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L'Exorcisme dans l'église

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L'Exorcisme dans l'église Empty L'Exorcisme dans l'église

Message par Francesco Mer 16 Jan 2008 - 15:35

Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle



L’exorcisme dans l’Eglise catholique
Desclée-Mame, 2006, format 170 x 240mm, 143 p., 12,50 euros.



Par cet ouvrage, les évêques de la Commission épiscopale pour la Liturgie et la Pastorale sacramentelle, ont souhaité faire connaître l’esprit et l’intérêt pastoral du Rituel de l’exorcisme1 dont l’usage est réservé aux évêques diocésains et aux prêtres exorcistes qu’ils ont expressément nommés. Ce ministère de discernement, d’intelligence et de miséricorde se trouve en particulier resitué dans l’ensemble du ministère de salut et de guérison dont l’Eglise a la charge.
En faisant appel à l’exégète, au psychiatre, au théologien, au pasteur, ce livre aborde les situations et les questions que rencontrent les exorcistes et leurs équipes d’accueil selon des angles d’approche complémentaires. Ainsi apporte-t-il des éléments de formation pour l’accompagnement, qui rendront service à tous ceux qui sont engagés dans l’écoute des personnes troublées intérieurement.

L’ouvrage préfacé par Mgr Philippe Gueneley, évêque de Langres, membre de la Commission épiscopale pour la liturgie et la pastorale sacramentelle, comporte trois parties :

La première partie situe l’exorcisme dans l’ensemble des pratiques de l’Eglise.

En effet, parmi les gestes de foi et de compassion fraternelle que l’Eglise accomplit dans sa mission, l’exorcisme tient une place particulière. Il consiste à demander « publiquement et avec autorité, au nom de Jésus Christ, qu’une personne soit protégée contre l’emprise du Malin »2 ou soustraite à celle-ci.
L’ouvrage rappelle que, sous une forme simple, l’exorcisme est pratiqué dans la préparation et lors de la célébration du baptême : il s’agit de prières pour aider les futurs baptisés à entrer dans la vie spirituelle et à mener les combats qu’impliquent leur conversion.
Dans certaines situations de grande souffrance qui demandent un discernement sérieux, il peut donner lieu à une célébration liturgique prévue par un rituel spécifique approuvé par l’Eglise et dont l’usage est réservé à l’exorciste. Le sens et la portée que l’Eglise donne à l’exorcisme sont précisés. La structure du rite est commentée ainsi que les gestes symboliques appropriés.
Le cadre est celui d’une prière de l’Eglise. En pratiquant l’exorcisme, celle-ci n’agit pas de façon magique avec une force qu’elle aurait par elle-même. Elle intervient au nom de Dieu, ou au nom du Christ Seigneur, pour que le fidèle tourmenté par le démon, soit délivré de son influence et retrouve la paix.
Un lexique permet de préciser les termes qualifiant divers types d’influence, effets ou atteintes du mal (aliénation, envoûtement, infestation, maléfice, obsession, possession, etc.) ainsi que les termes qui désignent les modalités d’action et perspectives de guérison et de salut.

La deuxième partie offre un approfondissement théologique et spirituel de la pratique de l’exorcisme

- en rappelant les raisons pour lesquelles l’Eglise dans sa mission fait référence à l’intervention diabolique et aux déséquilibres qu’elle entraîne.
- en donnant des éléments d’interprétation pour mieux situer les figures bibliques du mal et leur évocation dans le Rituel.
- en commentant l’abondante moisson de psaumes contenus dans le Rituel pour soutenir l’expression de la souffrance et de l’espérance du croyant.

La troisième partie est orientée vers l’entretien pastoral

Elle vise à donner des points de repère pour le discernement et l’interprétation des situations en veillant notamment à bien situer l’articulation des dimensions psychique et spirituelle.
Elle rend attentif aux déterminants de l’entretien (observation, écoute, prise de parole, conditions spatiales, temporelles, …).
Elle évoque les traits du contexte actuel social et culturel qui peuvent avoir un impact sur certains types de fragilité psychique ou de pathologie.
Des points d’attention relatifs aux cultures africaines et antillaises, ainsi que des phénomènes de possession en Islam, pourront aider à l’accueil de personnes issues de mondes culturels diversifiés.

Une bibliographie ouvre sur des textes de référence du magistère ainsi que des ouvrages et articles en vue de compléments et approfondissements : dossiers thématiques sur le diable et les démons, le Rituel et le ministère de l’exorcisme, les phénomènes religieux actuels et leurs dérives.

Notes


1 Rituel de l’exorcisme et prières de supplication, Desclée-Mame, 2006. Traduction française du Rituel (édition typique latine) approuvé par le pape Jean-Paul II fin 1998. Les Conférences épiscopales francophones ont approuvé cette traduction qui a été confirmée par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrerments. Cet ouvrage ne fait pas l’objet d’une diffusion en librairie car directement adressé aux évêques et aux exorcistes nommés par eux.
En complément à l’usage des fidèles et groupes de prière : Délivre-nous du Mal, Prières de supplication, éd. Mame-Desclée, 2006, format 110 x 175 mm, 57 p., 5,30 euros. Ce livret comporte, notamment, l’annexe II du Rituel : « Prières que les fidèles peuvent réciter en privé pour lutter contre les puissances du mal ».
2 Catéchisme de l’Eglise catholique, Paris, 1998, n° 1673.



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Message par Francesco Mer 16 Jan 2008 - 15:37

Exorcisme et discernement<o></o>

<o> </o>

Au cours d 'une conférence, dom Gabriel Amorth, l’exorciste bien connu du Vatican, nous a entretenus d'une question très impor­tante pour la vie des chrétiens, surtout en ce temps où lumière et ténèbres s'affrontent de manière évidente. Le thème abordé, Exorcisme et discerne­ment, peut être synthétisé en trois points :<o></o>

<o> </o>

1. L'existence du démon. <o></o>

<o> </o>

Avant tout il faut cadrer le problème de l'existence du démon, mise en discussion par un bon nombre de théologiens rationalistes qui voudraient interpréter satan seulement comme un mythe ou un symbole du mal en général. A ces savants, nous rappelons l'enseignement du Catéchisme de l’Église Catholique : quand, à la fin du « Notre Père » nous disons « mais délivre-nous du mal », par « mal » s'entend la personne du Malin, non le mal en général (CCC n°2851).

Le Pape Paul VI dit, relativement au dia­ble : Satan est un agent pervers et de perver­sion... ce n'est pas seulement un démon, mais une terrible pluralité. Donc, satan est une per­sonne, et même une pluralité de personnes ; il comprend tous les anges qui, ayant refusé d'obéir à Dieu, sont devenus des démons, c’est-à-dire rebelles et maudits. A l'appui de cette doctrine de l’Église, il est opportun de rechercher dans la Bible quelques passages d'où émerge que l'existence de satan est claire­ment révélée dans 1'Ecriture ; en outre, on peut comprendre que parler du démon signifie par­ler indirectement du Christ, puisque la Bible affirme que Jésus est le Sauveur, venu nous libérer du pouvoir du Malin. « Satan est libre, intelligent et doté d 'esprit d'initiative ».<o></o>

<o> </o>

2. L'action du diable. <o></o>

<o> </o>

Son activité princi­pale, que nous pouvons définir comme ordi­naire, consiste à tenter l'homme au mal en cher­chant à le faire s'éloigner de Dieu. C'est pourquoi il ne suffit pas seulement de « croire en Dieu » - ce qui est le propre de 90% de nos contemporains - mais il est nécessaire de faire la volonté de Dieu. « Au cours de mes 45.000 exorcismes - raconte ironiquement dom Amorth - je n'ai jamais rencontré un diable qui ne croie pas en Dieu. Croire ne sert à rien ; il faut plutôt faire ce que Jésus nous a dit de faire » (cf. Jc 2.14-20; Mt 7.21).

A cette action tentatrice du démon nous sommes tous soumis, et pour toute notre vie, comme cela s'est produit aussi pour Jésus et Marie ; c'est pourquoi il est nécessaire de veiller, de fuir les occasions de péché et surtout de prier, car seuls nous perdons la lutte contre satan, tandis que nous en serons vainqueurs si nous nous unissons au Christ dans l'oraison.

Il existe aussi une activité extraordinaire du démon, qui consiste en son pouvoir d'occa­sionner des troubles particuliers, exception­nels ; cela se produit quelquefois par notre propre faute, mais aussi parfois par celle d'autrui. Nous pouvons classifier ces maux selon 4 catégories, bien qu'il n'existe pas un langage commun parmi les exorcistes pour décrire les phénomènes démoniaques :

<o> </o>

possession : le diable entre dans le corps humain et se manifeste par des gestes et des paroles. Dans un tel cas, qu'il soit bien clair que satan ne peut jamais se rendre maître de l'âme.

vexation : le démon frappe une personne avec des souffrances et des maléfices, agis­sant sur le plan de la santé, des affections ou du travail. C'est un cas très difficile à discerner car souvent ces maux proviennent de satan mais d'une manière indirecte, non évidente, jusqu'à sembler provoqués par des phénomènes naturels. Pourtant, les personnes frappées, souvent incomprises des prêtres et Évêques peu instruits de ces faits, tournent alors leur recherche d'aide vers des mages ; les problèmes se compliquent alors ultérieurement car toute magie tire son efficacité du royaume des ténèbres.

C'est une illusion stupide de penser que la magie dite « blanche », celle qui semble pour­suivre une finalité de bien, puisse utiliser le pouvoir du Malin pour devenir bénéfique et éliminer le mal. La magie est toujours noire, toujours maléfique. même quand elle est présentée comme « bonne ».

obsession : il s'agit de troubles donnés à l'homme, qui frappent sa sérénité intérieure, son équilibre psycho-émotif. Satan agresse en causant des perturbations, angoisses et tourments intimes.

infestations : on entend ces maléfices qui frappent également les choses et les animaux. Le Catéchisme de l’Église Catholique affirme qu'on peut faire des exorcismes aussi aux choses (CCC n°1673), et, de fait, il arrive parfois de devoir exorciser des maisons ou des lieux. Tous ces maux particuliers - qui toutefois n'ont jamais de pouvoir sur l'âme - se reçoivent pour 4 motifs :<o></o>

<o> </o>

a) par libre initiative du démon. Dieu, en vertu de la liberté accordée à chaque créature, tolère que satan opère le mal, même si le mal n'est pas la volonté du Seigneur. Sa non-intervention immédiate ne représente pas pour autant une permission de Dieu au mal. Les motifs de cette volonté divine nous échappent en partie ; pourtant, nous savons que le Tout-Puissant a le pouvoir de transformer le mal en bien.

De nombreux saints ont été frappés de possessions, vexations, obsessions et se sont sanctifiés à travers ces épreuves: Padre Pio, le Curé d'Ars, Ste Gemma... N'oublions pas la valeur de la croix. Les maux sataniques, of­ferts en sacrifice à Dieu, ont un énorme pou­voir de rédemption.

b) par la fréquentation de lieux dange­reux : mages, cartomanciennes, groupes sataniques, séances de spiritisme.

c) par la persistance dans le péché grave. Avec le temps, on « s'endurcit » dans le péché et le mal creuse plus profondément ses racines en nous.

d) par les maléfices : c'est la cause la plus commune, qui regarde 90% des cas et ne dépend pas de celui qui subit les maux. « Ma­léfice » signifie un mal fait avec l'aide du démon. Qui peut le faire ? Non pas tous mais seulement les mages réellement en contact avec le diable. On connaît diverses formes de maléfices : envoûtement, enchaînement, mau­vais œil... Sont coupables de tels maux celui qui ordonne les maléfices et celui qui les fait.

<o> </o>

3. L'autorité que le Christ a conféré à l’Église afin qu'elle chasse satan. <o></o>

<o> </o>

Jésus a donné ce pouvoir, d'abord aux Douze, puis à 72 disciples ; enfin, Il l’a étendu à tous les croyants : « Voici les signes qui accompagne­ront ceux qui croient : en mon nom, ils chasse­ront les démons » (Mc 16.17).

Pourtant, aujourd'hui l'exorcisme peut être fait seulement par un prêtre autorisé par son propre Évêque, et avec la permission de l’Évêque du lieu. Toutefois, chaque fidèle peut réciter des prières de libération, pour soi-même et pour les autres, sans qu'il soit besoin de l'autorisation de l’Évêque, lequel peut au maximum prohiber la forme publique ou le lieu où ces implorations sont faites.

La finalité de ces prières est la même que celle de l'exorcisme, c’est-à-dire chasser satan ; mais tandis que l'exorcisme est la prière offi­cielle et publique faite au nom de l’Église - et c'est pourquoi elle est intrinsèquement plus efficace - la prière de libération reste toujours une prière privée qui, dans quelques cas, peut quand même donner de grands résultats.

En fait, au temps de Ste Catherine, il est arrivé qu'on lui amène les cas de possession les plus difficiles : Catherine, qui n'était pas prêtre mais qui était sainte, réussissait à les libérer. Ainsi en fut-il de St François, St Léopold Mandic et de tant d'autres saints qui, bien que n'étant pas exorcistes, ont libéré de nombreux possédés. En règle générale, le pouvoir de chasser les démons dépend de la foi et de la prière.

<o> </o>

Maximilien Curletti<o></o>

<o> </o>

******<o></o>

<o> </o>

Voici ce que répond dom Amorth à un journaliste :

<o> </o>

– Que fait l’Église face au déferlement de ce phénomène (satanique)?<o></o>

<o> </o>

– Elle est complètement absente ! Depuis 300 ans, on a cessé de faire des exorcismes dans l’Église latine (il n'en est pas de même dans l’Église orthodoxe et dans certaines con­fessions protestantes). C'est pourquoi les prêtres et Évêques, n'ayant jamais vu d’exorcisme, n'en parlent jamais; ayant évacué de la foi catholique telle qu'elle est enseignée dans les séminaires la présence personnelle du dia­ble, ils n'y croient plus. J 'estime que 99% des Évêques ne croient plus à l'action extraor­dinaire du démon.<o></o>

Il suffit de voir le nouveau rituel exorciste préparé par le Saint Siège : il a été fait par des personnes complètement incompétentes et qui ont peur des exorcismes. « S'il n'y a pas la certitude de la présence de satan, on ne fait pas d'exorcisme », dit le nouveau rituel. Mais c'est absurde : satan se cache, il se camoufle de toutes les manières. L'ancien rituel romain enseignait la prudence, pour ne pas confondre des maux psychiques avec des infestations diaboliques, mais il enseignait aussi les trucs que le démon utilise pour camoufler sa présence.

Je dirai plus : Le nouveau rituel interdit de faire des exorcismes en cas de maléfices ; mais les cas de maléfices représentent 90% de tous les cas d'infestation diabolique. Selon le nouveau rituel, donc, il ne faudrait jamais pratiquer d'exorcismes !

Incroyables sont ces réformes liturgiques qui partent de la présupposition que l’Église s'est fourvoyée durant des siècles. Oui, satan est partout. Et il peut œuvrer à sa guise car ceux qui le gênent le moins, ce sont les prêtres !

<o> </o>

Écho de Marie Reine de la Paix, numéro 154, p. 6-7<o></o>

Novembre-Décembre 2000<o></o>

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Voir également : La doctrine de l'exorcisme; sa confusion dans l'Église<o></o>

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Message par Francesco Mer 16 Jan 2008 - 15:38

[quote]Les possessions diaboliques : mythe ou réalité ?
Comment reconnaître un cas de possession ? Peut-on être possédé et en état de grâce ? Que faire devant une possession ? Les pactes avec le démon, ça existe vraiment ? Qui peut faire un exorcisme ? Comment se protéger contre les possessions ?

Ce que dit l’Eglise
L’Eglise affirme que les démons ont vraiment le pouvoir de posséder ou d’obséder les corps des hommes comme celui des objets matériels.

La possession est le phénomène par lequel le démon envahit le corps d’un homme et en prend le contrôle. Les deux éléments fondamentaux de la possession sont :

La présence d’un ou plusieurs démon(s) dans sa victime.
Le commandement « despotique » du démon sur elle.

L’infestation est la présence d’un démon dans un objet matériel.

Les personnes qui souffrent d’une possession sont appelées : énergumènes, obsédés, démoniaques ou possédés.

On a affaire à un exorcisme lorsque l’Église demande, avec son autorité, au nom de Jésus, qu’une personne ou un objet soit protégé contre l’emprise du Malin et soustrait à son empire. Sous sa forme simple, il est pratiqué lors de la célébration du Baptême. L’exorcisme solennel, appelé grand exorcisme, ne peut être pratiqué que par un prêtre et avec la permission de l’Évêque.

Que disent les Evangiles ?
L’Evangile cite de nombreux cas de possessions : il y a par exemple le possédé de Gerasène, que Jésus libère de ses « légions » de démons (Mc 5.1-13) ou le possédé que Jésus exorcise dans la synagogue de Capharnaüm après que ce dernier eut tenté de l’agresser (Mc 1.13-27). Les Evangiles notent que Jésus, pendant sa vie publique, « chassait de nombreux démons » ( Mc 1.34) et que les gens qui assistaient à ces premiers exorcismes étaient stupéfaits « car Jésus avait autorité sur eux » (Lc 4.36).

Jésus envoie ses disciples avec le pouvoir de chasser les démons (Mc 6.7) et précise que certains genres de démons « ne peuvent être chassés que par la prière » (Mt 17.21). Lors des exorcismes pratiqués par Jésus, se révèle clairement sa divinité : les démons le craignent et reconnaissent en lui « le Saint de Dieu » (Lc 4.34).

Son pouvoir d’exorciste lui sera d’ailleurs objecté par ses détracteurs. Certains juifs accusaient en effet Jésus de tenir son pouvoir du démon (Mc 3.22-30). Mais Jésus leur répond habilement en poussant leur raisonnement jusqu’à l’absurde : s’il chassait les démons par un pouvoir démoniaque, cela signifierait que le royaume de Satan est divisé, ce qui n’a aucun sens.

Satan est le protagoniste principal de la mort de Jésus : Jésus avait en effet affirmé que par sa passion, « le prince de ce monde serait jeté dehors » (Jn 12.31). Cet holocauste permettra donc à Jésus de « racheter » l’humanité de ses péchés. Le démon craint cette victoire de Jésus ; il avait même affirmé que « le monde lui appartenait » (Lc 4.6). Satan tente donc de dissuader Jésus (Lc 4.13 ; Mt 16.36-46), et il va simultanément déchaîner sa haine contre le Fils de Dieu : c’est l’heure des ténèbres. Satan pénètre dans le cœur de Judas (Jn 13.27), le « fils de la perdition » (Jn 17.12), qui va livrer Jésus au Sanhédrin avant d’aller se pendre.

Par la Résurrection, Satan est définitivement vaincu, ce qui le place dans une situation extrême : il ne peut se convertir mais connaît sa défaite et est donc désespéré. C’est justement dans ce royaume du désespoir, de la désolation, qu’il essaie d’attirer les hommes. En effet l’homme est la créature préférée de Dieu, et donc celle que Satan hait le plus, et par sa liberté l’homme peut refuser Dieu jusqu’à l’extrême de la condamnation éternelle. C’est là qu’il veut le mener, par cause de sa haine et pour se venger ; et pour cela il ment continuellement à l’homme, lui qui est « menteur et père du mensonge » (Jn 8,44).

C’est pourquoi Jésus, dans la prière qu’Il nous a laissée, nous invite à demander à Dieu : « Délivre-nous du Mal ». Le catéchisme commente (CEC 2851) : « dans cette demande, le Mal n’est pas une abstraction, mais il désigne une personne, Satan, le Mauvais, l’ange qui s’oppose à Dieu. Le « diable » (dia-bolos) est celui qui « se jette en travers » du dessein de Dieu et de son œuvre de salut accomplie dans le Christ ».

La grandeur de ce combat est représentée en particulier dans le livre de l’Apocalypse de saint Jean : lorsque la victoire sur le « prince de ce monde » (Jn 14,30) est acquise, celui-ci « se lance à la poursuite de la Femme » (Ap 12,13), mais il n’a pas de prise sur elle : Marie, la nouvelle Eve, est préservée du péché et de la corruption de la mort. « Alors, furieux de dépit contre la Femme, il s’en va guerroyer contre le reste de ses enfants » (Ap. 12, 17). C’est pourquoi l’Esprit et l’Eglise prient : « viens, Seigneur Jésus » (Ap 22,17) puisque sa Venue nous délivrera définitivement du Mauvais.

Quels sont les différents genres de possession ?
On peut classifier les cas de possession en quatre groupes, suivant deux critères : le consentement de la personne et son état de grâce. La plupart des cas de possession proviennent de cérémonies occultes : spiritisme et rituels sataniques.

1er cas : La victime est en état de grâce et consent à la possession. C’est un cas assez rare, mais qui est rapporté par certains exorcistes. Il arrive que Dieu donne à certaines âmes la possibilité de souffrir jusque dans leur corps la présence d’un démon pour pouvoir affermir leur désir d’aimer Dieu et de renoncer au péché. On connaît le cas, au XIXème siècle, du Père Surin qui fut possédé par un démon alors même qu’il réalisait un exorcisme ; ses mémoires, en ce sens, ont été très précieuses pour montrer que le démon n’a en fait aucune influence directe sur la volonté de sa victime. Il ne fait que susciter des tentations... Mais il ne faut pas confondre ce cas avec celui des âmes qui s’offrent à Dieu comme « victime d’oblation » pour le salut des âmes (Ste Thérèse de Lisieux, Marthe Robin,...). Il peut aussi arriver dans certains cas que le démon s’en prenne à des personnes avec acharnement à cause du bien qu’ils font au monde : Le saint curé d’Ars et le Padre Pio avaient l’habitude de se battre « physiquement » contre le démon durant des nuits entières. Et il n’était pas rare qu’ils apparaissent le matin tout couverts de contusions... et que dans la journée un grand pécheur vienne se confesser.

2ème cas : La victime est en état de grâce, mais ne consent pas à la possession. Ce cas, que l’on trouve dans l’Evangile (le jeune homme possédé depuis l’enfance Mt 17.14-21), est peut-être plus fréquent qu’on ne le pense. Il est difficile à comprendre car il nous semble, à première vue, assez injuste... « Qu’a donc fait cette personne de mal pour mériter une telle souffrance ? ». La foi nous apprend cependant que Dieu n’est pas la cause du mal et qu’il n’accepte un mal que pour en faire sortir un plus grand bien. On a vu en effet des familles entières revenir à la foi et aux sacrements grâce à ce genre d’épreuve. Ce cas se produit rarement, pour ne pas dire jamais, dans les personnes qui ont une profonde vie spirituelle et sacramentelle. Certains exorcistes indiquent que cela peut se passer quand le rituel du baptême a été tronqué du cérémonial d’exorcisme, par négligence ou présomption.

3ème cas : La victime n’est pas en état de grâce, mais n’est pas pour autant consentante à la possession. Il s’agit en fait d’un châtiment de Dieu dû à un enracinement profond dans le péché. Dieu « permet » cette possession à cause de l’endurcissement du cœur de l’homme. Thyrée (De daemoniacis, I pars, ch. 30, n° 9-23) signale principalement les désordres d’infidélité, d’apostasie, d’abus de l’Eucharistie, de blasphème, d’orgueil, les excès de luxure, de paresse, la persécution contre les serviteurs de Dieu, le manque de respect contre les parents, les violences de la colère, le mépris de Dieu et des choses saintes... Il arrive que ces personnes aient eu une certaine vie spirituelle. Mais à force de pécher, de ne pas pratiquer leur foi, l’eau chaude est devenue tiède, puis froide... puis a littéralement gelé. Alors le démon peut très facilement prendre « les commandes » de cette âme, comme il le fit avec le malheureux Judas (Jn 13.27). Dans ce cas, le démon conduit généralement sa victime au désespoir en la forçant à commettre des péchés très graves. La victime reçoit une image tant détestable d’elle-même qu’elle ne peut plus se supporter. Elle tombe dans la schizophrénie et la dépression. Cela s’achève souvent - c’est la victoire du démon - par un suicide. C’est aussi dans cette catégorie que l’on peut classer ceux qui, non baptisés, n’ont jamais eu accès à la vie de grâce.

4ème cas : La victime n’est pas en état de grâce et est pleinement consentante à la possession. Ce cas provient d’un « pacte » établi avec Satan (par exemple, Marthe Robin, une mystique stigmatisée du début du siècle dernier, avait eu la vision d’un enfant allemand, « vendant son âme » au démon en échange de l’extermination du peuple juif). Dans ce cas, le possédé devient complice du démon et reçoit généralement des « dons obscurs » qui lui permettent de multiplier ses forces pour répandre le mal dans le monde. Il y a alors une sorte « d’inversion » de l’ordre de la grâce : le possédé reçoit des pouvoirs et une protection particulière tant que ces derniers peuvent lui être utiles. On raconte ainsi que lors d’un attentat contre Hitler, le führer avait été frappé si violemment par la déflagration que son corps gisait inerte sur le sol : du sang sortait de ses oreilles, il ne respirait plus... à tel point que l’auteur de l’attentat était reparti sans inquiétude chez lui, certain que le tyran était mort. Mais le jour suivant, d’une façon mystérieuse - pour ne pas dire diabolique - Hitler était « ressuscité » et faisait empaler vif le général rebelle devant les yeux de ses propres enfants. Cependant, il ne faut pas croire que le démon devienne l’« ami » de celui qui pactise avec lui, car le diable n’a pas d’ami, il n’a que des victimes. Ceux qui se prêtent à ce triste jeu peuvent avoir un instant l’impression d’avoir gagné l’amitié de Satan. Qu’ils ne se fassent pas d’illusion : le diable les méprise autant que tous les êtres humains, race largement inférieure à sa nature angélique et pourtant préférée du Créateur.

Comment reconnaître un cas de possession ?
Le Catéchisme de l’Eglise Catholique rappelle qu’il convient avant tout de bien distinguer les maladies psychiques des véritables cas de possession démoniaque (CEC 1673). Le Rituel romain, quant à lui, au chapitre « De exorcizandis obsessis a daemonio », donne quelques « signes » qui permettent de diagnostiquer les cas de réelle possession diabolique :

Le fait de parler des langues non connues par la victime (le latin, par exemple).

[quote]
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Message par Francesco Mer 16 Jan 2008 - 15:40

L’esprit de blasphème, d’horreur instinctive ou inconsciente des choses saintes, en particulier la haine contre le Christ et la Sainte Vierge.

La révélation de choses cachées ou futures, sans raison naturelle qui puisse l’expliquer (attention, le démon ne possède pas la connaissance du futur. Mais parce qu’il est de nature angélique, il peut avoir une connaissance « conjoncturelle » beaucoup plus grande que la nôtre.)

L’utilisation d’une force qui dépasse les capacités humaines (la victime peut lever toute seule une charge que plusieurs personnes ne pourraient pas lever.)

Phénomènes d’apesanteur : voler, comme si le possédé avait des ailes ; se maintenir en l’air, sans point d’appui ; marcher sur le plafond, la tête dirigée vers le sol, etc.

Comment libérer quelqu’un d’une possession démoniaque ?
L’exorcisme vise à expulser les démons ou à libérer de l’emprise démoniaque et cela par l’autorité spirituelle que Jésus a confiée à son Église (CEC n° 1673). L’Eglise demande beaucoup de prudence à cause de la délicatesse et de la gravité du problème. L’exorcisme solennel, appelé " grand exorcisme ", ne peut être pratiqué que par un prêtre et avec la permission de l’évêque. Il faut y procéder avec prudence, en observant strictement les règles établies par l’Église. Le Code de Droit Canon précise que le prêtre qui reçoit la licence de pratiquer l’exorcisme doit être doté de piété, de sagesse, de prudence et d’intégrité de vie (Can 1172). Il convient donc à l’exorciste de discerner s’il s’agit d’une maladie psychique ou d’une véritable possession. Ensuite, il faut distinguer les cas aptes à l’exorcisme (Le 1er et le 4ème cas ne conviennent pas, car ils découlent d’un consentement libre à la possession du démon : ils ne peuvent donc être annulés que par une décision personnelle exprimée à travers un profond repentir et une confession sacramentelle.) Dans tous les cas, l’exorcisme n’est vraiment efficace que s’il est suivi par une décision personnelle de renoncer à Satan (promesse du baptême) et par un retour aux sacrements. Sinon, la possession risque de revenir, et d’être encore pire que la précédente (Cf. Mt 12.43-45)

Le prêtre qui procède à l’exorcisme (ainsi que les personnes qui retiennent le possédé pendant l’exorcisme) doivent être eux-mêmes en état de grâce, avoir une profonde vie intérieure, et ne pas avoir dans le passé été possédés ou très affectés par le péché. L’exorcisme ne convient pas aux personnes émotives, ni aux personnes colériques. Sachant que les démons sont, à l’égal de leur chef, les « pères du mensonges », l’exorciste doit posséder une très grande humilité pour ne pas être affecté par les insultes du démon.

Jean-Paul II, exorciste
On raconte de nombreux cas d’exorcisme pratiqué par Jean-Paul II. En voici un parmi d’autres, raconté par le photographe officiel du Pape, Arturo Mari :

Je me souviens que durant une audience générale ils ont fait venir une fille, très particulière. À un moment de l’audience, elle s’est mise à hurler. Sa voix n’était pas humaine, elle ressemblait à celle d’une bête ou, plus exactement, elle semblait venir d’outre-tombe. La jeune fille prononçait des paroles très violentes, imprégnées de colère et de haine. Le vice gouverneur, Monsignore Danzi, est descendu, il a cherché à lui parler mais sans aucun effet. Aussi la fille se déchaînait-elle encore davantage, elle criait des paroles encore plus vulgaires, offensives. Après l’audience, le Saint Père a commencé à recevoir les invités, puis il est monté sur la papamobile et est parti pour rentrer au Saint Siège. À la hauteur de l’Arc des Cloches, il y avait la fille, parce que justement on l’avait placée là contre le mur de la basilique. C’était une jeune fille de 20-22 ans, mince, mais elle avait tant de force que six fonctionnaires de l’antichambre, appelés habituellement ’sediari’, jeunes gens robustes, n’arrivaient pas à la maintenir immobile. Elle avait une force inconcevable, surhumaine. Quand ils ont dit au pape ce qui se passait, le Saint Père a fait arrêter la voiture, il est descendu et à ce moment s’est passé le ’pandémonium’. La jeune fille s’est mise à crier : « va-t’en vieil estropié ! Maudit !... » et de sa bouche, sortait une salive verdâtre, foncée. Son visage n’était pas humain. Les jeunes gens qui la retenaient étaient tout en sueur, ils n’arrivaient pas à la maintenir immobile. À ce moment, la jeune fille n’avait pas visage humain. Sa force non plus ne pouvait être humaine. Le Saint Père s’est approché, il a fait le signe de croix et a commencé à prier en latin. J’étais à une certaine distance, je n’entendais pas les paroles du Pape, en revanche j’entendais très distinctement la jeune fille qui continuait à crier : « Vieil estropié, tu es malade ! » À un certain moment, pendant que le Pape priait, la voix de la jeune fille s’est atténuée, est devenue presque une lamentation : « Mais tu sais que je ne peux rien contre toi. Je ne peux rien, tu es trop fort, trop fort ». Le Saint Père, priant, a mis la main sur sa tête et alors on a entendu un cri, comme arraché du ventre. Le Pape l’a bénie, l’a touchée de nouveau. La voix de la jeune fille était encore plus faible, elle répétait : ’ça suffit, maudit’, et après environ 20 minutes elle s’est tue. Puis elle s’est affaissée et son visage a repris sa physionomie normale, mais elle était littéralement trempée de sueur. Après cela, elle a ouvert les yeux et a regardé le Pape. Le Saint Père l’a caressée, bénie, et ensuite il est parti. J’étais stupéfait, bouleversé. Des phrases contre le Pape, du ton de la voix, inhumain, et surtout de la simplicité de l’intervention de Jean Paul II.

(SOURCES : Catéchisme de l’Eglise Catholique n°1673 ; Compendium CEC n°352 ; Code de Droit Canon, Can. 1172 ; Rituel Romain, Cap. De exorcizandis obsessis a daemonio ; Tanquerey, Compendium de Théologie Ascétique et Mystique ; Schram, Théologie Mystique).



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