« Ce n’est pas la fin du monde, mais c’est la fin d’un monde »
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« Ce n’est pas la fin du monde, mais c’est la fin d’un monde »
« Ce n’est pas la fin du monde, mais c’est la fin d’un monde »
Tout au long du mois de novembre, la liturgie nous fait réentendre les récits apocalyptiques. Le Père Paul-Marie Cathelinais, frère dominicain du couvent de Nice nous invite à nous préparer aux fins dernières tout comme à notre fin, autant d'occasions de rencontre avec le Christ.
Tout au long du mois de novembre, la liturgie nous fait réentendre les récits apocalyptiques. Le Père Paul-Marie Cathelinais, frère dominicain du couvent de Nice nous invite à nous préparer aux fins dernières tout comme à notre fin, autant d'occasions de rencontre avec le Christ.
« Le Soleil s’obscurcira, la Lune ne donnera plus sa lumière ; […] et les puissances des Cieux seront ébranlées », annonce Jésus. Notre imaginaire commun associe souvent ces textes à de fous prophètes, tel Philipillus dans l’album de Tintin L’Étoile mystérieuse. Malheureusement, l’excès, ici comme ailleurs, rend souvent le propos insignifiant. « Hystérie ou indifférence ? Sommes-nous condamnés à choisir entre ces deux extrêmes sans passer pour les adeptes d’une secte d’illuminés ? » (1), interroge le Frère Adrien Candiard. Il remarque avec justesse que notre actualité dramatique nous pousse pourtant à relire ces discours. Ceux de Jésus en particulier. « Car si la parole de Dieu n’a rien à nous dire sur ces situations de crises dramatiques auxquelles nous faisons face aujourd’hui, alors elle n’a aucun intérêt. »
Voilà le monde lorsqu'il refuse Dieu
Quand ? Quel jour ? Quelle heure ? Si la foi ne révèle pas la date exacte de la fin des temps, elle enseigne, en revanche, sa signification. D’ailleurs, ne repoussons pas trop vite cette apocalypse vers une fin lointaine, car la méditation de Jésus concerne finalement toutes les grandes catastrophes : « Cette génération ne passera pas avant que cela n’arrive ! » Dies irae, dies illa : jour de colère, ce jour-là. Avec ou sans Mozart ! Car c’est l’heure où Dieu retire sa main et laisse le péché déployer et exhiber son effrayante capacité à détruire, à défaire ce que l’Amour avait fait. Ténèbres, sang, cris de haine, confusion, voilà le monde lorsqu’il refuse Dieu, tel le tohu-bohu d’avant la Parole créatrice ! « Voici l’Homme », dira Pilate à l’heure de Jésus en croix, défiguré, bafoué, rejeté. Image pitoyable de notre humanité devenue le jeu de puissances démoniaques qu’elle a elle-même déchaînées.
L'occasion d'une rencontre
Cette heure est aussi l’heure de notre mort ! Oh ! Ce n’est pas la fin du monde, mais c’est la fin d’un monde : le mien. Il s’agira d’abord de vivre les terribles dépendances du grand âge, puis viendra l’inéluctable passivité de la mort, quand il me faudra ouvrir les mains et lâcher prise sur tout. On pressent que la chose est si difficile qu’il me faudra bien des grâces pour la traverser. C’est la pâque fondamentale. Les prières de l’Église auprès des agonisants sont d’ailleurs d’une richesse incroyable au moment de ce combat crucial. Qu’adviendra-t-il alors ? C’est ici que la parole de Jésus devient passionnante, car à cette heure-là, dit-Il, je « verrai le Fils de l’homme venant [à moi, pour moi] avec grande puissance et grande gloire ». C’est au moment le plus tragique que le Seigneur vient. La mort, comme nos crises les plus dramatiques, peut être l’occasion d’une rencontre. Heureux ceux qui mourront ainsi, avec le Christ ! Quant aux autres, il est urgent de les y préparer.
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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