Année de la Vie consacrée

Un mois avec Adrienne von Speyr
Une spiritualité de la vie consacrée dans le monde

P. Jacques Servais sj

ROME, 1 février 2015 (Zenit.org) - Pendant le mois de février 2015, et en cette Année de la vie consacrée, la citation quotidienne qui accompagnera le service en français de Zenit sera tirée des écrits de la théologienne et médecin suisse Adrienne von Speyr (1902-1967), choisies par le R. P. Jacques Servais, sj, recteur de la Casa Balthasar, maison de discernement et de formation, à Rome. Il présente ici l'oeuvre de la grande mystique, à la découverte d'une vocation de vie consacrée laïque au coeur du monde.

Les citations sont réparties selon thèmes: le Dieu-Trinité toujours-plus-grand, Marie, l'Église, la Vie chrétienne.

***

« Dieu a besoin de plus d’amour, il en a besoin au cœur de l’Église et dans tous les secteurs de la vie sociale. Nous cherchons à répondre à cette exigence par notre amour envers Dieu et envers le prochain, comme individus dans le monde et comme communauté dans l’Église ».

Par ces mots, emprunts d’un esprit profondément johannique, Adrienne von Speyr (1902-1967), l’inspiratrice méconnue de Hans Urs von Balthasar, esquisse les lignes essentielles de sa spiritualité de la vie consacrée dans le monde.

Les extraits de son œuvre, dictée et publiée par le théologien de Bâle, qui seront présentés tout au long de ce mois de février, voudraient communiquer aux fidèles l’envie de lire cet auteur, médecin et femme mariée, convertie du protestantisme en 1940 et conduite dès lors par son confesseur à approfondir toujours plus, à l’aide des grâces mystiques qu’elle recevait en abondance, le sens de l’Écriture sainte. Ses commentaires, sobres et objectifs, qui sont le fruit de sa méditation, nous ramènent continuellement au centre de la vie chrétienne, qui est tout simplement la Révélation.

Les textes choisis qui ont été répartis sur les semaines du mois, sont subdivisés selon quatre grands thèmes: Dieu-Trinité, Marie, l’Église, la vie chrétienne. Comme tels, ils devraient nous être une invitation à découvrir, dans la Parole de Dieu et en chaque mot de celle-ci, l’infini de la Vérité divine – le Christ total – qui y est contenue. Ils sont à même d’éveiller, aujourd’hui encore, en notre âme, le goût d’une prière contemplative pratiquée au jour le jour.

1er février

Un mois avec Adrienne von Speyr

"Dieu est Trinité. Le Père, le Fils et l’Esprit sont un, éternellement unis et s’unifiant réciproquement. Tout ce qui les distingue semble n’exister que pour rendre possible leur unité, l’approfondir, la faire ressortir. Cette unité de Dieu est l’unité vraie et originelle, l’archétype de toute unité".

Éphésiens, 79(Ep 2,14)

Mardi le 3 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

"L’Esprit prend l’amour du Seigneur, qui est aussi immédiatement le sien que celui du Père pour lui. Car jamais les trois Personnes ne possèdent leurs propriétés exclusivement pour elles seules, mais toujours de manière catholique, en commun; ce qui ne veut pas dire que ces propriétés se confondent. "

Jean III/2, 126 (Jn 16, 14)

Mardi le 4 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

"L’amour divin est si totalement ouvert qu’il est un crescendo infini, il est caractérisé par ce toujours-plus de l’amour entre le Père et le Fils. Ce jaillissement incessant et toujours neuf, à l’intérieur de l’infinité, est l’essence même de Dieu."

Jean III/2, 131 (Jn 16, 15)

Jeudi le 5 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

"Le Fils s’est incarné pour délivrer les hommes et les emmener vers Dieu, et la décision en fut prise au ciel dès l’origine, dans le conseil des Personnes divines. […] Il a endossé la nature humaine pour prouver au Père que son monde est bon et que les hommes qu’il a créés sont bons".

Vendredi 6 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

"L’incarnation du Fils ne veut pas dire qu’il erre quelque part sans but parmi les hommes, mais que conscient du but à atteindre il s’est placé face à l’homme, et à chaque homme, de sorte que dans tout les cas il est au bout du chemin humain. Il a utilisé sa qualité divine d’omniprésence dans l’incarnation pour être partout où mène un chemin humain."

(Ph 3,13)

Samedi 7 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

"Le Seigneur est descendu du ciel pour faire la volonté du Père. Cette volonté du Père est une volonté d’amour: pour le Seigneur, elle est tout à fait claire, homogène et indivise. Lui-même ne connaît pas d’autre volonté que celle-là et elle représente pour lui la Loi et l’amour."

(Jn 6, 38)

Lundi le 9 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

Personne n’a, autant que Marie, renoncé à tout ce qui lui était propre pour laisser Dieu seul régner: aussi à personne d’autre qu’elle Dieu n’a-t-il donné un plus grand pouvoir de coopérer. Renonçant à toutes ses possibilités, elle en obtient la réalisation au-delà de tout espérance; coopérant dans son corps, elle devient mère du Seigneur; coopérant dans son esprit, sa servante et son épouse.

Servante du Seigneur, 9-10

Mardi le 10 février

Un mois avec Adrienne von Speyr


"La Mère renvoie en toute chose à l’amour, car elle est elle-même une créature d’amour et n’a absolument rien à voir avec le jugement et la punition. Elle présente la possibilité de la foi sous une forme si douce et irrésistible qu’on ne peut que dire oui avec elle. C’est elle qui nous apprend à voir son Fils dans le prochain, et à saisir que le petit amour quotidien les uns pour les autres accomplit le premier commandement du Fils".

Servante du Seigneur, 224

Mercredi 11 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

"Marie est placée comme n’importe qui dans la foule des croyants; elle est un membre à l’intérieur de l’Église de son Fils. Elle partage la foi avec ceux qui sont présents et que le Seigneur désigne. Mais elle ne la partage comme une prima inter pares, car sa foi est unique, exemplaire, fondatrice. Elle a la foi la plus solide qu’on puisse avoir".

Marc, 164 (Mc 3, 34-35)

Jeudi 12 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

"L’Église a dans la Mère sa norme concrète, et en elle et par elle, l’Église devient elle-même la règle concrète pour tous les chrétiens. De par sa fécondité spirituelle, Marie est capable non seulement d’être elle-même cette idée de l’Église parfaite, mais également de la représenter efficacement pour tous les autres. L’Église est à nouveau un corps, et nullement un composé abstrait et exsangue. Elle est le véritable corps spirituel du Seigneur".

Servante du Seigneur, 189

Un mois avec Adrienne von Speyr

"L’Église a dans la Mère sa norme concrète, et en elle et par elle, l’Église devient elle-même la règle concrète pour tous les chrétiens. De par sa fécondité spirituelle, Marie est capable non seulement d’être elle-même cette idée de l’Église parfaite, mais également de la représenter efficacement pour tous les autres. L’Église est à nouveau un corps, et nullement un composé abstrait et exsangue. Elle est le véritable corps spirituel du Seigneur".

Servante du Seigneur, 189

Un mois avec Adrienne von Speyr

"Marie enseigne aux hommes une nouvelle façon de prier. Elle est, dans la prière, une chose dans la main du Fils; elle se laisse non seulement conduire, mais encore administrer et distribuer par lui. Et dans la parole du Fils: “Quiconque fait la volonté de mon Père est pour moi une mère” apparaît déjà le fruit de cette administration".

Servante du Seigneur, 215

Lundi 16 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

Dans l’Église, tout repose toujours sur un fondement parce que le Seigneur accompagne son Église en intégrant constamment la mission de celle-ci dans la sienne, et parce que chaque mandat particulier est une parcelle de la mission ecclésiale.

Marc, 15 (Mc 1,2)

Mardi 17 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

"Il n’y a aucune possibilité de prélever quelque chose de l’Église romaine et quelque chose chez les autres pour construire à partir de là un troisième édifice plus élevé. Et nous voyons chez des croyants qui ont eu un jour une foi vivante puis ont laissé tomber une partie du dogme, puis une autre, puis encore une, que subitement toute leur foi a disparu."

Marc, 148 (Mc 3,24)

Mercredi 18 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

Quand nous prions, le fruit de notre prière est reçu dans le trésor de l’Église et profite à toute l’Église. Nous ne pouvons pas dire alors que ceci ou cela a été opéré grâce à notre prière personnelle, mais nous savons qu’elle participe à la croissance de la chrétienté, et que le Seigneur l’administre au profit de la multitude.

Marc, 190 (Mc 4,20)

Vendredi 20 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

L’Église n’opère pas à la manière d’un crible qui séparerait les bons des méchants, qui effectuerait une sélection rigoureuse, mais plutôt comme un bassin collecteur où tout se trouve pêle-mêle et entreprend l’effort commun de vivre de la grâce de Dieu. L’Église est dotée de grâce. Elle vit de la grâce du Seigneur vivant.

Face du Père, 105

Dimanche 23 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

Lorsque le Fils institue la confession, comme le fruit de la souffrance sur la Croix, le Père voit quelle large porte est ainsi ouverte vers l’Église: la porte par laquelle les pécheurs entrent pour être purifiés et incorporés à la communion des saints.

Face du Père, 106

Lundi 23 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

"Il est nécessaire que notre vie chrétienne soit en tout la réalisation des desseins de Dieu. Tout doit pointer vers notre service du Seigneur et de son Église. Les sources de nos intentions devraient être des sources de forces qui nourrissent nos actions pour Dieu et pour l’Église."

Sermon sur la montagne, 86 (Mt 5,29-30)

Mardi 24 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

"Le diable sait que les croyants peuvent s’habituer à la présence du Seigneur, à ses œuvres et à ses paroles, qu’ils ne restent pas suffisamment éveillés pour savoir toujours discerner de façon vivante, toujours réfléchir sur le mot « à leur fruits vous les reconnaîtrez ».

(Les paraboles du Seigneur), 52 (Mt 13,39)

Mercredi 25 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

"Comme c’est au cœur de lui-même et de son existence que l’homme est touché par la miséricorde de Dieu, cette miséricorde devient aussi la norme centrale de sa vie personnelle. Il ne lui est pas demandé d’adhérer à un christianisme vague et superficiel, mais de reconnaître véritablement que sa vie est une vie de tout au tout de grâce."

(Les paraboles du Seigneur), 78 (Mt 18,33-35)

Jeudi 26 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

"C’est notre moi qui devrait être dévoré par notre foi, par notre service et par notre soumission à l’amour. Dans ce zèle pour Dieu, ce moi devrait se consumer comme une bûche dans les flammes. Il ne devrait pas avoir son centre en lui-même, mais dans la mission de Dieu."

Vendredi 27 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

"Le croyant n’a jamais le droit de s’arrêter. Il doit marcher sur les traces du Seigneur, travailler au développement que la foi exige de lui et supporter la conversion que l’amour opère en lui. Et cette conversion doit se faire d’une manière digne, sur une voie surveillée et appropriée. La dignité provient de l’appel que les croyants ont reçu."

Éphésiens, 122-123 (Ep 4,1)

Samedi le 28 février

Un mois avec Adrienne von Speyr

"La grâce est présente en chaque sacrement selon son mode propre, elle conduit également d’un sacrement à l’autre, afin de compléter son œuvre selon les exigences de la vie d’un chacun. Chacun reçoit ce dont il a besoin pour vivre en chrétien parmi ses semblables et pour rester fidèle à sa destination première, qui est ici d’avoir été créé en vue du Christ."

Face du Père, 113

Un mois avec le professeur Jérôme Lejeune
(N.B. généticien qui a découvert le gène responsable de la Trisomie 21)

"Dieu est amour a dit Jésus et le seul commandement est : aimez vous les uns les autres. Je sais qu’il n’y a vraiment que cela d’important dans la vie, et les splendeurs des cathédrales et les arcanes de la liturgie ne sont que des variantes de ce leitmotiv, de cet éternel refrain."

(Lettre)

Mardi 3 mars

Un mois avec le professeur Jérôme Lejeune

Il n’y a point d’Homme avec un grand H. Il y a des hommes, des individus et chacun d’eux est respectable. Si chacun veut bien verser un pleur sur la condition de l’Homme, si les grandes consciences s’enorgueillissent de grands élans en parlant de la dignité de l’Homme ou des droits de l’Homme, bien peu se préoccupent de chaque homme, si ce n’est la loi élémentaire de la charité, mot fort décrié ces temps-ci et pourtant irremplaçable qui s’étend à tous et à chacun et surtout au premier venu, celui qui est juste à côté, le prochain comme disaient les catéchismes.

(Conférence)

Mercredi 4 mars

Un mois avec le professeur Jérôme Lejeune

"Au delà de l’intelligence il est une autre loi de vie, qui commande aussi la raison. C’est l’affection pour le semblable, la protection du démuni, la compassion pour ceux qui souffrent et le respect sans restrictions, même pour ceux qui sont lointains, étrangers, différents, et même pour les inconnus qui nous suivront sur cette terre."

Qui est le professeur Lejeune?


"Par des citations accompagnant son service quotidien, Zenit propose à ses lecteurs de passer un mois, en mars, avec le professeur Jérôme Lejeune (1926-1994), en préparation au 21eanniversaire du rappel à Dieu de ce grand scientifique du XXe siècle, pionnier de la génétique moderne, et ardent défenseur de la dignité de toute vie humaine.

Une messe pour la Vie sera célébrée à l’occasion de cet anniversaire, le 10 avril prochain [à 19h30], en l’église Saint-Augustin, à Paris, par Mgr Jean-Marie Mpendawatu, Secrétaire – « numéro deux » - du Conseil pontifical pour la santé.

Soigner et guérir

Le Professeur Lejeune a marqué l’histoire en mettant son immense intelligence et sa Foi profonde au service de ses patients trisomiques qu’il appelait «les pauvres parmi les pauvres», avec le souci inlassable de les soigner et de les guérir.

Aussitôt après la découverte de la trisomie 21 en 1958, qui n’est qu’une étape dans sa vie, il se lance immédiatement dans la recherche d’un traitement pour ses patients et pour tous ceux qui, porteurs d’une maladie génétique, viennent à sa consultation dans l’espoir d’un diagnostic et d’un traitement.

Devenu chef de l'unité de cytogénétique à l'Hôpital Necker Enfants Malades à Paris, il étudie avec son équipe plus de 30 000 dossiers chromosomiques et soigne plus de 9 000 patients atteints d'une maladie de l'intelligence.

A force de patience et de recherche, il identifie d’autres maladies chromosomiques, comme la Maladie du cri du chat, en 1963, à laquelle il refuse de donner son nom.

Un regard d’espérance et d’amour

Ses titres français et internationaux manifestent la qualité de ses travaux pionniers en génétique mais ce qui frappe surtout chez le Professeur Lejeune c’est le regard qu’il porte sur chacun de ses patients, un regard d’espérance et d’amour inconditionnel, qui redonne force aux parents.

Aussi, quand des lois injustes menacent la vie de ses patients, il n’a pas peur de prendre publiquement leur défense, et devient bientôt leur infatigable avocat à travers le monde.

Témoin passionné de la Charité et de la Vérité, il a su réconcilier aux yeux du monde contemporain, la Foi et la science, c’est pourquoi Saint Jean-Paul II, qui l’appelait frère Jérôme et vint se recueillir sur sa tombe lors des JMJ en 1997, lui confia la création de l’Académie pontificale pour la Vie.

Aujourd’hui, l’exemple de cet homme qui a eu le courage de suivre sa conscience de médecin fidèle au serment d‘Hippocrate et de chrétien fidèle à son Baptême, inspire et fortifie les Serviteurs de la vie humaine à travers le monde.

Cause de canonisation

Son procès de canonisation ouvert à Paris en 2007, se poursuit aujourd’hui à Rome, par la rédaction de la Positio (l’étude sur l’héroïcité de ses vertus théologales et cardinales). Les très nombreux messages et intentions de prière qui parviennent du monde entier au postulateur manifestent l’espérance et l’impatience grandissantes de le voir un jour canonisé par l’Église."[...]

jeudi 5 mars

Un mois avec le professeur Jérôme Lejeune

"La qualité d’une civilisation se mesure au respect qu’elle porte aux plus faibles de ses membres. Il n’y a pas d’autre critère de jugement. Tout l’amour, tout le dévouement, tout l’argent qui seront dépensés pour protéger les éclopés de la vie sont le prix, et le prix juste, qu’une société doit payer pour rester humaine."

(Conférence)

Vendredi 6 mars

Un mois avec le professeur Jérôme Lejeune

La Foi nous dit de respecter l’image de Dieu, l’Espérance nous aide à la protéger, la Charité juge tout. (SDV)

Dimanche 8 mars

Un mois avec le professeur Jérôme Lejeune

Une phrase, une seule dictera notre conduite, le mot même de Jésus : ‘ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous l’avez fait.’ (SDV)