Le pouvoir de Satan
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Le pouvoir de Satan
Nous n'entreprendrons pas de déterminer le pouvoir intrinsèque des natures angéliques, ni la mesure de celui qui est demeuré à Satan après sa chute ; beaucoup de graves auteurs ont traité cette question, nous préférons renvoyer à leurs ouvrages ; mais, quel que soit le pouvoir de Satan, il est nécessairement subordonné, et ne s'exerce que dans des limites, dans un ordre de faits et en des circonstances concédés de Dieu.
Les démonographes exagèrent beaucoup trop l'étendue de la concession ; les rationalistes l'annulent. Cependant il est un fait d'histoire, ou plutôt d'observation générale, qui n'échappe point aux yeux des gens instruits, pas plus qu'à ceux des théologiens : c'est que le pouvoir de Satan dans ses communications directes avec les hommes au sein des nations chrétiennes, est infiniment plus restreint que parmi les peuples infidèles. Là régnent et ont toujours régné les possessions et les œuvres de la magie démoniaque. Et tous les théologiens proclament que la vertu satanique a été liée dans de très étroites limites par la rédemption du genre humain, à l'égard de ceux qui en portent le caractère.
Les petits maîtres au fait de la philosophie traitent beaucoup trop légèrement ces questions : tout ce qui dépasse leur horizon est pour eux préjugé et ignorance ; mais ils ne font pas attention que le peu de lumière qu'ils possèdent, leur vient du christianisme, auquel ils en savent cependant si peu de gré, et que les préjugés les plus funestes sont ceux d'un demi savoir prétentieux, qui juge de tout suivant un ordre d'idées acceptées sans examen.
Trois aphorismes peuvent être posés sans crainte de démenti :
1° Satan étant un être mauvais et ennemi, il ne se rendra jamais serviable. Il est donc inutile de lui demander des bienfaits ; s'il parait accorder quelque chose, ce sera pour mieux séduire et tromper.
2° Vu sa nature immatérielle, aucun acte de l'homme ne saurait avoir prise sur lui ou le contraindre : c'est donc grand pitié de croire à la vertu des paroles mirifiques et à l'efficacité intrinsèque des formules de la magie.
3° Ce qui est nul et inefficace de soi, peut devenir accidentellement efficace par la volonté ou la permission du Tout-Puissant, auquel l'homme ne saurait assigner des règles ou des limites. Or le Tout-Puissant a prévu, permis, voulu la tentation de l'homme par le diable : la magie est un moyen de tentation ; il ne faut donc pas conclure de son impuissance native à une inefficacité absolue.
Tous les maîtres de la science divine, en reconnaissant le pouvoir laissé accidentellement et avec subordination à Satan, et, par une conséquence directe, le pouvoir accidentel et irrégulier des invocations et des moyens magiques, proclament l'impuissance fondamentale et intrinsèque de ces moyens. La plupart, en examinant de plus près les œuvres spéciales que la crédulité populaire attribue à Satan et à ses agents, déclarent cette crédulité mal fondée, et ces mêmes œuvres en dehors des limites de sa puissance.
En raisonnant ainsi, les théologiens et les docteurs de l'Église ne nient point Satan, ni sa malice, ni son pouvoir, ni ses manifestations accidentelles, et n'excusent point les tentatives de ceux qui cherchent à se mettre en rapport avec lui. D'où il résulte, en dernier lieu, que l'usage des exorcismes est amplement justifié, et que la peine d'excommunication portée contre les magiciens est juste et légitime. Rien de plus déplorable en effet, au sein du christianisme, que ces déplorables pratiques, puisque c'est l'anti-christianisme ; rien de plus abrutissant au sein de la civilisation chrétienne, et rien de plus funeste pour la morale, car la sorcellerie est toujours accompagnée de certaines autres pratiques et d'un certain genre d'abominations que nous aurons plus d'une fois l'occasion de signaler.
« L'esprit prophétique est naturel à l'homme, dit le comte de Maistre, et ne cessera de s'agiter dans le monde. » C'est la curiosité qu'il aurait dû dire, car, pour l'esprit prophétique, les plus savants maîtres dans les arts divinatoires affirment, au contraire, que tous les moyens naturels sont vains et par eux-mêmes improductifs : la Divinité sera seule l'agent de la divination, si elle daigne se communiquer ; l'homme n'y peut absolument rien, et tout ce qu'il tire de son propre fonds n'est qu'illusion ou conjecture incertaine. C'est ce que Jamblique a longuement et nettement établi ; il consacre à ce seul sujet les trente et un chapitres de la troisième section de son livre. « La divination n'est pas une œuvre humaine ; la nature ni l'art ne sauraient y conduire. L'extase, en tant qu'affection du corps ou de l'âme, la musique, l'eau ni le feu, les potions, le sommeil, l'extispicine, les augures, l'astrologie , les sorts, les songes, l'enthousiasme, les enchantements de la magie, la mélancolie, l'ivresse, la fureur, tout cela ne saurait de soi-même faire deviner. Les dieux seuls donnent à l'homme l'esprit de prophétie, soit qu'ils l'élèvent jusqu'à eux, soit qu'ils descendent dans son âme à ces occasions, en d'autres termes, soit qu'ils la ravissent ou qu'ils la possèdent. Mais il faut prendre garde, parce qu'il y a de mauvais démons, des anti-dieux, qui se présentent parfois en place des dieux véritables. » Telle est la thèse qu'il soutient.
Nous sommes de son avis. Le signe de cette possession, inhalation divine, absorption, ravissement, car il emploie tous ces termes, c'est l'extase. Il y a, ajoute-t-il, l'extase divine et l'extase démoniaque. Nous le savons ; mais ce qu'il se gardait de reconnaître , c'est que l'extase divine n'appartient qu'aux ministres et aux amis du vrai Dieu, et non pas aux ministres et aux sectateurs des dieux du paganisme. Si quelques-uns, comme Balaam ou la pythonisse d'Endor, ont été subjugués par l'esprit divin, ce sont des exceptions sur lesquelles il ne faut pas compter ; partout ailleurs, c'est l'esprit satanique.
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Les démonographes exagèrent beaucoup trop l'étendue de la concession ; les rationalistes l'annulent. Cependant il est un fait d'histoire, ou plutôt d'observation générale, qui n'échappe point aux yeux des gens instruits, pas plus qu'à ceux des théologiens : c'est que le pouvoir de Satan dans ses communications directes avec les hommes au sein des nations chrétiennes, est infiniment plus restreint que parmi les peuples infidèles. Là régnent et ont toujours régné les possessions et les œuvres de la magie démoniaque. Et tous les théologiens proclament que la vertu satanique a été liée dans de très étroites limites par la rédemption du genre humain, à l'égard de ceux qui en portent le caractère.
Les petits maîtres au fait de la philosophie traitent beaucoup trop légèrement ces questions : tout ce qui dépasse leur horizon est pour eux préjugé et ignorance ; mais ils ne font pas attention que le peu de lumière qu'ils possèdent, leur vient du christianisme, auquel ils en savent cependant si peu de gré, et que les préjugés les plus funestes sont ceux d'un demi savoir prétentieux, qui juge de tout suivant un ordre d'idées acceptées sans examen.
Trois aphorismes peuvent être posés sans crainte de démenti :
1° Satan étant un être mauvais et ennemi, il ne se rendra jamais serviable. Il est donc inutile de lui demander des bienfaits ; s'il parait accorder quelque chose, ce sera pour mieux séduire et tromper.
2° Vu sa nature immatérielle, aucun acte de l'homme ne saurait avoir prise sur lui ou le contraindre : c'est donc grand pitié de croire à la vertu des paroles mirifiques et à l'efficacité intrinsèque des formules de la magie.
3° Ce qui est nul et inefficace de soi, peut devenir accidentellement efficace par la volonté ou la permission du Tout-Puissant, auquel l'homme ne saurait assigner des règles ou des limites. Or le Tout-Puissant a prévu, permis, voulu la tentation de l'homme par le diable : la magie est un moyen de tentation ; il ne faut donc pas conclure de son impuissance native à une inefficacité absolue.
Tous les maîtres de la science divine, en reconnaissant le pouvoir laissé accidentellement et avec subordination à Satan, et, par une conséquence directe, le pouvoir accidentel et irrégulier des invocations et des moyens magiques, proclament l'impuissance fondamentale et intrinsèque de ces moyens. La plupart, en examinant de plus près les œuvres spéciales que la crédulité populaire attribue à Satan et à ses agents, déclarent cette crédulité mal fondée, et ces mêmes œuvres en dehors des limites de sa puissance.
En raisonnant ainsi, les théologiens et les docteurs de l'Église ne nient point Satan, ni sa malice, ni son pouvoir, ni ses manifestations accidentelles, et n'excusent point les tentatives de ceux qui cherchent à se mettre en rapport avec lui. D'où il résulte, en dernier lieu, que l'usage des exorcismes est amplement justifié, et que la peine d'excommunication portée contre les magiciens est juste et légitime. Rien de plus déplorable en effet, au sein du christianisme, que ces déplorables pratiques, puisque c'est l'anti-christianisme ; rien de plus abrutissant au sein de la civilisation chrétienne, et rien de plus funeste pour la morale, car la sorcellerie est toujours accompagnée de certaines autres pratiques et d'un certain genre d'abominations que nous aurons plus d'une fois l'occasion de signaler.
« L'esprit prophétique est naturel à l'homme, dit le comte de Maistre, et ne cessera de s'agiter dans le monde. » C'est la curiosité qu'il aurait dû dire, car, pour l'esprit prophétique, les plus savants maîtres dans les arts divinatoires affirment, au contraire, que tous les moyens naturels sont vains et par eux-mêmes improductifs : la Divinité sera seule l'agent de la divination, si elle daigne se communiquer ; l'homme n'y peut absolument rien, et tout ce qu'il tire de son propre fonds n'est qu'illusion ou conjecture incertaine. C'est ce que Jamblique a longuement et nettement établi ; il consacre à ce seul sujet les trente et un chapitres de la troisième section de son livre. « La divination n'est pas une œuvre humaine ; la nature ni l'art ne sauraient y conduire. L'extase, en tant qu'affection du corps ou de l'âme, la musique, l'eau ni le feu, les potions, le sommeil, l'extispicine, les augures, l'astrologie , les sorts, les songes, l'enthousiasme, les enchantements de la magie, la mélancolie, l'ivresse, la fureur, tout cela ne saurait de soi-même faire deviner. Les dieux seuls donnent à l'homme l'esprit de prophétie, soit qu'ils l'élèvent jusqu'à eux, soit qu'ils descendent dans son âme à ces occasions, en d'autres termes, soit qu'ils la ravissent ou qu'ils la possèdent. Mais il faut prendre garde, parce qu'il y a de mauvais démons, des anti-dieux, qui se présentent parfois en place des dieux véritables. » Telle est la thèse qu'il soutient.
Nous sommes de son avis. Le signe de cette possession, inhalation divine, absorption, ravissement, car il emploie tous ces termes, c'est l'extase. Il y a, ajoute-t-il, l'extase divine et l'extase démoniaque. Nous le savons ; mais ce qu'il se gardait de reconnaître , c'est que l'extase divine n'appartient qu'aux ministres et aux amis du vrai Dieu, et non pas aux ministres et aux sectateurs des dieux du paganisme. Si quelques-uns, comme Balaam ou la pythonisse d'Endor, ont été subjugués par l'esprit divin, ce sont des exceptions sur lesquelles il ne faut pas compter ; partout ailleurs, c'est l'esprit satanique.
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MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Le pouvoir de Satan
Étant le prince de ce monde,je pense que Satan peut donner des choses a ceux et celles qui l'invoquent mais le prix a payer est disproportionné:l'ame éternelle en échange d'un court plaisir terrestre....Satan n'a pas d'ami...Il est le pere du mensonge.C'est troublant de voir que des gens le croient leurs amis...Satan n'a aucun ami...2° Vu sa nature immatérielle, aucun acte de l'homme ne saurait avoir prise sur lui ou le contraindre : c'est donc grand pitié de croire à la vertu des paroles mirifiques et à l'efficacité intrinsèque des formules de la magie.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
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