Le Mois du Sacré Cœur de Jésus
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Le Mois du Sacré Cœur de Jésus
Rappel du premier message :
1° Avant de lire l'exercice de chaque jour, implorer l'assistance du Saint-Esprit, et lui demander avec ferveur la grâce de se le rendre profitable; lire l'exercice avec une religieuse attention, et s'arrêter à goûter les paroles qui toucheront le plus le cœur; terminer chaque fois par l'acte d'offrande qui est à la suite de ces pratiques.
2° Chaque vendredi, réciter pieusement les litanies du Sacré-Cœur qui se trouvent après le dernier exercice.
3° Se pénétrer, dès le commencement de ce mois, d'un, grand désir d'obtenir du cœur adorable de Jésus la grâce dont on a le plus de besoin et la correction du défaut auquel on est le plus porté; demander instamment cette double faveur à la fin de chaque exercice.
4° Entendre chaque jour, s'il est possible» ou tout au moins chaque vendredi, la sainte Messe à cette intention; l'offrir aussi en esprit de reconnaissance pour l'amour ineffable de Jésus, et de réparation pour toutes les ingratitudes des hommes: on peut, dans ce but, se servir utilement de l'exercice pour la sainte Messe qui termine cet opuscule.
5° Faire tous ses efforts pour se rendre digne de communier pendant ce mois plus souvent que d'ordinaire; ne pas le laisser finir du moins sans se procurer le bonheur de s'unir au divin cœur de Jésus dans le sacrement de son amour, avec les dispositions qui peuvent lui être le plus agréables.
Ô mon aimable Jésus, je Vous donne mon cœur en reconnaissance de tous Vos bienfaits; je me consacre à Vous entièrement, en réparation de toutes mes infidélités passées; et je me propose, avec le secours de Votre Sainte Grâce, de ne plus Vous offenser à l'avenir.
Notre Saint Père le Pape Pie VII a accordé une indulgence de cent jours, aux fidèles qui récitent, avec un cœur contrit, cet acte d'offrande devant un tableau ou une image du Sacré-Cœur. Cette indulgence ne peut être gagnée qu'une fois par jour. Ceux qui, pendant un mois, récitent ainsi ce même acte chaque jour, peuvent gagner, une fois dans ce mois, une indulgence plénière, pourvu que, s'étant confessés, ils fassent la sainte communion, et prient devant un tableau ou une image du Sacré-Cœur, selon les intentions du Souverain Pontife. Ces deux indulgences sont applicables aux âmes du Purgatoire. Rescrit du 9 juin 1807, du 26 septembre 1817.
Premier jour
Le Sauveur invite le fidèle à lui consacrer ce mois
« Ecoute, ô mon fils; laisse-Moi te parler au cœur. Je t'aime, Je t'aime infiniment plus que tu ne pourras jamais le comprendre, et Je veux te parler pour te rendre heureux. Je suis venu au monde, et le monde ne M'a point connu; Je suis venu au milieu des miens, et les miens n'ont pas voulu Me recevoir; encore aujourd'hui, Je réside parmi les hommes dans le Sacrement où l'Amour m'a fait leur captif, il y a plus de dix-huit siècles, et les hommes Me méconnaissent et M'oublient Les ingrats ! ils pensent à tout: à leurs parents, à leurs amis, à leurs bienfaiteurs, à leurs moindres affaires de ce lieu de passage, à leurs viles passions; et ils ne pensent point à Moi, leur Dieu, leur Créateur, leur Sauveur, à Moi qui Me suis rendu victime du plus grand Amour possible. Ils Me délaissent comme un étranger isolé au milieu d'un peuple auquel il est inconnu; ils ne Me visitent point; ils Me regrettent presque le peu d'instants que la coutume ou le respect humain leur fait passer dans Mes Temples. Que dis-je? ils M'offensent; ils ne pèsent nullement les suites de leurs outrages; ils dédaignent le ciel que Je leur offre, ils bravent l'enfer dont Je les menace; ils chassent, comme un souvenir importun, la pensée du grand Sacrifice que J'ai fait pour les sauver; ils détournent les yeux de l'image sainte de la Croix qui leur représente l'héroïsme sanglant de Mon Amour; et ils abandonnent ainsi Mon Cœur Sacré aux seuls hommages des Anges qui l'environnent, et du petit nombre d'amis fidèles qui se plaisent à l'adorer, à le louer et à l'aimer.
Ô mon fils, mets-toi de ce petit nombre, qui M'est si agréable et si cher. Que Je sois pour toi ce que sont à ces cœurs mondains si aveugles, si insensibles, les misérables intérêts de cette courte vie; et tu Me seras un dédommagement précieux de la perte de tant d'insensés qui préfèrent les eaux bourbeuses de l'iniquité, à ce fleuve d'eau vive dont Je suis la Source, les grossières voluptés du monde aux chastes délices de Mon Amour. Consacre à Mon Divin Cœur trente-trois jours d'hommages en reconnaissance des trente-trois années que j'ai passées pour toi sur la terre; en réparation de l'oubli et des outrages que Mes autres enfants Me prodiguent chaque jour, à chaque instant du jour; en témoignage de ton dévouement sincère et perpétuel au Cœur de Celui qui t'a tant aimé, qui t'aime encore si tendrement et qui désire pouvoir t'aimer pendant l'éternité. Pour ton Dieu, pour ton Jésus, dis-moi, mon fils, est-ce trop ?... »
Hélas ! en accordant à Jésus ce qu'Il me demande, qu'aurai-je fait encore qui puisse entrer en comparaison avec ce que je Lui dois? Et comment pourrais-je ne pas mettre mon bonheur à répondre, avec le plus vif empressement, à une si douce et si tendre invitation de Son Cœur adorable ? J'ai tant à réparer envers Lui; et je suis si faible, si languissant, si dénué de mérites et de vertus !... Ah! béni soit-il de ce qu'Il daigne m'offrir de quoi suppléer à tout ce qui me manque. Oui, voici de quoi payer mes dettes, de quoi me guérir de mes maux, de quoi me fortifier, de quoi m'enrichir pour le Ciel. Jésus ne se laisse pas vaincre en générosité: si en ce Mois je donne tout sans réserve à Son Divin Cœur, je recevrai en échange une effusion surabondante de grâces et le don Ineffable de Son Amour, qui est cette perle précieuse, ce trésor caché dont Il nous parle dans Son Évangile, cet unique nécessaire, sans lequel tout le reste n'est rien, avec lequel on possède tout ce que les plus vastes désirs peuvent embrasser.
1° Pendant tout ce Mois faites, chaque jour, une visite au Sacré Cœur, dans l'intention d'honorer Son Amour envers les hommes, et de Lui faire réparation pour leurs ingratitudes.
2° Imposez-vous aussi chaque jour, à la même fin, une légère privation quelconque: le Cœur de Jésus pèse l'amour et la volonté qui produisent l'œuvre plutôt que l'œuvre elle-même.
Mademoiselle Victorine de Galard Terraube, morte en 1836, après une trop courte vie consacrée à compatir à toutes les douleurs, à répandre un baume salutaire sur toutes les afflictions, à soulager de son mieux toutes les infortunes, se sentait pénétrée de la plus vive douleur au sujet de l'oubli et de l'ingratitude des hommes envers le Cœur de Jésus: faveur spéciale que les âmes ordinaires ne conçoivent même pas, et qui n'est guère accordée qu'à celles qui sont embrasées de l'amour divin. « A chaque nouvelle profanation, écrivait-elle, la pensée qui s'empare toujours de moi, c'est que tout le monde, dans ces temps malheureux, trouve des cœurs sensibles, et que mon Jésus n'en trouve pas: tout le monde est plaint, et mon Jésus ne l'est par personne.
C'est alors que je sens toujours, je l'avoue, mon bien faible amour se ranimer, que je m'offre à ce bon Sauveur sans réserve, et que je le conjure de vouloir bien faire son séjour dans mon cœur, en en chassant tout ce qui pourrait le contrister ». L'ingratitude des hommes envers un Dieu qui les a tant aimés, l'aveuglement des pécheurs, l'indifférence des justes eux-mêmes a la vue des crimes qui inondent la terre : telles étaient les causes ordinaires des larmes que Victorine répandait en la présence du Seigneur.
L'état de la France, sous le rapport religieux, l'occupait d'une manière tonte particulière. Elle voyait, avec une douleur profonde, la foi bannie de tant de cœurs, la religion de nos pères devenue comme étrangère au plus grand nombre, ses préceptes publiquement violés, ses solennités profanées audacieusement. Ce qui l'affligeait particulièrement, c'était de voir que même parmi les âmes pieuses, dont les vertus peuvent seules arrêter les coups terribles de la trop juste colère du Seigneur, il en était si peu qui parussent assez reconnaître l'amour de notre divin Jésus, et entrer dans ces sentiments d'expiation, d'amende honorable et de dévouement dont il lui semblait qu'elles auraient dû être constamment animées.
Ames justes, marchez, au moins de loin, nous vous en conjurons, sur les traces de Victorine; cherchez, comme elle, à aimer davantage votre Dieu, à proportion qu'il est plus offensé. Ah! qu'il n'ait pas à répéter, de nos jours, ces plaintes si touchantes qu'il faisait entendre autrefois par la bouche du Roi-Prophète: « J'ai attendu quelqu'un qui s'affligeât avec moi, et personne ne s'est présenté; quelqu'un qui cherchât à me consoler, et je ne l'ai pas trouvé ».
(Vie de Mademoiselle de Galard-Terraube, 5e partie.)
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Le Mois du Sacré Cœur de Jésus
Pratiques utile pour bien sanctifier le Mois du Sacré Cœur
Pratiques utile pour bien sanctifier le Mois du Sacré Cœur
1° Avant de lire l'exercice de chaque jour, implorer l'assistance du Saint-Esprit, et lui demander avec ferveur la grâce de se le rendre profitable; lire l'exercice avec une religieuse attention, et s'arrêter à goûter les paroles qui toucheront le plus le cœur; terminer chaque fois par l'acte d'offrande qui est à la suite de ces pratiques.
2° Chaque vendredi, réciter pieusement les litanies du Sacré-Cœur qui se trouvent après le dernier exercice.
3° Se pénétrer, dès le commencement de ce mois, d'un, grand désir d'obtenir du cœur adorable de Jésus la grâce dont on a le plus de besoin et la correction du défaut auquel on est le plus porté; demander instamment cette double faveur à la fin de chaque exercice.
4° Entendre chaque jour, s'il est possible» ou tout au moins chaque vendredi, la sainte Messe à cette intention; l'offrir aussi en esprit de reconnaissance pour l'amour ineffable de Jésus, et de réparation pour toutes les ingratitudes des hommes: on peut, dans ce but, se servir utilement de l'exercice pour la sainte Messe qui termine cet opuscule.
5° Faire tous ses efforts pour se rendre digne de communier pendant ce mois plus souvent que d'ordinaire; ne pas le laisser finir du moins sans se procurer le bonheur de s'unir au divin cœur de Jésus dans le sacrement de son amour, avec les dispositions qui peuvent lui être le plus agréables.
Acte d'offrande au Sacré Cœur de Jésus
Ô mon aimable Jésus, je Vous donne mon cœur en reconnaissance de tous Vos bienfaits; je me consacre à Vous entièrement, en réparation de toutes mes infidélités passées; et je me propose, avec le secours de Votre Sainte Grâce, de ne plus Vous offenser à l'avenir.
Notre Saint Père le Pape Pie VII a accordé une indulgence de cent jours, aux fidèles qui récitent, avec un cœur contrit, cet acte d'offrande devant un tableau ou une image du Sacré-Cœur. Cette indulgence ne peut être gagnée qu'une fois par jour. Ceux qui, pendant un mois, récitent ainsi ce même acte chaque jour, peuvent gagner, une fois dans ce mois, une indulgence plénière, pourvu que, s'étant confessés, ils fassent la sainte communion, et prient devant un tableau ou une image du Sacré-Cœur, selon les intentions du Souverain Pontife. Ces deux indulgences sont applicables aux âmes du Purgatoire. Rescrit du 9 juin 1807, du 26 septembre 1817.
Premier jour
Le Sauveur invite le fidèle à lui consacrer ce mois
Voix de Jésus
« Ecoute, ô mon fils; laisse-Moi te parler au cœur. Je t'aime, Je t'aime infiniment plus que tu ne pourras jamais le comprendre, et Je veux te parler pour te rendre heureux. Je suis venu au monde, et le monde ne M'a point connu; Je suis venu au milieu des miens, et les miens n'ont pas voulu Me recevoir; encore aujourd'hui, Je réside parmi les hommes dans le Sacrement où l'Amour m'a fait leur captif, il y a plus de dix-huit siècles, et les hommes Me méconnaissent et M'oublient Les ingrats ! ils pensent à tout: à leurs parents, à leurs amis, à leurs bienfaiteurs, à leurs moindres affaires de ce lieu de passage, à leurs viles passions; et ils ne pensent point à Moi, leur Dieu, leur Créateur, leur Sauveur, à Moi qui Me suis rendu victime du plus grand Amour possible. Ils Me délaissent comme un étranger isolé au milieu d'un peuple auquel il est inconnu; ils ne Me visitent point; ils Me regrettent presque le peu d'instants que la coutume ou le respect humain leur fait passer dans Mes Temples. Que dis-je? ils M'offensent; ils ne pèsent nullement les suites de leurs outrages; ils dédaignent le ciel que Je leur offre, ils bravent l'enfer dont Je les menace; ils chassent, comme un souvenir importun, la pensée du grand Sacrifice que J'ai fait pour les sauver; ils détournent les yeux de l'image sainte de la Croix qui leur représente l'héroïsme sanglant de Mon Amour; et ils abandonnent ainsi Mon Cœur Sacré aux seuls hommages des Anges qui l'environnent, et du petit nombre d'amis fidèles qui se plaisent à l'adorer, à le louer et à l'aimer.
Ô mon fils, mets-toi de ce petit nombre, qui M'est si agréable et si cher. Que Je sois pour toi ce que sont à ces cœurs mondains si aveugles, si insensibles, les misérables intérêts de cette courte vie; et tu Me seras un dédommagement précieux de la perte de tant d'insensés qui préfèrent les eaux bourbeuses de l'iniquité, à ce fleuve d'eau vive dont Je suis la Source, les grossières voluptés du monde aux chastes délices de Mon Amour. Consacre à Mon Divin Cœur trente-trois jours d'hommages en reconnaissance des trente-trois années que j'ai passées pour toi sur la terre; en réparation de l'oubli et des outrages que Mes autres enfants Me prodiguent chaque jour, à chaque instant du jour; en témoignage de ton dévouement sincère et perpétuel au Cœur de Celui qui t'a tant aimé, qui t'aime encore si tendrement et qui désire pouvoir t'aimer pendant l'éternité. Pour ton Dieu, pour ton Jésus, dis-moi, mon fils, est-ce trop ?... »
Réflexion
Hélas ! en accordant à Jésus ce qu'Il me demande, qu'aurai-je fait encore qui puisse entrer en comparaison avec ce que je Lui dois? Et comment pourrais-je ne pas mettre mon bonheur à répondre, avec le plus vif empressement, à une si douce et si tendre invitation de Son Cœur adorable ? J'ai tant à réparer envers Lui; et je suis si faible, si languissant, si dénué de mérites et de vertus !... Ah! béni soit-il de ce qu'Il daigne m'offrir de quoi suppléer à tout ce qui me manque. Oui, voici de quoi payer mes dettes, de quoi me guérir de mes maux, de quoi me fortifier, de quoi m'enrichir pour le Ciel. Jésus ne se laisse pas vaincre en générosité: si en ce Mois je donne tout sans réserve à Son Divin Cœur, je recevrai en échange une effusion surabondante de grâces et le don Ineffable de Son Amour, qui est cette perle précieuse, ce trésor caché dont Il nous parle dans Son Évangile, cet unique nécessaire, sans lequel tout le reste n'est rien, avec lequel on possède tout ce que les plus vastes désirs peuvent embrasser.
Pratique
1° Pendant tout ce Mois faites, chaque jour, une visite au Sacré Cœur, dans l'intention d'honorer Son Amour envers les hommes, et de Lui faire réparation pour leurs ingratitudes.
2° Imposez-vous aussi chaque jour, à la même fin, une légère privation quelconque: le Cœur de Jésus pèse l'amour et la volonté qui produisent l'œuvre plutôt que l'œuvre elle-même.
Pieux sentiments d'une âme toute dévouée à Jésus
Mademoiselle Victorine de Galard Terraube, morte en 1836, après une trop courte vie consacrée à compatir à toutes les douleurs, à répandre un baume salutaire sur toutes les afflictions, à soulager de son mieux toutes les infortunes, se sentait pénétrée de la plus vive douleur au sujet de l'oubli et de l'ingratitude des hommes envers le Cœur de Jésus: faveur spéciale que les âmes ordinaires ne conçoivent même pas, et qui n'est guère accordée qu'à celles qui sont embrasées de l'amour divin. « A chaque nouvelle profanation, écrivait-elle, la pensée qui s'empare toujours de moi, c'est que tout le monde, dans ces temps malheureux, trouve des cœurs sensibles, et que mon Jésus n'en trouve pas: tout le monde est plaint, et mon Jésus ne l'est par personne.
C'est alors que je sens toujours, je l'avoue, mon bien faible amour se ranimer, que je m'offre à ce bon Sauveur sans réserve, et que je le conjure de vouloir bien faire son séjour dans mon cœur, en en chassant tout ce qui pourrait le contrister ». L'ingratitude des hommes envers un Dieu qui les a tant aimés, l'aveuglement des pécheurs, l'indifférence des justes eux-mêmes a la vue des crimes qui inondent la terre : telles étaient les causes ordinaires des larmes que Victorine répandait en la présence du Seigneur.
L'état de la France, sous le rapport religieux, l'occupait d'une manière tonte particulière. Elle voyait, avec une douleur profonde, la foi bannie de tant de cœurs, la religion de nos pères devenue comme étrangère au plus grand nombre, ses préceptes publiquement violés, ses solennités profanées audacieusement. Ce qui l'affligeait particulièrement, c'était de voir que même parmi les âmes pieuses, dont les vertus peuvent seules arrêter les coups terribles de la trop juste colère du Seigneur, il en était si peu qui parussent assez reconnaître l'amour de notre divin Jésus, et entrer dans ces sentiments d'expiation, d'amende honorable et de dévouement dont il lui semblait qu'elles auraient dû être constamment animées.
Ames justes, marchez, au moins de loin, nous vous en conjurons, sur les traces de Victorine; cherchez, comme elle, à aimer davantage votre Dieu, à proportion qu'il est plus offensé. Ah! qu'il n'ait pas à répéter, de nos jours, ces plaintes si touchantes qu'il faisait entendre autrefois par la bouche du Roi-Prophète: « J'ai attendu quelqu'un qui s'affligeât avec moi, et personne ne s'est présenté; quelqu'un qui cherchât à me consoler, et je ne l'ai pas trouvé ».
(Vie de Mademoiselle de Galard-Terraube, 5e partie.)
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Re: Le Mois du Sacré Cœur de Jésus
Le Mois du Sacré Cœur de Jésus
Trente-et-unième jour
Union habituelle que l'âme fidèle doit entretenir avec son Divin Cœur
Trente-et-unième jour
Union habituelle que l'âme fidèle doit entretenir avec son Divin Cœur
Voix de Jésus
« Je t'ai déjà montré, ô mon fils, les principaux caractères du vrai Chrétien, caractère que tu dois t'efforcer d'imprimer en toi-même pour que ton cœur soit digne du Mien : tu as pu comprendre ce que tu dois avoir de détachement du monde, de douceur, de résignation pieuse dans les afflictions, de Miséricorde, de zèle pour la justice et la perfection, de pureté de cœur, d'amour de la paix, de généreuse fermeté au milieu de la persécution endurée pour la justice. Si tu accomplis fidèlement ces devoirs, tu Me seras agréable, tu deviendras un membre chéri de Mon Corps Mystique, un des bien-aimés de Mon Divin Cœur. Mais Je veux encore t'apprendre comment les âmes pieuses s'appliquent à entretenir leur union habituelle avec Moi, comment un cœur tout dévoué au Cœur de Jésus nourrit sans cesse par ses soupirs la Flamme Céleste qui Le dévore.
Dans ses discours il s'unit à Mes discours, et il se plaît à parler de Mon Amour incomparable; dans ses repas il se souvient de Mes jeûnes, de Mes mortifications; il s'unit à la tempérance, à la réserve et à la modestie qui présidaient, en Ma Divine Personne, aux tables où Je daignais M'asseoir; dans le sommeil il s'unit à la paix, à l'innocence, à la Sainteté de Mon repos; dans la veille, il agit avec Moi, sanctifiant ce qu'il fait par ce que J'ai fait de semblable sur la terre; il agit comme Moi, s'efforçant d'imiter en tout Ma perfection; il agit par Moi, sous l'impulsion de Ma Grâce et de Mon Amour; il agit pour Moi, ne cherchant d'autres avantages que Ma Gloire et le bon plaisir de Mon Divin Cœur.
S'il est seul, il s'unit à la solitude de son Jésus qui, loin du monde, et se séparant même de Ses chers Disciples, passait les nuits en prière sur la montagne. S'il se trouve au milieu des agitations du siècle, il s'unit à Moi conversant avec les enfants des homme, et répandant sur eux des paroles de grâce et de vérité. Mais c'est surtout dans ses exercices de piété qu'il s'unit à Moi plus intimement comme à l'auteur et au consommateur de la Foi, comme au principe, à l'objet, au but et au terme de toute la religion; comme à la source inépuisable des mérites qui seuls peuvent faire monter vers le Ciel les élans de sa dévotion en odeur de suavité: ainsi, il ne prie jamais qu'en Mon Nom, et en offrant au Père céleste la médiation toute-puissante de l'Agneau toujours immolé, toujours vivant. Regarde et fais selon ce modèle, ô mon fils ! »
Réflexion
Cette vie d'union intime au Cœur de Jésus serait à la fois et un beau témoignage d'amour pour Lui, et la source la plus abondante de grâces et de bénédictions pour mon âme. Vivre avec Jésus, vivre comme Jésus, vivre par Jésus, vivre pour Jésus, quelle belle et douce vie, et de quelle riche moisson de gloire et de félicité éternelle une telle vie me serait le gage ! Pour cela, sans doute, il faut de l'application, il faut des efforts, ou plutôt il faut de l'amour, un amour généreux qui fixe les affections et toutes les puissances de l'âme au cœur du divin Maître Mais aussi ne serai-je pas amplement récompensé de cette application, de ces efforts, de cet amour, même dès ce monde, par la douce consolation d'être tout à celui qui seul a un droit souverain sur mon cœur; par le bonheur de penser que, si je suis en état de grâce, chacune des actions qui partagent ma vie, faites en union avec le Divin Médiateur, m'assurent autant de degrés d'une récompense éternelle ? Récompense tellement précieuse que l'œil de l'homme n'a rien vu, que l'oreille de l'homme n'a rien entendu, que le cœur de l'homme n'a pu rien sentir qui en approche!
Pratique
1° Quand vos regards viendront à se porter sur une image du cœur de Jésus, qu'un tendre soupir d'amour resserre le nœud sacré qui doit lier votre cœur pour jamais à celui de votre aimable Sauveur.
2° Habituez-vous à vous unir intimement, dès votre réveil, à ses adorables dispositions, et renouvelez cet acte d'union au commencement et à la fin de vos actions principales. Pour qui sait aimer, il y a bien de la douceur dans ces pieux élans d'un cœur chrétien qui s'efforce de ressembler à son divin modèle.
Bel exemple d'union habituelle de l'âme avec le Divin Maître
Rien de plus édifiant que les dispositions intérieures d'Armelle Nicolas, pieuse servante morte à Vannes, en 1671, comblée des grâces et des bénédictions du ciel. « Le divin amour, disait-elle au sujet de l'emploi qu'elle faisait habituellement de sa journée, le divin amour m'avait appris à l'avoir si continuellement en vue, que, depuis le matin jusqu'au soir, je n'avais d'autre objet en ma pensée; et si parfois j'en étais tant soit peu distraite, aussitôt je me remettais en la sainte présence de mon Dieu. Dès mon réveil, je me jetais entre les bras de mon divin Sauveur, comme un enfant entre ceux d'un père tendrement chéri; je me levais pour le servir et pour travailler à lui plaire. Si j'avais du temps pour vaquer à l'oraison, je me tenais à genoux et je lui parlais comme si je l'eusse vu de mes propres yeux. Là, je m'offrais toute à lui; je le priais qu'en moi fussent accomplies toutes ses volontés, qu'il ne permit pas que je l'offensasse en la moindre chose.
Souvent je n'avais pas le loisir de réciter une courte prière dans toute la journée; mais mon cœur était aussi satisfait de travailler pour Dieu que de le prier, parce qu'il m'avait appris que tout ce qui est fait pour son amour est une véritable oraison. En m'habillant, je me tenais toujours en son adorable présence, et j'aimais à penser que c'était son amour qui me fournissait de quoi me vêtir. Quand ensuite j'allais au travail, mon Jésus ne me laissait point, ni moi non plus je ne le quittais pas, et je me trouvais aussi unie à lui que lorsque j'étais à la prière. Si je prenais mes repas, il me semblait que chaque morceau m'était présenté par sa divine Providence, et que lui-même prenait soin de me nourrir : ma reconnaissance en était accrue d'autant et enflammait de plus en plus mon amour.
Quand les hommes me persécutaient par leurs paroles et leurs mauvais traitements, et les démons par leurs tentations et leurs vains artifices, aussitôt je m'adressais à mon aimable Sauveur; il me semblait le voir me montrer son cœur transpercé, ses plaies ouvertes pour m'y renfermer et m'y conserver en assurance; je m'y cachais comme dans une citadelle, et j'y étais plus forte que tout l'enfer. Le soir venu je m'endormais comme un enfant sur le sein de sa mère, en louant et en bénissant mon père céleste; et souvent le doux sentiment de l'amour me réveillait si fort, que je passais les nuits sans dormir, et les employais tout entières à aimer une bonté si aimable, qui ne m'abandonnait jamais, qui veillait toujours attentive à moi, sa chétive créature... Ô Bonté infinie de mon Dieu, que votre Amour est grand ! Quelle union que celle qui ne s'interrompt jamais ! Mon Dieu, ce n'est plus moi qui vis, c'est vous qui daignez vivre en moi ».
(Vie des Justes dans les humbles conditions de la société, par l'abbé Carron.).
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Le Mois du Sacré Cœur de Jésus
Trente-et-unième jour
Union habituelle que l'âme fidèle doit entretenir avec son Divin Cœur
Trente-et-unième jour
Union habituelle que l'âme fidèle doit entretenir avec son Divin Cœur
Voix de Jésus
« Je t'ai déjà montré, ô mon fils, les principaux caractères du vrai Chrétien, caractère que tu dois t'efforcer d'imprimer en toi-même pour que ton cœur soit digne du Mien : tu as pu comprendre ce que tu dois avoir de détachement du monde, de douceur, de résignation pieuse dans les afflictions, de Miséricorde, de zèle pour la justice et la perfection, de pureté de cœur, d'amour de la paix, de généreuse fermeté au milieu de la persécution endurée pour la justice. Si tu accomplis fidèlement ces devoirs, tu Me seras agréable, tu deviendras un membre chéri de Mon Corps Mystique, un des bien-aimés de Mon Divin Cœur. Mais Je veux encore t'apprendre comment les âmes pieuses s'appliquent à entretenir leur union habituelle avec Moi, comment un cœur tout dévoué au Cœur de Jésus nourrit sans cesse par ses soupirs la Flamme Céleste qui Le dévore.
Dans ses discours il s'unit à Mes discours, et il se plaît à parler de Mon Amour incomparable; dans ses repas il se souvient de Mes jeûnes, de Mes mortifications; il s'unit à la tempérance, à la réserve et à la modestie qui présidaient, en Ma Divine Personne, aux tables où Je daignais M'asseoir; dans le sommeil il s'unit à la paix, à l'innocence, à la Sainteté de Mon repos; dans la veille, il agit avec Moi, sanctifiant ce qu'il fait par ce que J'ai fait de semblable sur la terre; il agit comme Moi, s'efforçant d'imiter en tout Ma perfection; il agit par Moi, sous l'impulsion de Ma Grâce et de Mon Amour; il agit pour Moi, ne cherchant d'autres avantages que Ma Gloire et le bon plaisir de Mon Divin Cœur.
S'il est seul, il s'unit à la solitude de son Jésus qui, loin du monde, et se séparant même de Ses chers Disciples, passait les nuits en prière sur la montagne. S'il se trouve au milieu des agitations du siècle, il s'unit à Moi conversant avec les enfants des homme, et répandant sur eux des paroles de grâce et de vérité. Mais c'est surtout dans ses exercices de piété qu'il s'unit à Moi plus intimement comme à l'auteur et au consommateur de la Foi, comme au principe, à l'objet, au but et au terme de toute la religion; comme à la source inépuisable des mérites qui seuls peuvent faire monter vers le Ciel les élans de sa dévotion en odeur de suavité: ainsi, il ne prie jamais qu'en Mon Nom, et en offrant au Père céleste la médiation toute-puissante de l'Agneau toujours immolé, toujours vivant. Regarde et fais selon ce modèle, ô mon fils ! »
Réflexion
Cette vie d'union intime au Cœur de Jésus serait à la fois et un beau témoignage d'amour pour Lui, et la source la plus abondante de grâces et de bénédictions pour mon âme. Vivre avec Jésus, vivre comme Jésus, vivre par Jésus, vivre pour Jésus, quelle belle et douce vie, et de quelle riche moisson de gloire et de félicité éternelle une telle vie me serait le gage ! Pour cela, sans doute, il faut de l'application, il faut des efforts, ou plutôt il faut de l'amour, un amour généreux qui fixe les affections et toutes les puissances de l'âme au cœur du divin Maître Mais aussi ne serai-je pas amplement récompensé de cette application, de ces efforts, de cet amour, même dès ce monde, par la douce consolation d'être tout à celui qui seul a un droit souverain sur mon cœur; par le bonheur de penser que, si je suis en état de grâce, chacune des actions qui partagent ma vie, faites en union avec le Divin Médiateur, m'assurent autant de degrés d'une récompense éternelle ? Récompense tellement précieuse que l'œil de l'homme n'a rien vu, que l'oreille de l'homme n'a rien entendu, que le cœur de l'homme n'a pu rien sentir qui en approche!
Pratique
1° Quand vos regards viendront à se porter sur une image du cœur de Jésus, qu'un tendre soupir d'amour resserre le nœud sacré qui doit lier votre cœur pour jamais à celui de votre aimable Sauveur.
2° Habituez-vous à vous unir intimement, dès votre réveil, à ses adorables dispositions, et renouvelez cet acte d'union au commencement et à la fin de vos actions principales. Pour qui sait aimer, il y a bien de la douceur dans ces pieux élans d'un cœur chrétien qui s'efforce de ressembler à son divin modèle.
Bel exemple d'union habituelle de l'âme avec le Divin Maître
Rien de plus édifiant que les dispositions intérieures d'Armelle Nicolas, pieuse servante morte à Vannes, en 1671, comblée des grâces et des bénédictions du ciel. « Le divin amour, disait-elle au sujet de l'emploi qu'elle faisait habituellement de sa journée, le divin amour m'avait appris à l'avoir si continuellement en vue, que, depuis le matin jusqu'au soir, je n'avais d'autre objet en ma pensée; et si parfois j'en étais tant soit peu distraite, aussitôt je me remettais en la sainte présence de mon Dieu. Dès mon réveil, je me jetais entre les bras de mon divin Sauveur, comme un enfant entre ceux d'un père tendrement chéri; je me levais pour le servir et pour travailler à lui plaire. Si j'avais du temps pour vaquer à l'oraison, je me tenais à genoux et je lui parlais comme si je l'eusse vu de mes propres yeux. Là, je m'offrais toute à lui; je le priais qu'en moi fussent accomplies toutes ses volontés, qu'il ne permit pas que je l'offensasse en la moindre chose.
Souvent je n'avais pas le loisir de réciter une courte prière dans toute la journée; mais mon cœur était aussi satisfait de travailler pour Dieu que de le prier, parce qu'il m'avait appris que tout ce qui est fait pour son amour est une véritable oraison. En m'habillant, je me tenais toujours en son adorable présence, et j'aimais à penser que c'était son amour qui me fournissait de quoi me vêtir. Quand ensuite j'allais au travail, mon Jésus ne me laissait point, ni moi non plus je ne le quittais pas, et je me trouvais aussi unie à lui que lorsque j'étais à la prière. Si je prenais mes repas, il me semblait que chaque morceau m'était présenté par sa divine Providence, et que lui-même prenait soin de me nourrir : ma reconnaissance en était accrue d'autant et enflammait de plus en plus mon amour.
Quand les hommes me persécutaient par leurs paroles et leurs mauvais traitements, et les démons par leurs tentations et leurs vains artifices, aussitôt je m'adressais à mon aimable Sauveur; il me semblait le voir me montrer son cœur transpercé, ses plaies ouvertes pour m'y renfermer et m'y conserver en assurance; je m'y cachais comme dans une citadelle, et j'y étais plus forte que tout l'enfer. Le soir venu je m'endormais comme un enfant sur le sein de sa mère, en louant et en bénissant mon père céleste; et souvent le doux sentiment de l'amour me réveillait si fort, que je passais les nuits sans dormir, et les employais tout entières à aimer une bonté si aimable, qui ne m'abandonnait jamais, qui veillait toujours attentive à moi, sa chétive créature... Ô Bonté infinie de mon Dieu, que votre Amour est grand ! Quelle union que celle qui ne s'interrompt jamais ! Mon Dieu, ce n'est plus moi qui vis, c'est vous qui daignez vivre en moi ».
(Vie des Justes dans les humbles conditions de la société, par l'abbé Carron.).
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Re: Le Mois du Sacré Cœur de Jésus
Le Mois du Sacré Cœur de Jésus
Trente-deuxième jour
Comment tout peut servir à nous faire penser continuellement à ce divin Sauveur
Trente-deuxième jour
Comment tout peut servir à nous faire penser continuellement à ce divin Sauveur
Voix de Jésus
« Ce n'est point assez de t'avoir enseigné, ô mon fils, à t'unir à Moi dans toutes tes actions; Je veux t'enseigner encore à Me voir en tout et partout, afin que ton cœur soit désormais inséparable du Mien, comme les yeux de Ma Providence sont toujours ouverts sur ta faiblesse et ta misère; comme les yeux de Mon Amour restent toujours fixés sur ton âme, qui M'a été plus chère que la vie. Ô mon tendre fils, si tu M'aimais, tu saurais te faire de toutes les créatures comme autant de pieux symboles sous lesquels tu verrais Jésus et Son amabilité ravissante : dans l'immensité des Cieux, tu admirerais l'infinité de Mes perfections; dans l'astre majestueux du jour, tu contemplerais Ma Grandeur et Ma Gloire; l'élément du Feu te représenterait l'ardeur de Ma Charité; le pain qui te nourrit te rappellerait cet Aliment Divin que je daignai te léguer à la dernière Cène; les divers objets qui servent à tes plaisirs innocents ou à tes besoins, te diraient les douces attentions de Ma Providence, et dans tout ce qui a saveur, parfum, éclat, beauté, tu retrouverais la suavité, la bonne odeur de Jésus les doux charmes de sa beauté ineffable.
Si tu M'aimais, comme ton âme s'élèverait au-dessus de tout ce qui vient frapper tes regards dans le culte de Mon Église ! Ces Autels, dirais-tu, ces vases sacrés, ces ornements servent au renouvellement perpétuel du miracle le plus étonnant de l'Amour d'un Dieu pour les hommes. Qu'il est auguste ce temple ! que ce sanctuaire est vénérable ! C'est là que Mon Jésus daigne s'offrir pour moi tous les jours; là qu'Il daigne me nourrir de Sa propre Substance; là qu'Il daigne résider sans cesse et attendre ma visite, ne demandant qu'à répandre sur moi les effusions de Sa Miséricorde et de Son Amour. C'est ici que l'enfant de colère devient, par le baptême, enfant du Père céleste; que le pécheur s'humiliant aux pieds du prêtre, entend prononcer l'heureuse sentence de son absolution; que Jésus me parle et m'instruit par la bouche des prédicateurs de Son Évangile.
Si tu M'aimais, à la rencontre du moindre de Mes Disciple, tu verrais en lui Mon image, et tu te souviendrais de cette parole de ton Sauveur : Ce que vous faites au plus petit de ceux qui croient en moi, c'est à Moi-même que vous le faites. Dans tes supérieurs, tu Me reconnaîtrais comme ton Père; dans tes égaux, comme ton Ami et ton Frère; dans les ministres de Mon Sanctuaire, comme ton Docteur et Ton Pasteur. A la vue des pauvres, tu te rappellerais Mon indigence volontaire; à la vue des malades et des infirmes, les souffrances de Ma Passion; à la vue de tous ceux qui sont dans l'infortune, les peines innombrables dont fut issue Ma Vie mortelle. Ainsi tu profiterais de tout pour penser constamment à ton Jésus, et pour croître de plus en plus dans Son Amour ».
Réflexion
Heureux, trois fois heureux le cœur qui aime assez pour éprouver le besoin de voir en tout et partout l'image du divin Jésus, et qui, pour atteindre à cette perfection, fait servir tout ce qui frappe ses sens à lui en rappeler le tendre souvenir ! Si je m'étais aidé de ce moyen toujours facile et qui est toujours à ma portée, que j'aurais fait de progrès dans la douce voie de l'amour ! Non, je n'ai pas besoin de monter au ciel pour y trouver celui que mon cœur doit chérir uniquement; je n'ai pas besoin de passer au delà des mers: il est près de moi. Que dis-je ? il est en moi-même : oui, tout en moi doit me rappeler Jésus et ses admirables bienfaits : cette langue sur laquelle tant de fois a reposé son corps adorable, ce cœur qui si souvent lui a servi de trône et de sanctuaire après la communion; tout mon être qui a été, en quelque sorte, identifié avec ce doux Sauveur ? Ne puis-je pas, ne dois-je pas me dire, suivant la pensée de saint Paul, que mes membres sont devenus ses membres, qu'Il demeure en moi et moi en lui ? Dès lors, ne dois-je pas vivre comme en la présence continuelle et sensible de cet hôte divin si aimant, si aimable, et malheureusement si peu aimé?
Pratique
1° Ne passez jamais près d'une église où repose le très-saint Sacrement, et n'y portez jamais, même de loin, vos regards, sans un pieux sentiment d'amour.
2° Que la vue d'un prêtre vous rappelle toujours le bien immense que Jésus vous fait par son auguste ministère, et les merveilleux pouvoirs qu'il lui a conférés en votre faveur.
De quelle manière Armelle Nicolas profitait de tout pour s'élever à Dieu
« Quand j'apercevais, disait cette pieuse amante de Jésus, un de ces animaux qui sont le symbole de la fidélité, qui ne quittent jamais leur maître, qui s'attachent à tous ses pas, qui, pour un morceau de pain, lui font mille caresses, oh ! que cette vue m'était une puissante leçon d'agir de même envers mon Dieu, qui par tant de biens m'avait liée et attachée à son service ? Quand je considérais, dans les champs, ces petits agneaux si doux, qui se laissent paisiblement conduire à la boucherie, je me représentais mon Sauveur, qui s'était ainsi laissé conduire à la mort sans dire un mot, et qui en cela m'apprenait à me rendre semblable à lui dans les rencontres difficiles à la nature. Si je voyais de petits poussins s'enfuir sous les ailes de leur mère, au même instant il me venait dans l'esprit que mon Jésus s'était comparé à cet oiseau domestique, afin de me donner confiance en lui, et de m'apprendre à me tenir cachée sous les ailes de sa providence, pour éviter la fureur du démon.
En contemplant la beauté des prairies et des champs couverts de verdure et de fleurs, je disais en moi-même : « Mon bien-aimé est la fleur des champs et le lis « des vallées ». Je l'invitais à faire de mon âme le parterre de ses délices, et le conjurais de le « tenir si bien clos et scellé, qu'autre que lui n'y pût entrer jamais. A la vue des arbres pliant au gré des vents et de la mer qui ne franchissait jamais ses bornes : Ô Dieu! disais-je, que ne suis-je aussi docile aux mouvements et aux inspirations de votre divin esprit, pour ne passer jamais les bornes de vos adorables volontés ? Le matin, quand d'une bluette de feu j'allumais un grand brasier, je disais : « Ô amour ! si on vous laissait agir dans les âmes, que vous auriez bientôt fait de même !
Si je voyais cultiver et ensemencer la terre, il me semblait voir mon Sauveur qui avait, dans tout le cours de sa vie, tant sué, peiné, travaillé pour cultiver les âmes, et y répandre la semence de sa doctrine céleste; et la pensée qu'il y avait si peu de terre qui portât de bons fruits, me causait des regrets inexprimables. Au temps des récoltes, quand je voyais le bon grain séparé de la paille, je me disais qu'autant il en serait fait au jour du jugement des bons et des mauvais. Enfin il n'y avait créature au monde qui ne me servit d'instruction, et ne m'inspirât toujours quelque pieux sentiment. C'est pourquoi je disais souvent à Dieu : « Ô mon amour ! que vous avez su admirablement suppléer à mon ignorance ! je ne sais pas même lire; mais, par votre grâce, toutes choses m'instruisent si bien, qu'il me suffit de les voir pour sentir combien vous êtes aimable, et en prendre sujet de penser toujours à vous ! »
(Vie des Justes dans les humbles conditions de la société, par l'abbé Carron).
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Re: Le Mois du Sacré Cœur de Jésus
Le Mois du Sacré Cœur de Jésus
Trente-troisième jour
Zèle qui doit nous animer pour son Divin Cœur
Trente-troisième jour
Zèle qui doit nous animer pour son Divin Cœur
Voix de Jésus
« Ô mon fils, si tu es fidèle à ce que Je t'ai enseigné pendant ce mois de grâce et de bénédiction, Je mettrai en toi Ma complaisance. Mais si tu te laisses pénétrer de tout l'amour que tu Me dois, il ne saura se contenir au dedans de toi-même : ce feu voudra se répandre; tu éprouveras un saint désir d'embraser tous les cœurs de cette Flamme Céleste que Je suis venu apporter sur la terre; et tu acquerras ainsi de nouveaux titres à la bienveillance de Mon Divin Cœur, tu gagneras ses faveurs de prédilection. Tu peux beaucoup par l'exemple : que tes frères voient reluire en toi Mes Vertus; qu'ils puissent dire de toi : « Voilà un vrai disciple de Jésus: ne retrouve-t-on pas en lui quelque chose de Son humilité, de Sa douceur, de Sa Charité ? » Alors, ils Me glorifieront dans les dons qu'ils verront briller en toi, et ils seront portés à t'imiter. Tu peux beaucoup par la prière : adresse-Moi d'humbles et ferventes supplications pour les autres, pour les pécheurs surtout dont la conversion donne tant d'éclat à Ma Miséricorde, et procure tant de joie au ciel, tu feras descendre sur eux des bénédictions précieuses, car la prière assidue de l'âme juste a bien de la puissance.
Tu peux beaucoup par la parole : profite avec zèle, mais sans affectation, des occasions de dire à tes frères combien Je les aime, combien Je suis digne de leur amour, combien Mon joug est doux et mon fardeau léger, surtout combien il y a de douceur et de consolation à se donner sans réserve à Mon Cœur adorable. C'est là, ô mon fils, ce que J'attends, ce que Je désire de toi. Mais que ton zèle aussi se manifeste par un pieux empressement pour la dévotion à Mon Divin Cœur. Quand J'ai inspiré l'établissement de cette dévotion, j'ai voulu donner à Mon Église désolée par les ravages de l'hérésie et par le refroidissement de la Charité, un nouveau gage de Ma Tendresse; et ce M'est une hostie d'agréable odeur, que le zèle de Mes enfants chéris pour la pratiquer et la répandre : elle est si utile aux âmes, si féconde en fruits précieux pour l'éternité !
Oui, Je Me plais à verser les grâces les plus abondantes dans les cœurs, qui, touchés de l'Amour dont Je suis embrasé pour les hommes, s'efforcent de M'en témoigner leur reconnaissance, et qui, justement contristés de tout ce que J'ai souffert et que Je souffre encore chaque jour de leur part dans le Sacrement de l'Autel, s'efforcent de réparer tant d'ingratitudes et tant d'outrages. A ceux là J'aime à dire, comme autrefois à Mes chers disciples : C'est vous qui M'êtes restés fidèles et Moi, Je vous prépare ce que Mon Père M'a préparé à Moi-même, le Royaume Céleste où Je vous ferai asseoir sur des trônes. Grande et magnifique promesse ! Car, ô mon fils, te rassasier des délices et de l'abondance de Ma Maison, te rendre participant de Ma Gloire, heureux de Mon Bonheur, que pourrais-je te donner au delà ? »
Réflexion
Celui qui n'a point de zèle n'a point d'amour. Hélas ! que j'ai donc peu aimé mon divin Sauveur, moi qui ai si peu fait pour la gloire de son Cœur adorable ! Ah ! j'aurais pu si souvent, du moins par mes discours et mes bons exemples, insinuer le goût de la piété, rappeler le souvenir de mon Jésus, empêcher qu'il ne fût offensé, porter à un saint retour vers Lui ceux qui ont le malheur de languir loin de cette Source de la Vie véritable; et je ne l'ai point fait.... Et que n'aurais-je pas pu par mes prières ?
Si j'avais pieusement gémi en présence de son Cœur Sacré pour les âmes qu'il a rachetées par son Sang, quel bien j'aurais fait à celles qui sont captives du démon sur la terre; quel bien, à celles qui souffrent dans le Purgatoire ! Et que de gloire en serait revenue à ce Divin Sauveur dans le temps et dans l'éternité ! Combien aussi j'aurais pu multiplier les réparations qui lui sont si justement dues pour toutes les offenses dont il est l'objet ! Que de fois j'aurais pu le visiter, lui offrir, lui donner mon cœur pour tant de chrétiens infidèles qui l'abreuvent d'amertume! Ô Jésus ! je suis coupable, trop coupable; après toutes les bontés dont vous m'aviez comblé, deviez-vous donc attendre de moi si peu de zèle ? Ah ! puissé je désormais, et jusqu'à mon dernier soupir, vous aimer sans mesure, et vous dédommager, par ma ferveur, de l'ingratitude de tous ceux qui vous oublient et qui vous offensent !
Pratique
1° Portez les autres, le plus souvent que vous pourrez, à l'amour de Jésus, et inspirez, autant que votre état et votre position vous le permettent, la dévotion à son Sacré-Cœur.
2° Chaque vendredi, ou du moins le premier vendredi de chaque mois, offrez-lui quelque acte de mortification en réparation de tous les outrages qu'il daigne souffrir, par amour pour nous, dans l'adorable Eucharistie, et récitez pieusement au pied des saints autels quelque formule d'amende honorable.
Consécration de Marseille au Divin Cœur de Jésus
« Un bâtiment venant des échelles du Levant, et arrivé à l'Ile d'If, le 25 mai 1720, répandit en France le fléau redoutable de la peste. Le mal se manifesta dans les premiers jours de juillet, et fit en peu de temps de rapides progrès. Presque toute la Provence en fut atteinte. Mais ce fut à Marseille que la contagion se déploya avec le plus de fureur. Elle était encore accrue par les chaleurs de l'été, qui sont très ardentes dans cette ville. Bientôt la mortalité fit les plus grands ravages. Le nombre des pestiférés augmentait tous les jours. La maladie ne durait pas plus de vingt quatre heures. Dans cette situation désespérante, où la pitié était étouffée par la peur, et où chacun tremblait pour soi, la ville fut heureuse de renfermer de ces hommes intrépides et charitables, que le danger n'effrayait pas, ou qui savaient le braver. Le clergé surtout se montra digne de son auguste ministère. Les prêtres des paroisses, les religieux rivalisèrent de zèle et de dévouement. Assidus dans les maisons des malades et dans les hôpitaux, ils portaient à tous les secours de la religion et les consolations nécessaires au milieu de cette désolation générale. Ils couraient de lit en lit, assiégeant sans effroi ces asiles assiégés par la contagion.
L'évêque de Marseille, M. de Belzunce, les soutenait par son exemple. Loin d'écouter des conseils timides, il était resté au milieu de son troupeau, et remplissait les fonctions de père et de pasteur, visitant les malades, secourant les pauvres, et montrant tout le courage qu'inspire une héroïque charité. Il ne périt point, mais plus de deux cent cinquante prêtres et religieux furent victimes de leur zèle, et la contagion enleva en tout environ cinquante mille âmes. Elle était encore dans sa plus grande force, lorsque, le 7 septembre, les échevins lurent, au nom de la ville, et entre les mains de l'évêque, le vœu solennel de doter un hôpital pour les orphelins.
Le 1er novembre, jour où l'Église célèbre la fête de tous les Saints, M. de Belzunce fit une procession solennelle pour toucher la colère de Dieu. Il marcha la corde au cou, les pieds nus, et tenant la croix dans ses mains, et célébra les saints mystères sur un autel dressé en plein air. Là, après avoir exhorté son peuple à fléchir le ciel par ses prières, il consacra la ville au cœur de Jésus; et depuis, les échevins s'engagèrent, par une délibération, à entendre tous les ans la messe, le jour du Sacré Cœur, à y offrir un flambeau orné de l'écusson de la ville, et à se trouver, le soir, à une procession générale en action de grâces de la cessation du fléau; cérémonie qui fut longtemps ponctuellement observée, et qui, après avoir été interrompue par la révolution de 93, fut rétablie sous la restauration. A dater de ce jour, aucun malade ne mourut de la peste, et la ville fut délivrée ».
(Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique, tome I).
Acte de consécration au Sacré cœur de Jésus à la fin du Mois du Sacré Cœur
Ô Cœur Adorable de Jésus ! le plus tendre, le plus généreux, le plus aimable de tous les cœurs; ô Vous qui êtes tout embrasé d'Amour pour moi sur cet Autel, où les Anges ne cessent de Vous adorer, anéantis devant Votre Majesté infinie ! Je viens, pénétré de reconnaissance à la vue de Vos bienfaits, et de douleur à la vue des ingratitudes des hommes, je viens me consacrer à Vous sans réserve et sans retour; je viens me dévouer comme une victime d'expiation pour mes péchés et pour ceux de mes frères, et en particulier pour les outrages qui ont été commis et qui se commettent encore trop souvent contre le Sacrement de Votre Amour ineffable. Puissé-je, par ma contrition et par ma ferveur, dédommager Votre Amour méconnu et réparer les torts faits à votre gloire! Puissé-je employer ma vie à propager Votre culte et à Vous gagner des cœurs ! Vous serez désormais mon refuge dans mes peines, ma lumière, mon espérance, ma force, ma consolation et mon tout.
C'est à Vous et par Vous seul que j'offrirai mes actions, mes prières et mes larmes; ce seront Vos sentiments et Vos désirs qui régleront ma conduite : en les suivant, je marcherai toujours dans les sentiers de la justice et de la paix. Recevez donc mon cœur, ô Jésus, ou plutôt prenez-le Vous-même; changez-le pour qu'il soit digne de Vous; rendez-le doux, humble, pénitent et généreux comme le Vôtre, en l'embrasant de Votre Amour. Cachez-le dans Votre Cœur, en l'unissant au Cœur Immaculé de Marie et à ceux de tous Vos fidèles serviteurs, afin que je ne le reprenne jamais. Ah! plutôt mourir que de jamais offenser ou contrister Votre Cœur Adorable, à l'amour duquel je désire être sans réserve, à la vie, à la mort, éternellement. Ainsi soit-il !
Amende honorable au Sacré Cœur de Jésus
Ô Cœur Adorable de mon Sauveur et de mon Dieu, me voici prosterné en Votre Divine Présence avec le respect le plus profond, la douleur la plus vive et l'amour le plus ardent qu'il m'est possible. Je viens Vous faire amende honorable pour tous les infidèles, qui ne suivent que les impulsions de la nature corrompue, pour tous les hérétiques qui refusent de Vous adorer dans l'Eucharistie, pour tous les mauvais catholiques qui Vous reçoivent indignement, et pour tant d'âmes tièdes qui Vous reçoivent sans préparation et par coutume. Mais comme Vous voulez que je Vous satisfasse plus particulièrement pour moi, je Vous fais surtout amende honorable, ô Sacré Cœur de Jésus, pour toutes les fois que je me suis approché de vous sans ferveur, pour ma négligence à m'en approcher, pour mon peu de respect dans les lieux où la Foi m'apprenait que Vous résidiez, pour mes ingratitudes sans nombre dont je suis pénétré de douleur, et dont je Vous demande un million de fois pardon.
Miséricorde, mon Dieu, Miséricorde pour moi, pour les infidèles, pour les hérétiques, pour les mauvais catholiques et pour tous ceux qui n'apportent pas à la Table Sainte la piété, l'amour ardent qui Vous sont dus à tant de titres! Laissez-Vous toucher à mes gémissements et à mes larmes; souvenez-Vous que vous ne pourriez me traiter selon ce que je mérite sans perdre le prix infini de Votre Sang Adorable. Je devrais, sans doute, être immolé à Votre Justice, mon Seigneur et mon Dieu! Mais je sais que Vous Vous plaisez à faire Miséricorde: rendez-moi digne de la mériter; changez mon cœur, afin que je ne vive plus que par Vous et pour Vous. Ainsi-soit-il.
Fin du Mois du Sacré Cœur
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