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Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire

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Message par Lumen Sam 26 Fév 2022 - 18:08

Rappel du premier message :

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Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire

Première partie

Introduction


La charité bien comprise demande qu’on porte un prompt secours aux âmes du purgatoire. Ordinavit in me charitatem : Dieu m’a placé sous l’étendard de la charité (Cant. 2, 4)

Il n'entre pas dans ma pensée de traiter, en quelques lignes, des perfections de la charité envers les
âmes du purgatoire, je me contenterai d'en indiquer quelques-unes.

La charité la plus parfaite est celle qui s’applique à soulager les plus grandes misères, et l’obligation de secourir les nécessiteux est d’autant plus rigoureuse que leur détresse est extrême. Or, quelle plus douloureuse nécessité que celle des âmes plongées dans un océan de douleurs, vouées aux souffrances les plus atroces, aux supplices les plus intolérables ? Les commentateurs appliquent au purgatoire ces paroles du prophète Malachie : « Le messie sera comme un homme qui s’assied pour faire fondre et pour épurer l’argent ; il purifiera les enfants de Lévi, et il les rendra nets comme l’or qui a passé par le feu. » De même que le chimiste distille de diverses substances les sucs les plus purs pour en composer un seul extrait, de même Dieu, dans le laboratoire de sa miséricordieuse Justice compose comme la quintessence de tous les maux qu’on peut souffrir ici-bas, tels que les supplices violents, les tourments des martyrs, les angoisses du coeur et les maladies naturelles. Le prophète Isaïe semble y faire allusion par ces paroles : « Le Seigneur purifiera les souillures de la fille de Sion dans l’ardeur du feu. »

Le feu du purgatoire est doué d’une puissance surnaturelle, d’une activité et d’une violence incomparables parce qu’il est l’instrument de la divine Justice. Tertullien appelle le purgatoire un enfer transitoire, parce que, dit-il, on y souffre comme dans l’enfer, la peine du dam et la peine du sens. Le feu du purgatoire est le même que celui de l’enfer, suivant Saint Augustin ; la seule différence est dans la durée : « Le même feu, dit-il, purifie le juste et tourmente le réprouvé. »

Oh ! Combien elle est admirable, cette charité qui s’applique à délivrer les défunts ! Car il ne s’agit pas seulement de procurer aux pauvres la nourriture et le vêtement, de soigner et de guérir les malades, mais de retirer des âmes infortunées de l’abîme immense où sont réunis tous les maux.

Cette charité paraîtra plus précieuse encore, si l’on considère les biens inestimables qu’on procure à ces âmes. Tous les siècles ont regardé comme un prodige de bonté, l’action du grand Théodose qui tira de sa misérable condition la jeune fille Athénaïs pour l’élever sur le trône impérial. David a rendu au Seigneur mille et mille louanges de ce qu’il avait daigné changer sa houlette de berger contre le sceptre d’Israël. Oh ! Quelle est plus excellente, cette charité qui élève une âme à la gloire éternelle !

Ne pourrait-on pas dire, en quelque sorte, que cette charité est aussi grande que le bien qu’elle assure ? Les âmes du purgatoire l’apprécient bien mieux que nous, elles qui comprennent ce que c’est que de contempler Dieu sans voile, Dieu, le premier principe et la dernière fin ! Elles pénètrent la signification de ces mots : s’unir à Dieu, à cet aimable objet qu’elles aiment d’un ardent amour, et vers lequel se portent tous leurs désirs. Cet amour, qui ne peut se satisfaire, les tourmente beaucoup plus que le feu qui les consume. Tertullien explique admirablement cette vérité par l’exemple de Job, image sensible de l’âme dans le purgatoire, ainsi que l’Église le fait entendre elle-même en appliquant ses leçons à l’office des morts. Tout le corps de ce saint homme, modèle de patience, était couvert d’ulcères qui le tourmentaient de la tête aux pieds, et, parmi toutes ces douleurs, il en était une plus intolérable qui lui arrachait des plaintes amères, c’était que ses yeux n’apercevaient plus le bien suprême : « Mon œil est plongé dans l’amertume ; oh ! Pourquoi me cachez-vous votre visage ? » comme s’il disait : Ne pas vous voir, ô mon Dieu ! C’est la douleur des douleurs ! » on plaint l’oeil qui est tout entier dans les tourments, » dit encore Tertullien. Ainsi, l’âme du purgatoire n’a point de souffrance qui l’éprouve autant que la privation de Dieu, les autres peines ne lui semblent rien en comparaison de celle-là. Or, que fait la charité à l’égard des âmes ? Elle hâte le terme de l’épreuve et les met en possession de ce souverain bien, vers lequel elles aspirent avec toute la violence de leur ardent amour.

Travailler à leur délivrance, est non-seulement un acte de charité envers le prochain, mais encore un acte direct d’amour de Dieu, car il tarde à cette tendresse infinie de recevoir ces âmes bien-aimées dans son sein, et de leur communiquer sa béatitude et sa gloire : « Mes délices sont d’être avec les enfants des hommes, », dit-il, au livre des proverbes, comme si la compagnie de ses créatures pouvait ajouter quelque chose à sa félicité, et qu’il ne fût parfaitement heureux qu’en les faisant participer à ces biens infinis dont il est la source. Ces âmes sont ces chères filles et les épouses bien-aimées du Sauveur, rachetées au prix de son sang. Considérez quel bonheur éprouverait un roi, si un ami fidèle lui ramenait un fils bien-aimé, retenu longtemps captif chez un peuple barbare. Quel accueil ne ferait pas un époux au médecin qui lui rendrait son épouse bien-aimée guérie d’une longue et cruelle maladie ? Ah ! Dieu chérit bien autrement ces âmes saintes ; c’est avec une joie sans mesure qu’il les introduit dans sa gloire. Et quelle ne sera pas sa reconnaissance pour les bienfaiteurs de ces âmes, pour ceux qui les délivrent et les font entrer, selon l’expression de Saint Pierre, dans la parfaite liberté des enfants de Dieu, et qui les amènent du fond des ténèbres à son admirable lumière.

En outre, en délivrant ces âmes, nous envoyons au ciel de parfaites adoratrices de la divine Majesté. Nous, dans les ténèbres et dans les misères de cette vie, nous ne pouvons ni connaître ni aimer convenablement cette divine Bonté ; c’est au sortir de la prison du corps, en se trouvant face à face avec Dieu, que l’âme obtient une parfaite connaissance de la Beauté divine, et se répand en actes séraphiques de charité plus élevées que ceux de Marie-Madeleine dont le Seigneur a dit qu’elle avait tant aimé, plus ardents que ceux de Saint Pierre assurant par trois qu’il aime Jésus, et le prenant lui-même pour témoin de la vérité de son amour : « Vous savez, Seigneur, que je vous aime. »

Qu’ils doivent être touchants les premiers actes de reconnaissance des âmes délivrées, quand, pour la première fois, elles se trouvent en présence de la Miséricorde céleste ! Quelle adoration profonde des célestes perfections ! Avec quelle ardeur elles doivent redire cette hymne de l’Apocalypse : « Bénédiction, honneur, gloire, actions de grâce à notre Dieu dans les siècles des siècles ! » Or, nous participons à ces actes parfaits d’amour, de gratitude et de louange envers la divine Majesté, toutes les fois que nos suffrages introduisent une âme dans la céleste Patrie.

Enfin, pour conclusion, je citerai, selon le récit de Denis-le-Chartreux, les paroles que le Sauveur adressa à Sainte Gertrude dans une révélation : « Toutes les fois que vous délivrez une âme, cela m’est aussi agréable que si vous me rachetiez moi-même de la captivité. »

Donc, lorsque vous aurez délivré une âme, vous aurez fait au Sauveur autant de bien que si vous l’aviez racheté lui-même de la servitude. Oh ! De quelles ineffables faveurs Dieu récompensera votre charité au jour de la Rémunération ! Mais je me réserve de revenir sur ce sujet dans l’introduction de la seconde partie.



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Dernière édition par Lumen le Lun 14 Mar 2022 - 13:48, édité 1 fois
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Message par Lumen Mer 30 Mar 2022 - 14:38

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire - Page 2 741773f827c61125022a8564aa671462

XXIX MERVEILLE


Du prix des indulgences.

In praesenti tempore, vestra abundantia itiorum inopiam suppleat : Qu’en ce moment votre abondance supplée à tout ce qui leur manque (II Cor. 8, 14.)

Pour démontrer la valeur des indulgences en faveur des âmes du purgatoire, nous allons raconter le trait admirable du bienheureux Berthold, prédicateur de l’ordre de Saint-François. Il venait de faire une touchante allocution sur l’aumône, et il avait accordé à ses auditeurs dix jours d’indulgence, selon le pouvoir qu’il en avait reçu du Souverain Pontife, lorsqu’une dame de qualité, à laquelle il ne restait de sa noblesse que la honte d’avouer son extrême misère, vint secrètement implorer sa charité.

Le religieux lui répondit comme saint Pierre au boiteux qui mendiait dans Jérusalem : « Je n’ai ni or ni argent ; mais ce que j’ai je vous le donne. » Je vous accorde dix jours d’indulgence parce que vous avez assisté à ma prédication ce matin. Allez donc chez tel banquier qui n’a guère souci des trésors spirituels, et dites-lui que s’il veut accepter cette indulgence, en échange d’une aumône, elle servira à diminuer les peines qui l’attendent dans le purgatoire. J’ai la confiance qu’il vous donnera quelque secours. »

Cette infortunée, animée de la plus grande foi, se rendit chez le banquier qui l’accueillit avec bonté, et lui demanda en souriant combien elle prétendait recevoir en échange de ses dix jours d’indulgence : « Autant qu’ils pèsent, répondit-elle. - Pesons-les donc, repartit le banquier, voici les balances, écrivez vos dix jours sur un papier et mettez-le sur l’un des plateaux ; je pose un réal sur l’autre. »

O prodige ! Le plateau des indulgences entraîne celui de l’argent. L’homme étonné ajoute un réal et le poids reste le même. Il en met cinq, dix trente, enfin autant qu’il en faut, pour que les plateaux s’équilibrent. C’était précisément la somme qu’il fallait à la suppliante. Alors le banquier put apprécier la valeur des indulgences, mais non au même point que les âmes l’apprécient ; elles qui, pour en obtenir une seule, donneraient tout l’or du monde. C’est pourquoi elles les appellent de tous leurs soupirs et les demandent aux vivants qui peuvent en tout lieu et à toute heure, leur en appliquer.

Le Seigneur daigna le faire connaître à Marie de Quito. Cette sainte fut ravie en extase, et elle vit au milieu d’une place, une table chargée de monceaux d’argent, d’or, de rubis, de perles et de diamants. En même temps une voix disait : « Ce trésor est public, chacun est libre de prendre tout ce qui lui convient. » Devant une pareille abondance nous sommes donc bien coupables si nous restons pauvres, et si nous ne pensons pas à enrichir les âmes nécessiteuses du purgatoire. Pour puiser sans mesure dans ce trésor, Dieu exige-t-il des jeûnes rigoureux, de longs pèlerinages, de grandes aumônes, des disciplines et autres sévères pénitences ?

Et quand même cela serait, il faudrait nous y résoudre, comme le disait un grand prédicateur, citant l’exemple d’un homme qui, dans l’incendie d’une église eut le courage de passer au milieu des flammes pour sauver quelques peintures de prix. Et nous, ne devrions-nous pas passer pour ainsi dire au milieu des flammes pour délivrer les images vivantes du Seigneur ?

Mais la bonté infinie de Dieu n’en demande pas tant, elle se contente d’œuvres simples, courtes, faciles : d’un chapelet, d’une communion, d’une visite à un autel, d’une prière, d’une petite aumône, etc, pour délivrer des supplices du purgatoire ces âmes bénies qui tendent vers nous leurs mains suppliantes.

Citons encore un exemple. Sainte Madeleine de Pazzi avait dans son monastère de Florence, une religieuse d’éminente vertu. Elle l’assista avec la plus grande charité pendant le cours d’une maladie mortelle, et lui ferma elle-même les yeux. Quand le corps fut porté à l’église pour les funérailles, Madeleine se retira derrière la grille du chapitre, d’où elle pouvait apercevoir le cercueil, et se mit à prier avec ferveur pour sa chère défunte.

Elle fut à ce moment favorisée d’une vision, elle vit l’âme de la religieuse, plus belle que le soleil, s’élever au ciel comblée de délices : « Adieu, s’écria Madeleine aussitôt, adieu ma sœur, âme bienheureuse vous vous en allez au paradis, vous nous abandonnez dans cette vallée de larmes ! Oh ! Que votre gloire est grande ! Qui pourrait jamais exprimer votre beauté ! Qu’il a été court votre passage en purgatoire ; votre corps n’est pas encore dans sa dernière demeure et déjà votre âme entre dans la céleste patrie !

Vous voyez la vérité de ce que je vous disais : « que les souffrances de cette vie et les peines du purgatoire ne sont rien, comparées à la gloire que votre Époux vous réservait au paradis. »

En ce moment le Seigneur lui révéla que cette âme n’était restée que quinze heures dans le purgatoire, en vertu des indulgences dont on lui avait appliqué les mérites.

Après la cérémonie des funérailles, Madeleine sortie de son extase, répétait ces paroles : « Qu’elle est heureuse, l’âme qui a mérité d’être au ciel lorsque son corps n’est point encore dans la tombe ! »


(V. Chroniques des Frères Mineurs, 2ème part., liv.. II, ch, 30 ; Vie de sainte Madeleine de Pazzi, 1ère part. ch. 39.)



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Message par Lumen Jeu 31 Mar 2022 - 12:54

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire - Page 2 4b78e3e7d7ee39105435918c37ece0b9

XXX MERVEILLE


Les saints invoqués pendant la vie, protègent après la mort.

Ad aliquem sanctorem convertere : ? est qui tibi respondeat : Tournez-vous vers quelqu’un des saints ; appelez pour qu’on vous réponde. (Job. V.)

Qu’elle est efficace, la protection des saints, pour les âmes souffrantes qui les ont servis avec dévotion pendant la vie ! La bienheureuse Jeanne de la Croix, religieuse de l’ordre séraphique, et fidèle épouse de Jésus-Christ, nous en donne une preuve.

Un éminent prélat après avoir pendant quelque temps aimé et vénéré cette sainte religieuse, n’eut plus pour elle que de la répugnance et du mépris, depuis un jour, où par une inspiration divine, elle lui avait fait une admonition charitable.

Cet ecclésiastique, oubliant les devoirs de sa profession, disait souvent des paroles répréhensibles, affectait une certaine fierté, et négligeait les âmes confiées à ses soins. Il mourut bientôt. A peine la pieuse vierge l’eut-elle appris, que, voulant rendre le bien pour le mal, elle s’appliqua à supplier la divine Miséricorde d’avoir pitié de cette âme si elle était en purgatoire.

Une nuit qu’elle priait avec plus de ferveur à cette intention, le prélat lui apparut tout en haillons, avec un visage difforme et repoussant. Sa bouche était bâillonnée, il ne pouvait articuler aucune parole, et rugissait comme le taureau blessé. On voyait sur son front et sur sa tête certaines taches, indices des péchés qu’il avait commis ; il était entouré des âmes que ses mauvais exemples avaient entraînées.

Par surcroît, une foule de démons lui faisaient endurer les supplices les plus humiliants. La bienheureuse Jeanne, à un tel spectacle, fut toute consternée, avec d’autant plus de raisons qu’elle ignorait si c’étaient les peines de l’enfer ou celles du purgatoire. Elle s’adressa à son ange gardien qui était présent, mais il lui répondit : « Dieu vous le révélera en temps utile. »

Elle persévéra donc à prier et à conjurer la divine Miséricorde d’avoir pitié de cet infortuné pour lequel elle espérait encore. Elle rappelait les bonnes œuvres qu’il avait faites pendant sa vie, et surtout sa dévotion envers un saint dont l’histoire ne nous a pas conservé le nom : « Seigneur, disait Jeanne, vous savez combien il aimait et vénérait son saint patron, quels hommages il lui rendait, avec quelle ardeur il recourait à sa protection ; il avait fait peindre son image afin de l’avoir toujours sous les yeux. O mon Dieu, permettez que le saint lui obtienne sa délivrance ! »

Ainsi Jeanne priait avec toute sa ferveur depuis quelques jours, lorsqu’elle vit tout-à-coup apparaître devant la porte de sa cellule, l’image du saint dont nous avons parlé. Puis suivant l’âme du prélat, mais non plus dans le même état d’abjection et de souffrance.

Après avoir salué la servante de Dieu, il lui dit : « Je suis celui pour lequel vous avez tant prié. Vos prières, et l’intercession du saint dont vous voyez ici l’image, ont obtenu que Dieu me traitât avec une plus grande miséricorde. Grâce à la bonté divine, cette image m’a protégé contre les assauts du démon, elle a adouci et abrégé mes tourments. J’espère que vous travaillerez encore à ma complète délivrance, ô servante du Seigneur, vous que j’ai affligée par mes imprudences et ma témérité. - Qu’il en soit ainsi, s’écria Jeanne, et que Dieu soit béni pour la consolation que me fait éprouver l’assurance de votre salut, moi qui fut si incertaine de votre sort lorsque je vous vis la première fois au milieu de tant de supplices. - Ah ! Répliqua le défunt, tout ce que vous avez vu ne peut pas vous donner une idée des tourments invisibles que j’endurais. »

Puis il demanda pardon à la sainte des injures qu’il lui avait faites, se recommanda à ses prières et disparut.
Jeanne continua à intercéder en sa faveur, elle le visita, le consola au purgatoire par l’intermédiaire de son ange, jusqu’au moment où elle sut par révélation, sa délivrance et son entrée au ciel.

La sainte abbesse raconta cette vision à ses religieuses, afin d’augmenter en elles la crainte du purgatoire, la dévotion aux saints, et le zèle pour les âmes souffrantes.

(V. Chroniques des Frères Mineurs par Cimarello. 4e p. liv. II, chap. 18 ; Triomphez des âmes, par Ségala, 2e p., ch. VII, n. 4.)



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Message par Lumen Ven 1 Avr 2022 - 14:02

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire - Page 2 5c6e488a7cfede823458b1d06945e604

XXXI MERVEILLE


Reconnaissance des âmes envers leurs bienfaiteurs

Benè egistis, et reddidistis vicem beneficiis ejus. Vous avez bien agi en rendant le bien pour le bien. (Juges, IX, 16.)

Quand on ne rencontrerait plus dans les cœurs le sentiment de la gratitude, on serait sûr de le trouver dans les âmes du purgatoire. En voici une preuve touchante.

Il y avait en Bretagne un homme occupé des affaires du siècle, mais dont la vie était très religieuse. Parmi toutes ses vertus, on remarquait une grande charité envers les âmes souffrantes, pour lesquelles il priait, faisait des aumônes et autres bonnes œuvres ; surtout il ne passait jamais dans un cimetière sans s’y arrêter pour prier quelques instants.

Dieu fit connaître combien cette dévotion lui était agréable, et combien elle était utile et profitable aux âmes du purgatoire. Ce bon chrétien fut surpris par une maladie qui mit bientôt ses jours en péril ; il fit prier le curé de la paroisse de lui apporter le saint viatique qu’il avait le plus grand désir de recevoir dans ses souffrances, afin que cette céleste nourriture le fortifiât dans sa faiblesse, et le soutint contre les terreurs de la mort.

C’était au milieu de la nuit, et la distance était considérable. Le curé ne pouvant lui-même remplir cette obligation, on chargea son vicaire qui se rendit en toute hâte auprès du pauvre malade. Inspiré par la plus ardente charité, ce jeune prêtre console le moribond, lui administre le Pain du voyageur, et le recommande à Dieu pour le passage terrible de l’éternité.

Sa mission étant accomplie, le vicaire se remit en route. Mais voici qu’en arrivant au cimetière qui entoure l’église, il se sent arrêté par une force invisible, et il ne peut plus faire un pas. Étonné, il regarde autour de lui et aperçoit la porte de l’église grande ouverte, il était certain qu’elle avait été fermée. Pendant qu’il cherche à se rendre compte de ce fait si étrange, il entend sortir du sanctuaire une voix qui disait distinctement : « Ossements arides, écoutez la parole du Seigneur ; ô morts levez-vous ! (Ezéchiel, XXXVII), venez tous prier ensemble pour notre bienfaiteur qui vient de rendre son âme à Dieu ; la reconnaissance le demande : souvenez-vous de tout le bien qu’il vous a fait par ses bonnes œuvres ; souvenez-vous aussi qu’il ne passa jamais dans ce cimetière sans prier pour nous. »

Après ces paroles, le prêtre entendit un bruit étrange, semblable à un cliquetis d’os. Tout-à-coup, comme dans la vision d’Ezéchiel, tous les ossements renfermés dans ce champ de la mort, se mettent en marche vers l’église qui paraît tout illuminée. Le pauvre vicaire immobile de terreur, les vit entrer et se ranger en cercle dans le sanctuaire.

Là, tous, d’une voix harmonieuse et lugubre, ils chantèrent solennellement l’office de Requiem. Lorsque la cérémonie fut terminée, la voix mystérieuse qui avait convoqué les morts, leur commanda de retourner dans leurs sépulcres. Pendant le défilé du funèbre cortège, les lumières s’éteignirent peu à peu, et l’on entendit comme un bruit de squelettes qui s’entrechoquent ; puis tout rentra dans le silence et l’obscurité.

Le prêtre alors, put librement entrer dans l’église et y déposer le saint ciboire. Il courut raconter sa vision au curé qui en aurait peut-être douté, si en ce moment même, un messager n’était venu annoncer que le malade après avoir donné des signes de prédestination, s’était endormi dans le Seigneur, à l’heure même où se passait cette scène si extraordinaire.

Cet événement impressionna tellement le vicaire qu’il dit adieu au monde, et alla s’enfermer dans le monastère de Saint-Martin-de-Tours. Son éminente vertu lui mérita dans la suite d’être élu prieur. Il s’employa toute sa vie avec un zèle infatigable à soulager les âmes du purgatoire, zèle qu’il communiqua à ses religieux en leur parlant souvent de la reconnaissance de ces âmes bénies qui rendent à leurs bienfaiteurs grâces pour grâces, et miséricorde pour miséricorde.

(V. Alexis Segala, Triumph. Animarum, 2e p, ch. XXII, n. 1 ; P. Martin de Roa, de statu animarum, ch. XXI.)



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Message par Lumen Sam 2 Avr 2022 - 11:43

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XXXII MERVEILLE


Celui qui souffre avec résignation dans ce monde ira droit au ciel.

Vsque in tempus sustinebit patiens, et postra redditio incenditatis : L’homme patient attendra la fin de ses maux jusqu’au temps destiné de Dieu pour les faire cesser, et après cela la joie lui sera rendue. (Eccli. I, 29.)

L’empereur Maurice fit preuve d’une rare prudence, lorsque interrogé miraculeusement par le Sauveur, s’il préférait expier ses crimes dans cette vie ou dans l’autre, il répondit sans hésiter : « Ici-bas, ô doux Jésus ! J’aime mieux souffrir ici-bas ! »

Un religieux de Saint-François n’eut pas la même sagesse. Affligé depuis longtemps d’une cruelle maladie, il était en proie à une sombre tristesse et se croyait à charge aux frères du couvent : aussi la mort lui paraissait préférable à la vie, et il demandait à Dieu de délivrer son âme de sa douloureuse prison.

« Ô mon Dieu, disait-il, ayez pitié de votre malheureux serviteur : je ne trouve de repos ni jour ni nuit, tant sont affreuses mes souffrances, elles augmentent sans cesse et je n’ai plus la force de les supporter. Si mes fautes me rendent indigne d’être délivré. Jetez, Seigneur, un regard sur les peines et les mérites de mes frères, qui se sacrifient autour de mon lit de douleur. Ayez pitié d’eux et de moi ! Si la mort seule doit mettre un terme à mes maux, je la recevrai comme une grâce de votre clémence infinie.

Ainsi parlait ce religieux, lorsqu’un ange descendit du ciel pour le fortifier et lui faire cette proposition : « Puisque vous vous fatiguez de souffrir, Dieu vous laisse la liberté de rester encore dans cette vie ou de la quitter immédiatement ; si vous choisissez le premier parti, vous aurez une cruelle maladie d’un an, après laquelle vous monterez tout droit au paradis ; mais si vous préférez mourir maintenant, vous aurez à subir trois jours de purgatoire, pour achever de vous purifier de vos fautes. Choisissez ce qui vous plaît le plus, votre sort est entre vos mains.

Le malade, ne pensant qu’à ses souffrances présentes, et non à celles qui l’attendaient dans l’autre vie, répondit aussitôt : « J’aime mieux mourir, et souffrir au purgatoire non seulement trois jours, mais autant qu’il plaira à Dieu car je ne pense pas y trouver des souffrances plus intolérables. - Eh bien, répondit l’ange, il sera fait comme vous le désirez ; vous mourrez aujourd’hui ; munissez-vous donc des sacrements de l’Église. » Le religieux se prépare à sa dernière heure, expire, et son âme est portée au purgatoire.

Un jour n’était pas entièrement écoulé, que le même ange vint le visiter, le consoler dans sa nouvelle épreuve ; il lui demanda si ses peines lui paraissaient moins pénibles que celles de la terre : « Hélas ! Répondit l’âme, combien j’ai été aveugle ! Mais vous ange de vérité, qui m’aviez parlé de trois jours ! Pourquoi me laisser en ce lieu si longtemps ? Que d’années se sont écoulées ! Et je n’aperçois rien qui annonce ma délivrance. Est-ce ainsi qu’on trompe une pauvre âme ? » Vous vous trompez vous-même, repartit l’ange, il y a vingt-quatre heures, à peine que vous êtes au purgatoire, et déjà vous déplorez votre triste sort ? Vous m’accusez de manquer à ma parole ? Ce n’est pas la longueur du temps, mais la rigueur des peines qui vous fait raisonner ainsi ; une heure vous paraît un siècle. Soyez donc certain qu’il n’y a pas encore un jour que vous souffrez ; votre corps n’a pas même reçu la sépulture. Cependant, si vous vous repentez de votre choix, Dieu vous accorde la grâce de retourner sur la terre pour y subir l’année de maladie qui vous était réservée. - Oui, s’écria l’âme avec joie, oui, j’accepte ce parti ! Que Dieu m’envoie une maladie plus douloureuse encore de deux, trois, quatre années, autant qu’il plaira à sa justice ; tout ce que je désire c’est qu’il me tire de ce lieu d’inconcevables douleurs.

L’ange alors, sans délai, reporta l’âme dans le corps qui se leva aussitôt de son cercueil, en présence de la communauté saisie d’étonnement et d’admiration. Le ressuscité raconta tout ce qui lui était arrivé ; l’expérience qu’il venait de faire, donna aux religieux une juste idée des supplices du purgatoire, et les convainquit de la nécessité d’une rigoureuse pénitence en ce monde, si l’on veut éviter les tourments réservés dans l’autre vie par la Justice divine, aux fautes mêmes les plus légères.

Pour lui, il supporta avec une admirable patience, les infirmités de sa maladie, et au bout de l’année, il rendit son âme à Dieu. L’ange, selon sa promesse, descendit de nouveau du ciel, et l’emporta en un instant dans les régions de l’éternelle félicité.

Cette histoire qu’on ne peut révoquer en doute, justifie les paroles de saint Augustin au sujet du purgatoire : « Un seul jour dans ce lieu d’expiation peut être comparé à mille ans de supplices terrestres. » Le même saint ajoute encore : « Le feu y est plus insupportable que tout ce qu’on peut endurer ici-bas. »

(V. Luc de Wadding, Ann. Minor., anno 1183, n. 9.)



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Message par Lumen Dim 3 Avr 2022 - 13:36

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire - Page 2 DSC_8143

XXXIII MERVEILLE


Sainte usure de ceux qui appliquent leurs bonnes œuvres au soulagement des défunts.

Benefac justo, et imvenies retributionem magnam : Faites du bien au juste, et vous aurez une grande récompense. (Eccli. XII, 2.)

Je veux seulement rappeler ici combien de mérites, de prières, et de grâces peut acquérir celui qui offre ses bonnes œuvres pour racheter les âmes du purgatoire ; et les envoyer au ciel. On peut dire qu’il travaille à peupler le paradis ; qu’il s’y prépare des avocats, de puissants intercesseurs qui, en reconnaissance du bien qu’ils ont reçu, lui obtiendront du bonheur ici-bas, et les félicités de l’éternelle vie.

Les anges gardiens de ces âmes se trouvent obligés de le favoriser, parce qu’il ouvre vite les portes du ciel à leurs protégés ; les bienheureux le regardent avec des yeux pleins d’affection, parce qu’il a augmenté leur nombre.

Et la Mère de Dieu, avec quelle tendresse elle l’abrite sous son manteau pour avoir travaillé à la glorification de ces âmes qui ont coûté le sang de son divin Fils. Jésus-Christ lui-même, quelles bénédictions, quelles récompenses ne versera-t-il pas sur celui qui aura coopéré à son œuvre de Rédempteur ! Si vous voulez le comprendre, lisez :

Denis-le-Chartreux raconte dans un de ses ouvrages qu’une très pieuse vierge nommée Gertrude, faisait donation chaque matin aux âmes du purgatoire, du bénéfice spirituel qu’elle devait retirer de toutes ses bonnes œuvres de la journée. Bien plus, afin d’en mieux faire l’application selon le bon plaisir de Dieu, elle suppliait le Seigneur de lui faire connaître les âmes les plus souffrantes, les plus délaissées, et le Sauveur les lui révélait ordinairement.

Alors elle redoublait pour elles, d’oraisons, de jeûnes, de veilles, de mortifications, et ne cessait point qu’elle ne crût les avoir toutes délivrées. Souvent, ces âmes glorieuses lui apparaissaient pour la remercier et lui promettre leur reconnaissante protection.

Gertrude, arrivée à la vieillesse, encore plus chargée de mérites que d’années, et couchée sur son lit de mort, fut assaillie de tentations. La démon voyait avec rage qu’une pauvre fille avait délivré une multitude d’âmes dont les souffrances le réjouissaient : aussi, cet esprit de mensonge lui représentait les horribles et longs supplices que la Justice divine lui réservait dans l’autre monde, en expiation même de ses moindres fautes, attendu qu’elle avait prodigué inconsidérément aux âmes du purgatoire, la satisfaction de toutes les bonnes œuvres de sa vie.

Sainte Gertrude commença donc à gémir : « Oh ! Que je suis malheureuse ! Disait-elle, dans peu d’instants je dois mourir et rendre un compte exact de toute ma vie. Comment pourrai-je échapper aux graves supplices, dus à mes fautes, alors que j’ai appliqué aux défunts toutes mes bonnes œuvres ? Oh ! Quels tourments longs et affreux m’attendent ! Et je n’ai plus rien à offrir à Dieu pour apaiser sa justice ! »

Pendant qu’elle était en proie à cette angoisse, elle vit apparaître devant elle, Jésus son époux céleste, qui lui dit : « Quel est donc, ô Gertrude, le sujet de ta profonde tristesse ? Elle répondit : « Seigneur, je m’afflige parce que je vais mourir, sans aucun capital de bonnes œuvres pour acquitter ma dette, car je me suis dépouillée en faveur des âmes souffrantes. »

Alors le Sauveur lui souriant avec amour, la consola : « Ma fille Gertrude, lui dit-il, afin que tu saches combien m’a été agréable ta grande charité envers ces âmes, je te remets en ce moment même, sans exception, toutes les peines que tu aurais pu avoir à souffrir ; de plus, moi qui ai promis cent pour un à ceux qui auront accompli la loi de la charité, je veux te récompenser en augmentant ta gloire dans l’éternelle béatitude ; je veux encore que toutes les âmes délivrées par tes prières, viennent à ta rencontre et t’accompagnent avec de joyeuses actions de grâces, jusqu’au pied de mon trône.

Qui pourrait dépeindre la joie de la sainte, en entendant de la bouche même du souverain Juge, de si magnifiques promesses ! Je vous laisse à penser avec quelle ferveur cette charitable vierge offrit à Dieu jusqu’à son dernier soupir, tous les actes de sa vie mourante, en faveur des pauvres âmes.

(V, Denis-le-Chartreux, cité par P. Martin de Roa dans son livre De statu animarum, 20.)



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Message par Lumen Lun 4 Avr 2022 - 14:16

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire - Page 2 Inicio10


XXXIII MERVEILLE


Le sang de Jésus-Christ dans le saint sacrifice purifie et délivre les âmes.

Lavit nos a peccatis nostris in sanguine suo : Il nous a purifiés dans son sang. (Apocal. 1, 5.)

Nous avons démontré que parmi tous les suffrages qu’on peut offrir à Dieu en faveur des âmes du purgatoire, il n’en est point d’aussi précieux que l’immolation du Rédempteur dans le saint sacrifice de la messe. Outre que c’est la doctrine de l’Église, manifestée dans ses conciles, des faits miraculeux et authentiques prouvent cette vérité d’une manière admirable.

Il y avait dans l’université de Cologne, parmi les étudiants des hautes sciences, deux religieux Dominicains d’un talent distingué, dont l’un était le bienheureux Henri Suzon. La ressemblance des études, et plus encore, le même attrait pour la piété, les avait si étroitement unis, qu’ils se faisaient confidentiellement part des faveurs spirituelles qu’ils recevaient du ciel.

C’est ainsi que le bienheureux dévoila à son ami un secret qu’il avait tenu caché jusqu’alors. Un jour, qu’ils s’entretenaient ensemble des mystères de la vie du Sauveur, il lui fit voir le nom de Jésus qu’avec un stylet de fer, il s’était gravé au vif sur la poitrine, afin que ce nom sacré fût plus profondément imprimé dans son cœur.

Son ami en fut si étonné, si ému, qu’il toucha de ses mains ces glorieux caractères de chair, y appliqua ses lèvres, et les mouilla de ses larmes.

Quand ils eurent terminé leurs études, se voyant à la veille de se séparer pour retourner chacun à leur couvent, ils se promirent mutuellement, qu’à la mort de l’un deux, le survivant serait obligé de célébrer pour le défunt, pendant un an, deux messes chaque semaine : le lundi, une messe de Requiem, selon l’usage, et le vendredi, celle de la passion, autant que le permettraient les rubriques. Après cette promesse, ils se donnèrent le doux baiser de paix et se séparèrent.

Pendant plusieurs années, les deux religieux continuèrent à servir le Seigneur avec la plus édifiante piété. Ce fut le bon Père qui mourut le premier. Henri fut fort affligé de cette nouvelle. Quand à l’engagement qu’ils avaient pris ensemble, le temps le lui avait fait oublier ; néanmoins, il priait beaucoup, s’imposait des pénitences et d’autres bonnes œuvres pour cet ami dont le souvenir lui était toujours bien cher.

Un matin, qu’il méditait dans une chapelle, il vit tout-à-coup paraître devant lui son cher défunt qui, le regardant d’un air triste, lui reproche d’avoir été infidèle à sa parole, à la promesse sacrée d’un ami ! Le bienheureux cherche à s’excuser de son oubli involontaire, alléguant les prières, les pénitences, qu’il offrait continuellement à Dieu en sa faveur : « Oh ! Non mon frère ! Oh ! Non, reprit l’âme souffrante, tout cela ne me suffit pas, c’est le sang de Jésus-Christ, offert dans le saint sacrifice à la Justice divine, qu’il faut pour éteindre les flammes dont je suis consumé. Je vous demande les messes, toutes les messes promises ; me refuseriez-vous cette justice ? Henri se hâta de répondre qu’il dirait les messes, qu’il en dirait encore plus qu’il n’en avait promis.

Sans délai, et pendant plusieurs jours, tous les religieux s’unirent à lui et offrirent le précieux sang du Sauveur pour la délivrance de cette chère âme.

Le défunt revint bientôt après, mais cette fois, le front brillant de joie et environné d’une vive et pure lumière. Il rendit d’affectueuses actions de grâces à son bienfaiteur, baisa une dernière fois cette poitrine marquée du nom de Jésus, et s’éleva triomphalement dans le ciel pour y contempler à jamais celui qu’il avait adoré sous les voiles eucharistiques, et dont le sang venait de lui ouvrir les portes éternelles.

(V. Ferdinand de Castille, Illistor. S. Dominici. 2e p., I. 2, c. 1.)



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Message par Lumen Mar 5 Avr 2022 - 18:07

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire - Page 2 Zames_10


XXXV MERVEILLE


Il vaut mieux mourir avec la certitude d’aller en purgatoire que de vivre en danger de pécher.

Lavit nos a peccatis nostris in sanguine suo : Il nous a purifiés dans son sang. (Apocal. 1, 5.)

Elegurunt magis mori quam infringere leyem Dei : Ils ont mieux aimé mourir que de violer la loi de Dieu. (I Mach. I, 63.)

Le fait que nous allons rapporter ici démontrera combien il est préférable de souffrir dans le purgatoire, plutôt que de vivre ici-bas en danger d’offenser Dieu. Il confirmera de plus l’admirable doctrine catholique sur les flammes expiatoires et sur l’efficacité des prières pour les morts, car le miracle a eu pour témoin une ville tout entière.

Saint Stanislas, évêque de Cracovie, avait acheté une terre pour agrandir les possessions de son église, il l’avait payée intégralement en présence de témoins, mais sans exiger de reçu. Le vendeur était mort depuis trois ans, lorsque ses héritiers, voyant que le roi Boleslas, prince injuste et cruel, était fort irrité contre l’évêque qui le reprenait de sa conduite scandaleuse, résolurent de profiter de cette occasion.

Ils intentèrent un procès au saint, l’accusant de s’être emparé injustement d’une propriété qui leur appartenait. Le roi admit très volontiers la cause, et comme le saint n’avait aucune preuve écrite, et que les témoins n’osaient pas parler, dans la crainte de déplaire au roi, il fut condamné à restituer la propriété.

Alors, Stanislas déclara que, ne pouvant obtenir justice des vivants, il s’adresserait aux morts. Il demanda un délai de trois jours afin de produire comme témoin, le vendeur lui-même qu’on savait mort depuis longtemps. Les juges se moquèrent d’une pareille réclamation qui leur parut l’acte d’un fou ; cependant ils y firent droit, dans le malin espoir de faire passer le saint aux yeux de tous comme un fanfaron, et de le voir ensuite accablé de huées et de sarcasmes.

L’évêque rentré dans son palais, rassemble tous ses prêtres et passe avec eux trois jours et trois nuits dans le jeûne, les veilles et la prière, afin d’obtenir de Dieu le triomphe de sa cause. Le troisième jour il célébra solennellement le saint sacrifice à cette intention ; ensuite revêtu des habits pontificaux, accompagné de son clergé et d’une foule de peuple, il se rendit processionnellement au cimetière.

Arrivé près de la tombe où Pierre était enseveli depuis si longtemps, le saint ordonna d’ôter la pierre sépulcrale, et de creuser jusqu’au cadavre ; ce n’était plus que des ossements arides. Alors l’évêque s’agenouille, lève au ciel des yeux remplis de larmes, prie pour l’âme du défunt et supplie le Seigneur de confondre l’imposture et l’iniquité ; puis, touchant de son bâton pastoral ces restes inanimés, il leur dit comme autrefois le prophète Ezéchiel : « Ossements desséchés, écoutez la parole du Seigneur. »

Et il commanda à ce mort, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, de se lever et de venir avec lui rendre témoignage à la vérité. O miracle ! Aussitôt les os s’agitent, la poussière se change en chair, le mort se dresse sur ses pieds, sort du sépulcre, s’avance au-devant du saint évêque qui le conduit d’abord à l’église pour remercier Dieu, ensuite au tribunal pour rendre témoignage à la vérité.

Le roi s’y trouve précisément, environné des grands et de tous les magistrats. On lui annonce que Stanislas vient processionnellement avec son clergé et Pierre ressuscité. Le prince n’en veut rien croire. Mais voici que le prélat entre dans la salle, s’avance en face du trône et parle au roi en ces termes : « Sire, voilà l’homme qui m’a vendu cette propriété, le voilà plein de vie, interrogez-le, il vous dira lui-même si j’ai réellement payé le bien qu’il m’a vendu pour mon église ; l’homme est connu, son sépulcre est ouvert, Dieu l’a ressuscité pour confirmer la vérité ; sa disposition vaudra donc plus que la négation des autres témoins, et que toutes les écritures possibles. »

Pierre alors, d’une voix forte et distincte, atteste qu’il a reçu le prix entier de la terre vendue, et que ses trois neveux, Pierre, Jacques et Stanislas, n’ont aucun droit de la réclamer ; puis se tournant vers ceux-ci, il les menace d’une mort malheureuse, et leur annonce qu’ils comparaîtront bientôt devant le tribunal de l’éternel Juge, s’ils ne se désistent de leur inique prétention.

Toute l’assistance, les héritiers, les juges et le roi restèrent atterrés et confondus à ces paroles ; ils n’osèrent répliquer un seul mot, et le monarque fut forcé de rendre une nouvelle sentence en faveur de l’évêque.

Après ce glorieux triomphe de la justice, Stanislas dit au ressuscité que, s’il désirait vivre encore quelques années, il lui obtiendrait cette grâce ; mais celui-ci répondit qu’il préférait rentrer dans son sépulcre, et mourir une seconde fois plutôt que de rester dans une vie si misérable et si périlleuse ; il assura néanmoins qu’il était encore dans le purgatoire, et qu’il lui restait quelque temps à souffrir pour se purifier de ses fautes ; mais que dans l’assurance où il était de son salut, il aimait mieux endurer les cruels supplices auxquels il allait être rendu, que de s’exposer ici-bas à offenser Dieu et à perdre son âme.

Il ajouta que l’unique grâce qu’il désirait de lui, c’était qu’il suppliât la divine Miséricorde d’abréger le temps de son triste exil, et de le recevoir bientôt au nombre des élus. L’évêque le lui promit, puis l’accompagna au cimetière avec son clergé et une foule innombrable.

Arrivé près de sa tombe, il récite pour lui les prières de la recommandation de l’âme et des funérailles. Ensuite Pierre se recommande aux prières de tous les assistants, descend dans son sépulcre, et s’y couche pour ne se relever qu’au grand jour de la résurrection. A l’instant, ses os se séparent, sa chair redevient poussière ; il était mort pour vivre éternellement avec Dieu. C’est une pieuse croyance dans le pays, que saint Stanislas obtint promptement la délivrance de cette âme.

Puissent ces dernières paroles du ressuscité, nous inspirer une sainte défiance de nous-mêmes. Ah ! Si une âme qui a déjà comparu devant le Tribunal suprême, à qui Dieu a donné une connaissance parfaite de l’horreur et de l’enfer, de la félicité des cieux, et que le purgatoire a purifié durant trois années, redoute encore les séductions de la vie, que ne devons-nous pas craindre, nous pauvres passagers, sans expérience, au milieu de tous les dangers qui nous environnent.

Armons-nous donc du bouclier de la prière et de la vigilance, et ne disons pas : « Le ciel est à nous », avant de l’avoir conquis.

(Laurent Surius, Vies des saints et de plus les Acta Sanctorum des Bollandistes, 7 mai, Vie de Saint Stanilas.)



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Message par Lumen Mer 6 Avr 2022 - 14:32

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire - Page 2 Abc50b88e2dc64a4cecde00bef7da12f


XXXVI MERVEILLE


Les justes eux-mêmes ne sont pas irrépréhensibles devant la justice de Dieu.

Non justificabitur in conspectu tuo omnis vivens : Aucun homme n’est juste devant vous (Ps. CXLII, 2.)

Le Livre de l’Ecclésiastique compare le juste au soleil : « Il brille comme le soleil, » dit-il. Mais dans cet astre si radieux on découvre des taches, et dans les plus grands saints, Dieu découvre des imperfections. Quel l’homme si parfait, qui, ayant toujours les yeux élevés vers le ciel, ne touche en même temps la terre de ses pieds ? Et de même que l’or est jeté dans le creuset pour être purifié, de même, le juste sera jeté dans les flammes du purgatoire afin de devenir complètement pur.

Dans le couvent des Frères-Mineurs de Paris, mourut un religieux que son éminente piété avait fait surnommer l’Angélique ; et c’était vraiment un ange de perfection dans une chair mortelle.

Il y avait parmi ses confrères, un professeur de Théologie, lequel n’avait pas rempli à son égard, la règle commune de dire trois messes pour chaque religieux qui mourait dans le couvent. Ce n’était pas qu’il ignorât cette obligation, mais il lui semblait inutile d’intercéder pour une âme dont la vie avait été si édifiante, et qu’il croyait déjà élevée au plus haut degré de la gloire.

Mais au matin, qu’il se promenait dans les allées du jardin, tout absorbé dans ses méditations théologiques, il vit apparaître le défunt qui lui dit d’un ton attendrissant : « Bon maître, de grâce, ayez pitié de moi. »

Surpris de cette apparition et de cette demande, il répondit : « Âme sainte, quel besoin avez-vous de mon secours ? - Je suis retenu dans les flammes du purgatoire, reprit le défunt, parce que vous avez négligé de célébrer les trois messes de règle : si vous remplissez votre obligation, immédiatement, je serai délivré et introduit dans la Jérusalem céleste.

Ah ! Répondit le religieux, je l’aurais fait avec bonheur, si j’avais pu penser que ces messes vous fussent nécessaires mais en songeant à la vie si sainte que vous avez menée au milieu de nous, je croyais que vous étiez depuis votre mort en possession de la gloire éternelle. N’avez-vous pas observé toutes les rigueurs de la règle ?

Les jeûnes fréquents, la pauvreté parfaite, l’exactitude à assister au chœur le jour et la nuit ? Y avait-il un seul point auquel vous ne fussiez scrupuleusement fidèle ? À tout cela, n’avez-vous pas ajouté de nouveaux jeûne, de nouvelles veilles, et plusieurs autres mortifications ? Comment aurai-je pu me persuader que toutes ces saintes œuvres n’étaient pas plus que suffisantes pour effacer les tâches de votre âme, si toutefois il lui en restait encore !

« Hélas, dit le défunt, personne ne croit, personne ne comprend avec quelle sévérité Dieu juge et punit sa créature. Les cieux mêmes ne sont pas exempts d’imperfections devant lui. (Job XV, 15.)
L’inexorable Justice veut que la plus petite faute soit expiée dans le purgatoire ; elle veut qu’on lui rende jusqu’au dernier denier. (Math. V.) Si avec toute votre science vous aviez compris la sainteté de Dieu et sa justice vous n’auriez jamais pensé que je n’avais pas besoin de secours. »

Dès que l’âme eut disparu, le théologien courut à la sacristie pour revêtir les ornements sacerdotaux, et célébra pendant trois jours le saint sacrifice avec une ferveur extraordinaire pour la délivrance du défunt. Le troisième jour, il lui fut révélé que cette âme sainte s’envolait au ciel.

Cette vision fit sur le religieux une impression profonde : dès lors il mit plus de soin à perfectionner chacune de ses actions, et demeura convaincu que la pratique de la perfection est plus nécessaire au salut que les hautes spéculations de la science.

(V. Fr. Marc, Chronique des Frères-Mineurs, 2e part. Liv. IV, ch. 7.)



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Message par Lumen Jeu 7 Avr 2022 - 13:39

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire - Page 2 La-Madonna-del-Carmelo


XXXVII MERVEILLE


On ne sort du purgatoire qu’après une expiation complète.

Non exies inde, reddas novissimum quadratem : Vous ne sortirez point de là sans avoir acquitté jusqu’à la dernière obole. (Matth. V. 26.)

Il ne faut pas croire qu’il n’y ait que les grandes fautes déjà remises par la pénitence qui méritent les peines du purgatoire, car les moindres imperfections seront purifiées par le feu, selon la parole de Malachie : « Le Seigneur purifiera les enfants de Lévi, c’est-à-dire les justes, et il les passera au creuset comme l’or. »

Nous en lisons un exemple dans la vie de saint Séverin, archevêque de Cologne. Ce prélat était parvenu à une sainteté éminente, et le don des miracles dont il fut investi, l’avait rendu l’objet de l’admiration des peuples.

Peu de temps après sa mort, il apparut à un chanoine de sa cathédrale, un jour que ce prêtre traversait un petit bras du Rhin. Étonné de voir le saint archevêque sous l’aspect de la souffrance, il lui demanda ce qu’il faisait dans ce lieu, et pourquoi la couronne de gloire ne ceignait pas encore son front : « Si vous désirez le savoir, répondit le défunt, donnez-moi votre main. »

Et, lui prenant la main droite, il la plongea légèrement dans l’élément mystérieux qui le consumait. O prodige ! Cette main quoique retirée aussitôt, fut brûlée si profondément, que les chairs s’en allaient en lambeaux et les articulations étaient presque disjointes.

Le chanoine, dont l’étonnement égalait la souffrance, s’écria : « O Père saint, vous dont les vertus furent si parfaites, vous dont le nom glorieux est l’objet de notre vénération, comment êtes-vous condamné à une aussi horrible peine ?

« Je souffre, répondit l’évêque, pour avoir récité trop à la hâte, et d’une manière distraite, les heures canoniales. Les affaires dont je m’étais laissé surcharger à la cour de l’empereur ont été la cause de ces manquements. Oui, c’est pour ces fautes que j’endure cette ardeur dévorante dont je vous ai donné une faible idée. Mais je compatis à votre souffrance ; prions humblement tous les deux la divine Clémence de rétablir votre main dans son premier état. »

La prière était à peine achevée, que le chanoine fut parfaitement guéri. « Maintenant que vous êtes libre, ajouta l’évêque, songez à ma délivrance ; allez trouver les prêtres de mon Eglise de Cologne et les autres personnes connues par leur piété sincère ; suppliez-les de présenter à Dieu pour moi de ferventes supplications, de distribuer des aumônes, ah ! Surtout qu’on célèbre le saint sacrifice ! Si l’on exerce envers moi ces œuvres de charité, je serai délié de mes chaînes, et j’irai rejoindre les bienheureux du ciel.

Une peine non moins rigoureuse fut infligée à Durand, abbé d’un monastère, puis évêque de Toulouse.

Alors qu’il n’était que simple moine, il lui arrivait souvent, bien qu’il fut sincèrement vertueux, de dire des paroles trop facétieuses et trop mondaines, qui répandaient l’esprit de dissipation dans le monastère.

Hugues, son abbé, lui fit à ce sujet de justes admonitions, lui rappelant que les lèvres d’un prêtre doivent être prudentes selon ces paroles de l’Ecriture : « Les lèvres du prêtre seront les dépositaires de la science ; et c’est de sa bouche que l’on recherchera la connaissance de la loi. »

Il l’avertit même que Dieu le châtierait sévèrement dans le purgatoire, s’il ne se corrigeait pas. Mais Durand ne sut pas triompher de ce défaut, et lorsqu’il fut élevé à l’épiscopat, bien des fois encore, on lui entendit faire des plaisanteries burlesques, et d’autant plus déplacées qu’elles sortaient de la bouche d’un évêque.

Ce prélat étant venu à mourir, se fit voir au Père Séguin, son intime ami. Il avait la bouche tout ulcérée et la langue en feu. D’une voix gémissante, il le conjura d’aller supplier l’abbé dont il avait négligé les sages avis, de vouloir bien le secourir par ses suffrages.

Au récit de cette apparition, Hugues, ému d’une pitié toute paternelle, convoque ses religieux, raconte la vision et leur enjoint de garder pendant toute une semaine un silence perpétuel, afin d’apporter un remède aux cuisantes douleurs que le défunt endurait pour son excès de loquacité, guérissant ainsi les contraires par les contraires.

Mais il arriva qu’un des moines parla un peu, et le prélat apparut de nouveau, se plaignant avec amertume de cette infraction. Il fallut donc recommencer une autre semaine de silence et de prières. Au bout de ce temps, le défunt apparut encore à l’abbé ; mais cette fois revêtu des vêtements pontificaux et tout rayonnant de joie et de splendeur. Il rendit d’affectueuses actions de grâces au monastère qui l’avait si charitablement secouru, puis il s’éleva vers les cieux pour glorifier à jamais la divine Miséricorde.

(V. Vincent de Beauvais, Specul. Hist., liv. XXVI. ch. 5 ; Alexandre Ségala, Triumph. Animarum, 2e part. ch. 17.)



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Message par Lumen Ven 8 Avr 2022 - 16:30

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XXXVIII MERVEILLE


La dévotion du Saint Rosaire renferme de précieux avantages.

Quasi rosa plantata super rivos aquaruin, fructificate : Fructifiez comme le rosier planté au bord des eaux. (Eccli. XXXIX, 17.)

Ce que Pline dit de la rose, qu’elle a reçu de la nature non seulement le privilège de nous charmer par sa beauté et ses parfums, mais encore de nous guérir, peut s’appliquer à la dévotion du rosaire, car en même temps qu’elle réjouit les âmes vouées au culte de Marie elle leur procure des grâces abondantes. En voici une preuve admirable :

Dans le royaume d’Aragon, une jeune fille de haute naissance, vivement impressionnée par les prédications de Saint Dominique, s’était fait recevoir de la confrérie du Rosaire. Mais, tout adonnée aux vanités du monde, elle oubliait souvent la récitation de son chapelet, préférant passer des heures entières devant son miroir, plutôt que de prier. Son extraordinaire beauté lui attira une foule de prétendants de la première noblesse.

Le désir de l’obtenir pour épouse, suscita parmi ces jeunes gens de grandes rivalités. Deux surtout, de familles illustres, se signalèrent par leur jalousie et leurs contestations. Ils en virent même à se défier en duel.

Au jour marqué, les deux champions bardés de fer et armés, chacun d’une longue lance, entrèrent en lice, en présence de la jeune fille qui devait elle-même, comme dans un tournoi, proclamer le vainqueur. Au signal donné, ils fondirent l’un sur l’autre avec tant de fureur qu’ils tombèrent tous deux blessés mortellement. Quelques minutes après ils étaient entrés dans leur éternité…

Lorsque les parents des jeunes seigneurs apprirent cette triste nouvelle, leur douleur et leur indignation furent si grandes, que, oubliant les lois divines et humaines, ils se saisirent de la malheureuse Alexandra et la frappèrent jusqu’à la laisser expirante. Baignée dans son sang, l’infortunée demanda grâce, et supplia de la laisser au moins se confesser avant de mourir.

Cette demande qui aurait dû exciter leur pitié, enflamma encore leur courroux ; ces forcenés se précipitèrent sur elle et lui tranchèrent la tête d’un coup de sabre. Puis, pour cacher leur crime aux yeux de la justice, ils jetèrent le cadavre de leur victime dans un puits profond.

Mais la mère de miséricorde qui n’avait pas oublié les quelques hommages que lui avait rendus la malheureuse Alexandra, révéla l’horrible événement à saint Dominique qui demeurait dans une autre ville. Le saint, malgré son zèle et sa compassion, ne put se rendre où la Sainte Vierge l’appelait qu’au bout de quelques jours.

Arrivé au bord du puits, le serviteur de Dieu dit d’une voix forte : « Alexandra ! Alexandra ! » O prodige ! A cet appel, la tête décapitée, et encore toute sanglante, s’élève du puits avec le buste auquel elle s’unit. Alexandra ressuscitée, se jette aux pieds du saint et lui demande la confession. Saint Dominique reçoit l’aveu de ses fautes ; l’absout et lui donne la sainte communion. Elle lui rendit d’affectueuses actions de grâces de ce qu’il l’avait reçue du Rosaire qui lui avait obtenu de la Reine des cieux de si grands bienfaits.

L’heureuse ressuscitée vécut encore deux jours qu’elle consacra, soit à dire les chapelets qui lui avaient été donnés pour pénitence, soit à recommander la dévotion du Rosaire à la foule immense accourue pour la voir.

Interrogée par le saint patriarche sur ce qui lui était arrivé après sa mort, elle raconta trois choses mémorables. La première, que par les mérites de la confrérie du Rosaire, elle avait eu au moment d’expirer, la grâce de la contrition, sans laquelle elle eût été damnée ; la seconde, qu’au moment où on lui tranchait la tête, elle s’était trouvée assaillie par une troupe de démons qui voulaient l’entraîner dans l’abîme, mais que la Sainte Vierge était accourue pour la défendre, et la délivrer ; la troisième, qu’elle était condamnée à deux cents ans de purgatoire pour avoir causé la mort des deux jeunes gens ; en outre, qu’en expiation de sa vanité et de ses parures immodestes, qui avaient été pour beaucoup une occasion de péché, elle avait à endurer cinq cents autres années de purgatoire ; mais qu’elle espérait que par les mérites et l’intercession des membres de la confrérie, elle serait promptement délivrée.

Lorsque Alexandra eut achevé son récit, elle s’endormit paisiblement dans le Seigneur, et on lui fit des funérailles solennelles. Saint Dominique et tous les confrères, offrirent à Dieu tant d’oraisons, de pénitences et d’aumônes pour délivrer cette âme, que bientôt, on obtint la grâce demandée.

Quinze jours s’étaient écoulés, lorsque tout-à-coup le saint patriarche vit apparaître la défunte plus resplendissante que l’étoile matinière. Elle supplia saint Dominique de rendre de cordials remerciements à ses bienfaiteurs ; puis elle ajouta qu’elle venait, ambassadrice des âmes du purgatoire, le prier qu’il prêchât et étendit la dévotion du Rosaire ; que, spécialement, il exhortât les confrères à appliquer à ces âmes leurs bonnes œuvres et les riches indulgences qu’ils possédaient, promettant qu’elles aussi dans le ciel, leur obtiendraient mille bénédictions.

Les anges, ajouta-t-elle se réjouissent de la dévotion du Rosaire, et leur glorieuse Reine se déclare la bienfaisante mère de tous ceux qui l’honorent par la récitation de cette prière. Puis, cette âme bienheureuse s’envola au séjour des éternelles félicités.

(V. Alain Durocher (De Rupe), Psalterium, 5e p., ch. 52 ; Eusèbe Niéremberg, Trophae, Marian., liv. IV. ch. 29.)



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Message par Lumen Sam 9 Avr 2022 - 15:01

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire - Page 2 4ca57954bb07fdeb21c5febc70ab8412


XXXIX MERVEILLE


Une fontaine changée en feu.

Transivimus per ignem et aquam, et eduxisti nos in refrigerium : Nous avons passé par l’eau et par le feu, et vous nous avez conduits au lieu du rafraîchissement. (Ps. LXV, 12.)

Autrefois, le Seigneur pour récompenser la fidélité des trois enfants de Babylone, changea en une douce rosée les flammes de la fournaise. Et de nos jours, par un prodige tout opposé, il convertit une fontaine fraîche et limpide en une véritable fournaise, pour punir une infidélité qui avait blessé son divin cœur.

On lit dans la vie des hommes illustres de l’ordre des Cisterciens, qu’un abbé d’une éminente piété portait néanmoins une affection trop partiale à un neveu qu’il avait élevé lui-même dans le monastère, et formé de bonne heure à l’observance de la règle.

Après un long gouvernement, comme il touchait au terme de sa vie, les moines qui l’aimaient à cause de ses bonnes qualités, lui laissèrent le choix d’un successeur. L’abbé, qui tant de fois avait donné des preuves de sa prudence et de son désintéressement, écouta dans cette circonstance la voix de la nature, et nomma son neveu qui était tout jeune encore, mais cependant, mûr en vertus.

Puis le bon vieillard passa à l’autre vie, et Dieu l’envoya en purgatoire expier son amitié trop humaine.

Pendant sa vie, il avait l’habitude de prendre sa récréation dans un jardin fleuri, plein d’ombre et de fraîcheur, où coulait une source limpide. C’était là surtout qu’il aimait à se reposer de ses longues fatigues, et des soucis qu’entraîne après soi le gouvernement d’une abbaye.

Le neveu, à l’imitation de son oncle, visitait souvent cette douce retraite. Un jour, qu’il était assis auprès de la fontaine, il en entendit sortir une voix plaintive qui disait : « Hélas ! Hélas ! » Le jeune abbé troublé abord, reprit courage, et conjura cet être mystérieux qui gémissait, de se manifester. Un profond soupir se fit entendre, et la même voix dit encore « Hélas ! Je suis l’âme de l’ancien abbé, votre oncle ; un feu dévorant me consume dans le sein de l’onde même. Le juste Juge en a ordonné ainsi, pour me punir de n’avoir écouté que mon cœur, dans l’élection de mon successeur. »

Cette vision remplit de tristesse l’âme du jeune abbé, et immédiatement, il renonça à la supériorité pour mener une vie cachée en Dieu. Il passait ses jours, dans l’exercice de la pénitence et de l’oraison, afin de délivrer son oncle châtié à cause de lui. Il ne cessa d’offrir des suffrages, que lorsqu’il eut acquis la certitude que l’âme du défunt était entrée dans l’éternel repos.

(V. le fr. Alexis Ségala, Triumph. Animarum, 2e part., ch. 16, ex. 3 ; le P. Martin de Roa, De Statu animarum, ch. 4.)



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Message par Lumen Dim 10 Avr 2022 - 13:36

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XL MERVEILLE


Les âmes du purgatoire protègent leurs bienfaiteurs.

Repulsi sunt inimici ejus prae timore ejus : Ses ennemis ont été repoussés par la crainte qu’il leur inspirait. (I Mach. III, 6.)

Dans l’ancienne loi, le vaillant Judas Machabée mérita par sa confiance en Dieu d’avoir l’armée du ciel pour le défendre contre ses ennemis. Pareillement dans la loi nouvelle, bien des fois, des défenseurs invisibles ont protégé les faibles contre les attaques de l’ennemi. En voici un exemple.

Il y avait un soldat plein de vaillance et de vertus, qui se fiait plus dans la force de Dieu que dans celle de ses armes. Son confiance lui valut d’avoir les âmes du purgatoire pour protectrices. Parmi ses œuvres de piété, il s’était fait une loi de ne jamais passer par un cimetière ou devant une église sans s’arrêter quelques instants à prier pour les morts qui y reposaient.

Or, un jour qu’il se promenait seul et sans armes, il fut observé par des ennemis qui l’épiaient pour lui ôter la vie. Le bon soldat, dans le péril qui le menace, s’enfuit à toute vitesse, et rencontrant un cimetière sur sa route, il le traverse sans savoir seulement dans quel lieu il se trouve ; mais s’apercevant tout-à-coup qu’il est dans la demeure des morts, le voilà dans une grande perplexité : fuira-t-il ? Ou s’arrêtera-t-il pour prier ? Sa piété l’emporte sur la crainte, et il dit dans son cœur : « Que je perde la vie plutôt que de manquer à ma résolution de soulager les âmes. Le Dieu Tout-Puissant pourra bien me faire un bouclier contre les armes de mes enragés ennemis. »

Et il se mit à genoux pour réciter un De profundis. Ceux qui le poursuivaient, entrèrent dans le cimetière ; déjà leurs épées étaient levées, pour le frapper mais le voyant cloué comme une statue, ils s’imaginèrent que la crainte de la mort lui avait comme enlevé l’usage des sens, et ils se regardaient l’un l’autre. Enfin ils allaient le tuer.

Mais quel ne fut pas leur effroi, de le voir entouré tout-à-coup d’un essaim d’hommes armés ! Contraints d’abandonner leur projet homicide, les assassins, tremblant pour leur propre vie, s’enfuirent à toutes jambes. Par une permission du Ciel, le pieux soldat ne s’était aperçu ni du secours ni du péril. Lorsqu’il eut achevé sa prière, il leva les yeux, et ne voyant personne, il se remit en route en bénissant Dieu.

Quelque temps après, des amis communs ménagèrent une réconciliation. Lorsque la paix fut faite, les deux anciens ennemis demandèrent au pieux soldat quelle cause l’avait rendu immobile dans le cimetière lorsque les épées se levaient contre lui, et quelle était cette troupe d’hommes armés qui, soudain l’avait environné. Les questions et les réponses mutuelles firent connaître que les âmes du purgatoire étaient intervenues.

Le bruit de cet admirable événement se répandit dans tout le pays ; il excita dans bien des coeurs, dit l’historien, un zèle ardent en faveur des âmes souffrantes, toujours si promptes à secourir ceux qui les soulagent par leurs bonnes œuvres.

(V. Alex. Ségala, Triumph. Animarum, 2e P., Historia viorum illuster. Cisterciens, ex. 4.)



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Message par Lumen Lun 11 Avr 2022 - 14:35

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire - Page 2 Chazyn11

XLI MERVEILLE


Les peines du purgatoire prolongées jusqu’à l’acquittement des dettes.

Tradidit eum tortoribus, quoadusque rederet debitum : Il le livra aux exécuteurs jusqu’à ce qu’il eût payé tout ce qu’il devait. (Math. XVIII, 34.)

Ordinairement, Dieu retient dans le purgatoire les âmes de ceux que sa miséricorde a retirés de la mauvaise voie, mais qu’une mort imprévue a frappés avant qu’ils eussent acquitté leurs dettes, et réparé tout le tort qu’ils ont fait au prochain. Sans doute, ce Dieu de toute justice ne veut point que des débiteurs entrent dans le séjour des félicités tandis que leurs créanciers sont en souffrance. Et l’on peut présumer qu’il n’accepte pas volontiers des suffrages offerts en faveur de ceux qui n’ont causé aux autres que du dommage.

Nous citerons à l’appui de cela, plusieurs apparitions de débiteurs, suppliant avec instance qu’on acquitte leurs dettes.

Le R. P. Augustin d’Espinosa, de la Compagnie de Jésus, professait un zèle extraordinaire pour la délivrance des âmes. Il ne se contentait pas d’offrir pour elles la victime de propitiation, de leur consacrer ses oraisons, de prêcher en leur faveur ; il s’imposait encore de très rigoureuses austérités. Aussi Dieu permettait souvent aux âmes d’apparaître à son pieux serviteur, soit pour lui rendre grâce, soit pour se recommander à ses prières.

Un jour, il vit apparaître devant lui un homme qui avait été possesseur d’une grande fortune : « Me reconnaissez-vous ? Lui dit le défunt. » - Oui, répondit le Père, je me souviens parfaitement de vous avoir administré le sacrement de pénitence, peu de jours avant que vous fussiez appelé à l’autre vie. » - C’est bien cela, reprit l’apparition, et je viens par la permission du Ciel, vous conjurer d’offrir pour moi vos prières à la divine Miséricorde, et de mettre en exécution, certaines œuvres nécessaires à ma délivrance. Pour mieux vous renseigner, veuillez, je vous en supplie, m’accompagner à quelque distance. » - Je ne peux pas vous suivre, répondit le religieux, sans la permission de mon supérieur ; mais je vais la chercher, attendez-moi dans ma cellule. »

Le religieux se rendit en toute hâte chez le Père recteur, lui raconta l’apparition, et lui demanda la permission de suivre le défunt. Le supérieur hésita beaucoup en présence d’une pareille demande ; cependant il se rendit aux instances du bon Père, mais dans la crainte qu’il ne lui arrivât quelque chose de fâcheux, il fit appeler plusieurs Pères du collège et leur ordonna de se rendre à l’église et d’y faire oraison afin que Dieu accordât aide et protection à son fidèle serviteur.

Augustin retourne vite à sa cellule, il y trouve le défunt qui le prend par la main, et le conduit sans proférer une parole sur un pont peu distant de la ville. Là, le fantôme lui dit : « Attendez-moi un instant. » En effet il disparut, mais revint presque aussitôt, portant une grande bourse pleine d’argent, il l’ouvrit, y puisa une grosse somme et dit au religieux : « Père, mettez, je vous prie, dans un pli de votre manteau, cette somme d’argent, je porterai le reste jusqu’à votre cellule. »

Dès qu’ils furent entrés, le mort remit au Père le reste de l’argent avec un billet, et lui dit : « Au moyen de cet écrit, vous connaîtrez, mon Père, à qui je dois et ce que je dois, soit comme paiement, soit comme restitution ; en outre, vous trouverez ci-inclus, le détail des bonnes œuvres que je voudrais voir accomplies en faveur de mon âme ; quant à ce qui restera de la somme, vous en disposerez, mon Père, comme il vous plaira, j’abandonne ce soin à votre prudence et à votre charité.

Après ces paroles, le défunt disparut, et le bon Père s’empressa d’aller trouver son supérieur qui était encore en oraison. Le Père recteur après avoir écouté attentivement le récit de cette aventure, ordonna de convoquer les créanciers. Ils ne se firent pas attendre.

Tous reçurent intégralement ce qui leur était dû. Ces pauvres gens qui ne comptaient pas recevoir un seul denier, demeurèrent tous ébahis : chacun disait en recevant son argent : « C’est le Ciel qui me l’envoie. »

Ce qui restait de la somme fut employé en œuvres de piété et de charité, au bénéfice de cette âme. Huit s’étaient à peine écoulés, que le défunt se montra de nouveau au Père Augustin pendant une fervente oraison. Il lui rendit mille actions de grâces pour le soin et la promptitude qu’il avait apportés à cette affaire, il le remercia surtout des messes qu’il avait fait dire en sa faveur et qui avait hâté sa délivrance ; puis il lui promit d’être son intercesseur auprès de Dieu, et de demander pour lui plénitude des dons célestes.

Cette magnifique promesse reçut son accomplissement, car le P. Augustin d’Espinosa fut un vivant exemplaire de toutes les vertus.

Il ne sera pas utile de rapporter ici le sage avertissement, ajouté à la fin de cette histoire, pour l’instruction de ceux qui diffèrent jusqu’à l’extrémité de la vie, les paiements, les restitutions, les aumônes, et abandonnent à leurs exécuteurs testamentaires l’accomplissement d’un devoir aussi rigoureux.

On peut dire de ceux-ci qu’ils sont semblables à la vipère qui n’est de quelque utilité qu’après sa mort. Ces âmes connaîtront un jour toute l’indignité de leur conduite, alors que plongées dans un océan de feu, elles s’y verront enchaînées par leurs propres injustices.

Nous ajouterons aussi que les œuvres de charité faites après la mort, sont de peu de valeur pour le ciel, comme l’enseigne un pieux évêque par ces paroles : « Ce que vous donnez vivant et en pleine santé, c’est de l’or ; ce que vous donnez en mourant , c’est de l’argent ; mais ce que vous laissez à distribuer après votre mort, ce n’est plus que du plomb.

(V. Jos. Nadasi, Ann. Dier. Memorab., 4 fév. ; Jacq. Hautin, Patroc. Defunct., liv. III, chap. 2 , art. 3.)



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Message par Lumen Mar 12 Avr 2022 - 16:21

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XLII MERVEILLE


Supplications d’une Vierge défunte.

Pauperi porrige manum tuam, ut perficiatur propitiatio : Ouvrez la main au pauvre, afin que votre sacrifice d’expiation soit parfait. Eccli. VII, 36.)

Parmi les nombreux prodiges arrivés pendant le chant de l’office de Requiem autour des cercueils des morts, on en cite un très frappant arrivé à Mantoue dans un monastère de Saint Vincent, en présence des religieuses rassemblées.

Une sœur nommée Paule, de l’ordre de Saint Dominique, après une vie sanctifiée par la pratique des plus grandes vertus, revint de l’autre monde, nous prouver que l’âme la plus parfaite n’est pas sans tache devant les yeux très purs de l’éternel Juge.

Le corps de la défunte avait été transporté au milieu du chœur selon l’usage ; toutes les religieuses, formant une couronne autour du cercueil, chantaient pieusement les psaumes consacrés aux morts. La bienheureuse Etiennette Quinzana, remarquable par sa belle intelligence et par les faveurs célestes dont Dieu la comblait, fut exhortée spécialement à offrir de ferventes prières pour la délivrance de cette âme, d’autant plus que ces deux saintes religieuses avaient eu ensemble d’intimes communications spirituelles.

Etiennette donc, mue par un sentiment de profonde affection, s’approche de la bière, les mains jointes, et prie avec une grande ferveur. Tout-à-coup la morte laisse tomber de ses doigts glacés le petit crucifix qu’elle tenait, étend sa main gauche, saisit la main droite de son amie, et la serre si étroitement qu’aucun effort ne la lui peut arracher.

A un tel prodige, les religieuses demeurent atterrées. Les deux mains restèrent entrelacées une heure entière ; on essaya vainement de les délier. Alors intervint le supérieur. Il commanda à la défunte, au nom de la sainte obéissance, de laisser promptement la main de la sœur Quinzanna. A l’instant même, Paule retira sa main. Exemple admirable d’obéissance qui enseigne éloquemment aux vierges consacrées, de quelle manière elles doivent recevoir et exécuter les commandements des supérieurs.

Etiennette comprit parfaitement ce que signifiait ce serrement de main ; mais comment le comprit-elle ? La défunte lui avait-elle parlé en réalité, ou bien par une voix intérieure ? L’historien ne le spécifie pas, seulement il affirme qu’Etiennette a reçu de la défunte cette supplication.

« Secourez-moi, ô Etiennette ! Secourez-moi dans les supplices où je me trouve. Si vous saviez combien sont terribles, au moment de la mort, les assauts des ennemis invisibles ! Oh ! Vous ne pouvez comprendre combien le Sauveur compatissant devient un juge sévère lorsqu’une âme comparait à son tribunal suprême ! Quel examen terrible ! Et pour les fautes même les plus légères, quels supplices inexplicables dans aucune langue humaine.

Si vous saviez combien je souffre, pour ces fautes dont on ne tient aucun compte dans la vie ! O Etiennette, des oraisons, des jeûnes, des pénitences pour votre bien-aimée sœur Paula. La servante de Dieu, émue par ces touchantes plaintes, s’adonna à toutes sortes d’œuvres satisfactoires, et ne cessa point qu’elle n’eût acquis la certitude, qu’en vertu de ses suffrages, l’âme de son amie, affranchie de ses liens, s’était envolée dans le sein de l’éternelle béatitude.

(V. Franc. Seghizzus, Vita B. Stephanae, p. 110 ; J.-B Manni, Trig. Disc. VI, n. 27.)



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Message par Lumen Mer 13 Avr 2022 - 15:06

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XLIII MERVEILLE


Admirable reconnaissance d’une âme du purgatoire.

Esto misericors : praemium enim bonum tibi thesaurizas in die necessitatis : Soyez miséricordieux, car vous amasserez ainsi un trésor pour le jour du besoin. (Tob. IV, 9.)

Plusieurs historiens ont rapporté l’assistance merveilleuse dont les saintes âmes du purgatoire favorisent Christophe Sandoval, archevêque de Séville. Quand il n’était encore qu’un enfant, il distribuait aux pauvres une partie de l’argent destiné à ses menus plaisirs ; parvenu à l’adolescence, il s’appliqua aussi au soulagement des défunts, et donnait pour eux ce dont il pouvait disposer, même jusqu’à se réduire à la nécessité.

Lorsqu’il était étudiant à l’université de Louvain, il arriva un jour que les lettres de change qu’il attendait d’Espagne, ayant tardé, il se trouva réduit à une telle extrémité, qu’il ne lui restait pas même de quoi prendre un repas.

L’heure du dîner était passée depuis longtemps, et Sandoval était à jeûn. Par surcroît, un pauvre vint lui demander l’aumône pour l’amour des âmes du purgatoire ; refuser la charité, surtout lorsqu’il s’agissait des défunts, c’était pour lui une peine bien amère. Aussi pour consoler sa tristesse, il entra dans une église, et tout exténué qu’il était, il se mit à prier pour les âmes, ne pouvant pas autrement les secourir.

Il n’avait pas fini sa prière, qu’il vit venir à lui un beau jeune homme, en habit de voyage, qui lui fit un salut gracieux et plein de respect. Christophe, à cette vue, resta tout interdit, un frisson indéfinissable parcourut tous ses membres ; cependant il se rassura, quand l’étranger, d’une voix pleine de douceur, lui donna des nouvelles du marquis de Dania son père, ainsi que de ses parents et de ses amis, absolument, comme s’il arrivait à l’heure même de l’Espagne.

Notre étudiant était enchanté de cette rencontre ; mais il le fut bien davantage lorsqu’il entendit l’étranger, le prier très gracieusement de venir dîner avec lui à son hôtel : pour un estomac vide l’occasion était belle, aussi Christophe ne se fit pas renouveler l’invitation, et voilà nos deux jeunes gens à table avec le meilleur appétit du monde, causant avec une familiarité charmante, comme s’ils s’étaient toujours connus.

A la fin du souper, le jeune étranger mit dans la main de l’étudiant une grosse pile d’écus avec la liberté d’en disposer à son gré, ajoutant qu’il se fera rembourser cette somme quand il voudra, par le marquis de Dania. Puis prétextant quelques affaires, il prit congé du jeune homme.

Quelques recherches que fit Sandoval, soit à Louvain, soit dans sa patrie, il n’eût jamais aucun indice de cet inconnu ; jamais l’argent ne fut réclamé à la famille, et chose singulière, cette somme suffit à ses dépenses jusqu’au jour où il arriva d’Espagne, l’argent qu’il attendait. Aussi demeura-t-il persuadé que c’était une âme du purgatoire qui, sous l’apparence d’un étranger, était venue le secourir en reconnaissance de ses suffrages.

Lorsque Sandoval se rendit à Rome, lors de sa promotion à l’épiscopat, il raconta en secret à Clément VIII, ce miraculeux et providentiel événement : le Souverain Pontife lui ordonna de le publier afin d’exciter les fidèles à secourir les défunts. Christophe, quoique très humble, y consentit dans l’intérêt des âmes du purgatoire.

Il s’efforça de répandre cette dévotion non seulement jusqu’aux confins de son diocèse, mais encore dans toute l’Espagne. Pour ces pauvres exilées que leurs dettes retiennent captives loin de la sainte patrie, Christophe Sandoval fut animé jusqu’à sa dernière heure de la plus tendre compassion et du zèle le plus infatigable.

De là, on peut conclure avec certitude que, dans le cours de sa longue existence, ce saint archevêque a envoyé au ciel un grand nombre d’âmes, et qu’il s’est acquis lui-même une belle couronne.

(V. P. Martin de Roa, De Statu animar., C. XXI)



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Message par Lumen Jeu 14 Avr 2022 - 15:38

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XLIV MERVEILLE


La sainte communion appliquée aux âmes souffrantes

Panem tuum super sepulturam justi constitue : Déposez votre pain sur le tombeau du juste. (Tob. IV, 18.)

Nous n’entrerons point dans des discussions théologiques pour démontrer comment les vivants peuvent secourir les morts par le moyen de la sainte communion ; on peut consulter les docteurs qui ont traité ce sujet. Il nous suffit de rappeler que la sainte communion est l’acte le plus saint de la vie, que dans ce moment suprême où notre cœur possède la source de la grâce, le foyer des ardeurs divines, nous pouvons obtenir des faveurs sans nombre pour les vivants, comme pour les morts ; en outre, les dispositions qui précèdent la réception de ce divin sacrement ainsi que celles qui suivent, peuvent s’appliquer aux âmes du purgatoire et leur être d’un grand secours ; et puis de grandes indulgences sont souvent attachées à la communion dans une circonstance déterminée, et chacun sait combien les indulgences sont profitables aux défunts.

C’est d’après ces diverses considérations, que plusieurs interprètes appliquent à la communion pour les défunts, le conseil de Tobie : « Mettez votre pain sur le tombeau du juste. »

Le vénérable Louis de Blois, dont la science égalait la sagesse, rapporte qu’un de ses amis, dévot serviteur de Dieu, fut visité par une âme du purgatoire. Elle était privée de la vision de Dieu et gisait dans des flammes dévorantes pour être venue s’asseoir à la table eucharistique avec un cœur tiède et peu préparé : « Je vous supplie, dit-elle, ami bien-aimé, au nom de la sainte affection qui lia nos deux cœurs, qu’il vous complaise de communier une fois pour moi avec une grande préparation et une grande ferveur ; de cette action j’attends la délivrance des ardeurs que j’endure en punition de ma tiédeur et de mon indévotion envers la sainte Eucharistie.

Ce fervent chrétien se rendit promptement au désir de cette âme ; il se prépara à la sainte communion avec la ferveur d’un ange, et pendant qu’il possédait dans son cœur ce Dieu de miséricorde infinie, il le supplia d’ouvrir à cette âme amie les portes du céleste royaume.

Après l’action de grâces, l’âme du défunt lui apparut de nouveau, mais pour le remercier. Revêtue de la lumière immortelle, elle s’envola joyeuse aux régions du ciel, pour y contempler à jamais l’ineffable Trinité.

A l’enseignement que nous offre cet exemple, ajoutons l’exhortation de saint Bonaventure : « Que la charité vous porte à communier, car il n’y a rien de plus efficace pour le repos éternel des défunts. »

Il arriva quelque chose de plus admirable encore à la bienheureuse Jeanne de la Croix, religieuse de l’ordre de Saint François.

Un jour, que la sainte était ravie en Dieu, une religieuse entra dans sa cellule pour y prendre je ne sais quel objet ; et pendant qu’elle remuait un meuble, Jeanne sortit de son extase : « Retirez-vous, dit-elle, en se précipitant vers sa compagne, faites bien attention de ne pas toucher à l’objet qui est là sur ce linge blanc, car c’est la divine Hostie apportée ici par les anges. - Comment cela peut-il être ? » demanda la religieuse étonnée. Alors Jeanne lui raconta sous le sceau du secret, qu’un impie qui avait toujours vécu dans la disgrâce de Dieu, était mort ayant encore dans la bouche le saint viatique qu’il avait reçu indignement.

Les anges, ajouta-t-elle, pleins de respect pour le Roi de gloire, ne purent souffrir qu’une si grande majesté restât dans ce cadavre, dont l’âme était déjà ensevelie au fond des enfers.

Ils tirèrent donc le pain de vie de cette bouche impure et me l’apportèrent ; de plus, ils m’ont ordonné de communier la matinée suivante, en faveur d’une âme du purgatoire qui fut pendant sa vie une fervente adoratrice du divin Sacrement.

Ce sont ces mêmes anges qui m’ont tirée de mon extase, pour que je vous avertisse de ne pas toucher à un objet aussi saint. Ayant ainsi parlé, pour obéir aux esprits célestes, après s’être bien disposée par des actes d’amour, elle se mit à genoux, et reçut avec la plus grande piété, de la main même de l’ange, le pain de la vie éternelle.

Puis il lui fut révélé que l’âme pour laquelle elle venait de communier, montait au ciel recevoir la récompense de son amour envers le divin Sacrement.

(V. Louis de Blois, Monile Spirituale, ch. VI ; Alex. Segala, Triumph. Animar., 2e part., ch. 6, ex. 6 ; Vie de la bienh. Jeanne de la Croix, ch. VII.)



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Message par Lumen Ven 15 Avr 2022 - 20:02

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XLV MERVEILLE


De la communion mensuelle appliquée aux âmes du purgatoire.

Parâsti in conspectu meo mensam adversus eos tribulant me : Vous avez préparé pour moi un banquet contre ceux qui m’oppriment. (Ps. XXII, 5.)

Ayant déjà parlé de la sainte communion appliquée au soulagement des défunts, nous ajoutons pour faire suite au même sujet, que, dans toutes les églises de la Compagnie de Jésus, on a la charitable coutume de consacrer chaque mois une communion à la délivrance des âmes du purgatoire.

Les saints docteurs voient un admirable symbole du divin Sacrement dans ce passage de l’Apocalypse représentant l’arbre de vie planté au milieu du paradis terrestre, et qui donnait chaque année douze fruits, un par mois ; ces feuilles même étaient utiles au salut des nations : c’est l’interprétation de Saint Thomas d’Aquin : « De même, dit-il, que la corruption et la mort sont venues d’une nourriture défendue, c’est-à-dire du fruit de l’arbre de la science du bien et du mal, de même aussi, la justification et la vie doivent commencer en nous par la nourriture de l’arbre de vie qui est le corps du Seigneur. »

Si donc l’Eucharistie est si bien représentée par l’arbre de vie qui produisait un fruit chaque mois, on voit combien est convenable cette communion mensuelle en faveur des défunts et à laquelle est attachée une indulgence plénière.

Les âmes délivrées par cet admirable suffrage, obtiennent de Dieu, des grâces signalées pour leurs bienfaiteurs ; c’est ce que nous assure Adrien VI dans cette mémorable sentence : « Quiconque prie pour les âmes du purgatoire (à plus forte raison communie pour elles) les oblige à la reconnaissance et à des services égaux. »

C’est pourquoi cette institution de communion générale est très agréable à Dieu, et d’un prix immense pour les âmes. Les saints docteurs nous l’affirment ; et plusieurs apparitions miraculeuses nous le prouvent. J’en citerai une seule.

L’archange saint Michel, principal protecteur de la sainte Eglise, et lieutenant du Seigneur, assista plusieurs fois visiblement à la communion générale appliquée aux morts.

L’an 1615, comme les Pères de la Compagnie célébraient solennellement cette communion du mois dans l’église de Sainte-Marie, au-delà du Tibre, à Rome, il se trouva au milieu de la foule nombreuse accourue à cette solennité, un étranger d’une autre province d’Italie ; c’était un touriste venu dans la seule intention de visiter les monuments et les splendeurs de la ville éternelle.

Tandis qu’il se promenait sur la place, il vit sortir de l’église et s’avancer vers lui un mendiant de bonne apparence, qui lui demanda l’aumône pour l’amour de Dieu. Trois fois le pauvre le supplia avec une vive instance, et trois fois, il se vit rebuté.

Or, comme il s’éloignait, voici que l’étranger, touché par un mouvement intérieur, le rappela, ouvrit sa bourse et lui offrit une pièce de monnaie : « Gardez votre argent, lui dit alors le mendiant, je n’ai nul besoin de votre aumône ; c’est vous qui êtes nécessiteux ; vous avez grand besoin de la divine Miséricorde pour vous convertir.

Sachez que je suis venu du mont Gargan à la belle cérémonie qui s’accomplit dans cette église, pour vous presser de changer de vie ; voilà vingt ans que vous offensez la divine Justice, sans qu’une bonne confession vous ait lavé de toutes vos souillures. Hâtez-vous de faire pénitence : l’épée du souverain Juge est déjà suspendue sur votre tête pour tirer vengeance de tant d’iniquités. »

A ces paroles, l’étranger demeura atterré ; ses cheveux se dressèrent sur sa tête en s’entendant reprocher une vie qu’il ne croyait connue que de Dieu seul. Mais cette émotion fut bien plus grande encore, quand il vit ce pauvre disparaître à ses yeux comme un éclair.

Touché par la grâce divine, le pécheur entre dans l’église ; là, dans l’amertume de son cœur, il repasse devant Dieu sa vie criminelle, puis il va se jeter aux pieds d’un prêtre et lui fait l’aveu de toutes ses iniquités, en versant un torrent de larmes.

Lorsque la sentence du pardon eut purifié son âme, il supplia son confesseur du publier en chaire pour le bien des fidèles, le miséricordieux événement qui l’avait converti. On sut par révélation, qu’une âme du purgatoire, récemment délivrée par le suffrage de la communion mensuelle, avait obtenu de l’infinie Miséricorde, la grâce du repentir à ce pauvre pécheur.

En terminant, nous dirons avec l’historien, que ce mendiant mystérieux, venu du mont Gargan, n’est autre que saint Michel, le protecteur de l’Eglise ; nous ajouterons encore avec lui, que la présence de ce glorieux archange à la solennité de Sainte-Marie, prouve clairement combien la communion pour les morts est agréable à Dieu et profitable à l’Eglise.

(V. Jacques Hautin, Patroc. Animar., I. III, titr. 1, art. 3.)



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Message par Lumen Sam 16 Avr 2022 - 14:03

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire - Page 2 8baf6e3ef0344dc6303d822c00912783

XLVI MERVEILLE


Le généreux pardon d’une offense obtient immédiatement la délivrance d’un cruel purgatoire.

Dimitte, et dimittemini : Remettez, et l’on vous remettra à vous-mêmes. (Luc. VI, 37.)

Deux grands docteurs, saint Augustin et saint Grégoire, réduisent à quatre espèces, les suffrages que l’on offre pour les défunts : le saint sacrifice, la prière, le jeûne et l’aumône. Des théologiens plus récents, en ajoutent une cinquième qu’ils regardent comme très efficace ; c’est le pardon des offenses. Cet acte a quelque chose d’héroïque et de surnaturel. Le fait que nous allons raconter, prouvera combien cette généreuse action est profitable aux âmes du purgatoire.

A Bologne en Italie, une veuve noble et riche avait un fils unique qu’elle chérissait tendrement et qui était tout son bonheur sur la terre. Or un jour que ce jeune enfant, jouait sur la place publique avec ceux de son âge, il survint un étranger qui se mit à entraver la partie par esprit de contrariété.

L’enfant dans sa vivacité, adresse à cet importun des paroles un peu insultantes ! Celui-ci dont la main était aussi disposée aux armes que le cœur, à la colère, s’élance sur l’enfant avec fureur, lui enfonce son épée au milieu de la poitrine, et l’étend mort à ses pieds.

Reconnaissant aussitôt l’énormité de son crime, il s’échappe, l’épée sanglante à la main, et se met à courir sans savoir où il va. Une porte ouverte s’offre à sa vue, il s’y précipite, monte un escalier, pénètre dans un appartement, et se trouve en face d’une dame de grande distinction.

Le visage pâle de cet homme, ses yeux hagards, cette arme ensanglantée, lui arrachent un cri d’effroi. Mais l’horreur dont elle était saisie, fit place à la compassion, dès qu’elle entendit cet inconnu, la supplier, au nom du Ciel, d’avoir pitié de lui et de le cacher, car déjà on devait être à sa recherche pour un homicide involontaire qu’il venait de commettre.

Heureusement, cette dame avait dans sa demeure un endroit très retiré, formant une cachette introuvable ; elle se hâta de l’y enfermer, en lui recommandant de ne rien craindre.

Cependant, la cour de justice, informée du lieu où s’était réfugié le meurtrier, fait des perquisitions dans toute la maison ; mais les recherches furent vaines. Comme on s’en retournait, un des officiers s’avisa de dire à haute voix : « Cette dame ignore que l’enfant assassiné est son propre fils, autrement, elle se hâterait de nous livrer le meurtrier, au lieu de le cacher. »

La foudre serait tombée aux pieds de cette pauvre mère qu’elle eût été moins saisie ; le glaive de douleur qui transperça son âme, faillit la faire tomber morte. Mais à l’instant, fortifiée par une grâce extraordinaire du Ciel, elle dit un fiat du plus profond de son cœur, et, pour l’amour du Christ, elle pardonna sincèrement au meurtrier de son enfant.

La correspondance de la grâce accrut tellement en elle, la lumière et l’ardeur du Saint-Esprit, qu’elle résolut même de faire à ce misérable tout le bien qu’elle aurait voulu faire à son propre fils, et de lui donner une partie de ses richesses. L’action secondant aussitôt ses héroïques sentiments, elle va le trouver, lui remet une bourse pleine d’or, le fait monter sur le cheval qui avait appartenu à son enfant, et lui ordonne de partir en toute hâte afin d’échapper au péril imminent qui le menace. Voyons maintenant, quelle fut la récompense d’un trait si héroïque de magnanimité chrétienne.

Cette admirable femme s’était retirée dans sa chambre, là, prosternée devant une image du Sauveur, elle priait de toute son âme pour son cher défunt ! Tout-à-coup, l’enfant lui apparaît rayonnant de joie, vêtu d’une tunique blanche, et le cou orné d’un collier de pierreries étincelantes : « Bonne nouvelle ! mère bien-aimée, bonne nouvelle ! lui dit-il séchez vos larmes ; mettez un terme à votre douleur : mon sort est digne d’envie.

L’acte généreux que vous avez fait, m’a subitement délivré du purgatoire où je devais rester bien longtemps. Oh ! que je vous dois bien plus de m’avoir ainsi enfanté à la vie éternelle, que de m’avoir donné la vie du corps. Je monte au céleste royaume dont vous m’avez hâté la possession par votre incomparable charité.

(V. Nicius Erythraeus, exemple VIII ; le P. Ségueri, Christ. Instr., part. I, disc. 20.)



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Message par Lumen Dim 17 Avr 2022 - 18:53

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XLVII MERVEILLE


Valeur du saint sacrifice en faveur des âmes du purgatoire.

Sacrificatesacrificiumjustitiae et sperate in Domino. Offrez le sacrifice de la sainteté et espérez au Seigneur. (Ps. IV, 6.)

Bien que nous ayons déjà parlé plusieurs fois de l’incomparable vertu du divin sacrifice, nous y revenons encore : on n’en pourra jamais trop dire sur un sujet aussi saint, aussi inépuisable.

Dans le monastère de Clairvaux, gouverné par saint Bernard, vivait un moine peu observateur de la règle et peu amateur de la solitude. Il n’est pas étonnant que parmi beaucoup de pièces d’or, il s’en trouve une de moindre valeur.

Ce religieux mourut, on lui fit de dignes funérailles selon la coutume. Pendant qu’on chantait l’office de Requiem, un des anciens du monastère, que tous regardaient comme un modèle de sainteté, eut une vision sur le sort du défunt. Il vit une troupe de démons tourner avec un grand vacarme autour du cercueil.

Au milieu de leurs clameurs confuses il distingua ces paroles : « Courage ! à la bonne heure, il nous est cependant permis une fois de tourmenter une âme de cette maudite vallée ! La nuit suivante, pendant que le vénérable cénobite, retiré au fond de sa cellule, se livrait au sommeil, un spectre, tout couvert de haillons, apparaît à ses yeux et lui dit d’un ton lugubre : « Puisque hier vous fûtes témoin des cris de joie des esprits de ténèbres, et de leurs rondes infernales autour de mon cercueil, venez voir à quel horrible tourment m’a condamné la divine Justice pour mes péchés trop faiblement expiés. »

Aussitôt il le conduisit au bord d’un puits très large et d’une profondeur épouvantable. Le fantôme ajouta : « Il est permis à ces monstres de l’enfer de me précipiter continuellement dans ce puits ; aussi à peine m’y ont-ils jeté, qu’aussitôt ils m’en retirent, et avec une telle furie, que je choisirais plutôt d’y être abîmé cent fois par les cruels bourreaux de la terre, qu’une seule fois par ces démons enragés.

Le saint vieillard se réveilla glacé d’effroi. A l’aube du jour, il alla raconter à saint Bernard cette triste vision. Le saint abbé avait eu les mêmes communications, et il gémissait et pleurait, concluant que les fautes de ce moine n’avaient pas été légères, puisqu’elles étaient punies par des supplices si rigoureux.

Saint Bernard convoqua le chapitre, et pour inspirer à ses religieux une crainte salutaire et une grande fidélité dans l’observance de la règle, il leur raconta l’effrayante apparition ; ensuite il demanda à tout le monastère des jeûnes, des pénitences, des oraisons, et surtout des messes, afin d’apaiser la Justice divine et de délivrer au plus tôt cette âme infortunée.

Les religieux se portèrent avec une grande charité aux œuvres satisfactoires demandées, et dans cette même matinée, tous les prêtres dirent une messe de Requiem.

Peu de jours après, le défunt apparut de nouveau au vénérable vieillard ; mais quelle différence ! il était resplendissant ; la joie et la sérénité étaient empreintes sur son visage.

Interrogée sur sa situation, l’âme répondit : « Bienheureuse ! grâce à Dieu et à mes pieux confrères. » Le saint religieux lui demanda encore quel avait été le plus excellent des suffrages offerts pour sa délivrance. Pour toute réponse, le défunt conduisit le vieillard dans l’église où plusieurs messes se célébraient en même temps : « Voici, dit-il, mon secours, voilà ma délivrance, c’est la souveraine Miséricorde, c’est l’Hostie salutaire qui efface les péchés du monde ; à cette puissance, à cette miséricorde, à cette hostie de propitiation, il n’y a pas de force qui puisse résister, sinon l’obstination d’un cœur méchant et endurci.

A son réveil, le serviteur de Dieu eut une grande joie du salut de cette âme, et il alla aussitôt raconter aux religieux l’heureuse nouvelle. Ce récit inspira à tout le monastère un redoublement de respect, d’estime et d’amour envers le divin sacrifice.

(V. Henri Grandgermaia, Magn. Spec. Exemp., dist. III. exemp. 16)



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Message par Lumen Mar 19 Avr 2022 - 12:11

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XLVIII MERVEILLE


Les morts enseignent aux vivants l’obéissance à la voix divine.

Qua in monumentissuntaudient vocem Filii Dei, et procedent : Ceux qui sont couchés dans les tombeaux entendront la voix du Fils de Dieu, et ils marcheront… Joan, V, 25.)

Dans plusieurs endroits des saintes Écritures, on lit que la divine Providence s’est servie des morts pour instruire les ignorants, secourir les nécessiteux, ramener à l’observance des divins commandements ceux qui s’en étaient écartés. En voici un exemple dans le prodige opéré par saint Gothard, évêque d’Hildesheim, en Hanovre.

Ce prélat avait dans sa ville épiscopale quelques hommes obstinés dans le crime, et violateurs des immunités ecclésiastiques. L’évêque mit tout en œuvre pour les ramener dans la bonne voie ; mais ils persistèrent dans leurs iniquités, en sorte que le saint se vit obligé de lancer contre eux une sentence d’excommunication.

Ces misérables n’en tirent pas compte, et, plus hardis que jamais, un jour de fête, pendant que l’évêque revêtait les ornements sacrés pour monter à l’autel, ils entrèrent dans le saint lieu et s’y tinrent dans une attitude pleine d’arrogance.

Saint Gothard, témoin de cette témérité sacrilège, se tourne vers ces excommuniés et leur dit d’une voix forte : « J’ordonne au nom du Saint-Esprit, et je commande au nom de l’obéissance à tous ceux qui sont excommuniés, de sortir de l’église. Les impies ne bougèrent point, au grand scandale des fidèles assemblés.

Mais voici que tout à coup, plusieurs tombeaux s’ouvrirent et l’on en vit sortir des défunts qui se dirigèrent vers la porte. Parmi les morts ensevelis dans cette église, il en était qui, pendant leur vie avaient encouru une secrète excommunication, et n’avaient point été absous.

Bien qu’avant d’expirer, une sincère contrition leur eût préservés de la damnation éternelle, ils attendaient néanmoins, pour sortir du purgatoire et monter au ciel, d’être délivrés de la censure ecclésiastique qui pesait sur leur âme.

Cet exemple d’obéissance, donné par les morts, détermina les rebelles à sortir de l’église. Lorsque le divin sacrifice fut terminé, le saint pontife s’avança hors du portique, admonesta sévèrement les obstinés qui venaient de donner un si grand sujet de scandale, et il les exhorta à apprendre des morts même l’obéissance qu’on doit aux ministres du Très-Haut ; puis se tournant vers les défunts il loua et bénit leur soumission, ensuite il dit : « Par l’autorité dont m’a revêtu le Christ, Seigneur des vivants et des morts, je vous relève de l’excommunication que vous avez encourue, et, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, je vous délivre, afin que cette censure ne soit plus un obstacle à votre entrée au ciel. Que vos corps retournent reposer en paix dans leurs sépulcres jusqu’au jour de la Résurrection.

Les morts à genoux, et prosternés, reçurent l’absolution, puis ils se relevèrent en silence et rentrèrent dans leurs tombeaux.

(V. les Acta Sanctorum, au 4 mai n 70)



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Message par Lumen Mer 20 Avr 2022 - 15:30

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire - Page 2 95167ef5ac36da9ca7f8319cf0d978ac

XLIX MERVEILLE


Effet admirable de la confiance envers les saints.

Venitmihigandrum a sancto super misericordia : Celui qui est souverainement saint m’inspire de la joie, dans la vue de sa miséricorde. (Baruch, IV, 22.)

Les Juifs qui sont dans Jérusalem, aux Juifs leurs frères qui sont répandus dans l’Egypte, salut et heureuse paix. (Machab. 2,1.) Cette salutation que les Machabées de Jérusalem adressent à leurs frères d’Egypte, est appliquée par le cardinal Hugues aux âmes du purgatoire, et aux saints du ciel.

Les âmes exilées envoient ce salut aux âmes bienheureuses afin d’obtenir leur protection, et celles-ci répondent à leurs sœurs souffrantes par un salut de consolation ou de délivrance. Le trait suivant confirme admirablement cette pensée.

A Récanati, petite ville des Etats-Romains, une pieuse dame avait deux fils qu’elle recommandait incessamment à la protection du bienheureux Luchesio, religieux de Saint-François ; de plus, elle leur avait inspiré dès l’enfance, une grande dévotion pour lui, aussi la vertu croissait en eux avec les années.

Mais par malheur, il s’éleva un jour entre eux une difficulté relative à une affaire d’intérêt ; une querelle s’en suivit, et la discorde s’alluma au point, que l’un donna un soufflet à l’autre qui, aussitôt saisit son épée, l’enfonça dans la poitrine de son frère et l’étendit mort à ses pieds.

Le misérable prit la fuite, mais pas assez vite pour échapper aux poursuites de la justice, et il fut condamné à un supplice aussi barbare qu’étrange.

Il se commettait dans cette province de fréquents assassinats, et pour mettre un frein aux meurtriers, certains juges, par trop cruels, à l’imitation du féroce Mézence, avaient décrété que l’homicide serait lié à sa victime et enterré vivant avec elle.

En vertu de cette loi, le coupable fut lié étroitement au cadavre de son frère, puis enterré ainsi dans le cimetière de l’église des Frères-Mineurs. Le lendemain matin, quelques enfants jouant près de cette tombe, sentirent la terre remuer sous leurs pieds ; tantôt elle s’élevait et tantôt elle s’abaissait. Ils s’enfuirent en poussant des cris de frayeur et appelèrent les religieux qui psalmodiaient à l’église.

Le même prodige se renouvelle en présence des moines ; aussitôt ils creusent le terrain ; mais à peine ont-ils enlevé quelques pelletées de terre, qu’ils entendent comme des soupirs étouffés. On creuse encore : tout à coup une voix supplie distinctement d’enlever légèrement la terre. Oh ! merveille ! on retrouve les deux frères vivants et on les délie aussitôt.

Le bruit de cet évènement remplit bientôt toute la ville : peuple, noblesse, gouverneur, clergé, évêque, tous accoururent. Le prélat interrogea les deux jeunes gens. Celui qui avait été tué répondit le premier : « Lorsque je me suis senti mortellement blessé, j’ai pardonné de bon cœur à mon frère, et je me suis recommandé avec ferveur à Dieu et au bienheureux Luchesio, auquel j’ai été voué dès mon plus jeune âge ; et lui, m’a non seulement assisté au moment de la mort, mais il a obtenu à mon âme d’être délivrée du purgatoire et d’être renvoyée dans mon corps afin de faire pénitence en cette vie. »

« Et moi, quand je me suis vu lié au cadavre de mon frère pour être enterré vivant avec lui, je me suis recommandé de toutes mes forces à mon avocat, le bienheureux Luchesio, et, formant dans mon cœur des actes de sincère contrition, je promis au même saint que s’il me préservait de la mort, j’embrasserais la règle de Saint-François. J’accomplirai ma promesse, si la Justice humaine me fait grâce.

Leur mère qui était là, présente, faillit mourir de joie comme elle avait failli mourir de douleur. Lorsque son émotion fut un peu apaisée, elle raconta à la foule qui l’entourait que lorsqu’elle s’était vue privée de ses deux fils par une mort aussi déplorable, elle avait supplié, au milieu de ses sanglots et de ses gémissements, le bienheureux Luchesio d’avoir pitié de ses malheureux enfants qu’elle avait placés sous sa protection dès leur berceau, et de les sauver de la mort éternelle.

A la vue d’un tel prodige, la foule qui, d’abord, s’était signée d’effroi, ne forma plus ensuite qu’un concert de louanges et d’actions de grâces envers le bienheureux Luchesio.

Le ressuscité retourna à la maison, bénissant mille fois son saint protecteur ; l’autre entra aussitôt dans l’Ordre séraphique, et sa vie fut désormais un modèle de vertu et de pénitence.

(V. Bonif. Bagatta, De admir. Orb. Christiani, t. II, I. 8. c. 2. annales Minor., an 1242, n. 15.)



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Message par Lumen Jeu 21 Avr 2022 - 14:28

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire - Page 2 02c3baf0da4670af25b22082db70040a

L MERVEILLE


Charité des anges envers les âmes du purgatoire.

Mittetangelossuos, et congregabuntelectossuos : Dieu enverra ses anges, qui rassembleront ses élus. (Matth. XIII, 27.)

C’est une opinion assez commune parmi les saints docteurs, que Dieu envoie de temps en temps ses anges aux âmes du purgatoire afin de les consoler. S’il appartient au souverain Juge d’affliger ces âmes par le moyen des démons qui sont les exécuteurs de sa justice, il appartient aussi à son infinie Miséricorde de les soulager par la présence des esprits célestes.

Les révélations de Sainte Brigitte sont remplies de traits de ce genre ; les annales sacrées en renferment aussi un grand nombre. Je n’en citerai qu’un seul.

La vénérable sœur Paule de Sainte-Thérèse de l’ordre des Dominicaines du monastère de Sainte-Catherine à Naples, était animée d’une tendre charité envers les âmes souffrantes. Elle en fut récompensée dès ici-bas par d’admirables visions.

Un jour qu’elle était en prières pour les défunts, elle fut conduite en esprit dans le purgatoire. Là, elle vit une foule d’âmes dans un étang de feu ; au bord de ce brûlant rivage, elle aperçut le Sauveur escorté de ses anges. Ce divin Roi touchait avec une verge d’or les âmes qu’il désignait pour le ciel.

A cette vue, la servante de Dieu demanda à son céleste époux pourquoi, parmi la multitude, il avait spécialement choisi celles-là ; le Seigneur lui répondit : « J’ai délivré celles qui, pendant leur vie, ont accompli de grands actes de charité et de miséricorde ; elles ont mérité que je fusse miséricordieux envers elles, selon ma promesse : « Les miséricordieux obtiendront miséricorde. »

Sainte Paule avait coutume le samedi de s’adresser plus spécialement à la sainte Vierge, en faveur des âmes souffrantes. Un des jours dédiés à Marie, elle fut ravie en esprit, et il lui fut donné de contempler encore le lieu de l’expiation ; mais quel contraste ! En un instant, elle vit se changer ces prisons souterraines en une sorte de paradis : les ténèbres avaient fait place aux splendeurs célestes, et la joie avait remplacé la tristesse et les pleurs.

Elle se demandait la cause de ce changement, lorsqu’elle aperçut Marie environnée d’une multitude d’anges. Cette aimable Reine avait daigné descendre en ce lieu pour délivrer plusieurs âmes qui avaient eu pour elle une dévotion particulière. Les anges, fidèles exécuteurs de ses volontés, amenèrent ces bienheureuses dans la céleste Jérusalem.

Paule éprouva une ineffable consolation en voyant ces âmes sortir de leur exil, et monter radieuses vers le ciel ; mais ensuite, elle éprouva une grande tristesse, en entendant les gémissements des âmes qui restaient dans le purgatoire, la sainte distinguait parfaitement celles qui souffraient plus que les autres ; elle en cherchait la cause, et son ange gardien lui dit que le châtiment était proportionné aux fautes.

L’âme qui a péché par orgueil, par ambition, est condamnée à l’opprobre ; celle qui a satisfait ses sens par des plaisirs criminels, est consumée par les flammes, conformément à cet arrêt du Juge éternel dont il est parlé dans l’Apocalypse : Multipliez ses tourments et ses douleurs, à proportion de ce qu’elle s’est élevée dans son orgueil, et de ce qu’elle s’est plongée dans les délices (Apoc. 18, 7.). Non seulement, Paule vit les anges descendre au purgatoire et consoler les âmes, mais elle les entendait encore élever en leur faveur, une voix suppliante.

Dans ce fervent monastère de sainte Catherine, on avait la pieuse coutume de réciter chaque soir avant le coucher, les vêpres des morts ; il semblait aux bonnes sœurs, plus convenable de prier pour le repos des âmes à l’heure où elles allaient se livrer au sommeil.

Un soir, cependant, je ne sais par quel surcroît d’occupations, on omit cette pieuse pratique. Mais le Dieu de miséricorde, compatissant à la fatigue de ses épouses et au besoin des âmes, envoya dans le dortoir un chœur d’anges pour psalmodier à la place des religieuses, déjà plongées dans le sommeil.

Sainte Paule qui était cette nuit même, en oraison dans sa cellule, entendit la suave et plaintive psalmodie. Ces chants si harmonieux, à une heure où le silence règne dans tout le monastère, étonne de plus en plus la sainte Dominicaine ; elle ouvre la porte du dortoir et aperçoit autant d’anges qu’il y avait de religieuses.

La sainte bénit Dieu avec une indicible joie de ce qu’il avait daigné agréer leur pieuse pratique, au point d’envoyer ses anges pour la remplir, le jour même qu’on l’avait omise sans le vouloir. On a fait sur ce miracle, des vers latins dont voici le sens :

« Pendant que les vierges fatiguées s’abandonnent au repos, les anges réunis à leur place, chantent les prières des morts. Ce sommeil est peut-être le fruit de la supplication des âmes elles-mêmes, heureuses d’avoir un chœur d’esprits célestes pour intercesseurs. »



membra chorus datlanguida somno,
Funebrescantatcaelicaturmapreces.
Virginibusmanes credo huncorâssesoporem,
Et precibussuperûmsubstituissechorum.



FIN DE LA PREMIERE PARTIE



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Message par Lumen Sam 23 Avr 2022 - 12:28

Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire - Page 2 E241f3111fa7ab7a1a1e4f0b124b5dcb

SECONDE PARTIE

INTRODUCTION


Le bien que nous faisons aux âmes du purgatoire, devient pour nous une source de grâces.

Si benefeceris, et eritgratia in bonis tuismulta. Benefacjusto, et inveniesretributionemmagnam et si non ad ipso certes a Domino. Si vous faites du bien, ce bien plaira beaucoup. Faites donc du bien au juste et vous en recevrez une grande récompense ; sinon de lui, au moins du Seigneur (Eccli. XII, 2.)

Dans la crainte que les motifs supérieurs que nous venons d’exprimer, tels que le zèle de la gloire de Dieu, la charité envers les âmes souffrantes, n’aient pas assez de force pour certaines personnes trop occupées de leur intérêt personnel, il me semble nécessaire d’exposer les grands avantages que nous pouvons recueillir pour nous-mêmes en travaillant à soulager, à délivrer les âmes du purgatoire.

Procurer des suffrages à nos sœurs exilées, c’est prêter à une sainte usure. Parmi toutes les œuvres de la charité chrétienne, il n’en est point de plus profitable que celles qui s’appliquent à la délivrance des âmes du purgatoire.

Un savant docteur, Martin de Roa, dit que les satisfactions appliquées aux vivants sont semblables à des richesses confiées à un vaisseau voguant sur la mer. Nous ne perdons jamais, il est vrai, le mérite de nos bonnes œuvres lorsqu’elles ont Dieu pour principe ; néanmoins elles courent le risque, lorsqu’elles sont appliquées aux vivants, d’être sans résultat pour eux ; car pauvres navigateurs sur la mer orageuse de ce monde, ils sont à chaque instant assaillis par les flots de la tentation, en danger de faire naufrage et d’être engloutis dans les abîmes éternels.

Il n’en est pas de même du trésor des bonnes œuvres amassé en faveur des défunts ; il est en sureté pour eux comme pour nous : pour eux, puisque nos suffrages paient leurs dettes à la divine et leur ouvrent le ciel ; pour nous, puisque toutes les âmes que nous délivrons, deviennent nos avocates et nos protectrices au ciel.

Elles exercent même cette protection du sein de leur exil. Ces âmes qui ne peuvent rien pour elles-mêmes, ne cessent d’intercéder pour ceux qui travaillent à leur délivrance ; et Dieu se plait à exaucer leurs charitables prières. C’est du reste ce que nous enseignent deux illustres docteurs, le cardinal Bellarmin et Suarez.

Voici les propres paroles de ce dernier : « Ces âmes sont saintes, chères à Dieu ; de plus, elles ont pour nous, toute la tendresse qu’inspire la charité la plus parfaite ; elles savent au moins d’une manière générale les périls qui nous environnent et le besoin que nous avons du secours divin. Pourquoi donc ne prieraient-elles pas pour nous, alors même qu’elles paient avec leurs souffrances, les dettes qu’elles ont contractées envers la divine Justice ?

N’en est-il pas ainsi de nous sur la terre ? Tout débiteurs que nous sommes envers le Ciel, laissons-nous pour cela d’intercéder les uns pour les autres ? Les saints patriarches qui étaient dans le sein d’Abraham, priaient pour les vivants ainsi que les saintes Ecritures nous l’apprennent de Jérémie et du grand prêtre Onias. »

Si donc ces âmes prient pour leurs bienfaiteurs, soyons certains qu’elles sont écoutées favorablement car elles sont les filles bien-aimées du divin Maître.

Sainte Catherine de Bologne assure que lorsqu’elle désirait quelque grâce, elle avait recours aux âmes du purgatoire et en était toujours exaucée. Elle ajoute même une chose étonnante ; elle déclare que plusieurs faveurs qu’elle n’avait pu obtenir des saints du ciel, lui ont été accordées par l’intercession des âmes.

Si du sein de leur exil, ces âmes protègent ceux qui leur viennent en aide, quelles faveurs ne leur obtiendront-elles pas, quand elles jouiront de la gloire du paradis ? On a toute raison de croire que les premières faveurs qu’elles demandent alors à la divine Miséricorde, sont pour ceux qui leur ont ouvert les portes du ciel.

Or, elles ne cesseront point de prier toutes les fois qu’elles les verront dans quelque péril ou quelque nécessité. Dans les désastres, les maladies, la pauvreté extrême, les persécutions, les accidents de toutes sortes, elles seront leurs aides vigilantes.

Leur protection deviendra plus puissante encore, quand il s’agira de l’âme : victoire sur les tentations, acquisition des vertus, assistance à l’heure de la mort et délivrance des peines de l’autre vie.

Le cardinal Baronius, dont le témoignage est d’une si grande autorité, raconte qu’une personne très pieuse avait à soutenir au moment de la mort une lutte épouvantable contre les démons : tout à coup, elle vit s’ouvrir les cieux et en descendre des milliers de combattants aux blanches armures ; tous l’entourèrent et lui promirent leur assistance dans ce terrible et dernier combat.

Emue jusqu’aux larmes d’une si admirable protection, elle demanda à ses défenseurs qui ils étaient : « Nous sommes, répondirent-ils, les âmes que vos suffrages ont tirées du purgatoire ; nous venons à notre tour vous conduire en paradis. » A ces paroles, la malade expira, la sérénité sur le visage et la joie dans le cœur.

Et quand même, par une impossible supposition, ces âmes tomberaient dans un ingrat oubli de leurs bienfaiteurs, le Dieu de bonté infinie saurait bien s’en souvenir pour elles. Oui, tous ceux qui secourront les âmes, verront s’accomplir en eux le souhait de Ruth : (ch. I, 8.) « Que le Seigneur agisse envers vous comme vous avez agi envers les morts. »

Jésus a engagé sa parole, il sera miséricordieux envers les miséricordieux. Oh ! avec quelle plénitude, il l’exercera cette miséricorde, à l’égard de ceux qui auront été miséricordieux envers les âmes du purgatoire, ses filles chéries et prédestinées !

Le séraphique saint Bernardin assure qu’il y a plus de mérite à faire quelque bien à l’une de ces âmes, qu’à en faire dix fois autant en faveur d’un vivant, lors même qu’il serait prisonnier, infirme, malade, tourmenté de la faim ; et cela, parce que le bienfait est en proportion du besoin que l’on soulage. Est-il en effet, une plus grande nécessité, une misère plus extrême que celle qui afflige ces pauvres âmes ?

L’angélique saint Thomas assure que l’application de nos bonnes œuvres aux âmes souffrantes est d’un grand prix aux yeux de Dieu ; que cette charité nous acquiert des mérites dont un seul degré surpasse tous les trésors de la nature, attendu qu’à chaque degré de mérite correspond, par une juste récompense, un degré de gloire éternelle.

Saint Ambroise dit aussi, dans son livre des offices, que tout ce qu’on offre par charité pour les défunts, se change en mérites pour nous et que nous le retrouvons au centuple après la mort.




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Message par Lumen Dim 24 Avr 2022 - 15:46

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I MERVEILLE


Les enfants même ne sont pas exempts des peines du purgatoire.

Sancta ergo et salubris est cogitatio pro defunctisexorare : C’est une sainte et salutaire pensée de prier pour les morts. (Machab. L. 2, ch. 12. V. 46)

Il ne faudrait pas croire que tous les enfants qui meurent, vont immédiatement au ciel. Il en est dont la raison est développée de très bonne heure, qui, à l’âge de quatre ou cinq ans, discernent déjà le bien d’avec le mal ; ceux-ci lorsqu’ils sont frappés par la mort, entrent nécessairement en compte avec le Souverain Juge ; et si depuis leur baptême ; ils se sont rendus coupables de quelques péchés, il faut qu’ils les expient, et leur peine est proportionnée au degré de malice qui les a fait agir.

Priez pour les enfants défunts est donc une sainte et salutaire pensée. Un grand nombre d’exemples prouve cette vérité ; en voici un fourni par l’illustre martyre sainte Perpétue, dont saint Augustin lui-même rend un si magnifique témoignage.

Cette femme magnanime venait d’être reconduite en prison, et condamnée avec plusieurs autres chrétiens, à mourir dans l’amphithéâtre sous la dent des bêtes féroces. Tandis qu’elle se préparait à ce suprême et dernier combat, elle se sentit inspirée de prier pour son frère Dénocrate, mort à sept ans d’un cancer au visage.

La nuit suivante, elle fut ravie en esprit, et il lui fut montré une région désolée où régnaient de profondes ténèbres. Là, gémissaient un grand nombre d’exilés. Tout à coup, un jeune enfant parut se détacher du triste groupe. Perpétue reconnut Dénocrate. Il était triste, abattu, et l’horrible ulcère couvrait encore son visage. Elle eût voulu le rejoindre ; mais une distance qu’elle ne pouvait franchir, les séparait.

Néanmoins il était sorti de ce lieu de ténèbres, et elle le vit s’arrêter près d’une fontaine dont les bords étaient très élevés. Cet enfant, que dévorait une soif ardente, faisait des efforts inouïs pour atteindre à cette fontaine remplie d’une eau fraîche et limpide. Mais ses tentatives étaient inutiles, et le petit malheureux retombait épuisé de lassitude et de souffrance ; puis il se relevait pour endurer encore le même supplice.

Cette vision émut profondément la sainte martyre ; sans cesse, elle priait pour son petit frère et ne pouvait s’empêcher de verser des larmes en songeant à sa triste situation. Quelques jours après, elle le revit, mais revêtu d’une riche tunique, et la plaie de son visage entièrement cicatrisée. Il se trouvait encore auprès de la même source. Sur le bord de la fontaine, abaissée cette fois à la portée de l’enfant, on voyait une petite urne d’or dont il se servait pour puiser de l’eau et étancher sa soif.

Lorsqu’il se fut désaltéré, une sérénité céleste brilla sur son visage ; puis, la sainte Martyre le vit s’éloigner de ce lieu d’épreuve et se livrer à tous les transports d’une joie enfantine. Cette dernière vision indiquait que la jeune âme venait de quitter le purgatoire, pour entrer dans les contemplations et les ravissements du ciel.

(Ajoutée par le traducteur, d’après saint Augustin.)




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Message par Lumen Lun 25 Avr 2022 - 13:39

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II MERVEILLE


Des âmes répondant aux prières qu’on fait pour elles.

Per illam, defunctis adhuc loquitur : Grâce à sa foi, tout mort qu’il est, il parle encore. (Hebr. XI, 4.)

S’il est détestable et impie de se servir d’enchantements magiques pour évoquer les trépassés, comme le firent Simon-le-magicien et la pythonisse D’Endor dont il est parlé dans l’Ecriture ; il est au contraire très louable de réciter pour eux des prières ; et plusieurs fois on a entendu des voix pleines de douceur, répondre à nos psalmodies. Les chroniques religieuses sont remplies de traits de ce genre.

On raconte du saint évêque Bristano, qu’il avait pour les âmes du purgatoire une extrême compassion ; chaque jour il les recommandait à Dieu dans le saint sacrifice ; sa tendre dévotion le faisait prier bien longtemps au memento des morts, et, toutes les fois que le rit le permettait, il disait une messe de Requiem. Souvent au milieu de la nuit, il se rendait au cimetière ; là, seul, au pied de la grande croix, il récitait les psaumes de la pénitence et d’autres ferventes prières.

Or, une nuit, comme il achevait le Requiescant in pace, il entendait distinctement une multitude de voix répondre du sein des tombes : « Amen ! Amen ! » Le bienheureux François Babriano, de l’ordre des Frères Mineurs, fut témoin d’un semblable prodige.

Chaque jour il appliquait au soulagement des défunts toutes ses bonnes œuvres unies aux mérites infinis de Jésus Christ. Il avait une si grande compassion pour les âmes, qu’il ne pouvait songer à leurs tourments sans en éprouver lui-même une grande douleur. C’était surtout pendant l’offrande du saint sacrifice que zon zèle et sa ferveur s’enflammaient. Une fois il terminait une messe de mort par la postcommunion Animabus quaesumus, et comme il achevait le chant du Requiescant, toute l’église retentit d’un chœur de voix qui répondait avec une joyeuse harmonie : « Amen ! amen !

On demeura certain que ces âmes délivrées par les mérites du saint sacrifice, avaient poussé ce cri joyeux avant de monter au ciel. Saint-Grégoire-de-Tours rapporte un fait plus remarquable encore.

Dans un bourg du diocèse de Bordeaux, deux vénérables prêtres, d’une vie tout exemplaire, vinrent à mourir presque au même moment. Tous deux furent inhumés dans la même église ; mais l’un dans la partie nord et l’autre dans la partie sud. Or, pendant que le clergé, partagé en deux chœurs, chantait l’office (l’historien ne nous dit pas si c’était l’office des morts), on entendit retentir deux voix mélodieuses ; l’une s’unissait au premier chœur et l’autre au second.

C’était une harmonie si céleste que ceux qui l’écoutaient, en étaient ravis de joie et comme hors d’eux-mêmes. Et lorsqu’elles chantèrent ces paroles du Psalmiste : « Je me suis réjoui à la pensée que nous irions dans la maison du Seigneur. » Ce fut pour tous un signe manifeste que ces deux âmes s’envolaient vers les splendeurs éternelles.

(V. J. Bagatta, De admir, orbis christiani. I. II, chap. 1 ; saint Grégoire, De glor. Confessor., c. 47.)




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Message par Lumen Mar 26 Avr 2022 - 15:44

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III MERVEILLE


Marie a le pouvoir de délivrer les âmes captives et de les emmener au Ciel.

In me gratiaomnisviae…, in me spes vitae : En moi est toute la grâce de la voie, toute l’espérance de la vie. (Eccli, XXIV, 25.)

Dans les dévotions à Marie, parmi celles qui nous font espérer d’échapper à un long purgatoire, il en est une spéciale ; c’est celle du Scapulaire du mont Carmel. La Mère de Dieu, elle-même, a daigné promettre au bienheureux Simon Stock que quiconque porterait ce saint habit et pratiquerait les petites observances de cette confrérie, en gardant un cœur chaste, ferait son salut, et n’aurait qu’une courte expiation à faire en purgatoire.

Cette précieuse promesse est rappelée dans le bréviaire romain, à la sixième leçon de la fête.

La bulle pontificale, dite Sabbatine, rapporte également ce fait, et nous enseigne que la divine Vierge accorde souvent à ceux qui pratiquent fidèlement cette dévotion, ou la délivrance entière du purgatoire ou un grand soulagement, le premier samedi après leur mort, parce que ce jour est spécialement consacré à Marie.

La Mère de miséricorde, dans ce jour de grâce et de délivrance peut bien dire à ses fidèles serviteurs ce que le Seigneur dit à son peuple dans le Lévitique : « Ce jour-là vous aurez accompli votre expiation et vous serez purifiés de tous vos péchés, car c’est le samedi du repos. » (Ch. 16, 21.) Les annales du Carmel soutiennent plusieurs faits miraculeux de ce genre.

A Otrante, ville du royaume de Naples, une dame de grande distinction, assistant un jour à la prédication d’un père Carme, grand promoteur de la dévotion envers Marie, éprouva une joie extrême lorsqu’elle entendit le prédicateur assurer que tout chrétien qui porterait le saint scapulaire en observant les faciles pratiques de l’association, pouvait espérer que la sainte Vierge viendrait le délivrer des flammes du purgatoire le premier samedi après sa mort.

Immédiatement après le sermon, cette dame demanda à être admise dans la confrérie. Elle prit la résolution d’observer fidèlement les conditions demandées, et n’y manqua pas un seul jour. Dans toutes ses prières, elle demandait à la sainte Vierge la grâce de mourir un samedi, afin d’être promptement délivrée des tourments du purgatoire. La Mère de miséricorde exauça ses supplications.

Il y avait déjà quelques années que cette pieuse dame faisait partie de l’association, lorsqu’elle fut atteinte d’une maladie mortelle. Les médecins espéraient la sauver, mais la malade savait par une révélation intérieure, qu’elle ne guérirait pas ; elle le prédit clairement. En effet, sa vie s’éteignait de jour en jour. Comme elle approchait de l’agonie, les médecins déclarèrent qu’elle ne passerait pas le mercredi suivant ; mais elle leur dit : « Vous vous trompez encore : je vivrai trois jours de plus, et ne mourrai que samedi. »

L’évènement justifia sa prédiction, et jusqu’au terme annoncé, cette vertueuse dame ne cessa d’offrir ses souffrances en expiation de ses fautes, puis elle rendit son âme à son Créateur. Elle laissait sur la terre une fille dont la piété égalait celle d’un ange. Cette pauvre enfant après avoir reçu le dernier soupir de sa mère, alla s’enfermer dans un oratoire pour y répandre devant Dieu ses prières et ses larmes.

Pendant qu’elle implorait ainsi la divine Miséricorde pour cette âme si chère, un grand serviteur de Dieu, favorisé de grâces extraordinaires, vint de la part du Ciel consoler la triste orpheline. « Cessez, ô pieuse fille, lui dit-il, cessez de pleurer, et que votre tristesse se change en joie : vous avez perdu une tendre mère dans ce monde ; mais vous avez acquis une protectrice au ciel ; car je vous assure, qu’aujourd’hui même, votre mère, grâce à l’intercession de Notre Dame, est sortie du lieu de l’expiation ; déjà elle jouit dans la céleste patrie des récompenses que la Vierge divine réserve à ceux qui l’ont servie avec fidélité sur la terre.

(V. PhilocalusCaputus, Histor. Miracul. Imag. De Virg. Carmeli, ch. XI ; Carmelusthaumaturgus, an. 1613.)




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Message par Lumen Mer 27 Avr 2022 - 12:43

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IV MERVEILLE


Les démons accusent les âmes au tribunal de Dieu.

Satanas expetivit vos, ut cribraretsicuttriticum : Satan a demandé à vous cribler comme on crible le froment. (Luc, XXII, 31.)

On ne peut dire avec quelle rigueur Satan accuse les âmes, lorsqu’au sortir de la vie elles comparaissent devant le Juge suprême ; et s’il ne peut pas les entraîner dans les abîmes éternels, du moins, met-il tout en œuvre pour qu’elles aillent en purgatoire. On peut se faire une idée de l’acharnement de cet ennemi commun, par le récit que nous fait saint Anselme au sujet d’un de ses moines, nommé Osbern.

Le saint abbé avait eu le bonheur de le ramener à une parfaite observance de la règle, après plusieurs années passées dans l’oubli de ses devoirs. Le converti mena dès lors une vie tout angélique, à la grande joie de saint Anselme qui l’aimait beaucoup ; mais au bout de quelque temps, il tomba dans une maladie mortelle. Le saint, tout affligé, demanda au jeune religieux de lui faire connaître sa situation dans l’autre vie ; celui-ci le promit et expira.

Or, pendant que les moines chantaient l’office des morts autour du cercueil, l’abbé s’était retiré à l’écart afin de pouvoir prier avec plus de ferveur pour ce fils spirituel dont le sort inquiétait sa tendresse. Après avoir répandu devant Dieu ses pleurs et ses supplications, il fut surpris par un sommeil extatique pendant lequel, il voyait entrer dans la cellule du défunt plusieurs personnages vénérables, vêtus de blanc, qui s’asseyaient pour prononcer une sentence ; cependant Anselme n’entendait pas ce qu’ils disaient, et l’anxiété agitait son cœur.

Tout-à-coup, il vit paraître Osbern, le visage pâle et les traits bouleversés, comme quelqu’un qui vient échapper à un grand péril. « Qu’y-a-t-il mon fils, lui dit l’abbé, quel est votre sort ? » Celui-ci répondit : « L’antique serpent s’est levé trois fois contre moi, et trois fois il s’est replié sur lui-même ; il a été vaincu par l’oursier du Seigneur, accouru pour me délivrer. Après ces paroles, Osbern disparut.

Saint Anselme interpréta ainsi cette vision : le démon s’était levé trois fois contre Osbern : la première fois, pour l’accuser des péchés commis depuis son baptême jusqu’à son entrée dans le monastère ; la deuxième, des péchés commis pendant son noviciat ; enfin la troisième, de toutes les fautes dont il s’était rendu coupable depuis ses vœux jusqu’à sa mort.

Mais trois fois Satan avait été vaincu ; car les premières fautes avaient été effacées par la foi et la charité qui l’avaient porté à quitter le monde pour servir Dieu ; celles du noviciat avaient été remises par la ferveur avec laquelle il avait fait sa consécration définitive ; enfin celles de la troisième et dernière période de sa vie, avaient été effacées par une vie pénitente et la réception des sacrements dans de saintes dispositions. Ainsi toutes les attaques du serpent infernal avaient tourné contre lui-même.

Quant à l’oursier du Seigneur buttant contre le serpent, on doit entendre l’ange gardien dont la mission est de nous défendre contre les attaques fâcheuses de la bête infernale.

Saint Anselme, ce père spirituel, au cœur plein de tendresse, mit autant d’ardeur à délivrer Osbern du purgatoire, qu’il en avait mis naguère à le convertir. Chaque jour, il offrait pour lui le divin sacrifice, et il écrivit à divers monastères, afin d’obtenir des suffrages pour le défunt. Grâce à la charité du saint, l’âme d’Osbern ne dut pas tarder à s’envoler au ciel, pour y savourer à jamais les fruits délicieux de sa conversion au Seigneur.

(V. Acta Sanctorum, 21 avril n. 70.)




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Message par Lumen Jeu 28 Avr 2022 - 12:53

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V MERVEILLE


Dieu fait expier par un long purgatoire un manque de charité envers les défunts

Qui non diligit, manet in morte : Celui qui n’aime point demeure dans la mort (I Joan, III, 14.)

Dans l’admirable vie de saint Malachie archevêque d’Armagh, saint Bernard loue hautement la charité de ce prélat envers les défunts ; mais il blâme la sœur de Malachie avec une juste sévérité parce que loin d’imiter son frère, elle montrait, au contraire, peu de compassion envers les morts.

N’étant encore que diacre, saint Malachie se plaisait à assister aux funérailles des pauvres ; il les ensevelissait lui-même et les accompagnait au cimetière, en récitant pour eux des prières ferventes. Cet office d’humilité et d’humanité tout ensemble, le rendait très agréable au Seigneur.

Mais comme le saint homme Tobie, il devait trouver le blâme et la contradiction dans sa maison même. Sa sœur tout infatuée de sa noblesse, regardait comme un déshonneur, qu’il s’appliquât à des œuvres si basses, et elle lui disait : « Que fais-tu là, sot et grossier personnage ! Est-ce l’occupation d’un homme de ton rang ? Eh ! laisse donc les morts ensevelir les morts, comme le dit l’Evangile. »

Détournant ainsi le sens de ces paroles divines, elle s’en servait comme d’une arme pour molester son frère.

A ces insultes sans cesse renaissantes le saint répondait : « Misérable fille, que dis-tu ? tu sais les mots du texte sacré, mais tu n’en pénètres pas le sens. » Dans l’intérêt de la paix, il éloigna sa sœur, et poursuivit avec joie ses œuvres de charité. Mais Dieu ne laisse pas impunie la témérité de cette femme ; quoique jeune encore, elle fut atteinte d’une grave infirmité qui la conduisit rapidement au tombeau, et la Justice divine l’envoya se purifier dans les flammes du purgatoire.

Malachie avait tout pardonné, et sans cesse, il priait pour cette sœur qu’autrefois il s’était vu obligé de congédier. Depuis longtemps déjà elle avait quitté la terre, lorsqu’une nuit elle se fit voir en songe au saint prélat, elle était dans la cour de l’église, triste, en habits de deuil, et implorant sa pitié parce que depuis trente jours elle n’avait reçu aucun soulagement.

Les tristes plaintes de la défunte réveillent Malachie ; il se rappelle en effet que depuis un mois, il n’a point dit de messe pour sa sœur. On peut croire avec raison que Dieu avait permis cet oubli involontaire pour punir cette âme de l’insensibilité qu’elle avait montrée pour les âmes souffrantes, pendant qu’elle était sur la terre.

Le saint, dès le lendemain, monte à l’autel et offre le saint sacrifice pour la défunte. Au bout de quelques jours, elle se vit voir à lui dans une autre vision : mais, debout sur le seuil de l’église, comme s’il ne lui était pas encore permis d’entrer. Elle était là, triste et suppliante, cependant son vêtement n’était plus noir, mais couleur de cendre.

Saint Malachie ne passa pas un seul jour sans offrir pour elle le divin sacrifice. Bientôt il la revit. Elle était vêtue de blanc et dans l’église, mais loin de l’autel dont elle ne pouvait approcher malgré ses efforts pour y arriver.

Le saint persévéra dans ses suffrages, et Dieu couronna sa charité par une quatrième vision. Sa sœur lui fut montrée près de l’autel, toute brillante de gloire et entourée d’une foule d’âmes radieuses comme elle. Toutes avaient quitté l’exil pour monter à la patrie. Ce qui démontre parmi tant d’autres preuves, que la vertu du divin sacrifice, comme le dit saint Bernard, efface les péchés, délivre du purgatoire et ouvre les cieux.

Mais nous ne passerons point sous silence la grâce que valut à saint Malachie, sa grande charité envers les défunts.

Il avait un jour convoqué à une conférence spirituelle, les fidèles dont il dirigeait la conscience. Discourant sur le passage de ce monde à l’éternité, il demanda à chacun de ses disciples où, et quand il lui serait plus agréable de mourir, et chacun répondait suivant sa pensée. Quand ce fut au tour du saint il dit, que pour lui, s’il devait quitter l’Irlande, nul lieu ne lui plairait pour y mourir, comme le monastère de Clairvaux (dirigé par saint Bernard), parce que là il espérait jouir tout de suite des saints sacrifices de ces fervents religieux, et il ajouta qu’il voudrait y mourir le jour de la fête des morts, afin de participer aux innombrables suffrages offerts en cette solennité.

Ses désirs furent accomplis. Comme il se rendait auprès du Souverain Pontife, Eugène III, il fut surpris par une grave maladie à Clairvaux même, où il s’était arrêté. Il connut qu’il allait mourir et s’écria avec le prophète : « Voici mon repos pour toujours, je l’ai choisi et j’y demeurerai. »

En effet, quand parut la première aube du jour des morts, son âme sainte s’envola vers le ciel, où l’attendaient les âmes bienheureuses que sa charité avait retirées du séjour de l’expiation.

(V. saint Bernard, Vita S. Malachiae,)




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Message par Lumen Ven 29 Avr 2022 - 13:49

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VI MERVEILLE


Celui qui a les âmes du purgatoire pour le défendre, ne doit pas craindre les armées ennemies.

Si consistant adversum me castra, non timebit cor meum : Quand même je serais attaqué par les forces ennemies, mon cœur ne tremblera point. (Ps. XXVI, 5.)

Je me souviens d’avoir raconté le merveilleux recours que reçut un vertueux soldat de la part des âmes. De même que la sainte Ecriture nous montre plusieurs fois des légions célestes volant à la défense des Israélites contre les armées de Sennachérib et du roi de Syrie ; de même dans les annales ecclésiastiques, on voit plusieurs fois les âmes délivrées, se ranger en bataille, et voler au secours des princes qui les avaient aidées de leurs suffrages. Eusèbe, duc de Sardaigne, nous en fournit un exemple.

Ce prince avait une si grande dévotion pour les âmes du purgatoire, qu’il consacrait chaque année à leur délivrance la dixième partie de ses biens ainsi que les revenus d’une ville tout entière. Dans cette cité qui fut appelée, à juste titre, la ville de Dieu, le pieux duc entretenait un grand nombre de prêtres et de chapelains dont la mission spéciale était de réciter des prières, et d’offrir journellement le saint sacrifice en faveur des défunts.

Mais l’ennemi de tout bien suscita contre le duc, le roi Ostorge qui régnait en Sicile ; les immenses richesses et les troupes nombreuses que possédait ce monarque, l’avaient rendu redoutable à ses voisins. Sous de vains prétextes, il vint avec une puissante armée mettre le siège devant la ville de Dieu, et il s’en empara malgré la résistance des habitants.

La nouvelle de cette prise affligea Eusèbe plus que s’il avait perdu la moitié de son royaume, et il prit la résolution de recouvrer cette cité au péril de sa vie. Sans perdre un seul instant, il rassemble ses chefs militaires et organise une armée, toutefois bien inférieure à celle de son ennemi : aussi s’avançait-elle timidement et toute déconcertée.

Mais voici que les sentinelles signalent tout-à-coup des légions de cavalerie et d’infanterie, vêtues de blanc, chevaux blancs et lumières blanches. A cette nouvelle, le duc resta interdit : d’une part il appréhendait que ce ne fussent des alliés siciliens, de l’autre, il lui semblait que Dieu avait eu pitié de sa situation ; la couleur blanche qu’affectait cette armée, lui paraissait d’un bon augure.

Dans cette perplexité, il envoie quatre hérauts d’armes pour les reconnaître. Dès qu’ils furent en présence, quatre délégués de l’armée étrangère s’avancèrent vers eux, et les saluant, leur dirent : « Ne craignez point, nous sommes de la milice du souverain Roi, et nous accourons au secours de votre prince ; qu’il vienne s’entendre avec notre chef. »

Les deux armées se réunirent. Dès qu’Ostorge aperçut ces légions blanches, il fut saisi de terreur, et aussitôt, il détacha des hérauts d’armes pour les reconnaître. Quel ne fut pas son effroi, en apprenant que c’était un détachement des célestes armées, venu pour passer ses troupes au fil de l’épée, s’il ne rendait pas la Ville de Dieu. Immédiatement, il se soumit, laissa des sommes immenses pour réparer les dommages de la guerre, et se retira en toute hâte, pénétré de crainte et de confusion.

Eusèbe rendit d’extraordinaires actions de grâces au Seigneur, puis à la blanche armée venue du ciel pour le secourir. Le général de cette sainte milice répondit aux remerciements du prince en ces termes : « Sachez, Eusèbe, que presque tous ces soldats que vous voyez, sont des âmes délivrées par vos suffrages ; le Seigneur leur a confié le soin de vous protéger. Continuez donc vos charités envers les défunts ; autant vous en délivrerez autant vous vous assurerez de protecteurs auprès de Dieu. »

Après ces paroles, les célestes auxiliaires disparurent. Le duc, saisi d’admiration et pénétré de reconnaissance, redoubla de charité envers les âmes souffrantes, et jusqu’à son dernier soupir, il bénit le Dieu de miséricorde qui s’était plu à le secourir d’une manière si miraculeuse.

(V. Henri Grandgermain, Magn. Specul. exem., dist. 9, ex. 184.)




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Message par Lumen Sam 30 Avr 2022 - 14:57


Les merveilles divines dans les âmes du purgatoire - Page 2 9d248a77c605d2d900ea8de317f73f35--catholic-saints-roman-catholic

VII MERVEILLE


Les âmes des morts viennent révéler aux vivants les mystères de l’autre vie.

Nos scimusquoniamtranslatisumus de morte ad vitam : Nous savons que nous avons été transférés de la mort à la vie. (I Joan. III, 14.)

Quoique nous ayons cité déjà plusieurs fois des révélations concernant l’autre vie ; quoiqu’une infinité d’âmes aient donné un démenti direct aux incrédules qui nient l’existence du purgatoire et qui disent en riant : « Personne n’est revenu nous raconter ce qui s’y passe, » je ne regarderai pas comme inutile de rapporter deux révélations dont l’authenticité est appuyée sur l’autorité irrécusable de saint Thomas d’Aquin, témoin oculaire.

Cet illustre docteur avait une tendre compassion pour les âmes du purgatoire ; il leur conservait un pieux souvenir dans l’offrande du saint sacrifice, ainsi que dans ses prières et pénitences.

Lorsqu’il était maître de théologie de l’Université de Paris, il vit apparaître l’âme de sa sœur, morte abbesse de Sainte Marie de Capoue. Elle le conjura d’avoir pitié d’elle, car des flammes ardentes la consumaient. Le saint s’empressa de la secourir par ses prières, ses jeûnes, ses macérations, et surtout par l’oblation divine, et il supplia plusieurs de ses amis d’unir leurs suffrages aux siens.

Peu de temps après, pendant un séjour qu’il fit à Rome, sa sœur lui apparut de nouveau. Une joie céleste brillait sur son visage ; son vêtement, plus blanc que la neige, était splendide à voir. Déjà cette âme bienheureuse était entrée en possession de l’éternelle béatitude.

Saint Thomas lui demanda des nouvelles de ses deux frères, morts depuis quelques temps. Elle répondit que celui qui se nommait Arnaud, jouissait dans le ciel d’un haut degré de gloire pour avoir courageusement défendu le Souverain Pontife contre l’empereur Frédéric d’Allemagne, et avoir souffert persécution à ce sujet ; mais que Landolphe languissait encore dans le purgatoire et réclamait ses suffrages.

Puis elle ajouta : « Pour vous, mon frère, hâtez-vous d’achever les œuvres que vous avez entreprises pour la gloire de Dieu, car bientôt, vous serez réuni à nous dans le paradis, où une magnifique place vous attend en récompense de tout ce que vous faites pour l’Eglise. »

Une autre fois, comme le saint faisait oraison dans l’église de Saint-Dominique à Naples, il vit venir à lui son frère Romain, qui lui avait succédé à Paris dans sa chaire de théologie. Thomas, croyant qu’il arrivait de voyage, se leva pour aller l’embrasser. Le bon religieux lui dit qu’il n’était plus de ce monde, et que Dieu l’envoyait du ciel pour l’encourager dans ses travaux.

L’angélique docteur, vivement ému d’abord, reprit bientôt son calme habituel, et demanda à son bienheureux frère : « Suis-je en état de grâce ? » Romain lui répondit en souriant : Oui, puis il lui recommanda de persévérer dans le précieux travail qu’il avait entrepris, et qui était très agréable à Dieu.

Saint Thomas désirait savoir quelques détails concernant ce frère chéri, lors de son entrée dans l’éternité. Romain lui apprit qu’avant de jouir de la gloire éternelle, il était demeuré quinze jours en purgatoire pour n’avoir pas exécuté promptement les dernières volontés de son évêque. Saint Thomas demanda encore si dans le ciel on voit Dieu par le moyen de la lumière de la gloire, élevant l’intelligence, ou bien par tout autre action divine. Il lui fut répondu seulement ce verset du Psaume XLVII « Nous avons vu dans la cité du Dieu puissant, selon ce que nous avons appris. »

Après ces paroles, la vision s’évanouit, et l’ange de l’Ecole demeura dans une sainte impatience d’aller rejoindre son frère, pour contempler sans fin l’éternelle Beauté.

On voit par ce récit, que Dieu se sert quelquefois des âmes aussi bien que des anges, pour révéler aux vivants les merveilles de l’autre monde.

(V. Vie de saint Thomas d’Aquin, par Pierre Mafféi ; DiarioDominicano, 7 mars.)




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