L'imitation de Jesus Christ
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L'imitation de Jesus Christ
Rappel du premier message :
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1. Qu'il faut imiter Jésus-Christ, et mépriser toutes les vanités du
monde
1. Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, dit le Seigneur. Ce sont les
paroles de Jésus-Christ, par lesquelles il nous exhorte à imiter sa conduite et sa vie,
si nous voulons être vraiment éclairés et délivrés de tout aveuglement du coeur.
Que notre principale étude soit donc de méditer la vie de Jésus-Christ.
2. La doctrine de Jésus-Christ surpasse toute doctrine des Saints: et qui posséderait
son esprit y trouverait la manne cachée.
Mais il arrive que plusieurs, à force d'entendre l'Evangile, n'en sont que peu touchés,
parce qu'ils n'ont point l'esprit de Jésus-Christ.
Voulez-vous comprendre parfaitement et goûter les paroles de Jésus-Christ ?
Appliquez-vous à conformer toute votre vie à la sienne.
3. Que vous sert de raisonner profondément sur la Trinité, si vous n'êtes pas humble, et
que par-là vous déplaisez à la Trinité ?
Certes, les discours sublimes ne font pas l'homme juste et saint, mais une vie pure
rend cher à Dieu.
J'aime mieux sentir la componction que d'en savoir la définition.
Quand vous sauriez toute la Bible par coeur et toutes les sentences des philosophes,
que vous servirait tout cela sans la grâce et la charité ?
Vanité des vanités, tout n'est que vanité, hors aimer Dieu et le servir lui seul.
La souveraine richesse est de tendre au royaume du ciel par le mépris du monde.
4. Vanité donc, d'amasser des richesses périssables et d'espérer en elles.
Vanité, d'aspirer aux honneurs et de s'élever à ce qu'il y a de plus haut.
Vanité, de suivre les désirs de la chair et de rechercher ce dont il faudra bientôt être
rigoureusement puni.
Vanité, de souhaiter une longue vie et de ne pas se soucier de bien vivre.
Vanité, de ne penser qu'à la vie présente et de ne pas prévoir ce qui la suivra.
Vanité, de s'attacher à ce qui passe si vite et de ne pas se hâter vers la joie qui ne finit
point.
5. Rappelez-vous souvent cette parole du Sage: L'oeil n'est pas rassasié de ce qu'il voit,
ni l'oreille remplie de ce qu'elle entend.
Appliquez-vous donc à détacher votre coeur de l'amour des choses visibles, pour le
porter tout entier vers les invisibles, car ceux qui suivent l'attrait de leurs sens
souillent leur âme et perdent la grâce de Dieu.
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Dernière édition par Francesco le Jeu 6 Jan - 20:43, édité 1 fois
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
29. Comment il faut invoquer et bénir Dieu dans l'affliction
Le fidèle: Que votre nom soit béni à jamais, Seigneur, qui avez voulu m'éprouver par cette peine et cette tentation.
Puisque je ne saurais l'éviter, qu'ai-je à faire que de me réfugier vers vous, pour que vous me secouriez, et qu'elle me devienne utile ?
Seigneur, voilà que je suis dans la tribulation; mon coeur malade est tourmenté par la passion qui le presse.
Et maintenant que dirai-je ? Ô Père plein de tendresse ! les angoisses m'ont environné. Délivrez-moi de cette heure.
Mais cette heure est venue pour que vous fassiez éclater votre gloire, en me délivrant après m'avoir humilié profondément.
Daignez, Seigneur, me secourir; car, pauvre créature que je suis, que puis-je faire et où irais-je sans vous ?
Seigneur, donnez-moi la patience encore cette fois. Soutenez-moi, mon Dieu, et je ne craindrai point, quelque pesante que soit cette épreuve.
Et maintenant que dirai-je encore ? Seigneur, que votre volonté se fasse. J'ai bien mérité de sentir le poids de la tribulation.
Il faut donc que je le supporte: faites, mon Dieu, que ce soit avec patience, jusqu'à ce que la tempête passe et que le calme revienne.
Votre main toute puissante peut éloigner de moi cette tentation et en modérer la violence, afin que je ne succombe pas entièrement, comme vous l'avez déjà tant de fois fait pour moi, ô mon Dieu, ma miséricorde !
Et autant ce changement m'est difficile, autant il vous l'est peu: c'est l'oeuvre de la droite du Très-Haut.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
30. Qu'il faut implorer le secours de Dieu, et attendre avec confiance le retour de sa grâce
Jésus-Christ: Mon fils, je suis le Seigneur, c'est moi qui fortifie au jour de la tribulation.
Venez à moi quand vous souffrirez.
Ce qui surtout éloigne de vous les consolations célestes, c'est que vous recourez trop tard à la prière.
Car avant de me prier avec instance, vous cherchez au-dehors du soulagement et une multitude de consolations.
Mais tout cela vous sert peu, et il vous faut enfin reconnaître que c'est moi seul qui délivre ceux qui espèrent en moi, et que hors de moi il n'est point de secours efficace, point de conseil utile, point de remède durable.
Mais à présent que vous commencez à respirer après la tempête, ranimez-vous à la lumière de mes miséricordes; car je suis près de vous, dit le Seigneur, pour vous rendre tout ce que vous avez perdu et beaucoup plus encore.
Y-a-t'il rien qui me soit difficile ? ou serais-je semblable à ceux qui disent et ne font pas ?
Où est votre foi ? Demeurez ferme et persévérez.
Ne vous lassez point, prenez courage; la consolation viendra en son temps.
Attendez-moi, attendez: Je viendrai, et je vous guérirai.
Ce qui vous agite est une tentation et ce qui vous effraie est une crainte vaine.
Que vous revient-il de ces soucis d'un avenir incertain, sinon tristesse sur tristesse ? A chaque jour suffit son mal.
Quoi de plus insensé, de plus vain, que de se réjouir ou de s'affliger de choses futures qui n'arriveront peut-être jamais !
C'est une suite de la misère humaine d'être le jouet de ces imaginations et la marque d'une âme encore faible, de céder si aisément aux suggestions de l'ennemi.
Car peu lui importe de nous séduire et de nous tromper par des objets réels ou par de fausses images, et de nous vaincre par l'amour des biens présents ou par la crainte des maux à venir.
Que votre coeur donc ne se trouble point, et ne craigne point.
Croyez en moi, et confiez-vous en ma miséricorde.
Quand vous croyez être loin de moi, souvent c'est alors que je suis le plus près de vous.
Lorsque vous croyez tout perdu, ce n'est souvent que l'occasion d'un plus grand mérite.
Tout n'est pas perdu, quand le succès ne répond pas à vos désirs.
Vous ne devez pas juger selon le sentiment présent ni vous abandonner à aucune affliction, quelle qu'en soit la cause, et vous y enfoncer comme s'il ne vous restait nulle espérance d'en sortir.
Ne pensez pas que je vous aie tout à fait délaissé lorsque je vous afflige pour un temps, ou que je vous retire mes consolations; car c'est ainsi qu'on parvient au royaume des cieux.
Et certes, il vaut mieux pour vous et pour tous mes serviteurs être exercés par des traverses, que de n'éprouver jamais aucune contrariété.
Je connais le secret de votre coeur et je sais qu'il est utile pour votre salut que vous soyez quelquefois dans la sécheresse, de crainte qu'une ferveur continue ne vous porte à la présomption et que par une vaine complaisance en vous-même, vous ne vous imaginiez être ce que vous n'êtes pas.
Ce que j'ai donné, je puis l'ôter et le rendre quand il me plaît.
Ce que je donne est toujours à moi; ce que je reprends n'est point à vous, car c'est de moi que découle tout bien et tout don parfait.
Si je vous envoie quelque peine et quelque contradiction, n'en murmurez pas, et que votre coeur ne se laisse point abattre; car je puis en un moment vous délivrer de ce fardeau et changer votre tristesse en joie.
Et lorsque j'en use ainsi avec vous, je suis juste et digne de toute louange.
Si vous jugez selon la sagesse et la vérité, vous ne devez jamais vous affliger avec tant d'excès dans l'adversité, mais plutôt vous en réjouir et m'en rendre grâces.
Et même ce doit être votre unique joie que je vous frappe sans vous épargner.
Comme mon Père m'a aimé, moi aussi je vous aime, ai-je dit à mes disciples en les envoyant, non pour goûter les joies du monde, mais pour soutenir de grands combats; non pour posséder les honneurs, mais pour souffrir les mépris; non pour vivre dans l'oisiveté, mais dans le travail; non pour se reposer, mais pour porter beaucoup de fruits par la patience. Souvenez-vous, mon fils, de ces paroles.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
Tres beau texte a relire lors des temps de tribulation....
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
31. Qu'il faut oublier toutes les créatures pour trouver le Créateur
Le fidèle: Seigneur, j'ai besoin d'une grâce plus grande, s'il me faut parvenir à cet état où nulle créature ne sera un lien pour moi.
Car, tant que quelque chose m'arrête, je ne puis voler librement vers vous.
Il aspirait à cette liberté, celui qui disait: Qui me donnera des ailes comme à la colombe ? et je volerai et je me reposerai.
Quel repos plus profond que le repos de l'homme qui n'a que vous en vue ? et quoi de plus libre que celui qui ne désire rien sur la terre ?
Il faut donc s'élever au-dessus de toutes les créatures, se détacher parfaitement de soi-même, sortir de son esprit, monter plus haut, et là reconnaître que c'est vous qui avez tout fait, et que rien n'est semblable à vous.
Tandis qu'on tient encore à quelque créature, on ne saurait s'occuper librement des choses de Dieu.
Et c'est pourquoi l'on trouve peu de contemplatifs, parce que peu savent se séparer entièrement des créatures et des choses périssables.
Il faut pour cela une grâce puissante qui soulève l'âme et la ravisse au-dessus d'elle-même.
Et tant que l'homme n'est pas élevé ainsi en esprit, détaché de toute créature, et parfaitement uni à Dieu, tout ce qu'il sait et tout ce qu'il a est de bien peu de prix.
Il sera longtemps faible et incliné vers la terre, celui qui estime quelque chose hors de l'unique, de l'immense, de l'éternel bien.
Tout ce qui n'est pas Dieu n'est rien, et ne doit être compté pour rien.
Il y a une grande différence entre la sagesse d'un homme que la piété éclaire et la science qu'un docteur acquiert par l'étude.
La science qui vient d'en haut et que Dieu lui-même répand dans l'âme, est bien supérieure à celle où l'homme parvient laborieusement par les efforts de son esprit.
Plusieurs désirent s'élever à la contemplation; mais ce qu'il faut pour cela, ils ne le veulent point faire.
Le grand obstacle est qu'on s'arrête à ce qu'il y a d'extérieur et de sensible, et que l'on s'occupe peu de se mortifier véritablement.
Je ne sais ce que c'est, ni quel esprit nous conduit, ni ce que nous prétendons, nous qu'on regarde comme des hommes tout spirituels, de poursuivre avec tant de travail et de souci des choses viles et passagères, lorsque si rarement nous nous recueillons pour penser sans aucune distraction à notre état intérieur.
Hélas ! à peine sommes-nous rentrés en nous-mêmes que nous nous hâtons d'en sortir, sans jamais sérieusement examiner nos oeuvres.
Nous ne considérons point jusqu'où descendent nos affections et nous ne gémissons point de ce que tout en nous est impur.
Toute chair avait corrompu sa voie; et c'est pourquoi le déluge suivit.
Quand donc nos affections intérieures sont corrompues, elles corrompent nécessairement nos actions et dévoilent ainsi toute la faiblesse de notre âme.
Les fruits d'une bonne vie ne croissent que dans un coeur pur.
On demande d'un homme: Qu'a-t'il fait ? Mais s'il l'a fait par vertu, c'est à quoi l'on regarde bien moins.
On veut savoir s'il a du courage, des richesses, de la beauté, de la science, s'il écrit ou s'il chante bien, s'il est habile dans sa profession; mais on ne s'informe guère s'il est humble, doux, patient, pieux, intérieur.
La nature ne considère que le dehors de l'homme; la grâce pénètre au-dedans.
Celle-là se trompe souvent; celle-ci espère en Dieu pour n'être pas trompée.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
32. De l'abnégation de soi-même
Jésus-Christ: Mon fils, vous ne pouvez jouir d'une liberté parfaite si vous ne vous renoncez entièrement.
Ils vivent en servitude tous ceux qui s'aiment et qui veulent être à eux-mêmes. On les voit avides, curieux, inquiets, cherchant toujours ce qui flatte leurs sens et non ce qui me plaît, se repaître d'illusions et former mille projets qui se dissipent.
Car tout ce qui ne vient pas de Dieu périra.
Retenez bien cette courte et profonde parole: Quittez tout, et vous trouverez tout. Renoncez à vos désirs, et vous goûterez le repos.
Méditez ce précepte, et quand vous l'aurez accompli, vous saurez tout.
Le fidèle: Seigneur, ce n'est pas l'oeuvre d'un jour, ni un jeu d'enfants; cette courte maxime renferme toute la perfection religieuse.
Jésus-Christ: Mon fils, vous ne devez point vous rebuter ni perdre courage lorsqu'on vous montre la voix des parfaits, mais plutôt vous efforcer de parvenir à cet état sublime, ou au moins y aspirer de tous vos désirs.
Ah ! s'il en était ainsi de vous ! si vous en étiez venu jusqu'à ne plus vous aimer vous-même, soumis à moi sans réserve, et au supérieur que je vous ai donné, alors j'arrêterais sur vous mes regards avec complaisance et tous vos jours passeraient dans la paix et dans la joie.
Il vous reste encore bien des choses à quitter, et à moins que vous n'y renonciez entièrement pour moi, vous n'obtiendrez point ce que vous demandez.
Ecoutez mes conseils et, pour acquérir de vraies richesses, achetez de moi l'or éprouvé par le feu, c'est-à-dire la sagesse céleste qui foule aux pieds toutes les choses d'ici-bas.
Qu'elle vous soit plus chère que la sagesse du siècle et que tout ce qui plaît aux hommes ou nous plaît en nous-mêmes.
Je vous le dis: échangez ce qu'il y a de grand et de précieux dans les choses humaines contre une chose vile.
Car on regarde comme petite et vile, et l'on oublie presque entièrement cette sagesse du ciel, la seule vraie, qui ne s'élève point en elle-même et qui ne cherche point à être admirée sur la terre. Plusieurs ont ses louanges à la bouche: mais ils s'éloignent d'elle par leur vie. C'est cependant cette perle précieuse qui est cachée au plus grand nombre.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
[quote]Jésus-Christ: Mon fils, vous ne pouvez jouir d'une liberté parfaite si vous ne vous renoncez entièrement.
Ils vivent en servitude tous ceux qui s'aiment et qui veulent être à eux-mêmes. On les voit avides, curieux, inquiets, cherchant toujours ce qui flatte leurs sens et non ce qui me plaît, se repaître d'illusions et former mille projets qui se dissipent.
Car tout ce qui ne vient pas de Dieu périra.
[b]
Ils vivent en servitude tous ceux qui s'aiment et qui veulent être à eux-mêmes. On les voit avides, curieux, inquiets, cherchant toujours ce qui flatte leurs sens et non ce qui me plaît, se repaître d'illusions et former mille projets qui se dissipent.
Car tout ce qui ne vient pas de Dieu périra.
[b]
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
33. De l'inconstance du coeur, et que nous devons tout rapporter à Dieu comme à notre dernière fin
Mon fils, ne vous reposez point sur ce que vous sentez en vous; maintenant vous êtes affecté d'une certaine manière, vous le serez d'une autre le moment d'après.
Tant que vous vivrez, vous serez sujet au changement, même malgré vous; tour à tour triste et gai, tranquille et inquiet, fervent et tiède; tantôt actif, tantôt paresseux, tantôt grave, tantôt léger.
Mais l'homme sage et instruit dans les voies spirituelles s'élève au-dessus de ces vicissitudes. Il ne considère point ce qu'il éprouve en soi, ni de quel côté l'incline le vent de l'inconstance; mais il arrête toute son attention sur la fin bienheureuse à laquelle il doit tendre.
C'est ainsi qu'au milieu de tant de mouvements divers, fixant sur moi seul ses regards, il demeure inébranlable et toujours le même.
Plus l'oeil de l'âme est pur et son intention droite, moins on est agité par les tempêtes.
Mais cet oeil s'obscurcit en plusieurs, parce qu'il se tourne vers chaque objet agréable qui se présente.
Car il est rare de trouver quelqu'un tout à fait exempt de la honteuse recherche de soi-même.
Ainsi autrefois les Juifs vinrent à Béthanie chez Marthe et Marie, non pour Jésus seul, mais pour voir Lazare.
Il faut donc purifier l'intention afin que, simple et droite, elle se dirige constamment vers moi, sans s'arrêter jamais aux objets inférieurs.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
34. Qu'on ne saurait goûter que Dieu seul, et qu'on le goûte en toutes choses, quand on l'aime véritablement
Le fidèle: Voilà mon Dieu et mon tout ! Que voudrai-je de plus ? et quelle plus grande félicité puis-je désirer ?
Ô ravissante parole ! mais pour celui qui aime Jésus, et non pas le monde, ni rien de ce qui est du monde.
Mon Dieu et mon tout, c'est assez dire à qui l'entend, et le redire sans cesse est doux à celui qui aime.
Vous présent, tout est délectable; en votre absence, tout devient amer.
Vous donnez au coeur le repos, et une profonde paix, et une joie inénarrable.
Vous faites que, content de tout, on vous bénit de tout. Au contraire, rien sans vous ne peut plaire longtemps, et rien n'a d'attrait ni de douceur sans l'impression de votre grâce et l'onction de votre sagesse.
Que ne goûtera point celui qui vous goûte, et que trouvera d'agréable celui qui ne vous goûte point ?
Les sages du monde, qui n'ont de goût que pour les voluptés de la chair, s'évanouissent dans leur sagesse, car on ne trouve là qu'un vide immense, que la mort.
Mais ceux qui, pour vous suivre, méprisent le monde et mortifient la chair, se montrent vraiment sages, car ils quittent le mensonge pour la vérité, et la chair pour l'esprit.
Ceux-là savent goûter Dieu; et tout ce qu'ils trouvent de bon dans les créatures, ils le rapportent à la louange du Créateur.
Rien pourtant ne se ressemble moins que le goût du Créateur et celui de la créature, du temps et de l'éternité, de la lumière incréée et de celle qui n'en est qu'un faible reflet.
Ô lumière éternelle ! infiniment élevée au-dessus de toute lumière créée, qu'un de vos rayons, tel que la foudre, parte d'en haut et pénètre jusqu'au fond le plus intime de mon coeur.
Purifiez, dilatez, éclairez, vivifiez mon âme et toutes ses puissances, pour qu'elle s'unisse à vous dans des transports de joie.
Oh ! quand viendra cette heure heureuse, cette heure désirable où vous me rassasierez de votre présence, où vous me serez tout en toutes choses ?
Jusque-là je n'aurai point de joie parfaite.
Hélas ! le vieil homme vit encore en moi: il n'est pas tout crucifié, il n'est pas mort entièrement.
Ses convoitises combattent encore fortement contre l'esprit; il excite en moi des guerres intestines et ne souffre point que l'âme règne en paix.
Mais vous qui commandez à la mer et qui calmez le mouvement des flots, levez-vous, secourez-moi.
Dissipez les nations qui veulent la guerre, et brisez-les dans votre puissance.
Faites, je vous en conjure, éclater vos merveilles, et signalez la force de votre bras, car je n'ai point d'autre espérance ni d'autre refuge que vous, ô mon Dieu !
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
35. Qu'on est toujours, durant cette vie, exposé à la tentation
Jésus-Christ: Mon fils, vous n'aurez jamais de sécurité dans cette vie, mais tant que vous vivrez, les armes spirituelles vous seront toujours nécessaires.
Vous êtes environné d'ennemis: ils vous attaquent à droite et à gauche.
Si vous ne vous couvrez donc de tous côtés du bouclier de la patience, vous ne serez pas longtemps sans blessures.
Si de plus votre coeur ne se fixe pas irrévocablement en moi, avec la ferme volonté de tout souffrir pour mon amour, vous ne soutiendrez jamais la violence de ce combat, et vous n'obtiendrez point la palme des bienheureux.
Il faut donc passer à travers tous les obstacles et lever un bras tout-puissant contre tout ce qui s'oppose à vous.
Car la manne est donnée aux victorieux, et une grande misère est le partage du lâche.
Si vous cherchez le repos en cette vie, comment parviendrez-vous au repos éternel ?
Ne vous préparez pas à beaucoup de repos, mais à beaucoup de patience.
Cherchez la véritable paix, non sur la terre, mais dans le ciel; non dans les hommes ni dans aucune créature, mais en Dieu seul.
Vous devez supporter tout avec joie pour l'amour de Dieu: les travaux, les douleurs, les tentations, les persécutions, les angoisses, les besoins, les infirmités, les injures, les médisances, les reproches, les humiliations, les affronts, les corrections, le mépris.
C'est là ce qui exerce à la vertu, ce qui éprouve le nouveau soldat de Jésus-Christ, ce qui forme la couronne céleste.
Pour un court travail, je donnerai une récompense éternelle, et une gloire infinie pour une humiliation passagère.
Pensez-vous que vous aurez toujours, selon votre désir, les consolations spirituelles ?
Mes saints n'en ont pas joui constamment, mais ils ont eu beaucoup de peines, des tentations diverses, de grandes désolations.
Et se confiant plus en Dieu qu'en eux-mêmes, ils se sont soutenus par la patience au milieu de toutes ces épreuves, sachant que les souffrances du temps n'ont nulle proportion avec la gloire future qui doit en être le prix.
Voulez-vous avoir dès le premier moment ce que tant d'autres ont à peine obtenu après beaucoup de larmes et d'immenses travaux ?
Attendez le Seigneur, combattez avec courage, soyez ferme, ne craignez point, ne reculez point, mais exposez généreusement votre vie pour la gloire de Dieu.
Je vous récompenserai pleinement, et je serai avec vous dans toutes vos tribulations.
Re: L'imitation de Jesus Christ
36. Contre les vains jugements des hommes
Jésus-Christ: Mon fils, ne cherchez qu'en Dieu le repos de votre coeur, et ne craignez point les jugements des hommes quand votre conscience vous rend témoignage de votre innocence et de votre piété.
Il est bon, il est heureux de souffrir ainsi; et ce ne sera point chose pénible pour le coeur humble qui se confie en Dieu plus qu'en lui-même.
On parle tant qu'on doit ajouter peu de foi à ce qui se dit.
Comment, d'ailleurs, contenter tout le monde ? cela ne se peut.
Bien que Paul s'efforçât de plaire à tous dans le Seigneur, et qu'il se fît tout à tous, il ne laissait pas d'être fort indifférent aux jugements des hommes.
Il a fait tout ce qui était en lui pour l'édification et le salut des autres; car il n'a pu empêcher qu'ils ne l'aient quelquefois condamné ou méprisé.
C'est pourquoi il a remis tout à Dieu, qui connaît tout, et il n'a opposé que l'humilité et la patience aux reproches injustes, aux faux soupçons et aux mensonges de ceux qui se livraient dans leurs discours à tout ce que leur suggérait la passion.
Il s'est cependant justifié quelquefois, de peur que son silence ne causât du scandale aux faibles.
Qu'avez-vous à craindre d'un homme mortel ? Il est aujourd'hui, et demain il aura disparu.
Craignez Dieu, et vous ne redouterez rien des hommes.
Que peut contre vous un homme par des paroles et des outrages ? Il se nuit plus qu'à vous et, quel qu'il soit, il n'évitera pas le jugement de Dieu.
Ayez Dieu toujours présent et laissez là les contestations et les plaintes.
Que si vous paraissez succomber maintenant et souffrir une confusion que vous ne méritez pas, n'en murmurez point et ne diminuez pas votre couronne par votre impatience.
Levez plutôt vos regards au ciel, vers moi qui suis assez puissant pour vous délivrer de l'opprobre et de l'injure, et pour rendre à chacun selon ses oeuvres.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
37. Qu'il faut renoncer entièrement à soi-même pour obtenir la liberté du coeur
Jésus-Christ: Mon fils, quittez-vous et vous me trouverez.
N'ayez rien à vous, pas même votre volonté, vous y gagnerez constamment.
Car vous recevrez une grâce plus abondante dès que vous aurez renoncé à vous-même sans retour.
Le fidèle: Seigneur, en quoi dois-je me renoncer, et combien de fois ?
Jésus-Christ: Toujours et à toute heure, dans les plus petites choses comme dans les plus grandes. Je n'excepte rien et j'exige de vous un dépouillement sans réserve.
Comment pouvez-vous être à moi et comment pourrai-je être à vous si vous n'êtes pas libre, au-dedans et au-dehors, de toute volonté propre ?
Plus vous vous hâterez d'accomplir ce renoncement, plus vous aurez de paix; et plus il sera parfait et sincère, plus vous me serez agréable et plus vous obtiendrez de moi.
Il y en a qui renoncent à eux-mêmes, mais avec quelque réserve, et parce qu'ils n'ont pas en Dieu une pleine confiance, ils veulent encore s'occuper de ce qui les touche.
Quelques-uns offrent tout d'abord; mais, la tentation survenant, ils reprennent ce qu'ils avaient donné, et c'est pourquoi ils ne font presque aucun progrès dans la vertu.
Ni les uns ni les autres ne parviendront jamais à la vraie liberté d'un coeur pur, jamais ils ne seront admis à ma douce familiarité qu'après un entier abandon et un continuel sacrifice d'eux-mêmes, sans lequel on ne peut ni jouir de moi, ni s'unir à moi.
Je vous l'ai dit bien des fois et je vous le redis encore: Quittez-vous, renoncez à vous, et vous jouirez d'une grande paix intérieure.
Donnez tout pour trouver tout; ne recherchez, ne demandez rien, demeurez fortement attaché à moi seul, et vous me posséderez.
Votre coeur sera libre et dégagé des ténèbres qui l'obscurcissent.
Que vos efforts, vos prières, vos désirs n'aient qu'un seul objet: d'être dépouillé de tout intérêt propre, de suivre nu Jésus-Christ nu, de mourir à vous-même, afin de vivre pour moi éternellement.
Alors s'évanouiront toutes les pensées vaines, les pénibles inquiétudes, les soins superflus.
Alors aussi s'éloigneront de vous les craintes excessives, et l'amour déréglé mourra en vous.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
38. Comment il faut se conduire dans les choses extérieures, et recourir à Dieu dans les périls
Jésus-Christ: Mon fils, en tous lieux, dans tout ce que vous faites, en tout ce qui vous occupe au-dehors, vous devez vous efforcer de demeurer libre intérieurement et maître de vous-même, de sorte que tout vous soit assujetti et que vous ne le soyez à rien.
Ayez sur vos actions un empire absolu; soyez-en le maître et non pas l'esclave.
Tel qu'un vrai Israélite, affranchi de toute servitude, entrez dans le partage et dans la liberté des enfants de Dieu qui, élevés au-dessus des choses présentes, contemplent celles de l'éternité; qui donnent à peine un regard à ce qui passe et ne détachent jamais leurs yeux de ce qui durera toujours; qui, supérieurs aux biens du temps, ne cèdent point à leur attrait mais plutôt les forcent de servir au bien, selon l'ordre établi par Dieu, le régulateur suprême, qui n'a rien laissé de désordonné dans ses oeuvres.
Si dans tous les évènements, vous ne vous arrêtez point aux apparences et n'en croyez point les yeux de la chair sur ce que vous voyez et entendez; si vous entrez d'abord, comme Moïse, dans le tabernacle pour consulter le Seigneur, vous recevrez quelquefois sa divine réponse et vous reviendrez instruit de beaucoup de choses sur le présent et l'avenir.
Car c'était toujours dans le tabernacle que Moïse allait chercher l'éclaircissement de ses difficultés et de ses doutes; et la prière était son unique recours contre la malice et les pièges des hommes.
Ainsi vous devez vous réfugier dans le secret de votre coeur pour implorer le secours de Dieu avec plus d'instance.
Nous lisons que Josué et les enfants d'Israël furent trompés par les Gabaonites, parce qu'ils n'avaient point auparavant consulté le Seigneur, et que, trop crédules à leurs flatteuses paroles, ils se laissèrent séduire par une fausse piété.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
Si dans tous les évènements, vous ne vous arrêtez point aux apparences et n'en croyez point les yeux de la chair sur ce que vous voyez et entendez; si vous entrez d'abord, comme Moïse, dans le tabernacle pour consulter le Seigneur, vous recevrez quelquefois sa divine réponse et vous reviendrez instruit de beaucoup de choses sur le présent et l'avenir.
Car c'était toujours dans le tabernacle que Moïse allait chercher l'éclaircissement de ses difficultés et de ses doutes; et la prière était son unique recours contre la malice et les pièges des hommes.
Ainsi vous devez vous réfugier dans le secret de votre coeur pour implorer le secours de Dieu avec plus d'instance.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
39. Qu'il faut éviter l'empressement dans les affaires
Jésus-Christ: Mon fils, remettez-moi toujours vos intérêts; j'en disposerai selon ce qui sera le mieux, au temps convenable.
Attendez ce que j'ordonnerai et vous y trouverez un grand avantage.
Le fidèle: Seigneur, je vous remets tout avec beaucoup de joie, car j'avance bien peu quand je n'ai que mes propres lumières.
Oh ! que ne puis-je, oubliant l'avenir, m'abandonner dès ce moment sans réserve à votre volonté souveraine !
Jésus-Christ: Mon fils, souvent l'homme poursuit avec ardeur une chose qu'il désire; l'a-t'il obtenue, il commence à s'en dégoûter, parce qu'il n'y a rien de durable dans ses affections, et qu'elles l'entraînent incessamment d'un objet à un autre.
Ce n'est donc pas peu de se renoncer soi-même dans les plus petites choses.
Le vrai progrès de l'homme est l'abnégation de soi-même; et l'homme qui ne tient plus à soi est libre et en assurance.
Cependant l'ancien ennemi, qui s'oppose à tout bien, ne cesse pas de le tenter; il lui dresse nuit et jour des embûches, et s'efforce de le surprendre pour le faire tomber dans ses pièges.
Veillez et priez, dit le Seigneur, afin que vous n'entriez point en tentation.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
Parole tres sage....Rien en ce monde ne peut nous combler sauf Dieu lui meme.Attendez ce que j'ordonnerai et vous y trouverez un grand avantage.
Le fidèle: Seigneur, je vous remets tout avec beaucoup de joie, car j'avance bien peu quand je n'ai que mes propres lumières.
Oh ! que ne puis-je, oubliant l'avenir, m'abandonner dès ce moment sans réserve à votre volonté souveraine !
Jésus-Christ: Mon fils, souvent l'homme poursuit avec ardeur une chose qu'il désire; l'a-t'il obtenue, il commence à s'en dégoûter, parce qu'il n'y a rien de durable dans ses affections, et qu'elles l'entraînent incessamment d'un objet à un autre.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
40. Que l'homme n'a rien de bon de lui-même, et ne peut se glorifier de rien
Le fidèle: Seigneur, qu'est-ce que l'homme pour que vous vous souveniez de lui ? Et qu'est-ce que le fils de l'homme pour que vous le visitiez ?
Par où l'homme a-t'il pu mériter votre grâce ?
De quoi, Seigneur, puis-je me plaindre, si vous me délaissez ? Et qu'ai-je à dire si vous ne faites pas ce que je demande ?
Je ne puis certes penser et dire avec vérité que ceci: Seigneur, je ne suis rien, je ne peux rien de moi-même, je n'ai rien de bon, je sens ma faiblesse en tout, et tout m'incline vers le néant.
Si vous ne m'aidez et ne me fortifiez intérieurement, aussitôt je tombe dans la tiédeur et le relâchement.
Mais vous, Seigneur, vous êtes toujours le même, et vous demeurez éternellement bon, juste et saint, faisant tout avec bonté, avec justice, avec sainteté, et disposant tout avec sagesse.
Pour moi, qui ai plus de penchant à m'éloigner du bien qu'à m'en approcher, je ne demeure pas longtemps dans un même état, et je change sept fois le jour.
Cependant je suis moins faible dès que vous le voulez, dès que vous me tendez une main secourable, car vous pouvez seul, sans l'aide de personne, me secourir et m'affermir de telle sorte que je ne sois plus sujet à tous ces changements, et que mon coeur se tourne vers vous seul et s'y repose à jamais.
Si donc je savais rejeter toute consolation humaine, soit pour acquérir le ferveur, soit à cause de la nécessité qui me presse de vous chercher, ne trouvant point d'homme qui me console, alors je pourrais tout espérer de votre grâce et me réjouir de nouveau dans les consolations que je recevrais de vous.
Grâces vous soient rendues, à vous de qui découle tout ce qui m'arrive de bien.
Pour moi, je ne suis devant vous que vanité et néant, qu'un homme inconstant et fragile.
De quoi donc puis-je me glorifier ? Comment puis-je désirer qu'on m'estime ?
Serait-ce à cause de mon néant ? mais quoi de plus insensé ?
Certes, la vaine gloire est la plus grande des vanités, et un mal terrible, puisqu'elle nous éloigne de la véritable gloire, et nous dépouille de la grâce céleste.
Car, dès que l'homme se complaît en lui-même, il commence à vous déplaire; et lorsqu'il aspire aux louanges humaines, il perd la vraie vertu.
La vraie gloire et la joie sainte est de se glorifier en vous et non pas en soi; de se réjouir de votre grandeur et non de sa propre vertu; de ne trouver de plaisir en nulle créature qu'à cause de vous.
Que votre nom soit loué et non le mien; qu'on exalte vos oeuvres et non les miennes; que votre saint nom soit béni, et qu'il ne me revienne rien des louanges des hommes.
Vous êtes ma gloire et la joie de mon coeur.
En vous je me glorifierai; je me réjouirai sans cesse en vous et non pas en moi, si ce n'est dans mes infirmités.
Que les Juifs recherchent la gloire qu'on reçoit les uns des autres; pour moi, je ne rechercherai que celle qui vient de Dieu seul.
Car toute gloire humaine, tout honneur du temps, toute grandeur de ce monde, comparée à votre gloire éternelle, est folie et vanité.
Ô ma vérité, ma miséricorde, ô mon Dieu ! Trinité bienheureuse ! à vous seule louange, honneur, gloire, puissance dans les siècles des siècles !
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
[/quote]41. Du mépris de tous les honneurs du temps
Jésus-Christ: Mon fils, n'enviez point les autres si vous les voyez honorés et élevés tandis qu'on vous méprise et qu'on vous humilie.
Elevez votre coeur au ciel vers moi et vous ne vous affligerez point d'être méprisé des hommes sur la terre.
Le fidèle: Seigneur, nous sommes aveuglés et la vanité nous séduit bien vite.
Si je me considère attentivement, je reconnais qu'aucune créature ne m'a jamais fait d'injustice, et qu'ainsi je n'ai nul sujet de me plaindre de vous.
Après vous avoir tant offensé et si grièvement, il est juste que toute créature s'arme contre moi.
La honte et le mépris, voilà donc ce qui m'est dû; et à vous la louange, l'honneur et la gloire.
Et si je ne me dispose à souffrir avec joie, à désirer même d'être méprisé, abandonné de toutes les créatures et compté pour rien, je ne puis ni posséder au-dedans de moi une paix solide, ni recevoir la lumière spirituelle, ni être parfaitement uni à vous.
[quote]
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
42. Qu'il ne faut pas que notre paix dépende des hommes
Jésus-Christ: Si vous faites dépendre votre paix de quelque personne, à cause de l'habitude de vivre avec elle et de la conformité de vos sentiments, vous serez dans l'inquiétude et le trouble.
Mais si vous cherchez votre appui dans la vérité immuable et toujours vivante, vous ne serez point accablé de tristesse quand un ami s'éloigne ou meurt.
Toute amitié doit être fondée sur moi; et c'est pour moi que vous devez aimer tous ceux qui vous paraissent aimables et qui vous sont les plus chers en cette vie.
Sans moi, l'amitié est stérile et dure peu, et toute affection dont je ne suis pas le lien n'est ni véritable ni pure.
Vous devez être mort à toutes ces affections humaines, jusqu'à souhaiter de n'avoir, s'il se pouvait, aucun commerce avec les hommes.
Plus l'homme s'éloigne des consolations de la terre, plus il s'approche de Dieu.
Et il s'élève d'autant plus vers Dieu qu'il descend plus profond en lui-même, et qu'il est plus vil à ses propres yeux.
Celui qui s'attribue quelque bien empêche que la grâce de Dieu descende en lui, parce que la grâce de l'Esprit-Saint cherche toujours les coeurs humbles.
Si vous savez vous anéantir parfaitement et bannir de votre coeur tout amour de la créature, alors, venant à vous, je vous inonderai de ma grâce.
Quand vous regardez la créature, vous perdez de vue le créateur.
Apprenez à vous vaincre en tout à cause de lui et vous pourrez alors parvenir à le connaître.
Le plus petit objet désiré, aimé avec excès, souille l'âme et la sépare du souverain bien.
Re: L'imitation de Jesus Christ
Jésus-Christ: Si vous faites dépendre votre paix de quelque personne, à cause de l'habitude de vivre avec elle et de la conformité de vos sentiments, vous serez dans l'inquiétude et le trouble.
Mais si vous cherchez votre appui dans la vérité immuable et toujours vivante, vous ne serez point accablé de tristesse quand un ami s'éloigne ou meurt.
Toute amitié doit être fondée sur moi; et c'est pour moi que vous devez aimer tous ceux qui vous paraissent aimables et qui vous sont les plus chers en cette vie.
Sans moi, l'amitié est stérile et dure peu, et toute affection dont je ne suis pas le lien n'est ni véritable ni pure.
Re: L'imitation de Jesus Christ
43. Contre la vaine science du siècle
Jésus-Christ: Mon fils, ne vous laissez pas émouvoir au charme et à la beauté des discours des hommes, car le royaume de Dieu ne consiste pas dans les discours, mais dans les oeuvres.
Soyez attentif à mes paroles qui enflamment le coeur, éclairent, attendrissent l'âme, et la remplissent de consolation.
Ne lisez jamais pour paraître plus savant ou plus sage;
Etudiez-vous à mortifier vos vices; cela vous servira plus que la connaissance des questions les plus difficiles.
Après avoir beaucoup lu et beaucoup appris, il en faut toujours revenir à l'unique principe de toutes choses:
C'est moi qui donne à l'homme la science et qui éclaire l'intelligence des petits enfants, plus que l'homme ne le pourrait par aucun enseignement.
Celui à qui je parle est bientôt instruit, et fait de grands progrès dans la vie de l'esprit.
Malheur à ceux qui interrogent les hommes sur toutes sortes de questions curieuses et qui s'inquiètent peu d'apprendre à me servir !
Viendra le jour où Jésus-Christ, le Maître des maîtres, le Seigneur des anges, apparaîtra pour demander compte à chacun de ce qu'il sait, c'est-à-dire pour examiner les consciences.
Et alors, la lampe à la main, il scrutera Jérusalem: les secrets des ténèbres seront dévoilés, et toute langue se taira.
C'est moi qui, en un moment, élève l'âme humble et la fais pénétrer plus avant dans la vérité éternelle que ne le pourrait celui qui aurait étudié dix années dans les écoles.
J'enseigne sans bruit de paroles, sans embarras d'opinion, sans faste, sans arguments, sans disputes.
J'apprends à mépriser les biens de la terre, à dédaigner ce qui passe, à rechercher et à goûter ce qui est éternel, à fuir les honneurs, à souffrir les scandales, à mettre en moi toute son espérance, à ne désirer rien hors de moi et à m'aimer ardemment par-dessus tout.
Quelques-uns, en m'aimant ainsi, ont appris des choses toutes divines, dont ils parlaient d'une manière admirable.
Ils ont fait plus de progrès en quittant tout, que par une profonde étude.
Mais je dis aux uns des choses plus générales; aux autres, de plus particulières. J'apparais à quelques-uns doucement voilé sous des ombres et des figures; je révèle à d'autres mes mystères au milieu d'une vive splendeur.
Les livres parlent à tous le même langage, mais il ne produit pas sur tous les mêmes impressions, parce que moi seul j'enseigne la vérité au-dedans, je scrute les coeurs, je pénètre leurs pensées, j'excite à agir, et je distribue mes dons à chacun selon qu'il me plaît.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
44. Qu'il ne faut point s'embarrasser dans les choses extérieures
Jésus-Christ: Mon fils, il faut que vous vous teniez dans l'ignorance de beaucoup de choses, que vous soyez comme mort au monde, et que le monde soit mort pour vous.
Il faut aussi fermer l'oreille à bien des discours et penser plutôt à vous conserver en paix.
Il vaut mieux détourner les yeux de ce qui déplaît et laisser chacun dans son sentiment, que de s'arrêter à contester.
Si vous prenez soin d'avoir Dieu pour vous et que son jugement vous soit toujours présent, vous supporterez sans peine d'être vaincu.
Le fidèle: Hélas ! Seigneur, où en sommes-nous venus ? On pleure une perte temporelle, on court, on se fatigue pour le moindre gain, et l'on oublie les pertes de l'âme ou l'on ne s'en souvient qu'à peine et bien tard.
On est attentif à ce qui ne sert que peu ou point du tout, et l'on passe avec négligence sur ce qui est souverainement nécessaire, parce que l'homme se répand tout entier au-dehors et que, s'il ne rentre promptement en lui-même, il demeure avec joie enseveli dans les choses extérieures.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
45. Qu'il ne faut pas croire tout le monde, et qu'il est difficile de garder une sage mesure dans ses paroles
Le fidèle: Secourez-moi, Seigneur, dans la tribulation: car le salut ne vient pas de l'homme.
Combien de fois ai-je en vain cherché la fidélité où je croyais la trouver ? combien de fois l'ai-je trouvée où je l'attendais le moins ?
Vanité donc d'espérer dans les hommes; mais vous êtes, mon Dieu, le salut des justes.
Soyez béni, Seigneur, en tout ce qui nous arrive. Nous sommes faibles et changeants, un rien nous séduit et nous ébranle.
Quel est l'homme si vigilant et si réservé, qu'il ne tombe jamais dans aucune surprise, ni dans aucune perplexité ?
Mais celui, mon Dieu, qui se confie en vous et qui vous cherche dans la simplicité de son coeur, ne chancelle pas si aisément.
Et s'il éprouve quelque affliction, s'il est engagé en quelque embarras, vous l'en tirerez bientôt ou vous le consolerez, car vous n'abandonnez pas pour toujours celui qui espère en vous.
Quoi de plus rare qu'un ami fidèle, qui ne s'éloigne point quand l'infortune accable son ami ?
Seigneur, vous êtes seul constamment fidèle et nul ami n'est comparable à vous.
Oh ! que de sagesse dans ce que disait cette sainte âme: Mon coeur est affermi et fondé en Jésus-Christ !
S'il en était ainsi de moi, je serais moins troublé par la crainte des hommes et moins ému de leurs paroles malignes.
Qui peut prévoir, qui peut détourner tous les maux à venir ? Si ceux qu'on a prévus souvent blessent encore, que sera-ce donc de ceux qui nous frappent inopinément ?
Pourquoi, malheureux que je suis, n'ai-je pas pris de plus sûres précautions pour moi-même ? Pourquoi aussi ai-je eu tant de crédulité pour les autres ?
Mais nous sommes des hommes, et rien autre chose que des hommes fragiles, quoique plusieurs nous croient ou nous appellent des anges.
A qui croirai-je, Seigneur, si ce n'est à vous ? Vous êtes la vérité qui ne trompe point et qu'on ne peut tromper.
Au contraire, tout homme est menteur, faible, inconstant, fragile, surtout dans ses paroles; de sorte qu'on doit à peine croire d'abord ce qui paraît le plus vrai dans ce qu'il dit.
Que vous nous avez sagement avertis de nous défier des hommes; que l'homme a pour ennemis ceux de sa propre maison, et que si quelqu'un dit: Le Christ est ici, ou il est là, il ne faut pas le croire.
Une dure expérience m'a éclairé; heureux si elle sert à me rendre moins insensé et plus vigilant !
Soyez discret, me dit quelqu'un, soyez discret; ce que je vous dis n'est que pour vous. Et pendant que je me tais et que je crois la choses secrète, il ne peut lui-même garder le silence qu'il m'a demandé; mais dans l'instant, il me trahit, se trahit lui-même et s'en va.
Eloignez de moi, Seigneur, ces confidences trompeuses; ne permettez pas que je tombe entre les mains de ces hommes indiscrets, ou que je leur ressemble.
Mettez dans ma bouche des paroles invariables et vraies; et que ma langue soit étrangère à tout artifice. Ce que je ne peux souffrir en autrui, je dois m'en préserver avec soin.
Oh ! qu'il est bon, qu'il est nécessaire pour la paix, de se taire sur les autres, de ne pas tout croire indifféremment, ni tout redire sans réflexion, de se découvrir à peu de personnes, de vous chercher toujours pour témoin de son coeur, de ne pas se laisser emporter à tout vent de paroles, mais de désirer que tout en nous et hors de nous s'accomplisse selon qu'il plaît à votre volonté.
Que c'est encore un sûr moyen pour conserver la grâce céleste, de fuir ce qui a de l'éclat aux yeux des hommes, de ne point rechercher ce qui semble attirer leur admiration, mais de travailler ardemment à acquérir ce qui produit la ferveur et corrige la vie !
A combien d'hommes a été funeste une vertu connue et louée trop tôt !
Que de fruits, au contraire, d'autres ont tirés d'une grâce conservée en silence durant cette vie fragile, qui n'est qu'une tentation et une guerre continuelle !
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
45. Qu'il ne faut pas croire tout le monde, et qu'il est difficile de garder une sage mesure dans ses paroles
Le fidèle: Secourez-moi, Seigneur, dans la tribulation: car le salut ne vient pas de l'homme.
Combien de fois ai-je en vain cherché la fidélité où je croyais la trouver ? combien de fois l'ai-je trouvée où je l'attendais le moins ?
Vanité donc d'espérer dans les hommes; mais vous êtes, mon Dieu, le salut des justes.
Soyez béni, Seigneur, en tout ce qui nous arrive. Nous sommes faibles et changeants, un rien nous séduit et nous ébranle.
Quel est l'homme si vigilant et si réservé, qu'il ne tombe jamais dans aucune surprise, ni dans aucune perplexité ?
Mais celui, mon Dieu, qui se confie en vous et qui vous cherche dans la simplicité de son coeur, ne chancelle pas si aisément.
Et s'il éprouve quelque affliction, s'il est engagé en quelque embarras, vous l'en tirerez bientôt ou vous le consolerez, car vous n'abandonnez pas pour toujours celui qui espère en vous.
Quoi de plus rare qu'un ami fidèle, qui ne s'éloigne point quand l'infortune accable son ami ?
Seigneur, vous êtes seul constamment fidèle et nul ami n'est comparable à vous.
Que c'est encore un sûr moyen pour conserver la grâce céleste, de fuir ce qui a de l'éclat aux yeux des hommes, de ne point rechercher ce qui semble attirer leur admiration
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
Livre troisième - De la vie intérieure
46. Qu'il faut mettre sa confiance en Dieu, lorsqu'on est assailli de paroles injurieuses
Jésus-Christ: Mon fils, demeurez ferme, et espérez en moi. Qu'est-ce, après tout, que des paroles ? un vain bruit: elles frappent l'air, mais ne brisent point la pierre.
Si vous êtes coupable, songez que votre désir doit être de vous corriger. Si votre conscience ne vous reproche rien, pensez que vous devez souffrir avec joie cette légère peine pour Dieu.
C'est bien le moins que de temps en temps vous supportiez quelques paroles, vous qui ne pouvez encore soutenir de plus dures épreuves.
Et pourquoi de si petites choses vont-elles jusqu'à votre coeur, si ce n'est que vous êtes encore charnel, et trop occupé des jugements des hommes ?
Vous craignez le mépris, et à cause de cela vous ne voulez pas être repris de vos fautes et vous cherchez des excuses pour les couvrir.
Scrutez mieux votre coeur et vous reconnaîtrez que le monde vit encore en vous, et le vain désir de plaire aux hommes.
Car votre répugnance à être abaissé, confondu par vos faiblesses, prouve que vous n'avez pas une humilité sincère, que vous n'êtes pas véritablement mort au monde, et que le monde n'est pas crucifié pour vous.
Ecoutez ma parole et vous vous inquiéterez peu de toutes les paroles des hommes.
Quand on dirait contre vous tout ce que peut inventer la plus noire malice, en quoi cela vous nuirait-il, si vous le laissez passer comme la paille que le vent emporte ? En perdriez-vous un seul cheveu ?
Celui dont le coeur n'est pas renfermé en lui-même et qui n'a pas Dieu toujours présent, s'émeut aisément d'une parole de blâme.
Mais celui qui se confie en moi et qui ne s'appuie pas sur son propre jugement, ne craindra rien des hommes.
Car c'est moi qui connais et qui juge ce qui est secret, je sais la vérité de toutes choses, qui a fait l'injure et qui la souffre.
Cette parole, elle est venue de moi; cet événement, je l'ai permis afin que ce qu'il y a de caché dans beaucoup de coeurs fut révélé.
Je jugerai l'innocent et le coupable; mais par un secret jugement, j'ai voulu auparavant éprouver l'un et l'autre.
Le témoignage des hommes trompe souvent, mais mon jugement est vrai; il subsistera et ne sera point ébranlé.
Le plus souvent il est caché et peu de personnes le découvrent en chaque chose; cependant il n'erre jamais et ne peut errer, quoiqu'il ne paraisse pas toujours juste aux yeux des insensés.
C'est donc à moi qu'il faut remettre le jugement de tout, sans jamais s'en rapporter à son propre sens.
Le juste ne sera point troublé, quoiqu'il arrive par l'ordre de Dieu. Il lui importera peu qu'on l'accuse injustement.
Et si d'autres le défendent et réussissent à le justifier, il n'en concevra pas non plus une vaine joie.
Car il se souvient que c'est moi qui sonde les coeurs et les reins, et que je ne juge point sur les dehors et les apparences humaines.
Ce qui paraît louable au jugement des hommes, souvent est criminel à mes yeux.
Le fidèle: Seigneur, mon Dieu, juge infiniment juste, fort et patient, qui connaissez la fragilité de l'homme et son penchant au mal, soyez ma force et toute ma confiance; car ma conscience ne me suffit pas.
Vous connaissez ce que je ne connais point; ainsi j'ai dû m'abaisser sous tous les reproches et les supporter avec douceur.
Pardonnez-moi, dans votre bonté, toutes les fois que je n'ai pas agi de la sorte, et donnez-moi plus abondamment la grâce qui apprend à souffrir.
Car je dois compter bien plus sur votre grande miséricorde pour obtenir le pardon, que sur ma vertu apparente, pour justifier ce que ma conscience recèle.
Quoique je ne me reproche rien, je ne suis cependant pas justifié pour cela; parce que sans votre miséricorde, nul homme vivant ne sera juste devant vous.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
47. Qu'il faut être prêt à souffrir pour la vie éternelle tout ce qu'il y a de plus pénible
Jésus-Christ: Mon fils, que les travaux que vous avez entrepris pour moi ne brisent pas votre courage, et que les afflictions ne vous abattent pas entièrement; mais qu'en tout ce qui arrive, ma promesse vous console et vous fortifie.
Je suis assez puissant pour vous récompenser au-delà de toutes bornes et de toute mesure.
Vous ne serez pas longtemps ici dans le travail, ni toujours chargé de douleurs.
Attendez un peu et vous verrez promptement la fin de vos maux.
Une heure viendra où le travail et le trouble cesseront.
Tout ce qui passe avec le temps est peu de chose et ne dure guère.
Faites ce que vous avez à faire; travaillez fidèlement à ma vigne, et je serai moi-même votre récompense.
Ecrivez, lisez, chantez mes louanges, gémissez, gardez le silence, priez, souffrez courageusement l'adversité; la vie éternelle est digne de tous ces combats, et de plus grands encore.
Il y a un jour connu du Seigneur où la paix viendra; et il n'y aura plus de jour ni de nuit comme sur cette terre mais une lumière perpétuelle, une splendeur infinie, une paix inaltérable, un repos assuré.
Vous ne direz plus alors: Qui me délivrera de ce corps de mort ? Vous ne vous écrierez plus: Malheur à moi, parce que mon exil a été prolongé ! car la mort sera détruite, et le salut sera éternel; plus d'angoisse, une joie ravissante, une société de gloire et de bonheur.
Oh ! si vous aviez vu, dans le ciel, les couronnes immortelles des saints ! de quel glorieux état resplendissent ces hommes que le monde méprisait et regardait comme indignes de vivre ! aussitôt, certes, vous vous prosterneriez jusque dans la poussière, et vous aimeriez mieux être au-dessous de tous qu'au-dessus d'un seul.
Vous ne désireriez point les jours heureux de cette vie; mais plutôt vous vous réjouiriez de souffrir pour Dieu, et vous regarderiez comme le plus grand gain d'être compté pour rien parmi les hommes.
Oh ! si vous goûtiez ces vérités, si elles pénétraient jusqu'au fond de votre coeur, comment oseriez-vous vous plaindre, même une seule fois ?
Est-il rien de pénible qu'on ne doive supporter pour la vie éternelle ?
Ce n'est pas peu de gagner ou de perdre le royaume de Dieu.
Levez donc les yeux au ciel. Me voilà, et avec moi tous mes saints; ils ont soutenu dans ce monde un grand combat; et maintenant ils se réjouissent, maintenant ils sont consolés et à l'abri de toute crainte, maintenant ils se reposent, et ils demeureront à jamais avec moi dans le royaume de mon Père.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
Ecrivez, lisez, chantez mes louanges, gémissez, gardez le silence, priez, souffrez courageusement l'adversité; la vie éternelle est digne de tous ces combats, et de plus grands encore.
Il y a un jour connu du Seigneur où la paix viendra; et il n'y aura plus de jour ni de nuit comme sur cette terre mais une lumière perpétuelle, une splendeur infinie, une paix inaltérable, un repos assuré.
Vous ne direz plus alors: Qui me délivrera de ce corps de mort ? Vous ne vous écrierez plus: Malheur à moi, parce que mon exil a été prolongé ! car la mort sera détruite, et le salut sera éternel; plus d'angoisse, une joie ravissante, une société de gloire et de bonheur.
Oh ! si vous aviez vu, dans le ciel, les couronnes immortelles des saints ! de quel glorieux état resplendissent ces hommes que le monde méprisait et regardait comme indignes de vivre ! aussitôt, certes, vous vous prosterneriez jusque dans la poussière, et vous aimeriez mieux être au-dessous de tous qu'au-dessus d'un seul.
Vous ne désireriez point les jours heureux de cette vie; mais plutôt vous vous réjouiriez de souffrir pour Dieu, et vous regarderiez comme le plus grand gain d'être compté pour rien parmi les hommes.
Oh ! si vous goûtiez ces vérités, si elles pénétraient jusqu'au fond de votre coeur, comment oseriez-vous vous plaindre, même une seule fois ?
Est-il rien de pénible qu'on ne doive supporter pour la vie éternelle ?
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
48. De l'éternité bienheureuse et des misères de cette vie
Le fidèle: Ô bienheureuse demeure de la cité céleste ! Jour éclatant de l'éternité, que la nuit n'obscurcit jamais et que la vérité souveraine éclaire perpétuellement de ses rayons; jour immuable de joie et de repos, que nulle vicissitude ne trouble !
Oh ! que ce jour n'a-t'il lui déjà sur les ruines du temps et de tout ce qui passe avec le temps !
Il luit pour les saints dans son éternelle splendeur; mais nous, voyageurs sur la terre, nous ne le voyons que de loin, comme à travers un voile.
Les citoyens du ciel en connaissent les délices; mais les fils d'Eve, encore exilés, gémissent sur l'amertume et l'ennui de la vie présente.
Les jours d'ici-bas sont courts et mauvais, pleins de douleurs et d'angoisses.
L'homme y est souillé de beaucoup de péchés, engagé dans beaucoup de passions, agité par mille craintes, embarrassé de mille soins, emporté çà et là par la curiosité, séduit par une foule de chimères, environné d'erreurs, brisé de travaux, accablé de tentations, énervé de délices, tourmenté par la pauvreté.
Oh ! quand viendra la fin de ces maux ? quand serai-je délivré de la misérable servitude des vices ? quand me souviendrai-je, Seigneur, de vous seul ? quand goûterai-je en vous une pleine joie ?
Quand, dégagé de toute entrave, jouirai-je d'une vraie liberté, désormais exempte de toute peine et du corps et de l'esprit ?
Quand posséderai-je une joie solide, assurée, inaltérable, paix au-dedans et au-dehors, paix affermie de toutes parts ?
Ô bon Jésus ! quand me sera-t'il donné de vous voir, de contempler la gloire de votre règne ? quand me serez-vous tout en toute chose ?
Quand serai-je avec vous dans ce royaume que vous avez préparé de toute éternité à vos élus ?
J'ai été délaissé, pauvre, exilé, en une terre ennemie, où il y a guerre continuelle et de grandes infortunes.
Consolez mon exil, adoucissez l'angoisse de mon coeur: car il soupire après vous de toute l'ardeur de ses désirs.
Tout ce que le monde m'offre ici-bas pour me consoler me pèse.
Je voudrais m'unir intimement à vous, et je ne puis atteindre à cette ineffable union.
Je voudrais m'attacher aux choses du ciel, et mes passions immortifiées me replongent dans celles de la terre.
Mon âme aspire à s'élever au-dessus de tout, et la chair me rabaisse au-dessous, malgré mes efforts.
Ainsi, homme misérable, j'ai sans cesse la guerre au-dedans de moi et je me suis à charge à moi-même, l'esprit voulant s'élever toujours et la chair toujours descendre !
Oh ! combien je souffre en moi lorsque, méditant les choses du ciel, celles de la terre viennent en foule se présenter à ma pensée durant la prière ! Mon Dieu, ne vous éloignez pas de moi et n'abandonnez point votre serviteur dans votre colère.
Faites briller votre foudre et dissipez ces visions de la chair: lancez vos flèches, et mettez en fuite ces fantômes de l'ennemi.
Rappelez à vous tous mes sens; faites que j'oublie toutes les choses du monde et que je rejette promptement avec mépris ces criminelles images.
Eternelle vérité, prêtez-moi votre secours afin que nulle chose vaine ne me touche.
Venez en moi, céleste douceur, et que tout ce qui n'est pas pur s'évanouisse devant vous.
Pardonnez-moi aussi, et usez de miséricorde, toutes les fois que dans la prière je m'occupe d'autre chose que de vous.
Car je confesse sincèrement que la distraction m'est habituelle.
Dans le mouvement ou dans le repos, bien souvent je ne suis point où est mon corps, mais plutôt où mon esprit m'emporte.
Je suis là où est ma pensée, ma pensée est d'ordinaire où est ce que j'aime.
Ce qui me plaît naturellement ou par habitude, voilà ce qui d'abord se présente à elle.
Et c'est pour cela, ô Vérité, que vous avez dit expressément: Où est votre trésor, là aussi est votre coeur.
Si j'aime le ciel, je pense volontiers aux choses du ciel.
Si j'aime le monde, je me réjouis des prospérités du monde et je m'attriste de ses adversités.
Si j'aime la chair, je me représente souvent ce qui est de la chair.
Si j'aime l'esprit, ma joie est de penser aux choses spirituelles.
Car il est doux de parler et d'entendre parler de tout ce que j'aime, et j'en emporte avec moi le souvenir dans ma retraite.
Mais heureux l'homme, ô mon Dieu ! qui à cause de vous, bannit de son coeur toutes les créatures, qui fait violence à la nature et crucifie par la ferveur de l'esprit les convoitises de la chair, afin de vous offrir du fond d'une conscience où règne la paix, une prière pure, et que, dégagé au-dedans et au-dehors de tout ce qui est terrestre, il puisse se mêler au choeurs des anges !
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
Tres belle priere...
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
49. Du désir de la vie éternelle, et des grands biens promis à ceux qui combattent courageusement
Jésus-Christ: Mon fils, lorsque le désir de l'éternelle béatitude vous est donné d'en haut et que vous aspirez à sortir de la prison du corps pour contempler ma lumière sans ombre et sans vicissitude, dilatez votre coeur et recevez avec amour cette sainte aspiration.
Rendez grâce de toute votre âme à la bonté céleste, qui vous prodigue ainsi ses faveurs, qui vous
visite avec tendresse, vous excite, vous presse et vous soulève puissamment, de peur que votre poids ne vous incline vers la terre.
Car rien de cela n'est le fruit de vos pensées ou de vos efforts, mais une grâce de Dieu, qui a daigné jeter sur vous un regard afin que, croissant dans la vertu et dans l'humilité, vous vous prépariez à de nouveaux combats et que tout votre coeur s'attache à moi avec la volonté ferme de me servir.
Quelque ardent que soit le feu, la flamme cependant ne monte pas sans fumée.
Ainsi quelques-uns, quoique embrasés du désir des choses célestes, ne sont point néanmoins entièrement dégagés des affections et des tentations de la chair.
Et c'est pourquoi ils n'ont pas en vue la seule gloire de Dieu, dans ce qu'ils demandent avec tant d'instance.
Tel est souvent votre désir, que vous croyez si vif et si sûr.
Car rien n'est pur ni parfait, de ce qui est mêlé d'intérêt propre.
Demandez, non ce qui vous est doux, non ce qui vous offre quelque avantage, mais ce qui m'honore et me plaît; car si vous jugez selon la justice, vous devez, docile à mes ordres, les préférer à vos désirs et à tout ce qu'on peut désirer.
Je connais votre désir; j'ai entendu vos gémissements.
Vous voudriez jouir déjà de la liberté glorieuse des enfants de Dieu; déjà la demeure éternelle, la céleste patrie où la joie ne tarit jamais, ravit votre pensée. Mais l'heure n'est pas encore venue, vous êtes encore dans un autre temps, temps de guerre, temps de travail et d'épreuves.
Vous désirez être rassasié du souverain bien, mais cela ne se peut maintenant.
C'est moi qui suis le bien suprême; attendez-moi dit le Seigneur, jusqu'à ce que vienne le royaume de Dieu.
Il faut que vous soyez encore éprouvé sur la terre et exercé de bien des manières. De temps en temps vous recevrez des consolations, mais jamais assez pour rassasier vos désirs.
Ranimez donc votre force et votre courage pour accomplir et pour souffrir ce qui répugne à la nature.
Il faut que vous vous revêtiez de l'homme nouveau, que vous vous changiez en un autre homme.
Il faut que souvent vous fassiez ce que vous ne voulez pas, et que vous renonciez à ce que vous voulez.
Ce que les autres souhaitent réussira, mille obstacles s'opposeront à ce que vous souhaitez.
On écoutera ce que disent les autres, ce que vous direz sera compté pour rien.
Ils demanderont et ils obtiendront; vous demanderez et on vous refusera.
On parlera d'eux, on les exaltera; et personne ne parlera de vous.
On leur confiera tel ou tel emploi, et l'on ne vous jugera propre à rien.
Quelquefois la nature s'en affligera; et ce sera beaucoup si vous le supportez en silence.
C'est dans ces épreuves et une infinité d'autres semblables que, d'ordinaire, on reconnaît combien un vrai serviteur de Dieu sait se renoncer et se briser à tout.
Il n'est presque rien qui vous fasse sentir autant le besoin de mourir à vous -même, que de voir et de souffrir ce qui répugne à votre volonté, surtout lorsqu'on vous commande des choses inutiles ou déraisonnables.
Et parce que, assujetti à un supérieur, vous n'osez résister à son autorité, il vous semble dur d'être en tout conduit par un autre et de n'agir jamais selon vos propres sens.
Mais pensez, mon fils, aux fruits de vos travaux, à leur prompte fin, à leur récompense trop grande, et loin de les porter avec douleur, vous y trouverez une puissante consolation.
Car, pour avoir renoncé maintenant à quelques vaines convoitises, vous ferez éternellement votre volonté dans le ciel.
Là tous vos voeux seront accomplis, tous vos désirs satisfaits.
Là tous les biens s'offriront à vous, sans que vous ayez à craindre de les perdre.
Là votre volonté ne cessant jamais d'être unie à la mienne, vous ne souhaiterez rien hors de moi, rien qui vous soit propre.
Là personne ne vous résistera, personne ne se plaindra de vous, personne ne vous suscitera de contrariétés ni d'obstacles; mais tout ce qui peut être désiré étant présent à la fois, votre âme, rassasiée pleinement, n'embrassera qu'à peine cette immense félicité.
Là je donnerai la gloire pour les opprobres soufferts, la joie pour les larmes, pour la dernière place un trône dans mon royaume éternel.
Là éclateront les fruits de l'obéissance, la pénitence se réjouira de ses travaux, et l'humble dépendance sera glorieusement couronnée.
Maintenant donc, inclinez-vous humblement sous la main de tous et ne regardez point qui a dit ou ordonné cela.
Mais si quelqu'un demande ou souhaite quelque chose de vous, qui que ce soit, ou votre supérieur, ou votre inférieur, ou votre égal, loin d'en être blessé, ayez soin de l'accomplir avec une effusion sincère.
Que l'un recherche ceci, un autre cela; que celui-là se glorifie d'une chose, celui-ci d'une autre, et qu'il en reçoive mille louanges; pour vous, ne mettez votre joie que dans le mépris de vous-même, dans ma volonté et ma gloire.
Vous ne devez rien désirer, sinon que, soit par la vie, soit par la mort, Dieu soit toujours glorifié en vous.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: L'imitation de Jesus Christ
50. Comment un homme dans l'affliction doit s'abandonner entre les mains de Dieu
Le fidèle: Seigneur mon Dieu, Père saint, soyez béni maintenant et dans toute l'éternité, parce qu'il a été fait comme vous l'avez voulu, et ce que vous faites est bon.
Que votre serviteur se réjouisse, non en lui-même ni en nul autre, mais en vous seul, parce que vous seul êtes la véritable joie: vous êtes, Seigneur, mon espérance, ma couronne, ma joie, ma gloire.
Qu'y a-t-il en votre serviteur qu'il n'ait reçu de vous, et sans l'avoir mérité ?
Tout est à vous: vous avez tout fait, tout donné.
Je suis pauvre, et dans les travaux dès mon enfance. Quelquefois mon âme est triste jusqu'aux larmes, et quelquefois elle se trouble en elle-même, à cause des passions qui la pressent.
Je désire la joie de la paix, j'aspire à la paix de vos enfants, que vous nourrissez dans votre lumière et vos consolations.
Si vous me donnez la paix, si vous versez en moi votre joie sainte, l'âme de votre serviteur sera comme remplie d'une douce mélodie et, ravi d'amour, il chantera vos louanges.
Mais si vous vous retirez, comme vous le faites souvent, il ne pourra courir dans la voie de vos commandements; alors il ne lui reste qu'à tomber à genoux et se frapper la poitrine, parce qu'il n'en est plus pour lui comme auparavant, lorsque votre lumière resplendissait sur sa tête, et qu'à l'ombre de vos ailes il trouvait un abri contre les tentations.
Père juste et toujours digne de louanges, l'heure est venue où votre serviteur doit être éprouvé.
Père aimable, il est juste que votre serviteur souffre maintenant quelque chose pour vous.
Père à jamais adorable, l'heure que vous avez prévue de toute éternité est venue, où il faut que votre serviteur succombe pour un peu de temps au-dehors, sans cesser de vivre toujours intérieurement en vous.
Il faut que pour un peu de temps il soit abaissé, humilié, anéanti devant les hommes, brisé de souffrances, accablé de langueurs, afin de se relever avec vous à l'aurore d'un jour nouveau, et d'être environné de splendeur dans le ciel.
Père saint, vous l'avez ainsi ordonné, ainsi voulu, et ce que vous avez commandé s'est accompli.
Car c'est la grâce que vous faites à ceux que vous aimez, de souffrir en ce monde pour votre amour, et d'être affligés autant de fois et par qui que ce soit que vous le permettiez.
Rien ne se fait sur la terre sans raison, sans dessein et sans l'ordre de votre Providence.
Ce m'est un bien, Seigneur, que vous m'ayez humilié, afin que je m'instruise de votre justice, et que je bannisse de mon coeur tout orgueil et toute présomption.
Il m'est utile d'avoir été couvert de confusion, afin que je cherche à me consoler plutôt en vous que dans les hommes.
Par là j'ai appris encore à redouter vos jugements impénétrables, selon lesquels vous affligez et le juste et l'impie, mais toujours avec équité et justice.
Je vous rends grâces de ce que vous ne m'avez point épargné les maux, et de ce qu'au contraire vous m'avez sévèrement frappé, me chargeant de douleurs et m'accablant d'angoisses au-dedans et au-dehors.
De tout ce qui est sous le ciel, il n'est rien qui me console; je n'espère qu'en vous, ô mon Dieu ! céleste médecin des âmes, qui blessez et qui guérissez; qui conduisez jusqu'aux enfers, et qui en ramenez.
Vous me guidez par vos enseignements, et votre verge même m'instruira.
Père uniquement aimé, voilà que je suis entre vos mains, je m'incline sous la verge qui me corrige.
Frappez, frappez encore, afin que je réforme selon votre gré tout ce qu'il y a d'imparfait en moi.
Faites de moi, comme vous le savez si bien faire, un disciple humble et pieux, toujours prêt à vous obéir au moindre signe.
Je m'abandonne, moi et tout ce qui est à moi, à votre correction. Il vaut mieux être châtié en ce monde qu'en l'autre.
Vous savez tout, vous pénétrez tout, et rien ne vous est caché dans la conscience de l'homme.
Vous connaissez les choses futures avant qu'elles arrivent et il n'est pas besoin que personne vous instruise ou vous avertisse de ce qui se passe sur la terre.
Vous savez ce qui est utile à mon avancement et combien la tribulation sert à consumer la rouille des vices.
Disposez de moi selon votre bon plaisir et ne me délaissez point à cause de ma vie toute de péché, que personne ne connaît mieux que vous.
Faites, Seigneur, que je sache ce que je dois savoir, que j'aime ce que je dois aimer, que je loue ce qui vous est agréable, que j'estime ce qui est précieux devant vous, et que je méprise ce qui est vil à vos regards.
Ne permettez pas que je juge d'après ce que l'oeil aperçoit au-dehors, ni que je forme mes sentiments sur les discours insensés des hommes; mais faites que je porte un jugement vrai des choses sensibles et spirituelles, et surtout que je cherche à connaître votre volonté.
Souvent les hommes se trompent en ne jugeant que sur le témoignage des sens. Des amateurs du siècle se trompent aussi en n'aimant que les choses visibles.
Un homme en vaut-il mieux parce qu'un autre homme l'estime grand ?
Quand un homme en exalte un autre, c'est un menteur qui trompe un menteur, un superbe qui trompe un superbe, un aveugle qui trompe un aveugle, un malade qui trompe un malade; et les vaines louanges sont une véritable confusion pour qui les reçoit.
Car, "ce qu'un homme est à vos yeux, Seigneur, voilà ce qu'il est réellement, et rien de plus", dit l'humble saint François.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
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