de foi, pour les cœurs purs, le Sinaï ressemble à un ciel serein : quasi cælum cum serenum est. (Ex. 24, 10).
Image de Marie qui se montre redoutable aux esprits superbes et aux cœurs sensuels, douce et sereine aux humbles et aux innocents.
Image de l'Église : les esprits superbes qui prétendent tout voir et tout expliquer par la raison, ne trouvent que ténèbres et fumée dans les hauts et purs enseignements de l’Église ; les cœurs charnels n'y comprennent absolument rien. Pour les uns comme pour les autres, l'Église n'a que des éclairs et des foudres. Mais pour les intelligences que la foi élève, pour les cœurs que la charité purifie, la doctrine de l’Église est un ciel pur, calme et serein.
Dieu descend sur le Sinaï : il descend en Marie par l'Incarnation ; il descend dans l'Église par l'Eucharistie ; il descend dans l'âme fidèle par la communion.
Du sommet du Sinaï, Dieu donne sa loi à Israël. Marie, dont le nom signifie l'élévation, est la montagne du haut de la quelle Dieu donne au monde entier Celui qui est la loi vivante, le Verbe qui, incarné dans le sein de la Vierge immaculée, se révélera par l'Évangile et par l'Église.
Trois fois Dieu a fait alliance avec l'homme : d'abord dans le paradis terrestre, avec Adam, père et chef de la famille humaine; puis sur le Sinaï, avec Moïse, sauveur et chef d'un peuple choisi; enfin, dans le sein de Marie, par l'union de la nature divine et de la nature humaine en la personne de Jésus-Christ. Cette dernière alliance se continue et se consomme dans l'Église.
Au sommet du Sinaï, Moïse parlait et Dieu lui répondait. Au sommet de l'Église, Pierre parle et Dieu lui assure l'infaillibilité. Restons unis à Pierre et nous serons infaillibles nous aussi, infaillibles par la foi, de l'infaillibilité même qui fut garantie à Pierre par Jésus, infaillibles de l'infaillibilité du Verbe qui est Dieu.
Marie en Anjou
Nous abordons ce diocèse avec un double bonheur, écrit M. Hamon, premièrement parce qu'il n'en est point sur lequel nous ayons été mieux renseigné ; en second lieu, parce qu'il en est peu, s'il en est quelques-uns, où la sainte Vierge ait été autant aimée, où cet amour se soit traduit par tant de sacrifices et où l'on ait fondé, pour dilater son culte et le perpétuer d'âge en âge, un si grand nombre d'églises, d'abbayes, de prieurés, de chapelles.
Les Angevins appellent la sainte Vierge Notre Dame l’Angevine :
1° parce que, voyant en elle une mère, ils aiment à se la figurer comme ne faisant avec eux qu'une même famille et un même peuple;
2° parce que, touchés de sa tendresse et de ses bienfaits, ils la regardent comme étant à eux plus spécialement qu'à tout autre peuple : elle est éminemment Angevine, et l'Angevine est son nom. (Notre Dame de France, t. IV, p . 187).
L'Angevine
La nativité de Marie dans le pays, se nomme l'Angevine, parce que ce fut à Angers, vers l'an 430, que pour la première fois dans l'Église la naissance de la sainte Vierge fut célébrée d'après une révélation que reçut saint Maurille, évêque d'Angers.
Or, le 8 septembre 732, la fête angevine acquit une célébrité nouvelle. Ce jour-là même, Charles Martel remporta sur Abdé rame, la grande victoire qui lui valut son glorieux surnom, et le soir même de la bataille, il institua en l'honneur de Marie, l'ordre des chevaliers du Genêt. Il n'y admit avec lui que vingt-neuf guerriers choisis parmi ceux qui s'étaient le plus distingués dans cette fameuse journée. Les chevaliers de ce nouvel ordre portaient un collier d'or à trois chaînes entremêlées de l'emblème de la rose de Jéricho supportant l'humble fleur du genêt, avec la devise : « Et exaltavit humiles : Il a exalté les humbles ».
Le 8 septembre 1022, le roi Robert releva cet ordre sous le nom de Notre Dame de l'Étoile, parce qu'il substitua une étoile à la fleur du genêt, disant que Marie était l'étoile de la France. Quelques autres modifications furent faites au costume des chevaliers, et on leur imposa l'obligation de réciter chaque jour cinquante Ave Maria.
Enfin en 1243, Innocent IV rendit obligatoire la fête de la Nativité, conformément au vœu qu'avait fait le conclave où il fut élu, pour obtenir le triomphe de l’Église sur les factions qui menaçaient d'entraver l'élection.
Cependant les évêques d'Angers, les comtes d'Anjou et les rois de France ne cessèrent pas de multiplier en ce pays les signes de leur dévotion envers Marie.
Sur vingt-deux villes que comprenait l'ancien Anjou, dix-neuf honoraient Marie comme leur patronne et même comme leur fondatrice, puisque c'était sa chapelle qui, en attirant la foule, avait donné naissance aux premières habitations. Sur dix neuf abbayes, onze avaient été fondées en l'honneur de Marie.
À Angers même, sur trente et une églises, seize étaient dédiées à la sainte Vierge. Du haut de la cathédrale, placée au centre sur une éminence, Marie regarde toute la ville : totam prospicit urbem. Depuis 1612 sa statue était au-dessus des trois portes principales, avec diverses inscriptions. Sur la porte de la vieille chartre on lisait : « Protegam civitatem hanc propter nomen meum et propter te ». (4 R. 19, 34). Sur la porte de la montée Saint Maurice on lisait : « Tu gloria Jerusalem, tu honorificentia populi nostri » (Ju. 14, 10) ; Enfin sur la porte angevine on lisait : « Dominare nostri tu et filius tuus ». (Ju. 8, 22).
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Le Mois de Marie, reine de France
Vingt-et-unième jour
Vingt-et-unième jour
L'Arche d'alliance
Exode 25, 10, 16
Exode 25, 10, 16
Dieu donna au peuple d'Israël un signe permanent de son alliance. Ce signe fut une arche construite d'un bois incorruptible, et revêtue au dedans et au dehors de lames d'un or très pur. (Ex. 25, 10).
Vous avez reconnu Marie, immaculée dans sa conception, inviolable dans sa virginité ; Marie revêtue de la double charité : à l'intérieur, par l'amour de Dieu, de Jésus qui repose dans son sein ; à l'extérieur, par l'amour des hommes devenus ses enfants d'adoption.
Comme l'arche et comme Marie, l'Église est incorruptible : infaillible dans la vérité, immaculée dans la sainteté : Non habens maculam neque rugam. Elle est comme investie de l'or de la double charité, du zèle pour la gloire de Dieu et pour le salut des âmes.
Âme fidèle, soyez, vous aussi, incorruptible et pure dans votre foi et dans votre vie ; revêtez-vous de la double charité, n'agissez que pour la gloire de Dieu et pour le salut du prochain.
La Cathédrale d'Angers
D'après une tradition respectable, le Defensor, prince ou gouverneur du Mans, ayant été converti par saint Julien, devint le premier évêque d'Angers. Il dédia à la sainte Vierge sa première église, qui fut remplacée plus tard par un édifice plus vaste et plus élégant. Cette nouvelle cathédrale fut consacrée par saint Martin sous le vocable de Marie. Le saint ayant fait don à cette église d'un reliquaire qui contenait du sang de saint Maurice, le peuple désigna la cathédrale sous le nom de ce glorieux chef de la légion thébéenne, et ce titre a prévalu.
Plusieurs fois renversée, la cathédrale d'Angers fut rebâtie avec le concours de Pépin (750), de Charlemagne, de Louis le Débonnaire et de Charles le Chauve. Marie y reçut les hommages des rois Philippe Auguste, saint Louis, Charles VII, Louis XII, Charles VIII, François Ier, Henri II, Charles IX, Henri III, Henri IV, Louis XIII et Louis XIV. Ce dernier, par un arrêt de 1670, déclare que cette église s'appelle la chapelle des rois.
Notre Dame du Ronceray
Après la cathédrale Angers possédait neuf autres monuments de sa dévotion envers la sainte Vierge.
Le premier était l'abbaye de Notre Dame du Ronceray, ainsi nommée pour trois. Raisons :
1° une ronce sortait de la muraille, perçait les losanges des vitres, et allait enlacer et comme caresser la statue de Marie sur son autel : on la coupait, on essayait de l'arracher, elle repoussait toujours ;
2° aux premiers temps de la prédication évangélique les chrétiens d'Angers se rassemblaient en ce lieu dans une chapelle souterraine : les païens l'ayant su vinrent pour les y massacrer ; mais à la place de la chapelle ils ne virent que des ronces et des épines, et ils ne purent découvrir les fidèles ;
3° la comtesse Hildegarde, se croyant soupçonnée d'infidélité par son époux Foulques Nerra, se jeta dans la Maine afin de prouver son innocence. Elle avait promis à Dieu que si elle échappait à la mort, elle élèverait un sanctuaire à la Vierge, avec un monastère de religieuses, à l'endroit où elle aborderait. Dieu eut pitié de sa simplicité. Elle aborda au lieu où est aujourd'hui le Ronceray. Mais alors l'ancienne chapelle des premiers chrétiens avait disparu. De concert avec le comte d'Anjou, encore plus persuadé de son innocence que, du reste, il n'avait jamais soupçonnée, Hildegarde se met en devoir d'accomplir son vœu.
En creusant les fondements, les ouvriers trouvent dans un buisson de ronces une statuette en cuivre qui représentait la sainte Vierge assise sur un trône et tenant sur ses genoux l'Enfant-Jésus. Oh ! dit la comtesse, voilà bien Notre Dame du Ronceray. On creusa encore et l'on découvrit une chapelle souterraine bien voûtée, soutenue de deux rangs de piliers, douze de chaque côté. Au-dessus de ce sanctuaire, on éleva l'église que la comtesse avait fait vœu de construire.
La statue de Notre Dame du Ronceray a été cachée lors de la Révolution de 1793. Aujourd'hui elle est dans l'église de la Trinité sur l'autel de la Vierge.
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Vingt-deuxième jour
Vingt-deuxième jour
La Loi, la Manne, la Verge
Hébreux 11, 4
Hébreux 11, 4
L'arche contenait trois choses : les tables de la loi écrites de la main de Dieu, un vase d'or rempli de la manne miraculeuse du désert, la verge du grand prêtre qui avait fleuri par un prodige.
Dans le sein de Marie j'adore la loi vivante, la sagesse et la justice même, le législateur en personne ; j'adore Celui qui se dira et se fera la manne véritable, le pain vivant descendu des cieux; j'adore le sacerdoce suprême dont la verge d'Aaron fut le symbole, j'adore le grand prêtre par excellence, le prêtre selon l'ordre de Melchisédech.
Aussi j'admire sans étonnement la conformité si parfaite de Marie à la loi de la grâce, son zèle à recueillir les moindres parcelles de la manne divine qui pour l'âme sont l'aliment de vérité et de justice : Maria autem conservabat omnia verba hæc, conferens in corde suo; j'admire enfin en Marie cette vie de sacrifice qui assure le mérite du sacerdoce.
Dans l'Église je vois aussi et la loi, la parole même de Jésus, qui s'y conserve infaillible par la bouche de Pierre; et la manne, le pain de vie descendu des cieux, le corps de Jésus présent par l'Eucharistie; et la verge du grand prêtre, le sacerdoce de Jésus-Christ présent par la personne de son vicaire qui tient en main la verge qui corrige, et le sceptre qui dirige.
Chrétiens, par la communion, la loi de Dieu repose en vous et y demeure : manifestez sa présence par la régularité de votre vie. Par la communion, la manne céleste est descendue dans votre cœur : manifestez son action par une vie toute céleste. Par la communion, le prêtre souverain vous associe à son sacerdoce royal : soyez avec lui prêtre et victime tout à la fois; vous serez l'un et l'autre, et par la consécration de tout ce que vous êtes au service et à la gloire du Père céleste, et par le sacrifice volontaire de tout ce qui s'opposerait à son bon plaisir.
Notre Dame du Verger ou du Rocher
L'arche contenait trois choses : les tables de la loi écrites de la main de Dieu, un vase d'or rempli de la manne miraculeuse du désert, la verge du grand prêtre qui avait fleuri par un prodige.
Dans le sein de Marie j'adore la loi vivante, la sagesse et la justice même, le législateur en personne; j'adore Celui qui se dira et se fera la manne véritable, le pain vivant descendu des cieux ; j'adore le sacerdoce suprême dont la verge d'Aaron fut le symbole, j'adore le grand prêtre par excellence, le prêtre selon l'ordre de Melchisédech.
Aussi j'admire sans étonnement la conformité si parfaite de Marie à la loi de la grâce, son zèle à recueillir les moindres parcelles de la manne divine qui pour l'âme sont l'aliment de vérité et de justice : Maria autem conservabat omnia verba hæc, conferens in corde suo; j'admire enfin en Marie cette vie de sacrifice qui assure le mérite du sacerdoce.
Dans l'Église je vois aussi et la loi, la parole même de Jésus, qui s'y conserve infaillible par la bouche de Pierre; et la manne, le pain de vie descendu des cieux, le corps de Jésus présent par l'Eucharistie; et la verge du grand prêtre, le sacerdoce de Jésus-Christ présent par la personne de son vicaire qui tient en main la verge qui corrige, et le sceptre qui dirige.
Chrétiens, par la communion, la loi de Dieu repose en vous et y demeure : manifestez sa présence par la régularité de votre vie. Par la communion, la manne céleste est descendue dans votre cœur : manifestez son action par une vie toute céleste. Par la communion, le prêtre souverain vous associe à son sacerdoce royal : soyez avec lui prêtre et victime tout à la fois; vous serez l'un et l'autre, et par la consécration de tout ce que vous êtes au service et à la gloire du Père céleste, et par le sacrifice volontaire de tout ce qui s'opposerait à son bon plaisir.
Notre Dame du Ronceray
Après l'abbaye du Ronceray il faut citer celle de saint Aubin, célèbre par la chapelle de Notre Dame du Verger. C'était l'œuvre du grand saint Hilaire. Cet insigne docteur de l’Église, né à Chéré, en Anjou, aimait cette belle contrée, sa première patrie, où s'étaient écoulés les jours de son enfance, et il voulut doter Angers d'une chapelle de la Vierge.
Dans ce pieux dessein, l'an 356, il fit creuser le sol au, pied d'un rocher et il y construisit une chapelle souterraine. Plus tard, par l'ordre du roi Childebert, saint Germain de Paris fonda, en l'honneur de saint Germain d'Auxerre, une abbaye dont l'église fut construite au-dessus de la chapelle de Notre Dame du Rocher et consacrée aussi à la Mère de Dieu.
Dans cette abbaye la fête de l'Assomption était solennisée pendant quatre jours comme celles de Pâques, de Noël et de la Pentecôte, et depuis le chapitre général de 1332, la fête de l'Immaculée Conception s'y célébrait selon le rite de première classe. Cependant les miracles opérés lorsque le corps de saint Aubin, évêque d'Angers, fut transféré dans cette église, lui firent donner, ainsi qu'à l'abbaye, le nom de ce Saint. Les niveleurs de 1793 ont détruit l'église et une partie de l'abbaye.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
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Vingt-troisième jour
Vingt-troisième jour
L'Arche, conseil d'Israël
Nombres 1, 50-54 ; 10, 35
Nombres 1, 50-54 ; 10, 35
Placée au milieu du camp, l'arche sainte gardait Israël et Israël gardait l'arche. Gardons Marie dans notre cour, gardons la bien par la pensée, par la prière, et Marie nous gardera.
Quand Moïse, et après lui quand le grand prêtre, avait besoin de consulter Dieu, il s'approchait de l'arche sainte et Dieu répondait. Dans les difficultés, dans les angoisses, recourons à Marie; la réponse et le secours ne se feront pas attendre.
De même encore si les nations gardent l'Église, l'Église les gardera, elle sera leur conseil. Malheur au philosophe, malheur au savant, malheur au politique, malheur au législateur, qui, voulant séparer la raison de la foi, et l'État de l'Église, refuserait de consulter la foi et d'écouter l'Église ! Assurément la raison suffit pour reconnaître les vérités premières de la science et les premiers principes de la morale; mais, l'expérience le démontre, sans la lumière de la foi, sans la surveillance de l'Église, la raison séduite par la passion, dominée par l'opinion, ne tarde pas à s'égarer, dès qu'il s'agit de tirer les conséquences et de faire les applications pratiques, et alors malheur aux peuples, si ceux qui les dirigent ne consultent pas l'arche sainte, c'est-à-dire l'Église infaillible de Jésus-Christ !
Chrétien fidèle, par votre exemple autant et plus que par votre parole, vous serez au milieu du monde le conseil et la lumière de ceux qui doutent ou qui hésitent.
Notre Dame de Sous Terre
Sur la colline de Levière s'élevait jadis un monastère de Bénédictins. Ces religieux déposèrent une statue de la sainte Vierge dans une crypte souterraine. On vint l'y honorer sous le titre de Notre Dame de Sous Terre. Jean sans Terre assiégeant Angers, ruina la chapelle et brisa la statue (1205).
Deux siècles après (vers 1400), Yolande, épouse de Louis II, comte d'Anjou, se promenant du côté de Levière et s'étant assise sur la hauteur vit sortir d'un buisson un lapin qui, pour suivi par les chiens, vint se réfugier sur ses genoux. La princesse soupçonnant dans ce fait quelque indice mystérieux, ordonna de creuser la terre à l'endroit qu'occupait le buisson. On découvrit une petite voûte dans laquelle se trouvait une image de la Vierge avec l'Enfant-Jésus dans ses bras et une lampe de verre suspendue devant l'image. Yolande fit construire dans ce lieu un petit oratoire et la statue y fut placée. Un pèlerinage s'y établit.
Un peu plus tard on rebâtit la chapelle de Notre Dame de Sous-Terre, et l'on y déposa la nouvelle statue. Survinrent les dévastations des Huguenots. La chapelle fut détruite, mais la statue fut sauvée. En 1793, nouvelle destruction, et grâce au zèle de personnes pieuses, nouvelle préservation de la statue qui, en 1826 , fut déposée à l'église de Saint Laud. En 1849 elle fut volée et jetée dans la Maine. Mais des pêcheurs la rencontrèrent dans leurs filets et elle fut reportée à Saint Laud.
Aujourd'hui elle a été transférée dans une chapelle rebâtie au lieu qu'elle occupait autrefois. Entre autres miracles opérés jadis à Notre Dame de sous-Terre, on cite la guérison du seigneur de Boylesve qui désespéré des médecins, se consacre à Notre Dame de Sous-Terre et fait vœu, s'il est guéri, d'y porter le suaire dans lequel il devait être enseveli. Aussitôt il revient à la santé.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
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Vingt-quatrième jour
Vingt-quatrième jour
L'Arche au jour du combat
Josué 3 et 4
Josué 3 et 4
Au jour du combat, l'arche portée dans les rangs d'Israël, lui assurait ordinairement la victoire. Le Jourdain débordé ferme l'entrée de la terre promise. L'arche avance portée sur les épaules des prêtres, aussitôt le fleuve suspend son cours et Israël passe. Jéricho oppose ses remparts; l'arche est portée par les prêtres autour de la fière cité, et au septième jour, au septième tour, ses murailles s'écroulent.
Au jour de la tentation ou de l'épreuve, invoquez Marie, et devant vous le flot de la passion s'arrêtera, la puissance du monde s'écroulera. Au jour du combat, soit contre l'erreur et le sophisme, soit contre la passion et le vice, l’Église est avec nous, l'Église nous précède et nous dirige; suivons-la par la foi et par l'obéissance, et nous verrons le fleuve de l'erreur et de la passion s'arrêter pour nous livrer passage; nous verrons les remparts de Jéricho, les portes de l'enfer, les hautes et grandes puissances de ce monde s'écrouler pour nous laisser l'empire, l'empire sur le péché, l'empire sur le respect humain, l'empire sur la chair, l'empire sur nous-même, l'empire sur les âmes.
À votre tour, vous serez la force du faible et la terreur du méchant. Devant vous, comme devant l'arche, on verra les flots s'arrêter et les remparts s'écrouler; on verra les passions reculer et les obstacles tomber.
Notre Dame de Fontevraud
Sur les confins de l'Anjou et du Poitou il y avait jadis une vaste forêt. Un brigand, fameux sous le nom d'Evrault, y avait établi son repaire près d'une fontaine qui de son nom fut appelée Fontevraud (Fons Evraldi).
Vers l'an 1095 Robert d'Arbrissel fonda en ce lieu solitaire un ordre religieux des deux sexes dans lequel les hommes, pour imiter la soumission de Jésus, puis de saint Jean à la très sainte Vierge faisaient vœu d'obéissance à l'abbesse qui était supérieure de l'ordre entier.
La magnifique église de ce monastère fut consacrée à la sainte Vierge par le Pape Calixte II en 1119. Henri II et Richard Cœur de Lion voulurent y être enterrés. Après avoir servi de prison jusqu’en 1985, cette abbaye est aujourd’hui un musée.
Notre Dame des Ardilliers
Ce sanctuaire, un des plus célèbres de France par les grands miracles qui s'y sont opérés, doit son origine à une image, en pierre, de la Mère de Dieu que vénérait, dans la grotte où il se tenait caché, un fervent religieux de Saint Florent, nommé Absalon, qui avait été chassé de son monastère par les Normands.
Cette statue fut exposée plus tard à la dévotion des peuples sous un arceau de pierre. Elle représentait la Vierge assise, tenant entre ses bras son Fils mort et descendu de la croix. On l'appela Notre Dame des Ardilliers, parce que le terrain en cet endroit est argileux et que le patois du pays donne à l'argile le nom d'ardille.
Un homme ayant un jour essayé d'enlever la statue fut frappé d'immobilité jusqu'à ce qu'il eût demandé pardon à la Mère de Dieu. Trois autres ayant conçu le même projet réussirent à la charger sur leurs chevaux, mais ne pouvant les faire avancer d'un pas, ils furent obligés de remettre l'image sous l'arceau. Enfin on éleva un sanctuaire convenable.
Parmi les pèlerins de Notre Dame des Ardilliers on cite M. Olier qui y revint plusieurs fois, et Saint Louis-Marie Grignon de Montfort, fondateur des Prêtres du Saint Esprit et des Sœurs de la Sagesse. Un grand nombre de protestants ont abjuré l'hérésie aux pieds de cette image.
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L'Arche chez les Philistins
1 Rois 4, 5, 6
1 Rois 4, 5, 6
Portée par des mains indignes, l'arche, un jour, fut prise par les Philistins ; mais à son approche les idoles tombèrent, et les infidèles furent frappés d'une affreuse maladie. Ainsi, reine toujours invincible, Marie domine au milieu de ses ennemis : Dominare in medio inimicorum tuorum.
Invoquez Marie, elle renversera dans votre intelligence l'idole du préjugé, dans votre cœur l'idole de la passion.
Malheur au prêtre indigne ! Par lui l'Église est livrée aux puissances impies. Mais il partagera le sort des fils coupables du grand prêtre Élie.
Malheur aux Philistins, malheur aux impies, surtout à l'instant où, croyant triompher, ils semblent tenir l'Église sous leur empire. L'Église est née pour dominer. Libre et souveraine, partout, fût-elle captive et enchaînée, il faut qu'elle règne et qu'elle triomphe. Sa présence seule renverse et brise les idoles que le monde adore. Ni l'or, ni le fer, ni l'opulence, ni la force ne peuvent tenir devant elle. Car elle aussi, elle est la force, mais la force spirituelle, et cette force l'emporte autant sur la force du monde que l'esprit l'emporte sur la matière.
Soyez ferme, chrétien, et ne tremblez pas. Fussiez-vous environné par les impies et par les libertins : devant vous tomberont brisées les idoles qu'ils adorent.
Notre Dame de Cunault
Sur les confins de l'Anjou et du Poitou il y avait jadis une vaste forêt. Un brigand, fameux sous le nom d'Evrault, y avait établi son repaire près d'une fontaine qui de son nom fut appelée Fontevraud (Fons Evraldi).
Vers l'an 1095 Robert d'Arbrissel fonda en ce lieu solitaire un ordre religieux des deux sexes dans lequel les hommes, pour imiter la soumission de Jésus, puis de saint Jean à la très sainte Vierge faisaient vœu d'obéissance à l'abbesse qui était supérieure de l'ordre entier.
La magnifique église de ce monastère fut consacrée à la sainte Vierge par le Pape Calixte II en 1119. Henri II et Richard Cœur de Lion voulurent y être enterrés. Après avoir servi de prison jusqu’en 1985, cette abbaye est aujourd’hui un musée.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
Le Mois de Marie, reine de France
Vingt-sixième jour
Vingt-sixième jour
L'Arche, les Béthsamites et Oza
Les Béthsamites jettent sur l'arche un regard indiscret, ils sont frappés de mort (1 R. 6, 19) ; Oza porte sur elle une main téméraire , il est frappé de mort. (2 R. 6, 7).
Ne cherchez pas à scruter les mystères accomplis en Marie. Défendez sa gloire assurément : elle est votre Mère, elle est votre reine ; mais ne cherchez pas à l'expliquer : elle est le chef-d'œuvre de la sagesse et de la puissance de Dieu. Or, il est écrit : « Celui qui scrute la majesté, sera écrasé par la gloire de cette majesté suprême ». Qui scrutator est majestatis, opprimetur a gloria.
Malheur aux Béthsamites ! Malheur à Oza ! Ne regardez pas, ne touchez pas.
Ne regardez pas : dispensez-vous de surveiller et d'examiner l'enseignement de l'Église ou son gouvernement. Vous n'en avez pas le droit.
Ne touchez pas : je ne dis pas pour frapper, je dis même pour protéger. Sages et puissants du siècle, lisez l'histoire. Elle vous dira quel fut le sort des rois, des magistrats, des ministres, des conseils et des assemblées qui osèrent soumettre à leur examen, à leur placet, les actes de l'Église, les bulles et les décrets de ses Pontifes, ou porter la main soit sur les personnes, soit même sur les choses qui lui appartiennent. Protégez, c'est votre devoir, mais sans toucher.
Le Puy Notre Dame
En 996 le roi Robert, fils de Hugues Capet, vit sa couronne menacée par un seigneur puissant, nommé Berthold. C'était un géant très redouté en raison de sa for ce extraordinaire. La reine Constance invita Geoffroy Grisegonelle, comte d'Anjou, à combattre ce guerrier, et, pour exciter sa confiance, elle lui remit une ceinture de la sainte Vierge qui avait été jadis envoyée de Constantinople à Charlemagne. Muni de cette ceinture, Geoffroy s'avança contre Berthold comme autrefois David contre Goliath, il tua le géant et mit son armée en déroute. Pour toute récompense, il demande la précieuse ceinture qu'on lui avait prêtée pour le combat. Cette ceinture est tissue de laine couleur gris de lin, avec de petits filets de soie.
Vers le onzième siècle Guillaume VI, duc d'Aquitaine, bâtit au Puy Notre Dame, dans le canton de Montreuil, une église en l'honneur de la sainte Vierge avec un monastère où il établit des religieux de saint Benoît pour y conserver la ceinture de la Mère de Dieu. L'éclat des miracles opérés en ce sanctuaire lui donna une grande célébrité.
En 1240 saint Louis y vint avec ses frères et toute sa cour. Louis XI fit souvent ce pèlerinage. On y vit aussi Charles VIII et Louis XIII.
Lors de sa première grossesse, Anne d'Autriche fit chanter neuf messes au Puy Notre Dame, et la ceinture lui fut apportée par deux chanoines. La reine redemanda la sainte relique le 7 août 1638, elle en était revêtue lorsque le 5 septembre elle mit au monde un fils que, par reconnaissance elle appela Dieudonné, et que la France nomma plus tard Louis le Grand. Deux ans après, au mois de septembre 1640, elle réclama encore la ceinture, et s'en étant revêtue elle donna le jour à un second fils qui fut Philippe, duc d'Orléans. En 1542 elle se rendit elle-même au Puy Notre Dame avec le Dauphin et le présentant au chanoine qui, la première fois, lui avait apporté la relique, elle lui dit : « Messire Christophe, voici un des fruits de votre ceinture ».
À l'époque de la Révolution l'église fut dévastée. Un homme du pays, nommé Guillon, se mêla aux pillards comme pour prendre part au butin et il déroba la sainte relique pour la sauver. La tourmente passée, il la remit au curé.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
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Vingt-septième jour
Vingt-septième jour
L'Arche et les bénédictions
2 Rois 6, 10-12
2 Rois 6, 10-12
Dans la demeure du vertueux Obédédom, l'arche devient une source de bénédictions.
Présente dans un cœur, dans une maison, dans une famille, dans une cité, par les honneurs qu'on lui rend, par les prières qu'on lui adresse, Marie ne cesse d'y répandre le bonheur.
Heureuses les nations, heureuses les familles qui, respectueuses et dociles, reçoivent avec reconnaissance l'enseignement et la direction de l'Église infaillible et immaculée. Dieu les bénira, comme il bénit le vertueux enfant d'Israël qui reçut l'arche dans sa maison.
Heureuses les cités, heureuses les familles qui possèdent dans leur sein un chrétien fidèle et fervent ! S'il y est traité avec le respect que mérite sa vertu, il est pour la famille et pour la cité tout entière une bénédiction continue.
La Ceinture de la sainte Vierge à Loches (1)
L'antique collégiale de Notre Dame du château de Loches, construite par le Comte d'Anjou, Geoffroy Grisegonelle, et reconstruite presque en entier en 1160 par Thomas Pactius, prieur du Chapitre, est devenue l'église paroissiale de Saint Ours depuis 1802.
L'on y conserve une Ceinture de la sainte Vierge, donnée par le comte Geoffroy, à son église du Château. La tradition et les archives de l'ancien Chapitre de Notre Dame s'accordent à dire que cette insigne relique avait été envoyée de Constantinople à l'Empereur Charles le Chauve, mort en 877 (d'autres disent à Charlemagne), et que depuis sa translation en France jusqu'à l'année 978 (996, selon d'autres), elle fut gardée avec honneur dans la chapelle royale.
Or, Geoffroy Grisegonelle ayant accepté de combattre seul à seul contre un prince allemand qui disputait au roi de France ses droits à la couronne la reine envoya au Comte d'Anjou, comme sauvegarde, la Ceinture de la sainte Vierge, conservée dans la chapelle de son palais. Elle lui recommanda de la porter sur lui pendant le combat, l'assurant que la Vierge Marie, à qui avait appartenu cette Ceinture, lui ferait remporter la victoire. C'est ce qui arriva.
Le roi et la reine, après la victoire de Geoffroy qui leur assurait la tranquille possession du trône, lui firent don de la précieuse relique, qu'il se hâta de déposer dans son église du Château de Loches. Depuis ce moment, la sainte relique y fut l'objet de la vénération universelle. L'histoire de la Collégiale nous a conservé les noms des rois et des princes de sang royal qui vinrent la vénérer. Philippe-Auguste, saint Louis, Philippe le Bel, Jean II, Charles VII, Louis XI, Louis XII et la reine Anne de Bretagne, François Ier et Charles-Quint, Henri II et Catherine de Médicis, Charles IX, Henri III, le petit fils de Louis XIV, Philippe V, se rendant en Espagne pour y prendre possession du trône, vinrent à l'église collégiale, et usèrent du droit que leur donnait leur naissance pour faire exposer à leur vénération la Ceinture de la Mère de Dieu. Chaque année on l'exposait à la vénération publique le 3 mai et le 15 août ; ces jours là le peuple chrétien affluait à l'Église collégiale, et l'on voyait souvent dans ses rangs des personnes illustres par leur naissance ou leur sainteté, telle que la Bienheureuse Jeanne de Maillé. Le reste de l'année, la Ceinture était soigneusement enfermée dans une armoire à double porte, garnie de fer et munie de cinq serrures.
La Ceinture de la sainte Vierge est d'un tissu très fin, de couleur noisette, dont la matière est vraisemblablement du lin. Elle a 2 mètres 10 c. de long, et à peu près 3 centimètres de large. On la conservait avant la Révolution dans un riche reliquaire de vermeil, fait sur le modèle de l'église du Saint Sépulcre de Jérusalem. Elle reposait sur une agathe d'une rare beauté, enrichie de pierres précieuses et d'or.
Quand les révolutionnaires vinrent piller l'église collégiale, le riche reliquaire qui renfermait la Ceinture tenta leur cupidité ; ils le volèrent donc ; mais la sainte relique fut sauvée de leurs mains sacrilèges par M. l'abbé Pierre-René Leduc.
En 1803, elle fut rapportée à l'église du Château et reconnue solennellement, le 7 août, par les anciens chanoines et chapelains de la Collégiale. En 1834, Mgr de Montblanc, archevêque de Tours, permit de l'exposer, comme par le passé à la vénération des fidèles. Elle est maintenant déposée sur un coussin de drap d'or, auquel elle a été solidement fixée par des attaches portant le sceau archiépiscopal, et renfermée dans une chasse de bronze doré, représentant une église gothique.
Le culte de cette Ceinture s'est conservé à Loches, et y attire une nombreuse affluence aux jours consacrés à ses fêtes. Il a donné lieu à un usage qui remonte à une grande antiquité : celui de faire bénir et toucher à la relique des rubans qu'on porte avec confiance dans la protection de la sainte Vierge. Les jeunes filles aiment à porter ces rubans le jour de leur première communion et de leur mariage. Il existe dans plusieurs anciennes familles lochoises de ces rubans qui ont plus de deux cents ans d'existence.
(1) Les dimensions de la Ceinture de Loches. (3 centimètres seulement de largeur) permettent de penser que le Comte d'Anjou aura réservé la partie principale pour l'Anjou et qu'il n'aura détaché qu'une bande assez étroite de la précieuse relique pour l'église de son château de Loches.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
Le Mois de Marie, reine de France
Vingt-huitième jour
Vingt-huitième jour
L'Arche dans le Temple
Au Temple, la place de l'arche était dans le saint des saints où le grand prêtre seul pouvait pénétrer.
Au Ciel, la place de Marie est à la droite du Saint des saints, auprès de son Fils, le prêtre éternel : car au jour du sacrifice, elle se tint debout auprès de la croix.
Enfin, comme l'arche d'alliance, l'Église a sa place marquée dans le saint des saints ; au ciel, dont le Temple fut l'image, elle environnera Jésus, son divin chef et le véritable Saint des saints.
Et vous, âme fidèle, montez, montez encore, élevez-vous de vertus en vertus ; votre place est au ciel, près de Jésus, le Saint des saints, près de Marie, la reine des saints : car il sera donné au vainqueur de s'asseoir dans le trône même du Roi de gloire : Qui vicerit, dabo ei sedere mecum in throno meo (Ap. 3, 21).
Notre Dame de Béhuard
Le canton de Saint Georges possède Notre Dame de Béhuard bâtie par Louis XI sur la pointe d'un rocher, dans une petite île au milieu de la Loire, à deux lieues d'Angers. Dès les premiers siècles, il y eut là un ermitage avec une chapelle de la Vierge. C'était le rendez-vous des pèlerins de la contrée. Louis XI, encore dauphin, traversait un jour la Charente, près de Ruffec, avec le roi son père, son oncle Charles, comte du Maine, et Louis de Valory. Le bateau chavira et les quatre passagers tombèrent dans la rivière dont le courant à cet endroit est très fort. Louis invoqua Notre Dame de Béhuard, et tous les quatre furent jetés sur la rive. Louis XI partagea les témoignages de sa reconnaissance entre Béhuart en Anjou et Cléry dans l'Orléanais : il fit construire une belle église à Béhuard et releva celle de Cléry.
Notre Dame de Pontron
À Pontron, dans la paroisse de Louroux, il y avait autrefois un sanctuaire dédié à Marie et célèbre dans la contrée. Les seigneurs angevins qui se rendirent à la croisade prêchée par saint Bernard, vinrent se mettre sous la protection de Notre Dame de Pontron et ils la prièrent de bénir leurs drapeaux et leurs armes.
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Notre Dame du Marillais
À un kilomètre de l'église de Saint Florent s'élève Notre Dame du Marillais, une des plus grandes et des plus belles chapelles de France. On dit qu'en ce lieu Charlemagne remporta une grande victoire et qu'il l'attribua au secours de Marie, disant : « Marie est là ». De l'inscription latine : Maria illic est, le peuple aurait fait par altération : Marillais. On donne aussi d'autres étymologies. Jadis ce pèlerinage était très célèbre ; on y venait de l'Allemagne même et d'Angleterre. Le 8 septembre, l'affluence était si considérable qu'il fallait plus de cent bœufs pour nourrir la multitude.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
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Vingt-neuvième jour
Vingt-neuvième jour
L'intérieur de Marie
Emprunté à un auteur inconnu
Emprunté à un auteur inconnu
Comme Jésus-Christ a été le parfait et le digne adorateur de Dieu son Père ; aussi Marie a été la plus parfaite adoratrice et la plus digne imitatrice de son Fils. Elle est donc celle de toutes les pures créatures qui a honoré Dieu le plus parfaitement.
Tant qu'elle a vécu sur la terre, elle n'eut jamais la plus légère attache à aucune créature. Son cœur se porta toujours à Dieu avec toute l'ardeur dont elle était capable, sans que rien au monde pût jamais affaiblir la tendresse de son amour : aimant toutes les créatures ; mais ne les aimant qu'en Dieu et pour Dieu.
Son âme sainte, unie au Cœur de Jésus, était comme un temple sacré, où résidait son Dieu, et où elle le contemplait et l'adorait sans cesse. Reconnaissant sa bassesse et son néant, elle se croyait incapable de glorifier dignement cette suprême Majesté ; et dans cet humble aveu de son incapacité, elle le conjurait de daigner lui même s'y louer et s'y glorifier par Jésus-Christ son Fils.
Jamais elle ne détourna son esprit et son cœur de la présence et du sentiment de son Dieu. Quand elle portait son esprit vers cet Être éternel, son âme y demeurait attachée par une contemplation et un amour, qui passent tous les efforts et les expressions de l'esprit humain.
N'étant point assujettie aux impressions des sens, elle recevait la céleste parole et les inspirations divines avec une si abondante plénitude que son âme, dépouillée des sentiments humains, se perdait, pour ainsi dire, dans le sein de la Divinité, et n'était plus qu'un même esprit avec Dieu.
Tout l'intérieur de son âme était donc comme divinisé ; et qui aurait pu voir cette âme pure, y aurait vu la Divinité y habiter comme sur un trône de sainteté. Oh ! qui pourrait dire combien de secrets divins et de mystères profonds lui furent révélés dans ces extases si sublimes, et quels délices elle y éprouva ? Quand on pourrait réunir tout ce qu'il peut y avoir de lumières, de plaisirs et de charmes dans le monde ; tout cela en comparaison de ce que Marie éprouvait, ne serait que ténèbres et qu'amertume.
Exempte du péché originel dès le premier instant de sa conception, elle n'éprouva jamais, comme nous, la rébellion d'aucune passion. Ce privilège était dû à sa dignité et réservé à elle seule. Il n'était pas juste que celle qui devait être la Mère de Dieu, fut un seul instant l'esclave du démon ; ni que le temple que la Sainteté et la Sagesse éternelle s'était choisi, fût jamais souillé de la plus légère tache ; ni enfin que celle qui devait écraser la tête du serpent et détruire le règne de Satan, fût un seul moment infectée de son venin, et soumise à son empire.
Notre Dame à la Flèche
Dans une partie de l'Anjou qui, aujourd'hui, fait partie du diocèse du Mans, à l'entrée d'un pont jeté sur le Loir, s'élevait jadis une modeste chapelle nommée Notre Dame du Chef du Pont. De nombreux miracles attirèrent en ce lieu d'abord des pèlerins, puis des habitants. Telle est l'origine de la ville de la Flèche. Le vieux sanctuaire de Marie est aujourd'hui une chapelle latérale de l'ancienne église des Carmes.
Au commencement du XVIIe siècle, Henri IV établit à la Flèche un collège de Jésuites et il leur fit don d'une statuette, haute d'environ dix pouces, qui représentait la Vierge portant le divin Enfant sur le bras gauche et un sceptre dans la main droite. Quatre congrégations de la sainte Vierge furent établies dans le collège et embrassèrent toutes les classes de la société : l’une, de la Conception, pour les externes ; l'autre, de l'Assomption, pour les internes ; la troisième, de la Purification, pour les notables ; la quatrième, de la Nativité, pour les ouvriers et les marchands. Puis, les Pères ajoutèrent à l'oratoire de Saint Barthélemy un nouveau sanctuaire où ils placèrent une statue de la sainte Vierge, sous le nom de Notre Dame des Vertus. Ce pèlerinage est encore florissant.
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Re: Le Mois de Marie, Reine de France
Le Mois de Marie, reine de France
Trentième jour
Trentième jour
Les vertus de Marie
Quoique Marie fût toujours au dedans unie à Dieu par une continuelle contemplation, qui l'élevait au-dessus d'elle-même, elle n'en était pas moins occupée au dehors à régler, par des actions judicieuses et saintes, toute sa conduite et à remplir tous ses devoirs. Mais elle les remplissait avec une humilité si profonde, avec une dévotion si tendre, avec une foi si vive, avec une confiance si parfaite, avec un amour si ardent et avec des intentions si pures et si saintes, que ses plus petites actions avaient plus de prix devant Dieu que celles de tous les Saints.
Par son humilité elle mérita d'être élevée à la dignité de Mère de Dieu. Humilité si sincère que, au moment où l'Ange lui annonça qu'elle était pleine de grâce et qu'elle serait Mère de Jésus, elle se reconnut si indigne de cette élévation, qu'elle se croyait à peine digne d'être la plus petite des servantes de Dieu. Humilité si grande, qu'elle ne recevait qu'en tremblant les grâces de Dieu, et que jamais elle n'osa demander aucune lumière, ni connaissance, ni faveur, que selon les desseins et l'ordre de Dieu.
Sa foi fut si vive et si soumise, que quoi qu'elle eût l'intelligence des mystères, elle n'osa jamais en raisonner, ni les pénétrer plus avant que Dieu ne l'ordonnait. Elle avait pour tout ce qui était consacré à Dieu et pour tout ce qui regardait son culte, un souverain respect. Elle n'entrait jamais dans le Temple qu'avec un saint tremblement, pour s'y anéantir devant la Majesté du Très-Haut. Dans ses prières, elle s'offrait à Dieu avec toutes ses puissances, en lui consacrant tout ce qui dépendait d'elle. Elle demandait à Dieu, par Jésus-Christ son Fils, ses faveurs et sa miséricorde pour les autres : mais pour elle, se reconnaissant indigne d'aucune grâce, elle demandait seulement à Dieu, qu'il daignât accomplir sur elle ses desseins toujours adorables.
Lorsqu'elle entendait la divine parole (fût-ce dans les termes les plus simples) c'était toujours dans un esprit de foi, imprimant de plus en plus dans son cœur ce qu'elle entendait, avec un désir infini d'en accomplir jusqu'aux moindres points.
Animée de cette foi, la plus parfaite qui ait jamais été, elle ne regardait que Dieu dans toutes les créatures, surtout dans ceux qui étaient revêtus du sacré caractère. Dans tous les différents événements de la vie, heureux ou fâcheux, elle rapportait tout à Dieu, adorant dans tout ce qui arrivait, la sagesse et l'équité de ses divins conseils.
Sa confiance en Dieu fut si ferme que, dans les plus rudes épreuves où elle a passé et dans les plus fâcheuses contradictions, son courage fut toujours inébranlable et son cœur toujours uni et soumis à Dieu, attendant tout de Lui seul.
Son amour pour Dieu a été si ardent, qu'elle seule la plus aimé que tous les Saints ensemble. Elle a éprouvé pendant la vie des peines incroyables ; mais la plus sensible était de voir que Dieu n'était pas aimé, qu'il était inconnu et offensé; de sorte que sa vie (malgré la paix dont jouissait son âme sainte) a été une vie de larmes et de gémissements, et qu'elle aurait souffert mille fois la mort pour empêcher un seul péché véniel.
On ne peut comprendre jusqu'où elle a porté l'esprit de pénitence. Lorsqu'elle considérait les humiliations et les souffrances auxquelles Jésus-Christ son fils s'était livré pour expier les péchés du monde, elle aurait voulu se placer au dessous du néant, se livrant au mépris d'elle-même, aux pleurs et à la douleur la plus amère. Et loin de demander la fin de ses travaux et de ses peines, elle s'y offrait de tout son cœur; s'unissant, comme une victime d'expiation, à Jésus-Christ souffrant.
Sa patience a été la plus courageuse : comme elle a été la plus conforme à Jésus-Christ, elle a aussi eu le plus de part à sa croix ! Car après Jésus, personne n'a jamais été plus affligé ni plus persécuté que Marie. Le souvenir de la patience admirable avec laquelle son Fils, cette innocente Victime, avait enduré, sans se plaindre, les tourments de sa Passion, faisait dans Marie une impression si vive, qu'elle embrassait avec ardeur toutes les occasions de souffrir, et qu'elle désirait d'endurer tous les maux imaginables. (Anonyme).
Louis XIII et l'Immaculée Conception
Lettre de Louis XIII au Pape Urbain VIII[
Très Sainct-Père, bien que nous sachions que vostre Saincteté n'est que portée de soy à ce qui est de la piété et de la vénération des saincts et surtout de la glorieuse Vierge, nous avons cru estre de nostre debvoir de luy tesmoigner ce qui est nostre dévotion envers la Mère de Dieu, sinon en procurant une dernière décision de son Immaculée Conception, remettant cela à sa prudence et à ce que le Sainct-Esprit luy dictera debvoir estre cru en son Église ; du moins en suppliant Vostre Saincteté de toute l'étendue de nostre affecțion, d'ordonner que par toute la chrestienté sa feste, soubz le titre de l'Immaculée Conception, soit solemnisée ; elle est déjà célébrée par tout nostre royaume.
Signé : Louis.
À la suite de cette lettre, la Semaine catholique de Toulouse publie la note suivante : Cette lettre fut remise au Pape Urbain VIII par l'ambassadeur de France à Rome. Elle est datée du 24 novembre 1624. C'était l'année d'après la promotion de ce Pape au souverain pontificat. Un écrivain de Toulouse très estimé, qui veut bien nous honorer de sa bienveillance, a découvert ce document aux Vieilles archives de la guerre (tome XII, pièce 83), et a daigne nous la communiquer. Le bon roi Louis XIII ne fut pas exaucé. Le pape Urbain VIII, en fixant le calendrier ecclésiastique, ne jugea pas à propos de mettre au rang des fêtes chômées celle de l'Immaculée Conception.
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