Le Mois de Sainte Philomène
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Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Veille du Premier jour
Pourquoi sainte Philomène est donnée au monde
Veille du Premier jour
Pourquoi sainte Philomène est donnée au monde
Amour ineffable de notre Dieu envers les enfants des hommes ! Ce n’est pas sans un dessein de miséricorde qu’il leur donne un saint pour consolateur, pour maître et pour avocat. Il veut les consoler dans leurs douleurs, les instruire, les ramener de leurs égarements, les secourir dans toutes les nécessités du corps et de l’âme. Les saints exercent ces augustes fonctions durant leur vie temporelle et même après leur mort. Tel fut le saint curé d’Ars, Jean-Marie Vianney. Sainte Philomène n’a point exercé ce glorieux apostolat de son vivant : elle est morte à la fleur de l’âge, par un généreux martyre; elle comptait à peine quatorze ans. Son nom semblait s’être enseveli avec elle dans la tombe. Depuis le troisième siècle, époque de son heureuse naissance, il est resté assez inconnu, et à peine vénéré à Rome même. Mais l’Eternel, qui se plaît à glorifier ses amis, a multiplié d’autant plus ses dons sur les fidèles par l’entremise de sa servante, que l’heure était venue, où cette épouse chérie du Christ devait exercer sa grande et sublime mission. Il l’a comme investie de toute sa puissance, pour qu’elle devînt à notre égard l’instrument de sa miséricorde et de son amour infini.
Il me semble voir ce Roi Eternel, à qui son Père adorable donna un souverain pouvoir, distinguer Philomène, au milieu de l’assemblée des Saints, par un regard de singulière complaisance. Il l’appelle auprès de son trône, et lui dit : « Va, je t’ai choisie, je veux te placer dans le champ de mon Eglise, comme une semence nouvelle, destinée à le féconder. Va, et rapporte-moi les fruits que ma main te prépare ».
La Vierge entend, son apostolat commence. Il est comme la lumière soudainement tirée de dessous le boisseau, la terre entière a vu briller sa gloire. Et tous les peuples se sont écriés dans le senti ment dè l’admiration : C’est là l’œuvre de l’Eternel, c’est là le signe de ses miséricordes sur les fils des hommes, et nos yeux le considèrent avec étonnement!
Ah! que pour nous ce saint ravissement ne soit point stérile, mais qu’il nous convie à la considération de la sainte ët haute mission de Philomène. Venez donc tous, et écoutez raconter les biens dont le Seigneur-Dieu nous a gratifiés, par son épouse et servante bien-aimée.
Dans la Vie très complète de sainte Philomène, on peut voir comment et à quelle époque l’Eternel a donné à cette Sainte la grande et sainte mission de secourir tous les malheureux dans leurs nécessités. Mais il est des lieux qui lui sont spécialement consacrés, et où elle exerce plus particulièrement sa tendre compassion : Ces lieux sont ceux où elle est le mieux honorée. Il est aussi des chrétiens qui obtiennent plus facilement ses faveurs, et ce sont ceux qui s’efforcent de fuir le péché et de pratiquer la vertu, ceux par exemple qui lui sont le plus affectionnés par un culte sincère.
Sainte Philomène obtenait tant de guérisons aux prières du vénéré curé d’Ars, que devant des témoins, il se vit contraint de lui dire un jour : « Ma bonne Sainte, allez faire des miracles ailleurs ! » Puissions-nous par la sainteté de notre conduite, mériter aussi la protection de sainte Philomène !
Consécration à Sainte Philomène
Grande Sainte, attiré par le sentiment d’une tendre confiance en vous, je m’offre à l'Eternel, mon Dieu, par vos mains si pures et par celles de Marie immaculée, votre auguste et sainte Patronne et ma Mère. Je vous consacre donc, ô Philomène, et ma personne, et mes biens, et ma famille, et mes amis et même mes ennemis. Je veux par votre entremise redoubler de soins et d’empressement au service de Jésus et de Marie, et par l’imitation de vos belles vertus et les hommages que je vais vous rendre tous les jours de ma vie, attirer sur moi et sur toutes les âmes qui me sont chères vos plus douces faveurs. Ô très aimable Sainte de Jésus, exaucez mes désirs, veillez sur moi, et dirigez par l’entremise du gardien céleste auquel la Providence m’a confié, toutes mes pensées, mes paroles et mes actions, afin qu’il n’y en ait aucune qui ne tende à la grande gloire de Dieu et au salut de mon âme.
Défendez-moi aussi par votre protection des ennemis redoutables, le démon, le monde et la chair, qui ont juré ma perte éternelle, pour que je marche avec fidélité dans la voie du Seigneur, et que j'arrive un jour au ciel où avec vous je glorifierai ce Dieu, bon à l’excès envers tous ceux qui l’invoquent en vérité. Enfin, ma sainte Protectrice, puisque vous avez tant fait déjà pour la cause du saint Curé d’Ars, continuez, je vous prie, à le faire connaître de plus en plus, et hâtez le moment de son triomphe et du culte qui devra lui être rendu, quand la voix suprême de l’Église aura parlé. Ainsi soit-il.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Premier jour
Sainte Philomène est une consolatrice, un guide, une protectrice universelle
Premier jour
Sainte Philomène est une consolatrice, un guide, une protectrice universelle
La vie humaine est un assemblage de tous les maux, un océan de douleurs, une course fatigante vers l’éternité. Quel est le mortel qui pourrait dire : « Je suis parfaitement heureux ; rien ne manque à ma félicité ». Cherchez-le, à coup sûr, vous ne le trouverez pas. Il est donc vrai que depuis l’enfant nouveau-né, jusqu’au vieillard qui se courbe vers la tombe, nul homme n’a parcouru le sentier de la vie sans pleurer au moins quelquefois, sans laisser échapper au moins quelques gémissements. L’Église, dont nous sommes les membres, est toujours comme l’a prédit le divin Maître, dans le douloureux travail et dans la lutte. À notre époque plus que jamais peut-être, elle lève le regard de l’espérance vers le Dieu Très Haut qui l’a fondée, et qui la dirige par son Esprit-Saint. Et voilà que Philomène lui apparaît radieuse de gloire, comme l’un des plus puissants avocats, après saint Joseph, après la Vierge immaculée. Et dans cette glorieuse apparition tout est promesse, tout est consolation, tout est gage de victoire non seulement pour l’Église en général, mais aussi pour son auguste Chef, le saint Pontife Pie IX, et pour chacun de ses enfants pris individuellement.
Qu’est-ce que le monde ? Un aveugle, un ignorant. Il marche comme à tâtons dans les ténèbres de l’erreur, parce qu’il ferme les yeux à la lumière divine, Jésus-Christ Notre Seigneur, qui est venu l’éclairer par sa doctrine et lui montrer le chemin de la vie par ses exemples. La lumière a lui dans les ténèbres, et ces ténèbres n’ont point reconnu la lumière. - Aveugle ! Le monde marche sur l’abîme et ne redoute aucun danger, jusqu’à ce qu’enfin il tombe dans la perdition, si une main bienfaisante ne vient le retirer de la voie de l’erreur, et lever le noir bandeau qui lui dérobait la douce et bienfaisante lumière du vrai soleil de justice, qui doit illuminer ses pas et les diriger dans la voie de la paix. Tel est l’office qu’à son égard exerce sainte Philomène. Le monde est aveugle, est ignorant, parce qu’il est orgueilleux, sensuel, avare et indifférent, et Philomène lui donne l’exemple de la plus profonde humilité, de la plus parfaite mortification, du plus entier détachement, du plus grand zèle pour la gloire de Dieu. Lisez et méditez sa Vie si belle et si touchante, et vous verrez !
Qu’est-ce que l’homme ? L’être le plus indigent, le plus misérable peut-être qui soit au monde. Un retour sur nous-même, et nous avouerons sans peine notre profonde misère, notre extrême dénuement, nos pressants besoins. David a chanté ! « Le pauvre vous est abandonné, Seigneur ». Et avec raison, car c’est la Providence divine qui pourvoit libéralement et universellement à toutes nos nécessités, si grandes, si puissantes qu’elles puissent être. La Providence est pour chacun de nous une mère, la plus tendre des mères, et qu’a-t-elle fait et que fait-elle encore tous les jours par le moyen de sainte Philomène ? Écoutez jusqu’où elle a, porté les soins délicats de son amour.
Admirez d’abord les théâtres de sa magnificence. La chaumière du pauvre, les sillons arrosés des sueurs d’un laboureur indigent, l’obscurité des hameaux, la couche douloureuse où gémit le malade abandonné, le berceau même de l’enfance, la terre, les mers ; voilà où cette aimable protectrice a signalé sa tendre compassion.
Oh ! qui redira combien de cœurs affligés Philomène a consolés, et comment de sa douce main elle a tari tant de larmes que la misère fait verser ?
Interrogeons ceux qui l’honorent et qui se confient en elle : l’un dit avoir vu la Sainte, qui l’a guéri d’une longue douleur ou délivré des portes de la mort. Une mère infortunée présente avec orgueil le fruit qu’elle a mis au jour ; il était mort, et soudain, par l’entremise de Philomène, le voilà rendu à la vie. Cette pauvre veuve a vu, grâce à sa prière à sainte Philomène, son huile se multiplier ; reconnaissante elle s’est servi de cette huile pour faire brûler sa petite lampe devant l’image vénérée de la Sainte. Dans une maison hospitalière, le vin a été sur le point de manquer et soudain, à l’imprévu, les vases sont remplis.
Pauvre femme, qu’emportes-tu là de la maison d’autrui ? - Eh ! un vase d’airain que m’avait pris ma voisine ! - Qui t’a dit que c’était le tien ? - Qui ? sainte Philomène. Elle m’a indiqué le lieu où il était caché. Sans cela, ma pauvre famille aurait été contrainte à jeûner le jour de la fête de la Sainte.
Cette enfant de trois ans à peine, souffrait horriblement d’une colique. Sa mère pieuse lui appliqua une image de sainte Philomène, et soudain la petite s’endormit. Peu après, elle s’éveille : « Maman, j’ai vu la Sainte, elle m’a dit : « Dors, ma chère enfant, et la douleur s’évanouira ».
C’est la petite Angèle qui a perdu sa poule, elle pleure et court s’en plaindre à la Sainte. Console-toi, répond Philomène, la poule perdue se retrouvera. Deux heures après la fin du jour, Angèle entend la poule becqueter à sa porte.
Pratique : Dans tous vos besoins de l’âme et du corps, recourez avec confiance et assiduité à sainte Philomène.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Deuxième jour
Sainte Philomène protège les petits enfants
Deuxième jour
Sainte Philomène protège les petits enfants
Bienheureux les petits enfants qui, consacrés à Philomène dès leurs premiers ans, s’efforcent, quand leur raison commence à se développer, à mériter par leur vénération pour elle, les plus douces faveurs de sa tendresse. Philomène semble avoir pour les enfants innocents une prédilection bien grande, comme le prouveront les faits relatés ci-après. Dès qu’un enfant est placé sous son auguste patronage, elle l’adopte et devient sa protectrice, se montrant à son égard comme une mère bienfaisante et pleine de la plus vive sollicitude.
Chers enfants, je vous le prédis, le bonheur vous sourira, si, dès aujourd’hui, vous vous consacrez sans réserve à Dieu sous le regard protecteur de sainte Philomène. Mais, afin de vous persuader que la Sainte viendra à votre secours dans bien des circonstances souvent imprévues, si vous la priez, écoutez :
On célébrait, en 1830, à Castelvetere, la fête de sainte Philomène, la pompe était magnifique, le concours extraordinaire. Toutes les cloches étaient en branle; et l’on sait que dans les petits endroits, c’est un plaisir pour la jeunesse de monter au clocher, afin de mettre l’airain sonore en mouvement. La prudence ne les y suit pas toujours, ce qui fut causé de la chute d’un de ces enfants. Il tomba sur le pavé, de plusieurs mètres de hauteur. Ses compagnons le crurent perdu. En voyant leur ami rouler dans l’espace, ils se mirent à pousser des cris qui attirèrent sur le lieu du sinistre la foule éperdue. Tandis que tous s’imaginaient le trouver sans vie, ils le voient, plein de vigueur, se relever, et fier de sa chute, comme d’un triomphe, regagner à toutes jambes le clocher d’où il venait de tomber. Il avait dû son salut au nom de sainte Philomène, qu’au moment de sa chute il s’était empressé d’invoquer.
La veille, il s’était opéré, non loin de la même ville, un miracle semblable. Une petite fille de neuf ans, qui se trouvait sur un roc élevé, tomba, sous les yeux même de ses parents, dans un vallon profond que ce roc dominait; et quand ceux-ci, volant à son secours, arrivèrent près d’elle, ils la trouvèrent sans connaissance et sans vie. Pénétrés de la plus vive douleur, ils se précipitent à genoux, et appelant à grands cris leur sainte protectrice : « Sainte Philomène, s’écrient-ils, bonne sainte Philomène, ne nous faites pas reporter notre enfant morte au lieu d’où nous l’avons emmenée pleine de vie ! Oh ! de grâce, venez à notre secours ! épargnez-nous ce malheur ! »
Et dans leur affliction, pour toucher le cœur de la Sainte par une mortification d’usage en ce pays, ils se mettent à traîner leur langue sur ces rocs aigus, protestant qu’ils ne cesseront de prier et de souffrir jusqu’à ce que leur demande soit exaucée. L’enfant ne revenait pourtant pas à elle-même, les symptômes devenaient toujours plus alarmants ; en la voyant, en la touchant, on aurait dit un cadavre.
Ces pauvres gens ne perdent pas confiance ; ils poussent de nouveaux cris vers le ciel, ils s'imposent de nouvelles douleurs ; enfin, ils peuvent s’applaudir de leur foi et de leur persévérance. La petite fille se réveille comme d’un sommeil profond, appelle ses parents; et tandis que ceux-ci accourent, elle se lève, et vient à leur rencontre. En vain chercherait-on sur son corps des indices de sa chute; elle ne sent rien, elle n’a rien. La bonne Sainte a tout réparé en un clin d’œil. Et la famille à pied va la remercier du bienfait qu’elle doit à son intercession.
Citons une autre marque de la protection de sainte Philomène sur un enfant de sept ans qui lui était fort dévoué. Il venait d’obtenir un morceau de l’enveloppe de papier, dont avait été couverte une statue de sainte Philomène. Sa foi le lui faisait considérer comme une précieuse relique. Il le mit entre sa chemise et sa chair, tout auprès du cœur. Un moment après, le voilà en campagne ; et il ne s’agit de rien moins (le pauvre enfant n’y pensait pas sans doute) que d’aller avec ses compagnons faire sur le territoire d’autrui une excursion dévastatrice.
Le maître de la vigne accourt, et nos petits larrons, épouvantés, piquent des deux pour se dérober à sa vengeance. L’effroi et la précipitation empêchèrent celui dont nous parlons (il s’appelait Dominique Masullo) devoir un fossé profond, dont une herbe haute et fourrée masquait les bords ; il y tombe la tête la première.
La chute fut de plusieurs mètres, et le fossé aboutissait à un bourbier profond. Là se trouvait le danger, et peut-être aussi la mort, si Dominique, en tombant, n’eût imploré sainte Philomène, et si la sainte n’avait également tenu compte de la foi de l’enfant, et du prix qu’il mettait à s’enrichir de ses reliques.
Toute la caravane, témoin de l’accident, se mit à pousser les hauts cris. Bientôt l’éveil fut donné au voisinage. On s’approche. On appelle Dominique. Dominique répond : et vite, vite, on se hâte de lui filer une corde, pour le tirer du fossé. On recommande à l’enfant, mais sans penser ni à sa position ni à son âge, de se lier fortement avec elle, pour ne pas s’exposer, en retombant, à de nouveaux dangers. Et, quand il eut donné le signal de le hisser, on se met vigoureusement à l’œuvre, on le retire. Dominique était crotté de la tête aux pieds, mais plein de santé et de vie.
La corde, qu’on lui avait jetée, et dont il était entouré, fut le premier objet, quand on l’eût vu bien portant, qui attira les regards et provoqua la curiosité de la troupe. Elle leur paraissait si habilement disposée, qu’ils ne pouvaient se persuader que ce fût là l’ouvrage d’un enfant, dont la situation était si embarrassée, si effrayante. On le questionne. Il sourit. Puis il raconte avec la naïveté de son âge sa petite histoire.
Il avait invoqué, en tombant, la bonne Sainte, et celle-ci était venue à son secours. Elle avait une robe blanche, le visage frais et coloré, des cheveux blonds comme l’or, sa taille était à peu près celle de sa grande sœur âgée de quatorze ans.
La Sainte, après l’avoir tiré du bourbier où il se trouvait enfoncé, le tenait de ses mains. Il resta ainsi au-dessus pendant à peu près une heure, en sa compagnie, jusqu’à ce qu’on lui eût jeté la corde. Il ajouta : « C’est la Sainte qui me l’a mise, ainsi que vous la voyez ».
Cette corde le prenait en dessous des cuisses, s’élevait de là en plusieurs contours, qui ceignaient son corps sans le presser, et passant sous les bras de l’enfant, venait se fixer elle-même, par un double nœud, derrière le col, mais de manière à ne pas le blesser.
On fit encore une remarque non moins intéressante. Le morceau de papier que Dominique avait sur lui fut le seul objet respecté, pour ainsi dire, par les eaux fangeuses. Car le pauvre enfant, qui, du reste, n’avait sur le corps qu’une mauvaise chemise, et un pantalon plus misérable encore, en avait été pénétré jusqu’aux os. La relique seulement se trouva parfaitement sèche, et sans la moindre altération. Ce fait a eu lieu à Monteforte, dans le mois de juillet de l’année 1823.
Pratique : Recommander à sainte Philomène tous les petits enfants et la supplier de leur obtenir la conservation de leur innocence.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Troisième jour
Sainte Philomène agrée la prière d’une mère qui lui consacre ses enfants
Troisième jour
Sainte Philomène agrée la prière d’une mère qui lui consacre ses enfants
Cette pieuse mère, au dire de M. l’abbé Garnier, venait d’atteindre sa soixante-neuvième année, quand elle raconta le fait suivant qui doit intéresser toutes les mères chrétiennes qui le liront.
Elle avait eu quatre enfants; les premiers étaient morts à la fleur de l'âge, et le seul qui lui restait avait été marié jeune encore. Il perdit son épouse au bout de dix ans de mariage, et demeura veuf avec plusieurs enfants, dont deux garçons et deux filles. Il mourut quelque temps après, à la suite d’une fièvre muqueuse. La bonne mère fut donc chargée de la petite famille, qu’elle éleva aussi chrétiennement que possible.
Comme cette respectable mère sentait sa fin approcher, elle se tourmentait à la pensée qu’elle allait laisser ici-bas ses enfants chéris sans guide, sans protecteur, sans soutien. Elle eut l’heureuse idée d’aller les recommander à sainte Philomène, et fit à cette fin le pèlerinage d’Ars, où comme il a été dit déjà, il y a une chapelle célèbre sous le vocable de la grande Sainte. Voici son récit :
« Je partis de Dijon à midi, et le chemin de fer me descendit à Villefranche, vers cinq heures et demie. Je voulus, par respect, faire à pied le trajet de cette station à Ars. Il y a environ de huit à neuf kilomètres...
J’arrivai auprès de l’église..., je m’avançai jusqu’au milieu de la nef, et je cherchai avec des yeux impatients le tombeau du saint Curé. Quand j’eus fini ma prière, je me dirigeai du côté de la chapelle Sainte Philomène. Quand j’entrai, elle était pleine de monde. Le recueillement de ces pieux pèlerins, prosternés devant l’autel de la grande Sainte, me saisit. Je m’avançai, et à la lueur des bougies (car il était tard) que la piété des fidèles entretient depuis le matin jusqu’au soir, je pus distinguer une multitude d’ex-voto, qui forment comme la garde d’honneur de sainte Philomène. Ce qui me frappa le plus, ce fut le grand nombre de béquilles qui y ont été déposées, en signe de reconnaissance, pour des guérisons obtenues. Il y en a des deux côtés de l’autel. Il y en a même un monceau sur le confessionnal, et on m’a assuré que beaucoup avaient été déjà enlevées parce qu’elles embarrassaient, selon le terme dont on s’est servi.
Oh ! que la vue de ces béquilles dit de choses touchantes au cœur ! Quelle confiance elles inspirent en la grande Sainte, aux prières de laquelle tant d’infirmes ont dû leur guérison. Je fis ma prière le plus dévotement qu’il m’a été possible. Comme sur la tombe du vénérable prêtre, je demandai à sainte Philomène, les larmes aux yeux, de me procurer à moi une bonne, une sainte mort et de prendre tous mes bien-aimés enfants sous sa puissante protection.
Je dis donc à sainte Philomène : « Vous voyez à vos pieds une mère qui est venue de très loin pour vous recommander les objets de sa tendre sollicitude; ils sont orphelins; la dernière est de l’âge où vous étiez vous-même, ô grande Sainte, quand vous avez enduré votre glorieux martyre. Vous n’ignorez pas. combien le cœur, à cette saison de la vie surtout, est faible et impressionnable. Prenez ces chers enfants, je vous les confie. Préservez-les surtout du péché mortel, le plus grand des malheurs qui puissent leur arriver. Vous me promettez, n’est-ce pas, bonne sainte Philomène, de les regarder comme les vôtres ? En ce cas, je mourrai contente et heureuse ».
Mon cœur était encore occupé de ces pensées, quand il me sembla entendre la voix de sainte Philomène, qui me disait : « Bonne mère, je suis sensible à votre confiance et à votre charité si tendre. J’ai compris vos inquiétudes, entendu la prière que vous m’avez adressée et recueilli précieusement vos larmes. Je me charge de vos enfants ; retournez tranquille et heureuse ».
Et voilà qu’aussitôt mes alarmes cessèrent; la paix me fut rendue. J’eus bien volontiers chanté, comme le saint vieillard Siméon, le Nunc dimittis servum tuum, Domine. C’est-à-dire : Maintenant, Seigneur, vous laisserez mourir en paix votre servante.
Je pleurais de joie. Merci, aimable Sainte, disais-je en la quittant, merci mille fois ! On m’avait déjà raconté des merveilles sur vos bontés. Mais, hélas ! comme c'était peu, comparativement à ce que je vois, à ce que j’éprouve moi-même. Ma bonne Sainte, je vous aimais beaucoup avant de venir à votre sanctuaire, maintenant, je vous aime mille fois davantage.
C'est à ses petits enfants que la vieille maman racontait ces choses. Son rapport les avait vivement impressionnés. Marie, qui était la plus jeune, prit la parole à son tour, elle lui dit : « Bonne mère, oh ! que nous vous remercions de l’heureuse pensée que vous avez eue d’aller nous placer sous la protection de la grande sainte Philomène ! Oui, nous en avons la douce confiance, elle prendra désormais soin de nous, et ne permettra pas que nous nous écartions jamais de la bonne voie. Et nous, de notre côté, nous voulons l’aimer fidèlement ».
La protection de sainte Philomène, en effet, se montra toujours visible sur ces enfants.
Pratique : Prendre bien garde, en considération de sainte Philomène, de ne pas scandaliser les petits enfants.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Quatrième jour
Sainte Philomène protège particulièrement les petites
filles qui portent son nom
Quatrième jour
Sainte Philomène protège particulièrement les petites
filles qui portent son nom
Si sainte Philomène comble de ses plus douces faveurs les enfants qui l’honorent, c’est principalement sur ceux qui portent avec piété son nom, si glorieux et si vénérable, qu’elle montre jusqu’où vont ses bons soins.
Dominique Moccia, de Castelvetere, est le premier qui donna le nom de Philomène à une petite fille que le ciel lui envoya. Cette attention fut si agréable à la Sainte, qu’elle montra, par les signes les plus sensibles, combien elle aimait à veiller sur cette enfant et à la protéger d’une façon toute particulière.
Comme il y a dans le pays un grand nombre d’insectes ailés qui tourmentent les habitants par des piqûres continuelles, la mère de Philomène avait soin de l’en défendre chaque nuit par un voile dont elle l’enveloppait. Le matin, quand on venait faire la petite toilette d’usage, on ne trouvait jamais le voile autour du corps de l’enfant, mais à l’extrémité du berceau, et plié avec le plus grand soin. Une seconde remarque étonnait encore bien davantage : c’était de voir intactes et la figure et les mains de la petite Philomène, exposée durant la nuit à la persécution des moucherons.
Quelle pouvait donc être l’amie bienfaisante qui, à l’insu de tous, environnait de sa vigilance et de ses soins une créature innocente, qui ne pouvait, ne savait pas même lui en témoigner sa gratitude !
Ses parents le faisaient pour elle; et ils remerciaient au fond de leur cœur la bonne sainte Philomène. Il paraît même, qu’à cette occasion, ils firent vœu d’aller visiter son tombeau, dès que l’âge de l’enfant lui permettrait de les accompagner. La petite fille avait trois ans lors de l’exécution de la promesse. On arrive; on s’achemine vers le sanctuaire, mais la châsse est à peine découverte, que l’on voit Philomène, comme saisie d’une subite frayeur. Peu après, elle se met à sangloter et à se débattre. Tous ses efforts tendaient à se soustraire à ceux qui la retenaient, pour s’enfuir hors de l’église.
Don François, les parents de l’enfant et toutes les personnes présentes ne savaient que comprendre à tout cela. Jamais on n’avait vu dans un enfant chose pareille. Au contraire, c’était dans ces âmes pures une joie, des transports, qui édifiaient tous les assistants.
Un voile de tristesse vint couvrir le visage des témoins d’une si grande scène; et bien loin de se dissiper, il ne fit que s’obscurcir davantage, quand on la vit se répéter, la journée d’après, toutes les fois qu’on essaya d’amener Philomène en présence de sa sainte Patronne. Force donc fut de partir, avec cette poignante épine dans le cœur.
Mais bientôt il plut à Dieu de l’en tirer, en ouvrant la bouche delà petite Créature, qui jusqu’alors avait gardé un silence obstiné. Son père lui demanda encore, chemin faisant, pourquoi donc elle n’avait pas voulu rester devant sa Sainte ? « Eh ! papa, lui répondit l’enfant, parce qu’elle voulait me prendre par les mains, et me disait : « Reste avec moi, Philomène; viens ici ; ne t’en va pas ; et elle voulait m’enlever à maman Justine; et moi, je ne voulais pas laisser mon papa et ma maman »...
Amabilité touchante ! Bonté, condescendance vraiment propre aux élus ! Où sont les grands du siècle qui daigneraient s’abaisser à caresser de la sorte l’enfant d’un pauvre artisan ?
Voici encore un trait où respire la plus aimable bienveillance. Le fait se passa, en 1830, à Naples, et fut raconté à Don François par un savant ecclésiastique, oncle de la petite Philomène, dont nous allons parler.
La mère de cette enfant avait coutume de placer tous les soirs, avant de se mettre au lit, les vêtements de la petite fille avec les siens sur la même chaise. Il y avait, à une certaine hauteur, au dessus de la chaise, une lampe, qui brûlait continuellement devant l’image de la Sainte Martyre. Jusque-là il ne s’était produit aucun accident; lorsqu’une nuit il se détache de la mèche, par l’effet sans doute d’un pétillement plus vif, une étincelle, qui tombe sur les habillements de la mère et de la fille.
Ceux de Philomène se trouvaient au dessus. Le feu prend à ces matières si, combustibles par elles-mêmes; personne ne s’en aperçoit. Le matin seulement, quand les yeux et les mains se portèrent sur la chaise, pour en retirer les vêtements, on vit celle-ci à demi brûlée; tout ce qui appartenait à la mère était entièrement consumé; la petite robe de Philomène avait été seule épargnée, quoique, par sa position, elle eût dû, la première, subir l’action du feu, et que la toile de coton, dont elle était faite, la rendît plus susceptible encore de s’enflammer que celle de sa mère. On voyait seulement sur une des manches, la trace d’une brûlure, de la largeur au plus d’un ongle ; signe de ce qui serait arrivé, si la vigilante Protectrice des enfants honorés de son Nom n’avait eu soin d’éteindre elle-même la flamme menaçante.
Pratique : Faire porter le nom de sainte Philomène aux enfants, au saint baptême, ou à la confirmation, afin de les placer sous la protection de cette grande Sainte.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Cinquième jour
Sainte Philomène fait la correction à une petite fille de son nom
Cinquième jour
Sainte Philomène fait la correction à une petite fille de son nom
Les faits relatés précédemment prouvent la prédilection toute particulière de sainte Philomène pour les enfants bien sages. C’est à eux qu’elle semble dire : « Venez à moi, mes enfants, et je vous comblerai de mes faveurs ». Que les parents aient donc soin d’inculquer à leurs enfants le culte et la dévotion à sainte Philomène.
Telle est la protection de sainte Philomène sur ces petites créatures, que plusieurs fois elle a su faire la correction à quelques-unes qui s’écartaient de leurs devoirs ; on remarque que cette attention de la Sainte s’est surtout portée sur les petites filles qui ont le bonheur d’avoir reçu un nom si doux au saint baptême.
La petite Philomène de la famille des Magnotti, âgée d’environ cinq ans, était à prendre son repos.
C’était au mois d’août, et la chaleur l’incommodait beaucoup, de sorte qu’elle oublia les règles de la modestie chrétienne. Vers les dix heures du soir, ses parents, qui la croyaient bien endormie, l’entendirent sangloter et crier. Ils furent surpris…
Laissant là leurs occupations, ils s’approchent du lit de l’enfant et la questionnent. Philomène répond en pleurant : « Eh ! la sainte est venue auprès de mon lit, m’a éveillée, et me regardant d’un air fâché, elle m’a dit : « Philomène, est-ce ainsi qu’on se tient au lit ? Oh ! quelle faute vous y avez commise, n’y retombez plus jamais, si vous voulez que je vous aime et vous protège ».
Puis, l’enfant montrant la porte, ajouta que la Sainte venait de sortir par là au moment où eux, ses parents, venaient d’entrer. La pauvre enfant retint si bien la leçon de sainte Philomène, qu’elle fut toujours très modeste, et il suffisait, quand elle était un peu rétive, qu’on la menaçât de lui ôter quelque vêtement.
Que les enfants, ceux surtout consacrés à sainte Philomène, profitent de cet avertissement salutaire ! Incontestablement, les deux vertus les plus chères à leur auguste et sainte Patronne sont la pureté et la modestie ; ils doivent donc s’efforcer de les reproduire dans leur conduite, et pour cela, éviter avec un grand soin tout ce qui pourrait y porter atteinte.
Pratique : Prier tout particulièrement sainte Philomène pour que les enfants qui ont son nom l’honorent par la sagesse de leur conduite.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Sixième jour
Sainte Philomène est la patronne et la protectrice de la jeunesse
Sixième jour
Sainte Philomène est la patronne et la protectrice de la jeunesse
Pour les jeunes gens, le culte et la dévotion à sainte Philomène sont le culte et la dévotion de leur âge. Nous voudrions que les pieuses personnes des deux sexes nous comprennent; assurément, elles s’en trouveraient bien! car elles puiseraient dans le culte si attrayant de cette innocente Vierge, avec les plus douces consolations, les grands secours qui leur sont nécessaires pour triompher des trois redoutables ennemis qui, en mille manières et avec le plus perfide déguisement, tendent de toutes parts des pièges à leur vertu.
Après donc la protection de la Vierge immaculée Marie, on ne saurait en offrir de plus efficace aux jeunes gens que celle de Philomène. Elle s’est toujours montrée très-attentive à les assister dans une infinité de rencontres. Mille faits à l’appui se pressent sous notre plume : relatons-en trois.
C’est une demoiselle pieuse et affectionnée à la Sainte qui rencontrait des difficultés insurmontables à suivre la vocation à laquelle Dieu l’appelait. Ces difficultés venaient du côté de ses parents ; la jeune fille en était vivement affligée ! Dans sa peine, elle courut se prosterner devant une image de Philomène et lui fit part de ses épreuves. Après une prière courte, mais pleine de ferveur et de confiance, elle entendit comme une voix intérieure qui lui disait au cœur : « Va trouver ton père et ta mère, car, maintenant, ils consentent volontiers à ce que tu te voues à Jésus Christ ». Et c’est ce qui eut lieu.
Sainte Philomène, ah ! combien elle est bonne ! et avec quel empressement elle guérit les jeunes gens malades ou infirmes qui l’invoquent avec foi !
Un jeune homme avait mal aux jambes et ne marchait qu’avec peine. Il se rendit à Ars, afin de demander à M. le curé ce qu’il devrait faire pour obtenir sa guérison. Le saint prêtre lui conseilla de recourir à Marie et de faire une neuvaine à sainte Philomène. Il se soumit avec docilité. Sa piété, sa docilité et sa confiance envers la Thaumaturge lui ont valu une entière guérison. Et par un sentiment de reconnaissance, il se fixa à Ars même, où tous les jours il servait plusieurs messes avec une ferveur tout extraordinaire.
Un autre fait de guérison sur une jeune fille âgée de douze ans. Depuis cinq mois elle avait perdu l’usage de ses jambes, par suite d’une grave maladie. S’étant fait conduire à Ars pour obtenir la délivrance de son infirmité, elle se mit tout de suite sous la protection de la Vierge Immaculée, et fit une neuvaine à sainte Philomène. L’innocence et la candeur de ses prières hâtèrent l’accomplissement de ses désirs. La neuvaine terminée, la jeune fille reçut, assise sur une chaise, la sainte Communion avec toute la piété possible. Et, après son action de grâces, elle se leva seule et marcha sans avoir besoin d’appui.
Sainte Philomène ! elle préside en quelque sorte au sort des jeunes gens.
Un gentilhomme italien ne trouvant pas son certificat d’exemption du service militaire, était forcé de partir le lendemain pour le régiment, ou, en cas de refus, devait être mis en prison. Alors sa pensée se reporte vers sainte Philomène, et il implore son secours en ces termes : « Grande sainte ! vous seule pouvez me délivrer de ces angoisses… » Il lui semble voir la Sainte et l’entendre lui dire : « Cesse de t’affliger, ton certificat sera retrouvé. Va-t’en à la chapelle Saint Pierre (distante d’un mille d’Arienzo), tu ouvriras la petite caisse qui est proche du bénitier, et tu trouveras le papier que tu cherches ». Le jeune homme obéit ; il y trouva son certificat et s’écria plein de reconnaissance : « Ô bénie soit ma sainte Protectrice ! » Et, le papier à la main, il racontait à tous la protection signalée de sainte Philomène sur lui.
Parents qui vous affligez au départ d’un fils bien aimé sous les drapeaux, ah ! voyez, sainte Philomène se présente à vous. Recommandez-le donc à cette grande Protectrice ; elle veillera sur lui et le protégera en mille rencontres. Vous, jeunes gens, qui êtes sur le point de tirer au sort, invoquez aussi sainte Philomène, elle vous obtiendra un numéro favorable, ou la résignation, en cas contraire !
Pratique : Ne passer aucun jour sans adresser une courte prière à sainte Philomène, ne fût-ce que celle-ci : Ô bénie soit ma sainte Protectrice !
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Septième jour
Sainte Philomène protège et secourt les vierges
Septième jour
Sainte Philomène protège et secourt les vierges
La prédilection de Philomène pour les vierges est dans la vocation qu’elle inspire au cœur pur et candide des jeunes chrétiennes dé se vouer au Seigneur sous son nom et sa protection.
En même temps qu’il plaisait au Seigneur de glorifier sa servante par de nombreux prodiges, il inspira aussi à de jeunes personnes le désir de retracer en elles ses vertus ; et celle qui les charma le plus fut la virginité dont elles voyaient le symbole fleuri dans les mains de la Thaumaturge.
Ce désir fut pesé, pour ainsi dire, dans la balance du sanctuaire; et il reçut son approbation de qui de droit.
On dressa une règle; on détermina un vêtement; on établit certaines pratiques; et en un clin-d’œil, les villes et les villages, qui se trouvaient dans la circonférence de Mugnano, se peuplèrent de vierges, consacrées à Dieu par le vœu de chasteté. On les appela dès lors, et on les connaît aujourd’hui en Italie, sous le nom de Monacelle di santa Filomena, c’est-à-dire, jeunes Religieuses de sainte Philomène.
Elles ne vivent pourtant ni en communauté, ni dans l’enceinte d’un monastère. C’est au sein même de leurs familles, au milieu du monde, auquel assurément elles n’appartiennent pas, et confondues avec le reste des fidèles, que ces vierges du Seigneur pratiquent leur règle, et gardent, avec l’édification commune, le vœu qu’elles ont fait.
Léon XII, d’heureuse mémoire, à qui fut présentée la seconde édition de la Relation historique (8 décembre 1827), en entendant le célèbre missionnaire Don Salvatore Pascali, parler de ces jeunes personnes, désira connaître avec quelque détail ce qui les concernait; et à mesure qu’on les lui donnait, la joie qu’il en éprouvait se peignait sur ses traits d’une manière sensible; mais, en apprenant, ce qu’il ne pensait point d’abord, qu’elles vivaient au sein de leurs familles, et que leur présence dans le monde était un grand sujet d’édification, il ne put contenir la satisfaction qu’il en ressentit, et il s’écria : « C’est là sans contredit le plus grand des miracles de cette grande Sainte. Quoi ! dans un siècle où la corruption est universelle, dans un royaume où naguère la religion a eu tant à souffrir, il se trouve des âmes pures et généreuses qui osent publiquement fouler aux pieds et la chair et le monde ! Je les bénis d’ici toutes ».
Et le représentant de Jésus-Christ élevant alors ses mains, riches des trésors de la grâce, les bénit en disant : « Qu'elles soient toutes bénies ! »
C’était là donner une approbation bien éclatante à cette salutaire institution, et proclamer hautement les desseins de Dieu dans l’apparition de la nouvelle Sainte.
Ô Vierges ! consacrez-vous intérieurement à sainte Philomène. Il n’est pas besoin que vous fassiez un vœu exprès. Il suffit que vous disiez à la Sainte : « Je vous consacre ma virginité pour Dieu, et je lui promets, avec sa sainte grâce et votre protection jointe à celle de la Vierge Marie, de garder mon esprit, mon cœur et mon corps chastes, de mourir plutôt que de les souiller par la moindre tache du péché ». Puis estimez-vous non seulement honorées, mais encore heureuses de votre profession : c’est ce qu’a fait Philomène.
Sainte Philomène honorait singulièrement Marie très sainte et les Anges; imitons-la. Si nous confions notre pureté à ces puissants protecteurs, elle sera sauvegardée, pourvu que nous fassions de notre côté ce qu’il convient.
Enfin, la défiance de soi-même, la fréquentation des sacrements, sont encore deux moyens sûrs de triompher du péché, de l’enfer. Plaise à sainte Philomène, nous obtenir la grâce de Jésus-Christ Notre Seigneur.
Pratique : Veiller exactement sur ses sens et s’abstenir de tout ce qui a l’apparence du mal, en l’honneur de sainte Philomène. La modestie, la réserve dans nos vêtements surtout, sont comme autant de voiles qui couvrent nos défauts et ne donnent aucune prise à l’ennemi.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Huitième jour
Sainte Philomène secourt les époux
Huitième jour
Sainte Philomène secourt les époux
Nous voudrions bien qu’il nous fût permis ici de traiter longuement des devoirs des époux chrétiens, tant par rapport à eux-mêmes que par rapport à l’éducation de leurs enfants.
Ce serait peut-être le sujet le plus important de cet opuscule. Il suffit de dire que le bonheur mutuel des époux comme le bien-être et la prospérité même temporelle d’une nation reposent tout entiers sur la bonne conduite de ces époux et la bonne éducation qu’ils peuvent donner à leurs enfants. Tout est là ; tout dans ce monde doit converger vers cette fin : l’éducation chrétienne des enfants.
Un des plus affreux désordres, celui qui trouble le plus la paix et l’union sainte des époux, qui scandalise le plus le jeune âge et qui met un obstacle incroyable à son éducation, c’est l’inconduite des époux ou seulement de l’un deux. Or, c’est à sainte Philomène qu’il faut recourir pour obtenir de la divine bonté, un prompt remède à un si grand mal.
Nicolas de Lanze, Italien, s’efforçait de propager le culte de sainte Philomène, au moyen de petites feuilles contenant des prières imprimées qu’il distribuait gratis. Le ciel, par ce moyen, opérait des merveilles.
L’an 1832, une religieuse, sœur de la Conception, fit demander une de ces feuilles. Elle l’envoya de suite à une femme que les désordres de son mari plongeaient dans la plus amère affliction.
Ce malheureux, au mépris des engagements sacrés qu’il avait contractés à la face des autels, et sans égards, ni pour son épouse, ni pour sa famille, que sa conduite infâme déshonorait et appauvrissait en même temps, entretenait de coupables liaisons avec une autre personne du dehors. Rien jusque-là n’avait pu le réduire, et quoique la misère fût entrée dans sa propre maison, il aimait mieux porter ailleurs le fruit de son travail.
Le don de la zélée religieuse parvint à l’épouse de cet homme, à l’instant où celui-ci allait sortir de chez lui pour se rendre au lieu accoutumé. Sans perdre de temps, la femme, pleine de foi, et secondée assurément par la Sainte, dont elle implore le secours, fait glisser la feuille miraculeuse dans la doublure du surtout de son mari, et pendant que celui-ci commence à s’éloigner, elle redouble ses prières à la puissante Thaumaturge.
Ô prodige ! le misérable avait à peine fait quelques pas hors de la maison, qu’il s’arrête. Une foule de pensées viennent se présenter à son esprit; et, pour la première fois, son âme endurcie devient accessible aux remords. Il rougit; il s’indigne contre lui-même ; il blâme sa conduite; il renonce à son dessein ! « Eh quoi, se dit-il en gémissant, serai-je donc toujours le jouet d’une passion insensée et criminelle ? Vivrai-je toujours comme un homme sans conscience ? Je suis en vérité atteint d’une folie bien honteuse »; et là-dessus, il rebrousse chemin et rentre chez lui.
Dès ce moment, la concorde et la joie reparurent au milieu de cette famille. Il ne manqua rien au bonheur des deux époux, au triomphe de sainte Philomène.
Pratique : Promettez aujourd’hui à sainte Philomène de propager le plus que vous le pourrez son culte dans les familles. Distribuez à l’occasion son image, sa médaille et les prières composées en son honneur : vous aurez la plus large part dans sa protection.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Neuvième jour
Sainte Philomène étend sa protection sur les familles chrétiennes
Neuvième jour
Sainte Philomène étend sa protection sur les familles chrétiennes
Personne n’est exclu, s’il le veut bien, de la protection de sainte Philomène. Elle s’empresse de secourir, nous l’avons vu par mille faits, tous ceux qui ont recours à ses bontés. Il semble cependant qu’elle a un soin particulier à combler de ses plus douces faveurs les familles qui lui sont dévouées, qui l’honorent sincèrement dans le but de plaire au Seigneur.
Un jour que Don François entrait dans l’église de Mugnano, pour y célébrer la sainte messe, il vit accourir vers lui sa mère qui lui dit d’un air tout effaré : « Donnez-moi un instant, j’ai quelque chose à vous raconter, je me sens fortement poussée à vous le dire ». - « Parlez donc », lui répondit celui-ci.
Alors elle se met à lui faire le récit d’une vision ou d’un songe qu’elle avait eu la nuit précédente. Je voyais la Sainte comme se préparant à un voyage, et, craignant qu’elle ne voulût nous quitter, je pleurais avec quelques habitants de Mugnano et la suppliais de rester avec nous. Alors, avec l’accent de la bonté la plus touchante, elle nous rassura, nous dit qu’elle serait de retour le lendemain; mais que la famille Terres, à qui elle avait des obligations, devant se trouver exposée à un grand péril, la reconnaissance exigeait qu’elle y allât pour l’en défendre.
Don François regarda ce songe comme l’effet de l’imagination; il ne put s’empêcher néanmoins, après y avoir un peu réfléchi, d’en écrire à la même famille Terres.
Celle-ci reçoit la lettre, l’ouvre et s’étonne d’y voir décrit un événement qui avait failli la faire périr la nuit précédente.
Des voleurs déguisés en soldats étrangers, dont ils empruntaient le langage, s’étaient présentés pour avoir, disaient-ils, le logement. Comme la porte leur fut refusée, ils se mirent en devoir de l’enfoncer; ils menaçaient ouvertement de mettre tout à feu et à sang, et déjà le massacre allait commencer, lorsqu’un incident, ménagé par le ciel, vint déjouer leurs projets.
Les Terres ne s’étaient pas plutôt vus en péril, que toute la famille implora le secours de sainte Philomène. Non, non, disaient-ils, la Sainte ne nous abandonnera pas, ayons confiance en elle, nous serons délivrés de ce danger.
Leur espérance ne fut pas vaine. À l’instant où les assassins, après avoir enfoncé les portes, se précipitent vers l’escalier, on entend plusieurs voix bien connues crier en dehors de la maison : « De la lumière ! de la lumière ! vite, vite, portez-nous de la lumière ! » Ces cris plusieurs fois répétés, parvenant aux oreilles des brigands, comme à celles des gens de la maison, rassurèrent les uns et épouvantèrent les autres, en sorte que le danger cessa en un clin d’œil.
Les voleurs ayant pris le fuite, la famille Terres voit entrer chez elle plusieurs de ses amis. On s’étonne, on se réjouit, on rapproche les circonstances diverses de l’événement; elles paraissent toutes plus singulières les unes que les autres.
Enfin, le lendemain matin, lorsque la lettre de Don François arriva, le mystère se trouva expliqué. La famille Terres et ses voisins, qui, sans trop savoir pourquoi, étaient venus lui rendre visite, reconnurent dans ce qui s’était passé le doigt de la Sainte, et la remercièrent dans toute l’effusion de leur cœur.
Pratique : Avoir dans sa maison une statuette ou une image de sainte Philomène et lui rendre ses hommages devant cette image. Rien ne doit coûter pour honorer la mémoire des saints. Renouvelez vos offrandes comme vos prières. Sainte Philomène ne se lasse jamais de venir à votre aide.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Dixième jour
Sainte Philomène vient en aide aux ouvriers
Dixième jour
Sainte Philomène vient en aide aux ouvriers
L’ouvrier est l’enfant de Dieu tout comme le grand seigneur. Souvent il suit mieux sa voie que le premier, parce qu’il travaille pour gagner son pain et celui de sa famille à la sueur de son corps, et que le travail est le lot de l’homme. Dieu a dit : « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front ». Le riche, le grand seigneur, comprend-il ce précepte ? Pas toujours. Aussi combien souvent il s’enrichit aux dépens de l’ouvrier, soit en ne lui payant pas son salaire, soit en ne le lui payant pas aussi fortement qu’il doit et qu’il le peut faire.
Les Saints ne pensent pas comme les hommes. Ils aiment et honorent l’homme qui sait remplir sa destinée de chrétien ici-bas, quelque esclave qu’il puisse être. Que dis-je, les vrais esclaves sont-ils autres que les riches qui n’en ont jamais assez ? Voyons, par la protection que Philomène a accordée à certains ouvriers, ce que peuvent attendre d’elle ceux d’entre eux qui ont recours à ses bontés.
Un bûcheron de Sirignano, appelé Carluccio Napoletano, favorisé pour sa dévotion envers la Sainte, de plusieurs grâces particulières, avait en elle une vive confiance. Ce brave homme portait toujours sur lui une de ses images, et c’était devant elle qu’il ouvrait son cœur, dans ses divers besoins.
Un jour, se trouvant en voyage, et surpris par la nuit, il entre dans une auberge. Le discours y tomba sur sainte Philomène; et lui, de tirer son image, pour la montrer à ceux qui étaient là présents. Elle plaît à l’un d’eux; il lui offre en échange deux pièces de monnaie; un autre lui en propose trois, puis quatre, cinq, et même jusqu’à douze. Mais Carluccio répond qu’il ne la céderait pas pour un écu romain; qu’elle lui faisait trop bonne compagnie; et là-dessus, il la remet, dans son portefeuille.
Le lendemain, de très bonne heure, il se lève, dirige ses pas vers un village, dit le Sorbo, où il avait à travailler. En traversant une épaisse forêt, il s’égare; et bientôt, ne sachant plus ni où il est, ni où il va, son cœur se replie sur la bonne Sainte, à laquelle il se met à parler ainsi : « Comment donc, ma chère Sainte ? hier, je n’ai pas voulu vous céder, même pour une bonne somme d’argent; j’ai préféré à tout votre compagnie; et aujourd’hui, vous me voyez égaré dans ce bois, et vous ne venez pas à mon aide ! » Il n’avait pas fini ces mots, que voici venir une jeune personne d’environ treize ans, vêtue d’une robe d’azur, et belle autant que modeste. Elle le regarde et lui dit : « Brave homme, qu’avez-vous ? Que vous est-il arrivé de triste ? » Carluccio s’ouvre à elle de son embarras. « Ceci n’est rien, lui répond-elle; suivez-moi; je vous remettrai sur le chemin; et sans autre discours, elle va en avant, comme pour lui indiquer la route. Chemin faisant, notre bûcheron, un peu étonné de l’aventure, se disait à lui-même : « Voyez donc ; qu’elle est grande, la bonté de sainte Philomène ! À peine invoquée, elle accourt pour m’aider; car enfin, puis-je douter que ce ne soit elle qui m’ait envoyé cette aimable petite fille ? »
Il allait s’entretenant de ces pensées pieuses, quand la jeune personne s’arrête, se tourne vers lui, et lui dit : « Suivez maintenant cette route, pendant à peu près un mille; vous rencontrerez ensuite une femme qui aura une corbeille sur la tête; elle va au lieu que vous cherchez. Vous vous mettrez en sa compagnie, et peu après vous arriverez ». Garluccio la remercie affectueusement, et ils se séparent.
Voulant se retourner ensuite, pour voir de quel côté se dirigeait la demoiselle charitable, il ne l’aperçoit plus; et sans autre réflexion, il continue sa route. Bientôt le voilà une seconde fois dans l’embarras. Le sentier par lequel il allait vient aboutir à plusieurs autres. Lequel choisira-t-il ? il n’en sait rien. Tout à coup, en levant les yeux, il voit, s’avancer de son côté la femme dont on lui avait parlé; il la reconnaît à sa corbeille. « Savez-vous, lui crié-t-il aussitôt, lequel de ces sentiers conduit au village de Sorbo ? » - « Le Sorbo ? répond la villagoise; si j’en connais le chemin ? c’est mon pays; venez; je vais vous y conduire ». Ils y arrivèrent en effet, peu de temps après.
Ce fut alors que les yeux de Carluccio s’ouvrirent. Comment cette jeune personne si bien élevée, si modeste, si proprement vêtue, se serait-elle trouvée sur son chemin ? Comment aurait-elle deviné son embarras, et répondu à sa pensée ? Comment prévoir ce qui allait lui arriver, lui dépeindre, avec tant de détails, cette femme, la charge qu’elle portait et le but, où, ainsi que lui, elle dirigeait sa marche ? « Non, non, se disait-il, ce n’est point là un jeu de hasard, c’est sainte Philomène en personne que j’ai vue et qui m’a tiré de ma peine »; et pendant plusieurs jours, ce brave homme fut comme hors de lui, son cœur s’enflammait d’un amour, d’une dévotion tout extraordinaire pour sa céleste compagne.
Voilà comment le ciel aide le pauvre ouvrier. Mais pour mériter eu quelque sorte ces assistances des Saints, il faut que l’ouvrier vive en bon chrétien, qu’il aime le travail, l’ordre, l’économie, qu’il évite les défauts si funestes de la paresse, de l’ivrognerie, de l’indocilité et du cynisme, qui ruinent à la fois l’âme et le corps et déshonorent celui qui s’y livre.
Pratique : Recommandez toutes vos entreprises, vos voyages à sainte Philomène. Confiez-lui vos desseins et considérez-la comme le plus sur Mentor qui guidera vos pas vers le but que vous vous proposez.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Onzième jour
Sainte Philomène assiste le pauvre
Onzième jour
Sainte Philomène assiste le pauvre
Les Saints sont d’autant plus vivement touchés de la misère du pauvre et d’autant plus empressés à le secourir qu’ils sont grands devant l’Eternel. Le proverbe malheureusement trop vrai et trop commun : « Les honneurs changent les mœurs », ne s’applique pas à ces amis de Dieu. Et si certains pauvres parvenus tout à coup au faite des honneurs et des richesses dédaignent et méprisent, persécutent peut-être le pauvre; les Saints au contraire, parce qu’ils ne voient que Dieu de grand, aident, favorisent, assistent le pauvre de toutes les manières. Mille preuves sont là sous nos yeux; citons seulement l’exemple de sainte Philomène.
À Vieste, ville située au pied du monte Gargano, vivait une famille très honnête, mais misérable. L’extrême besoin où elle se trouvait à la campagne l’avait forcée de venir à la ville, pour voir s’il y aurait moyen de gagner quelques sous. Le mari s’appelait Jean Troya, et sa jeune femme, Marie-Thérèse Bovini.
Une chaumière délabrée, autour de laquelle était un modique jardin, formait tout leur avoir et toute leur espérance.
Dans cette situation affligeante, l’avenir leur offrait peu de consolation; Marie-Thérèse surtout, qui se voyait sur le point d’accoucher, ne pouvait songer à la petite créature quelle allait mettre au jour sans en avoir le cœur inondé d’amertume. Où mettre son enfant ? Comment se pourvoir des langes nécessaires ? Mais enfin, dit-elle. Dieu peut tout, et sainte Philomène, si elle veut bien m’aider, peut pour moi aussi faire un miracle.
C’est ainsi qu’elle s’animait à supporter son chagrin, et souvent elle priait la Thaumaturge de ne pas l’abandonner dans sa détresse.
Enfin le moment redouté arriva, mais le secours tant demandé ne paraissait pas encore. L’embarras, soit de la mère, soit de la sage-femme qui l’avait assistée, était on ne peut pas plus grand. Marie-Thérèse se plaignait à notre Sainte; la sage-femme cherchait de tous côtés un peu de linge, pour en couvrir l’enfant; mais le dénuement de cette pauvre famille était tel, que pas seulement un misérable haillon ne s’offrait à la vue. Touchée d’un vif sentiment de pitié, celle-ci prend alors un mouchoir qu’elle avait sur les épaules; elle en enveloppe la petite fille, et la mère désolée voyant qu’il manquait une bande pour ajuster le maillot, dit en avoir une, quoique usée et à moitié déchirée.
La sage-femme court ; elle ouvre la boîte où elle était renfermée; Dieu ! quel est son étonnement, en voyant un petit trousseau, où rien ne manquait, ni pour la propreté, ni pour l’arrangement, ni même pour l’élégance ! Il en sortait une odeur si suave, que l’air en fut embaumé.
Elle prend ce trésor, elle le baise. La mère, au comble de la joie, en fait autant, et ne sait comment témoigner sa gratitude à sa céleste bienfaitrice. L’enfant, ainsi richement emmaillotée, est portée aux fonts baptismaux. La nouvelle du miracle se répand, et l’on vient de tous côtés voir, baiser les langes merveilleux, et respirer le céleste parfum qu’ils exhalent.
La Sainte ne s’en tint pas là. La nuit d’après, Marie-Thérèse est réveillée par les vagissements de la petite créature. À la lueur de la lampe, qui éclairait l’appartement, elle cherche des yeux l’enfant, qui ne se trouve plus à l’endroit où elle l’avait mise. Incertaine, timide, elle se retourne d’un autre côté, et elle voit, ô prodige ! une jeune personne, vêtue de blanc et d’une beauté toute céleste. Ses bras soutenaient la petite fille; et de ses mains, elle la caressait amoureusement.
Quelle consolation pour la pauvre mère ! Saisie de respect, de joie, de confusion, et de reconnaissance, elle ne peut que s’écrier : « Ah ! sainte Philomène ! » Et sainte Philomène se levant alors de dessus la chaise où elle était assise, donne un baiser à l’enfant, la remet à sa place, et disparaît. Marie-Thérèse, pendant plusieurs jours, en fut dans une espèce d’extase, et nous, qui lisons ceci, pourrions-nous contenir les transports de notre admiration ?
Pratique : Recourir à sainte Philomène dans les souffrances et les nécessités de la vie, et quel que soit notre besoin, quelle que soit notre pauvreté, ne jamais désespérer de la puissante protection de sainte Philomène.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Douzième jour
Sainte Philomène guérit dans les maladies et les infirmités désespérées
Douzième jour
Sainte Philomène guérit dans les maladies et les infirmités désespérées
Quand les hommes sont insuffisants à nous aider, à nous guérir dans nos maladies, n’est-il pas naturel que nous nous adressions alors aux Saints ! Pourquoi ? Sans doute parce que nous sommes persuadés qu’ils peuvent, par la puissance dont l’Eternel les a investis, nous guérir surnaturellement, sans le concours même des remèdes. C’est ce qui s’appelle miracle, c’est-à-dire intervention directe de la puissance divine. Or c’est ainsi que sainte Philomène a guéri plusieurs causes désespérées. Il serait trop long d’énumérer ici ces guérisons. Nous nous contenterons de rapporter celle surprenante et instantanée qui eut lieu à Rome, en décembre 1833, au couvent des religieuses franciscaines, quartier Trastevere.
Jesual de Garelli, romaine, que des infirmités très graves retenaient au lit depuis le mois d’août précédent, avait reçu les derniers sacrements. Elle était sans parole, elle avait les yeux fermés. Depuis trente-trois heures, elle n’avait pris que quelques gouttes de bouillon. Elle se trouvait donc à la dernière extrémité. Alors le confesseur lui appliqua sur la figure l’image de sainte Philomène, devant laquelle la communauté avait fait des prières pendant trois jours pour la malade.
Tout à coup, cette religieuse demanda du bouillon.
Ses compagnes, surprises de l’entendre parler, le furent bien plus en voyant celle qui, un instant auparavant, ne pouvait se mouvoir qu’à l’aide de deux ou trois personnes, s’asseoir d’elle-même sur son lit, et répéter sa demande en ajoutant : « Je suis guérie ».
On lui apporta du bouillon, sa guérison ne fut plus douteuse.
Ses sœurs s’empressèrent d’aller chanter le Te Deum à l’église. La religieuse, auparavant mourante, y alla aussi le lendemain pour rendre grâces à Dieu et à sainte Philomène de son rétablissement.
Ce fait a été constaté à Rome par l’ordre du vicaire de Sa Sainteté, et le cardinal Galeffi l’a affirmé par le témoignage même de la religieuse.
Nous concevons, diront quelques-uns, que sainte Philomène ait guéri une religieuse. La Sainte a pu avoir des égards pour une Vierge qui servait le Seigneur dans toute la piété de son âme; mais, nous qui vivons dans le monde où nous sommes engagés, voudrait-elle nous aider, nous guérir ainsi ?
Et pourquoi pas, pourvu que ce soit le bon plaisir de Dieu. Tant de faits rapportés dans cet opuscule et dans la Vie complète de la Sainte, sont la preuve la plus convaincante que sainte Philomène soulage et guérit tous ceux qui ont confiance en elle, pourvu qu'ils veuillent se corriger, s’ils sont pécheurs.
Pratique :Dans les infirmités corporelles, recourir à sainte Philomène et se résigner. Elle finira par nous accorder ce que nous lui demandons, si notre prière est constante et surtout sincère. « Frappez, frappez, dit l’Evangile, et la porte vous sera ouverte ».
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Treizième jour
Sainte Philomène apaise les tempêtes
Treizième jour
Sainte Philomène apaise les tempêtes
Sainte Philomène est la protectrice des mariniers, parce qu’elle fut précipitée dans les eaux du Tibre avec une ancre au cou. C’est aussi peut-être parce qu’elle a maintes fois apaisé des tempêtes sur les mers, des ouragans sur la terre.
Dans le mois d’octobre de l’année 1832, il s’éleva, sur le golfe Adriatique, une horrible tempête, et deux barques de pêcheurs firent naufrage à la vue même du port.
Aussitôt la nouvelle en court par toute la ville de Vieste; et l’on se précipite vers le rivage. Le spectacle était affreux.
En vain on essaie de porter du secours à ces infortunés, la fureur des flots ne permet pas d’avancer vers eux; ils appellent, ils crient; leurs gémissements percent tous les cœurs; on ne peut leur répondre que par de stériles désirs, des sanglots et des plaintes.
Mais le souvenir de sainte Philomène vient tout à coup faire renaître l’espoir dans ces âmes consternées. La Thaumaturge peut tout auprès de Dieu; elle sauvera de la mort ces infortunés qui nous implorent. Un cri part aussitôt de tous les points; et le nom de sainte Philomène retentit jusqu’aux deux, dont il obtient un miracle.
Car, quelques moments après, ces malheureux naufragés, sans qu’ils sussent comment, se trouvent transportés sur le rivage. Ils bénissent de concert avec leurs compatriotes, celle dont l’invisible main les a sauvés du trépas.
Le prodige n’était pas toutefois si complet, qu’il ne laissât plus d’amertume ni de crainte.
Le patron de l’une des deux barques, nommé Paul d’Aposto, en jetant ses regards autour de lui, ne voit pas ses deux enfants, dont le plus jeune comptait seulement huit années. Les vagues furieuses les avaient rejetés loin du port; on crut les apercevoir se débattant contre elles ; mais quel moyen de leur porter un prompt secours ?
Le même précisément qui venait d’être employé avec un succès si admirable.
« Sainte Philomène, achevez votre ouvrage; sauvez ces deux pauvres enfants ! » Ce fut la prière qui se forma dans tous les cœurs, qu’exprimèrent toutes les bouches.
Dieu voulut, pour la plus grande gloire de la Sainte, que la même prière fût faite par l’un de ces deux petits malheureux; et c’était le plus jeune, qui se souvenant, au milieu du péril, de la statue miraculeuse de sainte Philomène, placée dans l’église des Capucins, recourut à elle avec confiance.
« Vierge nouvelle, s’écria-t-il, qui êtes venue dernièrement chez les Capucins de Vieste, sauvez-nous; ayez pitié de nous ! »
Et pendant qu’à côté de son frère, il luttait contre les flots, pendant que, sur le rivage, son père se désolait, et que le peuple, animé d’une vive confiance, persévérait dans ses supplications à la Sainte, voilà que tout à coup on voit les enfants sauvés.
Ils sortent du milieu des flots écumants, s’élancent sur le port, à la vue de la multitude étonnée; et mille cris de joie et de reconnaissance proclament la bonté du Seigneur et la puissance de sa glorieuse Servante.
En pensant au pouvoir de sainte Philomène sur le plus terrible des éléments pour secourir ceux qui y sont en danger de périr, priez-la de calmer aussi les flots qui agitent le pauvre vaisseau de votre cœur qui vogue sur la mer orageuse de ce monde, et de diriger avec sécurité notre âme vers les rivages de la bienheureuse éternité, afin qu’elle entre au port du Paradis.
Pratique :Dans les tentations, celles surtout contraires à la pureté, dans la tourmente des passions, priez sainte Philomène, conjointement avec la Vierge Immaculée Marie.
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Quatorzième jour
Sainte Philomène protège et secourt les veuves
Quatorzième jour
Sainte Philomène protège et secourt les veuves
Les veuves semblent être comme les orphelins, le plus à la merci des bons soins de la Providence, qui ne leur fera jamais défaut si elles savent l’intéresser par la confiance, la résignation et la prière.
Qu’elles recourent assidûment à sainte Philomène. Elle les protégera comme elle l’a fait des veuves dont nous allons parler, dans tout ce qui sera le plus avantageux pour elles.
L’an 1832, un terrible ouragan se fit sentir dans une grande partie de la Pouille, et y causa de grands ravages. Une pauvre veuve, nommée Anne-Marie de Philippo, se trouvait, quand il survint, à la campagne, d’où elle retournait alors pour se rendre à Foggia, qu’elle habitait.
Au moment où elle passait près de l’église de Jésus-Maria, l’un de ces tourbillons qui firent à la même époque périr tant de personnes, vint s’abattre sur cette pauvre femme, l’enleva de terre, puis l’y repoussant avec force, la saisit de nouveau, la fit pirouetter avec violence, la dépouilla de sa chaussure et d’une partie de ses vêtements.
L’infortunée, se voyant en butte à l’ouragan, qui redoublait à chaque instant de fureur, effrayée, hors d’haleine, se recommande à la Mère des douleurs et à sainte Philomène, dont elle se rappelle avoir vu, dans l’église voisine, la chapelle et le tableau.
Le tourbillon lui laisse un moment de repos, elle en profite pour s’élancer vers la porte du temple ; mais la trouvant fermée : « Ah ! Ciel ! S’écrie-t-elle ; bonne sainte Philomène, ayez pitié de moi ! pour l’amour de Dieu, ouvrez-moi cette porte, et que je ne meure pas sans sacrements ! » Elle dit, et la porte s’ouvre d’elle-même, autant qu’il le fallait pour qu’elle pût y trouver un abri. Au même moment, elle entend une voix qui disait : « Anne, Anne, entre ici, entre bien vite ; c’est moi qui t’ai ouvert ».
C’est ainsi que, délivrée d’un si pressant danger, la veuve reconnaissante racontait le miraculeux événement aux personnes dont bientôt elle se vit environnée. La porte dont le sacristain avait alors les clefs, restait ouverte ; on était assuré, par son propre témoignage, qu’il l’avait fermée le matin ; la pauvre femme, mouillée par la pluie jusqu’aux os, avec ses habillements moitié perdus, moitié déchirés, affirmait ce que nous venons de dire en des termes qui ne laissaient aucun doute. Plusieurs autres circonstances concouraient à appuyer la vérité de son récit. Enfin cet admirable événement fut consigné par un notaire dans les archives de Foggia, pour qu’on n’en perdît pas le souvenir.
Autre fait qui montre combien sainte Philomène est secourable envers les veuves qui l’implorent dans leurs chagrins.
C’était en 1831 ; le nom de la Thaumaturge sainte Philomène devenait populaire à Martorano, ville de la Calabre ultérieure, par une relation des miracles de la Sainte que propageait Nicolas Lauza.
Une pauvre veuve, en ce moment bien affligée, entend le récit de tant de merveilles. Elle commence à respirer dans ses douleurs.
Elle avait une belle jeune fille, âgée de dix-sept ans, nommée Rose. Tous les efforts de la médecine n’avaient pu la guérir ni même la soulager. Le mal chaque jour allait empirant. Il arriva à tel point, que la pauvre fille resta muette, Après avoir essayé tous les moyens, la maladie fut jugée mortelle.
La veuve et sa chère enfant étaient consternées. Ô Providence ! tout à coup le nom de Philomène retentit à leurs oreilles. Elles vont trouver le chanoine Lauza, le prient d’être leur médiateur auprès de la Sainte. Il se refuse d’abord.
Cependant, vaincu par les sollicitations pressantes des deux affligées et de la fille surtout, qui en pleurant lui montrait sa langue desséchée, il se décide à intervenir pour elles. Il prend le livre, déploie l’image, l’applique sur la tête de la jeune fille qui était à ses genoux, gémissante. Il demande à la sainte Martyre de la guérir. Puis il dit à Rose : « Depuis quel temps, ne pouvez-vous plus parler ? » Rose de répondre : « Ah ! Ah ! Ah ! depuis tant de jours », et elle indique ce nombre de jours. Depuis lors, elle parla avec une facilité qui étonnait tout le monde.
Pratique : Demander à sainte Philomène la prudence et la modestie dans le discours. Priez-la de vous inspirer dans vos projets à venir; elle est un guide sûr et fidèle.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Quinzième jour
Sainte Philomène délivre un condamné à la mort
Quinzième jour
Sainte Philomène délivre un condamné à la mort
Si nous sommes délaissés, confions-nous en la Providence et prions sainte Philomène de nous aider.
C’est toujours quand les causes semblent le plus désespérées que le secours divin est plus près de nous. Voyons-en la preuve dans le trait suivant, qui montre qu’il n’y a point de malheur dans la vie auquel sainte Philomène ne puisse remédier, si on la prie avec toute la foi et la confiance possible.
C’est la délivrance d’un homme condamné à mort.
Il s’appelait Pellegrino Ruocco. La cour spéciale d’Avellino, dont les jugements sont sans appel, venait de lui appliquer cette peine, on ne dit pas pour quel crime, et deux autres coupables la partageaient avec lui La sentence leur ayant été intimée, on ne songea plus qu’à les disposer à bien mourir. Elle devait s’exécuter le lendemain, 19 août 1832.
Ce misérable avait dans la ville une tante qui lui portait une grande affection. La funeste nouvelle lui parvient presque aussitôt; et sur-le-champ, de compagnie avec quelques autres personnes pieuses, elle se rend à l’église, et y fait de ferventes prières pour son malheureux neveu.
On y célébrait un triduum solennel en l’honneur de la sainte Martyre. Après avoir imploré le secours de la reine des Vierges, ces femmes, pleines de foi, se dirigent vers l’autel de sainte Philomène, et lui demandent à grands cris, au milieu d’un torrent de pleurs, qu’elle veuille s’intéresser pour la grâce du condamné.
La foule qui se trouvait là pour rendre ses hommages à la Sainte, ne put, en les entendant, se défendre de les désapprouver. Comment, se disait-on, demander la grâce d’un criminel, après que la sentence a été portée ? Ne valait-il pas mieux la prévenir ? Eh ! quel moyen maintenant d’obtenir cette grâce ?
Ainsi raisonnait le peuple; la bonne tante pensait bien différemment. Persuadée qu’au Seigneur et à ses Saints il n’est rien d’impossible, elle rentre dans son logis, et prosternée devant une image de sainte Philomène, elle persiste à demander avec foi la grâce du malheureux.
Il lui semblait alors entendre une voix intérieure qui lui disait avec clarté : « Va, pars pour Naples; jette-toi aux pieds du Roi, et la grâce te sera accordée ».
Comme elle ne savait pas d’où pouvait lui venir cette invitation, elle poursuivit sa prière. Plus elle priait, plus cette voix se faisait entendre. Mais, lorsqu’elle commençait à y voir quelque chose de surnaturel, une difficulté l’arrêtait; il lui paraissait que jamais elle ne viendrait à bout d’une pareille entreprise. La lumière divine l’emporte; le voyage est décidé.
Elle part d’Avellino, vers les six heures trois quarts du même jour. Après avoir couru trente milles, elle arrive dans la capitale, vers le milieu de la nuit. Cette nuit-là même, son neveu, qui ne pouvait savoir les projets qu’elle avait formés, se recommandait vivement à la sainte Martyre. S’étant assoupi, il crut la voir et lui entendre proférer ces mots : « Ne crains pas; sois content ; lors même que tu serais tout auprès de la potence, je saurai bien t’arracher aux mains de tes bourreaux ».
Il s’éveille, et sur-le-champ il fait part à ses compagnons de ce songe favorable. Le lendemain, il le racontait à ceux qui venaient le voir. La joie qui animait alors son visage décelait ce qui se passait dans son cœur. Il était inébranlable dans sa confiance.
La tante se trouvait néanmoins dans un grand embarras, La supplique était faite, l’audience obtenue, mais le Roi n’était visible qu'à deux heures environ de l’après midi, et la sentence devait s’exécuter à Avellino, le même jour, à cinq heures.
N’importe; Dieu peut tout. Déjà, contre toute espérance humaine, la grâce est accordée. Les légalités vont se remplir; et s’il faut un miracle pour que la grâce arrive avant l’exécution, sainte Philomène est là pour l’opérer.
Il est impossible de ne pas remarquer ici l’attention de Dieu à rehausser la gloire de sa servante. Il permit de nouvelles et de presque insurmontables difficultés. Car, au lieu d’expédier sur-le-champ les lettres de grâce, on laissa s’écouler encore deux mortelles heures. Quatre heures sonnaient (il n’en restait donc plus qu’une seule avant l’exécution), quand le Roi se souvient du pardon accordé, des lettres qui n’ont pas été expédiées.
Nouvel embarras pour lui. Il fait chercher la supplique; on ne peut la trouver. Il veut du moins se rappeler les noms des trois coupables. Car la grâce avait été sollicitée et obtenue pour tous les trois également. Mais, quoi qu’il fasse, le nom d’un seul vient se retracer à sa mémoire, celui de Pellegrino Ruocco.
Sur-le-champ, sans autre formalité, il ordonne à l’un de ses officiers de porter au télégraphe l’expression de sa volonté royale; et l’oubli des noms amenant celui des personnes, Pellegrino Ruocco est le seul aussi dont il se souvienne de prononcer la grâce. Il était temps qu’elle arrivât.
Déjà, dans Avellino, tout était en mouvement pour l’exécution de la sentence. Les criminels, tirés de la prison, s’avançaient vers le lieu du supplice. Ils y arrivaient.
Au même instant, la dépêche télégraphique paraît. C’est un ordre du Roi; mais l’expression n’en est pas claire. Elle porte un seul mot : « Que l’on suspende ». Le directeur de l’observatoire flotte irrésolu. Cependant, s’il s’agit des condamnés, il n’y a pas de moments à perdre. Il laisse un suppléant; il arrive sur la place, et de par le Roi, il commande un sursis.
La chose était si extraordinaire, que l’officier de justice eut toutes les peines du monde à se rendre à cet avis. L’on était encore à discuter avec chaleur, quand le suppléant accourt, et apporte en termes clairs et précis la grâce tout entière. Pellegrino est pardonné.
Seul, il avait intéressé en sa faveur la puissante sainte Philomène.
Le malheureux se trouvait déjà sur l’échelle; on lui apprend son bonheur; et il tombe, accablé sous le poids de sa joie. Il revient peu après à lui-même; la liberté, l’honneur, la vie lui sont rendus; il doit tout à son admirable Protectrice. Dieu ! que ne peut votre bonté ! Et nous, chrétiens, que ne peut aussi la foi qui nous a été donnée !
Pratique : Comme nous sommes tous condamnés par la divine justice à la mort temporelle, et que nous devons tous prier les uns pour les autres, nous ne saurions mieux exercer notre zèle qu’en suppliant sainte Philomène de protéger tout particulièrement les pauvres agonisants qui expirent à chaque moment !
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Seizième jour
Sainte Philomène délivre de l’enfer et guérit une femme
qui lui était affectionnée
Seizième jour
Sainte Philomène délivre de l’enfer et guérit une femme
qui lui était affectionnée
Les moindres choses faites pour plaire à l’Éternel, dans la vue de le glorifier dans sainte Philomène, ne sont jamais sans récompense. Que sera-ce donc que d’être dévoué, autant qu’il est dans l’ordre de Dieu, à la cause de cette si grande Sainte ! Que n’obtiendra-t-on pas alors de son inépuisable bonté ? Il est de ces faveurs, que la Sainte a accordées, qui ne peuvent guère s’expliquer que par le crédit puissant dont elle jouit dans la gloire céleste, près de Jésus-Christ, pour lequel elle a vécu Vierge et a versé par les tourments les plus douloureux, son sang précieux jusqu’à la dernière goutte.
Assurément, l’Éternel ne peut rien refuser aux prières d’une Vierge martyre. Ainsi s’expliquera le fait suivant :
Dans un pays voisin de Nole vivait une femme mariée, toute dévouée à sainte Philomène; elle avait environ trente ans. Sa famille avait coutume de se réunir chaque année pour célébrer une fête en grande pompe en l’honneur de la Sainte.
En 1830, cette personne fut réduite à toute extrémité par une dangereuse maladie. Ayant perdu tout sentiment, luttant depuis trois jours avec la mort, elle semblait devoir mourir d’un instant à l’autre; l’on s’occupait même des apprêts de son enterrement.
Le peuple, qui lui portait grand intérêt, adressait pour elle au ciel des prières ferventes et se plaignait à sainte Philomène du peu de zèle qu’elle montrait en cette occasion, où, selon lui, il y allait de son honneur et de sa gloire.
Il lui disait : « Tandis que cette pieuse femme se prépare à vous fêter, qu’elle dépense son argent pour vous faire un beau tableau, que tout le monde, édifié de sa générosité, vous demande sa grâce, vous, la plus intéressée à sa guérison, la laissez mourir ».
Mais ni les prières ni les plaintes n’arrêtaient le mal; et, vers la fin du troisième jour de son agonie, on s’attendait à la voir expirer, quand un grand bruit causé par des bêtes de somme, qui étaient à l’écurie, attira l’attention des personnes qui la veillaient.
Craignant que ce vacarme ne hâtât le moment de sa mort (car l’écurie était précisément au-dessous de la chambre), ils se hâtèrent d’aller apaiser ces animaux, et revenant aussitôt après, ils se disaient : « Nous allons, peut-être, la trouver morte... » Mais ils la trouvèrent pleine de vie, assise sur son lit. À peine les a-t-elle aperçus que d’une voix forte et sonore elle s’écrie : « Je reviens de l’autre monde et je dois mon salut à sainte Philomène ».
Elle leur raconte alors la vision qu’elle vient d’avoir et comment sainte Philomène l’avait délivrée des mains du démon et lui avait obtenu sa guérison.
La maladie cessa en effet dès ce moment-là; et une multitude de personnes venant s’assurer du prodige par leurs propres yeux, il opérait sur leurs cœurs les plus salutaires effets; leur dévotion envers la Sainte s’en accrut aussi; et les habitants érigèrent en son honneur une grande et belle statue.
Pratique : Dans toutes les maladies du corps comme dans toutes les peines d’esprit, invoquez sainte Philomène et que jamais le désespoir ne s’empare de vous, elle veillera sans cesse à vos côtés et vous délivrera de tous maux.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Dix-septième jour
Sainte Philomène récompense la foi d’une mère
Dix-septième jour
Sainte Philomène récompense la foi d’une mère
Les femmes qui sont dans le travail de l’enfantement ont grand besoin de la protection du ciel. Qu’elles s’adressent alors à la Vierge immaculée, mère de Dieu, par l’entremise de sainte Philomène et elles se trouveront soulagées dans leurs souffrances. La protection de sainte Philomène s’étend sur toutes les infirmités humaines et sa sollicitude ne connaît pas de bornes. Adressez-vous à elle, mères affligées, vous ressentirez les précieux effets de sa bonté.
En 1831, à Naples, une pauvre blanchisseuse du nom d’Anne Moccia, se trouvait dans les douleurs de l’enfantement. Pour obtenir du soulagement à ses douleurs, elle se proposa de faire brûler, jour et nuit, une petite lampe devant l’image de sainte Philomène ; ce qu’elle exécuta ponctuellement, aussi longtemps que ses épargnes le lui permirent.
Mais un soir, elle se vit sans huile, comme sans argent, elle dit alors naïvement à sainte Philomène : « Ma bonne Sainte, je n’ai rien, ni pour vous, ni pour moi; nous voilà toutes deux dans les ténèbres ; mais comme il me faut travailler, adieu, permettez que je vous laisse ».
Elle s’en va dans la maison voisine faire son travail à la lumière d’autrui, après avoir fermé sa porte à clef. La nuit était déjà bien avancée, quand elle regagna son logis. En ouvrant, quel ne fut pas son étonnement de voir la lampe allumée, éclairant sa pauvre demeure.
Elle court aussitôt à la fenêtre, appelle les voisins, leur raconte comment la chose s’est passée, et les invite à remercier avec elle sainte Philomène de cet acte touchant de sa bonté. Il n’était que le prélude de bien d’autres.
La bonne femme, malgré ses prières et les sacrifices qu’elle s’imposait, n’allait pas mieux qu’auparavant ; et le terme de la grossesse étant arrivé, elle eut à lutter durant cinq jours contre des douleurs violentes, qui mirent sa vie en grand péril.
Le mal augmentait à chaque instant, la pauvre infirme se fait apporter l’image de la Sainte ; et l’ayant prise entre les mains : « Comment, lui dit-elle, c’est donc là ce que je vous ai demandé ! C’est là tout ce que m’a valu l’huile dont j’ai fait la dépense ! »
Pendant qu’elle s’exhalait ainsi en douces plaintes, elle mit un enfant au jour... mais il était mort.
Dans l’amertume qu’elle éprouva, on lui entendit proférer ces mots : « Belle grâce que vous m’avez faite ! Allez, je ne veux plus de vous dans ma maison. Prenez cette image; faites la disparaître de chez moi ».
De telles expressions nous choquent peut-être ; néanmoins la vive foi, qui en était le principe, attendrit le ciel, et fut payée d’une bien grande faveur. Car on vit à l’instant même l’enfant se mouvoir ; il poussa quelques vagissements, et toutes les personnes de la maison accoururent le recueillir, en criant : « Miracle ! Miracle ! »
On lui donna le saint baptême ; et après trente-cinq jours, son âme innocente alla se réunir dans le ciel à celle qui lui avait obtenu la double vie de la nature et de la grâce. Ce miracle lit un grand bruit à Naples; et plusieurs ecclésiastiques doctes et zélés le publièrent de toutes parts à l'honneur de la célèbre Thaumaturge.
Il semble à la conduite et surtout aux paroles de cette mère éplorée à la vue de son enfant privé de vie, que le désespoir s’est emparé de son âme, et que dans son cœur froissé elle dédaigne tout ce qui lui rappelle jusqu’au souvenir de celle qu’elle a invoquée en vain. Non, au milieu de ces reproches que cette pauvre mère adresse à sainte Philomène, on découvre la preuve de la confiance qu’elle avait mise en la Sainte qu’elle invoquait dans les douleurs de l’enfantement. Mais le ciel a toujours ses desseins. Il est dans l’Évangile une parole de consolation, ou mieux d’espérance, que tout chrétien doit graver dans son cœur : « Frappez, a dit le Seigneur, frappez, et il vous sera ouvert. » La mère affligée avait déjà frappé en vain, et dans son impatience, causée par son amour maternel, ne se voyant pas assez vite exaucée, elle semblait en quelque sorte importuner maintenant sa protectrice. Sa foi, sa vertu étaient grandes, mais n’avaient point de forme : ce qui prouve que les rayons de la grâce pénètrent au fond du cœur et l’éclairent sans s’arrêter à la surface.
Pratique : Faire brûler une lampe ou un petit cierge devant l’image de sainte Philomène, lorsque nous réclamons ses secours. Renouvelons à ses pieds nos prières et nos requêtes, et ne craignons jamais de l’importuner par nos supplications et nos demandes.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Dix-huitième jour
Sainte Philomène ressuscite un enfant mort
Dix-huitième jour
Sainte Philomène ressuscite un enfant mort
Tel est le grand pouvoir de sainte Philomène, qu’il s’étend même sur les corps qui ont perdu le souffle de la vie qui les animait, et qu’elle a commandé avec succès à la mort de rendre à leurs familles qui lui étaient affectionnées et dévouées des êtres bien chers.
Rose de Lucia, cousine du missionnaire de ce nom, qui fut un ardent propagateur du culte de la Sainte, avait un enfant d’environ huit ans, qui, malgré les soins maternels et les efforts de la médecine, était depuis longtemps miné par une maladie fort grave.
Il entre enfin en agonie, et il expire sous les yeux de ses parents et de plusieurs autres personnes.
La pauvre mère ne pouvait se résoudre à le croire. Elle essaie de tous les moyens pour justifier une espérance qu’il lui était impossible d’arracher de son cœur; mais enfin tout devenant inutile, elle acquiert la désolante certitude du trépas de son fils.
Sainte Philomène n’a point exaucé les vœux ardents qui lui ont été si souvent adressés par une mère affligée. Dans l’amertume de son cœur, la foi de cette pauvre personne semble se ranimer avec une vivacité nouvelle.
Elle court à l'image de la Sainte, l’enlève du mur, où elle était suspendue, et la jetant sur le cadavre de l’enfant, elle demande à grands cris, et en versant un torrent de larmes, que son fils lui soit rendu.
Au même instant, le petit mort se lève, comme s’il sortait de son sommeil. Il se jette en bas du lit; et les yeux qui déjà pleuraient sur lui, le voient non-seulement ressuscité, mais sans le plus léger symptôme de maladie.
Que de parents pleurent la mort temporelle d’un enfant, qui pour l’ordinaire à cause de son innocence le fait passer d’une existence misérable à une vie bienheureuse, et qui ne pleurent pas la mort spirituelle de leurs enfants, par le péché mortel qui leur ravit la grâce divine, c’est-à-dire la plus belle et la plus désirable des vies, la seule vie qui dispose à la vie éternelle !
Ah ! prions sainte Philomène, de préserver les enfants de cette double mort, et d’ouvrir par la lumière de la foi les yeux de tant de parents négligents qui se soucient si peu si leurs enfants vivent avec Dieu, dans sa grâce et dans son amitié.
Pratique : Apprendre aux petits enfants de quelle manière il faut prier et honorer sainte Philomène. Avoir soin qu’ils lui rendent chaque jour un hommage quelque léger qu’il soit. Cette pratique ne pourra que leur obtenir les bénédictions célestes.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Dix-neuvième jour
Sainte Philomène punit une mère infidèle à sa promesse
Dix-neuvième jour
Sainte Philomène punit une mère infidèle à sa promesse
Il est dangereux de mépriser les petites choses. Gela est vrai principalement en ce qui concerne Dieu et ses Saints et les vœux que nous leur faisons. Nous promettons à sainte Philomène, nous devons tenir à notre promesse, et la remplir selon toutes les conditions renfermées dans la formule de notre promesse. Autrement, la promesse que nous avons faite à la Sainte, bien loin d’incliner sa compassion vers nous, ne nous rendra que plus indigne à ses yeux, comme le démontre l’exemple suivant.
Deux époux vivaient à Montemarano. Se voyant sans postérité, ils eurent recours à sainte Philomène, et lui promirent, si elle leur obtenait une fille, de lui donner au baptême le nom de Philomène, de porter aussitôt l’enfant à Mugnano pour y remercier la Sainte.
Leur désir fut exaucé, la première condition fut remplie, mais, quoi que dit le mari pour l’exécution de la seconde, sa femme faisait toujours la sourde oreille, et n’y voulait pas consentir.
La petite enfant était ravissante et pleine de santé; et ses parents l’idolâtraient. Dieu ! quel coup leur infidélité leur préparait !…
Le bruit se répand à Montemarano qu’il doit y avoir une fête solennelle en l’honneur de la Sainte, à Castelvetere, ville éloignée de là, et aussitôt la mère de la petite Philomène dit à son mari qu’elle veut y aller pour accomplir son vœu.
Celui-ci répond que telle n’était point la promesse, que c’est à Mugnano et non à Castelvetere qu’il faut porter l’enfant. « Bah! réplique la femme; comme s’il y avait de la différence entre sainte Philomène d’ici et celle de Mugnano ! allons toujours ». Elle y alla en effet et n’en revint que le soir, croyant avoir ainsi payé sa dette.
Le ciel en jugea autrement, car le soir même, au- moment où l’on allait se mettre au lit, la petite enfant, pleine de santé, donne un baiser au papa et à la maman, les nomme dans son langage et expire entre leurs bras.
Il est inutile de dépeindre ici leur consternation et leur douleur.
Ils se rendirent enfin, mais trop tard, à Mugnano, où ils racontèrent le tragique événement. « C’est bien de notre faute, disaient ces époux. Ce dernier, mais terrible coup avait été précédé de bien des avertissements, et même de peines temporelles. dont nous nous délivrions en renouvelant notre vœu. Nous différions néanmoins toujours, et la patience du Seigneur a fait place à sa justice. Puisse-t-il se contenter de ce douloureux châtiment ».
Pratique : Avant de promettre quelque, chose à sainte Philomène, assurons-nous que nous pourrons accomplir notre promesse.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Vingtième jour
Sainte Philomène aime qu’on propage son culte et sa dévotion
Vingtième jour
Sainte Philomène aime qu’on propage son culte et sa dévotion
Sainte Philomène est si désireuse de nous faire du bien, qu’il lui est arrivé de châtier ceux qui refusaient d’employer les moyens à leur disposition, et les talents qu’ils possédaient pour accroître sa dévotion et l’étendre davantage. On conçoit en effet que c’est là une ingratitude inexcusable et que la pureté du motif peut seulement faire excuser. Les châtiments exercés de la sorte par sainte Philomène doivent être mis au rang de ses plus riches grâces, et reçus avec une considération toute particulière. Ainsi l’a compris l’archidiacre d’Ascoli dont nous allons parler.
Une dame, dit ce respectable ecclésiastique, m’envoya de Teramo, une relique de sainte Philomène, en me priant de concourir à propager son culte. La chose n’était pas difficile. La place que j’occupe, les rapports intimes qu’elle établit entre Mgr l’Evêque et moi, me promettaient un plein succès. Mais me persuadant qu’il y avait plus de zèle naturel que de vraie dévotion dans les instances que cette dame me faisait, je résolus de tenir la relique enfermée ; j’allai même jusqu’à la refuser à Mgr, qui me témoigna le désir de l’avoir pour une fête solennelle en l’honneur de la Sainte.
On parla beaucoup de ce refus; on me fit craindre quelque châtiment de la part de la Thaumaturge. Mais je répondais avec assurance que, si telle était la volonté de Dieu, il me donnerait bien aussi à moi, comme à tant d’autres, des signes de son bon plaisir. Que pour les châtiments dont j’étais menacé, mon cœur n’avait aucune crainte, vu les heureux résultats dont les opérations de Dieu et de ses Saints ont coutume d’être accompagnées. Sainte Philomène me comprit; et le 3 mai (1833), vers le milieu du jour, elle me donna ce signe et m’envoya un châtiment, qui me causa une bien grande amertume.
J’étais dans mon cabinet à faire une lecture sérieuse, quand tout à coup mes yeux s’obscurcissant, je passai du grand jour aux plus épaisses ténèbres. Tous les objets disparurent à mes regards. Ce n’était point un éblouissement; rien en moi, ni autour de moi, n’annonçait l’effet d’une cause physique ou naturelle; c’était quelque chose de plus, et qui tenait du surnaturel.
La première pensée qui me vint alors fut celle de sainte Philomène, de la relique obstinément refusée, du châtiment dont j’avais été menacé. Un mouvement soudain suivit cette pensée. Ma main cherche le reliquaire ; je le trouve, et, me levant, je me dirige, consterné, vers mon oratoire, où j’adresse à la sainte Martyre une prière aussi fervente que possible, et telle que pouvait me l’inspirer mon extrême affliction.
Ma cécité durait toujours ; et accablé par la pensée que ce serait peut-être un mal sans remède, je suspens ma prière, et vais chercher ailleurs quelque consolation à ma douleur. Je me disais alors : « Mais si telle est la volonté de Dieu, ne faut-il pas que je m’y résigne ? Ne dois-je pas même en être content ?... Content ? me répondait mon cœur, plongé dans une amère tristesse ; peut-il donc y avoir encore de la joie pour une créature assise dans les ténèbres, et pour laquelle brille en vain la lumière du ciel ?... »
Une demi-heure et plus se passa dans ces agitations ; ne pouvant les calmer, je retourne dans mon oratoire, et me remets à prier la Sainte, avec la confiance d’en être exaucé. Puis, prenant la relique pour me bénir avec elle, à l’instant même l’obscurité se dissipe, je lis l’inscription du reliquaire, je vois, je distingue tous les objets dont je suis environné. Qui pourrait dire la joie, la reconnaissance, la tendresse, tous les sentiments qui se pressèrent alors en foule dans mon pauvre cœur ? Oh ! avec quels transports je baisai les restes sacrés de ma généreuse bienfaitrice! avec quelles expressions je la remerciai, je la bénis !
Sans différer plus longtemps, je cours auprès de Monseigneur et lui déclare tout ce qui vient de se passer. Il se tait; mais sur-le-champ il fait dresser un acte en forme de l’événement prodigieux et de ces circonstances... et j’ai la consolation de voir qu’à mon occasion le culte public de la Sainte a pris naissance dans Ascoli, c’est moi qui suis chargé d’en être le premier promoteur, un triduum solennel se fera par mes soins dans l’église d’un monastère; telle est la volonté, l’ordre exprès de Monseigneur.
Le triduum se fit en effet avec un grand concours de peuple et un pompeux appareil. Mgr l’évêque Zelli voulut être présent à tous les exercices; le panégyrique de la Sainte fut fait par un célèbre prédicateur; et depuis ce moment jusqu’à présent (1er juillet 1833), la dévotion et le concours des fidèles ne se sont point affaiblis : de continuelles grâces du ciel en sont la récompense...
Ascoli, dans la marche d’Ancône ; 1er juillet 1833. Signé : Louis Borri, archidiacre.
Pratique : Ne reculons jamais devant un petit sacrifice, lorsqu’il s’agit de rendre plus vivant et plus solennel le culte si doux de sainte Philomène. Elle saura nous en récompenser.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Vingt-et-unième jour
Sainte Philomène raccommode sa cloche de Mugnano
Vingt-et-unième jour
Sainte Philomène raccommode sa cloche de Mugnano
Le lecteur ne lira pas sans intérêt le prodige que la Sainte a opéré sur la grande cloche de l’église de Notre-Dame des Grâces où est son corps, à Mugnano. Il verra dans ce trait avec quelle tendresse cette bonne Sainte satisfait les désirs louables de ses dévots.
La grande cloche de cette église venait de se fendre, et l’on songeait à lui en substituer un autre.
Le bon peuple de Mugnano, toujours, plein de zèle pour l’honneur de sainte Philomène, n’épargna rien pour que la nouvelle cloche répondît à ses pieuses intentions.
On fit venir les plus habiles ouvriers. Les plus vives recommandations leur furent adressées. On pria le ciel de bénir leur travail. À cette fin et pour intéresser la Sainte, on voulut que son image se trouvât sur l’airain destiné particulièrement à son culte. L’ouvrage se fit au mois de mai 1831.
Lorsqu’il fut achevé et le métal refroidi, on s’empresse de le découvrir, et la première chose qui vient frapper les regards fut une imperfection assez notable, qui rendait le travail complètement inutile.
Faute de matière, une partie des pièces qui servent à enchaîner et à retenir dans le bois cette lourde masse manquait totalement.
Une seconde fonte devenait nécessaire, de là de nouveaux frais, auxquels la pauvreté de ce peuple n’aurait pu suffire. On se prit donc à murmurer, à se plaindre, à menacer, comme il est d’usage dans ces occasions.
Quel dommage ! une si belle cloche !
L’image de la Sainte était si bien venue ! « Mais comment donc, disaient ceux-ci, sainte Philomène n’a-t-elle pas empêché le malheureux accident ». « Eh ! c’est, répondaient ceux-là, pour avoir occasion de faire un nouveau miracle ».
D’autres allaient encore plus loin, ils disaient : « Il faut prier la Sainte de suppléer à ce qui manque ». Devant son autel même, on les entendait proférer ces mots : « Où est donc votre honneur ? Quoi ! la cloche porte votre image, et vous n’en faites pas de cas ! que va-t-on dire désormais de vous ! qu’en sera-t-il de votre nom et de votre gloire ? »
Il y en avait aussi dont le zèle moins éclairé s’en prenait aux ouvriers, en les accusant hautement d’avoir trahi la confiance et les intérêts du peuple. « C’est, leur disaient-ils, pour gagner davantage, en faisant un double travail, que vous nous avez joués de la sorte. Si vous craigniez de ne pas réussir, que ne le disiez-vous ? Pourquoi tant de belles protestations ? et où viennent enfin aboutir ces magnifiques conditions dont, après tout, nous devons être seuls la victime ? »
À ces reproches venaient se joindre les paroles les plus menaçantes, au point que les ouvriers, n’osant pas se montrer en public, crainte de quelque grave insulte, attendaient la nuit avec impatience pour se retirer dans leur pays.
Le reproche qu’on leur adressait n’avait assurément aucun fondement solide. Ces ouvriers avaient de la probité et de la religion. Leur habileté était connue. Mais ne faut-il pas que tout homme suive Jésus-Christ en portant sa croix ? Ils cherchèrent sagement à rendre la leur plus douce, en recourant à la consolatrice des affligés, et en la suppliant de venir à leur secours, par l’intercession et les mérites de sainte Philomène.
Le directeur de l’entreprise surtout, vu qu’il était le plus intéressé et le plus lésé dans cette affaire, priait avec toute la ferveur dont il était capable, et il sentait je ne sais quelle confiance naître dans son cœur. C’était comme l’aurore d’une grande grâce.
Vers la quatrième heure de la nuit, certaine rumeur se fait entendre tout auprès du lieu où nos ouvriers étaient réunis. Ils sont d’autant plus étonnés, qu’il règne partout un grand silence. L’effroi s’empare d’eux. Leur imagination s’échauffant, ils se croient à deux doigts de la mort. Ils se persuadent que, dans un instant, une grêle de pierres va les faire tomber sous les coups de la fureur populaire.
Le directeur seul ne pouvait se rendre à cette pensée. Son cœur semblait lui dire : « Imagination que tout cela ! Va, la grâce est faite, la cloche réparée. Sors, tu le verras de tes yeux ».
Ses compagnons, dont la confiance paraissait mal fondée, jugeaient qu’il valait mieux recommander cette affaire à Dieu.
« Au surplus, lui répondirent-ils, vous pouvez aller voir ce qui en est; nous serions trop heureux que la bienheureuse Vierge et sainte Philomène nous eussent obtenu cette grâce ». Il va donc, personne ne s’offre à lui sur son passage.
Il arrive, il regarde. « Non, ce n’est point une erreur; voici les pièces qui manquaient, je les vois, je les touche. Ô Dieu ! ô sainte Philomène ! »
Et il court, transporté de joie, vers ses compagnons; ils reviennent ensemble, ils donnent à Dieu et à la Sainte mille bénédictions; le miracle en un moment a porté l’éveil dans toutes les demeurés; on accourt, on veut voir, on veut toucher, on veut entendre. Rien de plus certain, de plus admirable, de plus inouï ; ce n’est sur tous les points, dans tous les cœurs, sur toutes les lèvres, qu’un concert spontané de louanges et d’actions de grâce, dont le Seigneur, sa sainte Mère et sainte Philomène sont l’objet.
Une circonstance singulière accompagna ce prodige.
On trouva au-dessus de ces crampons ou anneaux, miraculeusement ajoutés à la cloche, un bloc de mâchefer, du poids d’environ trois livres, comme en signe peut-être de ce qui venait d’être opéré ; et tous, comprenant cet insensible langage, s’unirent le lendemain au clergé de l’endroit, pour transporter dans l’église ce monument sacré de la bonté de Dieu.
En le regardant, ils louaient la céleste puissance; et leur dévotion à sainte Philomène y trouvait un délicieux aliment.
Pratique : Rappelons souvent à notre esprit que ce que nous ferons pour honorer et faire honorer sainte Philomène, tournera réellement à notre avantage. Sainte Philomène, qui est si bonne, aura soin de nos intérêts si nous prenons à cœur les siens !
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Vingt-deuxième jour
Sainte Philomène rend à la santé un médecin
dangereusement malade
Vingt-deuxième jour
Sainte Philomène rend à la santé un médecin
dangereusement malade
Le fait qui suit montre combien la prière est puissante et efficace quand elle est faite avec la foi et la confiance convenables, et combien les saints, de même que Dieu, aiment à être importunés avant d’accorder les faveurs sollicitées. On y verra aussi que souvent sainte Philomène accorde plus qu’on ne lui demande.
Un célèbre médecin de Naples, nommé Alexandre Serio, avait depuis longtemps une grande dévotion à sainte Philomène, et sa femme la partageait avec lui.
Comme ils avaient de riches domaines dans le territoire de Mugnano, ils y vinrent, en l’année 1814, précisément à l’occasion de la fête, qui, chaque année, se célébrait le jour de la translation.
Don Serio souffrait, depuis bien des années, d’un mal interne, qui allait en le consumant. Sa femme était vivement affligée ; mais espérant tout de la médiation de sainte Philomène, elle lui adressait et lui faisait adresser de ferventes prières pour obtenir la guérison de son mari.
Le jour de la fête, ses instances redoublèrent, et sa confiance était sur le point de finir, lorsque, après la bénédiction du très saint Sacrement, Don Alexandre, alors à l’église avec sa femme, fut attaqué de violentes douleurs, qui firent craindre pour ses jours.
On se hâta de l’emporter chez lui; et le mal fit en peu d’heures un progrès si rapide et si alarmant, que l’on désespérait de sa vie. Son état ne lui permettait pas même de se confesser.
Accablée de douleur, sa pauvre femme ne pouvait s’empêcher de s’écrier : « C’est donc là, ô sainte Philomène, la grâce que vous m’avez obtenue !... » Puis, par une inspiration de sa foi, saisissant une image de la Sainte, qu’elle trouve sous sa main, elle la jette sur le corps du moribond, en demandant la grâce de le voir au moins avant d’expirer, muni des Sacrements de l’Église. Un vœu suivit cette prière.
Elle s’engagea, au nom de son mari, à faire construire un autel de marbre dans la chapelle de sainte Philomène.
Au même instant, le malade recouvre l’usage de ses sens et de ses facultés intellectuelles. Il proteste qu’il est hors de danger, se confesse avec beaucoup d’édification, et la confession achevée, il se trouve sans douleur, et sans les symptômes ordinaires du mal qui le tourmentait depuis si longtemps.
La grâce avait été obtenue; la promesse s’accomplit ; les deux époux allèrent même au delà de leur engagement; et, depuis lors, le sanctuaire, si célèbre aujourd’hui, de la grande Sainte, offre à la foule des pèlerins qui le visitent, un spectacle plus consolant pour leur dévotion.
Une chose surtout attire leurs regards et excite leur étonnement, c’est la grande table de marbre qui couvre l’autel, et où l’on voit encore les vestiges d’un miracle. L’ouvrier, en promenant dessus son ciseau, pour l’adapter à sa place, la fendit presque en entier dans sa largeur. Il y avait là un assez grand nombre de personnes; et l’on peut bien penser quelles plaintes s’élevèrent d’une part, et quelle confusion de l’autre.
Le sculpteur était cependant très habile dans son art. Mais enfin l’humiliation ne pouvant s’éviter, il s’agissait, en attendant mieux, de réparer la brèche; et c’est ce dont il s’occupa. Elle était, à l’extrémité, plus large d’un doigt; il s’efforça de rejoindre les deux lèvres de cette ouverture, au moyen d’une plaque de fer; et cela fait, il remplissait de ciment toute la longueur de la fente, quand le doigt de la Sainte, par un prodige inouï, accompagnant la main de l’ouvrier, rétablit dans son premier état ce marbre, séparé auparavant d’une manière si visible.
Elle laisse seulement à l’endroit même de la fente, une ligne de couleur foncée, que les pèlerins prendraient pour une veine de marbre, si on ne leur racontait comment le miracle fut opéré. Ô que Dieu est admirable dans ses saints et par ses saints !
Pratique : Un bon moyen de nous rendre favorable à sainte Philomène, c’est en la priant de nous engager à faire quelque chose pour elle, en cas que nos facultés et notre position le permettent.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
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Vingt-troisième jour
Sainte Philomène guérit des peines d’esprit et multiplie l’huile
des lampes qui brûlent en son honneur
Vingt-troisième jour
Sainte Philomène guérit des peines d’esprit et multiplie l’huile
des lampes qui brûlent en son honneur
Nous ne verrions la protection de sainte Philomène qu’à demi, si nous ne la considérions tout particulièrement dans les moindres choses. C’est là surtout que se manifeste le plus la grande bonté de notre Sainte.
Mais, que dis-je ? Nous ne connaîtrons point la Sainte, si nous pensons qu’elle est indifférente à nos pensées, à nos épreuves. Sainte Philomène dans le ciel a tellement à cœur notre félicité éternelle et même celle temporelle, qu’elle se montre très empressée à nous secourir, à nous délivrer dans les peines d’esprit, pourvu que nous la priions avec piété.
Le fait suivant va nous prouver qu’elle est aussi secourable qu’attentive aux hommages qu’on lui présente.
Une de ces jeunes personnes, qui, sous la protection de sainte Philomène, consacrent à Dieu, en vivant au milieu du monde, leur virginité, se trouvait en proie,'depuis quelque temps, à de grandes peines intérieures.
De concert avec ses deux sœurs, également liées à Dieu par le même vœu, elle suppliait la Sainte de mettre un terme à ses angoisses. Voici comment il plut au Seigneur de l’exaucer.
Leur mère, morte depuis quelque temps, apparaît en songe à la personne affligée, et dit à sa Raphaella (c’était son nom), que le vendredi, jour du martyre de la Sainte, elle eût soin d’allumer une lampe devant son image, et qu’elle l’entretînt jusques au samedi.
Cette pieuse fille, n’osant s’en rapporter à un songe, consulte là-dessus son confesseur, et celui-ci, dont elle était parfaitement connue, lui accorda la permission de faire ce qui lui avait été dit.
La lampe est donc préparée. On la garnit ; mais comme la famille était extrêmement pauvre, que le peu d’huile contenu dans la lampe, était tout ce que la pauvre fille pouvait donner, en la plaçant devant l’image, elle dit avec simplicité à la sainte Martyre : « Ma bonne Sainte, contentez-vous, je vous en supplie, de l’huile qu’il y a ici; vous savez que je ne puis pas davantage : si vous aimez à voir brûler cette lampe, arrangez-vous pour qu’elle brûle jusqu’à demain ».
Elle disait ceci, parce qu’elle savait que la quantité d’huile, contenue dans le vase, était le tiers seulement de ce qu’il fallait pour un jour.
Sa confiance et sa simplicité plurent au cœur de Dieu et de sa glorieuse servante ; car non seulement, après avoir brûlé tout le long du jour, elle se trouva aussi pleine le samedi, qu’elle l’était la veille; mais le prodige continua durant deux années entières.
La même chose à peu près eut lieu à Lucéra, le 19 janvier 1833. On y célébrait ce jour-là, avec une grande solennité, la fête de la Sainte.
Un homme du peuple, bon chrétien et grand dévot de la Thaumaturge, ayant vu, les jours précédents, les apprêts que l’on faisait pour rendre la solennité plus éclatante, se sentit porté à rendre, lui aussi, quelque honneur particulier à sainte Philomène. Il se proposa de tenir devant son image une lampe allumée, depuis les premières vêpres jusqu’à la fin du jour suivant.
Le vase, dont il se servait ordinairement pour cela, ne contenait d’huile que pour environ cinq heures. Il le remplit, avec l’intention d’ajouter au fur et à mesure le supplément à ce qui aurait été consumé.
Il vient donc à peu près au moment où il croit cette addition nécessaire. Mais quel est son étonnement, quand il voit l’huile à la même hauteur où il l’avait laissée cinq heures auparavant ! Le prodige dura l’espace de quarante-huit heures.
Cet homme n’en fut pas le seul témoin; mais encore un grand nombre de personnes, qui, le lui entendant raconter, accoururent pour le voir et pour louer avec lui le grand Dieu, qui fait percer les rayons de sa gloire jusque dans l’obscurité la plus profonde, et, pour ainsi dire, jusqu’aux bords du néant.
On célébrait à Mugnano l’anniversaire de la translation de sainte Philomène. L’église était trop petite pour contenir le peuple. Au moment où les musiciens y exécutaient un motet, une paysanne de Serignano se fait passage à travers la foule pour arriver jusqu’à la lampe de la Sainte, et y prendre un peu d’huile bénite.
Son importunité persévérante mit quelque désordre dans l’assemblée ; on murmurait, on résistait, on l’accablait de reproches, mais, enfin, pour éviter une plus grande confusion, chacun finissait par céder.
Comme l’on prévoyait l’embarras où allait se trouver cette opiniâtre villageoise, car la lampe, toujours très basse, était alors éteinte, faute d’huile, tous les regards, à mesure qu’elle approchait, se fixaient sur elle, afin-sans doute de pouvoir au moins sourire à ses dépens.
Mais ce que les autres voyaient, la bonne femme semblait n’avoir pas d’yeux pour le voir ; aussi, avec une assurance, qui épanouissait déjà tous les visages, elle approche son verre de la lampe, et y cherche dans l’eau, qui, seule, en remplissait le fond, l’huile qu’elle voulait pour sa malade... Dieu ! que ne peut la foi ! Cherchez et vous trouverez, dit Notre Seigneur; et un miracle vient appuyer ici sa divine parole.
Il n’y avait plus d’huile dans la lampe ; et cette multitude attentive et étonnée voit le verre de la villageoise reparaître plein d’une huile pure et miraculeuse. Oh ! combien l’on dut s’applaudir alors de la violence que l’on avait soufferte !
Le nom de la bonne paysanne animée d’une si vive foi, vint se mêler à celui de sainte Philomène ; les larmes d’une douce joie coulaient de tous les yeux; et jusqu’à la fin de la journée, on se montrait la lampe encore éteinte; on aimait à entendre, à raconter le prodige dont elle avait été l’occasion.
Pratique : Dans nos peines d’esprit, quand nous avons besoin de la lumière d’en-haut pour résoudre nos doutes et nous conduire dans la voie du ciel, adressons-nous à sainte Philomène.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Vingt-quatrième jour
Sainte Philomène multiplie ses images pour la
consolation de ses dévots
Vingt-quatrième jour
Sainte Philomène multiplie ses images pour la
consolation de ses dévots
C’est une marque de l’affection bien vive que nous porte sainte Philomène que le soin qu’elle a pris de multiplier ses images. Elle a, sans aucun doute, voulu nous faire entendre par là, combien elle se trouverait satisfaite du zèle que nous apporterions à la vénérer dans ses saintes images, et à propager ces mêmes images de tout notre pouvoir.
L’évêque de Lucera, zélé dévot de notre Thaumaturge, avait plusieurs fois demandé à Don François, qu’il lui fît parvenir une bonne quantité d’images de la Sainte, afin de les répandre parmi ses diocésains.
Don François voulut les lui porter lui-même, et c’est ce qu’il fit en effet. Mais le prélat, informé de son arrivée, et brûlant d’impatience d’avoir ce qu’il désirait depuis longtemps, ne voulut pas attendre sa visite ; il lui envoie sur-le-champ un de ses prêtres, en priant Don François de remettre entre ses mains les images en question.
Celui-ci les remet à l’heure même ; il se contente, sur plusieurs centaines qu’il avait apportées, d’en réserver une quarantaine pour lui.
L’Evêque ayant reçu le paquet, se plaint de voir les saintes images en si petit nombre. Dans la persuasion que Don François en avait une quantité plus considérable, il lui dépêche au même instant un second message, pour en obtenir un second envoi.
La réponse fut, que l’on écrirait à Mugnano. Car, actuellement, ajouta le saint missionnaire, en montrant celles qui lui restaient, il m’est tout à fait impossible de satisfaire Sa Grandeur.
Quelques heures se passent. Don François voulant distribuer ses pieux présents entre certaines personnes de sa connaissance, ouvre la boîte où ses images se trouvaient. À son grand étonnement, au lieu de la quarantaine qu’il y avait laissée auparavant, il voit trois paquets, d’une centaine chacun; don inattendu, mais précieux, que la Sainte voulait ainsi faire au zélé prélat. Don François le comprit. Il vole au palais épiscopal avec sa boîte miraculeuse.
Il raconte l’événement. Les paquets sont défaits. On confronte les premières images avec les secondes ; elles se ressemblaient parfaitement. Néanmoins il y avait, dans la qualité du papier et dans les traits de la sainte, une différence assez saillante, qui, en mettant à part le miracle, aurait fait préférer celles-ci à celles-là.
"Ainsi, dit le prophète, le Seigneur exauce le désir des pauvres, et son oreille écoute la prière de leur cœur".
Pratique : Rendre chaque jour une visite à sainte Philomène devant l’une de ses images, ou aller en pèlerinage en quelque lieu où elle est spécialement honorée.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Vingt-cinquième jour
Sainte Philomène multiplie les livres écrits en son honneur
Vingt-cinquième jour
Sainte Philomène multiplie les livres écrits en son honneur
Nous ne pouvons nous lasser d’admirer les attentions de sainte Philomène pour tous les objets qui la concernent. Non seulement elle a multiplié ses images, mais elle a multiplié ses livres avec des témoignages de sa bienveillance tout à fait surprenants. La merveille paraîtrait incroyable, si elle ne s’était opérée dans les mains pour ainsi dire du plus ardent serviteur de la Sainte, de Don François de Lucia. Et c’est parce que ce grand prodige s’est plusieurs fois répété que nous tenons à en rapporter quelques traits pour l’édification des dévots à sainte Philomène. Ce fut après la seconde édition de la Relation historique de sainte Philomène, ouvrage écrit avec une touchante simplicité, que ce prodige, vraiment inouï, eut lieu, d’abord à Mugnano, et ensuite à plusieurs autres endroits.
Comme les demandes, au lieu d’être adressées à Naples, où le livre avait été imprimé, se faisaient au Custode du saint Corps, à Mugnano, celui-ci fit venir de la capitale tout ce qui restait de cette seconde édition, et mit le dépôt dans sa propre maison pour être plus à portée de satisfaire les demandeurs.
Il disposa ces livres dans une grande corbeille sur cinq piles, composées chacune de quarante-cinq exemplaires, et les couvrit, à l’exception d’une seule, avec beaucoup de soin, pour qu’ils ne fussent pas endommagés parla poussière. La pile qui se trouvait en dehors était destinée à la vente journalière; et, chose doublement étrange ! quoique depuis la fin de juin jusqu’à la mi-novembre, on ne fit qu’expédier des livres, la pile ne finissait jamais, et jamais non plus le vendeur, bien qu’étonné de cette singularité, n'eut la pensée qu’il pouvait y avoir là dedans quelque miracle.
Vers la mi-novembre, plusieurs personnes étant venues en pèlerinage au sanctuaire de notre Martyre, elles voulurent emporter des exemplaires de cette relation, et Don François les leur céda gratuitement en l’honneur de la Sainte. Il sort ensuite de chez lui, ferme la porte dont il retient la clef sur lui, et ne revient qu’à la nuit close. Le serviteur accourt lui porter de la lumière, et Don François ayant ouvert sa chambre, y entre avec lui.
Sa surprise fut extrême en voyant le plancher couvert de livres qui paraissaient avoir été jetés çà et là, de dessein formé. Ne sachant ni comment cela s’était fait, puisque la porte était fermée et qu’il n’était venu personne à la maison- ni pour quel motif, si par hasard la cause était surnaturelle, un tel accident aurait eu lieu, il hésite, il commence même à craindre que le ciel n’ait, par là, voulu lui faire connaître qu’il n’agréait pas son travail. Ce fut une pensée de son humilité. Voyons ce que lui suggéra sa prudence. Il renvoie au lendemain l'examen de ce fait singulier, et il prend garde, en attendant, à ne toucher à rien de ce qui s’est trouvé dans sa chambre.
À son lever, il considère tout avec la plus grande attention. Après s’être assuré que les piles de la corbeille étaient intactes, il compte les livres parsemés sur le plancher. Leur nombre s’élevait à soixante-deux. Convaincu alors de la réalité du prodige, que sa vertu ne lui avait même pas laissé soupçonner, il sort, ferme de nouveau la chambre, et se rend à l’église. Son intention était de fortifier son témoignage par la déposition de plusieurs autres témoins.
À mesure qu’il voyait entrer dans le temple des personnes de sa connaissance, et qui avaient vu fréquemment le dépôt en question, ainsi que la manière dont il était arrangé, il les priait d’aller chez lui, d’examiner, en se recommandant à Dieu et à la Sainte, les livres répandus sur le plancher; de ne les toucher en aucune manière, et puis de revenir lui en dire ce qu’elles en pensaient. Tous s’accordèrent à voir un miracle dans cet événement, et il suffisait de réfléchir tant soit peu pour le croire.
1° La toile qui couvrait la corbeille était couverte de poussière et ne portait aucun indice du plus léger mouvement.
2° La pile extérieure, formée comme les autres de quarante-cinq volumes, se montait encore à dix-neuf.
3° Le nombre des exemplaires trouvés par terre était de soixante-deux.
4° Les quatre piles de la corbeille (et c’était tout ce qui restait de la seconde édition) n’avaient point été dérangées.
Que fallait-il donc en conclure ? Ce premier raisonnement fit découvrir un second miracle antérieur à celui-ci. Don François calcula le nombre de livres achetés ou distribués gratuitement, et il se trouva monter au delà de cinq cents exemplaires. Je laisse au lecteur à tirer de ce fait la conséquence qui se présente naturellement, et qui parle bien haut en faveur des merveilles contenues dans ces livres.
Notre vertueux missionnaire, vers les dix heures du soir, s’occupait avec son frère de certains ouvrages manuels, dont sainte Philomène était l’objet. Tout à coup ils entendent dans la chambre voisine, qui était celle de Don François, un grand bruit, dont l’un et l’autre sont épouvantés. Ils se regardent; ils délibèrent; ils hésitent; enfin, mettant leur confiance dans leur sainte Protectrice, ils vont droit au lieu d’où le bruit leur semblait être parti.
Aussitôt leurs regards les instruisirent d’un nouveau prodige de la Sainte. Encore une multiplication; mais la disposition des livres avait quelque chose de si piquant par sa singularité, qu’elle les surprit plus encore que la multiplication elle-même. Il y en avait dont la tranche, ouverte à moitié, s’appuyait sur le plancher, sans que l’intérieur pût être sali par la poussière. D’autres se soutenaient horizontalement sur le dossier des chaises. D’autres sur les barreaux de ces mêmes chaises et sur le mur en même temps. Le tout enfin présentait quelque chose de gracieux et d’aimable, dont nos deux frères se réjouirent saintement. Il est à remarquer que c’est là un des caractères les plus saillants de la plupart des miracles de notre Sainte. Aussi, quand on a le bonheur de la connaître, il est bien difficile qu’on puisse se défendre de l’aimer.
Don François s’abstint, durant plusieurs semaines, de toucher aux livres miraculeux. Une foule de personnes put contempler à loisir ce jeu édifiant et singulier de l’admirable Thaumaturge, et rendre témoignage de la nouvelle multiplication. Il se trouva dix-neuf livres de plus, après l’examen attentif que l’on eut soin de faire ; et ces livres, en tout semblables aux autres,., furent en peu de temps distribués aux personnes pieuses et distinguées, qui s’empressèrent de toutes parts à les demander à Don François.
Ce que nous venons de dire eut lieu à Mugnano. Dieu voulut le répéter encore ailleurs. Don Alexandre Serio, chargé de distribuer quelques-uns de ces mêmes livres, n’en avait plus que six à sa disposition. Comme le débit en était grand à Naples, où ce gentilhomme habitait, l’on vint bientôt lui faire de nouvelles demandes. Recourant à son mince paquet, au lieu d’un, il en trouve deux; et, dans chacun de ces paquets, le double de ce qu’il savait lui rester de livres.
À Monteforte, un homme, appelé Libérât Tedeschi, venait de recevoir de Mugnano dix exemplaires de la même Relation. C’était une commission qui lui avait été donnée par plusieurs de ses compatriotes. On vient les lui demander. Il court au tiroir, où il les avait enfermes sous clef, et au lieu de dix, il est étonné d’en trouver un nombre beaucoup plus grand. Il compte, et les livres s’élèvent au nombre de trente-quatre.
En 1829 se fit la cinquième multiplication. La troisième édition du même ouvrage avait été donnée au public. Don François ayant un voyage à faire dans la ville d’Ariano, et comptant de là se rendre à Lucera, prit avec soi une quarantaine d’exemplaires de cette troisième édition, et en laissa cent quarante à Mugnano.
Bientôt, dans Ariano seulement, il se vit dépouillé de tout ce qu’il avait apporté. Il écrit sur-le-champ, et on lui fait un premier envoi de cinquante autres, puis un second encore de cinquante, puis un troisième en égale quantité. Et, en lui écrivant alors de Mugnano, Don Angelo Bianco, ecclésiastique zélé, auquel Don François s’était adressé pour ces diverses expéditions, lui mandait qu’il en restait encore quarante.
Ce n’est pas tout. À son retour de Lucera, où les demandes n’en finissaient pas, Don François put en envoyer quatre-vingt-six autres exemplaires; puis, calculant ce qui lui restait, il s’en trouva encore quatre-vingts; ce qui fait une multiplication de deux cent trente-six volumes.
Ces quatre-vingts qui restaient furent bientôt demandés. On prenait, on envoyait. Le nombre de ces envois s’éleva, pendant une année entière, au delà de plusieurs centaines. À la fin de l’année, le fonds était encore intact, la source non épuisée. Dans une autre circonstance, Don François se trouva avec dix exemplaires seulement; on lui en demande neuf; il les envoie; et puis, revenant à son dépôt, il en compte dix-neuf.
Telles sont les œuvres de Dieu pour glorifier ses Saints, dans un temps où, pour détruire le règne de Dieu lui-même, l’impiété fait circuler ses poisons dans des livres infâmes multipliés presque à l’infini... Et l’on pourrait se refuser à croire les miracles d’en-haut, tandis que l’on voit les vermisseaux d’ici-bas en opérer, j’ose le dire, de plus étonnants encore!...
Rappelons-nous d’ailleurs que tout est promis à la foi humble et confiante. Combien de semblables merveilles ne lisons-nous pas dans les Actes des Saints ? Mais qu’il suffise de rappeler à notre souvenir les miraculeuses multiplications de pains et de poissons opérées par Notre Seigneur dans l’Evangile. Que dis-je, la nature entière n’est-elle pas aux regards d’un physicien catholique, une suite non interrompue de multiplications, de créations nouvelles ? Croyons, et nous verrons de grandes choses s’accomplir ! Mais pour avoir cette foi si belle, si consolante au cœur chrétien, prions, prions beaucoup.
Pratique : Donner à lire la Vie de sainte Philomène, ou distribuer des livres qui parlent d’elle. S’imposer chaque année; de lui faire une neuvaine au lieu de pèlerinage le plus rapproché.
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Vingt-sixième jour
Sainte Philomène prend sa cause en main
Vingt-sixième jour
Sainte Philomène prend sa cause en main
Le ciel, qui est jaloux de la gloire des amis de Dieu, montre souvent sa puissance sur ceux qui prétendraient la leur ravir. Nous citons un fait qui prouve jusqu’à l’évidence que Dieu accorde à ses saints amis d’exercer eux-mêmes ce pouvoir sur les volontés des hommes qui s’opposent trop souvent d’une manière directe ou indirecte au culte que nous leur rendons et qu’ils ont le droit d’attendre de nous. Ce trait, du reste, nous devra faire remarquer que la grande influence du culte de sainte Philomène sur la société chrétienne à cette époque est le résultat de la puissance dont l’a revêtue l’Éternel, qui met en elle ses complaisances, et qui la glorifie sur la terre à raison de son humilité, de sa virginité et de son martyre.
Tout se disposait à Mugnano pour célébrer avec solennité l’anniversaire de la Translation de la Sainte.
Le concours était prodigieux, la joie universelle ; quand la veille de ce beau jour, vers l’heure de midi, arrive un escadron de cavalerie étrangère, avec ordre de s'arrêter dans cette petite ville, où il devait être maintenu aux frais des habitants.
C’était le fruit d’une intrigue, ourdie à Naples par la jalousie de l’enfer et par la malice de ses suppôts.
On y avait fait courir le bruit que la population de Mugnano méditait un soulèvement contre l’ordre actuel des choses, et qu’il était sur le point d’éclater. Aussi la première démarche du commandant, aussitôt après son arrivée, fut de défendre, sous des peines rigoureuses, la célébration de la fête, et particulièrement la procession, où devait être portée la statue de sainte Philomène.
Cette défense jeta tout le monde dans la consternation : habitants, étrangers, tous pénétrés de la plus amère douleur, ne pouvaient concevoir ce qui avait donné lieu à des mesures aussi impies que sévères, et ils couraient en foule épancher leur affliction aux pieds de leur sainte Protectrice.
Elle entendit leurs plaintes, et s’empressa de seconder leurs pieux désirs. Car enfin, comme dit l’Ecriture, le cœur de ceux qui gouvernent n’est-il pas entre les mains du Seigneur ? La Thaumaturge pria, et Dieu changea soudain la volonté du commandant.
L’ordre donné est révoqué ; il est permis de célébrer la fête et de faire la procession. La force militaire, envoyée dans les vues les plus hostiles, paraît n’être venue que pour ajouter une nouvelle pompe à la solennité, et faire régner partout l’ordre le plus exact. Officiers et soldats, tous dans la plus belle tenue et dans une attitude de respect, viennent se joindre au peuple et faire cortège à la sainte statue. La musique guerrière se mêle à celle de la cité; il semble qu’il n’y ait en ce jour, à la plus grande gloire de la Sainte, qu’un cœur, qu’une âme, qu’une volonté. Et, comme si ce n’était point assez de ce premier triomphe sur de vils calomniateurs, à peine la fête terminée, le commandant déclare publiquement sa satisfaction du bon esprit qu’il avait trouvé dans la population de Mugnano. Il réprouve, comme fausse et absurde, la dénonciation faite au gouvernement. Et, pour gage de son affection et de son estime pour un peuple si religieux et si pacifique, il annonce son prochain départ.
Les troupes reprirent en effet le chemin de Naples, dès le lendemain, laissant à Mugnano la preuve évidente et palpable de ce qui est écrit : « Celui qui se confie au Seigneur n’aura rien à craindre des flèches qu’on lui décoche pendant le jour, ni des pièges qui lui sont dressés pendant la nuit. Le mal ne s’approchera point de sa personne, ni le fléau de son habitation, parce que le Seigneur a ordonné à ses Anges (et à ses Saints) de veiller sur ceux qui ont mis en lui leur confiance, et de les garder dans toutes leurs voies. Aussi les verra-t-on marcher avec assurance sur l’aspic et le basilic, et fouler sous leurs pas le lion et le dragon, sans en être mordus ».
Pratique : Ne nous rebutons pas des obstacles que l’enfer nous suscitera quand nous chercherons à propager la dévotion à sainte Philomène. Ces obstacles pourront venir de gens pieux, soi-disant bien intentionnés d’ailleurs, car le démon se sert de tous les moyens pour arriver à ses fins ; mais ayons confiance et prenons courage : le ciel couronnera nos efforts !
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Vingt-septième jour
Sainte Philomène guérit deux dames à la prière
du saint curé d'Ars
Vingt-septième jour
Sainte Philomène guérit deux dames à la prière
du saint curé d'Ars
Nous empruntons les deux guérisons suivantes au délicieux ouvrage de monsieur l’abbé Garnier sur sainte Philomène. Le récit en a été fait par une dame de Chalon-sur-Saône, nommée Raymond Corcevray, qui, elle-même, est l’objet de la guérison. Elle dit donc :
« La première fois que je vis le curé d’Ars, c’était au mois de mai 1843, époque à laquelle ce bon père fut atteint d’une maladie qu’on crut mortelle. On me permit d’entrer dans sa chambre. Il fit en me voyant un geste de la main pour me bénir. J’étais très souffrante d’une affection chronique au larynx et aux bronches. Cette bénédiction me guérit à moitié.
À deux jours de là, j’assistai à une messe de trois heures du matin où M. le curé célébrait sa propre guérison et rendait grâce à sainte Philomène. Je le consultai sur mon état et il me dit : « Mon enfant, les remèdes de la terre sont inutiles; on vous en a déjà beaucoup administré. Mais le bon Dieu veut vous guérir... Adressez-vous à sainte Philomène, déposez votre supplique sur son autel, faites-lui violence, dites-lui que si elle ne veut pas vous rendre votre voix, elle vous donne la sienne ».
Je suivis ce conseil, je courus me jeter aux pieds de la chère petite Sainte. Je m’unis de tout mon cœur au curé d’Ars. L’effet fut instantané. Il y avait deux ans que je ne parlais plus, six ans que je souffrais cruellement. En entrant chez madame Fairer où j’étais logée, je lus à haute voix quelques pages sur la confiance en la sainte Vierge... J’étais guérie. Lorsque je revis M. Vianney, il me dit : « Mon enfant, n’oubliez pas l’action de grâces, et soyez ici le jour de la fête de sainte Philomène ».
Je n’eus garde de manquer à ce cher rendez-vous. Le 10 août, j’étais derrière le bon saint pendant la messe. Je chantai à l’élévation d’une voix forte et soutenue, et lorsque l’office fut terminé, M. Vianney me félicita de ce que la petite Sainte avait achevé ma guérison, me rendant la faculté de chanter aussi bien que celle de parler. « Quant à cette dernière, vous savez avec quelle prodigalité j’en use. Toutefois l’abus n’a jamais ramené ces douleurs si vives, si continuelles, que j’éprouvais avant ma guérison. »
Après avoir raconté sa propre guérison, madame Raymond parla de celle d’une amie qui, comme elle, dut la guérison d’une infirmité mentale au saint curé et à sainte Philomène. Voici en quels termes :
« J’ai une parente qui, à la suite d’une grande convulsion, a eu pendant trois mois la tête complètement perdue. Les remèdes, les soins, les distractions lui furent inutilement prodigués.
Sa pauvre mère, ne sachant plus quel parti prendre, me l’amena. Elle était désespérée. Je l’adressai à notre bien-aimé saint.
"Ma bonne dame, lui dit ce saint curé, faites une neuvaine à sainte Philomène. Je prierai avec vous. Vous verrez que tout ira bien" ».
Tout alla bien, en effet; et le dernier jour de la neuvaine, il n’y avait plus chez ma jeune parente trace de la maladie.
Aujourd'hui elle est mère de cinq enfants, à la tète d’un commerce très important, qu’elle dirige avec une rare intelligence. Jamais on n’a remarqué depuis dans ses facultés le moindre - affaiblissement.
Rappelons cette belle parole du saint curé d'Ars : « Noubliez pas l’action de grâces ». Beaucoup s’adressent à Dieu et à ses saints pour solliciter leur propre guérison ou tout autre bienfait souvent temporel; mais hélas ! que le nombre de ceux qui les remercient, après en avoir été gratifiés, est petit !
Pratique : Un moyen sûr pour que nos prières soient favorablement accueillies de sainte Philomène, c’est si nous savons employer auprès d’elle l’intervention du saint curé d’Ars. qui lui était si dévoué !
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Vingt-huitième jour
Sainte Philomène rend la santé à une religieuse
dangereusement malade
Vingt-huitième jour
Sainte Philomène rend la santé à une religieuse
dangereusement malade
Qui racontera les secours que prodigue sainte Philomène aux religieuses qui sont fidèles à leurs saints engagements dans la noble et belle vocation qu’elles ont embrassée ? Le trait qui suit montre jusqu’à l’évidence combien ces âmes consacrées au Seigneur peuvent compter sur la protection de la Sainte, lorsqu’elles l’invoqueront avec instance et avec confiance dans leurs maladies ou autres causes désespérées.
Une jeune religieuse, que la discrétion ne permet pas de nommer, était dans un état voisin de la mort. Les gardes qui veillaient sur elle n’attendaient que l’instant où, dans un suprême effort, elle rendrait le dernier soupir.
Cependant on eût voulu sauver la vie de cette chère sœur à tout prix ! Voyant bien que l’espoir n’était plus, et saisie par une vive crainte qui le remplaçait, l’une des gardes vole à l’instant vers la digne supérieure.
« Ma mère, lui dit la sœur en laissant échapper de grosses larmes, venez recevoir le dernier soupir de votre fille ».
La supérieure arrive, fait prier sainte Philomène de vouloir bien, elle si bonne envers tous, s’intéresser à la position désespérante de la malade et lui obtenir le retour à la santé, s’il plaisait au Seigneur.
Une prière faite dans ces sentiments de foi et d’humilité, faite à sainte Philomène surtout, ne pouvait certes manquer d’être exaucée.
En effet, sainte Philomène, toujours si bienveillante, ne fut pas plus tôt invoquée, que la crainte à son tour fit place à l’espoir. Car, tout à coup, on voit la malade ouvrir les lèvres, on l’entend articuler quelques paroles.
Enfin, et l’Éternel le permettait ainsi pour que la guérison pût être certifiée par un témoignage imposant de plus, enfin, la nuit écoulée, l’aumônier arrive.
Il conjure la sœur malade d’unir sa prière à la prière de ses compagnes, et de se confier pleinement en Dieu sous la protection de sainte Philomène, il ajouta que la Sainte en avait tant guéri ! « Hélas ! répond à l’instant la pieuse et modeste religieuse, mais d’un ton qui accusait encore son état excessivement maladif, hélas ! ma vie est si peu de chose, et c’est un si grand bonheur pour moi de l’offrir à Dieu, en la lui sacrifiant par la mort ! » Le prêtre insiste; la bonne sœur obéit; elle prie sainte Philomène. Et soudain sa figure change, ses traits décomposés se rétablissent, un bien-être se fait sentir dans tous ses membres.
Sainte Philomène n’a point été insensible aux supplications qui lui ont été adressées. Oh ! Non ! car deux jours après, la malade allait à l’église rendre grâces à Dieu et à la Sainte de sa guérison.
Pratique : Comme sainte Philomène est la protectrice spéciale des personnes religieuses, elles doivent, ces personnes, lui témoigner une grande vénération. Les frères et les sœurs des écoles feront une œuvre bien agréable à Dieu et à la Sainte s’ils s'efforcent d’implanter la dévotion à sainte Philomène dans le cœur des jeunes enfants confiés à leurs soins.
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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Re: Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Vingt-neuvième jour
Sainte Philomène punit un incrédule
Vingt-neuvième jour
Sainte Philomène punit un incrédule
Il faut sans doute distinguer les vérités ou dogmes de foi d’avec ce qui est opinion purement humaine, le témoignage divin d’avec le témoignage humain. Mais mépriser les faits, les miracles, les révélations qui ne sont pas définitivement reçues de l’Église, par un sentiment de mépris, pour ridiculiser, c’est une faute très grave, et qui ne peut nous attirer que des châtiments de la part de Dieu, qui est jaloux de la gloire de ses saints, et qui aime à manifester par des œuvres merveilleuses le crédit dont ils jouissent auprès de lui. Le fait que nous citons doit bien suffire à le prouver.
Un homme, le plus riche et le plus puissant du lieu où il vivait, se servait de son opulence et de son crédit pour vexer et persécuter toute sa commune.
Il n’y avait personne qui n’eût à se plaindre de sa méchanceté, et quoi que l’on tentât pour le faire rentrer de gré ou de force dans le devoir, ce petit tyran avait toujours assez d’habileté pour se tirer d’affaire.
Sainte Philomène venait d’opérer dans le même endroit un miracle dont tout le peuple et un grand nombre d’étrangers avaient été témoins.
Cet homme n’avait pu l’être avec les autres, en raison d’une absence. Quand il fut de retour, il entend le récit. Mais le voilà qui crie au mensonge et à la superstition.
« Bon, bon, dirent alors dans la simplicité de leur foi les victimes de l’injustice, il s’en prend à la Sainte, nous serons vengés »; et le bruit se répand, on ne sait comment, que le malheureux ne verra pas la fête de sainte Philomène. Le peuple, le clergé, tous le répétaient d’une commune voix.
La chose arriva, en effet, comme cela avait été prédit. Il mourut subitement, et sa mort, qui eut lieu un mois avant la fête, porta des caractères visibles et frappants d’un châtiment céleste.
C’est ainsi que le ciel punit ceux qui se rient des saints et des prodiges qu’ils opèrent. Prenons donc bien garde à nous.
Mais, me direz-vous, il faut donc, selon vous, croire absolument sous peine d’éternelle damnation tout ce qui se raconte des miracles et des apparitions des saints ? À Dieu ne plaise ! répondrai-je.
Croyez d’abord tout ce qu’enseigne et reçoit l’Église, c’est devoir; croyez ensuite tout ce qu’elle ne repousse point, tout ce qu’elle tolère en fait de croyance humaine; c’est humilité, c’est respect, pieux hommage que Dieu a le droit d’attendre de vous. Pour celui qui comprend combien Dieu est bon à l’excès, combien il est puissant à l'infini, celui-là n’a pas de peine à croire les choses merveilleuses.
Pratique : Ayons un profond respect pour tout ce qui concerne sainte Philomène et son culte.
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