Franc-maçonnerie de France : de crise en crise, où va-t-elle ?
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Franc-maçonnerie de France : de crise en crise, où va-t-elle ?
Franc-maçonnerie de France : de crise en crise, où va-t-elle ?
Depuis 2009, la franc-maçonnerie française traverse une période très agitée, ballottée et secouée par des crises internes et des affaires-scandales à répétition qui ont fortement altéré son image dans une opinion publique qui ne la regardait déjà pas avec un œil très sympathique.
C'est en effet en France que de déroule la plus grande crise ouverte d'une Grande Loge, la GLNF, qui était en nombre la deuxième du pays, mais aussi en France que surviennent les « affaires », qui, de l'Hérault jusqu'à Lille, et du Nord Pas de Calais jusqu'à Marseille ou Nice ont mis en cause publiquement des réseaux occultes souvent composés d'un fort pourcentage de franc-maçons.
Ces crises et scandales ont naturellement généré dans les rangs maçonniques questionnements, craintes, réflexions et révoltes. La franc-maçonnerie française est donc entrée en crise, et cela à plusieurs niveaux, car tous ces remous ne peuvent laisser indifférents les premiers intéressés qui se posent aussi de nombreuses questions légitimes sur leurs Grandes Loges, leurs directions, les orientations suivies, et les moyens de redresser une situation qui continue pour l'heure à se dégrader.
Mais, à l'extérieur, les réseaux occultes affairistes, voire, de type mafieux, créés et structurés via la franc-maçonnerie sans que ses dirigeants ne dénoncent ces réseaux ou leur retirent toute autorité au nom de leur institution, créent une situation très dangereuse pour les franc-maçons d'abord et pour toute la société derrière.
Crises internes : crise d'identité, crise des valeurs, crises des dérives récurrentes
Ce n'est pas un hasard si la crise la plus importante de la franc-maçonnerie mondiale a jeté ses racines en France (avec quelques racines secondaires en Afrique francophone) et a atteint une telle violence que tous les franc-maçons, de toutes obédiences, s'accordent à reconnaître que c'est une crise inédite et qui marquera l'histoire de leurs institutions.
Nous avons déjà indiqué dans un article précédent que la crise de la GLNF n'est en fait que le résultat de décennies de dérives rampantes et croissantes, marquées par une inféodation progressive de cette Grande Loge à un parti politique, l'UDR, devenue RPR, puis UMP, et par une série de scandales, notamment dans le sud de la France et avec les réseaux de ce qu'on appelle la « Françafrique ».
Même du point de vue des franc-maçons dits « réguliers « dans le monde, la GLNF est devenue un objet de honte, voire de rejet, qui a pris ces derniers mois la forme juridico-administrative de la suspension des relations entre cette Loge française et nombre de ses Loges sœurs dans le monde, notamment en Europe. Le malaise est donc officiel, public et indiscutable.
Aujourd'hui en scission ouverte après une longue crise scandée par d'innombrables procès, insultes, disputes, menaces physiques, et même une manifestation de rue, la GLNF est aussi, pour tous les franc-maçons de la planète, une cause de trouble et de réflexion sur les buts et pratiques de la maçonnerie.
La lecture de ce blog depuis quelques mois en apporte de multiples preuves :
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A contrario, pour celles et ceux qui exècrent la franc-maçonnerie, cette crise, survenue au bout de plus de 25 ans de dérives publiques incessantes, tend à confirmer leur opinion que la franc-maçonnerie est le cache-sexe de réseaux affairistes, politico-financiers, crapuleux, voire mafieux et qu'il convient que la société régule ce genre d'associations secrètes, aussi accusées par certains d'infiltrer l'Etat, les administrations, la Justice, les partis politiques, les collectivités territoriales, la police et la gendarmerie, bref les structures de la société, le tout à des fins anti-républicaines.
Le problème, nouveau pour les franc-maçons français, est que les récentes affaires du Carlton de Lille, des réseaux de corruption au sein du PS dans le Nord Pas de Calais et dans la région de Marseille, pour ne prendre que ces 3 exemples célèbres, ont chacune mis en cause ou impliqué, à divers degrés, des franc-maçons, dénoncés comme tels par les médias, et constitués en réseaux sur cette base spécifique.
A l'évidence, l'effet cumulatif de scandales différents impliquant des membres d'associations similaires a renforcé dans l'opinion publique le sentiment que les franc-maçons seraient des gens malhonnêtes, corrompus et fonctionnant comme une sorte de secte ayant des buts strictement financiers et de contrôle social.
De fait, de nombreux franc-maçons, placés dans cette situation difficile, voire contradictoire à leurs aspirations propres, essaient de rappeler que ces « affaires » sont des « accidents », des « dérives inévitables », « humaines », que la franc-maçonnerie véhicule et promeut des principes d'intégrité et d'attachement au bien public, mais ces discours, pour sincères qu'ils soient aux yeux de leurs auteurs, ne peuvent effacer des esprits les « amis du Carlton » ou les informations détaillées du livre « Rose mafia » suivies de faits judiciaires.
Il s'ensuit que les franc-maçons de France vivent tout ensemble une crise d'identité ( qui suis-je ? que fais-je ? que dois-je faire ?) et une crise des valeurs affichées publiquement que les « affaires » viennent contredire avec force et éclat.
Bref, être franc-maçon en France devient un problème pour beaucoup des intéressés, et, alors que ce fut dans le passé un motif de fierté pour nombre de leurs anciens, l'appartenance aux obédiences maçonniques tend pour beaucoup à être une cause de honte, qui se vit alors dans une grande discrétion qui ne fait que renforcer les suspicions autour d'eux.
La franc-maçonnerie et sa place dans une France en déclin
Il convient cependant de relativiser la perte de repères, sociaux, moraux, voire « maçonniques » de ces franc-maçons qui versent dans les scandales publics et font ainsi le lit des détracteurs de leurs « frères », en montrant des visages infectés, purulents, de leurs institutions.
Certes, comme me le disait lors de la préparation de cet article un franc-maçon éclairé et réaliste, mais fataliste : « Quand une fraternité est dévoyée, la nature de la fraternité est alors corrompue ».
Pour autant, il est communément admis que les temps de crise sont propices à tous les dérèglements sociaux et moraux et ce dans toute la société. Ce sont même là des traits d'une société en crise.
Les dérives passées et actuelles qui ont conduit la franc-maçonnerie aux crises multiples actuelles s'inscrivent donc dans un contexte social général, et dans un pays en déclin absolu et relatif.
Ainsi, les réseaux maçonniques africains, presque totalement inféodés à la GLNF, ont rejoint cette dernière afin de recevoir de la France, de son Etat, de ses partis politiques institutionnels, de ses entreprises, des bienfaits pour eux.
Il est de notoriété publique que nombre de dictateurs et semi-autocrates de l'Afrique francophone sont franc-maçons, et/ou fondateurs des Grandes Loges de leur pays, lesquelles sont composées des dirigeants, des hauts fonctionnaires et de tous les accapareurs économiques du pays, au détriment des peuples.
Ce lien témoigne de cette réalité crue, mais inquiétante :
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Toutefois, le recul de la France en Afrique devant la Chine, les Etats-Unis, la Russie et même l'Inde,
modifie les choses en profondeur et rejoindre une Grande Loge liée à la France n'est plus aujourd'hui pour un haut dignitaire africain la garantie absolue de pouvoir préserver ses prébendes.
Il arrive même parfois que ce soit un handicap lourd, voire mortel (cf : coups d'Etat militaires ou révoltes populaires).
Ainsi, le déclin économique et politique de la France dans le monde produit mécaniquement la réduction des opportunités d'action des réseaux occultes, qui sous couvert de franc-maçonnerie, visent exclusivement des opérations « affairistes », voire mafieuses, que ce soit en Afrique, en Amérique du Sud ou en Asie.
Il s'ensuit que ces réseaux ont tendance à se replier sur la métropole et ne peuvent plus réaliser leurs « affaires juteuses » que sur le dos des citoyens du pays, au niveau des communes, des départements, des régions et de l'Etat, ce qui explique la soudaine montée en puissance des scandales en France même, et non plus dans des pays « exotiques ».
Mais, même en France, avec l'Union européenne et l'ouverture à la mondialisation, ce qui était assuré avant ne l'est plus tant la lutte pour les marchés, notamment publics, est féroce.
Un maire de province me confiait pour cet article :
« la mairie voisine est dirigée par un un type du GODF, au demeurant très sympathique. Avant, il essayait de s'arranger pour que les marchés publics soient attribués à ses « frères », et cela se passait sans heurt. Maintenant, la concurrence est telle que, quand il doit choisir y compris entre deux de ses « frères » de loges différentes, celui qui est viré du marché alerte la presse et proteste à voix haute. En plus de l'incertitude juridique pénale, il a maintenant en prime les ennuis avec ses « frères ».
Par ailleurs, on notera que ces réseaux de nature mafieuse sous l'apparence externe de la franc-maçonnerie se heurtent aussi parfois, à l'étranger, à de vraies structures mafieuses qui, elles, ont une approche plus « radicale » des relations affairistes.
Ce qui amène aussi des gens se réclamant de la franc-maçonnerie à se voir menacés de mort par des groupes mafieux locaux qui veulent leur part des marchés, groupes qui ne tiennent aucun compte des appuis et relations, de l'entregent de leur adversaire, n'hésitant pas à l'éliminer physiquement.
Ces cas sont en cours de développement, tant en Afrique, qu'au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et en Asie. Sur ce dernier continent, il a été confirmé que des réseaux yakuzas japonais ou des Triades sinophones ne supportaient plus la présence de réseaux « affairistes » se réclamant de la franc-maçonnerie française, tant dans leurs pays que dans les relations commerciales entre leurs pays et la France.
Il résulte de ces processus conjugués que les réseaux affairistes connus, bien qu'occultes, se cachant au sein de la franc-maçonnerie en usant de son nom pour leurs « affaires », sont désormais fort menacés de tous côtés.
Ces anciens réseaux « externes » se rabattent donc sur le sol national où d'autres réseaux sont déjà implantés et ne veulent pas se laisser déposséder de leurs acquis affairistes.
D'où parfois, des révélations brutales, des affaires en série, des informations internes remises aux médias, voire des affrontements entre « frères » allant jusqu'à des scissions violentes et impitoyables....
De la crise du système et des crises de la franc-maçonnerie française
Ainsi, un des aspects des crises qui affectent la franc-maçonnerie française réside dans cette « acceptation tacite » par elle, et ce depuis des décennies, de réseaux occultes affairistes qui ne peuvent être méconnus des dirigeants des Grandes Loges françaises, réseaux qui, sous le masque franc-maçonnique, ont comme seule et unique fonction que les « affaires commerciales ».
Ces réseaux occultes « affairistes » concernent toutes les Grandes Loges françaises, plus ou moins, avec une vigueur affirmée pour la GLNF, sans que cela blanchisse les autres. Ainsi, si la GLNF a ses « dossiers sombres » en Afrique et dans le Sud de la France, et ce depuis fort longtemps, le GODF, Grande Loge concurrente, a aussi ses « affaires sales », comme on l'a vu dans le dossier du Carlton et surtout dans les réseaux proches du PS dans le Nord Pas de Calais.
Donc, toutes les Grandes Loges ont, peu ou prou, des brebis galeuses- très nuisibles à la collectivité maçonnique- et à la société dans son ensemble, dont leurs directions ne semblent pas pressées d'en débarrasser leurs structures.....
En ne les ayant jamais dénoncés, ni combattus, les responsables de la franc-maçonnerie française ont laissé se développer ces réseaux, leur assurant par leur silence une aura extérieure auto-destructrice et surtout une existence quasi-officielle, dont les turpitudes rejaillissent en bloc sur toute la franc-maçonnerie française.), avec en arrière-plan des conséquences économiques, financières et commerciales d'envergure.
Aujourd'hui, ces réseaux sont devenus un vrai problème existentiel, une plaie infectée, une menace directe pour les 150.000 franc-maçons, femmes et hommes, qui sont inscrits dans des loges en France.
Ils sont une menace pour leur action collective et individuelle, leurs objectifs propres et leur morale de citoyens.
Par ailleurs, ces réseaux occultes de nature mafieuse se réclamant de la franc-maçonnerie entrent en contradiction avec d'autres réseaux, y compris réellement criminels et parfois internationaux, bien plus puissants et déterminés dans leurs moyens d'action.
De ce heurt qui va croissant, nous pouvons déduire que les crises de la franc-maçonnerie française sont loin d'être terminées, mais au contraire, qu'elles vont aller en s'aggravant, tout au moins tant que les dirigeants des Grandes Loges françaises n'auront pas nettoyé vigoureusement leurs « écuries d'Augias », en chassant de leurs structures tout ce qui, de près ou de loin, pourrait ressembler à des réseaux d'intérêt « très matériel », voire « marchands ».
La résolution des grands problèmes de fond de la franc-maçonnerie française appartient d'abord aux intéressés et à leurs dirigeants, car la franc-maçonnerie a tout à gagner, pour elle-même et pour l'ensemble du corps social, en revenant à ce qui fut en France ses valeurs premières, laïques, républicaines, sociales, humanistes et universalistes.
Ce qui est antagonique aux dérives actuelles dénoncées et connues de tous, tolérées, voire couvertes par de lâches silences insupportables à terme.
Cependant, les solutions apportées ou non à ces crises intéressent toute la société française. C'est le sens profond de cet article.
source: Agora Vox
Depuis 2009, la franc-maçonnerie française traverse une période très agitée, ballottée et secouée par des crises internes et des affaires-scandales à répétition qui ont fortement altéré son image dans une opinion publique qui ne la regardait déjà pas avec un œil très sympathique.
C'est en effet en France que de déroule la plus grande crise ouverte d'une Grande Loge, la GLNF, qui était en nombre la deuxième du pays, mais aussi en France que surviennent les « affaires », qui, de l'Hérault jusqu'à Lille, et du Nord Pas de Calais jusqu'à Marseille ou Nice ont mis en cause publiquement des réseaux occultes souvent composés d'un fort pourcentage de franc-maçons.
Ces crises et scandales ont naturellement généré dans les rangs maçonniques questionnements, craintes, réflexions et révoltes. La franc-maçonnerie française est donc entrée en crise, et cela à plusieurs niveaux, car tous ces remous ne peuvent laisser indifférents les premiers intéressés qui se posent aussi de nombreuses questions légitimes sur leurs Grandes Loges, leurs directions, les orientations suivies, et les moyens de redresser une situation qui continue pour l'heure à se dégrader.
Mais, à l'extérieur, les réseaux occultes affairistes, voire, de type mafieux, créés et structurés via la franc-maçonnerie sans que ses dirigeants ne dénoncent ces réseaux ou leur retirent toute autorité au nom de leur institution, créent une situation très dangereuse pour les franc-maçons d'abord et pour toute la société derrière.
Crises internes : crise d'identité, crise des valeurs, crises des dérives récurrentes
Ce n'est pas un hasard si la crise la plus importante de la franc-maçonnerie mondiale a jeté ses racines en France (avec quelques racines secondaires en Afrique francophone) et a atteint une telle violence que tous les franc-maçons, de toutes obédiences, s'accordent à reconnaître que c'est une crise inédite et qui marquera l'histoire de leurs institutions.
Nous avons déjà indiqué dans un article précédent que la crise de la GLNF n'est en fait que le résultat de décennies de dérives rampantes et croissantes, marquées par une inféodation progressive de cette Grande Loge à un parti politique, l'UDR, devenue RPR, puis UMP, et par une série de scandales, notamment dans le sud de la France et avec les réseaux de ce qu'on appelle la « Françafrique ».
Même du point de vue des franc-maçons dits « réguliers « dans le monde, la GLNF est devenue un objet de honte, voire de rejet, qui a pris ces derniers mois la forme juridico-administrative de la suspension des relations entre cette Loge française et nombre de ses Loges sœurs dans le monde, notamment en Europe. Le malaise est donc officiel, public et indiscutable.
Aujourd'hui en scission ouverte après une longue crise scandée par d'innombrables procès, insultes, disputes, menaces physiques, et même une manifestation de rue, la GLNF est aussi, pour tous les franc-maçons de la planète, une cause de trouble et de réflexion sur les buts et pratiques de la maçonnerie.
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A contrario, pour celles et ceux qui exècrent la franc-maçonnerie, cette crise, survenue au bout de plus de 25 ans de dérives publiques incessantes, tend à confirmer leur opinion que la franc-maçonnerie est le cache-sexe de réseaux affairistes, politico-financiers, crapuleux, voire mafieux et qu'il convient que la société régule ce genre d'associations secrètes, aussi accusées par certains d'infiltrer l'Etat, les administrations, la Justice, les partis politiques, les collectivités territoriales, la police et la gendarmerie, bref les structures de la société, le tout à des fins anti-républicaines.
Le problème, nouveau pour les franc-maçons français, est que les récentes affaires du Carlton de Lille, des réseaux de corruption au sein du PS dans le Nord Pas de Calais et dans la région de Marseille, pour ne prendre que ces 3 exemples célèbres, ont chacune mis en cause ou impliqué, à divers degrés, des franc-maçons, dénoncés comme tels par les médias, et constitués en réseaux sur cette base spécifique.
A l'évidence, l'effet cumulatif de scandales différents impliquant des membres d'associations similaires a renforcé dans l'opinion publique le sentiment que les franc-maçons seraient des gens malhonnêtes, corrompus et fonctionnant comme une sorte de secte ayant des buts strictement financiers et de contrôle social.
De fait, de nombreux franc-maçons, placés dans cette situation difficile, voire contradictoire à leurs aspirations propres, essaient de rappeler que ces « affaires » sont des « accidents », des « dérives inévitables », « humaines », que la franc-maçonnerie véhicule et promeut des principes d'intégrité et d'attachement au bien public, mais ces discours, pour sincères qu'ils soient aux yeux de leurs auteurs, ne peuvent effacer des esprits les « amis du Carlton » ou les informations détaillées du livre « Rose mafia » suivies de faits judiciaires.
Il s'ensuit que les franc-maçons de France vivent tout ensemble une crise d'identité ( qui suis-je ? que fais-je ? que dois-je faire ?) et une crise des valeurs affichées publiquement que les « affaires » viennent contredire avec force et éclat.
Bref, être franc-maçon en France devient un problème pour beaucoup des intéressés, et, alors que ce fut dans le passé un motif de fierté pour nombre de leurs anciens, l'appartenance aux obédiences maçonniques tend pour beaucoup à être une cause de honte, qui se vit alors dans une grande discrétion qui ne fait que renforcer les suspicions autour d'eux.
La franc-maçonnerie et sa place dans une France en déclin
Il convient cependant de relativiser la perte de repères, sociaux, moraux, voire « maçonniques » de ces franc-maçons qui versent dans les scandales publics et font ainsi le lit des détracteurs de leurs « frères », en montrant des visages infectés, purulents, de leurs institutions.
Certes, comme me le disait lors de la préparation de cet article un franc-maçon éclairé et réaliste, mais fataliste : « Quand une fraternité est dévoyée, la nature de la fraternité est alors corrompue ».
Pour autant, il est communément admis que les temps de crise sont propices à tous les dérèglements sociaux et moraux et ce dans toute la société. Ce sont même là des traits d'une société en crise.
Les dérives passées et actuelles qui ont conduit la franc-maçonnerie aux crises multiples actuelles s'inscrivent donc dans un contexte social général, et dans un pays en déclin absolu et relatif.
Ainsi, les réseaux maçonniques africains, presque totalement inféodés à la GLNF, ont rejoint cette dernière afin de recevoir de la France, de son Etat, de ses partis politiques institutionnels, de ses entreprises, des bienfaits pour eux.
Il est de notoriété publique que nombre de dictateurs et semi-autocrates de l'Afrique francophone sont franc-maçons, et/ou fondateurs des Grandes Loges de leur pays, lesquelles sont composées des dirigeants, des hauts fonctionnaires et de tous les accapareurs économiques du pays, au détriment des peuples.
Ce lien témoigne de cette réalité crue, mais inquiétante :
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Toutefois, le recul de la France en Afrique devant la Chine, les Etats-Unis, la Russie et même l'Inde,
modifie les choses en profondeur et rejoindre une Grande Loge liée à la France n'est plus aujourd'hui pour un haut dignitaire africain la garantie absolue de pouvoir préserver ses prébendes.
Il arrive même parfois que ce soit un handicap lourd, voire mortel (cf : coups d'Etat militaires ou révoltes populaires).
Ainsi, le déclin économique et politique de la France dans le monde produit mécaniquement la réduction des opportunités d'action des réseaux occultes, qui sous couvert de franc-maçonnerie, visent exclusivement des opérations « affairistes », voire mafieuses, que ce soit en Afrique, en Amérique du Sud ou en Asie.
Il s'ensuit que ces réseaux ont tendance à se replier sur la métropole et ne peuvent plus réaliser leurs « affaires juteuses » que sur le dos des citoyens du pays, au niveau des communes, des départements, des régions et de l'Etat, ce qui explique la soudaine montée en puissance des scandales en France même, et non plus dans des pays « exotiques ».
Mais, même en France, avec l'Union européenne et l'ouverture à la mondialisation, ce qui était assuré avant ne l'est plus tant la lutte pour les marchés, notamment publics, est féroce.
Un maire de province me confiait pour cet article :
« la mairie voisine est dirigée par un un type du GODF, au demeurant très sympathique. Avant, il essayait de s'arranger pour que les marchés publics soient attribués à ses « frères », et cela se passait sans heurt. Maintenant, la concurrence est telle que, quand il doit choisir y compris entre deux de ses « frères » de loges différentes, celui qui est viré du marché alerte la presse et proteste à voix haute. En plus de l'incertitude juridique pénale, il a maintenant en prime les ennuis avec ses « frères ».
Par ailleurs, on notera que ces réseaux de nature mafieuse sous l'apparence externe de la franc-maçonnerie se heurtent aussi parfois, à l'étranger, à de vraies structures mafieuses qui, elles, ont une approche plus « radicale » des relations affairistes.
Ce qui amène aussi des gens se réclamant de la franc-maçonnerie à se voir menacés de mort par des groupes mafieux locaux qui veulent leur part des marchés, groupes qui ne tiennent aucun compte des appuis et relations, de l'entregent de leur adversaire, n'hésitant pas à l'éliminer physiquement.
Ces cas sont en cours de développement, tant en Afrique, qu'au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et en Asie. Sur ce dernier continent, il a été confirmé que des réseaux yakuzas japonais ou des Triades sinophones ne supportaient plus la présence de réseaux « affairistes » se réclamant de la franc-maçonnerie française, tant dans leurs pays que dans les relations commerciales entre leurs pays et la France.
Il résulte de ces processus conjugués que les réseaux affairistes connus, bien qu'occultes, se cachant au sein de la franc-maçonnerie en usant de son nom pour leurs « affaires », sont désormais fort menacés de tous côtés.
Ces anciens réseaux « externes » se rabattent donc sur le sol national où d'autres réseaux sont déjà implantés et ne veulent pas se laisser déposséder de leurs acquis affairistes.
D'où parfois, des révélations brutales, des affaires en série, des informations internes remises aux médias, voire des affrontements entre « frères » allant jusqu'à des scissions violentes et impitoyables....
De la crise du système et des crises de la franc-maçonnerie française
Ainsi, un des aspects des crises qui affectent la franc-maçonnerie française réside dans cette « acceptation tacite » par elle, et ce depuis des décennies, de réseaux occultes affairistes qui ne peuvent être méconnus des dirigeants des Grandes Loges françaises, réseaux qui, sous le masque franc-maçonnique, ont comme seule et unique fonction que les « affaires commerciales ».
Ces réseaux occultes « affairistes » concernent toutes les Grandes Loges françaises, plus ou moins, avec une vigueur affirmée pour la GLNF, sans que cela blanchisse les autres. Ainsi, si la GLNF a ses « dossiers sombres » en Afrique et dans le Sud de la France, et ce depuis fort longtemps, le GODF, Grande Loge concurrente, a aussi ses « affaires sales », comme on l'a vu dans le dossier du Carlton et surtout dans les réseaux proches du PS dans le Nord Pas de Calais.
Donc, toutes les Grandes Loges ont, peu ou prou, des brebis galeuses- très nuisibles à la collectivité maçonnique- et à la société dans son ensemble, dont leurs directions ne semblent pas pressées d'en débarrasser leurs structures.....
En ne les ayant jamais dénoncés, ni combattus, les responsables de la franc-maçonnerie française ont laissé se développer ces réseaux, leur assurant par leur silence une aura extérieure auto-destructrice et surtout une existence quasi-officielle, dont les turpitudes rejaillissent en bloc sur toute la franc-maçonnerie française.), avec en arrière-plan des conséquences économiques, financières et commerciales d'envergure.
Aujourd'hui, ces réseaux sont devenus un vrai problème existentiel, une plaie infectée, une menace directe pour les 150.000 franc-maçons, femmes et hommes, qui sont inscrits dans des loges en France.
Ils sont une menace pour leur action collective et individuelle, leurs objectifs propres et leur morale de citoyens.
Par ailleurs, ces réseaux occultes de nature mafieuse se réclamant de la franc-maçonnerie entrent en contradiction avec d'autres réseaux, y compris réellement criminels et parfois internationaux, bien plus puissants et déterminés dans leurs moyens d'action.
De ce heurt qui va croissant, nous pouvons déduire que les crises de la franc-maçonnerie française sont loin d'être terminées, mais au contraire, qu'elles vont aller en s'aggravant, tout au moins tant que les dirigeants des Grandes Loges françaises n'auront pas nettoyé vigoureusement leurs « écuries d'Augias », en chassant de leurs structures tout ce qui, de près ou de loin, pourrait ressembler à des réseaux d'intérêt « très matériel », voire « marchands ».
La résolution des grands problèmes de fond de la franc-maçonnerie française appartient d'abord aux intéressés et à leurs dirigeants, car la franc-maçonnerie a tout à gagner, pour elle-même et pour l'ensemble du corps social, en revenant à ce qui fut en France ses valeurs premières, laïques, républicaines, sociales, humanistes et universalistes.
Ce qui est antagonique aux dérives actuelles dénoncées et connues de tous, tolérées, voire couvertes par de lâches silences insupportables à terme.
Cependant, les solutions apportées ou non à ces crises intéressent toute la société française. C'est le sens profond de cet article.
source: Agora Vox
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
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