Le voyage du Pape a surpris tout le monde
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Le voyage du Pape a surpris tout le monde
Le voyage du pape en Terre sainte a surpris tout le monde. Prières profondes et gestes sincères auront marqué un déplacement annoncé pourtant comme bien difficile. Analyse de notre envoyé spécial, Bosco d’Otreppe.
« Mon voyage sera strictement religieux ». Sous le soleil de Rome, quelques jours avant son départ en Terre sainte, le pape avait rappelé tout le monde à l’ordre. Ne nous épuisons pas à lancer des pronostics, le déplacement de François célébrera avant tout le dialogue œcuménique lors de la rencontre au Saint-Sépulcre avec Bartholomée, le Patriarche de Constantinople.
Pourtant, ces perspectives n’enchantaient pas tout le monde, et surtout pas les catholiques et chrétiens d’Orient qui, déçus que François ne puisse se rendre jusqu’en Galilée, souhaitaient avant tout que celui-ci porte au monde leur quotidien difficile et leur isolement, dans une région politiquement instable qu’ils quittent de plus en plus nombreux.
Comment le pape allait-il contenter tout le monde, s’adresser avec une même force aux trois monothéismes qui se partagent Jérusalem ? Comment allait-il pouvoir sortir du programme minuté et extrêmement dense, s’extirper du protocole et des prescrits diplomatiques pour porter la voix originale du Vatican, et l’espérance que beaucoup attendent de ses paroles?
L’invitation prophétique
Il n’a fallu qu’un geste le samedi matin, pour que le pape rappelle que la surprise demeurait sa marque de fabrique. Demandant d’arrêter le convoi de voitures qui longeait le mur de sécurité séparant Israël des territoires palestiniens, François a tenu à se recueillir quelques instants au pied des hautes dalles de béton qui séparent deux peuples. Si le geste s’inscrit dans la continuité des critiques de Benoît XVI à l’encontre de ce même mur en 2009, l’image, très forte, inédite, inattendue et historique annonçait une autre déclaration d’envergure en conclusion de la messe dominicale célébrée sur la Place de la Mangeoire à Bethléem.
« Dans ce lieu où est né le Prince de la Paix, je voudrais vous adresser une invitation, à vous Monsieur le Président Mahmoud Abbas, ainsi qu’au président Shimon Peres, à élever ensemble avec moi une prière intense pour demander à Dieu le don de la paix. J’offre ma maison au Vatican pour que cette rencontre de prière ait lieu. »
Profitant de son aura internationale, de la légitimité diplomatique du Saint-Siège, et replaçant le Vatican au cœur de la géopolitique mondiale comme il l’avait fait pour la Syrie, le pape a ainsi voulu relancer le dialogue de paix, à l’arrêt après l’échec des discussions entreprises par les Etats-Unis.
Jérusalem la religieuse
Mais ce dialogue de paix justement, il l’entreprend par une diplomatie propre aux croyants: la diplomatie de la prière pour présider à tout dialogue.
« Quel est le geste politique le plus fort que pouvait porter le pape? », s’interrogeait dimanche soir Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’Oeuvre d’Orient. En venant en pèlerin, continuait-il en substance devant nos confrères de KTO, il reconnait l’identité particulière et religieuse de Jérusalem. « Il n’y a de solutions possibles que si les responsables politiques sont capables de reconnaître Jérusalem comme ville religieuse. Inviter les responsables à prier, cela peut sembler dérisoire si l’on n’a pas la foi, c’est en même temps un geste grandiose si l’on entre dans la dimension spirituelle. Je crois qu’il remet les uns et les autres devant leurs propres responsabilités. »
François le croyant
Car homme d’Etat, le pape est avant tout et pour tout un homme religieux. Lors de ses messes, l’accent est toujours mis sur les sacrements. Ses homélies, sobres, sont au service l’Evangile. Chez François le jésuite, le message politique ne vient que dans un second temps, porté par l’Ecriture et compris dans la prière.
Dans ce cadre, s’arrêtant au mémorial de Yad Vashem, étape indispensable et impressionnante de son voyage, le pape a invité à la paix l’ensemble de l’humanité. Dans ce lieu érigé en souvenir de l’holocauste, le pape a livré un discours qui n’en était pas un, mais bien une prière d’une rare intensité. « Souviens-toi de nous dans ta miséricorde », s’est-il exprimé en s’adressant à Dieu. « Donne-nous la grâce d’avoir honte de ce que, comme hommes, nous avons été capables de faire, d’avoir honte de cette idolâtrie extrême, d’avoir déprécié et détruit notre chair ».
Voyage dans une autre dimension
Par ses paroles, François à insufflé à son voyage une dimension bien plus large et bien plus politique que ce à quoi l’on pouvait s’attendre. Dans sa prière à Yad Vashem, il a remis l’homme face à ses propres responsabilités. Avec son invitation prophétique à Mahmoud Abbas et Shimon Peres, « le strictement religieux est devenu de la Politique avec un P majuscule: le destin commun des enfants de Dieu », confiait la journaliste Philippine de Saint Pierre.
Pour les journalistes présents à Jérusalem, mais aussi pour les populations locales, la surprise née de ce voyage était réelle. Personne ne s’attendait à de tels gestes politiques. Pour autant, l’objectif premier était respecté: le « strictement religieux » initial était concrétisé. C’est en étant réellement religieux, « avec l’authenticité qui est la sienne, la vérité qui est la sienne, qu’il pose un acte profondément politique », précisait avec justesse Mgr Gollnisch.
Bosco d’Otreppe, depuis la Terre sainte
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« Mon voyage sera strictement religieux ». Sous le soleil de Rome, quelques jours avant son départ en Terre sainte, le pape avait rappelé tout le monde à l’ordre. Ne nous épuisons pas à lancer des pronostics, le déplacement de François célébrera avant tout le dialogue œcuménique lors de la rencontre au Saint-Sépulcre avec Bartholomée, le Patriarche de Constantinople.
Pourtant, ces perspectives n’enchantaient pas tout le monde, et surtout pas les catholiques et chrétiens d’Orient qui, déçus que François ne puisse se rendre jusqu’en Galilée, souhaitaient avant tout que celui-ci porte au monde leur quotidien difficile et leur isolement, dans une région politiquement instable qu’ils quittent de plus en plus nombreux.
Comment le pape allait-il contenter tout le monde, s’adresser avec une même force aux trois monothéismes qui se partagent Jérusalem ? Comment allait-il pouvoir sortir du programme minuté et extrêmement dense, s’extirper du protocole et des prescrits diplomatiques pour porter la voix originale du Vatican, et l’espérance que beaucoup attendent de ses paroles?
L’invitation prophétique
Il n’a fallu qu’un geste le samedi matin, pour que le pape rappelle que la surprise demeurait sa marque de fabrique. Demandant d’arrêter le convoi de voitures qui longeait le mur de sécurité séparant Israël des territoires palestiniens, François a tenu à se recueillir quelques instants au pied des hautes dalles de béton qui séparent deux peuples. Si le geste s’inscrit dans la continuité des critiques de Benoît XVI à l’encontre de ce même mur en 2009, l’image, très forte, inédite, inattendue et historique annonçait une autre déclaration d’envergure en conclusion de la messe dominicale célébrée sur la Place de la Mangeoire à Bethléem.
« Dans ce lieu où est né le Prince de la Paix, je voudrais vous adresser une invitation, à vous Monsieur le Président Mahmoud Abbas, ainsi qu’au président Shimon Peres, à élever ensemble avec moi une prière intense pour demander à Dieu le don de la paix. J’offre ma maison au Vatican pour que cette rencontre de prière ait lieu. »
Profitant de son aura internationale, de la légitimité diplomatique du Saint-Siège, et replaçant le Vatican au cœur de la géopolitique mondiale comme il l’avait fait pour la Syrie, le pape a ainsi voulu relancer le dialogue de paix, à l’arrêt après l’échec des discussions entreprises par les Etats-Unis.
Jérusalem la religieuse
Mais ce dialogue de paix justement, il l’entreprend par une diplomatie propre aux croyants: la diplomatie de la prière pour présider à tout dialogue.
« Quel est le geste politique le plus fort que pouvait porter le pape? », s’interrogeait dimanche soir Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’Oeuvre d’Orient. En venant en pèlerin, continuait-il en substance devant nos confrères de KTO, il reconnait l’identité particulière et religieuse de Jérusalem. « Il n’y a de solutions possibles que si les responsables politiques sont capables de reconnaître Jérusalem comme ville religieuse. Inviter les responsables à prier, cela peut sembler dérisoire si l’on n’a pas la foi, c’est en même temps un geste grandiose si l’on entre dans la dimension spirituelle. Je crois qu’il remet les uns et les autres devant leurs propres responsabilités. »
François le croyant
Car homme d’Etat, le pape est avant tout et pour tout un homme religieux. Lors de ses messes, l’accent est toujours mis sur les sacrements. Ses homélies, sobres, sont au service l’Evangile. Chez François le jésuite, le message politique ne vient que dans un second temps, porté par l’Ecriture et compris dans la prière.
Dans ce cadre, s’arrêtant au mémorial de Yad Vashem, étape indispensable et impressionnante de son voyage, le pape a invité à la paix l’ensemble de l’humanité. Dans ce lieu érigé en souvenir de l’holocauste, le pape a livré un discours qui n’en était pas un, mais bien une prière d’une rare intensité. « Souviens-toi de nous dans ta miséricorde », s’est-il exprimé en s’adressant à Dieu. « Donne-nous la grâce d’avoir honte de ce que, comme hommes, nous avons été capables de faire, d’avoir honte de cette idolâtrie extrême, d’avoir déprécié et détruit notre chair ».
Voyage dans une autre dimension
Par ses paroles, François à insufflé à son voyage une dimension bien plus large et bien plus politique que ce à quoi l’on pouvait s’attendre. Dans sa prière à Yad Vashem, il a remis l’homme face à ses propres responsabilités. Avec son invitation prophétique à Mahmoud Abbas et Shimon Peres, « le strictement religieux est devenu de la Politique avec un P majuscule: le destin commun des enfants de Dieu », confiait la journaliste Philippine de Saint Pierre.
Pour les journalistes présents à Jérusalem, mais aussi pour les populations locales, la surprise née de ce voyage était réelle. Personne ne s’attendait à de tels gestes politiques. Pour autant, l’objectif premier était respecté: le « strictement religieux » initial était concrétisé. C’est en étant réellement religieux, « avec l’authenticité qui est la sienne, la vérité qui est la sienne, qu’il pose un acte profondément politique », précisait avec justesse Mgr Gollnisch.
Bosco d’Otreppe, depuis la Terre sainte
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etienne lorant- Date d'inscription : 25/11/2010
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