LES SEPT ÉTOILES DE L`ESPÉRANCE CHRÉTIENNE - Le Foyer Domestique – Ottawa – Canada -
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LES SEPT ÉTOILES DE L`ESPÉRANCE CHRÉTIENNE - Le Foyer Domestique – Ottawa – Canada -
LES SEPT ÉTOILES DE L`ESPÉRANCE CHRÉTIENNE
Source: Le Foyer Domestique – Ottawa – Canada - année 1876 - Bibliothèque des Familles
(Extraits)
Le Seigneur qui tient sept étoiles dans sa main droite nous répète ces paroles de l`Apocalypse : «Je connais tes œuvres, ton travail et ta patience». Ces étoiles brillent pour nous. Heureux si notre cœur nous rend témoignage que nous avons fidèlement marché à sa lumière! Heureux si dans la carrière de cette vie terrestre les sept étoiles de l`espérance chrétienne ont toutes brillé pour nous! Heureux si nous avons répondu à ces sept appels de la grâce, et fidèlement marché a la lumière de cette pléiade, de l`espérance chrétienne.
1 – Étoile de la Foi
La foi est la racine de toutes les vertus, dit St-Ambroise, il n`y a d`espérance de salaire du travail et de la récompense de la vertu que pour ce qui est bâti sur ce fondement. La foi est le cep de vigne, les vertus sont les sarments et les œuvres, les raisins. St-Augustin dit de même : La foi est la racine de toute bonne action, l`œil par lequel notre intention se dirige vers Dieu, le gouvernail qui fait aborder, au port de la charité, la barque de notre bonne volonté. La foi purifie du péché, vivifie les âmes, éclaire les aveugles, désigne les élus, protège les justes, triomphe en tout, et couronne les fidèles de l`éternelle béatitude. La foi est une ancre assurée. Une tempête menace- t-elle la frêle embarcation de notre âme, la foi est l`ancre puissante qui la met en sûreté et la conduit enfin au port (St-Jean Chrysostome).
Ce que Jésus nous demande avant tout, c`est la foi : Celui qui croira et qui sera baptisé, sera sauvé; mais celui qui ne croira point, sera condamné (Marc 16). Jésus dit : En vérité, en vérité, je vous le dis : Celui qui croit en moi a la vie éternelle (Jean 6). A chaque page de l`Évangile nous trouvons la preuve que la foi est un gage de salut : Votre foi vous a sauvé.. qu`il vous soit fait selon votre foi… Grande est votre foi…( Marc 5 – Matthieu 8,15) Il a donc un gage de vie éternelle celui qui possède la vraie, la sainte foi catholique et lui demeure fidèle jusqu`a la mort; et si nous ne renions pas nos œuvres, ce que nous confessons de bouche, c`est-à-dire si notre vie ne contredit pas notre profession de foi, cette foi sera alors pour nous une étoile d`espérance qui nous conduit certainement au port de salut. L`épreuve de notre foi, écrit St-Pierre ( 1 Pierre 1) fera notre louange, notre honneur, notre gloire au jour de l`avènement de Jésus-Christ, que nous aimons, quoique nous ne le voyions point encore; et cette foi nous fera tressaillir d`une joie ineffable et pleine de gloire, quand nous remporterons pour prix de notre foi, le salut de nos âmes.
La foi est comme un acte qui nous constitue créanciers de Dieu. Au jugement de Dieu, cet acte a la main, nous pourrons dire : Seigneur, j`ai toujours cru tout ce que vous avez révélé, et que l`Église catholique propose de croire. En récompense d`une telle foi, vous m`avez promis la vie éternelle. J`ai entre les mains votre obligation, Seigneur, la voilà, vous devez me payer cette dette : votre divine parole y est engagée. Faites-moi donc entrer dans la vie éternelle, donnez-moi la Couronne que vous avez promise à la foi. Cette grande vérité nous explique pourquoi tous les Saints et tous les chrétiens éclairés regardèrent toujours le dépôt de la foi comme leur plus cher bien, et leur plus précieux trésor; et pourquoi a la mort ils s`appuyaient sur cette ancre et se reposait sur cette obligation de Dieu.
Un pieux chrétien aux prises avec la mort, recevait, par l`entremise du prêtre les derniers secours de l`Église, cette mère fidèle qui jusqu`à la fin à sa mission de nous conduire au Ciel. A ces paroles des prières des agonisants : Il n`a renié ni le Père, ni le Fils, ni le St-Esprit mais il a cru; le mourant s`écria d`une voix éteinte mais dans des sentiments de la plus vive confiance : Oh! oui j`ai cru, j`ai cru. De même St-Thérèse a ses derniers moments trouvait sa plus douce joie et son plus ferme espoir dans ces paroles : Je meurs fille de l`Église catholique. Saint Jean Gualbert demanda en mourant qu`on déposât dans son cercueil un écrit qui disait : Moi, Jean; je crois et confesse cette foi que les apôtres ont prêchée et que les Saint Pères ont confirmée dans quatre Conciles. Quelle consolation pour moi et quelle joie! Je vois rayonner à mes yeux l`étoile de l`espérance qui vient de la foi, et briller la Couronne promise a la foi, car quoi que je sois un pécheur, un serviteur inutile, néanmoins par votre miséricorde, O mon Dieu! J`ai conservé la foi dans toute sa pureté, je l`ai aimée dès ma jeunesse, et maintenant je répète avec joie les paroles par lesquelles le Concile de Trente termina la confession de foi. Cette sainte foi romaine et catholique, hors de laquelle il n`y a point de salut, et dont je fais librement profession, je jure par Dieu et par ses saint Évangiles de la garder et de la confesser jusqu`à mon dernier soupir.
2 – Étoile de la Vertu
Le laboureur ne se déciderait jamais à épandre d`une main libérale dans une froide terre sa belle semence de froment, s`il ne savait pas par sa propre expérience et par le témoignage de ses ancêtres que le grain confié a la terre, une fois mort, rend de soixante a cent pour un.
De même, l`homme ne ferait jamais les actes de vertu qui sont uni au renoncement et au sacrifice, s`il n`était assuré par la foi qu`il y a là-haut une récompense qui n`est point petite, une récompense qui consiste à posséder Dieu lui-même, à jouir du souverain bien, de l`éternel amour. La foi est donc la racine; l`espérance, la fleur; et la charité le fruit. Après avoir scruté et compris l`Évangile tout entier, on trouve, comme s`exprime Saint Paul (1 Corinthiens 13), que ces trois vertus, la foi, l`espérance et la charité demeurent maintenant. Mais la foi passera et se changera en vision intuitive, l`espérance passera et se changera en jouissance, seule la charité restera immuable.
Nous avons avec la certitude de la foi que toute bonne œuvre faite dans une intention pure par un chrétien en état de grâce, lui vaudra au Ciel la jouissance du bonheur même de Dieu. Et nous en avons pour garant non-seulement l`infaillible promesse, mais encore le serment de Dieu. Car, comme le dit Saint Paul dans son épître aux Hébreux : « Le Seigneur a ajouté le serment a sa parole, afin qu`étant appuyé sur deux fondements inébranlables, a savoir la promesse et le serment de Dieu qui ne peut tromper, nous avons la plus puissante consolation, et la plus solide ancre d`espérance et qu`ainsi un jour, nous puissions comme héritiers de Dieu et chrétiens de Jésus-Christ, pénétrer a travers le voile jusqu`au fond du sanctuaire, c`est-à-dire entrer au Ciel, que Jésus-Christ, le Grand Prêtre selon l`Ordre de Melchisédech nous a ouvert, en y entrant le premier pour nous.»
Une éternelle récompense est réservée à toute action méritoire quelque minime qu`elle soit; et comme par le mot de vertu nous n`entendons pas seulement la facilité de faire de telles actions, mais encore l`ensemble de toutes les œuvres méritoires de la vie, il est clair que l`étoile de la vertu n`est pas autre chose que l`espérance d`arriver un jour en récompense de nos bonnes œuvres, à posséder Dieu et à jouir de son propre bonheur. La promesse que la foi nous fait, a nous faibles et misérables hommes, est infiniment plus démesurée; car la foi nous promet en récompense de nos actions vertueuses, la jouissance de la sagesse, de la puissance et de la félicité de Dieu même. Notre cœur ne peut concevoir une promesse si excessive mais comme le dit Saint-Jean ( 1 Jean 3) : « Dieu est plus grand que notre cœur; et ce qui nous parait trop grand pour être l`objet de notre espérance ne l`est pas trop pour être l`objet de la libéralité d`un Dieu dont la charité est infinie.»
Réjouissez-vous donc et livrez-vous aux transports d`une sainte joie, vous tous, ô chrétiens, qui mettez la vertu en pratique. L`espérance de la vertu brille à vos yeux comme une belle étoile, elle vous montre la Couronne du Ciel et les jouissances du bonheur de Dieu. Oui, dit Saint Bernard, la vertu conduit à la gloire, elle en est la mère. La beauté et toutes les choses de la terre ne sont que vanité. Seule la vertu mérite la gloire; et cela par justice et sans aucun doute elle l`obtiendra. Car le but suprême de la vertu n`est autre que de nous rendre semblable à Dieu et de nous faire participer à la grandeur de sa béatitude.
Comme cette vérité anime et console! Avec quelle puissance elle nous pousse à mener une vie exempte de péché, à faire toutes choses pour Dieu, a n`avoir en vue que son bon plaisir, a nous revêtir de Jésus-Christ, c`est-à-dire a le prendre pour modèle; a éviter ce qu`il a évité; a pratiquer ce qu`il a pratiqué, à aimer ce qu`il a aimé. Quelle consolation de pouvoir nous dire que nous ne sommes plus séparés de Dieu depuis que nous sommes revenus a Lui, que nous n`avons commis depuis lors aucune faute délibérée, que nous avons fait toutes nos actions de chaque jour dans une bonne intention surnaturelle et que nous avons été infatigable dans l`exercice de la vertu. Et quelle joie de voir briller de loin, radieux objet de notre espérance, cette Couronne du Ciel que le Seigneur nous donnera suivant sa promesse, et qui sera d`autant plus glorieuse que nous aurons plus multiplié nos actes de vertu.
Celui qui après avoir passé cinquante ans dans l`abîme du péché a, au moment de mourir, le rare bonheur de revenir à Dieu dans les sentiments d`une vraie et sincère pénitence obtient par une seule absolution le gage de la Couronne du Ciel et de son entrée prochaine dans la joie éternelle du Seigneur. Mais quelle sera plus glorieuse la Couronne de celui qui durant cinquante ans a reçu chaque mois le sacrement de pénitence, et a vécu dans la pratique de toutes les vertus! Celui qui s`approche de la sainte Table une fois par an, doit espérer en conséquence s`il meurt en état de grâce, d`obtenir une couronne du Ciel; mais qu`elle est bien plus riche et plus glorieuse la couronne que doit espérer celui qui va puiser chaque semaine à cette source des grâces. Celui qui, étant en état de grâce, prie, donne une aumône, fait un sacrifice ou exerce une œuvre de miséricorde a la brillante perspective d`une couronne du Ciel, mais qu`elle est bien plus brillante la perspective de celui qui a dix fois, cent fois réitéré ces actions vertueuses. Il est évident qu`il a droit a dix, a cent couronnes du Ciel; ou pour mieux dire, a une seule couronne mais dix fois ou cent fois plus glorieuse car : « chacun recevra son salaire, selon son travail» ( 1 Corinthiens 3). - « Celui qui sème peu moissonnera peu; et celui qui sème avec abondance moissonnera aussi avec abondance.» ( 2 Corinthiens 9)
Quel puissant mobile de zèle! Quel motif de pratiquer la vertu, et d`amasser des trésors pour le Royaume des Cieux! Et quel amer souvenir de penser à tous ces milliers de degrés de gloire qu`on a négligé d`acquérir et a jamais perdus! Mais aussi quelle douce consolation que de penser aux innombrables mérites d`une longue vie passée dans la grâce de Dieu et la pratique de toutes les vertus chrétiennes! Ainsi l`attente humble mais assurée de la récompense promise à nos bonne œuvres forme ce que nous appelons l`étoile d`espérance de la vertu; et l`objet de cette espérance est cette Couronne du Ciel qui mous met en possession et en jouissance de l`infini et souverain bien.
3 – Étoile du Martyre
Aimez Dieu de tout votre cœur, de toute votre âme, de tout votre esprit, de toutes vos forces et plus que toutes choses. Voilà le premier et le plus grand commandement. (Marc 12 – Matthieu 22) Tout chrétien doit donc être prêt à sacrifier tout, à mourir même plutôt que de se séparer de Dieu, le souverain bien , par un péché grave de propos délibéré. S 'agit-il de choisir entre la mort et l'apostasie, le Chrétien , qui aime mieux mourir que de renier sa foi, ne fait en cela que son devoir. Toutefois, comme nous l'avons vu plus haut, Dieu dans son infinie libéralité ne se contente pas pour récompenser un tel acte de charité , de donner la Couronne du Ciel comme à tous les élus ; il donne de plus une couronne spéciale , l'Auréole du Martyre .
Aux trois premiers siècles de l`Église, époque ou le Christianisme a eu à subir de grandes persécutions par le fer ou par le feu, des millions de Chrétiens de tout âge, de tout sexe, de toute condition conquirent en mourant pour la foi, cette couronne triomphale. De nos jours le martyre est rare. Les ennemis du Christ se bornent (ce qui est pire) à ôter la vie aux âmes. Cependant, il est arrivé plus d`une fois dans notre siècle qu`un chrétien a fait le sacrifice de sa vie pour confesser la religion de Jésus-Christ. L`Étoile de l`espérance fait briller à ses yeux l`auréole du martyre. Est-il donc impossible de conquérir cette auréole sans avoir à verser son sang sous les coups de la persécution? Voici la réponse de Saint-Thomas d`Aquin : « On ne mérite et on n`obtient la Couronne du Martyre qu`en mourant pour confesser la foi en Jésus-Christ ou pour une vertu qui s`y rapporte. Par exemple, la virginité consacrée a Dieu; les héros qui meurt dans une guerre juste pour le bien du pays, recevront assurément au Ciel une récompense proportionnée a leur sacrifice, mais il ne sont martyrs qu`au cas où l`ennemi a pour but de détruire la foi en Jésus-Christ, ou en conséquence on se bat pour la défendre.»
Saint-Grégoire dit : «Ce n`est pas la souffrance, c`est pour la cause pour laquelle on meurt, qui fait le martyr.» Ainsi, par exemple, une longue vie passée dans l`état religieux, ou dans toutes les peines d`une union malheureuse, ou dans la persécution et les douleurs, est souvent appelée un martyre, parce qu’elle est plus amère que la mort même, et une telle vie supportée avec une patience chrétienne trouvera au Ciel sa propre récompense, mais elle ne fera jamais conquérir l`auréole des martyrs spécialement réservée aux souffrances que cause la mort du corps. Celui qui se dévoue au service des malades, des pauvres, a l`accomplissement des devoirs de la piété filiale et des obligations de son état est aussi appelé un martyr de la charité, et bien certainement il aura une riche, une surabondante récompense; cependant il n`aura pas la couronne spéciale de celui qui en versant son sang, est devenu un vrai martyr.
4 – Étoile de la Virginité
Une nouvelle et magnifique couronne est préparée au Ciel a ceux qui la méritent sur la terre, c`est l`Auréole de la Virginité dont nous avons déjà parlé. Elle ne sera pas le partage de tous ceux qui sont demeuré dans le célibat, ou qui n`ont jamais péché contre cette vertu. Tous, il est vrai, auront une éternelle joie de n`avoir jamais souillé leur âme ni leur corps, jamais profané en eux le Temple de Dieu (âme); et s`ils ont soutenu la lutte sans faiblir, ils trouveront dans la vue de Dieu une riche récompense; quant a la Couronne de la Virginité, et a la béatitude qui s`y rapporte, elle est uniquement réservée à ces vierges qui librement et par amour pour Dieu, pour Jésus, sont demeurées pures, et sans époux terrestre jusqu`a la mort, jusqu`au moment où elle quittèrent cette vie dans le baiser de paix de leur Seigneur.
Heureuses Vierges consacrées à Dieu, nobles épouses de Jésus-Christ, réjouissez-vous! Si vous persévérez jusqu`à la fin vous aurez nous seulement la Couronne du Ciel, qui, par la vision béatifique, fait la félicité de tous les élus, mais encore le précieux privilège d`être au premier rang a la suite de Jésus, l`Agneau de Dieu et d`entonner le Cantique nouveau, dont vous seules parmi tous les Saints, pourrez chanter les ravissantes mélodies. Voilà l`honneur que la virginité est certaine d`obtenir un jour. Peut-on imaginer une plus belle étoile d`Espérance? Mais quoi! Si j`était venu trop tard à la connaissance de cette grande vérité; si je n`avais rien su auparavant de cette magnifique Couronne; si; sans penser au sacrifice que je faisais, j`étais entré dans l`état du mariage; ou si, dans une folle jeunesse je n`avais pas rempli la condition requise, en négligeant de me conserver pur, est-ce donc qu`il me serait plus possible alors de conquérir l`auguste couronne de la Virginité? Hélas! non. Vous pouvez dans le mariage parvenir à la sainteté; à la perfection; vous pouvez obtenir le pardon et l`oubli de votre ancienne faute, vous pouvez retrouver votre charité d`autrefois vous pouvez même acquérir plus de sainteté.
Mais si désormais je mène une vie innocente et virginale, si je consacre au Seigneur mon âme et mon corps, si je promets de ne pas me marier, si je fais vœu de virginité et de charité perpétuelle et que par beaucoup de combats et de sacrifices, j`y demeure fidèle jusqu`a la mort, est-ce donc que je ne peut reconquérir la couronne perdue et espérer d`être admis un jour au Ciel près de Jésus a cette intimité qui fait l`éminente prérogative des âmes vierges? Sans doute personne ne peut poser de limites à la toute-puissance de Dieu. Aussi quoique ce que la foi nous enseigne du privilège des vierges demeure éternellement vrai, nous ne recevrons pas moins une récompense surabondante pour les années que nous aurons passées dans une sainte continence, quelque tard que nous l`ayons commencée. Le Juste Juge ne laissera pas sans salaire ce que nous aurons désiré de faire, ni ce que nous aurons réellement fait et sacrifié pour l`amour de Jésus. Qu`il nous suffise de savoir que plus la charité est grande, plus elle rapproche du cœur de Jésus, et que si Madeleine au Ciel ne porte pas la couronne de l`innocence, elle n`est certainement pas moins près que le Vierges du cœur de celui qu`elle a tant aimé.
5 – Étoile du Zèle Apostolique
Puisqu`un verre d`eau donné pour l`amour de Dieu ne reste pas sans récompense (Matthieu 10,42), puisque la plus petite œuvre de miséricorde obtient une nouvelle couronne quel immense poids de gloire n`est donc pas préparé dans le Royaume du Ciel a celui qui a été le docteur de la vérité, l`ambassadeur du Ciel, le guide des hommes dans la voie du salut? S`il est méritoire, dit Saint-Grégoire, de sauver la vie d`un corps mortel, combien de la sera t`il pas de sauver la vie de l`âme en la préservant de la mort éternelle. Comme rien, dit St-Chrysostome, n`est plus agréable à Dieu, et ne lui tient plus au cœur que le salut des âmes, ainsi la plus haute dignité est celle d`apôtre.
Les prêtres, les prédicateurs, les docteurs de l`Église sont appelés dans la Sainte Écriture des hommes de Dieu, des coopérateurs de Dieu, des ministres, des ambassadeurs de Jésus-Christ. La vocation apostolique suivant la doctrine de tous les Pères, est la dignité la plus éminente. Faut-il donc s`étonner que Dieu ait réservé au Ciel une gloire particulière a ceux qu`il a appelé ici-bas à être les docteurs des peuples et qu`il a trouvé fidèles à cette divine vocation? Cette gloire c`est l`Auréole des Docteurs, appelée aussi Couronne de l`Apostolat. Quoique la dignité sacerdotale ressemble à une éminence entourée de précipices ou l`on peut tomber à chaque instant, comme on est cependant ravi d`admiration et de joie quand on pense que parmi tant de millions d`hommes on fut choisi de Dieu pour annoncer l`Évangile, pour prêcher la doctrine du Royaume de Dieu, pour guider les hommes dans leur pèlerinage ici-bas et les faire arriver à la vie éternelle! Un homme qui a consacré sa vie et ses forces au service exclusif de Jésus et de son Église; un homme qui a gardé la loi de Dieu et l`a enseigné aux autres, qui le flambeau de la foi et de la vérité a la main a délivré des ténèbres de la mort les nobles âmes de ses semblables; un homme qui a été dans le vrai sens du mot le bon Pasteur et suivant l`expression du prophète Isaïe : le docteur des petits enfant et le père des pauvres, et le refuge de la veuve, et l`appui de l`orphelin, et l`œil de l`aveugle, et la bâton de l`infirme, et le guide de l`âme égarée, et le consolateur de l`affligé et le modèle de tous; et tel homme quelle espérance n`aura t`il pas à l`heure de la mort? et de quelles clartés ne brillera pas alors a ses yeux défaillants, l`étoile du zèle apostolique? Et avec quelle assurance ne pourra t`il pas s`attendre a ce que Dieu lui fera miséricorde aussi dans sa carrière d`Apôtre et qu`il lui donnera la couronne de justice, en récompense de sa fidélité, de ses combats, de sa victoire, et de plus, en signe éternel de son ministère, le Glorieuse Couronne de l`Apostolat.
Ah! quel motif pour les Prêtres, pour les Docteurs de l`Église, d`enflammer leur cœur de zèle pour la vérité de la Foi, pour la bonne nouvelle du Salut! Quel motif pour eux de mépriser toutes les choses terrestres et, comme leur vocation le demande, de se vouer exclusivement au service du Roi de l`Éternité! Quel motif de mettre une ardeur infatigable à instruire de la foi chrétienne, a diriger les âmes dans leurs perplexités, à consoler les affligés, à convertir les pécheurs, a prier pour tous! Plus nous aurons eu de zèle pour faire valoir le talent qui nous fut confié, et plus grand seront le gain et la récompense. Et cela s`applique non seulement à la béatitude en général, mais encore et tout spécialement dit St-Thomas d`Aquin, aux trois Auréoles du Martyre, de la Virginité, du ministère de l`Enseignement. Qui donc ne porterait pas envie aux heureux prêtres qui, en enseignant la doctrine chrétienne, en prêchant l`Évangile, en expliquant et en défendant par leurs écrits les vérités de la Foi, peuvent mériter cette marque d`honneur, qui au Ciel les distinguera de tous ceux qui n`aurons pas été en activité de ministère apostolique? Et ici les hommes qui doivent par obligation d`état ne s`occuper que d`affaires terrestres, politiques ou militaires, ou que de sciences purement naturelles, pourraient bien se plaindre du désavantage de leur position.
Mais il est une grande consolation pour ces personnes, c`est cette communication de biens qui, nous l`avons vu, a lieu au Ciel entre les élus. La charité dont ils sont tous remplis fait que l`un participe a toute la béatitude, a toutes les joies de l`autre, quoique personnellement, il n`ait pas reçu le même bonheur en partage. Et de plus, toute personne en toute position ne peut-elle pas se livrer aux œuvres de l`apostolat? La vie chrétienne des parents n`est elle pas pour les enfants une école de vertu chrétienne? Dans chaque état et profession ne trouve t`on pas bien des occasions de confesser la foi et même d`annoncer l`Évangile? Les mères de famille ne sont-elles pas a même de donner souvent à leurs enfants de vraies instructions sur la foi et la pratique de la religion? Dieu en récompense de leur bonne volonté, de leur zèle, de leurs désirs ardents, des œuvres apostoliques ne peut-il pas les appeler à participer d`une certaine manière a la distinction dont nous avons parler?
6 – Étoile de la Victoire
Par cette expression symbolique nous voulons désigner l`espérance d`une récompense de distinction qui sera accordée au Ciel pour un acte héroïque. Comme tout en Dieu est infini, et qu`en conséquence, il y a des degrés infinis de Connaissance de Dieu et de participation à son bonheur, on comprend qu `a des vertus extraordinaires soit destinée une rémunération extraordinaire aussi, et que n`obtiennent pas ceux qui entre au Ciel par la voie commune des Commandements de Dieu. Quand donc à la fin de la vie, on a conscience d`avoir fait par amour pour Dieu quelque action héroïque, alors, si du reste on se trouve en état de grâce, on voit briller devant soi l`étoile de la victoire et l`on peut en toute confiance se promettre de la miséricorde et de la fidélité de Dieu la récompense méritée, la Couronne de la Victoire.
Il y a au Ciel des distinctions que l`on acquiert souvent sans les avoir méritées, pour ainsi dire, et qu`en conséquence on appellerait mieux des couronnes de grâces que des couronnes de victoires. Ainsi la foi nous enseigne qu`un caractère sacramental est imprimé à l`âme de ceux qui ont reçu le baptême, la confirmation, la prêtrise. Ce caractère les distingue de tous ceux qui ne le possèdent pas et devient pour eux dans l`éternité une nouvelle cause de joie. Il est bien certain que ce signe distinctif des enfants et des prêtres de Dieu, augmentera notre céleste béatitude, quand même nous en aurions été décorés uniquement par la bonté et la miséricorde de Dieu, sans l`avoir mérité par quelques combats ou victoire. Donc a plus forte raison, Dieu ne nous refusera pas la récompense d`un acte héroïque, d`une victoire remportée après une rude combat. Et cette récompense c`est la Couronne de la Victoire.
Ouvrons les Saintes Écritures; elle nous éclairera à ce sujet. Un jeune homme adresse au Sauveur cette question : « Bon maitre, que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle?» Jésus lui répond : « Si vous voulez entrer dans la vie, observez les commandements.» « je les ai tous gardés depuis ma jeunesse.» dit le jeune homme. « Que puis-je faire de plus? Que me manque t`il encore?» « Si vous voulez être parfait, reprend Jésus, vendez tous ce que vous avez et donnez-le aux pauvres, et vous aurez un trésor dans le Ciel; puis venez et suivez-moi.» (Matthieu 19)
Les Conseils Évangéliques sont donc le principal objet de l`héroïsme chrétien. Que Dieu réserve au Ciel des récompenses spéciales a ces actes extraordinaires, c`est ce qui est confirmé par Jésus-Christ lui-même. En effet Saint-Pierre, apprenant que la pauvreté volontaire et l`imitation de Jésus avaient tant de valeur pour la vie éternelle, se prit à dire : « Pour nous, vous voyez que nous avons tout quitté et que nous vous avons suivi; qu`elle sera donc notre récompense?» Et Jésus répondit : «Je vous dis en vérité qu`au temps de la régénération, lorsque le Fils de l`homme sera assis sur le trône de sa gloire, vous, qui m`avez suivi, vous serez assis sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d`Israël; et quiconque aura quitté a cause de moi, sa maison, ou son frère et ses sœurs, ou son père ou sa mère, ou ses enfants, ou ses terres, recevra le centuple et possédera la vie éternelle.»
Donc, choisir l`état de pauvreté volontaire, d`obéissance, embrasser la vie religieuse, c`est remporter, par la grâce de Dieu, une si héroïque victoire sur la nature humaine, c`est faire un acte de vertu si extraordinaire, que comme Jésus-Christ l`a promis et, pour ainsi dire, confirmé par serment, on obtient par là au Ciel une récompense toute extraordinaire, la Couronne de la Victoire. Cette vérité de la foi nous explique pourquoi dans l`Église catholique, depuis près de 2,000 ans, tant de personnes de tout sexe et de toute condition quittèrent tout pour embrasser la pauvreté, la chasteté et l`obéissance a la suite de Jésus pauvre, de Jésus chaste, de Jésus obéissant.
7 – Étoile de l`Amour
Il faut considérer que notre aimable Sauveur, qui était l`innocence et la sainteté même a, par un acte entièrement libre de sa volonté, donné son consentement au décret de son divin Père. « Nul ne peut m`ôter la vie, mais c`est de moi-même que je la quitte.» (Jean 10,18) Et le prophète Isaïe écrivait ces paroles vers l`an 700 Av J.C.: « Il a été offert parce que lui-même l`a voulu.» (Isaïe 53,10)
Oui le Fils de Dieu a aimé à ce point le genre humain ou pour employer avec Saint-Paul une expression plus frappante : « Le fils de Dieu m`a tant aimé, qu`il s`est livré lui-même a la mort pour moi » (Galates 2,20) – et qu`il a résolu de satisfaire pour moi a la justice de Dieu, de souffrir les peines dues à mes péchés, de me servir de caution, et de verser tout son sang pour éteindre mes dettes. Oh! comme le Fils de Dieu m`a aimé! Et comme par là il a fait lever pour moi la plus radieuse étoile d`espérance chrétienne. Il faudrait avoir un cœur de roc ou de bronze pour ne pas vouloir rendre à notre Dieu amour pour amour, et pour ne pas espérer avec la plus vive confiance en sa miséricorde l`accomplissement de ses promesses et par-là de toute notre récompense! Et la mesure de notre amour pour Jésus sera au Ciel la mesure même de la gloire de notre Couronne.
J.N. Stoeger - Jésuite
Source: Le Foyer Domestique – Ottawa – Canada - année 1876 - Bibliothèque des Familles
(Extraits)
Le Seigneur qui tient sept étoiles dans sa main droite nous répète ces paroles de l`Apocalypse : «Je connais tes œuvres, ton travail et ta patience». Ces étoiles brillent pour nous. Heureux si notre cœur nous rend témoignage que nous avons fidèlement marché à sa lumière! Heureux si dans la carrière de cette vie terrestre les sept étoiles de l`espérance chrétienne ont toutes brillé pour nous! Heureux si nous avons répondu à ces sept appels de la grâce, et fidèlement marché a la lumière de cette pléiade, de l`espérance chrétienne.
1 – Étoile de la Foi
La foi est la racine de toutes les vertus, dit St-Ambroise, il n`y a d`espérance de salaire du travail et de la récompense de la vertu que pour ce qui est bâti sur ce fondement. La foi est le cep de vigne, les vertus sont les sarments et les œuvres, les raisins. St-Augustin dit de même : La foi est la racine de toute bonne action, l`œil par lequel notre intention se dirige vers Dieu, le gouvernail qui fait aborder, au port de la charité, la barque de notre bonne volonté. La foi purifie du péché, vivifie les âmes, éclaire les aveugles, désigne les élus, protège les justes, triomphe en tout, et couronne les fidèles de l`éternelle béatitude. La foi est une ancre assurée. Une tempête menace- t-elle la frêle embarcation de notre âme, la foi est l`ancre puissante qui la met en sûreté et la conduit enfin au port (St-Jean Chrysostome).
Ce que Jésus nous demande avant tout, c`est la foi : Celui qui croira et qui sera baptisé, sera sauvé; mais celui qui ne croira point, sera condamné (Marc 16). Jésus dit : En vérité, en vérité, je vous le dis : Celui qui croit en moi a la vie éternelle (Jean 6). A chaque page de l`Évangile nous trouvons la preuve que la foi est un gage de salut : Votre foi vous a sauvé.. qu`il vous soit fait selon votre foi… Grande est votre foi…( Marc 5 – Matthieu 8,15) Il a donc un gage de vie éternelle celui qui possède la vraie, la sainte foi catholique et lui demeure fidèle jusqu`a la mort; et si nous ne renions pas nos œuvres, ce que nous confessons de bouche, c`est-à-dire si notre vie ne contredit pas notre profession de foi, cette foi sera alors pour nous une étoile d`espérance qui nous conduit certainement au port de salut. L`épreuve de notre foi, écrit St-Pierre ( 1 Pierre 1) fera notre louange, notre honneur, notre gloire au jour de l`avènement de Jésus-Christ, que nous aimons, quoique nous ne le voyions point encore; et cette foi nous fera tressaillir d`une joie ineffable et pleine de gloire, quand nous remporterons pour prix de notre foi, le salut de nos âmes.
La foi est comme un acte qui nous constitue créanciers de Dieu. Au jugement de Dieu, cet acte a la main, nous pourrons dire : Seigneur, j`ai toujours cru tout ce que vous avez révélé, et que l`Église catholique propose de croire. En récompense d`une telle foi, vous m`avez promis la vie éternelle. J`ai entre les mains votre obligation, Seigneur, la voilà, vous devez me payer cette dette : votre divine parole y est engagée. Faites-moi donc entrer dans la vie éternelle, donnez-moi la Couronne que vous avez promise à la foi. Cette grande vérité nous explique pourquoi tous les Saints et tous les chrétiens éclairés regardèrent toujours le dépôt de la foi comme leur plus cher bien, et leur plus précieux trésor; et pourquoi a la mort ils s`appuyaient sur cette ancre et se reposait sur cette obligation de Dieu.
Un pieux chrétien aux prises avec la mort, recevait, par l`entremise du prêtre les derniers secours de l`Église, cette mère fidèle qui jusqu`à la fin à sa mission de nous conduire au Ciel. A ces paroles des prières des agonisants : Il n`a renié ni le Père, ni le Fils, ni le St-Esprit mais il a cru; le mourant s`écria d`une voix éteinte mais dans des sentiments de la plus vive confiance : Oh! oui j`ai cru, j`ai cru. De même St-Thérèse a ses derniers moments trouvait sa plus douce joie et son plus ferme espoir dans ces paroles : Je meurs fille de l`Église catholique. Saint Jean Gualbert demanda en mourant qu`on déposât dans son cercueil un écrit qui disait : Moi, Jean; je crois et confesse cette foi que les apôtres ont prêchée et que les Saint Pères ont confirmée dans quatre Conciles. Quelle consolation pour moi et quelle joie! Je vois rayonner à mes yeux l`étoile de l`espérance qui vient de la foi, et briller la Couronne promise a la foi, car quoi que je sois un pécheur, un serviteur inutile, néanmoins par votre miséricorde, O mon Dieu! J`ai conservé la foi dans toute sa pureté, je l`ai aimée dès ma jeunesse, et maintenant je répète avec joie les paroles par lesquelles le Concile de Trente termina la confession de foi. Cette sainte foi romaine et catholique, hors de laquelle il n`y a point de salut, et dont je fais librement profession, je jure par Dieu et par ses saint Évangiles de la garder et de la confesser jusqu`à mon dernier soupir.
2 – Étoile de la Vertu
Le laboureur ne se déciderait jamais à épandre d`une main libérale dans une froide terre sa belle semence de froment, s`il ne savait pas par sa propre expérience et par le témoignage de ses ancêtres que le grain confié a la terre, une fois mort, rend de soixante a cent pour un.
De même, l`homme ne ferait jamais les actes de vertu qui sont uni au renoncement et au sacrifice, s`il n`était assuré par la foi qu`il y a là-haut une récompense qui n`est point petite, une récompense qui consiste à posséder Dieu lui-même, à jouir du souverain bien, de l`éternel amour. La foi est donc la racine; l`espérance, la fleur; et la charité le fruit. Après avoir scruté et compris l`Évangile tout entier, on trouve, comme s`exprime Saint Paul (1 Corinthiens 13), que ces trois vertus, la foi, l`espérance et la charité demeurent maintenant. Mais la foi passera et se changera en vision intuitive, l`espérance passera et se changera en jouissance, seule la charité restera immuable.
Nous avons avec la certitude de la foi que toute bonne œuvre faite dans une intention pure par un chrétien en état de grâce, lui vaudra au Ciel la jouissance du bonheur même de Dieu. Et nous en avons pour garant non-seulement l`infaillible promesse, mais encore le serment de Dieu. Car, comme le dit Saint Paul dans son épître aux Hébreux : « Le Seigneur a ajouté le serment a sa parole, afin qu`étant appuyé sur deux fondements inébranlables, a savoir la promesse et le serment de Dieu qui ne peut tromper, nous avons la plus puissante consolation, et la plus solide ancre d`espérance et qu`ainsi un jour, nous puissions comme héritiers de Dieu et chrétiens de Jésus-Christ, pénétrer a travers le voile jusqu`au fond du sanctuaire, c`est-à-dire entrer au Ciel, que Jésus-Christ, le Grand Prêtre selon l`Ordre de Melchisédech nous a ouvert, en y entrant le premier pour nous.»
Une éternelle récompense est réservée à toute action méritoire quelque minime qu`elle soit; et comme par le mot de vertu nous n`entendons pas seulement la facilité de faire de telles actions, mais encore l`ensemble de toutes les œuvres méritoires de la vie, il est clair que l`étoile de la vertu n`est pas autre chose que l`espérance d`arriver un jour en récompense de nos bonnes œuvres, à posséder Dieu et à jouir de son propre bonheur. La promesse que la foi nous fait, a nous faibles et misérables hommes, est infiniment plus démesurée; car la foi nous promet en récompense de nos actions vertueuses, la jouissance de la sagesse, de la puissance et de la félicité de Dieu même. Notre cœur ne peut concevoir une promesse si excessive mais comme le dit Saint-Jean ( 1 Jean 3) : « Dieu est plus grand que notre cœur; et ce qui nous parait trop grand pour être l`objet de notre espérance ne l`est pas trop pour être l`objet de la libéralité d`un Dieu dont la charité est infinie.»
Réjouissez-vous donc et livrez-vous aux transports d`une sainte joie, vous tous, ô chrétiens, qui mettez la vertu en pratique. L`espérance de la vertu brille à vos yeux comme une belle étoile, elle vous montre la Couronne du Ciel et les jouissances du bonheur de Dieu. Oui, dit Saint Bernard, la vertu conduit à la gloire, elle en est la mère. La beauté et toutes les choses de la terre ne sont que vanité. Seule la vertu mérite la gloire; et cela par justice et sans aucun doute elle l`obtiendra. Car le but suprême de la vertu n`est autre que de nous rendre semblable à Dieu et de nous faire participer à la grandeur de sa béatitude.
Comme cette vérité anime et console! Avec quelle puissance elle nous pousse à mener une vie exempte de péché, à faire toutes choses pour Dieu, a n`avoir en vue que son bon plaisir, a nous revêtir de Jésus-Christ, c`est-à-dire a le prendre pour modèle; a éviter ce qu`il a évité; a pratiquer ce qu`il a pratiqué, à aimer ce qu`il a aimé. Quelle consolation de pouvoir nous dire que nous ne sommes plus séparés de Dieu depuis que nous sommes revenus a Lui, que nous n`avons commis depuis lors aucune faute délibérée, que nous avons fait toutes nos actions de chaque jour dans une bonne intention surnaturelle et que nous avons été infatigable dans l`exercice de la vertu. Et quelle joie de voir briller de loin, radieux objet de notre espérance, cette Couronne du Ciel que le Seigneur nous donnera suivant sa promesse, et qui sera d`autant plus glorieuse que nous aurons plus multiplié nos actes de vertu.
Celui qui après avoir passé cinquante ans dans l`abîme du péché a, au moment de mourir, le rare bonheur de revenir à Dieu dans les sentiments d`une vraie et sincère pénitence obtient par une seule absolution le gage de la Couronne du Ciel et de son entrée prochaine dans la joie éternelle du Seigneur. Mais quelle sera plus glorieuse la Couronne de celui qui durant cinquante ans a reçu chaque mois le sacrement de pénitence, et a vécu dans la pratique de toutes les vertus! Celui qui s`approche de la sainte Table une fois par an, doit espérer en conséquence s`il meurt en état de grâce, d`obtenir une couronne du Ciel; mais qu`elle est bien plus riche et plus glorieuse la couronne que doit espérer celui qui va puiser chaque semaine à cette source des grâces. Celui qui, étant en état de grâce, prie, donne une aumône, fait un sacrifice ou exerce une œuvre de miséricorde a la brillante perspective d`une couronne du Ciel, mais qu`elle est bien plus brillante la perspective de celui qui a dix fois, cent fois réitéré ces actions vertueuses. Il est évident qu`il a droit a dix, a cent couronnes du Ciel; ou pour mieux dire, a une seule couronne mais dix fois ou cent fois plus glorieuse car : « chacun recevra son salaire, selon son travail» ( 1 Corinthiens 3). - « Celui qui sème peu moissonnera peu; et celui qui sème avec abondance moissonnera aussi avec abondance.» ( 2 Corinthiens 9)
Quel puissant mobile de zèle! Quel motif de pratiquer la vertu, et d`amasser des trésors pour le Royaume des Cieux! Et quel amer souvenir de penser à tous ces milliers de degrés de gloire qu`on a négligé d`acquérir et a jamais perdus! Mais aussi quelle douce consolation que de penser aux innombrables mérites d`une longue vie passée dans la grâce de Dieu et la pratique de toutes les vertus chrétiennes! Ainsi l`attente humble mais assurée de la récompense promise à nos bonne œuvres forme ce que nous appelons l`étoile d`espérance de la vertu; et l`objet de cette espérance est cette Couronne du Ciel qui mous met en possession et en jouissance de l`infini et souverain bien.
3 – Étoile du Martyre
Aimez Dieu de tout votre cœur, de toute votre âme, de tout votre esprit, de toutes vos forces et plus que toutes choses. Voilà le premier et le plus grand commandement. (Marc 12 – Matthieu 22) Tout chrétien doit donc être prêt à sacrifier tout, à mourir même plutôt que de se séparer de Dieu, le souverain bien , par un péché grave de propos délibéré. S 'agit-il de choisir entre la mort et l'apostasie, le Chrétien , qui aime mieux mourir que de renier sa foi, ne fait en cela que son devoir. Toutefois, comme nous l'avons vu plus haut, Dieu dans son infinie libéralité ne se contente pas pour récompenser un tel acte de charité , de donner la Couronne du Ciel comme à tous les élus ; il donne de plus une couronne spéciale , l'Auréole du Martyre .
Aux trois premiers siècles de l`Église, époque ou le Christianisme a eu à subir de grandes persécutions par le fer ou par le feu, des millions de Chrétiens de tout âge, de tout sexe, de toute condition conquirent en mourant pour la foi, cette couronne triomphale. De nos jours le martyre est rare. Les ennemis du Christ se bornent (ce qui est pire) à ôter la vie aux âmes. Cependant, il est arrivé plus d`une fois dans notre siècle qu`un chrétien a fait le sacrifice de sa vie pour confesser la religion de Jésus-Christ. L`Étoile de l`espérance fait briller à ses yeux l`auréole du martyre. Est-il donc impossible de conquérir cette auréole sans avoir à verser son sang sous les coups de la persécution? Voici la réponse de Saint-Thomas d`Aquin : « On ne mérite et on n`obtient la Couronne du Martyre qu`en mourant pour confesser la foi en Jésus-Christ ou pour une vertu qui s`y rapporte. Par exemple, la virginité consacrée a Dieu; les héros qui meurt dans une guerre juste pour le bien du pays, recevront assurément au Ciel une récompense proportionnée a leur sacrifice, mais il ne sont martyrs qu`au cas où l`ennemi a pour but de détruire la foi en Jésus-Christ, ou en conséquence on se bat pour la défendre.»
Saint-Grégoire dit : «Ce n`est pas la souffrance, c`est pour la cause pour laquelle on meurt, qui fait le martyr.» Ainsi, par exemple, une longue vie passée dans l`état religieux, ou dans toutes les peines d`une union malheureuse, ou dans la persécution et les douleurs, est souvent appelée un martyre, parce qu’elle est plus amère que la mort même, et une telle vie supportée avec une patience chrétienne trouvera au Ciel sa propre récompense, mais elle ne fera jamais conquérir l`auréole des martyrs spécialement réservée aux souffrances que cause la mort du corps. Celui qui se dévoue au service des malades, des pauvres, a l`accomplissement des devoirs de la piété filiale et des obligations de son état est aussi appelé un martyr de la charité, et bien certainement il aura une riche, une surabondante récompense; cependant il n`aura pas la couronne spéciale de celui qui en versant son sang, est devenu un vrai martyr.
4 – Étoile de la Virginité
Une nouvelle et magnifique couronne est préparée au Ciel a ceux qui la méritent sur la terre, c`est l`Auréole de la Virginité dont nous avons déjà parlé. Elle ne sera pas le partage de tous ceux qui sont demeuré dans le célibat, ou qui n`ont jamais péché contre cette vertu. Tous, il est vrai, auront une éternelle joie de n`avoir jamais souillé leur âme ni leur corps, jamais profané en eux le Temple de Dieu (âme); et s`ils ont soutenu la lutte sans faiblir, ils trouveront dans la vue de Dieu une riche récompense; quant a la Couronne de la Virginité, et a la béatitude qui s`y rapporte, elle est uniquement réservée à ces vierges qui librement et par amour pour Dieu, pour Jésus, sont demeurées pures, et sans époux terrestre jusqu`a la mort, jusqu`au moment où elle quittèrent cette vie dans le baiser de paix de leur Seigneur.
Heureuses Vierges consacrées à Dieu, nobles épouses de Jésus-Christ, réjouissez-vous! Si vous persévérez jusqu`à la fin vous aurez nous seulement la Couronne du Ciel, qui, par la vision béatifique, fait la félicité de tous les élus, mais encore le précieux privilège d`être au premier rang a la suite de Jésus, l`Agneau de Dieu et d`entonner le Cantique nouveau, dont vous seules parmi tous les Saints, pourrez chanter les ravissantes mélodies. Voilà l`honneur que la virginité est certaine d`obtenir un jour. Peut-on imaginer une plus belle étoile d`Espérance? Mais quoi! Si j`était venu trop tard à la connaissance de cette grande vérité; si je n`avais rien su auparavant de cette magnifique Couronne; si; sans penser au sacrifice que je faisais, j`étais entré dans l`état du mariage; ou si, dans une folle jeunesse je n`avais pas rempli la condition requise, en négligeant de me conserver pur, est-ce donc qu`il me serait plus possible alors de conquérir l`auguste couronne de la Virginité? Hélas! non. Vous pouvez dans le mariage parvenir à la sainteté; à la perfection; vous pouvez obtenir le pardon et l`oubli de votre ancienne faute, vous pouvez retrouver votre charité d`autrefois vous pouvez même acquérir plus de sainteté.
Mais si désormais je mène une vie innocente et virginale, si je consacre au Seigneur mon âme et mon corps, si je promets de ne pas me marier, si je fais vœu de virginité et de charité perpétuelle et que par beaucoup de combats et de sacrifices, j`y demeure fidèle jusqu`a la mort, est-ce donc que je ne peut reconquérir la couronne perdue et espérer d`être admis un jour au Ciel près de Jésus a cette intimité qui fait l`éminente prérogative des âmes vierges? Sans doute personne ne peut poser de limites à la toute-puissance de Dieu. Aussi quoique ce que la foi nous enseigne du privilège des vierges demeure éternellement vrai, nous ne recevrons pas moins une récompense surabondante pour les années que nous aurons passées dans une sainte continence, quelque tard que nous l`ayons commencée. Le Juste Juge ne laissera pas sans salaire ce que nous aurons désiré de faire, ni ce que nous aurons réellement fait et sacrifié pour l`amour de Jésus. Qu`il nous suffise de savoir que plus la charité est grande, plus elle rapproche du cœur de Jésus, et que si Madeleine au Ciel ne porte pas la couronne de l`innocence, elle n`est certainement pas moins près que le Vierges du cœur de celui qu`elle a tant aimé.
5 – Étoile du Zèle Apostolique
Puisqu`un verre d`eau donné pour l`amour de Dieu ne reste pas sans récompense (Matthieu 10,42), puisque la plus petite œuvre de miséricorde obtient une nouvelle couronne quel immense poids de gloire n`est donc pas préparé dans le Royaume du Ciel a celui qui a été le docteur de la vérité, l`ambassadeur du Ciel, le guide des hommes dans la voie du salut? S`il est méritoire, dit Saint-Grégoire, de sauver la vie d`un corps mortel, combien de la sera t`il pas de sauver la vie de l`âme en la préservant de la mort éternelle. Comme rien, dit St-Chrysostome, n`est plus agréable à Dieu, et ne lui tient plus au cœur que le salut des âmes, ainsi la plus haute dignité est celle d`apôtre.
Les prêtres, les prédicateurs, les docteurs de l`Église sont appelés dans la Sainte Écriture des hommes de Dieu, des coopérateurs de Dieu, des ministres, des ambassadeurs de Jésus-Christ. La vocation apostolique suivant la doctrine de tous les Pères, est la dignité la plus éminente. Faut-il donc s`étonner que Dieu ait réservé au Ciel une gloire particulière a ceux qu`il a appelé ici-bas à être les docteurs des peuples et qu`il a trouvé fidèles à cette divine vocation? Cette gloire c`est l`Auréole des Docteurs, appelée aussi Couronne de l`Apostolat. Quoique la dignité sacerdotale ressemble à une éminence entourée de précipices ou l`on peut tomber à chaque instant, comme on est cependant ravi d`admiration et de joie quand on pense que parmi tant de millions d`hommes on fut choisi de Dieu pour annoncer l`Évangile, pour prêcher la doctrine du Royaume de Dieu, pour guider les hommes dans leur pèlerinage ici-bas et les faire arriver à la vie éternelle! Un homme qui a consacré sa vie et ses forces au service exclusif de Jésus et de son Église; un homme qui a gardé la loi de Dieu et l`a enseigné aux autres, qui le flambeau de la foi et de la vérité a la main a délivré des ténèbres de la mort les nobles âmes de ses semblables; un homme qui a été dans le vrai sens du mot le bon Pasteur et suivant l`expression du prophète Isaïe : le docteur des petits enfant et le père des pauvres, et le refuge de la veuve, et l`appui de l`orphelin, et l`œil de l`aveugle, et la bâton de l`infirme, et le guide de l`âme égarée, et le consolateur de l`affligé et le modèle de tous; et tel homme quelle espérance n`aura t`il pas à l`heure de la mort? et de quelles clartés ne brillera pas alors a ses yeux défaillants, l`étoile du zèle apostolique? Et avec quelle assurance ne pourra t`il pas s`attendre a ce que Dieu lui fera miséricorde aussi dans sa carrière d`Apôtre et qu`il lui donnera la couronne de justice, en récompense de sa fidélité, de ses combats, de sa victoire, et de plus, en signe éternel de son ministère, le Glorieuse Couronne de l`Apostolat.
Ah! quel motif pour les Prêtres, pour les Docteurs de l`Église, d`enflammer leur cœur de zèle pour la vérité de la Foi, pour la bonne nouvelle du Salut! Quel motif pour eux de mépriser toutes les choses terrestres et, comme leur vocation le demande, de se vouer exclusivement au service du Roi de l`Éternité! Quel motif de mettre une ardeur infatigable à instruire de la foi chrétienne, a diriger les âmes dans leurs perplexités, à consoler les affligés, à convertir les pécheurs, a prier pour tous! Plus nous aurons eu de zèle pour faire valoir le talent qui nous fut confié, et plus grand seront le gain et la récompense. Et cela s`applique non seulement à la béatitude en général, mais encore et tout spécialement dit St-Thomas d`Aquin, aux trois Auréoles du Martyre, de la Virginité, du ministère de l`Enseignement. Qui donc ne porterait pas envie aux heureux prêtres qui, en enseignant la doctrine chrétienne, en prêchant l`Évangile, en expliquant et en défendant par leurs écrits les vérités de la Foi, peuvent mériter cette marque d`honneur, qui au Ciel les distinguera de tous ceux qui n`aurons pas été en activité de ministère apostolique? Et ici les hommes qui doivent par obligation d`état ne s`occuper que d`affaires terrestres, politiques ou militaires, ou que de sciences purement naturelles, pourraient bien se plaindre du désavantage de leur position.
Mais il est une grande consolation pour ces personnes, c`est cette communication de biens qui, nous l`avons vu, a lieu au Ciel entre les élus. La charité dont ils sont tous remplis fait que l`un participe a toute la béatitude, a toutes les joies de l`autre, quoique personnellement, il n`ait pas reçu le même bonheur en partage. Et de plus, toute personne en toute position ne peut-elle pas se livrer aux œuvres de l`apostolat? La vie chrétienne des parents n`est elle pas pour les enfants une école de vertu chrétienne? Dans chaque état et profession ne trouve t`on pas bien des occasions de confesser la foi et même d`annoncer l`Évangile? Les mères de famille ne sont-elles pas a même de donner souvent à leurs enfants de vraies instructions sur la foi et la pratique de la religion? Dieu en récompense de leur bonne volonté, de leur zèle, de leurs désirs ardents, des œuvres apostoliques ne peut-il pas les appeler à participer d`une certaine manière a la distinction dont nous avons parler?
6 – Étoile de la Victoire
Par cette expression symbolique nous voulons désigner l`espérance d`une récompense de distinction qui sera accordée au Ciel pour un acte héroïque. Comme tout en Dieu est infini, et qu`en conséquence, il y a des degrés infinis de Connaissance de Dieu et de participation à son bonheur, on comprend qu `a des vertus extraordinaires soit destinée une rémunération extraordinaire aussi, et que n`obtiennent pas ceux qui entre au Ciel par la voie commune des Commandements de Dieu. Quand donc à la fin de la vie, on a conscience d`avoir fait par amour pour Dieu quelque action héroïque, alors, si du reste on se trouve en état de grâce, on voit briller devant soi l`étoile de la victoire et l`on peut en toute confiance se promettre de la miséricorde et de la fidélité de Dieu la récompense méritée, la Couronne de la Victoire.
Il y a au Ciel des distinctions que l`on acquiert souvent sans les avoir méritées, pour ainsi dire, et qu`en conséquence on appellerait mieux des couronnes de grâces que des couronnes de victoires. Ainsi la foi nous enseigne qu`un caractère sacramental est imprimé à l`âme de ceux qui ont reçu le baptême, la confirmation, la prêtrise. Ce caractère les distingue de tous ceux qui ne le possèdent pas et devient pour eux dans l`éternité une nouvelle cause de joie. Il est bien certain que ce signe distinctif des enfants et des prêtres de Dieu, augmentera notre céleste béatitude, quand même nous en aurions été décorés uniquement par la bonté et la miséricorde de Dieu, sans l`avoir mérité par quelques combats ou victoire. Donc a plus forte raison, Dieu ne nous refusera pas la récompense d`un acte héroïque, d`une victoire remportée après une rude combat. Et cette récompense c`est la Couronne de la Victoire.
Ouvrons les Saintes Écritures; elle nous éclairera à ce sujet. Un jeune homme adresse au Sauveur cette question : « Bon maitre, que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle?» Jésus lui répond : « Si vous voulez entrer dans la vie, observez les commandements.» « je les ai tous gardés depuis ma jeunesse.» dit le jeune homme. « Que puis-je faire de plus? Que me manque t`il encore?» « Si vous voulez être parfait, reprend Jésus, vendez tous ce que vous avez et donnez-le aux pauvres, et vous aurez un trésor dans le Ciel; puis venez et suivez-moi.» (Matthieu 19)
Les Conseils Évangéliques sont donc le principal objet de l`héroïsme chrétien. Que Dieu réserve au Ciel des récompenses spéciales a ces actes extraordinaires, c`est ce qui est confirmé par Jésus-Christ lui-même. En effet Saint-Pierre, apprenant que la pauvreté volontaire et l`imitation de Jésus avaient tant de valeur pour la vie éternelle, se prit à dire : « Pour nous, vous voyez que nous avons tout quitté et que nous vous avons suivi; qu`elle sera donc notre récompense?» Et Jésus répondit : «Je vous dis en vérité qu`au temps de la régénération, lorsque le Fils de l`homme sera assis sur le trône de sa gloire, vous, qui m`avez suivi, vous serez assis sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d`Israël; et quiconque aura quitté a cause de moi, sa maison, ou son frère et ses sœurs, ou son père ou sa mère, ou ses enfants, ou ses terres, recevra le centuple et possédera la vie éternelle.»
Donc, choisir l`état de pauvreté volontaire, d`obéissance, embrasser la vie religieuse, c`est remporter, par la grâce de Dieu, une si héroïque victoire sur la nature humaine, c`est faire un acte de vertu si extraordinaire, que comme Jésus-Christ l`a promis et, pour ainsi dire, confirmé par serment, on obtient par là au Ciel une récompense toute extraordinaire, la Couronne de la Victoire. Cette vérité de la foi nous explique pourquoi dans l`Église catholique, depuis près de 2,000 ans, tant de personnes de tout sexe et de toute condition quittèrent tout pour embrasser la pauvreté, la chasteté et l`obéissance a la suite de Jésus pauvre, de Jésus chaste, de Jésus obéissant.
7 – Étoile de l`Amour
Il faut considérer que notre aimable Sauveur, qui était l`innocence et la sainteté même a, par un acte entièrement libre de sa volonté, donné son consentement au décret de son divin Père. « Nul ne peut m`ôter la vie, mais c`est de moi-même que je la quitte.» (Jean 10,18) Et le prophète Isaïe écrivait ces paroles vers l`an 700 Av J.C.: « Il a été offert parce que lui-même l`a voulu.» (Isaïe 53,10)
Oui le Fils de Dieu a aimé à ce point le genre humain ou pour employer avec Saint-Paul une expression plus frappante : « Le fils de Dieu m`a tant aimé, qu`il s`est livré lui-même a la mort pour moi » (Galates 2,20) – et qu`il a résolu de satisfaire pour moi a la justice de Dieu, de souffrir les peines dues à mes péchés, de me servir de caution, et de verser tout son sang pour éteindre mes dettes. Oh! comme le Fils de Dieu m`a aimé! Et comme par là il a fait lever pour moi la plus radieuse étoile d`espérance chrétienne. Il faudrait avoir un cœur de roc ou de bronze pour ne pas vouloir rendre à notre Dieu amour pour amour, et pour ne pas espérer avec la plus vive confiance en sa miséricorde l`accomplissement de ses promesses et par-là de toute notre récompense! Et la mesure de notre amour pour Jésus sera au Ciel la mesure même de la gloire de notre Couronne.
J.N. Stoeger - Jésuite
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
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