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MÉDITATIONS CHRÉTIENNES POUR TOUTE L`ANNÉE - Pere Buse`e - Cie de Jésus - année 1708 - PARTIE 2

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MÉDITATIONS CHRÉTIENNES POUR TOUTE L`ANNÉE - Pere Buse`e - Cie de Jésus - année 1708 - PARTIE 2  Empty MÉDITATIONS CHRÉTIENNES POUR TOUTE L`ANNÉE - Pere Buse`e - Cie de Jésus - année 1708 - PARTIE 2

Message par MichelT Ven 12 Jan 2018 - 0:49

123 - DES VENDEURS CHASSÉS HORS DU TEMPLE. ( Matthieu 21,12)

Jésus étant entré dans Jérusalem, et ayant trouvé dans le Temple des Marchands qui y vendaient des brebis et des bœufs, les en mit dehors à coups de fouet.

Considérez que le plus grand soin de Jésus, était d'aller au Temple; parce qu'en toutes ses actions il recherchait la gloire de Dieu son Père préférablement à toute autre chose. Et remarquez que voyant qu'il était honteusement profané par un honteux et infâme trafic, quoi qu'il fût le plus doux et le plus bénin de tous les hommes, puisqu'il était l'Agneau de Dieu, embrasé toutefois du zèle de sa gloire, il fit un fouet de corde qu'il trouva par hasard, et avec un visage menaçant et austère, il mit dehors toute cette troupe coupable d'un tel sacrilège.

Ah que votre cœur soit ainsi embrasé du zèle de venger l'injure faite à l'honneur de Dieu, quand vous-vous apercevrez que votre âme qui est son Temple, est profanée et souillée par les mouvements brutaux des convoitises de la chair, et servez-vous de la pénitence pour les dompter et les étouffer.

Considérez que ces cordes sont la figure des péchés dont les hommes sont garrottés comme avec des chaînes : pour vous faire concevoir que nos crimes fournissent à Dieu la matière de ses châtiments et le sujet de nos supplices; parce que quand nous sommes endurcis dans le mal, et que nous accumulons péché sur péché, nous filons des cordes qui serviront à faire le fouet dont nous serons châtiés.  

Il mit au dehors les brebis et les bœufs, il jeta par terre l'argent des Banquiers, et renversa leurs comptoirs.

Considérés que ceux qui abusent les autres sous une fausse apparence de piété, sont figurés par ces Brebis et que les Prédicateurs qui ne recherchent dans leur emploi que leur profit particulier, et non pas l'avancement des âmes, le sont par les bœufs, qui sont des animaux de grand travail; et enfin que ceux qui n'ont pas Dieu seul pour l'objet de leur service, mais qui le partagent entre lui et le monde, et qui ne recherchent pas purement la gloire de Jésus dans leurs actions, mais plutôt leurs commodités, le sont encore par les Banquiers.

Considérez que si Jésus s'est si fort emporté pour ainsi dire contre des animaux sans malice, et contre ceux qui achetaient et vendaient seulement des choses destinées pour le service de Dieu, et qui devaient lui être représentées peu après dans ce Temple, ce qu'il aurait fait s`il y avait rencontré des personnes qui s'y fussent entretenues de choses vaines et inutiles, de badineries, d'impudicités, de détractions, ou qui s'y fussent trouvées sans aucun sentiment de piété.

Et il dit aux Marchands de colombes : Ôtez tout cela d'ici, et ne faites point de la Maison de mon Père, une maison de commerce.

Considérez qu'en sens mystique ceux-là vendent des colombes, qui étant obligés de communiquer gratuitement les grâces du saint Esprit, en font une espèce de trafic, de même que ceux qui les distribuent à la faveur et non pas au mérite; comme encore ceux qui vendent ou achètent des Bénéfices Ecclésiastiques par confidence, ou par simonie.

Considérez que Jésus parla d'un air bien plus doux à ceux qui vendaient des colombes, qu'a ceux qui vendaient des Brebis: soit à cause que ces fortes de gens sont ordinairement plus pauvres et plus simples; soit parce que la colombe qui est un animal doux et sans malice, est la figure du saint Esprit: pour vous apprendre qu'il faut modérer votre zèle, quand vous aurez affaire à des personnes qui pèchent plutôt par faiblesse et par ignorance, que par malice et par un aveuglement volontaire.

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124 - DE LA DOCTRINE DE JÉSUS NOTRE MAITRE. ( Jean 7,16)

Ma doctrine n'est pas de moi, mais elle est de celui qui m'a envoyé. Si quelqu'un veut obéir à la volonté de Dieu, il connaitra si ma doctrine vient de Lui.

Considérez l'humilité de Jésus notre Maitre; car il pouvait sans faire injure à son Père, s’attribuer la doctrine qu'il nous a enseignée, étant Dieu comme lui, il ne se l'attribue pas néanmoins, mais à Lui; Ah ! de quelle confusion cette humilité de Jésus couvrira-t'elle un jour tant de Prédicateurs, de Docteurs, et de gens de lettres, qui s'élèvent et s'enflent d'orgueil et de présomption quand ils ont acquis un peu de science.

Considérez que l'on reconnait qu'une doctrine vient véritablement de Dieu, quand elle persuade de faire sa volonté, et d'obéir à Ses commandements; car quelque savant que l'on paraisse, l'on juge plutôt des choses par son propre sentiment que par la Loi de la vérité. Un homme vain et superbe condamne la doctrine de l'humilité et la tient pour folie. Un avare accuse celle de la pauvreté de peu de courage, et de peu de jugement.

Qui parle de sa part, recherche sa propre gloire mais celui qui recherche la gloire de celui qui l'a envoyé, doit être tenu pour véritable.

Considérez qu'il est très dangereux de parler de soi ou des siens et que ce procédé doit être plutôt attribué à la vanité qu'à la charité.

Qu'il faut éviter ce vice dans les actions les plus saintes, et qu'il se rencontre même souvent dans nos entretiens qui regardent Dieu, ou ses faveurs dont nous et les nôtres lui sommes si étroitement obligés. Que l'on se persuade de rechercher la gloire de Dieu, quoi qu'il y en ait fort peu qui s'acquittent de ce devoir car qui est celui qui s'attache effectivement à procurer l'honneur de celui qui l'a envoyé ? Sans doute que la plupart prétendent adroitement de s'en acquérir à eux-mêmes dans leurs actions même les plus saintes.

Moise vous a donné une loi, et pas un de vous ne l'observe. Quel sujet avez-vous de chercher à me faire mourir ? La troupe fit réponse et lui dit : Vous êtes possédé du démon.

Considérez, que les lois les plus saintes et les mieux ordonnées sont peu utiles, si elles ne sont observées. La loi ne vous fera pas homme de bien, au contraire elle sera le sujet de votre condamnation, si vous négligez de la pratiquer, car il est écrit : Si vous voulez jouir de la vie,( éternelle) obéissez aux Commandements.

Pensez qu'il y en a bien peu qui obéissent exactement à la loi; car si l'on y prend garde de près, l'on trouvera que chacun a son faible et son défaut particulier; outre que d'ailleurs il est écrit , que qui pèche en un seul point, est coupable de tout le reste. Qu'à bon droit Jésus dit à ceux qui n`observent pas la Loi : Quel sujet avez-vous de chercher à me faire mourir ? Car autant de fois que vous-vous entretenez en vous-même de quelque action criminelle, vous cherchez le moyen de faire mourir votre Sauveur : Et cela s'appelle, conformément au dire de l' Apôtre : Crucifier de nouveau Jésus en soi même.

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125 - QUE JESUS ÉTAIT IMPECCABLE ( Jean 8,46)

Jésus dit aux Juifs: Qui de vous me pourra convaincre d'avoir péché. Quiconque est de Dieu entend la parole de Dieu.

Considérez que votre nom de Chrétien tirant son origine de celui de Christ, vous devez faire tous vos efforts, pour être exempt au moins de péchés mortels. Que si vous êtes Religieux faites résolution de ne pas même consentir aux péchés véniels, et d'éviter jusqu’aux moindres imperfections qui ne sont pas des péchés, mais qui en peuvent avoir quelque petit ombrage.

Faites réflexion sur vous-même, et voyez si vous êtes dans la disposition d'entendre volontiers la parole de Dieu, les exhortations de piété, d'observer et d'obéir aux mouvements intérieurs qui vous sont inspirés car si vous n'êtes en cet état, certainement vous n'êtes point en celui de la grâce de Dieu et vous devez vous corriger avant qu`il ne soit trop tard.

Les juifs lui reprochant qu'il était un Samaritain et possédé du démon, il leur répondit. Je ne suis point possédé du démon, mais j`honore mon Père, et je ne recherche point ma gloire, mais la sienne.

Considérez la patience admirable de Jésus qui ne répond rien quand on lui reproche qu'il est un Samaritain, parce que cette injure ne regarde que sa propre personne; les Juifs le réputant indigne de leur conversation, à cause qu'ils n'avaient aucune communication avec les Samaritains, de même que nous n'en avons point ou n'en devons point avoir, avec les Turcs, avec les Juifs, ou avec les Infidèles, mais quand on lui reproche qu'il est possédé du démon ( ange déchu), parce que cela regarde l'honneur de son Père, il répond avec une douceur inconcevable, et seulement en ces termes : Je ne suis point possédé du démon.

Que si Jésus n'a point recherché sa propre gloire, combien moins devez-vous rechercher la nôtre ? Faites donc toutes choses pour la plus grande gloire de Dieu, et il aura soin de la nôtre. D'où vous pouvez aussi inférer combien lourdement pèchent ceux qui étant jaloux de leur honneur, ne font pas difficulté de venger la moindre injure dont ils se croient offensés, aux dépens même de leur sang et de de leur vie.

Si quelqu'un écoute et observe ma parole, il ne goutera jamais l'amertume de la mort. ( la mort éternelle de l`âme en enfer)

Considérez que cette promesse est faite par celui qui ne peut ni mentir ni tromper, et que l'on la doit entendre de la mort spirituelle de l'âme. Voyez ensuite et pesez sérieusement quel bonheur, c'est de vivre non seulement dans toute l'éternité, mais d'y vivre dans toutes les satisfactions imaginables. Attachez-vous fortement à cette pensée, car par ce moyen vous éviterez le péril de contrevenir à la parole de Dieu.

Considérez que quand il est dit ici, que celui qui écoute et observe la parole de Jésus, ne goutera jamais l'amertume de la mort, cela se peut aussi entendre de la mort corporelle, en ce que le parfait observateur de la loi de Dieu, n'aura rien qui lui puisse faire appréhender ce dernier passage, tant s'en faut; le témoignage de sa bonne conscience, et l'espérance de bientôt acquérir une récompense éternelle, le lui feront désirer avec empressement: ce qui a donné sujet au Sage d'écrire que l'âme fidèle, figurée par la femme forte, rira au dernier jour.

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Dernière édition par MichelT le Sam 2 Juin 2018 - 4:02, édité 6 fois

MichelT

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Message par MichelT Ven 19 Jan 2018 - 12:20

126 - JE SUIS LA LUMIÈRE DU MONDE. ( Jean 8,12)

Jésus dit : Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit, ne marche point dans les ténèbres.

Considérez qu'il n'y a rien de plus agréable dans la vie que la lumière, car quelle joie peut-on avoir dans les ténèbres ? Que si la lumière qui ne sert qu'au corps, a tant de douceurs et tant des charmes; combien davantage et de plus considérables en aura celle qui sert à l'esprit ? Ah ! si le moindre rayon de cette divine lumière luisait dessus nous combien nous découvrirait-elle des choses que nous ne savons pas?

Qu'il la faut emprunter de Jésus notre Maitre, qui se dit être la lumière du monde; c'est pourquoi ceux-là se trompent lourdement qui se persuadent que leur industrie ou leur étude les éclairera dans leurs ténèbres, sans se mettre en peine de demander cette grâce au père des lumières.

Pensez attentivement que de même qu'il est difficile de marcher pendant les ténèbres sans broncher, ainsi vous avancerez peu dans la vie spirituelle, si vous n'êtes éclairé d'en haut. En effet, combien y a t'il de précipices dans le chemin de la vertu, si l'on n'y a point de guide?

Si je porte témoignage de moi-même, mon témoignage est pourtant véritable, car je sais d'où je suis venu, et où je vais.

Considérez qu'il y a trois choses qui empêchent que nous ne puissions être témoins en notre propre cause. 1. L'amour propre qui nous engage à nous flatter dans nos défauts, et à considérer avec trop d'avantage le peu de bien que nous faisons : 2. Le péché qui est en nous et qui nous aveugle: 3. Le trouble des passions et des mouvements déréglés.

Or toutes ces choses sont bien éloignées de Jésus; car quant à l'amour propre, il l'a toujours tenu parfaitement soumis à celui qu'il avait pour Dieu; conformément à ces paroles qu'il adressa à son Père dans son agonie mortelle : Mon Père, lui dit-il, que ma volonté ne soit pas faite, mais la vôtre. 2. Quant au péché, il était impossible qu'il en fût atteint: 3. A l'égard des passions, elles étaient en lui très-paisibles et très soumises à la raison, ce qui fait voir qu'à bon droit il pouvait porter témoignage de lui-même.

Jésus dit ces paroles lorsqu'il enseignait dans le Temple, et personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n`était pas encore venue.

Considérez qu'il n'est pas permis à toutes sortes de personnes indifféremment, de parler dans le Temple, où le peuple a coutume de s'assembler pour prier, pour louer Dieu , pour entendre sa parole ,et pour être instruit de ce qui regarde la Religion; de même que les Prêtres ne s'y rendent que pour y présenter leurs prières et leurs vœux, pour y enseigner, et pour y célébrer les mystères adorables car quelque autre chose qui s'y fasse, c`est une pure impiété, et un effroyable sacrilège.

Que les impies ont toujours la liberté de bien ou mal faire quand il leur plait, mais non pas de mettre à exécution ce qu'ils ont prémédité; car Dieu leur refuse souvent son concours et le pouvoir de nuire, de même qu'il le refuse aussi aux démons ( anges déchus) s'étant réservé à lui seul celui de livrer un homme aux bourreaux de sa Justice, qui sont les Anges rebelles, et les gens de mauvaise vie, dont il se sert pour châtier les coupables; comme étant le Juge souverain des uns et des autres.

Qu'au moment de la mort il n'y aura plus lieu d'appel ni de délai. Apprenez donc de là qu'il faut se tenir prêt à l'accepter en quelque endroit et de quelque manière que ce soit, en sorte qu'elle ne surprenne pas à l'imprévu, car elle n'arrive que trop souvent lors que l'on y pense le moins.

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127 - VOUS ME CHERCHEREZ, ET SI QUELQU'UN A SOIF. ( Jean 7,37)

Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas et vous ne pouvez venir où je vais

Considérez, que Jésus est cherché diversement; car les uns le cherchent pour le faire mourir, comme Hérode, les autres pour le trahir, comme Judas, les uns pour leur avantage et pour leur commodité, comme le peuple à qui il avait donné du pain dans le désert, les autres pour être guéris de quelque infirmité, comme cette femme qui était affligée d'un flux de sang, les uns pour la santé de leurs âmes, et pour obtenir le pardon de leurs péchés, comme la Magdelaine; les autres enfin pour sa seule gloire, comme ceux qui le suivirent après avoir tout abandonné.

Que l'on le cherche inutilement, quand on a de mauvais desseins, et que l'on se sert de moyens contraires à la raison et à la justice.

Qu'il le faut chercher pendant la vie, si on le veut trouver au moment de la mort; car sans cette précaution l`on est rebuté en ce dernier période, comme il est arrivé à Antiochus, à Judas et à tant d'autres malheureux qui sont condamnés aux flammes éternelles.

Au dernier jour et qui était le plus solennel d'une grande fête, Jésus étant debout, s'écriait à haute voix et disait: Si quelqu'un a soif, qu`il vienne à moi, et qu`il boive.


Considérez combien Jésus notre Maitre fait d'état des jours de fêtes, puisque n'étant pas obligé à leur observation, il s'y attache néanmoins avec une telle assiduité, qu'il en célèbre non seulement le jour, mais encore jusques aux Veilles et aux Octaves; ce que nous sommes bien éloignés d'imiter, car nous n'avons que du mépris, pour ainsi dire, ou tout au moins de la négligence à nous acquitter de ce devoir.

Considérez qu'il crie à haute voix; sans doute parce qu'il parlait à des sourds, qui bouchaient peut-être leurs oreilles, pour ne pas l`entendre; ou à des personnes extrêmement éloignées de lui; et voyez au nombre desquels l'on peut vous mettre.

Pensez que l'on peut compter entre ceux qui ont soif, et qui par conséquent se doivent approcher de Jésus: 1. Ceux qui sont altérés de richesses, de plaisirs et d'honneurs: 2. Ceux qui désirent ce qui de soi est parfaitement bon, comme la connaissance des choses divines, la vertu, la piété, la dévotion: 3. Ceux qui tendent et aspirent ou de corps ou d'esprit à ce qui est encore plus relevé, comme sont la grâce de Dieu, la charité, et la perfection.

Les premiers pour éteindre leur soif, ou pour la changer en une meilleure, parce que celle dont ils sont tourmentés est très pernicieuse; les autres pour jouir de ce qu'ils désirent. Et pour étancher la leur, qui étant très bonne et très-louable, sera suivie d'un bonheur éternel, notamment après que le Sauveur a publié que ceux-là sont bienheureux qui sont affamés et altérés de la justice.

Celui qui croit en moi, comme dit l`Écriture produira de sa poitrine des fleuves d'eau vive.

Considérez qu'il y a bien de la différence entre croire Dieu, croire à Dieu, et croire en Dieu. A l'égard de croire Dieu, c'est ce que refusent les Athées. Les Hérétiques d'autre part refusent de croire à Dieu; car il n'y a que les Catholiques qui ajoutent foi à tout ce qu'il a révélé; contraires en cela aux Hérétiques qui n'en croient qu'une partie. Les pécheurs et les gens du monde ne peuvent se résoudre à croire en Dieu, et se persuadent qu'il suffit de croire à Dieu sans se mettre en peine de lui adresser leur intention, et d'espérer en sa bonté. Voyez quel parti vous tenez.

Considérez que quiconque croît parfaitement en Jésus, a en soi une fontaine d'eau vive, et une grâce abondante du saint Esprit, qui lui prête un secours tout particulier. Car de
quoi peuvent avoir besoin ceux qui croient en Dieu, et qui espèrent en Jésus ? Il dit  lui-même : (Jean. 16.) En vérité, en vérité je vous dis, que si vous demandez, quelque chose à mon Père en mon nom, il vous l`accordera.  

Si la pauvreté nous accable, il nous donne des richesses, ou il nous la rend supportable, et même délicieuse. Si nous sommes malades, il peut nous rendre la santé, ou nous donner patience, et même combler de satisfaction dans la maladie. Lorsque je suis malade, dit l'Apôtre, c`est alors que j'ai plus de courage. Il faut donc attribuer au manquement de foi si nous n'éprouvons pas le secours de Dieu dans quelque adversité qui nous survienne et en quelque temps qu'elle arrive.

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128 - JÉSUS ALLAIT EN GALILÉE. ( Jean 7,1)

Jésus allait en Galilée, et ne voulait pas aller en Judée, parce que les Juifs cherchaient le moyen et l`occasion de le faire mourir.

Considérez que Jésus a quelquefois évité la persécution, et quelquefois il s'y est volontiers présenté lui-même, pour vous apprendre qu'il est souvent nécessaire d'éviter les occasions du péché, et que d'autres fois il suffit de leur résister. Il faut absolument éviter celles qui d'ordinaire persuadent et causent la chute dans le péché; et résister seulement à celles qui ne portent pas nécessairement à cette chute, mais qui même peuvent être l'instrument de quelque grand mérite, ou donner quelque soulagement au prochain.

Que les humbles se défient toujours de leurs propres forces; car en effet il est beaucoup plus avantageux d'éviter le péril, que d'y périr.

Qu'il est quelquefois nécessaire de changer de demeure; et qu'il vaut mieux jouir de la paix de l'âme, et du repos de l'esprit, en quelque endroit que l'on soit, même avec quelque incommodité et quelque dommage, que de risquer son salut en jouissant de tous les avantages que l'on peut désirer sur la terre.

Or ses parents lui dirent: Retirez-vous de ce pays et allez, en Judée, afin que vos Disciples soient aussi les témoins, et voient les œuvres admirables que vous faites.

Considérez que le génie du monde est bien diffèrent de l`esprit de Jésus notre Maitre; car celui-là ne nous persuade que le faste et l'ostentation et celui-ci ne nous donne l'exemple que de la retraite et de la solitude. Que le monde et le démon ( l`ange déchu) tâchent de nous séduire par les prétextes spécieux de la gloire de Dieu, de notre salut, et du bon exemple pour le prochain; afin de par ce moyen nous faire tomber dans quelque vanité, dans quelque présomption , ou même dans quelque délectation criminelle.

Que le remède le plus assuré pour ne pas déchoir de l'avantage que l'on peut tirer des bonnes œuvres, est de les tenir secrètes et cachées : C'est le conseil de Jésus en St Matthieu 6 : « Que votre main gauche, dit-il, ne sache point ce que fait votre main droite» En effet si vous les publiez, infailliblement elles vous feront inutiles.

Mon temps n`est pas encore venu, mais le vôtre est toujours prêt.

Considérez que Jésus notre Maitre parle toujours de ses travaux et de sa mort, comme d'une affaire de grande importance, et d'une chose qui lui est très chère; ce qui fait qu'il appelle son temps, celui auquel il devait souffrir.

Que le temps des hommes est toujours prêt : 1. Parce qu` il n'y a point de moment auquel ils ne se puissent convertir, et auquel Dieu, ne les attende à pénitence. 2. Parce qu'ils peuvent toujours faire de bonnes œuvres, car qui empêche qu'ils n'acquièrent du mérite en toutes sortes d'occasions ? Soit que vous mangiez, dit l`Apôtre, soit que vous buviez, soit que vous fassiez autre chose, faites le tout pour la gloire de Dieu. (1 Corinthiens 10)

Enfin parce qu'ils peuvent mourir à toute heure; c`est pourquoi Jésus notre Maitre nous recommande avec tant de force de veillée soigneusement : « Veillez, dit-il, encore une fois je vous le dis, Veillez, car vous ne savez, ni le jour ni l`heure de votre mort.»

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129 - L'ON CÉLÉBRAIT DANS JÉRUSALEM LA FÊTE DE LA DÉDICACE. ( Jean 10,22)

Jésus se promenait dans le porche de Salomon, qui faisait partie du Temple; et les Juifs l'entourèrent et lui dirent :  Jusques à quand retiendrez-vous notre âme dans le doute et dans la perplexité? Si vous êtes le Messie, dites-le-nous.

Considérez que Jésus entrait quelquefois bien avant dans le Temple, et quelquefois il s'arrêtait dans le Porche, pour vous apprendre qu'il ne faut point ambitionner de siège d'honneur, ni de place particulière dans la maison de Dieu. Elles sont toutes également honorables, soit que vous arrêtiez au porche, soit que vous entriez au dedans. En l'un ou en l'autre de ces deux endroits vous recouvrerez la grâce, si vous êtes disposé comme le Publicain qui s'en retourna en sa maison pleinement justifié, quoi qu'il se fut arrêté à l'entrée du Temple, n'osant passer plus avant, ni même lever les yeux au Ciel.

Que nous sommes semblables aux Juifs, quand nous demandons à Dieu pourquoi il agit de telle ou de telle façon. Il est très sage et il sait parfaitement bien ce qui est le plus utile à celui-ci ou à celui-là; et partant il y a de la superbe à vouloir gloser sur ce qu'il fait.

Considérez pourquoi Jésus fut si modeste que de ne pas déclarer ouvertement qu'il était le Christ. 1. Sans doute parce qu'il avait une parfaite humilité. 2. Pour nous donner un modèle de modestie à imiter, et pour nous apprendre à fuir l'ostentation de ce qui nous regarde, ou ceux qui nous appartiennent. 3. De peur de choquer les envieux.

Les œuvres que je fais au nom de mon Père, témoignent pour moi; mais vous ne les croyez, pas parce que vous n'êtes pas du nombre de mes Brebis.

Considérez que de même que l'on connait l'arbre par son fruit, l'on connait aussi le Chrétien par ses œuvres, car elles sont un témoignage convainquant de ce qu'il est.

Remarquez que ce témoignage des œuvres est beaucoup plus assuré que celui des paroles, car il y a une très-grande différence entre bien parler et bien vivre, et souvent celui qui parle comme un Ange, vit comme un démon.

Qu'il ne suffit pas d'être dans le bercail de Jésus, c'est à dire dans l'Église, pour être du nombre de ses brebis, car les boucs y sont mêlés entre les ouailles er les agneaux, la seule voix du Pasteur les peut discerner, conformément à ce qu'il dit : Mes brebis entendent ma voix. (Jean. 10.)

Ce que mon Père m'a donné, excelle par-dessus toute autre chose, et personne ne le peut ôter d'entre mes mains. Mon Père et moi-même sommes une même chose.

Considérez que Jésus tire de son Père :  1. La Divinité : 2. Tous les attributs divins qui lui sont Communs avec lui : 3. Tous les trésors de science et de sagesse, qui sont infinis: 4. Qu'il a reçue de lui toutes les nations du monde pour son héritage, et notamment tous les élus, de qui il semble qu'il entend parler quand il dit : que ce que son Père lui a donné, excelle par-dessus toute autre choses.

Combien il fait d'état d'une âme juste et héritière de la grâce, comme étant la copie de sa ressemblance, et le prix de son sang précieux. Pensez quelle confiance nous doivent donner ces paroles : Personne ne les ôtera d'entre les mains de mon Père. O que ceux qui sont attachez à Dieu par les liens de la grâce, et de la charité, lui sont parfaitement unis ! Il livrerait plutôt encore une fois son Fils à la mort; que de faire la moindre atteinte à une si belle et si parfaite union.

Préservez-moi Seigneur, de la violer le moins du monde. J'espère que ni l'adversité, ni la douleur, ni la nudité, ni la persécution, ni la faim, ni la mort, ni l'enfer même, ne
m'éloigneront jamais de l'amour de Jésus, ni ne m'ôteront d'entre ses mains. Remarquez encore combien nous devons nous défier de nous-mêmes, puisque le seul consentement au péché, qui dépend de notre liberté, nous peut ravir et Dieu et sa grâce.

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MichelT

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Message par MichelT Mar 30 Jan 2018 - 22:06

130 - DU CONSEIL QUI FUT TENU POUR CONDAMNER JÉSUS. ( Jean 11,47)

Les Pontifes et les Pharisiens s'assemblèrent, et dirent entre eux: Que faisons-nous? Cet homme fait beaucoup de miracles.

Considérez qu'il se fait plusieurs assemblées, dont les unes sont bonnes et les autres très-pernicieuses. Les bonnes sont celles qui se font par les gens de bien, à bonne intention, et par l'ordre de leurs supérieurs, car si la moindre de ces conditions y manque, elles donnent lieu d'en soupçonner quelque chose de sinistre; ce qui se voit clairement en celle des Pontifes et des Pharisiens, dont il est parlé dans cet Évangile.

Voyez quelle est la malice du monde et quels sont les desseins de ces méchants. Ils s'assemblent et sont en peine comment ils s'opposeront à un homme qui fait beaucoup de miracles, et pas un d'eux ne pense à empêcher et à punir les blasphèmes qui se commettent contre Dieu, ce qui fait voir que l'on a bien peu de soin de faire pratiquer la vertu, et de s'opposer au vice et à la corruption des mœurs.

Or l'un deux nommé Caïphe était un Pontifie en cette année-là leur dit: Vous ne savez ce que vous dites, et vous n'y entendez rien, il est à propos et même avantageux, qu'un seul homme meure pour le peuple.

Considérez qu'il faut toujours avoir un grand respect pour les Prêtres et pour les Prélats, quoi qu'ils aient peu de piété; car encore que leur conduite ne soit pas bien réglée, ils nous enseignent ce que nous devons croire et ce que nous devons faire.

Que si un Prêtre impie, comme l`était Caïphe a été honoré du don de Prophétie, nous ne devons pas croire que ce don, et les autres que l'on appelle gratuits, soient toujours des marques et des preuves convaincantes de sainteté.  Remarquez la présomption de ce Pontife, qui accuse d'ignorance tous ceux qui ont parlé devant qu'il dit son avis. Ce n'est pas un crime à la vérité que de dire le sien et de découvrir sa pensée, mais il n'est pas permis de blâmer le sentiment des autres.

Pensez qu'il était nécessaire qu'un seul homme fut mis à mort pour tous les autres, car en effet sans la mort de Jésus nous n'aurions jamais eu de part à la vie (éternelle). Ah! que cette libéralité de Dieu envers nous est adorable !

De ce jour-là donc ils ne pensèrent plus qu`à faire mourir Jésus, ce qui fit qu'il ne conversait plus ouvertement avec les Juifs, mais il s'en alla en un pays proche du désert, dans une ville nommée Éphrem.

Considérez combien le dessein de faire mourir Jésus est horrible et détestable. Ce n'est qu'un péché de pensée, mais sans comparaison plus criminel que tout autre qui se pourrait commettre par l'action. Que ceux qui prennent résolution de commettre un péché mortel, approchent bien près du crime de ceux qui délibèrent de faire mourir Jésus. Ah l'exécrable attentat !

Que quand nous obligeons notre prochain à se cacher pour faire quelque bonne action, de peur que nous n'en souffrions du scandale, c'est alors que Jésus notre Maitre n'a pas la liberté de converser publiquement parmi les Juifs. Que Jésus est mieux et plus attentivement écouté dans les villages et dans les bourgs, que dans les grandes villes, c'est pourquoi il abandonne Jérusalem et le retire à Éphrem car il est en meilleure odeur chez les pauvres que chez les puissances de la terre. Et l'on peut dire encore que sa parole rapporte plus de fruit, parmi des paysans que dans de  nombreuses villes célèbres.

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131 - DU DESSEIN DE FAIRE MOURIR LAZARE (Jean 12,10)

Les Princes des Prêtres eurent la pensée de faire aussi mourir Lazare, parce qu’à son occasion ( Sa résurrection par Jésus après sa mort) plusieurs Juifs se retiraient de leur autorité et croyaient en Jésus.

Considérez que les envieux qui s'affligent de la prospérité du prochain, sont semblables à ces détestables Princes des Prêtres, qui trouvaient mauvais et ne pouvaient souffrir qu'à regret, que l'on fit de l'honneur à Jésus et qu`ils ressemblent même au démon (aux anges déchus), qui envia le bonheur dont jouissaient nos premiers parents, et les fit tomber malheureusement dans le péché : « car la mort est entrée dans le monde par l'envie du diable» ( de l`ange déchu) (Sagesses 2)

Remarquez qu`il y a ordinairement plus de foi, plus de religion, et plus de piété dans le vulgaire, que même dans les Prêtres parce que le menu peuple a plus de simplicité et d'humilité, et les Prêtres sont parfois orgueilleux et pleins de présomption, notamment ces petits savants qui se persuadent que tout leur est dû, parce qu'ils savent quelque chose. Car la science bouffit, dit l'Apôtre, et Dieu résiste aux orgueilleux et fait grâce aux humbles.

Figurez-vous que vous êtes un autre Lazare, et que vous êtes même ressuscité comme lui, pourvu que la grâce que vous avez perdue par le péché, vous soit restituée par la pénitence et persuadez-vous qu'ensuite le démon (l`Ange déchu) vous dressera partout des embuches, et fera tous ses efforts pour vous attirer dans ses filets, et vous précipiter dans le péché, afin de par ce moyen donner le coup de la mort à votre âme. C'est pourquoi conformément au conseil de l`Apôtre :  faites votre Salut avec crainte et avec tremblement, fuyez le péché.

Vous voyez que nous n'avançons rien; tout le monde le suit.

Considérez que d'autant plus que les Pharisiens s'efforcent de ternir la gloire de Jésus, d'autant plus elle s'établit; et que grand nombre de Juifs qui avaient été présents à la résurrection de Lazare, en publient le miracle, et sèment partout la renommée de celui qui l'avait fait, pour vous assurer que Dieu aura soin de votre réputation, et qu'il fera en sorte que vous serez plus respecté par les gens de bien que vous n'aurez été blâmé et méprisé par les méchants, pourvu que vous recherchiez sa gloire en toutes choses et en tous lieux, et que vous fassiez tous vos efforts pour la procurer.

Considérez que vous n'avancez rien, non plus que les Pharisiens : 1. Pendant que vous êtes engagé dans le péché mortel: 2. Quand vous faites quelque chose sans la permission ou sans l'aveu de vos Supérieurs. 3. Quand vos prières sont plus tièdes que ferventes; ou quand vous faites quelque autre bonne œuvre avec lâcheté, et comme par manière d'acquit.

Persuadez-vous enfin que si vous voulez être digne de suivre et d'accompagner Jésus avec cette sainte populace; 1. Vous devez avoir de l'aversion et de l'horreur de tout péché, tant mortel que véniel : Aimable Jésus ! cher Époux de mon âme, attirez-moi à vous, afin que je coure après vos parfums précieux; que je vous suive partout où vous irez, et qu'étant appuyé de votre secours je fasse tous mes efforts pour imiter vos perfections et vos vertus adorables, si douces et si aimables qu'elles seules méritent l'amour de tous les cœurs.

Qui aime son âme, la perdra et celui qui la hait en ce monde, la conservera pour la vie éternelle.

Considérez qu'haïr son âme en ce monde, n`est autre chose que de mépriser toutes les délicatesses du siècle pour l'amour de Dieu, de ne pas faire plus d'état que d'un néant de toutes les inclinations et de tous les plaisirs de la chair, qui nous rendent très indignes de l'éternelle béatitude.

Considérez ce qui peut nous porter nous méfier de notre chair : 1. Elle est le plus capital et le plus traitre de tous nos ennemis, et ne se soucie pas de périr, pourvu qu'elle attire notre âme dans une ruine irréparable. ( Les passions de notre corps peuvent nous pousser au péché mortel risquant notre damnation)

D'autant plus que nous la mortifions, d'autant plus vive et plus semblable à son divin original, nous formons en nous-mêmes l'image de Jésus notre Maitre.

Considérez que les moyens de parvenir à ce contrôle si avantageux et si saint de notre chair sont : 1. De nous défier toujours de notre corps, et de l'appréhender comme un cheval indompté, qui sans doute renversera par terre celui qui le monte , s'il ne le retient par la bride. 2. De ne jamais ni boire, ni manger, ni dormir, ni prendre quelque autre satisfaction corporelle que ce soit, sans une pressante nécessité. 3. D'aimer Dieu de tout son cœur, et par conséquent de détester tout ce qu'il déteste, comme sont le péché, les emportements de la chair, et toutes les passions déréglées.

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132 - DANS PEU DE TEMPS VOUS NE ME VERREZ PAS.  ( Jean 16,16)

Jésus dit à ses disciples: Dans peu de temps, vous ne me verrez pas, et encore une fois, après peu de temps, et vous me verrez.

Considérez que Jésus prédit ici sa Passion qui donna sujet à ses Apôtres de s'enfuir, et sa résurrection, après laquelle ils eurent l'honneur et la satisfaction de le revoir. Car il a coutume de prédire d'abord ce qui doit affliger, afin que l'on s'y prépare, et qu'un coup attendu soit moins sensible; mais incontinent après il ajoute ce qui doit apporter de la joie, de crainte que l'on ne succombe à la tentation.

Que l'adversité arrive ordinairement aux gens de bien devant la prospérité, mais que celle-ci la suit incontinent après, au contraire de ce qui arrive aux méchants et aux partisans du monde, qui d'ordinaire ont des prospérités suivies d'adversités. Pour preuve de cela, car il n'y a rien de plus vrai, les pécheurs qui recherchent leurs commodités leurs plaisirs en cette vie, seront abimés en l'autre dans les flammes Éternelles, mais les gens de bien qui sont ici affligés et qui y souffrent persécution, jouiront dans le Ciel d'une joie qui n'aura jamais de fin.

Jésus sachant qu'ils avaient dessein de lui demander ce que voulait dite ces termes: Dans peu de temps. En vérité, leur dit-il, en vérité, je vous dis que vous pleurerez et gémirez vous autres, pendant que le monde sera dans la joie, mais votre tristesse sera changée en allégresse, semblable à celle d'une femme après son enfantement.

Considérez quelle est la bonté de Dieu, qui nous prévient quand nous avons un bon dessein dans la demande que nous avons à lui faire.

Que le devoir d'un homme de bien dans cette vallée de larmes, où nous ne voyons point Dieu, est de pleurer et de gémir plutôt que d'être dans la joie; dont l'on peut apporter trois raisons : 1. A cause de nos péchés, par le moyen desquels nous chassons et crucifions Jésus. 2. A cause des tentations continuelles dont nous sommes agités de la part de la chair, du monde et du démon ( de l`ange déchu). 3. A cause de la Passion de Jésus, principalement lorsque nous-nous appliquons à la méditer; car tous ces sentiments de tristesse doivent être les motifs d'une joie inconcevable, parce qu'au dire de l'Apôtre, ils servent à l'établissement de notre Salut.

Que notre tristesse est de peu de durée; car elle ne peut pas aller au-delà de notre vie, qui est si courte qu'elle est comparée dans l'Écriture à une ombre, à une vapeur et à un moment.

Je vous reverrai encore, et votre cœur alors tressaillira d'une joie, que personne ne pourra vous ravir.

Considérez que vous recevrez de Dieu non seulement de la consolation et de la joie, mais aussi encore un royaume éternel, pour récompense d'une courte et légère adversité, si vous la supportez patiemment. Car comme dit Saint Paul (2. Corinthiens 4. 2.) L'affliction qui ne dure qu'un moment, et qui n`est nullement considérable, produit en nous le poids éternel d'une gloire qui ne souffre point de comparaison. Qu'au contraire les gens du monde seront tourmentés de peines éternelles pour une satisfaction qui n'a aussi duré qu'un moment; mais qui les a rendus coupables de péché mortel. Ce qui a fait dire à Job: Ils passent leur vie dans les délices, et en un clin d'œil ils descendent dans l'enfer. C`est aussi à quoi se peut rapporter le reproche d'Abraham au mauvais Riche: Mon fils, lui dit-il, souvenez-vous que vous avez, eu vos plaisirs en l'autre vie; et que Lazare y a toujours souffert, mais a présent il jouit d`une parfaite consolation, et vous êtes dans les tourments.

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133 - JE M`EN VAIS VERS CELUI QUI M`A ENVOYÉ ( Jean 16,5)

Jésus dit à ses Disciples; Il vous est avantageux que je m'en aille vers mon Père; car si je n'y vais point, le Consolateur ne viendra point vers vous.

Considérez que Jésus prédit son Ascension dans le Ciel, pleine de gloire et de majesté, et la mission du saint Esprit sur la terre en forme visible, qui devait y répandre ses dons et ses libéralités avec abondance pour vous apprendre que de même qu'après sa passion, Jésus a monté dans l'empyrée, et y a élevé sa sainte humanité, pour y jouir avec les Saints, d'une béatitude qui n'aura jamais de fin, vous y serez aussi élevé en corps et en âme, si vous vivez saintement et si vous souffrez beaucoup pour son amour.

Que vous devez vous sevrer du lait de votre mère, c'est à dire des consolations spirituelles, que Dieu a coutume d'accorder au commencement de leur conversion à ceux qui sont encore comme novices et apprentis dans la piété, si vous voulez recevoir la grâce du saint Esprit, car Jésus retira de ses Disciples la présence de son corps, afin qu'ayant reçu cette grâce ils souffrirent même avec grande joie, ce qui était beaucoup plus difficile à supporter.

Le saint Esprit reprendra le monde de péché, de justice et de jugement.

Considérez que la descente du saint Esprit fut évidemment vérifiée en ce que les Apôtres qui étaient auparavant si peu assurés et  si timides, que la parole d'une simple servante les faisait trembler, comme il arriva à Saint Pierre, ayant enfin banni de leurs cœurs toute forte de crainte et d'appréhension, publièrent le nom et la gloire de Jésus , et reprirent hardiment le monde, c'est à dire les méchants et les impies : 1. De péché parce qu'ils ne voulaient pas se convertir; 2. De ce qui regarde la justice, parce qu'encore qu'ils eussent la foi, leur vie néanmoins était toute contraire; 3. De ce qui concerne le jugement, parce qu'il n'y a rien en quoi les hommes pèchent avec tant de facilite que quand il s'agit de juger témérairement d'autrui. Ce qui a fait dire à Jésus : Ne jugez, point, et vous ne serez, pas jugez.

Pensez que vous aurez aussi le saint Esprit au dedans de vous si à l'imitation des Apôtres vous reprenez fortement et hardiment les hommes de tous ces désordres qui leur sont si ordinaires.

J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous n'en êtes pas susceptibles à présent. Lorsque cet esprit de vérité sera venu, il vous enseignera toutes sortes de vérités.

Considérez quelle est la bonté de Dieu, qui ne nous commande rien que nous ne puissions faire, et qui s'accommode à notre portée, au contraire de la chair et du monde qui exigent souvent de leurs partisans beaucoup plus qu'ils ne peuvent. Pensez qu'encore qu'il nous semble quelquefois d'avoir beaucoup avancé dans la perfection, nous en sommes encore pourtant beaucoup éloignés.

Considérez combien Jésus fait d'état de votre âme puisqu'après s'être donné tout entier à vous, ç'est à dire son âme, son corps et son sang, il vous promet encore son Saint Esprit, pour être continuellement avec vous, et pour vous empêcher ou d'errer, ou de broncher.

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134 - QUE L'ON DOIT PRIER LE PÈRE ÉTERNEL ( Jean 16,26)

Jésus dit à ses Disciples: En vérité en vérité je vous dis que si vous demandez à mon Père quelque chose en mon nom, il vous l'accordera.


Considérez combien Jésus a de désir de converser et de s'entretenir en esprit avec l'homme ce qui se fait dans la prière. Car il en promet et en assure la récompense, quand il s'engage de lui donner tout ce qu'il demandera en cet état et à cette condition.

Les Princes de ce monde en usent bien d'une autre manière; car non seulement ils n`appellent personne à leur entretien, mais ils ne l’accordent ordinairement qu'aux plus puissants et aux plus riches; et même après en avoir été souvent et instamment priés par ceux qui approchent le plus près de leurs personnes en qualité de leurs favoris. Faites ici réflexion fur votre aveuglement, puisque vous recherchez avec plus de soin et plus d'empressement, l'honneur d'entretenir un Prince de la terre, que celui de converser par l'oraison ( la prière) avec le Souverain de l'Empyrée.

Demandez, afin que votre demande vous soit accordée, et que votre joie soit entière et parfaite.

Considérez que l'on peut recueillir et inférer de ce passage ce que l'on doit demander à Dieu. Car c'est proprement ce qui donne une joie entière et parfaite, qui ne se trouvant point dans les biens du monde, dans les richesses, dans les honneur, dans les plaisirs, et dans les autres choses périssables et temporelles, on ne doit pas certainement lui en faire la demande, mais de ce qui regarde l'éternité; c’est-à-dire de notre Salut, et de ce qui y conduit, comme sont sa grâce, les vertus solides du Christianisme, telles que sont l'humilité, la charité, la patience, et d'autres dons surnaturels. En effet ne semble-t-il pas que l'on offense et que l'on fait tort à la dignité d'un Prince, quand on lui présente une requête pour des choses qui soient indignes de sa grandeur ?

En ce jour vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai mon Père en votre faveur, car mon Père vous aime à cause que vous m`avez aimé.

Considérez que la meilleure et plus efficace manière de faire oraison, est de demander quelque chose au Père Éternel au nom de son Fils, et en vertu de sa Passion ou de ses mérites; car Jésus nous apprend par les termes de ce passage, qu'en usant ainsi c'est la même chose que si lui-même il priait pour nous.

Que ce nous doit être un grand motif de consolation, que les Disciples de Jésus soient si chéris du Père Éternel, qu'ils n'aient pas même besoin que son Fils prie pour eux; encore qu'en tant qu'il est homme il s'entremette maintenant et continuellement pour nous, comme l'Apôtre l'a déclaré plus d'une fois. (Romains 7. Et Hébreux. 7. et 9.) Saint Jean l'appelle même notre Avocat. (Premier épitre de St-Jean chapitre 2.)

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MichelT

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Message par MichelT Mar 27 Fév 2018 - 20:06

135 - POUR LA FÊTE DE L'ASCENSION DE JÉSUS.

Jésus reproche à ses onze disciples leur peu de foi, pendant qu'ils étaient à table, il les envoi prêcher l'Évangile dans tout l`univers, et promet que ceux qui croiront en lui, feront des prodiges.

Considérez quelle est la bonté de Jésus d`avoir fait voir tant de fois à ses disciples, en tout temps, en tout lieu, en toute occasion, et aujourd’hui à tous ensemble lorsqu'ils étaient à table; pour leur persuader vivement qu'il était ressuscité ; car il est écrit qu'il avait apparu douze fois à divers d'entre-eux; pour vous apprendre qu'il est présent et disposé à nous aider en quelque lieu que nous l'invoquions.

Remarquez qu'il leur reproche leur incrédulité, pour vous faire voir que ceux qui chancellent tant soi peu dans la Foi, sont dignes de répréhension; parce qu’elle est le fondement de tout l'édifice spirituel, et que venant à branler, tout le reste est en péril imminent.

Persuadez-vous que c'est le propre de l'esprit Apostolique de prêcher l'Évangile, non pas en un seul lieu , mais dans tout l'Univers.

Jésus notre Seigneur fut élevé au Ciel, et il est assis à la droite de Dieu.

Considérez avec quelle tendresse Jésus parla et donna sa bénédiction à ses Disciples; notamment à sa sainte Mère, et comme de leur part fondant en larmes ils se jetèrent à ses pieds et les baisèrent.

Pensez comment peu à peu il s'éleva de terre, ayant aussi les mains élevées, le visage souriant et plein d'un brillant majestueux, accompagné des saints Pères qu'il avait retiré des Limbes, et les Anges faisant retentir en l'air une harmonie céleste; comment il donna la bénédiction à ses Apôtres prosternés à genoux. Comment les Cieux s'étant entrouverts une troupe innombrable d'esprits angéliques lui vint à la rencontre, et le mena comme en triomphe au trône de son Père Éternel.

Voyez enfin avec quel amour ce Père adorable embrasse son divin Fils qui lui rend les respects, et comme il le met à sa droite, pour vous apprendre que vous serez traité de la même manière, si vous persévérez dans la vertu et dans la piété.

Deux hommes revêtus d'habits blancs dirent alors aux Apôtres: Hommes de la Galilée, que regardez-vous, et que considérez-vous si attentivement vers le Ciel? Ce Jésus qui vient d'y être élevé en votre présence, viendra de la même façon que vous l'avez vu monter dans l'Empyrée.

Considérez comment Dieu par le ministère de ces Anges (Actes 1) entremêle des motifs de tristesse avec le sujet d'une si grande joie, afin que comme les gens de bien sont affermis dans la piété par la seule pensée de cette Ascension de Jésus si remplie de gloire, les méchants soient détournés de leur mauvaise vie, quand ils entendent dire qu'il viendra au dernier jugement avec la même majesté, non pas comme un Sauveur qui ne respire que clémence, mais comme un juge rigoureux et inflexible.

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136 - QUAND LE CONSOLATEUR SERA VENU.
POUR LE DIMANCHE après l'Ascension.

Jésus dit à ses Disciples : Quand le Consolateur, cet Esprit de vérité, qui procède du Père, sera venu il rendra témoignage de ma personne, et vous rendrez, aussi un semblable témoignage, parce que dès le commencement vous êtes avec moi.

Considérez que vous êtes comme assurés vous et un autre, d'avoir l'esprit de Dieu, 1 . Si vous êtes des consolateurs, c'est à dire si vous vous employez de cœur et d'affection au soulagement des affligés, et si vous faites paraitre des entrailles de compassion envers les misérables. 2. Si vous êtes si attachés à la vérité et si vous l'aimez jusqu'au point que d'avoir en horreur jusques aux mensonges de gaieté et de complaisance, en sorte que vous ayez aussi en aversion toutes sortes de déguisements; que vous n'ayez en la bouche que ce que vous avez dans le cœur, et que vous soyez exempts de toute usurpation de toute tromperie. 3. Si en imitant les Apôtres, vous prêchez en tous lieux sans aucune appréhension, la vérité de la foi que les saints Pères nous ont laissée; si vous la soutenez et la défendez avec zèle et avec courage, pour employer le talent qui vous a été confié , toutes et les fois que l'occasion s'en présentera; et si vous-vous opposez constamment à tous les blasphèmes et à tous les discours injurieux que l'on pourrait vomir contre l'honneur de Jésus, contre celui des Saints, contre celui de son Église et de son Vicaire sur la terre.

Je vous ai dit ces choses, afin que vous ne soyez point scandalisés, car vous n'aurez plus d'entrée dans les Synagogues.

Considérez le grand amour et le soin tout particulier de Jésus pour ses Disciples, quand il les avertit si souvent et si soigneusement des persécutions à venir, et de la haine mortelle dont certains Juifs seront animés contre eux,  ce qu'il fait afin que nonobstant un si grand nombre d'outrages et de si rudes épreuves, ils ne chancelassent point dans la foi , et ne fussent point si lâches que de se persuader qu'il les eut trompés. Ce qui doit vous instruire à faire tous vos efforts pour conserver et maintenir dans les exercices de la piété et dans la bonne vie, ceux que vous enseignerez, ou qui seront sous votre charge ou sous votre conduite et à leur donner avis que c'est le propre des gens de bien d'être dans les souffrances et dans les afflictions; ce que Dieu permet sans doute, afin que leur couronne en soit plus brillante et plus éclatante dans le Ciel.

L'heure est venue en laquelle quiconque vous fera mourir, se persuadera de rendre à Dieu un service signalé.

Considérez que quelquefois, les Infidèles et les hérétiques s'imaginent de faire une chose très agréable à Dieu, quand ils massacrent des Catholiques. Jésus nous dit dans l'Évangile de St Jean: Personne ne peut avoir un plus grand amour, que d'abandonner sa vie pour ses amis.

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137 - SI QUELQU'UN M' AIME, IL GARDERA MA PAROLE (Jean 14,23)

SECONDE MÉDITATION pour le jour de la Pentecôte.

Jésus dit à ses Disciples: Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera, nous viendrons vers lui et nous ferons notre demeure avec lui.

Considérez le grand amour que Jésus a pour nous, de même que toutes les personnes de la très-sainte Trinité, quoi que nous en soyons très indignes comme n'étant que des
pécheurs. En effet cet aimable Sauveur a tant de bonté que de vouloir bien nous aimer pour récompense de si peu d'affection que nous ayons pour lui; venir vers nous comme s'il abandonnait le Ciel, s'entretenir avec nous, nous convertir et faire sa demeure avec nous pourvu que nous soyons exempts de péché mortel, car il n'y a que cela seul qui l'en puisse rebuter.

Considérez que notre aveuglement est incroyable, quand nous n'obéissons pas à sa parole, quand nous transgressons avec tant de facilité les divins commandements; qui ne sont point onéreux, dit saint Jean et quand nous chassons comme à coups de pieds  la très sainte Trinité hors de la demeure de notre cœur, nous qui devrions observer non seulement tous les préceptes, mais même les conseils de Jésus, pour la reconnaissance d'un bienfait si considérable.

Je vous laisse la paix, je vous donne la paix, mais je ne vous la donne pas comme le monde la donne.

Considérez que Jésus étant né, les Anges apportèrent la nouvelle de la paix, qu'aujourd’hui Jésus lui-même la donne à ses Disciples comme un leg testamentaire; et qu'il la leur avait souvent désirée après sa Résurrection; parce qu'elle est l'effet naturel de l'amour de Dieu et du prochain, de qui dépendent toute la loi et les Prophètes.

Que Jésus laisse la paix, non pas celle du monde et de la chair, mais celle de Dieu et du saint Esprit, et que l'on peut dire être de trois sortes. L'une avec Dieu, quand nous nous préservons de péché, qui seul nous rend ses ennemis, l'autre avec nous-mêmes, lorsque la chair est soumise à l'esprit, et que la conscience est tranquille et sans remords, la troisième, avec le prochain, quand nous lui pardonnons volontiers les injures et les torts qu'il nous a faits, et quand nous le traitons comme nous voudrions être traité. La paix du monde leur est toute contraire.

Le Prince de ce monde est venu, et il n'a rien à prétendre sur moi mais afin que le monde sache que j'aime mon Père, et que j'observe ponctuellement ses ordres, ect.

Considérez que le Prince du monde, c'est à dire l`ange déchu, qui est effectivement le Prince de tous les impies et de tous les méchants, n'a point eu de pouvoir sur Jésus, parce qu'il n'y avait en lui aucun péché, pour vous apprendre que d'autant plus que vous en serez exempt, d'autant moins aussi aura-t-il de prise sur vous.

Remarquez que Jésus parle ici de l'ordre que lui avait donné son Père éternel, de nous racheter par sa Passion car il a tant chéri l'obéissance, que non seulement il a voulu souffrir par le motif de l'amour qu'il portait aux hommes; mais qu'il a même désiré d'en avoir l'ordre de son Père. Et c'est pour ça que saint Bernard a dit, que Jésus a perdu la vie de crainte qu`il ne perdit l`obéissance.

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138 - DIEU A TELLEMENT AIMÉ LE MONDE. ( Jean 3,16)
Pour la semaine de la Pentecôte.

Jésus dit à Nicodème : «Dieu a tellement aimé le monde, c'est à dire les hommes, qu'il lui a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui, ne périsse point, mais parvienne à la vie éternelle.»

Considérez que l'amour du Père éternel pour les hommes, n'a pas été une affection ordinaire, mais si grande et si peu commune, qu'il leur a donné son propre Fils; en quoi il leur a fait un don infini; car que pouvait-il leur donner de plus grand, puisqu'il a donné un Dieu, ou plutôt soi-même ?

Il l'a donné au monde, c'est à dire aux hommes, qui sont des pécheurs, et par conséquent ses ennemis. Il le leur a donné, et a voulu même qu'il se soit chargé des peines qu'ils étaient obligés de souffrir pour l'expiation de leurs crimes; comme sont la pauvreté, la faim, la soif, les fouets, et une mort très ignominieuse. Voyez maintenant ce que vous ferez pour reconnaitre un tel amour.

Dieu n'a pas envoyé son Fils au monde, afin qu'il jugeât le monde, mais afin que le monde se sauve par son moyen.

Considérez la clémence inconcevable et la bonté infinie de Dieu, en ce que tous les hommes depuis le commencement du monde, naissaient en sa disgrâce, dignes d'une damnation éternelle, et par conséquent ses ennemis, il ne veut pourtant pas qu'un seul d'entre-eux périsse, et soit jugé, c'est à dire condamné, mais il veut au contraire qu'ils soient tous sauvés. Adam lui-même qui est l'auteur du péché, n'a pas été exclus de cette grâce.

La lumière est venue au monde, et les hommes ont plus aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.

Considérez que s'il y a un si grand nombre d'hommes dans le monde, qui demeurant toujours engagés dans leurs ténèbres, c’est-à-dire dans leur péché d'infidélité et dans d'autres crimes, ne se présentent point à la lumière, c'est à dire, ne croient point en Jésus, et n'embrassent point la foi Catholique, cela ne provient pas de la volonté de Dieu, comme s'il en avait réprouvé quelques-uns, ou ne leur donnait pas les secours nécessaires et suffisants pour faire leur Salut, mais de leur opiniâtreté et de leur malice , qui les attache à leurs opinions erronées, et à leur première et ordinaire façon de vivre.

Considérez que l'homme est souvent la cause de son impénitence, en sorte qu'il lui est bien difficile de se faire quitte de son péché, et cela arrive lors qu'il a contracté une telle habitude de mal faire, qu'il semble être tombé dans l'endurcissement qui n'est susceptible d'aucun remède.

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Message par MichelT Jeu 5 Avr 2018 - 13:14

139 - JE SUIS LA PORTE, ect. (Jean 10,9)

Pour la Fête de la Pentecôte

Jésus dit à ses Disciples : Celui qui n'entre point par la porte d'une bergerie, est un voleur et un larron; mais celui qui entre par la porte, est le Pasteur des brebis.

Considérez que Jésus, sa doctrine et sa vie, sont la porte de la bergerie; c'est à dire de l`Église, du Monastère, ou de quelque autre sainte compagnie; que ceux qui se sont soumis à des Directeurs ou à des Supérieurs, ou qui en qualité de disciples sont enseignés ou gouvernés par d'autres, sont les brebis; qui par conséquent doivent être simples, obéissants et chrétiennement unis les uns avec les autres, que les Supérieurs, les surveillants et les maîtres sont les pasteurs; que les voleurs et les larrons sont le monde, la chair et le démon (l`ange déchu), qui n'entrent pas par la porte, parce qu'ils enseignent des choses toutes contraires et opposées à la doctrine et à
la vie de Jésus, à dessein de perdre les âmes et de les précipiter dans l'abime de la perdition éternelle.

Le portier ouvre au Pasteur et les brebis entendent sa voix: il appelle ses ouailles par leurs noms; il les tire hors du bercail, il marche devant elles, et elles le suivent, parce qu'elles connaissent sa parole, mais elles ne suivent point les étrangers, au contraire, elles les fuient parce qu'elles n'entendent pas leur voix.

Considérez quelles sont les propriétés d'un bon Pasteur. 1. Il est reconnu pour tel si le portier, c'est à dire le Saint Esprit, lui ouvre la porte; c'est à dire, lui montre le chemin qu'il doit suivre; et non pas la chair, ni la vaine gloire, ni l'intérêt particulier: 2. Si ceux qui sont soumis à sa conduite, lui rendent une parfaite obéissance. 3. S'il les connait tant en l'extérieur qu'en l'intérieur, par l`administration du Sacrement de Pénitence, s'il les appelle souvent à soi, et s'il s'entretient avec eux. 4. S'il les mène aux pâturages des prédications, et les oblige à fréquenter les Sacrements, 5. S'il les précède ou marche devant eux par l'exemple d'une bonne vie. 6. Si sa doctrine est si parfaitement orthodoxe qu'ils soient obligés et persuadés de la suivre : 7. Si enfin par les instructions ils ont en horreur les maximes des hérétiques, du monde, et du démon ( ange déchu), qui sont entièrement contraires à ce qu'il enseigne.

Je suis la porte: si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé, il entrera, il sortira, et il trouvera des pâturages. Le larron ne vient que pour voler et faire du massacre. Je suis venu afin qu` ils aient la vie, et qu'ils l’aient plus abondamment.

Considérez que vous serez une des meilleures brebis du bercail, si vous méditez souvent avec soin et assiduité, sur la doctrine, la vie et la passion de Jésus, et si vous vous appliquez à vous y conformer en toutes choses, car soit que vous y entriez pour y prendre du repos, en vous employant à la prière et à la contemplation des divins mystères avec Magdeleine soit que vous en sortiez avec Marthe pour aider et soulager votre prochain , vous trouverez de fertiles et plantureux pâturages où votre âme trouvera de quoi se nourrir abondamment.

Mais si vous agissez d'une autre manière, c'est à dire, si en obéissant aux suggestions du démon (ange déchu), de la chair et des mauvaises compagnies, vous entrez dans cette bergerie, ils vous dépouilleront de tout dons et de toutes sortes de grâces, car ils ne sont que des brigands et des larrons.

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140 - DU POUVOIR QUI A ÉTÉ DONNÉ A JÉSUS. ( Matthieu 28,18)

Pour la fête de la très-sainte Trinité.

Jésus dit: Tout pouvoir m' a été donné au Ciel et en la terre.

Considérez que Jésus nous instruit en l'Évangile aujourd’hui de trois choses qui sont particulièrement requises en un bon Prince. La première, est d'avoir une puissance légitime. La seconde, d'en bien user envers ses sujets, et la troisième de leur promettre et leur prêter son assistance pour exécuter ses ordres. Il fait voir aussi qu'il a la première de ces trois qualités, quand il dit : Tout pouvoir m'a été donné au Ciel et en la terre; en ce que par ces termes il témoigne qu'il a une puissance légitime qu'il a reçue de son Père, pour gouverner l'Église, tant militante (sur terre) que triomphante (Paradis- Purgatoire- Enfer – Anges, ect)

Considérez que cette puissance lui est encore acquise par trois qualités qui sont en lui: 1 . En tant que Dieu, par la génération éternelle. 2. En tant qu'homme, à cause de l'union hypostatique de la Divinité avec l'humanité qui a commencé dès l'instant de son incarnation. 3. Et encore une fois en tant qu'homme, à cause du mérite de sa passion et de sa mort, à l'égard de l'usage et de l'entier exercice de cette légitime autorité.

Considérez et inférez qu'en conséquence de sa Divinité, de son Incarnation, et de son mérite, il est notre Seigneur, et nous sommes ses sujets, par trois titres tirés de ces trois qualités dont nous venons de parler. D'où vient que le roi David non seulement une fois ou deux, mais jusques à trois fois se nomme son serviteur : O Seigneur, dit-il, je suis votre serviteur, je suis assurément votre serviteur, et le fils de votre servante.

Considérez que Jésus à tout pouvoir, c'est à dire une toute-puissance qui s'étend sur toutes choses, soit sur les lieux, soit sur les temps, soit sur les personnes, soit enfin sur tout ce qui est possible; mais que l'autorité des Princes de la terre est fort médiocre et bornée, qu'elle peut se perdre, et qu'elle dépend tellement de Dieu, qu'elle ne peut pas subsister un moment sans son concours et sa protection. Que néanmoins il se trouve des hommes si aveugles et si dépourvus de jugement, que de les craindre et de les aimer davantage que Jésus, qui est le Roi des Rois, et le Monarque des Monarques: ce qui arrive toutes les fois que l'on viole la Loi de Dieu, de crainte de déplaire aux hommes. O que leur ignorance, leur faiblesse, et leur malice est effroyable !

Allez, donc, enseignez toutes les Nations, et baptisés les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Considérez que de ces paroles l'on peut inférer la seconde qualité qui a été dite être requise en un bon Prince, et que Jésus la met aujourd'hui en pratique, en ce qu'il commença à exercer la puissance qu'il a reçue de son Père, lors qu'il envoyé ses Apôtres dans le monde, comme ses Hérauts, et qu'il leur donne l'ordre exprès de trois choses : 1. D'enseigner toutes les Nations de l'Univers, et de les instruire des principes de la foi, et des préparations nécessaires pour dignement recevoir le Baptême. 2. De les baptiser avec de l'eau au nom de la très-sainte Trinité, pour avoir le pardon de leurs péchés et acquérir la vie éternelle. 3. De les instruire et informer de Ses Commandements; que l'on peut réduire à quatre chefs.

Le premier est celui de l'amour mutuel, tant de fois répété dans l'Évangile; notamment quand il dit à ses Apôtres : Je vous fais un nouveau commandement, de vous aimer les uns les autres: c'est à dire d'une nouvelle façon; en sorte que nous n'aimions pas seulement nos amis, mais aussi nos ennemis; non seulement de parole, mais aussi d'effet; non pas pour notre avantage, mais pour celui du prochain; non en considération de la vie temporelle, mais de l'éternelle.

Le second est celui d'observer les préceptes du Décalogue ( les 10 Commandements); dont il dit à un jeune homme; si vous voulez entrer dans la vie, gardez les Commandements, non pas selon la glose ou l'interprétation des Pharisiens, ou bien selon la cérémonie des Juifs; mais comme l'entendent Jésus et son Église.

Le troisième regarde le gouvernement de l'Église et ceux qui la gouvernent; ce qui a été prescrit en partie par Jésus, et en partie par le Saint Esprit; à l'égard des Sacrements du Sacrifice, des cérémonies, des censures, ect.

Le quatrième enfin concerne la manière de vivre chrétiennement, comme la façon et le temps de jeûner, de se confesser, de communier, de recevoir les autres Sacrements, d'observer les préceptes de l'Église, et en général de lui obéir comme à une bonne mère. S'il n`écoute point l'Église, dit Jésus en saint Matthieu chapitre 18 : Tenez le pour un païen et un publicain.

Voilà, que je suis tous les jours avec vous jusques à la fin des siècles.

Considérez que Jésus met encore ici en pratique le troisième devoir d'un bon Prince, qui est de promettre et de prêter son secours et son assistance à ses fidèles sujets. Car il le fait : 1. Quant à sa divinité, non seulement par son immensité, mais encore par sa grâce, par sa providence paternelle, par sa protection et par le soin de leur conduite. 2. Quant à son humanité, en voyant et considérant toutes les actions de tous les hommes, et par le Sacrement de l'Eucharistie, où il est réellement en propre personne.

Considérez comme les Apôtres appuyés sur cette protection, ont traversé toutes les armées du Paganisme, ont pénétré les murailles de toutes les villes, jusques aux citadelles de Rome l`orgueilleuse, et y ont prêché l'Évangile. Le roi David fondé sur ce secours , s'écriait dans le Psaume 17 : Par votre moyen je serai délivré de la tentation; ( ou selon l'Hébreu : Je traverserai les armées) et au nom de mon Dieu je passerai par-dessus les murailles.

Partant que l'on ne se persuade pas que Jésus ait rien commandé d'impossible, ce qui serait un blasphème; ou même de difficile, puisque celui qui a fait le commandement, a
promis et donne les forces et le courage de l'observer. Car il ne faut pas douter que par son moyen nous ne traversions les armées du monde, de la chair et du diable ( les anges déchus); qu'en son nom nous ne passions par-dessus les murailles, c'est à dire par-dessus tous les obstacles de notre Salut, et que nous ne parvenions enfin à Rome la céleste, où nous jouirons avec les Apôtres et les autres fidèles sujets de notre éternel Souverain, d'un parfait bonheur pendant toute l'éternité.

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MichelT

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Message par MichelT Sam 5 Mai 2018 - 18:48

141 - SECONDE MEDITATION SUR LE MYSTÈRE INEFFABLE DE LA TRÈS-SAINTE TRINITÉ.

Considérez pourquoi Dieu n'a pas voulu que nous puissions comprendre le mystère de la Très-Sainte Trinité, non plus que quelques autres, comme sont ceux de l'Incarnation, de l'Eucharistie, et de la Résurrection et pourquoi même il a mis des propriétés dans quelques-unes des choses créées, que l'esprit de l'homme n'est point capable de pénétrer en cette vie.

Sans doute de crainte que si nous avions la connaissance de tous les secrets de la nature et des surnaturels, nous n'en fussions enflés de présomption, et que de même que Lucifer (le prince des anges déchus) qui s'éleva si haut et si témérairement à cause de ses grandes lumières, nous ne fussions précipités dans les abymes de l'enfer.

Afin aussi que nous fussions plus humbles en reconnaissant et avouant notre ignorance; que nous sussions combien nous sommes peu de chose, que donnant un frein à notre entendement, et arrêtant ses désirs et sa curiosité, nous en fussions d'autant plus soumis à Dieu, en lui attribuant la gloire de toute science et de toute autre chose quelconque, et que par cette soumissions ayant en lui plus de confiance, nous augmentions notre mérite; de même qu'Abraham qui se rendit aussi d'autant plus agréable à Dieu, qu'il se mit moins en peine de s'enquérir des circonstances et des raisons du commandement qu'il lui avait fait.

Considérez ce que l'on est obligé de croire du mystère de la Très-Sainte Trinité, savoir qu'en Dieu il y a trois personnes distinctes, le Père, le Fils, et le saint Esprit ; mais qu'il n'y a qu'une seule nature , de même qu'une seule toute-puissance, une seule éternité, une seule immutabilité, une seule immensité, une seule majesté, une seule gloire, un seul entendement, une seule volonté , une seule sagesse, une seule bonté, et enfin que tous les attributs dont il est parlé dans le Symbole de saint Athanase, sont les mêmes en chaque personne de la Très-Sainte Trinité , que l'on doit croire n'être qu'un seul Dieu en nature , en toute puissance, mais en trois personnes. D'où vous pouvez apprendre combien l'on doit faire d'état de la compagnie des gens de bien, puisque Dieu qui est un en sa nature, admet pourtant la pluralité de personnes.

Que d'autant plus qu'il y a d'union dans une société, d'autant plus est-elle parfaite. Ce qui fait que les premiers Chrétiens qui étaient si parfaitement unis entre-eux, après qu'ils eurent reçu le Saint Esprit n'avaient tous qu'un cœur et une âme. Mais dans la Très-Sainte Trinité, il n'y a pas seulement un même entendement , une même volonté, une même puissance, une même sagesse, une même bonté, mais encore une même nature.

Considérez que tous les hommes sont créés à l'image et à la ressemblance de Dieu et de la Très-Sainte Trinité, parce qu'ils ont tous une âme qui est Spirituelle, et que cette âme en chacun d'eux a trois puissances ou facultés, qui sont l'entendement, la volonté , et la mémoire. Bien plus, il y a dans toutes les créatures quelque vestige de cette adorable Trinité: car elles ont toutes une nature, une vertu ou une puissance, et une opération. Mais ce qui est encore plus admirable, cette même adorable Trinité est aussi dans toutes les créatures, même dans les plus viles, et les plus méprisables; par essence, par présence, et par puissance, sans quoi elles retourneraient toutes dans leur premier néant car, comme le dit Saint Paul : «Nous vivons, nous-nous mouvons, et nous sommes en Dieu.» Ce qui provient du grand amour qu'il a pour toutes ses créatures, parce qu'il y reconnait quelque sorte de bonté. Pourquoi donc de notre part n'aurons-nous pas le même sentiment pour notre Créateur, et pour la Très-Sainte Trinité.

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142 - SOYEZ BONS. ( Luc 6,36)

TROISIÈME MÉDITATION pour le même jour.

Jésus dit à ses Disciples : Soyez, bons, de même que votre Père céleste est plein de compassion : Ne jugez point, et vous ne serez point jugez. Ne condamnez point, et vous ne serez pas condamnés.

Considérez que Jésus nous donne ici des avis bien avantageux et bien importants, sur l'amour que l'on doit porter à son prochain. Le premier est, que dans les exercices de miséricorde envers les hommes, nous imitions le Père Éternel, qui écoute favorablement tous ceux qui ont recours à sa bonté, qui leur fait des grâces, qui leur pardonne leurs crimes, qui prévient même les impies et les ingrats, en sorte qu'ils se convertissent et se sauvent; et que la grâce est souvent plus abondante où les péchés étaient plus énormes et en plus grand nombre.

Le second est, de ne point juger le prochain, c'est à dire de ne pas s'informer trop curieusement de ses mœurs, de ne pas interpréter ses actions en mauvaise part, quoi qu'il y ait lieu d'en douter, de ne le point soupçonner, sinon en cas que l'on ait quelque droit et quelque supériorité sur lui; et par ce moyen l'on évitera le jugement de Dieu, qui sait et connait parfaitement bien toutes choses. Le troisième est, de ne le point condamner, c'est à dire de ne point publier qu'il mérite une peine, ou temporelle ou éternelle, comme les Pharisiens condamnèrent la femme adultère, à qui pourtant Jésus accorda fon entière absolution.

Pardonnez, et l'on vous pardonnera: donnez, et l'on vous donnera à une mesure comblée, et car l'on se servira à votre égard de la même mesure dont vous-vous serez, servis à l'égard des autres.

Considérez un quatrième avis sur l'amour que l'on doit porter au prochain: qui est de pardonner à ceux qui nous font quelque outrage.  Car si nous pardonnons aux hommes les offenses qu'ils auront commises contre nous, comme dit Jésus en un autre endroit, notre Père céleste nous pardonnera celles que nous aurons commises contre Lui.

Et encore un cinquième, qui est de volontiers donner l'aumône: car nous devons aimer notre prochain, non seulement de parole, mais aussi d'effet et en vérité, dit saint Jean. Ce que si nous pratiquons, Dieu nous donnera en récompense toutes sortes de biens, tant Spirituels que temporels: les biens de fortune a bonne et pleine mesure; ceux de la grâce, a mesure foulée et entassée et enfin ceux de la gloire, à une mesure qui regorgera : parce que la récompense de la vie éternelle excédera de beaucoup le mérite de nos bonnes œuvres.

Pourquoi voyez-vous un fétu qui est dans l`œil de votre frère, et ne faites-vous point de réflexion sur la poutre qui est dans le vôtre ?

Considérez que ce dernier avis est une suite et comme la perfection de celui par lequel Jésus défend de juger le prochain. Car pour le bien pratiquer, vous devez fuir la curiosité de vous enquérir des vices et des chutes des autres, de les remarquer, et de les reprendre, n'y étant pas obligé par votre état ou par votre condition, au contraire vous devez rechercher les vôtres avec un grand soin par un examen de conscience sévère et exact, que vous ferez tous les jours; et les condamner rigoureusement; car ce sont quelquefois des poutres, c'est à dire des fautes mortelles (péché mortel): outre que vous ne rendrez pas compte au jour du dernier jugement des péchés d'autrui , mais des vôtres.

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143 - DU GRAND SOUPER ( Luc 14,16)
POUR LE II- DIMANCHE après la Pentecôte.

Jésus dit à ses Disciples : Un certain homme envoya son serviteur convier plusieurs personnes à un grand souper.

Considérez, que cet homme est la figure de Jésus, Dieu et homme, et que ce grand souper représente la gloire éternelle: car comme l'on donne à souper à ceux qui ont travaillé pendant le jour, ainsi cette gloire sera donnée à ceux qui se seront généreusement et fortement employés pendant cette vie, et qui auront travaillé et persévéré jusqu’à la mort , au service de Dieu et  à l'augmentation de l'honneur de Jésus. Ce qui fait que comme des ouvriers de journée aspirent après leur souper; nous devons de même soupirer après la vie éternelle.

Que la gloire éternelle figurée par ce souper, est dite grande : 1. A cause de l'abondance de toutes sortes de biens, de toutes sortes de délices et de l'entière satisfaction que l'on y gouttera. 2. A cause du grand nombre et de la diversité des conviés, qui seront les Anges, les saints Prophètes, les Apôtres, les Martyrs, ect. 3. A cause de sa durée qui n'aura jamais de fin et qui fera accompagnée d'une parfaite et entière assurance. 4. A cause de la satisfaction inconcevable que l'on tirera d'une si bonne, si sainte, et si agréable compagnie, dont l'entière et parfaite union, la gaieté et l'allégresse, et le brillant merveilleux qui sera en leurs corps et en leurs âmes, ne se peut exprimer.

Et ils commencèrent tous à s'excuser.

Considérez que trois sortes de personnes s`excusent de venir à ce souper : Les premiers sont ceux qui achètent des métairies, c'est à dire ceux qui ont l'ambition de paraitre grands, doctes et puissants. Les seconds, ceux qui achètent cinq paires de bœufs, et ils représentent les avares qui ne s'étudient qu'à amasser des richesses, ou à acquérir une science vénale. Les troisièmes enfin, ceux qui épousent des femmes, et ils sont le symbole de ceux qui s'attachent aux plaisirs des sens, à l'ivrognerie, au jeu, à leur jugement, et à leur propre volonté.

Considérez le bonheur des Religieux qui s'éloignent de ces trois empêchements par leurs trois vœux; dont le premier qui est celui d'obéissance, est opposé à l'ambition; le second qui est celui de pauvreté, combat l'avarice; et le troisième qui est celui de la chasteté, arrête les mouvements déréglés de la concupiscence.

Alors le père de famille irrité de ce refus, commanda à son serviteur d'aller dans les rues, dans les grands chemins, et d'y assembler toutes sortes de pauvres, soit languissants, aveugles ou boiteux, et de les contraindre même de venir, afin que sa maison fût remplie.

Considérez que souvent il est dangereux de résister à l'inspiration divine, qui nous appelle à une pieuse et sainte vie, et de s'en excuser parce qu'il est à craindre que nous n'en soyons exclus, et qu'un autre ne soit honoré de la couronne qui nous était préparée.

Considérez que les pauvres, qui n'ont peu comme bien matériel, comme les Religieux , ou qui méprisant les richesses se contentent de leur vivre et de leur vêtir; ou les faibles qui ne se confient point en leurs forces, mais en la grâce de Dieu, ou les aveugles qui croient amplement ce que l'Église leur commande de croire, sans s'arrêter à leur propre jugement; ou les boiteux qui ne se croient point capables de faire quelque chose de bien, s'ils ne font appuyés sur le bâton de la grâce divine  ou enfin ceux qui se laissent contraindre, c'est à dire ceux qui vivent sous l`obéissance et sous le pouvoir d'autrui, et qui aiment mieux être soumis, que commander, méritent proprement d'être admis à ce banquet céleste de la bienheureuse éternité.

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Message par MichelT Mer 4 Juil 2018 - 23:52

144 - DE LA BREBIS ÉGARÉE ET DU DRAGME PERDUE ( Luc 15,8)
Qui furent ensuite retrouvées.


POUR LE III- DIMANCHE après la Pentecôte.

Les Pharisiens et les Scribes murmuraient contre Jésus, et lui reprochaient qu`il conversait et mangeait avec des gens de mauvaise vie.

Considérez le grand amour de Jésus, qui ne rebute aucun pécheur, quelque crime qu'il ait commis, mais qui au contraire le reçoit avec accueil par le moyen de la pénitence, et enfin le fait asseoir à sa table, et l'y traite de son corps et de son sang (La Communion -Eucharistie), comme l'un de ses meilleurs et plus intimes amis.

Pensez quelle est la malice des Pharisiens, qui prennent occasion de la bonté de Dieu et de l'exemple des gens de bien, de se pervertir de plus en plus : pour vous apprendre que le génie du monde est de murmurer et de médire des personnes de piété, quand il leur voit faire des actions de vertu, de s'en railler, et de les empêcher par tous les moyens qui lui sont possibles.

Un homme ayant perdu l'une de cent brebis qu'il avait, et l'ayant trouvée, il s'en charge sur ses épaules, et convie ses amis à s'en réjouir avec lui. Une femme ayant aussi retrouvé une dragme (somme d`argent) qu` elle avait perdue, invite de même ses voisines à s'en réjouir avec elle.

Considérez que les quatre-vingt-dix-neuf brebis, dont il est dit dans cet Évangile, qu'elles furent biffées par celui qui avait perdu la centième, sont la figure des neuf chœurs des Anges bienheureux; parce qu'ils sont en beaucoup plus grand nombre que les hommes; et que celle qui s'est égarée, représente la nature humaine, dont Jésus se chargea sur ses épaules quand il l'eut trouvée en son Incarnation, prenant sur soi toutes nos iniquités, et en souffrant sur la Croix la peine qui leur était due. Mais remarquez que son amour fut si excessif, qu'il a toujours été disposé à souffrir pour vous seul ce qu'il a souffert pour tous les hommes. Il m'a aimé, dit Saint Paul (Galates 2,20), et s'est livré pour moi.

Considérez que la femme dont il est aussi parlé dans cet Évangile, représente la sainte Vierge, qui ayant allumé le flambeau d'une vive foi, fouilla dans tous les coins de la maison de son âme, en sorte qu'elle s'est trouvée nette de tout péché, et frappant à la porte du Ciel par de continuelles et ferventes prières, elle a enfin trouvé cette dragme qui était perdue, c'est à dire la grâce de concevoir Jésus, qui devait délivrer les hommes formés et marqués à l'image et à la semblance de Dieu, de la corruption du péché. Ce que l'Ange témoigna hautement quand il lui dit : Vous avez, trouvé grâce devant Dieu.

Cette femme ayant retrouvé sa dragme, convie ses amies et ses voisines de s'en réjouir avec elle. Et moi ce vous assure, dit Jésus, que les Anges du Ciel se réjouiront de même en la conversion d'un seul pécheur.

Considérez qu'aussitôt que la sainte Vierge eut conçu Jésus, elle s'en alla dans un pays de montagnes pour rendre visite à Sainte Elizabeth sa cousine, qui se réjouit avec elle du fruit rempli de bénédiction qu'elle portait dans ses flancs.

Pensez que si Jésus et la sainte Mère, veulent que nous leur rendions les témoignages de notre congratulation, quand quelque Infidèle se convertit à la foi catholique, ou quand quelque pécheur entreprend de mener une vie toute sainte après avoir vécu dans le libertinage, si même les Anges qui ne sont pas d'une nature semblable à la nôtre, s'en réjouissent, nous avons plus de sujet d'en concevoir de la joie, puisqu'il est notre frère, et de même nature que nous.

Considérez enfin et inférez de cette Parabole, qu'il n'y a jamais lieu de le désespérer: car si tous les Anges dans le Ciel, si Dieu même prend plaisir et se réjouit de la conversion d'un pécheur, jusque-là qu'il désire qu'on lui en témoigne de la satisfaction, comme s'il avait recouvré un trésor qu'il aurait perdu, quel prétexte peut-on prendre pour penser seulement au désespoir?

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145 - DE LA JUSTICE DES PHARISIENS.  (Matthieu 5,20)

POUR LE V- DIMANCHE après la Pentecôte.

Si votre justice n'est plus abondante que celle des Scribes et des Pharisiens, vous n'entrerez, point dans te Royaume des Cieux.

Considérez quelle était la Justice des Pharisiens. Ils jeûnaient souvent, ils priaient dans le Temple et dans les rues : ils payaient la dîme de leurs biens : ils rendaient grâces à Dieu de tous ses bienfaits : ils portaient la Loi écrite sur les bords de leurs robes: voyez maintenant quelle est la vôtre, et si elle est meilleure que la leur.

Considérez encore combien la justice Évangélique est parfaite, et ne vous persuadez pas qu'elle détruise la Mosaïque quant aux préceptes de moralité, mais plutôt soyez assuré qu'elle la perfectionne, car elle ne défend pas seulement les actions mauvaises qui se produisent au dehors, mais même les pensées intérieures, et les désirs injustes et corrompus, parce qu'ils sont la source et l'origine de toutes sortes de maux.

L'on a dit aux anciens: Vous ne tuerez, point. Et moi je vous dit que quiconque se fâchera contre son frère, sera coupable de jugement et que quiconque lui dira, racha, sera digne d'être puni par le conseil et que quiconque l'appellera fou, méritera la peine du feu.

Considérez que dans la loi de grâce les péchés qui ne se commettent que par la pensée, sont punis de même que ceux qui se commettent par l'action; car non seulement celui qui tue, mais aussi celui qui s'emporte tellement de colère, qu'il a dessein de tuer, est coupable de péché mortel.  C'est pourquoi il est dit ici que celui qui pèche par pensée est coupable de jugement; celui qui en vient aux paroles et aux menaces, est digne d'être puni par le conseil,  mais que celui qui en vient à l'exécution, mérite la géhenne du feu. Il est pourtant à remarquer que les mouvements d'une colère imprévue, et les paroles d'aigreur qui se disent dans un premier mouvement, et par un emportement sans réflexion, ne sont pour l'ordinaire que des péchés véniels.

Considerez que les péchés de pensée qui paraissent si légers et si médiocres devant les hommes, sont bien d'une autre conséquence devant Dieu : Car mes voies, dit-il lui-même par un Prophète, ne sont pas les vôtres, et mes pensées sont différentes des vôtres. (Isaïe 55)

Si vous êtes pressés d'offrir votre présent à l'Autel et que vous-vous souveniez que votre frère est indigné contre vous, a cause que vous lui avez fait quelque déplaisir allez, premièrement vous réconcilier avec lui, et après cela vous ferez, votre offrande.

Considérez que l'amour du prochain est ici préféré au culte de Dieu; et que si cela a du être fait dans le sacrifice de la loi ancienne, à plus forte raison dans celui de la Messe, et quand l'on s'approche de la sainte Eucharistie. Car nous sommes tous un seul corps, dit saint Paul. (1. Corinthiens 10) qui avons part à un même pain.

Remarquez que Dieu accepte nos bonnes œuvres, comme des présents très agréables, quoi qu'elles soient des effets de sa libéralité, et qu'il n'ait pas besoin d'en tirer aucun avantage.

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146 - DU MIRACLE DES SEPT PAINS ( Jean 6,1)

POUR LE VI. DIMANCHE après la Pentecôte.

Jésus ayant assemblé ses Disciples, leur dit; J'ai pitié de ce peuple : il y a trois jours qu'ils se tiennent auprès de moi sans me quitter; et si je les laisse aller sans pendre quelque nourriture, ils tomberont de faiblesse dans les chemins.

Considérez que Jésus demande avis à ses Disciples, pour vous apprendre, que vous ayez quelque supériorité ou que vous n'en ayez pas, à ne point mépriser les conseils de
ceux qui vous sont soumis, ou de gens simples; puisqu'il est constant que Dieu jette ses regards sur ceux qui sont humbles, et qu'il inspire la sagesse aux petits.

Persuadez-vous que ce ne sont pas des doctes et des puissants qui suivent Jésus, mais une simple populace; et qu`elle le fait avec un tel désir de profiter de ses enseignements, qu'elle ne pense ni à boire ni à manger pendant trois jours qu'elle l'accompagne; pour vous apprendre à travailler avec plus de soin et plus de courage à l'instruction du simple peuple ou des enfants, et a plutôt d`aspirer à la nourriture de l'âme qu'à celle du corps; parce que si celle-là vous manque, certainement vous tomberez en faiblesse dans la vie spirituelle que vous aurez embrassée.

Jésus ayant béni sept pains et quelques petits poissons, il en nourrit quatre mille hommes dans le désert.

Considérez que nous ne pouvons passer de ce monde dans le Paradis, si Jésus ne nous nourrit de sept pains c'est à dire des sept dons du saint Esprit; car ce monde est un désert que nous sommes tôt ou tard, contraints d'abandonner, parce que nous, n'y avons point de demeure  arrêtée. Ou pour, mieux dire, c'est une solitude où l'on ne trouve que l'ombre du bien, n'y en ayant aucun véritable, et où vous ne rencontrerez jamais que de la vanité. Ce peu de petits poissons que Jésus bénit avec les sept pains, nous représente les exemples du petit nombre des Saints.

Considérez que Jésus distribua ces pains par le ministère de ses Apôtres; et cela nous apprend que Dieu nous communique ordinairement ses grâces par l'entremise de nos supérieurs; ce qui nous oblige à être attentifs à ce qu'ils nous commandent, et au moindre signe qu'ils nous puissent faire, notamment si nous sommes des Religieux.

Ils en furent satisfaits et l'on emporta sept corbeilles pleines des morceaux qui en avaient restés.

Considérez quelle est la libéralité de Jésus qui nourrit les gens de bien avec une telle abondance, qu`ils en sont toujours spirituellement rassasiés.

Que nous devons ramasser les restes de la table, de peur qu'ils ne soient perdus, et pour en faire part à d'autres, c'est-à-dire que nous leur devons communiquer les grâces que Dieu nous a faites, et les talents qu'il nous a confié.

Que quand nous faisons largesse de nos bienfaits tant spirituels que temporels, à ceux qui en ont besoin, tant s'en faut que nous en soyons plus pauvres, qu'au contraire nous en sommes plus riches, en sorte que pour sept pains que nous donnons, il nous en revient plusieurs milliers.

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147 - LES FAUX PROPHÈTES.

Pour le VII dimanche après la Pentecôte

Jésus dit ses Disciples : donnez-vous de garde des faux Prophètes, qui à l'extérieur semblent être des Brebis; mais qui en l'intérieur sont des Loup ravissants.

Considérez quelle est la bonté et la sagesse de Dieu, qui ne permettrait pas un si grand désordre, et pareil à celui que causent ordinairement les faux docteurs et les gens qui n`ont point d'autre emploi que de pervertir les esprits, s'il n`en retirait un plus grand bien; et apprenez à retirer quelque avantage spirituel de toutes sortes de maux. Pensez que par les faux Prophètes il ne faut pas seulement entendre les Hérétiques et les Hypocrites, mais encore ceux qui couvrent du prétexte de piété les douceurs et les voluptés criminelles; qu'ils veulent nous en persuader.

Considérez que ces faux Prophètes sont des loups ravissants, quoi qu'ils aient l'apparence extérieure de brebis; car en nous promettant la santé du corps et la conservation de la vie, ils n'ont point d'autre de dessin que de perdre l'âme et de la précipiter dans les enfers.

Vous les connaitrez par les fruits qu`ils produiront. Un mauvais arbre n'en peut produire de bons; c'est pourquoi il sera coupé, et mis au feu.

Considérez que de même que l'on connait les Hérétiques de ce temps par leurs œuvres, qui sont toutes sensuelles et brutales, car ils ne fuient rien tant que ce qui afflige la chair, ainsi l'on peut facilement reconnaitre quelles sortes de Prophètes sont la chair et le monde, car ils troublent la conscience, ils amortirent la ferveur de la piété, ils inspirent des mouvements criminels de sensualité, et ils font tous leurs efforts pour empêcher que l'on ne continue dans le dessein de servir Dieu en l'état où il nous a appelé.

Faites réflexion sur ce que l'homme est comparé à un arbre: car de même que l'arbre qui est planté dans la terre porte vers le haut et ses fruits et ses branches, ainsi quoi que l`homme demeure sur la terre, il doit converser dans le Ciel, produire des fruits élevés et célestes, autrement il sera retranché de la communion des fidèles et envoyé dans les flammes éternelles.

Tous ceux qui me disent Seigneur, Seigneur, n'entreront pas dans le royaume des Cieux, mais celui qui fait la volonté de mon Père qui a son trône dans les Cieux.

Considérez que personne ne peut parvenir à la vie éternelle, si ses œuvres ne sont conformes à la foi chrétienne qu'il professe, et s'il ne s'acquitte des devoirs de sa vocation, car Dieu a fait voir, et nous a informé de sa volonté dans la loi écrite dans les ordonnances de l`Église, et dans les statuts de chaque Ordre Religieux.

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MichelT

Date d'inscription : 06/02/2010

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