Euthanasie, immigration, pouvoir d'achat, éducation : les programmes des législatives passés au crible
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Euthanasie, immigration, pouvoir d'achat, éducation : les programmes des législatives passés au crible
Euthanasie, immigration, pouvoir d'achat, éducation :
les programmes des législatives passés au crible
Tour d’horizon des propositions des principaux partis politiques dans des domaines phares, à la veille du premier tour. Décryptage
Pour les élections législatives, plus de 4 000 candidats se présentent dans les 577 circonscriptions.
- DYLAN MARTINEZ - REUTERS - DYLAN MARTINEZ
les programmes des législatives passés au crible
Tour d’horizon des propositions des principaux partis politiques dans des domaines phares, à la veille du premier tour. Décryptage
Pour les élections législatives, plus de 4 000 candidats se présentent dans les 577 circonscriptions.
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1. Euthanasie
Ni le « contrat de législature » du Nouveau Front populaire (NFP), ni le programme du Rassemblement national (RN) n’abordent la fin de vie. Rappelons que La France insoumise (LFI) avait fait adopter en commission, avec l’aval du gouvernement Attal, un « délit d’entrave à l’aide à mourir », et que les députés RN, divisés sur cette question, se sont majoritairement opposés à l’euthanasie. En revanche, la réouverture des débats sur le projet de loi sur la fin de vie, dès mi-juillet, est l’une des mesures figurant en tête du programme d’Ensemble (Renaissance, Horizons, Union des démocrates indépendants, Modem, Parti radical). Les Républicains (LR), de leur côté, entendent maintenir leur position défendue en juin dans l’hémicycle, à savoir le développement important des soins palliatifs, afin d’accompagner au mieux les souffrances des personnes en fin de vie. La vingtaine de députés LR, qui s’est impliquée en séance lors de l’examen du texte, s’est très majoritairement opposée à l’euthanasie et au suicide assisté.
Ils ont été les piliers de la loi sur l’euthanasie : Olivier Falorni, candidat divers gauche en Charente-Maritime, et Agnès Firmin Le Bodo, candidate Horizons en Seine-Maritime, qui a rédigé le projet de loi. Citons aussi Didier Martin, candidat Renaissance en Côte-d’or, Laurence Cristol, candidate Renaissance dans l’Hérault, Caroline Fiat, candidate LFI en Meurthe-et-Moselle, ou Laurence Maillart-Méhaignerie, candidate Renaissance en Ille-et-Vilaine.
2. Immigration
Le NFP entend abroger les « lois asile et immigration de Macron ». Il veut faciliter l’accès aux visas, régulariser les travailleurs, étudiants et parents d’enfants scolarisés, instituer la carte de séjour de dix ans comme titre de séjour de référence, créer des « voies légales et sécurisées d’immigration » et garantir le droit du sol intégral pour les personnes nées en France. Il souhaite, en outre, faciliter l’obtention de la nationalité française. Le RN a comme objectif d’arrêter l’immigration incontrôlée en organisant un référendum : il veut mettre fin à « l’immigration de peuplement » et au regroupement familial, réserver les aides sociales aux Français, assurer la priorité nationale d’accès au logement social et à l’emploi, expulser systématiquement les clandestins, délinquants et criminels étrangers, supprimer le droit du sol et limiter l’accès à la nationalité : les naturalisés le seraient sur des critères de mérite et d’assimilation.
Les Républicains en appellent à une maîtrise des frontières nationales pour réguler les flux migratoires. Ils entendent faire de la lutte contre l’islamisation une priorité, en promouvant la notion d’assimilation. Ils projettent aussi de réformer la politique pénale, en augmentant notamment le nombre de places en prison. Surtout, ils proposent une réforme constitutionnelle pour réduire l’attractivité du modèle social français, en particulier l’aide médicale d’État (1 milliard d’euros par an). Pour le camp présidentiel, Gabriel Attal l’a martelé : tout étranger délinquant ou radicalisé qui représente une menace à l’ordre public devra être expulsé du territoire national. Il compte également revenir sur l’excuse de minorité pour les jeunes délinquants. Objectif : rompre avec la récidive.
3. Pouvoir d’achat
Le NFP propose de bloquer, par décret, les prix des biens de première nécessité dans l’alimentation, l’énergie et les carburants. Il veut aussi augmenter les revenus en portant le smic à 1 600 euros nets, en haussant de 10 % le point d’indice des fonctionnaires (intégralement compensé pour les collectivités territoriales), en garantissant un prix plancher aux agriculteurs et en taxant les « super-profits » des agro-industriels et de la grande distribution. Le RN, quant à lui, souhaite baisser la TVA de 20 % à 5,5 % sur les produits énergétiques (carburants, fioul, gaz et électricité) en tant que biens de première nécessité, permettre aux entreprises une hausse des salaires de 10 % (jusqu’à trois smic) en exonérant cette augmentation de cotisations patronales, renationaliser les autoroutes pour baisser de 15 % les péages et enfin privatiser l’audiovisuel public. Pour LR, l’effort doit être mis en priorité sur la baisse des charges qui pèsent sur les entreprises, ce qui permettrait d’augmenter dans le même temps les salaires nets. Attachés à la réindustrialisation de la France, ils entendent taxer les importations qui ne respectent pas les normes françaises. Quant au « bloc central » macroniste, il veut concentrer ses efforts sur la revalorisation globale des retraites pour augmenter le pouvoir d’achat des seniors. Il promet également une baisse des factures d’électricité de 15 % pour les ménages français. Des programmes qui n’ont pas peur de faire dans la surenchère.
4. Éducation
Le NFP veut redonner à l’école publique son « objectif d’émancipation » en abrogeant le « choc des savoirs » et en modulant les dotations des établissements scolaires, y compris privés, en fonction de leur « respect d’objectifs de mixité sociale ». Le RN entend restaurer le système éducatif pour qu’il retrouve sa mission de transmission des savoirs. Il faut pour cela, estime-t-il, remettre au cœur des programmes l’enseignement du français, des mathématiques et de l’histoire, revaloriser les salaires des enseignants et refonder leur formation, rétablir l’autorité de l’institution scolaire par l’instauration d’un uniforme au primaire et au collège, tout en sanctionnant absences et incivilités. Les Républicains disent depuis longtemps vouloir « refonder les programmes pour assurer l’apprentissage des fondamentaux », en augmentant notamment le nombre d’heures consacrées aux mathématiques et au français. Cela ne pourrait se faire sans repenser la formation des enseignants, ni sans utiliser les « méthodes qui ont fait leur preuve », précisent-ils. C’est un point auquel le camp présidentiel se dit lui aussi attaché. Passé brièvement par la rue de Grenelle avant d’être propulsé Premier ministre, Gabriel Attal avait milité pour la mise en œuvre du « choc des savoirs », afin de rehausser prioritairement le niveau des élèves en français et en mathématiques, tout en proposant le port de l’uniforme pour lutter contre les inégalités. Le bloc central souhaite également suppléer à l’absentéisme des enseignants en organisant systématiquement leur remplacement.
Charles-Henri d'Andigné et Louis de La Houplière
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
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