L’apôtre saint Jude, témoin véridique de la vie de Jésus
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L’apôtre saint Jude, témoin véridique de la vie de Jésus
L’apôtre saint Jude, témoin véridique de la vie de Jésus
Saint Jude, nommé Thaddée, ce qui signifie en araméen (la langue du Christ) « valeureux » et « qui a du cœur » n’est que peu connu. C’est l’un des douze apôtres choisis par le Christ pour porter sa parole à toutes les nations. Une épître canonique, au ton viril, confirme la justesse de son surnom ; c’est le seul écrit que l’on possède de lui. Il est mort martyr, probablement en Arménie, nation qui revendique pour cette raison son patronage céleste. Il est fêté le 28 octobre.
Saint Jude appelé aussi saint Thaddeus, basilique Saint-Jean-de-Latran, Rome, Italie. / C CC0, wikimedia.
Saint Jude, nommé Thaddée, ce qui signifie en araméen (la langue du Christ) « valeureux » et « qui a du cœur » n’est que peu connu. C’est l’un des douze apôtres choisis par le Christ pour porter sa parole à toutes les nations. Une épître canonique, au ton viril, confirme la justesse de son surnom ; c’est le seul écrit que l’on possède de lui. Il est mort martyr, probablement en Arménie, nation qui revendique pour cette raison son patronage céleste. Il est fêté le 28 octobre.
Saint Jude appelé aussi saint Thaddeus, basilique Saint-Jean-de-Latran, Rome, Italie. / C CC0, wikimedia.
* - Les éléments historiques de la vie de l’apôtre sont relatés par différentes sources textuelles : les Évangiles, ainsi que d’autres documents ultérieurs. Les évangélistes saint Marc et saint Matthieu citent un homme appelé « Thaddée » (Mc 3,18 et Mt 10,3) dans les listes qu’ils établissent des douze apôtres qui ont entouré le Christ.
* - Saint Luc, dans son Évangile comme dans les Actes des Apôtres (chronique des actions des apôtres, qui commence après que le Christ les a quittés, le jour de l’Ascension, pour remonter auprès de son Père), parle de « Jude, fils de Jacques » (Lc 6,16 et Ac 1,13). Les textes de la Sainte Écriture disent « Judas » mais on traduit « Jude » en français pour éviter l’équivoque. À cette occasion, l’évangéliste saint Luc distingue clairement saint Jude de Judas, qui trahit le Christ (Lc 6,16). Saint Jean fait de même dans son Évangile : « Jude, non pas l’Iscariote... » (Jn 14,22). Ces témoignages établissent bien l’existence de l’apôtre, appelé tantôt Thaddée tantôt Jude.
* - C’est d’ailleurs ce qu’écrit saint Jérôme († 420), traducteur des livres bibliques et pour cette raison fin connaisseur de l’histoire de la fondation de l’Église. Dans son Commentaire de l’épître aux Galates, il note que « l’apôtre Judas, qui n’est pas le traître » a pris le nom de Zélote « en vertu de son zèle insigne » (II, 4, 18). Dans sa Lettre contre Helvidius, il parle à nouveau de « Jude Zélote qui est dit Thaddée dans un autre Évangile » (no 15). Il l’appelle trinomus à cause de ses trois noms.
* - Le nom de Thaddée figure aussi au canon de la messe, dans la première liste des apôtres, après le Mémentodes vivants. Le canon a été composé à partir des traditions antiques, vers le IVe siècle.
* - Saint Jude a écrit une épître. Il s’y présente lui-même comme le « frère de Jacques » : il s’agit de Jacques le Mineur, qui était un cousin de Jésus-Christ. Leur père, Alphée, est en effet le frère de saint Joseph. Notons que le lien familial entre Jésus-Christ et Jude est bien réel, mais seulement spirituel, car saint Joseph n’est que le père putatif du Christ : la paternité de saint Joseph à son égard n’est que spirituelle. L’évêque Eusèbe de Césarée († 339), qui compose son Histoire ecclésiastique à partir d’une abondante documentation, y confirme que l’auteur de la dernière épître catholique est saint Jude (II, 23, 25 ; III, 25, 3 ; VI, 13, 6 et 14, 1).
* - Cette épître constitue un témoignage exact et fidèle de la Parole de l’Homme-Dieu, Fils éternel du Père des cieux et d’une femme, vierge, de cette terre, venu pour sauver les hommes du pouvoir du démon. Témoignage véridique, c’est-à-dire qui ne trompe pas, parce que vérifié par le support des souffrances de la persécution et de la mort du martyr.
* - « Lorsque le chœur sacré des apôtres eut succombé à divers genres de mort et qu’eut disparu la génération de ceux qui avaient été jugés dignes d’entendre de leurs oreilles la sagesse divine, alors l’erreur impie reçut un commencement d’organisation par la tromperie de ceux qui enseignaient une autre doctrine. Ceux-là, voyant qu’il ne restait plus aucun apôtre, jetèrent le masque et se mirent à opposer une science qui porte un nom mensonger à la prédication de la vérité » (Histoire ecclésiastique, III, 32, 7). Les écrits des apôtres sont donc une source incomparable, parce qu’autorisée et véridique, pour connaître la mission de Jésus-Christ ici-bas : sa vie toute divine, ses miracles et son message.
* - L’épître de saint Jude en est un précieux exemple. Les mots par lesquels il commence son épître en avertissent le lecteur : « Bien-aimés, j’avais la ferme intention de vous écrire au sujet du salut qui nous est commun ; or, me voici dans l’obligation de le faire pour vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux fidèles une fois pour toutes. Car il s’est infiltré parmi vous des individus qui sont marqués depuis longtemps en vue de ce jugement, des impies qui tournent la grâce de notre Dieu en prétexte à la débauche, et qui renient notre seul maître et Seigneur, Jésus-Christ » (Jude 3 et 4). Saint Jude est bien porte-parole du Christ.
Saint Jean rapporte la question de Jude au Christ lors de la dernière Cène : « Seigneur, que se passe-t-il ? Est-ce à nous que tu vas te manifester, et non pas au monde ? » (Jn 14,22). Pourquoi le Christ ressuscité depuis le jour de Pâques n’apparaît-il pas dans sa gloire à ceux qui se moquent de lui encore aujourd’hui ou nient même sa qualité divine ? Une telle manifestation n’entraînerait-elle pas aussitôt leur assentiment ? Peut-être est-il possible de répondre de prime abord que bien des miracles laissent de marbre les cœurs durs, c’est-à-dire les hommes fiers. D’autre part, sur cette terre, ce n’est pas dans sa puissance que le Christ entend être reconnu. Aussi répond-il de façon indirecte à l’interrogation de saint Jude : « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui et nous irons demeurer auprès de lui » (Jn 14,23). Jésus-Christ veut être vu et perçu également avec le cœur, c’est-à-dire par l’amour spirituel. Il s’adresse à l’homme en lui proposant son amour. Il appelle l’homme à ne pas occulter cet amour divin, mais à le regarder en face et à y répondre honnêtement.
Force morale, clarté et courage intellectuels sont donc les vertus auxquelles saint Jude appelle ses lecteurs. « On voit bien que l’auteur de ces lignes vit en plénitude sa propre foi, à laquelle appartiennent de grandes réalités telles que l’intégrité morale et la joie, la confiance et, enfin, la louange ; le tout n’étant motivé que par la bonté de notre unique Dieu et par la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ », remarque Benoît XVI dans une catéchèse qu’il a consacrée à saint Jude. Et il invite les chrétiens à prendre exemple sur cet apôtre : « C’est pourquoi Simon le Cananéen, ainsi que Jude Thaddée, doivent nous aider à redécouvrir toujours à nouveau et à vivre inlassablement la beauté de la foi chrétienne, en sachant en donner un témoignage à la fois fort et serein. »
Saint Jude Thaddée a prêché l’Évangile jusqu’en Perse, avant d’en témoigner par son martyre. Ce fut probablement dans la ville de Maku, qui appartenait alors au royaume d’Arménie (aujourd’hui au nord de l’Iran). La tradition arménienne le considère avec l’apôtre Barthélemy (dès l’an 43) comme le fondateur de son Église. Le monastère Saint-Thaddée (dans le nord de l’Iran) est construit à l’endroit supposé du martyre de l’apôtre. D’autres traditions situent cependant le lieu de son martyre en Syrie, ou en Mésopotamie.
Docteur en philosophie, Vincent-Marie Thomas est prêtre.
- Benoît XVI, « Audience générale du 11 octobre 2006 ». En ligne sur le site du Saint-Siège.
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- Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique. Paris, Cerf, Sources chrétiennes no 31, 2001, tome I, livres I-IV, 440 p. Le texte de l’ouvrage est disponible en ligne dans la traduction d’Émile Grapin.
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- Joseph Tixeront, Les Origines de l’Église d’Édesse et la légende d’Abgar, Paris, 1888. Disponible en ligne.
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