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Lourdes : les mosaïques du père Marko Rupnik restent en place faute de consensus

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Lourdes : les mosaïques du père Marko Rupnik restent en place faute de consensus Empty Lourdes : les mosaïques du père Marko Rupnik restent en place faute de consensus

Message par Lumen Mer 3 Juil 2024 - 11:58

Lourdes : les mosaïques du père Marko Rupnik restent en
place faute de consensus


L’évêque de Lourdes, Mgr Jean-Marc Micas, a indiqué après plusieurs mois de réflexion que les mosaïques du père Marko Rupnik, accusé d’abus sexuels et spirituels, ne seraient pas retirées de la façade de la basilique Notre-Dame du Rosaire, dans la cité mariale. S’il n’a pas obtenu de consensus pour le retrait de ces œuvres, il a demandé qu’elles ne soient plus mises en avant par des jeux de lumière.

Lourdes : les mosaïques du père Marko Rupnik restent en place faute de consensus Rupnik_lourdes
Les mosaïques du père Marko Rupnik qui ornent la basilique du Rosaire à Lourdes ne seront plus mises en valeur par des jeux de lumière à l'issue des processions mariales qui rassemblent les pèlerins chaque soir. - CHARLY TRIBALLEAU/AFP


Le sort des mosaïques du père Marko Rupnik qui ornent depuis 2008 la façade de la basilique Notre-Dame-du-Rosaire à Lourdes était en suspens depuis de longs mois. Leur auteur, prêtre slovène de 69 ans à la renommée artistique internationale, est accusé par plusieurs dizaines de femmes d’attouchements, de viols et d’emprise. Mgr Jean-Marc Micas, évêque de Tarbes et Lourdes a annoncé sa décision dans un communiqué publié ce 2 juillet. Bien qu’il soit personnellement convaincu « qu’il serait préférable de déposer ces mosaïques », le prélat estime que « la meilleure décision à prendre n’est pas mûre ». Cette fresque murale de 160 m² demeurera donc au cœur du sanctuaire marial.

Ce choix est le fruit d’un long processus, initié en mars 2023, lorsque Mgr Micas avait saisi le conseil d’orientation du sanctuaire pour l’aider à statuer sur le cas de ces mosaïques. L’évêque regrettait que « de nombreuses personnes victimes de violences sexuelles et d’abus de la part de clercs » manifestent « leur souffrance et la violence que constituait désormais pour elles cette exposition », explique-t-il dans son communiqué. Une commission, composée de personnes victimes, d’experts de l’art sacré, de juristes, de personnes engagées dans la prévention des abus et de chapelains de Lourdes s’était réunie à partir de novembre 2023 pour « discerner la meilleure réponse à apporter à cette question difficile ». Leurs travaux se sont récemment achevés.


« Un premier pas qui en annonce d'autres »

« Très vite j’ai compris que la question serait immensément complexe, confie Mgr Jean-Marc Micas dans une interview accordée à Radio Présence. Très vite j’ai douté de ma propre position et je peux dire que, jusqu’à récemment, j’étais vraiment partagé, ne sachant pas quelle serait la bonne décision à prendre. » L’évêque insiste longuement dans son communiqué sur sa conviction personnelle que « rien ne doit empêcher les personnes éprouvées de répondre au message de Notre Dame invitant à venir en pèlerinage à Lourdes ». Pourtant, « cette option ne rassemble pas assez largement », regrette le prélat qui semble tiraillé. « Mettre en œuvre ma position aujourd’hui aurait pour effet de créer une division absolument incroyable, confie-t-il à Radio Présence. Je ne suis pas là pour diviser. »

Cette œuvre ne sera pourtant plus mise en avant comme auparavant. « Dès maintenant, et de façon concrète, j’ai décidé que ces mosaïques ne seraient plus mises en valeur comme elles l’étaient jusqu’à présent par les jeux de lumière lors de la procession mariale qui rassemble les pèlerins chaque soir », annonce l’évêque de Tarbes et Lourdes. En effet, après chacune de ces processions une mise en scène éclairait les mosaïques et mettait en avant leurs couleurs dans la nuit. « Je veux continuer d’avancer… Les mettre dans l’ombre c’est un premier pas qui en annonce d’autres », poursuit l’évêque, laissant donc entendre que la question n’est pas close et qu’il souhaite continuer à échanger pour trouver une meilleure solution qui ne soit pas source de division.


Un vif débat au sein de l’Église

« La décision que je prends, je l’assume à 200 % », répond-il à la question de savoir si des injonctions de telle ou telle « autorité » auraient pu infléchir sa position, au micro de Radio Présence. Le 20 juin, Mgr Jean-Marc Micas a notamment rencontré le pape, suspecté un temps de protéger son ancien confrère jésuite, aujourd’hui renvoyé de la compagnie de Jésus. « Je sais que je ne pourrai pas convaincre unanimement que c’est la bonne façon de faire, déplore-t-il. J’assume cela pleinement et je demande pardon de la blessure que certains vont éprouver une fois encore. »

Cette décision concernant le sanctuaire de Lourdes intervient quelques jours après que les œuvres du père Marko Rupnik ont été au cœur d’une passe d’arme au Vatican. Régulièrement utilisées pour illustrer des articles de Vatican News, portail d’information du Saint-Siège, ces mosaïques ont été récemment défendues par Paolo Ruffini, préfet du dicastère pour la communication. « Pensez-vous que si je retire la photo d’une œuvre d’art de mon site internet, je serai plus proche des victimes ? Je crois que vous avez tort », avait-il répondu à une journaliste qui l’interrogeait sur ce sujet. Quelques jours plus tard, le cardinal Sean O’Malley, président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, avait pour sa part considéré qu’il fallait « éviter d’envoyer un message selon lequel le Saint-Siège serait indifférent à la détresse psychologique dont souffrent tant de personnes » en utilisant ces œuvres.

Prêtre originaire de Slovénie, Marko Rupnik a longtemps dirigé le Centre Aletti à Rome, un atelier d’art religieux fondé par Jean-Paul II. Ses mosaïques ont une immense renommée et ornent de nombreux monuments religieux à travers le monde et jusque dans la chapelle privée du pape. Ses comportements abusifs ont été signalés par une quarantaine de femmes et s’étalent sur une période allant des années 1980 à 2018. Il a été temporairement excommunié en 2020 et a été exclu de la Compagnie de Jésus en 2023.



Cyriac Zeller


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