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DISCOURS SUR LA PAIX DE JESUS-CHRIST, ET SUR LA PAIX DU MONDE. France 1699

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DISCOURS SUR LA PAIX DE JESUS-CHRIST, ET SUR LA PAIX DU MONDE. France 1699 Empty DISCOURS SUR LA PAIX DE JESUS-CHRIST, ET SUR LA PAIX DU MONDE. France 1699

Message par MichelT Mar 16 Mai 2017 - 15:26

DISCOURS SUR LA PAIX DE JESUS-CHRIST, ET SUR LA PAIX DU MONDE.

Source : Discours chrestiens sur les Évangiles de tous les dimanches de l`année – 1699 – Pour le premier dimanche d`après Pâques

Jésus vint , et s' étant mis au milieu d'eux , il leur dit : la paix soit avec vous. ( Jean chapitre 20)

Partie 1 - La paix de Dieu
Partie 2 - La paix du monde


LE plus bel éloge que l'on puisse donner à la paix , c'est de dire que le Fils de Dieu en a tiré un des noms glorieux qu'il a voulu prendre , qu'elle a été une des plus importantes instructions qu'il nous a données , et le plus précieux des dons qu'il nous a faits.

C'est d'elle qu'il a tiré un des noms glorieux qu'il a voulu prendre ; puisque le Prophète Isaïe prédisant sa naissance , ne nous l'a dépeint que comme un enfant , qui devait être
l'arbitre des différents du monde , et qui serait le Prince de la paix. Elle a été une des plus importantes instructions qu'il nous a données , il parle de la paix à ses Apôtres en plusieurs endroits de son Évangile; il leur commande sur toutes choses , de porter la paix dans toutes les maisons où ils entreront.

Et dans le beau sermon qu'il leur fit sur la montagne , pourquoi leur dit-il que les pacifiques sont les véritables enfants de Dieu , si ce n'est pour leur apprendre , que la paix fait la félicité de l'homme Chrétien? La paix enfin , est le plus précieux de ses dons , il nous l'a donnée dès sa naissance , et nous l'a fait annoncer par les Anges. II l`a donnée à ses Apôtres quelques jours avant sa Passion , pour les fortifier au milieu des orages dont ils devaient être battus, dans cette extrémité de sa vie. Et après être ressuscité , St- Jean remarque dans l'Évangile de ce jour , qu'il l`a donnée jusqu'à trois fois , comme le plus précieux gage qu'il put leur laisser de son amour ; ou pour parler avec le roi David , comme le sceau de toutes ses bénédictions.

La paix est un bien que toutes les Créatures raisonnables et irraisonnables; sensibles et insensibles recherchent avec empressement. Les bêtes sauvages aiment la retraite des forets , les oiseaux la liberté des campagnes ; les poissons se cachent dans le fond de la mer , et les serpents dans les entrailles de la terre , pour jouir de la paix. Les fleuves et les fontaines coulent sans cesse à la mer , le feu s'élève toujours vers le Ciel , et les pierres descendent toujours en bas , pour y trouver le repos et la paix dans leur centre. Toutes les choses du monde ne se soutiennent que par la paix , si elle leur manque elles se détruisent, la guerre même, son plus grand ennemi , n'a point d'autre fin que la paix , dit saint Augustin. Mais afin que vous ne vous trompiez pas dans la recherche d'un si grand bien, remarquez que le Fils de Dieu parle de deux sortes de paix dans son Évangile. Je vous donne ma paix, voilà la première.  Non pas comme le monde la donne, voilà la seconde.

D'où je conclus qu'il y a une paix du Ciel , et une paix du monde. La première nous rend heureux. La seconde nous rend misérables. Il faut chercher la première avec empressement ; parce qu'elle est la source de notre félicité. Il faut fuir la seconde avec soin ; parce qu'elle est, la source de tous nos malheurs.


PREMIERE PARTIE. ( La paix de Dieu) ( Extraits)

Je ne prétends pas vous faire voir aujourd’hui , que la paix fait le bonheur des hommes dans l`état de la nature ; car tout le monde sait, que ce bonheur qui consiste à ne
point ressentir les infirmité auxquelles nous sommes assujettis depuis le péché , dépend de la paix des quatre humeurs dont nous sommes composez.

Je ne dirai pas non plus , que la paix fait le bonheur des hommes dans l`état de la gloire ; car vous savez que ce bonheur étant un écoulement de celui de Dieu , il faut par une suite nécessaire , que ce qui fait le bonheur de Dieu , fasse aussi celui de l'homme : or Dieu fait ses délices de la paix ,et par conséquent les Saints ne sont heureux dans le Ciel , que parce qu'ils y jouissent en le voyant et en l'aimant, d'un éternel repos. Si la paix pouvait se trouver dans les enfers , les damnés cesseraient d'être malheureux et au contraire toute les délices, du Ciel, ne rendraient pas les Saints heureux sans la paix , que saint Augustin appelle pour cela la souveraine béatitude. Je ne dis donc pas que la paix fait le bonheur des hommes dans ces deux premiers états , je me contente de vous montrer qu'ils n'en peuvent trouver dans l`état de la grâce , qu'autant qu'ils sont en paix avec Dieu, avec leur prochain et avec leur propre conscience.

Avec Dieu , car il est certain qu'étant la dernière fin de l'homme , nos cœurs qui n'ont été créé que pour lui seul , ne peuvent trouver un repos assuré qu`en lui. Toutes les autres créatures ont été faites pour l'homme ; mais l'homme n'a été créé que pour Dieu.  Nous ne voyons dans les autres créatures , que des vestiges de la puissance du Créateur ; mais Dieu a fait de l'homme une image vivante de la divinité , pour l'obliger par cette ressemblance avec son principe , à retourner sans cesse à lui , et à ne trouver du repos qu'en lui.

Il est à nos cœurs, et encore plus , ce que l'étoile polaire est à l'aiguille de la Boussole qui regarde toujours le Nord , depuis qu'elle a été touchée de la pierre d'aimant , parce
que l'auteur de la nature a donné à cette pierre une vertu forte et secrète qui la fait tourner de ce côté-là. Quelle agitation ne souffre pas cette aiguille , et combien fait- elle de tours et de retours jusqu'à ce qu'elle se soit fixement dressée vers cette partie du monde , à laquelle l'aimant la fait tendre ? Mais dès qu` elle l'a trouvée , elle s'arrête tout court , et demeure immobile, comme si elle était clouée. Tels sont nos cœurs, toujours inquiets et agités, aurions-nous la possession de tous les trésors du monde , pendant que la paix ne les unira pas avec Dieu , qui est le centre et la dernière fin de l'homme.

Mais où pouvons-nous trouver cette paix si nécessaire et si agréable ? Nous la trouvons , dit saint Léon , dans la conformité à la volonté de Dieu. Avoir la paix avec Dieu , c'est faire ce qu'il commande , ne rien faire de ce qu'il défend, faire ses délices de ce qu'il aime , adorer les ordres de sa Providence , lors même qu`elle nous conduit par des voies pénibles et difficiles. En un mot selon la parole- du Prophète , l'on trouve cette paix abondante dans l'amour de sa loi.

Car lorsque nous avons soin de lui plaire , ce Dieu de bonté qui est l'Auteur et le Prince de la paix , établit son trône dans nos cœurs ; et par sa présence , il les remplit d'une paix , d'un repos , d'une consolation , d'une manne cachée , que nul ne peut ni gouter , ni comprendre que celui qui l`a éprouvée , comme le dit l'Écriture. Mais si nous sommes assez malheureux pour nous séparer de lui en violant sa loi , le Dieu de la paix , et la paix de Dieu se retire de nous ; car qui peut avoir la paix , lorsqu'il résiste à ses volontés dit le saint Job.

Dans cette résistance, le Prince de toute division dissipe le calme de nos cœurs , et les remplit de troubles et d'inquiétudes , de peines et d'agitations ; et n'est-ce pas ce que Dieu même disait à son peuple par le prophète Isaïe. Si vous aviez accompli mes Commandements, si vous vous fussiez acquittez de vos devoirs , je vous aurais fait jouir d'une paix aussi profonde , que sont les gouffres et les abymes de la mer.

Et par son Prophète Baruch , savez-vous , Israël , pourquoi vous êtes dans la terre de vos ennemis? Pourquoi vous avez vieilli dans un pays étranger, pourquoi vous vous êtes souillé avec les morts , et que vous avez été mis au nombre de ceux qui descendent dans les enfers ? C'est que vous m'avez quitté, moi qui suis la source de toute sagesse ; car si vous aviez marché dans la voie de Dieu , vous fussiez demeuré dans une paix éternelle. Apprenez maintenant par votre expérience , à  chercher la force et la paix où elles se trouvent.

Je dis secondement , que la paix avec le prochain fait le Bonheur des hommes dans l'état de la grâce. Voulez-vous savoir, dit le Fils de Dieu , Comment on connaitra que
vous êtes à moi? on le connaitra si l'on voit que vous vous aimiez les uns les autres.
La paix avec le prochain est le véritable caractère qui distingue mes enfants d'avec les enfants du monde qui aiment le trouble et la discorde. Quelque ressemblance que la nature , où la fortune ait mis entre vous et vos frères , on ne connaitra pas que vous m'apparteniez , si vous n'avez de la charité les uns pour les autres. Et c'est pour nous porter à cette belle union , que Jésus-Christ a fait de tous les Chrétiens , un Royaume à Dieu son Père.

Nous voyons , en effet , que ceux qui sont d'un même Royaume , vivent plus facilement en paix les uns avec les autres , que n'y vivent ceux qui sont de Royaumes différents , car il est rare que la diversité des Nations, n'engendre les querelles d'intérêts, et ne fasse naitre les occasions de procès , ou d'envie entre les peuples qui ne sont pas sujets d'un même Prince. C'est donc pour cela que Jésus-Christ a fait de tous les Chrétiens , un Royaume à Dieu son Père ; afin de nous apprendre que c'est une chose qui doit paraitre monstrueuse à toute la nature , que nous nous fassions la guerre les uns aux autres , étant sujets du même Roy du Ciel et de la terre.

Mais c'est encore trop peu aux Chrétiens , d'être peuples d'un même Royaume, il veut que nous soyons aussi citoyens d'une même ville. Mais ce n'est point encore assez , comme il y a souvent des brigues entre les citoyens d'une même ville , lors qu'ils recherchent tous avec ambition , les honneurs et les dignités ; il veut que nous soyons tous d'une même famille. Et ce n'est point encore assez , comme il y  souvent dans une même famille  de la division entre les maitres et les serviteurs, entre les serviteurs et les enfants ; il a voulu que nous fussions tous d'une même parenté.

Mais ce n'est point encore assez , nous voyons tous les jours les frères en procès contre les frères , les frères contre les sœurs ,et les frères et les sœurs contre les parents. Or pour éviter tous ces sujets de querelle , Jésus-Christ a voulu que tous les Chrétiens ne fussent qu'un même corps : afin de nous apprendre que comment il est inouï , qu'il y aie jamais eu de la division entre les membres d'un même corps ; car la main ne dit point au pied , votre secours m'est inutile , et les pieds et les mains ne disent point à l'œil , nous nous passerons bien de vous : au contraire lorsque quelqu'un de ces membres est affligé , tous les autres se réunissent ensemble pour le soulager ; de même si tous les Chrétiens ne font qu'un corps donc chaque Chrétien en particulier est un membre , dans quelle intelligence ne doivent- ils pas vivre les uni avec les autres. Et si quelqu'un est assez malheureux pour maltraiter son prochain , ou par ses actions , ou par ses paroles , n'est- il pas juste qu'il soit retranché comme un membre pourri , et jeté dans les flammes éternelles , étant indigne de faire partie d'un corps qui ne peut subsister que par la paix et par la charité?

Cette belle union est bien plus rare parmi les Chrétiens d'aujourd’hui , qu'elle ne l'était dans les premiers siècles de l'Église , durant lesquels la multitude des fidèles ne faisait , selon le langage de l' Écriture , qu'un seul coeur et une seule âme. Les temps de saint Grégoire de Nazianze en retenaient encore quelque chose ; d'où vient qu'il se consolait de ce qu'on avait coutume de comparer son Église à l'Arche de Noé , voulant dire que comme dans l'Arche de Noé , il n'y avait pas un animal entre ceux qui y étaient enfermés qui fit du mal aux autres : au contraire les lions , les tigres et les léopards y vivaient paisiblement avec les agneaux et les animaux les plus timides ; ainsi dans son Église, tous les fidèles étaient si étroitement unis par les liens de la charité, que les Grands n'opprimaient point les petits , les riches ne méprisaient point les pauvres , et les pauvres n'ambitionnaient point de fortune plus éclatante.

Jamais néanmoins nous n'aurons la paix avec Jésus-Christ , si nous ne l'avons avec notre prochain. C'est pourquoi Origène remarque , que le Fils de Dieu ne donna la paix à ses Apôtres que sur le soir , et non pas le matin , ou à midi ;et la raison qu'il en donne , c'est qu'à ces heures ci, ils n`étaient peut-être pas tous ensemble. Ils prenaient , sans doute , le matin et le temps de la journée ou pour aller consoler les autres fidèles qui étaient dispersés , ou pour se pourvoir des choses nécessaires à l'entretien de la vie , et le soir ils se rassemblaient pour faire des prières. D'où il conclut que si Jésus-Christ ne donna sa paix aux Apôtres , que lors qu'ils se trouvèrent réunis, quoique leur séparation durant la journée ne fut pas criminelle ; nous sommes encore moins en état de la recevoir , lorsque pour de petits intérêts , nous rompons la paix qui doit nous unir avec notre prochain.

Il est vrai que la société nous obligeant de vivre dans le monde y avec des gens dont les humeurs et les passions sont si différentes, il est difficile qu'on ne nous suscite quelquefois des procès, des querelles et des occasions de chagrin ; mais pourvu que cela n'altère point la paix et la charité de notre part, et que tout le trouble demeure dans leur cœur , sans entrer jusques dans le nôtre , nous ne laissons pas de recevoir la paix de Jésus-Christ et d'en goûter tous les fruits , souvent même avec plus de douceur que si le prochain était en paix avec nous , parce que dans cet état nous avons par-dessus le mérite de la charité, celui de la patience.

C'était dans cet esprit , que le Roi Prophète ( le roi David) disait confidemment à Dieu : j'étais en paix avec ceux qui haïssaient la paix , j'étais tranquille avec ceux qui me faisaient la guerre. Le bon grain , dit saint Augustin sur ces paroles , doit souffrir la paille et demeurer avec elle sans se troubler , jusqu'à ce que l'aire du Seigneur soit nettoyée. Il est de notre condition de nous trouver mêlez avec les méchants pendant que nous sommes sur la terre , le Ciel est le seul endroit où il n'y aura point de mélange.

D’ailleurs, ajoute ce Père , y a-t-il rien de plus raisonnable que de souffrir ceux qui sont méchants , et qui nous troublent aujourd’hui , quand nous faisons réflexion, qu'ils peuvent être bons demain , et devenir nos amis. Dans cette espérance , nous aimons mieux leur céder , que de contester avec eux , nous les apaisons plutôt que de les aigrir , nous désirons leur repos pendant qu'ils travaillent à nous ravir le notre , nous nous faisons un plaisir, de renoncer à nos intérêts particuliers pour les contenter ; toujours prêts de passer par où le voudront la raison et la loi de Dieu , qui nous commande de conserver la charité jusqu'à rendre le bien pour le mal.

Voila , dit saint Grégoire de Nazianze , comme saint Athanase vivait au milieu des persécutions semblable à un diamant qui se polit sur la roue , et par le travail de la
main du lapidaire , où à la pierre d'aimant qui conserve toujours sa vertu , quoi qu'on la brise , plus on le persécutait , plus on le troublait, plus la paix et la charité brillaient
en lui.

Enfin quand nous avons la paix avec Dieu et avec les hommes , il ne nous reste plus pour achever notre bonheur , que d`avoir la paix avec nos propres consciences , selon
cette parole du grand Apôtre , et celui qui peut se rendre ce témoignage , est au milieu du monde et de tous ses dérèglements , comme l'Arche qui flottait sur les eaux du déluge; mais qui ne sut point brisée par leur mouvement et par leurs tempêtes. Or celui qui a la paix avec Dieu et avec son prochain, l'a toujours par une suite nécessaire avec sa conscience et son cœur et la raison qu'en donne saint Augustin , est que la paix que nous avons avec Dieu , n'est rien autre chose , qu'une obéissance réglée par la foi , sous la Loi éternelle.

Quand nous avons la paix avec Dieu , tout ce qui est en nous est dans l'ordre et dans le calme. Les passions sont soumises à la volonté, la volonté à la raison, et la raison à la loi de Dieu. Cette paix qui est au-dessus de tous les sens y garde alors notre cœur et notre esprit , pour parler le langage du grand Apôtre; et semblable à l'Ange que Dieu avait mis à la porte du Paradis terrestre, pour en empêcher l'entrée à tous les pécheurs , elle n'est là que pour en repousser le péché et tous les désordres. «Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ.» (Philippiens 4,7)

Que cette paix qui ne se trouve que dans la charité qui nous attache à Dieu , cesse un moment de régler tous les mouvements de nos cœurs et de nos consciences , il n'y
aura plus de tranquillité dans nos âmes , tous les troubles et tous les désordres y entreront en foule et nos consciences n'agiront plus conformément à la droite raison , qui est une connaissance juste de la fin, que l'homme doit se proposer , et des moyens qu'il doit tenir pour se rendre heureux. Car comme cette connaissance vient , ou de Dieu qui est la règle souveraine de toutes nos pensées et de routes nos actions ; ou de la nature qui nous inspire aussi des notions communes, et des lois naturelles capables de régler les mœurs ; ou du raisonnement lequel aidé de ses, premières notions et de l`expérience , a trouvé des sciences et des lois civiles pour entretenir une honnête société parmi les hommes , nous ne pouvons trouver en nous aucune espèce de tranquillité, si nos pensées et nos actions ne sont réglées ou par la loi de Dieu , ou par la loi naturelle et civile , ou par les raisonnements de la Philosophie morale.

D'où viennent, en effet, ces troubles et ces guerres horribles que nous ressentons si souvent dans nous-mêmes, sinon , comme dit l'Apôtre saint Jacques , de ce que nous avons rejeté les lumières de Dieu, de la nature et de la raison qui doivent nous conduire , pour suivre aveuglément les concupiscences et les passions qui combattent dans notre chair ? Nous avons des désirs ardents et nous n'en voyons point l'effet. Nous sommes homicides et envieux , et nous ne parvenons point à ce que nous voulons. Nous sommes en contestation et en guerre les uns contre les autres , et nous ne pouvons posséder ce que nous désirons ; parce que nous ne le demandons pas à Dieu, ou si nous le lui
demandons , nous ne le recevons point  parce que nous le demandons mal , voulant le faire servir à nos voluptés. Esprits adultères que nous sommes , ne savons-nous pas
que l'amour pour ce monde est une inimitié contre Dieu ; et que quiconque veut aimer ce monde fait la guerre à Dieu.

Dieu nous dit de faire le bien et d`éviter le mal , et ce sont des sentiments qu'il donne aux plus barbares mêmes des hommes. La nature ne nous dit-elle pas , qu'il ne faut
pas faire à notre prochain , ce que nous ne voudrions pas que l'on fit à nous-mêmes ; et qu'il le faut soulager comme nous voudrions qu'on nous soulageât dans nos misères ?

N'est-ce pas elle qui nous dit , que les bienfaits exigent notre reconnaissance , puisque les bêtes mêmes les plus féroces , ne sont pas destituées de ce sentiment ? Et quand enfin , nous ne serions pas éclairé des lumières de la foi , ne suffit-il pas d'être hommes pour former ce raisonnement , que Dieu étant le seul être dont tous les autres tirent leur perfection, lui seul est digne d'occuper toute l`étendue de nos cœurs; qu'étant seul immuable , et seul notre véritable principe , lui seul par conséquent doit être la fin de nos pensées et nos désirs et de nos actions?

Or s'il ne faut que former tous ces raisonnements , pour mettre nos consciences et nos cœurs dans le calme , pourquoi y ressentons-nous à tous moments tant de différents combats? Le voici , c'est qu'au lieu de suivre toutes ces lumières , nous ne consultons que nos passions et nos concupiscences , qui nous font fuir le bien , et qui nous donnent tant d'inclination pour le mal ; qui nous font aimer et désirer avec ardeur des objets qui devraient être ceux de notre haine ; et qui au contraire nous font haïr ce qui devrait être
l'objet de nos complaisances ; et qui sont enfin que nous nous affligeons de ce qui devrait faite le sujet de notre joie , pendant que nous nous réjouissons de ce qui devrait
faire le sujet de notre tristesse.

Le voici en un mot, c'est qu'au lieu d'accommoder notre volonté aux événements que permet la Providence , nous voulons que les événements s'accommodent à notre volonté. C'est qu'au lieu de régler nos désirs et nos espérances sur notre pouvoir, et sur ce qui nous convient , nous ne les réglons que sur une ambition sans bornes et sans mesure. C'est qu'au lieu de craindre le péché , nous ne craignons que la perte de ce qui nous engage nécessairement et inévitablement dans le péché.  C'est qu'au lieu de rechercher la paix de Jésus-Christ, qui seule est capable de porter la joie dans nos cœurs , comme dit le grand Apôtre ,  que la paix du Christ Dieu exulte dans vos cœurs, nous ne recherchons que la fausse paix du monde qu'il faut fuir avec soin, parce qu'elle est la source de tous nos malheurs.


Dernière édition par MichelT le Mer 17 Mai 2017 - 14:14, édité 7 fois

MichelT

Date d'inscription : 06/02/2010

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DISCOURS SUR LA PAIX DE JESUS-CHRIST, ET SUR LA PAIX DU MONDE. France 1699 Empty Re: DISCOURS SUR LA PAIX DE JESUS-CHRIST, ET SUR LA PAIX DU MONDE. France 1699

Message par MichelT Mar 16 Mai 2017 - 15:37

SECONDE PARTIE. ( La paix du monde)

Quoique le Fils de Dieu ait pris la qualité de Prince de la paix , et qu'il nous l'ait donnée par sa Naissance et par sa Résurrection , il nous déclare néanmoins , qu'il n'est point venu sur la terre pour y apporter la paix , mais la guerre ; pour nous apprendre , sans doute , que si d'un côté notre bonheur consiste à être en paix avec le Ciel , le plus grand malheur qui nous puisse arriver de l'autre , est d'être en paix avec le monde.

La paix que ce monde trompeur fait avec nous , est la plus dangereuse guerre que nous puissions avoir. Car comme il n'a point d'autres armes pour nous attaquer , que les déguisements , les dissimulations , les trahisons , les fourberies , dit le grand saint Grégoire , jamais il n'est plus notre ennemi; que quand il proteste qu'il est notre ami et jamais il ne nous hait davantage, que quand il nous témoigne plus d'amour : et jamais il n'a de plus mauvais desseins contre nous, que quand il nous caresse.

Voulez- vous savoir où est la paix des gens du siècle ? dit le Prophète , elle est sur le bord de leurs lèvres et de leurs langues pendant que leur cœur n'est rempli que de cruelles intentions pour leur prochain. Toutes ces caresses , tous ces grands témoignages d'amitié , sont un vin délicieux dans lequel ils vous présentent le venin de leur perfidie.

Que pensez- vous de tous leurs compliments ? Ce n'est qu'un certain  nombre de paroles agréables dont on a coutume de se servir , pour se féliciter les uns les autres sur les divers événements de la vie. On les dit sans affection , et on les reçoit sans reconnaissance. Il ne faut pourtant pas les omettre , parce qu'ils sont la plus vive image de la fausse amitié du monde : et qu'il semble que les hommes, dont on ne peut jamais compter de posséder réellement le cœur , soient convenus ensemble, de se contenter du moins des apparences.

Le Prophète Michée , dit que les hommes du monde sont des serpents , qui nous déchirent avec leurs dents en nous annonçant la paix.  Telle fut la paix de Joab , qui tua cruellement Abner après l'avoir embrassé. Telle fut la paix du malheureux Alcime, qui fit mourir en un jour soixante des enfants d'Israël , après leur avoir donné de sortes assurances d'amitié. Telle fut la paix de Dalila, qui perdit Samson par ses flatteries. Telle fut la paix d`Absalom qui invita ses frères  a un festin , pour y massacrer Amnon. Telle fut la paix du perfide Judas , qui livra son Maitre entre les mains de ses ennemis par un baiser le plus doux symbole de la paix.

Telle est , en un mot , la paix de tous les impies qui quoique divisez entre-eux par une infinité de passions différentes , sont néanmoins d'intelligence , quand il s'agit d'opprimer les pauvres , d'affliger les misérables et de commettre les plus grands crimes. Et c'est de cette forte de de paix que parle un Évangéliste , lors qu'il dit qu'Hérode et Pilate qui étaient ennemis , se réconcilièrent à la mort de Jésus-Christ.

Rien en apparence ne pouvait réunir ces deux impies , également ambitieux et cependant ils se réconcilièrent : mais en quel temps et en quelle occasion? Ce fut quand il s'agit de persécuter le Fils de Dieu ,et de le condamner à la mort. Mais ce qu'il y a de plus étonnant dans le monde , c'est que les méchants ne se servent pas seulement de cette fausse paix pour tromper et pour opprimer les bons mais pour que les bons mêmes, ou du moins ceux qui le paraissent, s'en servent aussi par une honteuse lâcheté , pour vivre en bonne intelligence avec les méchants , dont par une condescendance timide et criminelle ils n'osent reprendre les vices , auxquels ils pourraient remédier par leur autorité , ou qu'ils pourraient du moins affaiblir par leur bon exemple , par des répréhensions raisonnables , et en montrant un visage sévère  comme dit le Sage.

C'est une condescendance et une lâcheté , dont les Magistrats des villes , les pères et les mères de famille , et tous ceux qui sont préposés aux soins de quelque société , sont coupables , lors qu'ils souffrent que leurs citoyens , leurs enfants , leurs domestiques et leurs inférieurs commettent tous les crimes avec impunité , et sans les en reprendre , par crainte de rompre la paix avec eux ,et de s'attirer leur haine. Telle fut la paix qui fit Adam père de tant de misérables ; car ce fut pour ne pas rompre la paix avec son épouse , et pour ne pas affliger ce cher objet de ses délices , qu'à sa persuasion il mangea du fruit défendu , au lieu , comme chef , de la faire rentrer dans son devoir.

Sous cette paix dangereuse , le vice s'autorise et règne sur la terre et le mal prend le dessus sans qu'on s'y oppose , il se met en crédit sans contestation , il s'établit sans résistance , et commande avec tant d'autorité , que personne ne prend plus la hardiesse de lui contredire. On a peur, dit-on , de se faire des ennemis, on craint de perdre son repos, l'on appréhende les inimitiés , les haines, les colères de ceux avec qui l'on est oblige de vivre.

Cependant, qu'une guerre déclarée serait bien moins à craindre qu'une paix si lâche et si cruelle. car outre que ceux qui ont reçu de Dieu quelque autorité sur les autres, sont obligez de l'employer pour soutenir sa gloire , et de défendre la piété, il est certain que quand par une molle complaisance , ils les laissent vivre tranquillement dans le désordre au lieu de les reprendre , ils sont coupables de leur perte , et s'enveloppent eux-mêmes dans leur ruine.

Pères , mères , maitres , magistrats , vous êtes obligez de veiller au salut de tous ceux qui sont sous votre charge. Ainsi quand vous voyez que vos enfants , vos domestiques et vos concitoyens violent la Loi de Dieu , il est de votre devoir de vous armer du glaive de la parole , d'aller au-devant de la Justice divine qui les menace , d'en détourner les coups et d'en empêcher les effets en ne leur cachant point leurs défauts , en les reprenant de leurs infidélités , en leur déclarant les maux dont Dieu les doit punir, et en les portant par toutes sortes de voies à rentrer dans les sentiers de la justice, et à rendre à Jésus-Christ ce qu'ils lui ont promis par leur Baptême.

Si au lieu d'en user de la sorte, vous cédez au mal par une paix lâche et timide , et gardez le silence , vous vous exposez vous-mêmes à l'indignation de Dieu , comme ces Pasteurs que le Prophète Isaïe appelle des chiens muets et qui n'ont pas la force , ni la hardiesse d'aboyer. Vous vous exposez au malheur de la sentinelle dont parle Ézéchiel , qui pour n'avoir pas sonné de la trompette , lors qu'elle a vu l'ennemi venir l'épée a la main , fut enveloppée dans le même malheur que ceux pour la garde desquels elle était établie , et qui fut responsable de leur perte.

Mais le monde a encore une autre sorte de paix plus fatale , et plus dangereuse que celle-ci  et c'est celle dont il se sert pour endormir les pécheurs dans leurs désordres , et pour calmer tellement leurs consciences au milieu des plus grands crimes , qu'ils les puissent commettre , sans en sentir du remords , du trouble et de l'inquiétude. Pour les jeter dans cette fausse paix , il leur fait entendre que la plupart du temps , on leur prêche la morale Chrétienne d'une manière outrée ; et que la raideur de ses maximes n'est bonne qu'à troubler le repos des consciences , et qu'à les faire tomber dans le désespoir.

D'un côté si la paix intérieure de la conscience est un bien précieux, de l'autre la sécurité est un état fatal. Il y en a bien peu qui craignent trop , bien des gens s’écrivent eux-mêmes sur le livre de vie , et se reposent assez tranquillement sur cette assurance. Par conséquent on doit plus se précautionner contre le relâchement , que contre la sévérité. La frayeur peut être salutaire , et une confiance  téméraire est toujours fatale , il faut donc s'observer de bien près pour ne se point faire d'illusion.

La paix de l'âme consiste dans la persuasion que l'on est enfant de Dieu ; mais comment ne se point tromper dans cette persuasion ? Tant de gens se flattent légèrement de ce privilège , que les plus tranquilles doivent se défier que leur confiance ne soit présomptueuse : et il est si aisé de se tromper dans cet examen , qu'il est impossible de n'avoir pas de fréquentes alarmes sur un sujet de cette importance.

Or sous prétexte que ces alarmes nous jettent dans des scrupules qui troublent le repos des consciences, le monde s'étudie sans cesse par les maximes de sa morale relâchée , à nous jeter dans une autre extrémité plus dangereuse. Il nous dit que sans examiner trop curieusement s'il y a du péché , ou s'il n'y en a pas dans la plupart de nos actions , et sans nous engager dans des inquiétudes inutiles , il suffit de nous souvenir que Dieu est; infiniment miséricordieux , et que le mérite de la mort de Jésus-Christ supplée à toutes nos faiblesses.

Cette ressource est un principe tellement répandu parmi les libertins , que c’est ce qui les soulève contre l'austérité de la morale. Ils s'imaginent que sans tant d'inquiétudes sur les mœurs, il n'y a qu'à se plonger dans la miséricorde de Dieu , pour y être à l'abri de sa Justice.  Cette espérance trop générale leur inspire la négligence et la sécurité , en sorte qu'ils périssent a force de penser qu'ils ne peuvent périr.

Dans cette fausse paix , ils sont les dupes de toutes leurs passions , ils les prennent pour des vertus, et ils consacrent tous leurs vices. Ils appellent leurs cupidité des désirs raisonnables , leurs débauches des récréations innocentes , leur libertinage une force d'esprit , leur ambition une grandeur de courage , leurs fourberies et leurs duplicités des actes de prudence ; et pour tout dire , avec le Sage , ils donnent le nom de paix aux plus grands crimes.

Le roi David faisant un jour réflexion sur le nombre des pécheurs qui se font une paix si cruelle , s'écriait en parlant à Dieu, mes pieds, Seigneur , m'ont pensé manquer , et je suis presque tombé en marchant ; parce que j'ai été touché d'un zèle d'indignation contre les méchants , en voyant la paix des pécheurs , qui n'envisagent point leur mort , qui sont tout couverts de leur iniquité et de leur impiété , qui se souillent dans leur abondance , et qui s'abandonnent a toutes les passions de leur coeur.

Mais ce qui m'afflige encore davantage , c'est qu'ils se sont tellement aveuglés par leur impiété, qu'ils ne voient pas le danger où ils sont, leur esprit est tout plongé dans la chair , où ils n'en ont que pour approuver leurs débauches. Ils n’ont plus de volonté que pour suivre leurs concupiscences ; ils ne sont plus à eux , mais à leur sensualité ; leur âme n'est plus raisonnable , vous diriez qu'elle soit devenus toute brutale et toute corporelle ; et ils se sont fait une paix à leur mode , pour jouir du monde et de tous ses plaisirs sans inquiétude , dit saint Augustin.

On ne voit que trop de ces impies, dit l'Ecclésiastique, qui vivent dans une aussi grande assurance de leur salut , que si toutes leurs œuvres étaient aussi parfaites que celles des justes. Ils rejettent tous les scrupules qui leur viennent sur les dérèglements de leur vie , comme des faiblesses , ils tâchent d'en détourner leurs yeux ; ils cherchent à s'affranchir de ces inquiétudes importunes, et à bannir cette image affreuse. Leur vie se passe dans cette nonchalance , ils reculent sans cesse l'examen de leur conscience qui les gêne , et insensiblement ils arrivent sur le bord du précipice.

L'on sent bien quand on commence à s'éloigner de Dieu par cette fausse paix , mais l'on ne sait pas où l'on peut aller quand une fois on s'y est; affermi, et que l'on néglige de retourner à Dieu par la pénitence. On ne croit aller que jusqu'à un certain point mais l'on va où l'on ne pensait jamais aller. Il arrive en cette rencontre , ce qui arrive à un homme qui se mettrait sur un penchant glacé au milieu de la nuit , au bas duquel il n'y a que des précipices et des rochers. Cet homme peut bien ne se mettre pas sur ce penchant ; mais lors qu'il s'y est mis une fois , il ne peut pas s'arrêter où il voudrait : car il est emporté aussitôt dans le fond des abymes.

O tranquillité mille fois plus cruelle que la guerre, puisqu'elle combat la vertu , qu'elle se déclare en faveur du vice , qu`elle flatte les passions du pécheur au lieu de les réfréner , qu'elle l'entretient dans ses crimes au lieu de les lui faire détester , qu'elle perd son âme pour entretenir son corps dans la mollesse et que sous- prétexte de le faire vivre sans inquiétude , elle le conduit en un lieu où il n'y a que des remords sans fin , et des horreurs éternelles.

Rien n'est plus avantageux que la paix de Jésus-Christ ; mais rien n'est plus fatale que cette fausse paix du monde. Nous pouvons dire de Jésus-Christ , ce que saint Ambroise a dit du grand Eléazar , qu'il a fait la paix héritière de toutes ses vertus. Un héritier entre après la mort de celui dont il hérite , dans la possession de tous ses biens ; et ainsi si la paix est héritière de toutes les vertus de Jésus-Christ , celui qui possède sa paix , possède, autant qu'il est permis en ce monde , toutes les vertus de Jésus-Christ.

Mais autant que la paix de Jésus-Christ , est héritière des vertus de Jésus-Christ , autant la fausse paix du monde , est héritière des désordres et des corruptions du monde ; et ainsi celui qui la recherche , recherche tout ce qu'il y a de corruption dans le monde. Dans l'état d'innocence, lorsque les passions étaient soumises à la raison , et que chaque partie était dans l'ordre, rien n'était plus agréable que la paix de nos passions avec notre raison et notre conscience.

Mais depuis que le péché a renversé l'ordre , en rendant la maitresse esclave de la servante , rien ne nous est plus préjudiciable que l'intelligence que nous voulons souvent établir entre nos passions déréglées , et nôtre conscience et nôtre raison , et nôtre salut est en danger si nous ne mettons entr'elles le divorce , si nous ne révoltons Isaac contre Ismaël et si nous ne déclarons la guerre aux enfants de la servante.

Nous devons apprendre à purifier nos cœurs par une véritable pénitence , et que nous en avons fait à Dieu un Autel de paix , nous devons travailler à combattre nos vices, nos passions et nos inclinations déréglées ,de crainte que la paix que nous ferions avec nos passions , ne nous ravisse celle de Jésus-Christ.

Après que Jésus-Christ eut donné la paix à ses Apôtres , il leur montra les plaies de ses mains et de son coté qui est l'endroit du cœur , non seulement pour les assurer , que la paix qu'il leur donnait était dans son cœur , dans ses mains et dans sa bouche , et qu'elle ne ressemblait pas à la paix du monde qui n'est qu'extérieure , et qui ne consiste qu'en de belles paroles ; mais aussi comme pour les persuader, dit saint Augustin , que ce serait en vain qu'ils la chercheraient , autrement qu`en faisant la guerre au monde et au péché qu'il a détruits par ses plaies et par sa mort.

C'est pourquoi dans une autre occasion , faisant à ses Apôtres une peinture de tout ce qu'ils avaient à souffrir de la part du monde , il ajoute sur la fin , je vous ai dit toutes ces choses , afin que vous trouviez la paix en moi ; vous serez accablés dans le monde , mais ayez confiance , car je l'ai vaincu. Comme s'il leur eut voulu dire , et à tous les Chrétiens en particulier, que la paix qui fait ici-bas le bonheur des justes , ne s'acquiert qu'au milieu des combats contre le monde , la chair et le péché ; qu'elle ne se trouve que dans une généreuse résistance à toutes les passions humaines : et que ce n'est qu'après avoir courageusement combattu , comme dit l'Apôtre , que nous pouvons goûter les douceurs de la paix éternelle qu'il nous a promise dans le Ciel.

MichelT

Date d'inscription : 06/02/2010

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