Carême 2024 - **PAR LA CROIX VERS LA LUMIERE**, Avec le Père Jacques de Jésus (1900-1945)

Carême 2024 -  **Par la Croix vers la Lumière**, Avec le Père Jacques de Jésus (1900-1945)



"Par la Croix vers la Lumière" avec le Père Jacques de Jésus (1900-1945) > https://jacquesdejesus.com/

• Une méditation à partir de l'Écriture et des textes du Père Jacques Jésus
  
• Des pistes de mise en pratique
  
• Un podcast de la méditation
  

Je vous salue Marie

Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.

Amen

1er dimanche : « Sauvés par le Baptême »

« Si, par le baptême, nous recevons le germe de la vie du Ciel, si l'Église dépose alors en nos âmes la richesse surnaturelle des vertus et des dons, il n'en reste pas moins vrai qu'elle n'abat pas du même coup le vieil homme en nous. Elle nous infuse la force de l'abattre, mais elle nous laisse le soin de le faire nous-mêmes ».

« Le baptisé aime Dieu, puisque son être se trouve orienté vers Dieu par le baptême. Dieu envahit alors son âme et y repose avec amour comme dans une habitation de choix ! »

« Et pourtant, – redisons-le au risque de faire hausser les épaules – l'enfant, tout enfant, est appelé par Dieu à réaliser de la sainteté. Tout enfant doit devenir un saint, parce que tout baptisé est normalement destiné à développer en soi une vie intérieure profonde qui aille jusqu'aux plus absolues intimités avec Dieu ».

« Qui facit veritatem venit ad lucem ! (Celui qui fait la vérité vient à la Lumière (Jn 3,21).
Le Christ est la Vérité ! Nous ne serons jamais la vérité. Toujours des bavures, des imperfections. Mais, malgré ce mélange, nous pouvons encore exécuter du beau travail.
Comment faire de la vérité ?
Un seul moyen : en travaillant à atteindre le but pour lequel nous avons été créés par Dieu.
Mais pourquoi avons-nous été créés ?
La fleur pour parfumer, vérité quand...
L'oiseau pour chanter, vérité quand...
Nous, pour être des saints !

Oui, je le répète, Dieu nous a créés pour être des saints.
St Paul : Haec est voluntas Dei... (La volonté de Dieu c'est votre sanctification. 1Th 4,3).
Avant lui le Christ à Nicodème : Nisi quis renatus fuerit denuo, non potest videre regnum Dei. (À moins de naître d'en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu. Jn 3,3). Quod natum est ex carne, caro est, et quod natum est ex spiritu, spiritus est (Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l'Esprit est Esprit. Jn 3,6).
La volonté du Christ est nette : notre devoir est de parvenir à la sainteté, tous.
Je n'ignore pas votre objection. On pense communément qu'il y a deux catégories de chrétiens : les privilégiés, les autres. Certains tenus, portés à la sainteté. Les autres se contentant d'une vie chrétienne au rabais.

Il n'y a qu'une seule catégorie de chrétiens, comme il n'y a qu'un seul baptême. Et tous ces chrétiens sont appelés à la sainteté car tous reçoivent le germe de la sainteté avec le baptême. Et voulez-vous savoir quel est le grand obstacle à la sainteté ? La lâcheté, nous sommes des lâches. Nous sommes des lâches dans notre vie publique et dans notre vie intime.
Des lâches quand il s'agit de choisir et de vivre aux yeux de tous l'idéal de la sainteté.

Des lâches quand il s'agit de mettre de l'ordre dans notre vie, de museler nos passions, de faire taire les mauvais désirs, de repousser les tentations secrètes.

Des lâches, quand il faut se relever d'une chute par un aveu loyal qui nous rachète aux yeux de Dieu.
Or la sainteté, c'est le contraire de la lâcheté.
Les saints sont des énergiques, des vaillants, des forts, des gens qui marchent sur eux-mêmes pour atteindre Dieu, mais qui marchent.
Comprenez donc bien deux choses : C'est que Dieu veut que vous soyez des saints et que d'autre part vous n'avez aucune excuse de ne pas être des saints.
J'entends votre question : comment devenir des saints ?
Le Christ, lui-même, va vous répondre.
Qui facit veritatem, venit ad lucem (Celui qui fait la vérité vient à la lumière. Jn 3,21).
Si quis vult venire post me, abneget semetipsum, et tollat crucem suam et sequatur me (Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive. Mt 16,24).

Deux choses donc : L'essentiel de la sainteté, c'est de faire à tout moment son devoir, c'est de toujours dire “oui” à Dieu. Dieu nous parle par le règlement, par le travail, par tout ce qui nous arrive... Toujours dire “oui”. Mais pas n'importe quel “oui”, un “oui” souriant, un “oui” heureux, un “oui” plein d'amour.

Baiser la main de Dieu.
Voilà l'essentiel de la sainteté.
Et voici la conséquence qui en jaillit aussitôt : Dieu se révèle. Des abîmes se creusent en nous, et Dieu vient combler ces abîmes.
“Si quelqu'un m'aime, il gardera mes commandements et mon Père l'aimera et nous viendrons à lui et nous établirons notre demeure en lui” (Jn 14,23).
Car nous portons Dieu en nous par la grâce.
Dieu est vivant en nous.
Le constant travail d'un consciencieux accomplissement du devoir nous rapproche de plus en plus de Dieu.
Et un jour se produit cet événement surnaturel prodigieux : L'âme, comme d'habitude, et tout-à-coup elle est saisie par le sentiment d'une présence...

Et si cette âme est courageuse, ce contact avec Dieu se renouvellera.

Ne croyez pas que je vous dise des choses impossibles à réaliser pour vous. Je les ai vues réalisées. »

Je vous salue Marie

Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.

Amen

2ème dimanche : « Choisis par Dieu »

« “Si vous êtes mes adorateurs, mes compagnons, mes amis, ce n'est pas que vous m'avez choisi vous-mêmes, mais c'est que je vous ai choisis, que je vous ai établis adorateurs afin que vous vous mêliez au monde, que vous y produisiez du fruit et que ce fruit soit durable !” Messieurs, quels horizons nous découvre cette confidence de N. S. ! C'est Jésus qui nous a choisis, c'est lui qui a mis dans nos cœurs cette émotion sainte qui nous a surpris un jour devant l'Eucharistie et qui nous a déterminés à venir peupler pendant la nuit la solitude de cette église ! ».

« Pour nous, notre position est nette. Nous croyons que toute âme baptisée est normalement appelée par Dieu à vivre avec lui les plus tendres intimités ».

« Oh ! Les heures passées près de l'autel devant Jésus, à quelques pas de Lui ; après l'avoir reçu dans mon cœur, qu'elles sont précieuses, mais qu'elles s'écoulent vite ! C'est la même chose ou presque toujours la même chose que je lui dis à Jésus, mais après m'avoir écouté, Il se met à me parler à son tour, Il me fait une douce violence, me sollicitant de me donner davantage à Lui, de Lui livrer tout mon être, de Lui sacrifier toute ma vie, d'accepter tout de Lui, même ce qui peut me coûter le plus ».

« Les heures passées près de l'autel, devant Jésus, à quelques pas de Lui ».

« J'aurai été heureux de passer cette dernière année près de toi, dans la chaude atmosphère du bien-aimé Grand Séminaire que je regrette toujours. Mais que veux-tu ! C'est bien le Bon Dieu qui a parlé dans cette circonstance. Alors “fiat ” ! Ailleurs je ne serais pas où le Bon Dieu me veut et je ne pourrais pas compter sur ses grâces ».

« Il en coûte trop de voir les personnes que l'on a aimées et de s'en séparer pour que je puisse assister à une dernière réunion des scouts. […] Les revoir pour les quitter pour toujours me serait trop pénible ».

« Dans ma cellule, il m'arrive de me jeter à genoux, de me boucher les oreilles pour ne plus entendre les cris des enfants ».

Je vous salue Marie

Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.

Amen

3ème dimanche : « La Croix, sagesse de Dieu »

« Ne sois pas surpris d'entendre crier ta nature. Notre Seigneur a dit : Qui vult post me venire, abnegat semetipsum et tollat crucem suam et sequatur me (Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive. Mt 16,24). Il a ajouté : Jugum meum suave est et onus meum leve (Mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger. Mt 11,30). Comme c'est vrai ! La croix de Jésus qu'il faut prendre paraît lourde, rugueuse, affreusement blessante quand on l'aperçoit de loin. Il suffit de se placer dessous avec courageuse résolution pour s'apercevoir qu'elle est douce et bonne et rayonnante de joie divine ! »

« Et chaque fois que j'ai prêché la doctrine de Ste Thérèse (dans des retraites ou en paroisse), c'est cet aspect que j'ai surtout donné, parce que j'ai rencontré quantité d'âmes qui confondent “enfance spirituelle, abandon à Dieu” avec un je ne sais quel laisser-aller pieux. Il me semble que le fond essentiel de la sainteté se trouve indiqué par ces paroles de Notre Seigneur : “Ma nourriture est de faire la volonté du Père... (Jn 4,34) Qui veut venir après moi doit prendre sa croix chaque jour et me suivre... (Mt 16,24) Celui qui m'aime observe mes commandements, et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui et nous établirons en lui notre demeure... (Jn 14,23)” Tout cela s'harmonisant parfaitement avec : “Mon joug est doux, mon fardeau léger (Mt 11,30)”, car ce qui adoucit la croix et la rend aimable, c'est l'amour avec lequel on la porte. »

« Le grand scandale qui retient pas mal d'hommes loin de Dieu, c'est le gros problème du mal. Le mal moral, le péché ? Oui, mais ce n'est pas tellement cela : le mal moral chez ceux qui devraient donner l'exemple ? Oui encore, mais plus encore le mal physique, la souffrance, ce mal auquel nous assistons, comme la guerre par exemple, cet écrasement méthodique de villes, de cités, de groupements d'hommes, ces morts violentes, injustifiées, d'enfants, de vieillards, de femmes, d'innocents, cet écrasant fléau de la guerre, les maladies, les fléaux de toutes sortes qui arrivent par suite de tremblements de terre, d'inondations, de sécheresse, de pluies trop abondantes, tout cet ensemble qui constitue des sources étendues, des sources vastes, terrifiantes de souffrances de toutes sortes ; enfants arrachés à leurs parents, familles dispersées !... Ce gros problème du mal physique, de la souffrance, quel objet de scandale pour la plupart des hommes. Combien de fois ai-je entendu ces réflexions de camarades : “Crois-tu que si le Bon Dieu existait, lui qui est tout-puissant, crois-tu qu'il accepterait ces massacres, qu'il tolérerait que ce soit le mal qui triomphe, les voleurs qui vivent tranquillement, que ce soient ceux qui trompent qui aient raison de ceux qui veulent être honnêtes, que ce soient les passions humaines qui soient les plus fortes ici-bas !” […]

C'est bien le plus gros problème et c'est parce que c'est un très gros problème que le Christ a voulu le résoudre et que pour le résoudre, il a voulu vivre sur la terre longtemps et qu'il a voulu mourir sous nos yeux, dans un abîme de souffrances. […]

C'est que, voyez-vous, le Christ venait sur la terre pour nous enseigner, il venait nous apprendre à être heureux, car, c'est pour cela que Dieu nous a créés, et c'est ce qu'il faut répéter sans nous lasser à tous ceux qui font des objections.

Le Bon Dieu nous a créés, non pas pour la souffrance, mais, tous, sans exception, pour être heureux. Sa volonté, c'est que nous soyons heureux, pleinement heureux, pour que nous prenions avec nous une totalité de bonheur.

Le malheur c'est que les hommes ne savent pas être heureux, qu'ils apprennent tout, sauf cela qui est l'essentiel.

Comment doit-on faire pour être heureux ?
On cherche toutes les routes, on ne trouve pas celle-là, celle du bonheur.

Les hommes passent leur temps à chercher le bonheur, c'est leur préoccupation de tous les jours, quand ils changent d'occupation, qu'ils font des efforts, toute leur activité n'a que ce seul but. Nous-mêmes, nous n'avons pas d'autre instinct que celui-ci : être heureux, et nous avons raison. Tout notre être respire cela, aspire à cela, tel qu'il a été créé par le Bon Dieu, il désire être heureux, comme Dieu !

Le Bon Dieu ne connaît aucune altération dans son infini bonheur. Dieu ne pouvait pas créer des êtres autrement que pour leur donner le bonheur.

Le bonheur est positif, le mal est négatif, Dieu ne peut pas faire du négatif, le mal ne vient pas de Dieu, car le mal c'est une absence d'être, c'est un manque d'être.

Le bonheur c'est une plénitude d'être, un accroissement d'être, le mal n'est pas œuvre divine. Les hommes cherchent leur bonheur depuis toujours, Adam et Eve cherchaient leur bonheur, ils ont fait leur malheur, et ce qu'ils ont fait, leur erreur, leur geste, tous nous les recommettons, tous, nous les recommençons ! On a beau faire, tous ceux qui nous ont précédés, qui ont manqué leur bonheur, qui se sont trompés, on a beau les entendre nous dire : “Ce n'est pas ça qu'il faut faire”. On ne les écoute pas, on veut refaire, chacun pour notre compte, l'expérience personnelle des routes à découvrir, des chemins qui n'ont pas d'aboutissement, qui sont des impasses. Il faut revenir en arrière, prendre une autre direction ! Que de temps perdu !

Si on écoutait le Christ qui est venu enseigner le bonheur au monde !

Mais, contre le bonheur humain, s'opposant à lui, semblant s'opposer à lui, il y a ce grand obstacle : le mal, la souffrance.

Il y a deux façons d'enlever la souffrance, de la détruire. La première façon consiste à éviter qu'elle puisse se produire, prenant toutes précautions nécessaires, ou bien, si elle est arrivée, l'enlever, la supprimer par tous les moyens dont on dispose. Il y a un autre moyen de l'enlever : c'est de la convertir en bonheur, c'est de la “baptiser”.

[…] Il n'y a pas un seul être humain qui ne rencontre la souffrance, sous toutes ses formes, un jour ou l'autre ; même ceux qui sont partis dans la vie en chantant, avec l'assurance de leur santé, de leur force, on les retrouve sur le chemin, atteints, meurtris, pleins d'amertume, souffrants, douloureux à leur tour.

Mais hélas ! La grande masse des hommes veut détruire la douleur, veut l'enlever uniquement en l'évitant en cherchant immédiatement à l'étouffer quand elle est survenue, à l'écarter, à la renvoyer, à ne pas la conserver. […] Le Christ savait que cette première manière ne fait simplement que mettre un pansement en quelque sorte, mais ne supprime pas la racine du mal ; ce n'est que gagner quelques heures, quelques jours, quelques mois !

Le Christ a pris l'autre manière, la manière profonde, divine, définitive : il a converti la souffrance en bonheur.

[…] Le Christ nous a appris à atteindre la souffrance à sa racine même, à sa source même, là où elle jaillit à la saisir et à la transformer, à la changer de nature, à en faire une source de bonheur et c'est ce que le Christ a choisi pour lui, en lui. Il n'a pas maudit la souffrance, il n'a pas dit qu'elle était un mal dont il fallait se débarrasser à tout prix, matériellement. La Croix, il l'a accueillie, il a même dit : “Celui qui veut venir après moi doit prendre sa croix, tous les jours, et mettre ses pas dans la trace des miens.” (Mt 16,24). »

Je vous salue Marie

Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.

Amen

4ème dimanche : « Vivre avec le Christ »

« Frères,04 Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés,05 nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ : c'est bien par grâce que vous êtes sauvés.06 Avec lui, il nous a ressuscités et il nous a fait siéger aux cieux, dans le Christ Jésus. 07 Il a voulu ainsi montrer, au long des âges futurs, la richesse surabondante de sa grâce, par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus.08 C'est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu.09 Cela ne vient pas des actes : personne ne peut en tirer orgueil.10 C'est Dieu qui nous a faits, il nous a créés dans le Christ Jésus, en vue de la réalisation d'œuvres bonnes qu'il a préparées d'avance pour que nous les pratiquions. »

« Est ce que notre raison, mes frères, ne demeure pas confondue, perdue, anéantie devant un tel prodige. Le Verbe qui jouissait de l'immensité du bonheur dans le ciel, le Verbe, c'est à dire, Dieu Lui-même s'abaisse jusqu'à nous ! Il vient se cacher sous les pauvres haillons de notre humanité !... Ah ! fallait-il, mes frères, qu'il nous aimât ! Mais qu'avait donc fait l'homme, qu'avions nous fait pour mériter de telles marques d'amour ?... Aujourd'hui encore je répète : rien, absolument rien. […]

Lui, le Verbe éternel, la Lumière invisible qui éclaire tout homme qui pénètre en ce monde, Lui, le resplendissement du Père, la beauté surprenante qui réjouit les anges, Lui que le ciel adore, et que l'enfer redoute, Le voilà qui se cache et qui vit ignoré jusqu'à plus de trente ans ! Lui, le maître du monde, le roi de tous les siècles, le voilà qui obéit à Marie et à Joseph !... […]

Ah ! quelle preuve d'amour encore, quelle marque d'attention, quel désir en Jésus de nous tirer du péché, de la terre, pour nous conduire au ciel, pour recréer l'homme sur le plan premier de Dieu ! […] Mais écoutez, mes frères, ce qu'il dit ! Consummatum est !... “Tout est consommé ! ...” (Jn 19,30).

Ah ! Jésus, cette parole m'éclaire ! Je comprends maintenant ! Je comprends pourquoi tu n'es pas reparti vers le ciel dès l'instant de ta naissance ; tu as voulu vivre, tu as voulu parvenir jusqu'à cette heure atroce pour donner au monde, pour nous donner à nous, tes créatures humaines, le spectacle affolant de l'immensité de ton amour ! “Tout est consommé !” Oh ! non, tu ne peux pas aller plus loin. Tu as donné ton sang, tu as livré ton corps, tu sacrifies ta vie, tu ne peux vraiment rien faire de plus !

Mais tu as réussi, ô Jésus ! oui tu as réussi ! Nous croyons à ton amour, nous sommes bouleversés par ton amour, […] Oh ! oui, Deus charitas est !... Comme Dieu est amour ! ... »

« Le Christ est le résumé de tout, le Christ c'est Celui qui nous a permis de voir le Bon Dieu, de toucher le Bon Dieu, d'écouter le Bon Dieu : voyez donc avec quel enthousiasme saint Jean dit cela dans une Épître : “Ce que nous avons vu, ce que nous avons entendu, ce que nous avons touché, c'est cela que nous annonçons au monde.” (1Jn 1,1) ».

« Il faut regarder longuement le Christ, fréquenter fréquemment le Christ. Regarder l'entourage du Christ : saint Jean qui réalisait les conditions d'une bonne compréhension de son Maître, ne se lasse pas de l'étudier, de le regarder, de l'interroger, on comprend que saint Jean ait reçu des secrets, des enseignements, des explications complémentaires parce qu'il a pris la peine de se rapprocher de son Maître et de lui demander des renseignements sur ce qu'il disait dans la journée. Je me représente saint Jean, lui, resté en arrière près du Christ, pendant les courses apostoliques, il recevait un complément de confidences et d'enseignements et il comprenait alors des secrets que les autres ne comprenaient pas. C'est pour cela que le quatrième Évangile a cette physionomie tellement particulière, et pendant que les autres vont à travers le monde, saint Jean ne fait d'apostolat que, pour ainsi dire, dans l'intimité, dans l'intimité de la Vierge Marie que le Christ lui a confiée réunissant ces deux grands amours, ces grandes âmes priantes, ces grandes contemplatives ».

« Et bientôt, je vais connaître un autre bonheur ! Dans deux mois à peine, je serai prêtre. Si vous saviez comme cette pensée me suit constamment, me pénètre de douces et profondes sensations. C'est trop de joie ! Que sont toutes les peines qu'on peut rencontrer chaque jour, à côté de ces sentiments intimes d'union infinie au Bon Dieu. Je ne quitte pas le Bon Dieu. Je n'arrête pas de Lui sourire et de Lui redire que bientôt je serai à Lui, je serai Lui ! Prêtre !... Je voudrais que vous soyez là, près de moi, pour partager cette surabondante joie ! ... »

« Oh ! Oui mon Dieu m'unir si profondément à Toi dans le silence et le recueillement, que je Te rayonne toujours autour de moi ! ... »

« C'est là la vie du Prêtre. Oublier tout, quitter tout, même la vie pour les autres. N'exister que pour les autres, que pour leur faire connaître Jésus et le leur faire aimer, et cela par contagion, par exemple, par inflammation ».

« Le Christ, Il est tout ! Tout se fait par Lui, tout passe à travers Lui. Ce Christ qu'il faut “voir”, et j'insiste sur cette nécessité qu'il faut “voir” le Christ ; il m'est arrivé quelquefois de dire en définissant ce qu'est un chrétien : “Un chrétien c'est quelqu'un qui a ‘vu' le Christ. Il y a peu de chrétiens, parce qu'il y a peu d'âmes qui ont “vu” le Christ” ».

« Le Christ est le centre de tout, le résumé de tout, il permet de trouver Dieu en utilisant les sens de notre corps, c'est un moyen physique de rencontrer le Bon Dieu, il met le Bon Dieu à notre disposition ! Mettons-nous aux pieds du Christ, tout paisiblement, demandons à la Vierge Marie, à sainte Thérèse, à saint Jean de la Croix, à tous les grands Saints qui ont approfondi le mystère du Christ, demandons-leur de nous aider ; dans le silence de notre être à découvrir l'immense amour du Bon Dieu se manifestant dans le Christ ».

« Le sens de l'honneur, le goût de vivre avec une conscience droite, la volonté de ne jamais tricher avec le devoir, tous ces sentiments que l'on a éveillés et fortifiés en vous avant la guerre, conservez-les, développez-les. Et pour y rester fidèles, développez en vous une vie spirituelle profonde. Que le Christ soit pour vous un être vivant, un ami personnel. Aimez à le retrouver le plus souvent possible dans la prière silencieuse, où l'on se tient affectueusement en sa présence, et dans la communion ».

« Restez l'ami du Bon Dieu. Plus que cela. Soyez des apôtres. Confessez-vous régulièrement, dans de vraies confessions, sincères, complètes, d'où vous sortiez heureux de faire du neuf. […] Communiez souvent, de bonnes communions vivantes où vous saurez que le bon Dieu est là dans la petite hostie, et où vous lui direz tout votre amour. »

Je vous salue Marie

Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.

Amen