Béatification du roi Baudouin : la décision courageuse du pape François

par Lumen Dim 6 Oct 2024 - 21:12

Béatification du roi Baudouin : la décision courageuse du pape François

Au terme de son voyage en Belgique, le pape François a estimé que le roi Baudouin était « un saint » pour s’être opposé à l’avortement en abdiquant temporairement de son trône en 1990. Il a annoncé ouvrir son procès en béatification.

Béatification du roi Baudouin : la décision courageuse du pape François Roi_baudouin_sipa

Béatification du roi Baudouin : la décision courageuse du pape François Roi_baudouin_sipa

Le roi Baudouin de Belgique lors de la Fête Nationale, en uniforme, le 21 juillet 1992.

« À mon retour à Rome, j’ouvrirai le processus de béatification du roi Baudouin », a annoncé le pape François au terme de la messe célébrée dans le stade portant le nom de l’ancien souverain, le 29 septembre 2024, pour la dernière étape de son voyage en Belgique. Il avait déjà exprimé la veille son soutien à la béatification du roi Baudouin, après s’être recueilli sur sa tombe en la crypte de Notre-Dame de Laeken.

Sous les applaudissements des fidèles présents dans le stade, le pape François a rendu hommage au roi Baudouin, qui régna sur la Belgique de 1951 à 1993, en disant souhaiter « que son exemple d’homme de foi illumine les gouvernants ». « Je demande que les évêques belges s’impliquent pour porter cette cause », a déclaré le pape François. Cette annonce intervient au lendemain de la prière du pape François devant la tombe de l’ancien souverain. Accueilli par le roi Philippe et la reine Mathilde, mais aussi par l’ancien roi Albert II – le frère cadet de Baudouin – et son épouse la reine Paola, le pape avait salué le « courage » de cet homme qui avait choisi de « quitter son poste de roi pour ne pas signer une loi meurtrière ».

« Il faut du courage »

Alors que cet hommage a rencontré une vive opposition dans les milieux progressistes belges, François n’a pas cédé aux pressions exercées. « Devant une loi de mort, lui ne l’a pas signée et a démissionné », a-t-il martelé dans l’avion de retour de Bruxelles, faisant référence à cet épisode de 1990 où le roi Baudouin s’était mis en incapacité de gouverner durant 36 heures afin de ne pas engager sa responsabilité pour une loi qui allait contre sa conscience et sa foi catholique. « Il faut du courage, il faut un politique qui en a dans le pantalon pour faire cela », a ajouté le pape François, assurant que Baudouin avait envoyé alors un « message » à l’Église. « Il l’a fait parce qu’il était un saint. Et comme il est saint, le processus de béatification avancera », a-t-il avec fermeté.

Sur l’avortement à proprement parler, le pape a rappelé la position de l’Église : « un avortement est un homicide ». Il a de nouveau qualifié les médecins qui pratiquent des avortements de « tueurs à gage ». « Sur cela on ne peut pas discuter. Ils tuent une vie humaine », a-t-il encore martelé, soulignant que « les femmes ont le droit à la vie : leur vie, et celle de leurs enfants ».

Baudouin, le cinquième roi des Belges, a régné durant 42 ans sur la Belgique, veillant à temporiser les fractures de la population après que l’attitude de son père Léopold III vis-à-vis des Allemands ait été mise en cause après la Seconde Guerre mondiale. Il a aussi dû affronter de nombreuses autres crises au fil de ses plus de quatre décennies de règne, de la décolonisation du Congo au conflit linguistique entre Wallons et Flamands, veillant à préserver l’intégrité du royaume et de la couronne.

La foi et la conscience de ce fervent catholique lui valaient un grand respect de la part de la population. Son neveu, l’actuel roi Philippe, est considéré par certains comme un ‘fils spirituel’ du roi Baudouin, qui n’avait pas eu d’enfants et dont il partage la discrète piété.

La rédaction de Famille Chrétienne (avec Agence I.Media)