De la vigilance chrétienne
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De la vigilance chrétienne
De la vigilance chrétienne.
Source : Méditations sur les obligations de la vie chrétienne et ecclésiastique – abbé Chénart – Docteur en Sorbonne (page 82) – Paris année 1696.
Adorez Notre Seigneur Jésus-Christ se conduisant sur la terre avec tant de circonspection, qu’étant environné d’ennemis continuellement occupés à épier sa conduite, il a pu leur dire avec confiance : Qui de vous me convaincra de péché: (Jean. 8. 46. )
Adorez cette conduite irréprochable de votre divin modèle; admirez cette grande circonspection dont il a voulu accompagner toutes ses actions, pour apprendre surtout aux ecclésiastiques la circonspection extrême qu’ils doivent apporter dans le commerce du monde. Demandez-lui cet esprit de vigilance qui vous fasse constamment éviter le péché, et répandre la bonne odeur de Jésus-Christ parmi les peuples au milieu desquels vous serez envoyé pour l’exercice de votre ministère.
Deux motifs principaux vous obligent à une grande vigilance sur vous-même. Le premier motif se prend de la malice et de la rage du démon ( l`ange déchu), votre cruel ennemi, qui ne cesse de vous épier jour et nuit pour saisir l’occasion de vous perdre. L’apôtre saint Pierre vous le fait bien connaitre par ces paroles : Votre adversaire, le Diable, comme un lion rugissant, rode, cherchant à dévorer. ( 1 Pierre. 5. 8. ) Mais la proie que ce lion rugissant recherche avec plus d’avidité, dit saint Grégoire, c’est l’âme du juste et du véritable serviteur de Dieu. Jugez par là quel est son acharnement à poursuivre les ministres du sanctuaire, dont la ruine entraîne infailliblement celle de tant d’âmes.
Le second motif qui vous oblige à une vigilance continuelle, c’est la corruption de votre nature, c’est-à-dire, l’inclination naturelle que vous avez au mal, et qui s’est peut être fortifiée par de mauvaises habitudes quelque application que vous apportiez à réprimer vos passions, jamais elles ne sont parfaitement détruites en cette vie; vous pouvez bien les diminuer et les assoupir, mais non les éteindre. C’est un feu caché sous la cendre; il ne faut que le remuer pour causer un terrible incendie. Veillez donc, vous prie le Fils de Dieu, veillez sans cesse, autrement vous ne porterez pas loin le précieux trésor de la grâce : Veillez donc, et priez tout le temps. (Luc. 21. 36.) Veillez et priez afin de ne pas entrer en tentation. (Marc. 14. 38.)
Aussi, quand il envoie ses apôtres pour annoncer le saint Évangile, il leur recommande particulièrement la circonspection, comme le bouclier et l’épée dont ils doivent se munir contre les attaques de leurs ennemis. Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups; montrez-vous donc prudents comme les serpents et candides comme les colombes. (Matthieu 10. 16. ) La prudence du serpent, dit saint Basile, consiste à mettre sa tête à couvert au moindre péril. Faites de même parmi les écueils sans nombre qui vous environnent, veillez tellement sur vous , qu’au moindre péril vous exposiez tout pour conserver la tête, c’est-à-dire, la vie de votre âme. La circonspection qui vous est nécessaire pour conserver et augmenter l’inestimable trésor de la grâce, n'est autre chose qu’une fidèle attention sur toute votre conduite, sur votre intérieur, vos passions et vos inclinations, pour les régler selon la loi de Dieu. Au moyen de cette vigilance, vous prévoyez les attaques de vos ennemis; vous voyez ce qui peut leur donner entrée, ce qui pourrait vous porter au péché, vous faire quitter la pratique de la vertu, ou vous faire tomber dans le relâchement ; et le connaissant, vous y apportez remède, en recourant à Dieu pour obtenir son secours.
Cette circonspection demande encore que vous ne fassiez rien avec précipitation, que dans vos embarras et dans vos doutes vous recouriez au conseil de quelque personne prudente, méprisant tous les discours du monde , ne cherchant que le bon plaisir de Dieu, le témoignage de votre conscience, et l’approbation des vrais serviteurs de Dieu. Tâchez d’entrer dans ces pratiques; vous y trouverez un puissant secours contre les plus rudes attaques de vos ennemis; car la plupart de vos chutes ne viennent que de trop peu de circonspection et de vigilance sur vous-même. Reconnaissez le humblement devant Dieu, et demandez-lui la grâce d’être désormais fidèle aux salutaires pratiques de la vigilance chrétienne, selon cet avis de l’apôtre : Ainsi prenez garde à votre conduite; qu`elle soit non celle d`insensés mais de sages, car nos temps sont mauvais. Ne vous montrez donc pas inconsidérés mais sachez voir quelle est la volonté du Seigneur. ( Éphésiens 5. 15, 18.)
Source : Méditations sur les obligations de la vie chrétienne et ecclésiastique – abbé Chénart – Docteur en Sorbonne (page 82) – Paris année 1696.
Adorez Notre Seigneur Jésus-Christ se conduisant sur la terre avec tant de circonspection, qu’étant environné d’ennemis continuellement occupés à épier sa conduite, il a pu leur dire avec confiance : Qui de vous me convaincra de péché: (Jean. 8. 46. )
Adorez cette conduite irréprochable de votre divin modèle; admirez cette grande circonspection dont il a voulu accompagner toutes ses actions, pour apprendre surtout aux ecclésiastiques la circonspection extrême qu’ils doivent apporter dans le commerce du monde. Demandez-lui cet esprit de vigilance qui vous fasse constamment éviter le péché, et répandre la bonne odeur de Jésus-Christ parmi les peuples au milieu desquels vous serez envoyé pour l’exercice de votre ministère.
Deux motifs principaux vous obligent à une grande vigilance sur vous-même. Le premier motif se prend de la malice et de la rage du démon ( l`ange déchu), votre cruel ennemi, qui ne cesse de vous épier jour et nuit pour saisir l’occasion de vous perdre. L’apôtre saint Pierre vous le fait bien connaitre par ces paroles : Votre adversaire, le Diable, comme un lion rugissant, rode, cherchant à dévorer. ( 1 Pierre. 5. 8. ) Mais la proie que ce lion rugissant recherche avec plus d’avidité, dit saint Grégoire, c’est l’âme du juste et du véritable serviteur de Dieu. Jugez par là quel est son acharnement à poursuivre les ministres du sanctuaire, dont la ruine entraîne infailliblement celle de tant d’âmes.
Le second motif qui vous oblige à une vigilance continuelle, c’est la corruption de votre nature, c’est-à-dire, l’inclination naturelle que vous avez au mal, et qui s’est peut être fortifiée par de mauvaises habitudes quelque application que vous apportiez à réprimer vos passions, jamais elles ne sont parfaitement détruites en cette vie; vous pouvez bien les diminuer et les assoupir, mais non les éteindre. C’est un feu caché sous la cendre; il ne faut que le remuer pour causer un terrible incendie. Veillez donc, vous prie le Fils de Dieu, veillez sans cesse, autrement vous ne porterez pas loin le précieux trésor de la grâce : Veillez donc, et priez tout le temps. (Luc. 21. 36.) Veillez et priez afin de ne pas entrer en tentation. (Marc. 14. 38.)
Aussi, quand il envoie ses apôtres pour annoncer le saint Évangile, il leur recommande particulièrement la circonspection, comme le bouclier et l’épée dont ils doivent se munir contre les attaques de leurs ennemis. Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups; montrez-vous donc prudents comme les serpents et candides comme les colombes. (Matthieu 10. 16. ) La prudence du serpent, dit saint Basile, consiste à mettre sa tête à couvert au moindre péril. Faites de même parmi les écueils sans nombre qui vous environnent, veillez tellement sur vous , qu’au moindre péril vous exposiez tout pour conserver la tête, c’est-à-dire, la vie de votre âme. La circonspection qui vous est nécessaire pour conserver et augmenter l’inestimable trésor de la grâce, n'est autre chose qu’une fidèle attention sur toute votre conduite, sur votre intérieur, vos passions et vos inclinations, pour les régler selon la loi de Dieu. Au moyen de cette vigilance, vous prévoyez les attaques de vos ennemis; vous voyez ce qui peut leur donner entrée, ce qui pourrait vous porter au péché, vous faire quitter la pratique de la vertu, ou vous faire tomber dans le relâchement ; et le connaissant, vous y apportez remède, en recourant à Dieu pour obtenir son secours.
Cette circonspection demande encore que vous ne fassiez rien avec précipitation, que dans vos embarras et dans vos doutes vous recouriez au conseil de quelque personne prudente, méprisant tous les discours du monde , ne cherchant que le bon plaisir de Dieu, le témoignage de votre conscience, et l’approbation des vrais serviteurs de Dieu. Tâchez d’entrer dans ces pratiques; vous y trouverez un puissant secours contre les plus rudes attaques de vos ennemis; car la plupart de vos chutes ne viennent que de trop peu de circonspection et de vigilance sur vous-même. Reconnaissez le humblement devant Dieu, et demandez-lui la grâce d’être désormais fidèle aux salutaires pratiques de la vigilance chrétienne, selon cet avis de l’apôtre : Ainsi prenez garde à votre conduite; qu`elle soit non celle d`insensés mais de sages, car nos temps sont mauvais. Ne vous montrez donc pas inconsidérés mais sachez voir quelle est la volonté du Seigneur. ( Éphésiens 5. 15, 18.)
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
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