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Souffrance et châtiment divin des bons aux côtés des méchants - Article Américain de Catholic World Report -

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Message par MichelT Mar 23 Jan 2024 - 15:13

Souffrance et châtiment divin des bons aux côtés des méchants

Saint Augustin voit clair et parle franchement là où nous faisons erreur

26 novembre 2022 - Dr Edward Feser – The Dispatch – article américain – Catholic World Report - traduction automatique

Suffering and the divine punishment of the good alongside the wicked

Alors que nous approchons lentement de la période du Carême pensons a faire pénitence pour nos péchés et ceux de notre nation..

Beaucoup aujourd’hui travaillent dans l’illusion que la réalité de la souffrance est une difficulté pour le christianisme – comme si la doctrine chrétienne nous conduisait à nous attendre à peu ou pas de souffrance, de sorte que ses adeptes devraient être déconcertés par la prévalence de la souffrance dans ce monde. Comme je l’ai expliqué dans des articles précédents, c’est l’inverse de la vérité. La foi catholique enseigne que la souffrance est la conséquence inexorable du péché originel et du péché actuel ( Voir Genèse 3 pour le péché originel). C’est une partie essentielle du long et douloureux processus de sanctification, de dépassement des habitudes de pensée et d’action pécheresses. C’est la conséquence inévitable de la persécution à laquelle les chrétiens doivent faire face pour avoir prêché l’Évangile et avoir condamné la méchanceté du monde.

C’est une punition inévitable pour le péché, que nous devons accepter dans un esprit pénitentiel. Par la souffrance, nous payons à la fois notre propre dette temporelle pour nos péchés et celle des autres pour qui nous pourrions offrir notre souffrance. C’est par là que nous nous unissons le plus étroitement à la Passion du Christ. L’étendue et la profondeur de la souffrance humaine confirment donc, plutôt qu’infirmes, les affirmations du christianisme.

Comme je l’ai proposé dans ces articles précédents, la perplexité face à la souffrance est moins la cause que la conséquence de l’apostasie de l’Occident moderne de la foi catholique. Cela reflète également la mollesse d’une civilisation qui s’est habituée à la richesse et ne peut imaginer un bien supérieur au-delà de la facilité et de cette vie, pour le bien duquel nous pourrions accepter la souffrance. Et ce ne sont pas seulement les apostats qui font preuve de cet aveuglement. Celà a aussi rongé l’Église, affligeant même ceux qui, par ailleurs, sont fidèles à l’orthodoxie et à la moralité chrétienne. Et dans notre réticence à accepter la souffrance, nous ne faisons que nous en assurer davantage.

Ici comme ailleurs, saint Augustin ( 5 ème siècle) voit clair et parle franchement là où nous, les modernes, nous trompons. Dans les chapitres 8 à 10 du livre  La Cité de Dieu, il explique comment et pourquoi le mal et la souffrance frappent les bons comme les méchants dans cette vie. Alors que notre époque sombre dans un désordre moral, politique, social et économique de plus en plus profond, nous ferions bien de méditer sur son enseignement important. Si les fidèles croient qu’ils seront ou devraient être épargnés du châtiment que les péchés de notre civilisation sont susceptibles de lui infliger, ils se trompent lourdement.

Au chapitre 8, Saint-Augustin note que même s’il existe dans cette vie un certain lien entre le mal et la souffrance d’une part, et la justice et les bénédictions de l’autre, il est loin d’être étroit. Les méchants jouissent de beaucoup de bonnes choses, tandis que les bons souffrent de beaucoup de malheurs. Bien sûr, cela sera réparé dans l’au-delà, lorsque les bons seront récompensés par un bonheur éternel et les méchants par des tourments éternels. « Mais quant aux bonnes choses de cette vie et à ses maux, écrit Saint-Augustin, Dieu a voulu qu'elles soient communes aux deux ; afin que nous ne convoitions pas trop avidement les choses dont les hommes méchants jouissent également, ni ne reculons avec une peur inconvenante devant les maux dont souffrent souvent même les hommes bons.»

Lorsque nous nous demandons pourquoi Dieu nous permet de souffrir même si nous essayons de lui obéir, une partie de la raison est précisément que nous pourrions être sauvés. Car si nous recherchons la justice seulement lorsqu’il est facile de le faire, notre vertu sera forcément superficielle et peu susceptible de durer. Et si le lien entre comportement vertueux et bénédictions matérielles est trop étroit, nous ne pourrons probablement pas poursuivre le premier pour les bonnes raisons. On ne peut pas atteindre le bonheur dans le monde à venir si l'on s'attache trop au monde actuel, et la souffrance est un moyen d'empêcher celà. De plus, dit Saint-Augustin, la différence entre un homme vraiment juste et un méchant est souvent révélée précisément par la souffrance :

C'est pourquoi, bien que les hommes bons et les méchants souffrent également, nous ne devons pas supposer qu'il n'y a aucune différence entre les hommes eux-mêmes, car il n'y a aucune différence dans ce qu'ils souffrent tous deux. Car même dans la ressemblance des souffrances, il reste une dissemblance chez les souffrants ; et quoique exposés à la même angoisse, la vertu et le vice ne sont pas la même chose. Car, de même que le même feu fait briller l'or et la balle fume… ainsi la même violence d'affliction éprouve, purge, purifie les bons, mais damne, ruine, et extermine les méchants. Et c'est ainsi que, dans la même affliction, les méchants détestent Dieu et blasphèment, tandis que les bons prient et louent. Cela fait une si grande différence, non pas de savoir quels maux sont soufferts, mais quel genre d'homme les souffre.

Jusqu’à présent, Saint-Augustin s’attaque à des souffrances imméritées. Mais il y a aussi des souffrances que les hommes bons peuvent mériter et s’infliger par leurs péchés personnels, comme l’explique Saint-Augustin au chapitre 9. Il en est ainsi de plusieurs manières. Premièrement, bien sûr, personne n’est parfait. Même ceux qui évitent les violations les plus flagrantes de la moralité chrétienne présentent toujours généralement des défauts moraux de diverses sortes :

Bien qu'ils soient loin des excès des hommes méchants, immoraux et impies, ils ne se jugent pas cependant si purs de toutes fautes qu'ils sont trop bons pour souffrir de ces maux, même temporels. Car tout homme, aussi louable soit-il, cède sur certains points aux convoitises de la chair. Bien qu'il ne tombe pas dans l'énormité de la méchanceté, et dans les grossièretés abominables, il glisse néanmoins dans certains péchés, soit rarement, soit d'autant plus fréquemment que les péchés semblent de moindre importance.

Mais il y a aussi l’attitude que l’homme bon adopte envers ceux qui mènent une vie particulièrement mauvaise. Nombreux sont ceux qui désapprouvent une telle méchanceté et ne la pratiqueraient jamais eux-mêmes, mais qui néanmoins, par lâcheté, s'abstiennent de la critiquer chez les autres. Saint-Augustin fait ici quelques remarques particulièrement pertinentes pour notre époque et qui méritent d'être longuement citées :

Où pouvons-nous facilement trouver un homme qui tienne en bonne et juste estime ces personnes à cause desquelles Dieu frappe maintenant la terre, comme le menacent ses prédictions, à cause de leur orgueil révoltant, de leur luxe et de leur avarice, et de leurs iniquités et impiétés maudites ? Où est l’homme qui vit avec eux dans le style qu’il nous convient de vivre avec eux ? Car souvent, nous nous rendons méchamment aveugles aux occasions de les instruire et de les réprimander, soit parce que nous reculons devant le travail, soit parce que nous avons honte de les offenser, soit parce que nous craignons de perdre de bonnes amitiés, de peur que cela ne nous nuise dans la voie de notre avancement, ou nous nuire dans quelque affaire du monde, où que soit notre disposition cupide qui désire obtenir des choses , soit que notre faiblesse craint de perdre des choses. De sorte que, bien que la conduite des méchants soit répugnante pour les bons, et qu'ils ne tombent donc pas avec eux dans la damnation qui les attend dans l'autre vie, parce qu'ils épargnent leurs péchés par la peur, même si leurs propres péchés soient légers et véniels, ils sont justement flagellés avec les méchants de ce monde, bien que dans l'éternité ils échappent tout à fait au châtiment. À juste titre, lorsque Dieu les afflige en commun avec les méchants, trouvent-ils cette vie amère, parce qu`ils ont refusé d'être amers envers ces pécheurs.

Ici Saint-Augustin enseigne qu’il ne suffit pas de s’abstenir des péchés des hommes méchants. Le chrétien doit également les critiquer pour leur méchanceté et essayer de les amener à s'en repentir. Certes, St-Augustin poursuit en reconnaissant qu’il peut y avoir des occasions où l’on pourrait à juste titre choisir de reporter de telles critiques jusqu’à un moment opportun, ou de s’en abstenir par crainte raisonnable de faire plus de mal que de bien. Mais il enseigne ici qu’il n’est pas justifiable de s’abstenir de telles critiques simplement parce que c’est difficile, ou parce que nous craignons d’offenser et de perdre des amis, ou encore parce que nous ne voulons pas risquer de perdre notre statut ou d’autres biens matériels. Car les méchants risquent la damnation s’ils ne se repentent pas, et nous nous « aveuglerons méchamment » si nous manquons à notre devoir de les encourager à le faire. Même si nous évitons nous-mêmes la damnation, nous souffrirons à juste titre à leurs côtés lorsque la Providence divine leur infligera des châtiments de ce monde (désordre social et économique, catastrophes naturelles, etc.).

Ici aussi, St-Augustin souligne que Dieu permet aux bons de souffrir aux côtés des méchants en partie pour les sevrer de leur attachement à ce monde, où leur réticence à critiquer les méchants est un symptôme de cet attachement :

Ce qui est blâmable, c'est que ceux qui se révoltent eux-mêmes contre la conduite des méchants et vivent d'une tout autre manière, épargnent pourtant les fautes des autres hommes dont ils devraient les réprimander et les sevrer ;ils se taisent parce qu'ils craignent d'offenser, de peur qu'ils ne nuisent à leurs intérêts dans ces choses que des hommes bons peuvent utiliser innocemment et légitimement - bien qu'ils les utilisent avec plus d'avidité qu'il ne convient aux personnes qui doivent être de passage en ce monde et espérer et travailler à la vie éternelle et au Paradis.

St-Augustin est particulièrement dur envers les chrétiens qui n'ont pas à s'inquiéter d'obligations familiales ou autres, mais qui hésitent néanmoins à faire leur devoir de condamner la méchanceté qui les entoure :

Ils pensent souvent à leur propre sécurité et à leur réputation, et s'abstiennent de critiquer les méchants, parce qu'ils craignent leurs ruses et leur violence. Et bien qu'ils ne les craignent pas au point d'être amenés à commettre des iniquités similaires, non, pas par quelque menace ou violence que ce soit ; Pourtant, ces mêmes actes qu'ils refusent de participer à la commission, ils refusent souvent de les critiquer, alors qu'ils pourraient peut-être, en trouvant des fautes, empêcher leur commission. Ils s'abstiennent de toute ingérence parce qu'ils craignent qu'en cas d'échec, leur propre sécurité ou leur réputation puissent être endommagées ou détruites ; non pas parce qu'ils voient que leur préservation et leur bonne réputation sont nécessaires, afin de pouvoir influencer ceux qui ont besoin de leur instruction, mais plutôt parce qu'ils n'apprécient guère la flatterie et le respect des hommes, et craignent les jugements du peuple et la douleur ou la mort du corps ; c'est-à-dire que leur non-intervention est le résultat de l'égoïsme et non de l'amour.

L'application à nos jours est évidente. Considérez les péchés sexuels dans lesquels notre époque s’est sans doute enfoncée plus profondément que n’importe quelle autre époque précédente. Afin d'éviter de critiquer ces péchés trop durement ou même d'en parler, de nombreux chrétiens par ailleurs conservateurs se mentent à eux-mêmes sur leur gravité, prétendant qu'ils sont légers alors qu'en réalité (et comme la tradition l'a toujours insisté) ils sont extrêmement graves.  De tels péchés ont aussi comme conséquences : le péché encore plus grave d'avortement ; l’absence de père et la pauvreté et l’effondrement social qui en sont les conséquences ; la dépendance à la pornographie et les problèmes conjugaux qu'elle entraîne ; la solitude et l'insécurité économique des femmes qui, dans leur jeunesse, ont été utilisées par les hommes pour le plaisir et qui sont ensuite incapables de trouver un mari ; un effondrement général de la rationalité qui a atteint aujourd’hui le point où même la différence objective entre les hommes et les femmes est niée avec véhémence ; et la volonté de mutiler le corps des enfants au nom de cette idéologie de genre.

Pire encore, de nombreux chrétiens se trompent en pensant que c’est l’amour ou la compassion envers le pécheur qui les empêche de condamner trop durement ces péchés. En fait, étant donné les graves dommages causés par ces péchés et la difficulté que beaucoup ont à s’en sortir, s’abstenir de mettre en garde les autres contre ces péchés est le contraire de la compassion. Pourtant, l’époque actuelle en est tellement accro que, de tous les péchés, les péchés sexuels sont ceux dont la critique met celui-ci en plus grand danger. Les gens craignent pour leur réputation, voire pour leurs moyens de subsistance, s’ils s’expriment. Ainsi, comme le dit St-Augustin, « leur non-intervention est le résultat de l’égoïsme et non de l’amour ».

La conséquence, enseigne St-Augustin, est que de nombreux pécheurs qui auraient pu se repentir s’ils avaient été avertis finiront par être damnés. Et ceux qui n’ont pas réussi à les avertir subiront avec eux au moins des châtiments temporels, car ils étaient trop attachés aux conforts de cette vie pour aider les autres à préparer la suivante. St-Augustin écrit :

En conséquence, cela me semble être l'une des principales raisons pour lesquelles les bons sont châtiés avec les méchants, quand Dieu se plaît à punir par des châtiments temporels les manières débauchées d'une communauté. Ils sont punis ensemble, non pas parce qu'ils ont mené une vie également corrompue, mais parce que les bons comme les méchants, quoique pas également avec eux, aiment cette vie présente ; alors qu'ils devraient pas autant l`aimer, afin que les méchants, étant avertis et réformés par leur exemple, puissent s'emparer de la vie éternelle… Tant qu'ils vivent, il reste incertain s'ils ne parviendront pas à un meilleur esprit. Ces égoïstes ont plus de raisons de craindre que ceux à qui il a été dit par le prophète : «Il périra victime de sa faute, mais je demanderai compte de son sang aux mains du guetteur.» (Ézéchiel 33 :6).

Au chapitre 10, St-Augustin martèle le thème selon lequel le trésor des chrétiens se trouve dans le ciel et non dans aucun des biens de cette vie, et que, par conséquent, aucune souffrance du monde ne peut vraiment leur nuire. Il écrit:

Ils devraient endurer tous les tourments, s’il le faut, pour l’amour du Christ ; afin qu'on leur apprenne à aimer plutôt Celui qui enrichit d'une félicité éternelle tous ceux qui souffrent pour Lui, et non l'argent et l'or, pour lesquels il était pitoyable de souffrir, qu'ils les conservent ou les perdent en disant la vérité. Car sous ces tortures, personne n'a perdu le Christ en le confessant…

Comme l’indique cette dernière remarque, la perte des bénédictions du monde – biens matériels, réputation, amitiés, santé, moyens de subsistance, et même la vie elle-même – est permise par Dieu afin que nous puissions apprendre à ne pas nous accrocher à ces choses aux dépens de la vision béatifique dont la valeur l’emporte sur tout le reste. Dieu permet donc toujours la souffrance, non pas en dépit de sa bonté, mais précisément à cause de sa bonté. Comme le dit St-Augustin, il n'y a « aucun mal qui arrive aux fidèles et aux pieux qui ne puisse être transformé en profit », de sorte que, avec saint Paul, « nous savons que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » (Romains 8 :28).

(Note de l’éditeur : cet essai a été initialement publié sur le blog du Dr Feser sous une forme légèrement différente et est reproduit ici avec l’aimable autorisation de l’auteur.)

MichelT

Date d'inscription : 06/02/2010

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