A Saumur, le témoignage extraordinaire du jeune miraculé de Charles de Foucauld

par Lumen Lun 16 Mai 2022 - 21:54

A Saumur, le témoignage extraordinaire du jeune miraculé de Charles de Foucauld

Alors que la canonisation de Charles de Foucauld aura lieu à Rome le 15 mai prochain, avait lieu vendredi 29 avril à Saumur une conférence de presse pour présenter le second miracle ayant permis l’aboutissement de la canonisation en présence de Charle, le miraculé.

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Charle se dit content d'avoir pu aider à la canonisation de Charles de Foucauld - d'une manière un peu particulière.

1,8 seconde de chute, une éternité. 15 mètres de hauteur, pour un choc à 60 km/h. Lorsqu’il passe à travers de la voute d’une chapelle d’un lycée saumurois, Charle (sans ‘s’), 21 ans à l’époque, essaye de se mettre à plat pour ne tomber ni sur la tête ni sur les pieds. A l’impact, il s’empale sur le montant d’un banc. Quand il se relève, le jeune charpentier est traversé par un morceau de bois d’une cinquantaine de centimètres et son premier réflexe est de sortir par une issue dérobée pour ne pas choquer les lycéens en train de sortir de cours.

Personne ne le sait encore, mais Charles de Foucauld vient de réaliser un second miracle, celui qui permettra sa canonisation le 15 mai prochain. « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement », prophétisait le vieillard Siméon à Marie lors de la présentation de Jésus au Temple. Lc 2, 34. Le « frère universel », comme l’appelle le pape François, l’aura aussi fait à sa façon…

A l’époque, le 30 novembre 2016, la paroisse Bienheureux Charles de Foucauld de Saumur finissait de célébrer le centenaire de sa mort. Après avoir invoqué le futur saint chaque jour pendant un an, les paroissiens s’étaient lancés dans une neuvaine expirant ce jour-là. Prévenu de l’accident par la femme du chef d’entreprise, le curé lance une chaîne de prière avec les paroissiens.

« On ne savait pas que Dieu avait déjà agi », lance le père Artarit le curé de l’époque, « on priait pour qu’il s’en sorte le mieux possible. C’est après, quand on a reçu des bonnes nouvelles, qu’on a commencé à y voir la main de Charles de Foucauld. » « Charle a été sauvé par le bois sur lequel il s’est empalé… comme les chrétiens sont sauvés par le bois de la croix », note le père d’Andigné, actuel curé de la paroisse, qui se rendra à Rome avec quelques 150 paroissiens pour fêter le nouveau saint.

« Le cas a été examiné par deux spécialistes en traumatologie, puis par sept spécialistes de la consulta medica, chargée à Rome d’examiner les miracles. Tous sont unanimes pour reconnaître que les conséquences de la chute ne sont pas compatibles avec sa hauteur et sa vitesse », remarque Mgr Ardura, postulateur de la cause de canonisation auprès du Saint Siège.

Deux mois après sa chute, Charle était de retour sur les chantiers. Il se dit content d'avoir pu aider à la canonisation de Charles de Foucauld - d'une manière un peu particulière. Le 15 mai, il sera toutefois de la masse des pélerins.

Pourtant, Charle n'est pas devenu catholique après cet événement singulier. Répondant volontiers aux questions mais refusant de trop s'aventurer sur un terrain intime, il répond en gardant ses grosses mains de charpentier dans ses poches. « Cette chute ne m'a pas donné envie d'aller vers Dieu, confie-t-il doucement, cela a changé ma vie dans ma manière de voir les choses, de ne rien vouloir regretter. On aborde les choses différemment. »

François Asselin, son chef d’entreprise note que certains détails ont du sens : « lorsque je suis allé le voir à l’hôpital, il m’a raconté la chute avec ses mots : il essaye de ne pas tomber sur la tête, il ouvre les yeux, il trouve que la chute dure trop longtemps, puis il me dit « et là, je me suis abandonné » ». Pour le chef d’entreprise, chrétien pratiquant, difficile de ne pas faire le lien avec la célèbre prière de Charles de Foucauld.

« On pourrait presque y voir la main de Charles de Foucauld, note en souriant Mgr Ardura, le bénéficiaire du miracle n'est pas baptisé. Dieu donne gratuitement et totalement sans rien demander en retour : c'est dire l'importance donnée à la liberté de l'homme...»

Théophane Leroux
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