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MOSAÏQUE - Le Foyer Domestique – Ottawa – année 1877

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 MOSAÏQUE  - Le Foyer Domestique – Ottawa – année 1877 Empty MOSAÏQUE - Le Foyer Domestique – Ottawa – année 1877

Message par MichelT Ven 13 Déc 2019 - 14:15

MOSAÏQUE.

Source : Le Foyer Domestique – Ottawa – année 1877 -


Aimons beaucoup les personnes : non leurs vices, leurs défauts.

La vie n'est qu'un chaos, qu'une scène, une comédie ridicule sans la foi en Dieu. La prospérité, le succès, est ici-bas le thermomètre de l'amitié. Celui qui, ici-bas, s'appuie sur la faveur humaine court grand risque de caler. Maudit l'homme qui se confie dans l'homme, qui s'appuie sur un bras de chair et dont le coeur s'éloigne de l'Éternel ! ( A cause de la faiblesse et l`inconstance de l`homme))

Un ami, digne de ce nom, est un des plus grands bienfaits que la Bonté divine puisse confier à quelqu'un.  La vie est un mystère dont Dieu seul
tient les deux bouts. Heureux celui qui peut trouver la perle précieuse de l'amitié !

On ne doit révéler son coeur, ses peines, ses projets qu'aux regards de l'amitié. Quelle imprudence de se révéler, de s'ouvrir sans avoir bien choisi son confident ! L'amitié véritable, digne, comme l'épouse bonne, digne, est un don, une création de Dieu.

Dieu nous porte dans ses pensées, dans ses idées éternelles, comme l'architecte porte dans son esprit les oeuvres qu'il réalisera demain. Chaque être, chaque homme est ici-bas la réalisation des idées divines. Les jugements du bon Dieu sont des abîmes insondables! Ce sont eux qui élèvent, qui abaissent, qui donnent la vie ou la mort, qui récompensent ou réprouvent... qui choisissent Jacob et rejettent Ésaü qui ont donné lieu au proverbe : «l'homme s'agite, Dieu le mène.» Ou bien : «l'homme propose, Dieu dispose.»

Tous les événements de l'histoire ancienne, moderne, contemporaine, future, de l'humanité, ont concouru, concourent, concourront toujours, bon gré, mal gré, à la réalisation des plans divins, des décrets divins, des jugements divins, des volontés divines. L'histoire présente un plan providentiel : elle est le double résultat de la volonté de l'homme et de la volonté de Dieu. Dieu, cause universelle, envoie les divers esprits de force, de prudence, de faiblesse, d'erreur, pour perdre ou sauver les nations. L'histoire, c'est le gouvernement de Dieu rendu visible, c'est l'intervention de la Providence dans l'humanité.

L'opinion, fût-elle d'un génie, d'un saint, demeure toujours une opinion qui commande bien le respect, mais non la soumission de la raison. La raison s'agenouille seulement devant la foi. La raison est le plus beau présent du ciel à l'homme. Le coeur est le meilleur présent du ciel à l'homme.

Le coeur est le vase divin de l'amour, de la charité qui est Dieu. La raison, sans le coeur dans l'homme, fait des savants, des hommes d'esprit, des hommes d'affaires, des administrateurs, des calculateurs, des génies quelquefois, mais ne peut faire des amis, des confidents, des frères : car l'amitié ne sort pas du cerveau, mais du coeur.

Le coeur sans la raison est exposé aux illusions du sentimentalisme. Beaucoup parlent d'amour comme beaucoup prennent le nom d'ami, sans avoir dans le coeur une seule étincelle de ce feu céleste et divin comme une seule des qualités d'un vrai ami.

Heureux l'homme qui a reçu en partage les splendeurs de l'intelligence et les flammes divines d'un coeur aimant ! Cet homme est un trésor rare. S'il me fallait choisir, cependant, j'aimerais mieux un peu moins de tête et de cerveau au profit du coeur et de l'amour. Le cœur, l'amour est quelque chose de si suave, de si doux, de si bon, si céleste, si divin, si mystérieux, que le ciel et la terre se disputent le coeur. L'Incarnation, la Crèche, la Croix, c'est l'histoire divine, sublime du coeur, de l'amour, de la charité. L'amour, c'est le divin nectar, la divine ambroisie qui enivre les Cieux. L'amour, c'est le baume, le parfum, le miel, la félicité de la terre.... Que l'amour s'envole, que secouant ses ailes de feu il reprenne son essor vers le ciel d'où il est parti, nous voilà dans l'enfer ; car l'enfer est le palais de la haine comme le ciel est le palais de l'amour Celui qui n'aime pas, ne craint pas, ne sert pas le Bon Dieu, subira la honte de craindre l'homme. Le bon chrétien seul peut se dire avec le poète : «Je crains Dieu, cher Abner, et n'ai pas d'autre crainte.»

«La prudence est la mère de la sûreté.» Ce proverbe est d'une sagesse pratique très-profonde. Tout notre salut au milieu des affaires et des relations du monde est dans cette règle de conduite. Malheur à l'imprudent qui ne sait pas juger, discerner, voir l'à-propos, choisir comme il faut. Un traitre était au milieu des douze apôtres.... L'ingratitude est si commune.... l'esprit humain est si léger, si changeant, si inconstant, si frivole.... Prudence vient de proate videre, voir de loin, voir au loin. C'est l'esprit qui entre dans tous les détails de l'action que l'on va faire, de la mesure que l'on va prendre ; qui va jusqu'au fond de la question, en pèse les conséquences, les suites. C'est l'esprit qui regarde autour de soi, sur son entourage. C'est la bouche qui sait parler, ou se taire quand il faut. La prudence est une des grandes faveurs du ciel. Deux choses méritent notre haine : l'erreur, le vice. Deux choses méritent notre amour : la vérité, la vertu. Nous devons toujours aimer les personnes et ne haïr que leurs défauts, leurs vices, leurs crimes, le mal qu'elles font.

Nous ne devons pas juger le passé d'après nos idées actuelles, si nous voulons nous en rendre un compte exact. Cette remarque est de la dernière importance pour apprécier sainement les faits passés de l'histoire. «Autre temps, autres moeurs.»

Rien n'est plus commun, rien n'est plus sot, plus ridicule, plus blessant, plus insupportable que le moi, cette idole à laquelle on sacrifierait volontiers le monde entier. A entendre le moi, tout le reste n'est rien ; en dehors du moi, il n'y a plus rien. L'État, c'est moi ; le Savoir, c'est moi ; l'Intelligence, c'est moi ; la Capacité, c'est moi.

Celui qui se laisse influencer par le qu'en dira-t-on, qui a peur du qu'en dira-t-on, ne fera jamais rien de grand d'aucune manière. Qu'importent les vains jugements, les qu'en dira-t-on des hommes, pourvu que nos actes soient approuvés par la souveraine raison de Dieu. Les saints n'ont atteint l'héroïsme de la vertu que parce qu'ils se sont moqués du qu'en dira-t-on.

Est-ce que l'expérience ne nous montre pas chaque jour la vanité, la fausseté des jugements humains qui mettent noir ce qui est blanc, et qui font blanc ce qui est noir ; qui approuvent souvent ce qu'il faudrait condamner, et vice versa ; qui approuvent, condamnent aujourd'hui ce qu'ils rétracteront demain

Le moi, ce fardeau de toute société, voit la paille dans l'oeil d'autrui et n'aperçoit point la poutre qui est dans le sien. Cette réflexion est de l'Évangile. La raison, d'accord avec l'Évangile, nous dit que la nature fit le moi besacier ; que cette besace a deux poches, une par derrière où le moi met ses poutres pour ne point les voir, une par devant, où le moi met les pailles d'autrui pour les avoir continuellement sous ses yeux. (Lafontaine). Ce moi insupportable a tout droit de critiquer, de blâmer, de reprendre, de plaisanter, de rire, de se moquer, de tyranniser Mais essayez de toucher tant soit peu ce dieu solitaire, d'effleurer cet orgueil de génisse voulant égaler le boeuf, gare à vous. Le moi s'irrite, son front se ride, sa main choisit dans son carquois les flèches les plus meurtrières pour les lancer et punir votre sacrilège car le moi entend bien qu'on l'estime, qu'on le loue, qu'on l'encense, qu'on l'adore seul.  C'est du moi qu'est sorti l'égoïsme et d'où sortent chaque jour le manque d'estime réciproque, de support mutuel, d'échange de bons procédés, base, vie de la société. De tous les vices qui défigurent la pauvre humanité, il n'en est pas de plus odieux, de plus exécrable, de plus dérisoire que l'orgueil. C'est l'âne portant les reliques (Lafontaine, liv. 5e fable 14e). C'est la misère levant la tête, l'imbécilité, la faiblesse, prenant les allures de la puissance... l'ignorance se posant souvent en mentor de l'humanité... très-souvent la honte, le crime, la débauche, l'imposture, la fourberie affublés de la pourpre et du sceptre! O comédie humaine ! J'ai vu l'impie grand, élevé comme le cèdre, dit le Roi Prophète. C'est l'orgueil qui fait les tyrans, les despotes. C'est l'orgueil qui fait les révolutionnaires et les révolutions.

Un Ami du Foyer

 L’ÂNE PORTANT DES RELIQUES (Fable par Jean de La Fontaine)

            Un Baudet chargé de reliques
            S'imagina qu'on l'adorait.
            Dans ce penser il se carrait, (pavanait)
Recevant comme siens l'encens et les cantiques.
            Quelqu'un vit l'erreur, et lui dit :
        Maître Baudet, ôtez-vous de l'esprit
            Une vanité si folle.
            Ce n'est pas vous, c'est l'idole,
            A qui cet honneur se rend,
            Et que la gloire en est due.

            D'un magistrat ignorant
            C'est la robe qu'on salue


Que ceux qui veulent résister aux ordres de Dieu, se jettent eux-mêmes dans la confusion, et dans la peine de leur insolence.

Source : La morale pratique de Saint-Grégoire le Grand -   Pape au 6 eme siècle - (page 89)

Qui est-ce qui a voulu lui résister et qui est demeuré en paix? Celui qui a créé toutes choses, a établi entre elles un ordre admirable : mais quand on résiste au Créateur, on trouble cet ordre et cette paix; puisque les choses qui sortent de l`ordre établi par le suprême Modérateur tombent dans la confusion et le dérèglement. Car tout ce qui ne demeure point dans un assujettissement tranquille a l`ordre de Dieu, étant abandonné a soi-même tombe aussitôt en confusion; et il est impossible que ceux-là trouvent la paix en eux-mêmes, qui la rejettent en résistant au souverain Auteur qui la leur présente.

C`est ainsi que le premier des Anges qui eut pu en demeurant dans la soumission qu`il devait a Dieu, se maintenir dans ce haut comble de grandeur ou il avait été élevé, en ayant été précipité avec justice est retombé en soi-même et ne fait plus qu`errer au-dehors par l`inquiétude de sa nature (les anges déchus).  C`est ainsi que le premier Père des hommes (Adam), en résistant a l`ordre de son Créateur, a aussitôt ressenti la rébellion de la chair; et qu`ayant refusé de se soumettre a Lui avec l`obéissance qu`il lui devait, il s`est trouvé honteusement assujetti a soi-même, et a perdu en un moment cette heureuse paix dans son corps.  C`est donc avec beaucoup de raisons que Job dit ici : «Qui est-ce qui lui a voulu résister et qui est demeuré en paix?» Parce que l`âme déréglée en se voulant élevée contre son Auteur, ne fait autre chose que se jeter elle-même dans le trouble et la confusion.

Or l`on résiste a Dieu, quand on veut s`opposer a ses ordres ( a la Loi Divine – aux dix commandements). Car notre faiblesse est incapable d`arrêter l`effet de ses immuables dispositions, mais elle ne laisse pas quelquefois de tenter, et de s`efforcer de faire des choses; qu’il lui est impossible d`exécuter. Ainsi on tâche bien en certaines rencontres de contredire les ordres de Dieu, mais on ne fait autre chose que de se percer soi-même de l`épée de sa propre contradiction. On résiste aux dispositions de son Créateur, mais les vains efforts que l`on fait ne servent qu`à étreindre plus fortement les liens de notre malheureuse captivité.  Ainsi l`on ne peut jamais avoir de paix en lui résistant; parce que l`orgueil étant justement suivi de confusion, Dieu fait en sorte par la conduite admirable de sa providence, que tout ce que nous voulons tenter contre lui par des efforts insensés et criminels, devient notre peine et notre supplice.

MichelT

Date d'inscription : 06/02/2010

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