Le «Monde» et ses dangers
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Le «Monde» et ses dangers
Le «Monde» et ses dangers
Source : La Vie chrétienne au milieu du monde et en notre siècle – Princesse polonaise Carolyne de Sayn Wittgenstein née Iwanowska – 19 ème siècle
Le «Monde»
Le «Monde», en un mot, est comme l'atelier de mise en œuvre de cette triste faculté que possède l'homme d'inoculer à son semblable le triste mal dont lui même est atteint, de le faire participer à ses avidités luxueuses, à ses blêmes envies, à ses colères, à ses animosités, à ses mensonges odieux, à ses criminels artifices, à ses calomnies vénéneuses; de l'entraîner dans les tourments et les fanges de ses passions, dans les arides impasses de ses erreurs, et dans toutes les misères, tous les abîmes de ses propres abaissements.
Le bien et le mal ont deux modes divers de propagation. L'un engendre et développe la vie; l'autre produit et répand la mort. Le bien est fécond, le mal est contagieux. Lorsque les hommes se groupent dans le bien, ils édifient, dans le double sens du mot : ils créent, ils travaillent pour l'avenir. Mais, quand cet esprit du bien n'est point le principe de leur réunion, qu'elle soit nombreuse ou petite, intime ou publique, sans prétentions ou avec apparat, aussitôt elle devient «monde», par la mutuelle communication de toutes les maladies de chacun à chacun.
Voilà le «Monde». Qu'il est difficile d'y vivre, sans en souffrir quelque grave dommage ! Qu'il est rare d'y avoir été, sans en emporter quelque germe fatal ! Tel qui y est entré avec un cœur pur et un esprit sain, en revient avec un trouble maladif dans tout son être. Le Monde continue l'insidieuse séduction commencée dans les sacrés bosquets de l’Éden (Genèse 3 – Ancien Testament). Si l'Humanité avait suivi celui qui est la Voie, la Vérité, et la Vie, la grande famille, s'exhaussant incessamment par une transmission et une solidarité de mérites, eût réalisé l'idéal de l'état de société, qui est que tous s'entraident pour leur salut commun. Jésus-Christ a stigmatisé le «Monde» de ses brûlantes paroles, parce que, étant venu sauver tous les hommes, il veut que chaque homme, à son exemple, songe à sauver son frère et sa sœur et non point à remplir auprès d'eux, pour les perdre, le rôle du Tentateur.
Outre cette définition du «Monde», qui nous le représente comme l'incessante communication de toutes les langueurs, de toutes les souillures, de toutes les gangrènes de l'âme, on pourrait dire également que le «Monde», c'est le rapprochement des hommes dans l'oubli de Dieu, dans la négation, explicite ou implicite, de Son existence.
Cette définition ne contrarie en rien la précédente : car, par cela seul qu'on écarte de son souvenir la présence de Dieu, on s'enseigne les uns aux autres le plus grand mal qui puisse exister, le déni de foi et d'adoration au Créateur, le déni de reconnaissance envers le Rédempteur, mal immense, mal infini, et qui devient inévitablement, tôt ou tard, la source de quelqu'autre mal, aussi anti-social que celui-là est anti-divin. Dès que les hommes se rassemblent, s'amusent, s'occupent, comme s'il n'y avait pas de Dieu dans le ciel; dès qu'ils délibèrent, projettent, calculent, agissent seulement pour cette terre, ne tenant compte que de l'en deçà de la tombe, leur association, leur cercle, leur groupement constituent « le Monde ».
Où donc trouver la solution de la difficulté qui se pose devant nous, entre l'amour du prochain et de se garder contre ce danger pour l`âme (le monde), entre l'obligation d'y vivre et le devoir d'y renoncer, entre la recommandation de la charité envers tous, et celle de la solitude, loin de tous?.. Nous la trouverons en ces courtes paroles de saint Paul, si propres à faire réfléchir : «Usez de ce monde, comme si vous n'en usiez pas.» Repoussez donc, sans en rien accepter, les fruits empoisonnés qu'il porte et qu'il offre, l'orgueil de la vie, la convoitise des yeux, la concupiscence de la chair, ces trois choses qui renferment, vous dit saint Jean, toutes les formes de l'égoïsme intellectuel, des frivolités de l'imagination et de la brutalité des sens.
Appliquez-vous, dans le monde, à être ce qu'il n'est pas et à lui donner ce qu'il n'a pas: - la charité, pour la dureté, le pardon, en place de l'offense, – l'humilité, au lieu de la vanité, - et, afin de tout résumer, la Vérité, en échange du Mensonge.
Alors, que vous soyez dans la foule ou dans la retraite, dans les fêtes mondaines ou dans les églises, vous serez du monde, comme si vous n'en étiez pas.
Source : La Vie chrétienne au milieu du monde et en notre siècle – Princesse polonaise Carolyne de Sayn Wittgenstein née Iwanowska – 19 ème siècle
Le «Monde»
Le «Monde», en un mot, est comme l'atelier de mise en œuvre de cette triste faculté que possède l'homme d'inoculer à son semblable le triste mal dont lui même est atteint, de le faire participer à ses avidités luxueuses, à ses blêmes envies, à ses colères, à ses animosités, à ses mensonges odieux, à ses criminels artifices, à ses calomnies vénéneuses; de l'entraîner dans les tourments et les fanges de ses passions, dans les arides impasses de ses erreurs, et dans toutes les misères, tous les abîmes de ses propres abaissements.
Le bien et le mal ont deux modes divers de propagation. L'un engendre et développe la vie; l'autre produit et répand la mort. Le bien est fécond, le mal est contagieux. Lorsque les hommes se groupent dans le bien, ils édifient, dans le double sens du mot : ils créent, ils travaillent pour l'avenir. Mais, quand cet esprit du bien n'est point le principe de leur réunion, qu'elle soit nombreuse ou petite, intime ou publique, sans prétentions ou avec apparat, aussitôt elle devient «monde», par la mutuelle communication de toutes les maladies de chacun à chacun.
Voilà le «Monde». Qu'il est difficile d'y vivre, sans en souffrir quelque grave dommage ! Qu'il est rare d'y avoir été, sans en emporter quelque germe fatal ! Tel qui y est entré avec un cœur pur et un esprit sain, en revient avec un trouble maladif dans tout son être. Le Monde continue l'insidieuse séduction commencée dans les sacrés bosquets de l’Éden (Genèse 3 – Ancien Testament). Si l'Humanité avait suivi celui qui est la Voie, la Vérité, et la Vie, la grande famille, s'exhaussant incessamment par une transmission et une solidarité de mérites, eût réalisé l'idéal de l'état de société, qui est que tous s'entraident pour leur salut commun. Jésus-Christ a stigmatisé le «Monde» de ses brûlantes paroles, parce que, étant venu sauver tous les hommes, il veut que chaque homme, à son exemple, songe à sauver son frère et sa sœur et non point à remplir auprès d'eux, pour les perdre, le rôle du Tentateur.
Outre cette définition du «Monde», qui nous le représente comme l'incessante communication de toutes les langueurs, de toutes les souillures, de toutes les gangrènes de l'âme, on pourrait dire également que le «Monde», c'est le rapprochement des hommes dans l'oubli de Dieu, dans la négation, explicite ou implicite, de Son existence.
Cette définition ne contrarie en rien la précédente : car, par cela seul qu'on écarte de son souvenir la présence de Dieu, on s'enseigne les uns aux autres le plus grand mal qui puisse exister, le déni de foi et d'adoration au Créateur, le déni de reconnaissance envers le Rédempteur, mal immense, mal infini, et qui devient inévitablement, tôt ou tard, la source de quelqu'autre mal, aussi anti-social que celui-là est anti-divin. Dès que les hommes se rassemblent, s'amusent, s'occupent, comme s'il n'y avait pas de Dieu dans le ciel; dès qu'ils délibèrent, projettent, calculent, agissent seulement pour cette terre, ne tenant compte que de l'en deçà de la tombe, leur association, leur cercle, leur groupement constituent « le Monde ».
Où donc trouver la solution de la difficulté qui se pose devant nous, entre l'amour du prochain et de se garder contre ce danger pour l`âme (le monde), entre l'obligation d'y vivre et le devoir d'y renoncer, entre la recommandation de la charité envers tous, et celle de la solitude, loin de tous?.. Nous la trouverons en ces courtes paroles de saint Paul, si propres à faire réfléchir : «Usez de ce monde, comme si vous n'en usiez pas.» Repoussez donc, sans en rien accepter, les fruits empoisonnés qu'il porte et qu'il offre, l'orgueil de la vie, la convoitise des yeux, la concupiscence de la chair, ces trois choses qui renferment, vous dit saint Jean, toutes les formes de l'égoïsme intellectuel, des frivolités de l'imagination et de la brutalité des sens.
Appliquez-vous, dans le monde, à être ce qu'il n'est pas et à lui donner ce qu'il n'a pas: - la charité, pour la dureté, le pardon, en place de l'offense, – l'humilité, au lieu de la vanité, - et, afin de tout résumer, la Vérité, en échange du Mensonge.
Alors, que vous soyez dans la foule ou dans la retraite, dans les fêtes mondaines ou dans les églises, vous serez du monde, comme si vous n'en étiez pas.
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
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