Le mondialisme, nouvelle utopie
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Le mondialisme, nouvelle utopie
Le mondialisme, nouvelle utopie
Date de publication : mars 2005
"Une fois l’unité du genre humain morcelée par le péché, Dieu cherche tout d’abord à sauver l’humanité en passant par chacune de ses parties. L’alliance avec Noé d’après le déluge exprime le principe de l’Economie divine envers les "nations", c’est-à-dire envers les hommes regroupés "d’après leur pays, chacun selon sa langue, et selon leurs clans". Cet ordre à la fois cosmique, social et religieux de la pluralité des nations, confié par la providence divine à la garde des anges est destiné à limiter l’orgueil d’une humanité déchue qui, unanime dans la perversité, voudrait faire par elle-même son unité à la manière de Babel." - Catéchisme de l’Eglise catholique
Extrait du Permanences n°320.
Quelques milliers d’années après Babel, les hommes entreprennent à nouveau l’édification d’"une tour dont le sommet touche au ciel" et qui défiera Dieu.
Si vous ouvrez un dictionnaire, le mondialisme sera défini comme une "doctrine qui vise à réaliser l’unité politique du monde considéré comme une communauté unique" (Petit Larousse). Pour les promoteurs les plus sages (ou les plus prudents !), "le mondialisme s’efforce de proposer de nouvelles organisations politiques de l’humanité impliquant le transfert de certaines ( ?) prérogatives de la souveraineté nationale à une autorité fédérale mondiale capable de résoudre les problèmes qui mettent en cause le destin de l’espèce" [1].
En réalité, sous des apparences parfois trompeuses (bien que les mondialistes s’avancent de moins en moins masqués), le but est clair : instaurer un gouvernement mondial.
Instaurer un gouvernement mondial car les problèmes sont mondiaux.
Les grands problèmes se mondialisant (développement, démographie, ressources énergétiques, environnement, crises monétaires, ...), la solution se trouverait dans la création d’un gouvernement mondial en lieu et place des gouvernements nationaux.
Le mondialisme nous est présenté comme une solution nouvelle à des problèmes nouveaux, alors qu’il s’agit en réalité d’une vieille utopie.
Vieille utopie, car il n’est sans doute que le nouveau masque dont s’affuble la Révolution, "haine de tout ordre que l’homme n’a pas établi", selon la définition de Mgr Gaume [2].
Comme l’écrit Henri Hude, "si les hommes étaient réunis dans un empire ou une république universels, ils ne verraient plus la transcendance du spirituel par rapport au temporel, parce que le temporel aurait acquis une sorte d’universalité matérielle qui oblitérerait toute conscience d’une universalité supérieure et spirituelle" [3].
Vieille utopie "voulant réformer, voire recréer la nature des choses et des hommes" [4] à travers une conception du monde dans lequel Dieu n’a plus sa place.
"Si tout est à notre échelle, si nous comprenons tout, il n’y a pas d’intervention divine ( ...). Tout est uniformisé, tout est réduit à une machine. Or nous sommes, nous autres êtres humains, par rapport à tous les autres, par rapport à Dieu qui existe, nous sommes les privilégiés qui pouvons mener, organiser le monde, comme il doit l’être. Aussi est-il vain d’organiser une petite partie du monde : il faut organiser le tout. Jusque là, c’est Dieu qui organisait le monde. A partir de maintenant, c’est nous-mêmes qui devons l’organiser" [4].
Ce qui est nouveau, c’est le progrès technique qui semble rendre la réalisation de ce rêve plus proche qu’elle ne l’a jamais été.
Il s’agit donc d’offrir à tous, sous l’égide d’un gouvernement mondial d’"experts", au sein d’une société prospère, une sécurité suffisante et une liberté apparente sans une référence à une quelconque transcendance ; offrir une espèce de grand supermarché !
Comme les peuples ne sont naturellement pas portés vers cette solution, l’"élite" agira dans deux sens :
Par le haut en imposant le libre-échangisme en économie et l’abandon des souverainetés en politique,
Par le bas en uniformisant les hommes par le biais d’une sous-culture débilitante.
Le libre-échangisme
"L’économie de marché est contraire à l’idée de frontière puisqu’elle postule la liberté de circulation des marchandises et des personnes", constate Jacques Attali [5].
Si, autrefois, le commerce international se traitait d’Etat à Etat, il n’en est plus de même aujourd’hui.
"A cette conception réaliste et naturelle des échanges internationaux a succédé (...) une conception idéaliste et constructiviste qui fait de l’unification du marché à l’échelle mondiale, par la disparition universelle des barrières douanières, un impératif catégorique (...) . Ainsi se sont mis progressivement en place, par le truchement du multilatéralisme général, les règles et organismes supranationaux chargés d’imposer aux Etats-nations la loi sacrée du libre échangisme" [6].
C’est ainsi que se sont créés dans un premier temps de vastes ensembles régionaux de libre échange. Mais pourquoi en rester là et ne pas les fusionner puisque ce sont les mêmes valeurs marchandes qui les fondent ?
De plus, en instaurant une spécialisation des productions à l’échelle mondiale, les mêmes produits seront consommés d’un bout à l’autre de la planète et participeront à son uniformisation.
Conséquence logique de la libre circulation généralisée, "la meilleure politique de l’immigration consiste à ne pas en avoir" [7].
Pour "aller jusqu’à une démocratie sans frontières planétaire (...) il faut accepter le nomadisme comme une valeur" [5].
Certains estiment même qu’"il est possible qu’à la faveur des échanges internationaux qui se multiplient, la population terrestre retrouve l’unité raciale qui fut peut-être la sienne il y a plusieurs centaines de siècles". "La lutte contre le racisme est donc l’une des sphères d’action du mondialisme" [1] (Babel est proche !).
La souveraineté, obstacle à abattre
"Le nationalisme, c’est la guerre", s’est écrié le Président de la République dernièrement. C’est donc par l’abandon des prérogatives étatiques au profit d’un super-Etat que l’on vivra en paix. Là encore, le rythme s’accélère et le traité de Maastricht est un puissant instrument pour y arriver.
L’Etat ne contrôle déjà plus ses frontières ni sa monnaie, désormais aux mains des "experts" de la Banque de France, alors que le privilège de "battre monnaie" est un des principaux droits régaliens. Et que pourra l’Etat face aux "autoroutes de l’information" qui ignorent frontières et souveraineté, déracinent et encouragent l’anarchie ? Confronté à ces réseaux géants d’information, quels seraient pour lui "les moyens d’échapper à l’alternative (...) ; explosion sociale ou gouvernement mondial" ("Le Monde", 8 mars 1995).
Quant à la défense nationale, elle est au service des Nations-Unies à travers les "casques bleus, embryon de la Force Mondiale de la Paix" [1].
"Peut-être le Conseil de Sécurité va-t-il enfin devenir ce pour quoi il a été créé : un embryon de gouvernement mondial" [8].
Pour y arriver, il dispose désormais d’un outil. Le droit d’ingérence auquel on ne voit pas quelle limite donner. En effet, "le droit d’ingérence, c’est déjà la négation des frontières, c’est l’embryon de la démocratie sans frontières. C’est de s’occuper des Kurdes comme s’ils étaient Lorrains" [5].
A ces peuples exposés au vent du libéralisme sauvage, à ces hommes déracinés (donc aisément manipulables), il est proposé un prêt à penser uniforme à base d’économisme, de technologie et de sous-culture mondiale.
Nivellement culturel
Il faut en effet trouver le plus petit commun dénominateur aux milliards d’hommes.
La question culturelle est vitale. Or, notre faiblesse laisse le champ libre aux sous-produits de la culture américaine entre Mickey et Coca-Cola. Par delà ces formes superficielles de l’american way of life, ce sont des modèles culturels que les Etats-Unis exportent.
"La transformation de la conscience individuelle et collective ne pourra se faire que dans une optique mondialiste, par l’évolution des moyens d’information et d’éducation" [1].
En effet, "les milliers de langues et de patois utilisés dans le monde (...) engendrent trop souvent le triomphe des forces de rupture sur les forces de cohésion" [1] regrettent certains. "L’avenir du monde est donc dans un métissage culturel (...). Le métissage culturel s’inscrit comme inévitable et souhaitable sur la ligne de notre horizon" [9].
Un agent propagateur : les Etats-Unis
La France a exporté sa Révolution, le communisme a eu la Russie, le mondialisme, lui, est propagé par les Etats-Unis.
Mais, "contrairement à l’idéologie marxiste greffée artificiellement sur le corps millénaire du peuple russe, le progressisme américain est intrinsèque au Nouveau Monde. Comme né avec lui" [10].
Les migrants arrivant en Amérique ont fui la misère et la guerre, "ils arrivent dans un pays nouveau, où ils trouvent des techniques nouvelles, une mentalité et une vision du monde nouvelles. Ils arrivent en ayant laissé le péché originel derrière eux. Ils ont découvert le Paradis qui se fonde sur l’outil technologique (...). L’Americain a devant lui, tous les jours, l’idée et la réalité du mondialisme (...). Le modèle américain a réalisé l’immense rêve de l’humanité : être citoyen du monde" [10].
Le terme même d’"Etats-Unis" ("Amérique" peut être enlevé) est à rapprocher de celui d’U.R.S.S. : rien n’interdit les différents Etats qui composent aujourd’hui le monde de se raccrocher petit à petit aux 51 Etats américains dans une fédération mondiale.
Le bloc communiste s’est effondré, c’est "la fin de l’histoire" et le triomphe du capitalisme libéral. Ainsi, l’"Amérique se conçoit comme l’anticipation présente de l’ensemble du monde à venir" [11].
Actuellement, et sur les plans économique, politique et culturel, les Etats-Unis sont les grands vainqueurs car ils sont forts de notre faiblesse.
L’Eglise seule a la solution
Nous l’avons vu en introduction, nouveau masque de la Révolution, le mondialisme nie toute transcendance.
Par son essence et par sa doctrine, l’Eglise est le principal obstacle pour les forces mondialistes. Alors que le mondialisme veut instaurer l’âge d’or sur la terre en effaçant la souffrance et la pauvreté, l’Eglise rappelle que la nature humaine est immuable et que vouloir "reconstruire" l’homme est une dangereuse utopie.
Pourtant, face à la mondialisation de certains problèmes, il s’agit de travailler à l’unité du monde sans abandonner le service de la patrie.
Comment y arriver en évitant l’écueil du "Super-Etat" ? "S’il est au monde une puissance qui puisse réaliser ce miracle, c’est l’Eglise et l’Eglise seule" [12], car "prises isolément, les communautés politiques ne sont plus à même de résoudre convenablement leurs plus grands problèmes par elles-mêmes" [13].
Mais "il n’y a pas à choisir entre deux formules. Il faut tout assumer. Et le service de la patrie. Et le désir du plus grand bien, de la plus grande unité, de la plus grande paix des autres nations de la terre" [12].
L’Eglise est, selon la formule de Maurras, "la seule Internationale qui tienne". Elle "réalise ce miracle de respecter toutes les personnes humaines et toutes les autonomies sociétaires légitimes, sans renoncer pour autant à les faire communier dans l’amour" [14]. Par une saine application du principe de subsidiarité, l’Eglise n’est pas un super-Etat, mais "toute son histoire prouve un souci d’unité autant que son respect des diversités nationales" [12]. "Son but est l’unité surnaturelle dans l’amour universel senti et pratiqué et non l’uniformité exclusivement extérieure, superficielle et par là débilitante" [13].
Un civisme mondial d’où naîtra un certain consensus ne pourra qu’être le fruit d’une éducation sérieuse des consciences et des intelligences à l’échelle mondiale que seule l’Eglise peut réussir. Et ce ne sont pas les "droits de l’homme" qui peuvent former un "fonds commun de pensée entre des hommes qui se réclament d’idéologies différentes" [1], mais la loi naturelle qui fonde notamment la doctrine sociale de l’Eglise.
Un ordre moral international "ne peut s’édifier que sur Dieu ; séparé de Dieu, il se désintègre" [13]. Et si une autorité mondiale doit être mise en place, elle ne peut être un super-Etat bafouant le principe de subsidiarité et elle "doit être constituée par un accord unanime et non pas imposée par la force" [13].
Sinon...
Utopie, à l’instar du communisme, le mondialisme ne peut qu’échouer.
Echec certain, car les forces mondialistes nient la réalité de la nature humaine.
"Mais le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour (...). Ce fut de là que le Seigneur les dispersa sur la face de toute la terre, et ils arrêtèrent la construction de la ville" (Genèse 11).
[1] Définition donnée dans le "Que Sais-je" n° 1687 sur "Le Mondialisme" de Louis Périllier et J. Le Tur. Livre écrit par des mondialistes mais qui reste très modéré sur la question du transfert de souveraineté (peut-être parce qu’il date de 1977 !).
[2] Mgr Gaume - "La Révolution, Recherches historiques", 1877. Cité dans "Pour qu’Il règne".
[3] Henri Hude, "Ethique et Politique".
[4] Thomas Molnar - "La Nef" n° 45 - Décembre 1994.
[5] "Globe", avril-mai 1992 - Jacques Attali.
[6] Thierry Martin - "Identité" n° 20 - Automne 1993.
[7] Pascal Salin, économiste du P.R. - "Evénement du Jeudi ", 24-06-1993.
[8] Alain Peyrefitte, "Le Figaro", 13-08-1990.
[9] Bernard Stasi, "L’Immigration, une chance pour la France", 1984.
[10] Thomas Molnar - "L’américanologie - L’âge d’homme", 1991.
[11] Frédéric Julien, "Les Etats-Unis contre l’Europe".
[12] Jean Ousset, "A la semelle de nos souliers".
[13] Jean XXIII, "Mater et Magistra" (1963).
[14] Cardinal Feltin (1956).
source:© Ichtus - Au service de la Cité
Date de publication : mars 2005
"Une fois l’unité du genre humain morcelée par le péché, Dieu cherche tout d’abord à sauver l’humanité en passant par chacune de ses parties. L’alliance avec Noé d’après le déluge exprime le principe de l’Economie divine envers les "nations", c’est-à-dire envers les hommes regroupés "d’après leur pays, chacun selon sa langue, et selon leurs clans". Cet ordre à la fois cosmique, social et religieux de la pluralité des nations, confié par la providence divine à la garde des anges est destiné à limiter l’orgueil d’une humanité déchue qui, unanime dans la perversité, voudrait faire par elle-même son unité à la manière de Babel." - Catéchisme de l’Eglise catholique
Extrait du Permanences n°320.
Quelques milliers d’années après Babel, les hommes entreprennent à nouveau l’édification d’"une tour dont le sommet touche au ciel" et qui défiera Dieu.
Si vous ouvrez un dictionnaire, le mondialisme sera défini comme une "doctrine qui vise à réaliser l’unité politique du monde considéré comme une communauté unique" (Petit Larousse). Pour les promoteurs les plus sages (ou les plus prudents !), "le mondialisme s’efforce de proposer de nouvelles organisations politiques de l’humanité impliquant le transfert de certaines ( ?) prérogatives de la souveraineté nationale à une autorité fédérale mondiale capable de résoudre les problèmes qui mettent en cause le destin de l’espèce" [1].
En réalité, sous des apparences parfois trompeuses (bien que les mondialistes s’avancent de moins en moins masqués), le but est clair : instaurer un gouvernement mondial.
Instaurer un gouvernement mondial car les problèmes sont mondiaux.
Les grands problèmes se mondialisant (développement, démographie, ressources énergétiques, environnement, crises monétaires, ...), la solution se trouverait dans la création d’un gouvernement mondial en lieu et place des gouvernements nationaux.
Le mondialisme nous est présenté comme une solution nouvelle à des problèmes nouveaux, alors qu’il s’agit en réalité d’une vieille utopie.
Vieille utopie, car il n’est sans doute que le nouveau masque dont s’affuble la Révolution, "haine de tout ordre que l’homme n’a pas établi", selon la définition de Mgr Gaume [2].
Comme l’écrit Henri Hude, "si les hommes étaient réunis dans un empire ou une république universels, ils ne verraient plus la transcendance du spirituel par rapport au temporel, parce que le temporel aurait acquis une sorte d’universalité matérielle qui oblitérerait toute conscience d’une universalité supérieure et spirituelle" [3].
Vieille utopie "voulant réformer, voire recréer la nature des choses et des hommes" [4] à travers une conception du monde dans lequel Dieu n’a plus sa place.
"Si tout est à notre échelle, si nous comprenons tout, il n’y a pas d’intervention divine ( ...). Tout est uniformisé, tout est réduit à une machine. Or nous sommes, nous autres êtres humains, par rapport à tous les autres, par rapport à Dieu qui existe, nous sommes les privilégiés qui pouvons mener, organiser le monde, comme il doit l’être. Aussi est-il vain d’organiser une petite partie du monde : il faut organiser le tout. Jusque là, c’est Dieu qui organisait le monde. A partir de maintenant, c’est nous-mêmes qui devons l’organiser" [4].
Ce qui est nouveau, c’est le progrès technique qui semble rendre la réalisation de ce rêve plus proche qu’elle ne l’a jamais été.
Il s’agit donc d’offrir à tous, sous l’égide d’un gouvernement mondial d’"experts", au sein d’une société prospère, une sécurité suffisante et une liberté apparente sans une référence à une quelconque transcendance ; offrir une espèce de grand supermarché !
Comme les peuples ne sont naturellement pas portés vers cette solution, l’"élite" agira dans deux sens :
Par le haut en imposant le libre-échangisme en économie et l’abandon des souverainetés en politique,
Par le bas en uniformisant les hommes par le biais d’une sous-culture débilitante.
Le libre-échangisme
"L’économie de marché est contraire à l’idée de frontière puisqu’elle postule la liberté de circulation des marchandises et des personnes", constate Jacques Attali [5].
Si, autrefois, le commerce international se traitait d’Etat à Etat, il n’en est plus de même aujourd’hui.
"A cette conception réaliste et naturelle des échanges internationaux a succédé (...) une conception idéaliste et constructiviste qui fait de l’unification du marché à l’échelle mondiale, par la disparition universelle des barrières douanières, un impératif catégorique (...) . Ainsi se sont mis progressivement en place, par le truchement du multilatéralisme général, les règles et organismes supranationaux chargés d’imposer aux Etats-nations la loi sacrée du libre échangisme" [6].
C’est ainsi que se sont créés dans un premier temps de vastes ensembles régionaux de libre échange. Mais pourquoi en rester là et ne pas les fusionner puisque ce sont les mêmes valeurs marchandes qui les fondent ?
De plus, en instaurant une spécialisation des productions à l’échelle mondiale, les mêmes produits seront consommés d’un bout à l’autre de la planète et participeront à son uniformisation.
Conséquence logique de la libre circulation généralisée, "la meilleure politique de l’immigration consiste à ne pas en avoir" [7].
Pour "aller jusqu’à une démocratie sans frontières planétaire (...) il faut accepter le nomadisme comme une valeur" [5].
Certains estiment même qu’"il est possible qu’à la faveur des échanges internationaux qui se multiplient, la population terrestre retrouve l’unité raciale qui fut peut-être la sienne il y a plusieurs centaines de siècles". "La lutte contre le racisme est donc l’une des sphères d’action du mondialisme" [1] (Babel est proche !).
La souveraineté, obstacle à abattre
"Le nationalisme, c’est la guerre", s’est écrié le Président de la République dernièrement. C’est donc par l’abandon des prérogatives étatiques au profit d’un super-Etat que l’on vivra en paix. Là encore, le rythme s’accélère et le traité de Maastricht est un puissant instrument pour y arriver.
L’Etat ne contrôle déjà plus ses frontières ni sa monnaie, désormais aux mains des "experts" de la Banque de France, alors que le privilège de "battre monnaie" est un des principaux droits régaliens. Et que pourra l’Etat face aux "autoroutes de l’information" qui ignorent frontières et souveraineté, déracinent et encouragent l’anarchie ? Confronté à ces réseaux géants d’information, quels seraient pour lui "les moyens d’échapper à l’alternative (...) ; explosion sociale ou gouvernement mondial" ("Le Monde", 8 mars 1995).
Quant à la défense nationale, elle est au service des Nations-Unies à travers les "casques bleus, embryon de la Force Mondiale de la Paix" [1].
"Peut-être le Conseil de Sécurité va-t-il enfin devenir ce pour quoi il a été créé : un embryon de gouvernement mondial" [8].
Pour y arriver, il dispose désormais d’un outil. Le droit d’ingérence auquel on ne voit pas quelle limite donner. En effet, "le droit d’ingérence, c’est déjà la négation des frontières, c’est l’embryon de la démocratie sans frontières. C’est de s’occuper des Kurdes comme s’ils étaient Lorrains" [5].
A ces peuples exposés au vent du libéralisme sauvage, à ces hommes déracinés (donc aisément manipulables), il est proposé un prêt à penser uniforme à base d’économisme, de technologie et de sous-culture mondiale.
Nivellement culturel
Il faut en effet trouver le plus petit commun dénominateur aux milliards d’hommes.
La question culturelle est vitale. Or, notre faiblesse laisse le champ libre aux sous-produits de la culture américaine entre Mickey et Coca-Cola. Par delà ces formes superficielles de l’american way of life, ce sont des modèles culturels que les Etats-Unis exportent.
"La transformation de la conscience individuelle et collective ne pourra se faire que dans une optique mondialiste, par l’évolution des moyens d’information et d’éducation" [1].
En effet, "les milliers de langues et de patois utilisés dans le monde (...) engendrent trop souvent le triomphe des forces de rupture sur les forces de cohésion" [1] regrettent certains. "L’avenir du monde est donc dans un métissage culturel (...). Le métissage culturel s’inscrit comme inévitable et souhaitable sur la ligne de notre horizon" [9].
Un agent propagateur : les Etats-Unis
La France a exporté sa Révolution, le communisme a eu la Russie, le mondialisme, lui, est propagé par les Etats-Unis.
Mais, "contrairement à l’idéologie marxiste greffée artificiellement sur le corps millénaire du peuple russe, le progressisme américain est intrinsèque au Nouveau Monde. Comme né avec lui" [10].
Les migrants arrivant en Amérique ont fui la misère et la guerre, "ils arrivent dans un pays nouveau, où ils trouvent des techniques nouvelles, une mentalité et une vision du monde nouvelles. Ils arrivent en ayant laissé le péché originel derrière eux. Ils ont découvert le Paradis qui se fonde sur l’outil technologique (...). L’Americain a devant lui, tous les jours, l’idée et la réalité du mondialisme (...). Le modèle américain a réalisé l’immense rêve de l’humanité : être citoyen du monde" [10].
Le terme même d’"Etats-Unis" ("Amérique" peut être enlevé) est à rapprocher de celui d’U.R.S.S. : rien n’interdit les différents Etats qui composent aujourd’hui le monde de se raccrocher petit à petit aux 51 Etats américains dans une fédération mondiale.
Le bloc communiste s’est effondré, c’est "la fin de l’histoire" et le triomphe du capitalisme libéral. Ainsi, l’"Amérique se conçoit comme l’anticipation présente de l’ensemble du monde à venir" [11].
Actuellement, et sur les plans économique, politique et culturel, les Etats-Unis sont les grands vainqueurs car ils sont forts de notre faiblesse.
L’Eglise seule a la solution
Nous l’avons vu en introduction, nouveau masque de la Révolution, le mondialisme nie toute transcendance.
Par son essence et par sa doctrine, l’Eglise est le principal obstacle pour les forces mondialistes. Alors que le mondialisme veut instaurer l’âge d’or sur la terre en effaçant la souffrance et la pauvreté, l’Eglise rappelle que la nature humaine est immuable et que vouloir "reconstruire" l’homme est une dangereuse utopie.
Pourtant, face à la mondialisation de certains problèmes, il s’agit de travailler à l’unité du monde sans abandonner le service de la patrie.
Comment y arriver en évitant l’écueil du "Super-Etat" ? "S’il est au monde une puissance qui puisse réaliser ce miracle, c’est l’Eglise et l’Eglise seule" [12], car "prises isolément, les communautés politiques ne sont plus à même de résoudre convenablement leurs plus grands problèmes par elles-mêmes" [13].
Mais "il n’y a pas à choisir entre deux formules. Il faut tout assumer. Et le service de la patrie. Et le désir du plus grand bien, de la plus grande unité, de la plus grande paix des autres nations de la terre" [12].
L’Eglise est, selon la formule de Maurras, "la seule Internationale qui tienne". Elle "réalise ce miracle de respecter toutes les personnes humaines et toutes les autonomies sociétaires légitimes, sans renoncer pour autant à les faire communier dans l’amour" [14]. Par une saine application du principe de subsidiarité, l’Eglise n’est pas un super-Etat, mais "toute son histoire prouve un souci d’unité autant que son respect des diversités nationales" [12]. "Son but est l’unité surnaturelle dans l’amour universel senti et pratiqué et non l’uniformité exclusivement extérieure, superficielle et par là débilitante" [13].
Un civisme mondial d’où naîtra un certain consensus ne pourra qu’être le fruit d’une éducation sérieuse des consciences et des intelligences à l’échelle mondiale que seule l’Eglise peut réussir. Et ce ne sont pas les "droits de l’homme" qui peuvent former un "fonds commun de pensée entre des hommes qui se réclament d’idéologies différentes" [1], mais la loi naturelle qui fonde notamment la doctrine sociale de l’Eglise.
Un ordre moral international "ne peut s’édifier que sur Dieu ; séparé de Dieu, il se désintègre" [13]. Et si une autorité mondiale doit être mise en place, elle ne peut être un super-Etat bafouant le principe de subsidiarité et elle "doit être constituée par un accord unanime et non pas imposée par la force" [13].
Sinon...
Utopie, à l’instar du communisme, le mondialisme ne peut qu’échouer.
Echec certain, car les forces mondialistes nient la réalité de la nature humaine.
"Mais le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour (...). Ce fut de là que le Seigneur les dispersa sur la face de toute la terre, et ils arrêtèrent la construction de la ville" (Genèse 11).
[1] Définition donnée dans le "Que Sais-je" n° 1687 sur "Le Mondialisme" de Louis Périllier et J. Le Tur. Livre écrit par des mondialistes mais qui reste très modéré sur la question du transfert de souveraineté (peut-être parce qu’il date de 1977 !).
[2] Mgr Gaume - "La Révolution, Recherches historiques", 1877. Cité dans "Pour qu’Il règne".
[3] Henri Hude, "Ethique et Politique".
[4] Thomas Molnar - "La Nef" n° 45 - Décembre 1994.
[5] "Globe", avril-mai 1992 - Jacques Attali.
[6] Thierry Martin - "Identité" n° 20 - Automne 1993.
[7] Pascal Salin, économiste du P.R. - "Evénement du Jeudi ", 24-06-1993.
[8] Alain Peyrefitte, "Le Figaro", 13-08-1990.
[9] Bernard Stasi, "L’Immigration, une chance pour la France", 1984.
[10] Thomas Molnar - "L’américanologie - L’âge d’homme", 1991.
[11] Frédéric Julien, "Les Etats-Unis contre l’Europe".
[12] Jean Ousset, "A la semelle de nos souliers".
[13] Jean XXIII, "Mater et Magistra" (1963).
[14] Cardinal Feltin (1956).
source:© Ichtus - Au service de la Cité
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Le mondialisme, nouvelle utopie
Texte tres intéressant.
Avec ce gouvernement mondiale,ils préaprent la dictature de l'antéchrist qui n'est pas une fable je vous le précise.Il y aura un antéchrist et il dominera le monde et persécutera les chrétiens...Ce sera une dictature pire que celle d'Hitler...Si vous ouvrez un dictionnaire, le mondialisme sera défini comme une "doctrine qui vise à réaliser l’unité politique du monde considéré comme une communauté unique" (Petit Larousse). Pour les promoteurs les plus sages (ou les plus prudents !), "le mondialisme s’efforce de proposer de nouvelles organisations politiques de l’humanité impliquant le transfert de certaines ( ?) prérogatives de la souveraineté nationale à une autorité fédérale mondiale capable de résoudre les problèmes qui mettent en cause le destin de l’espèce" [1].
En réalité, sous des apparences parfois trompeuses (bien que les mondialistes s’avancent de moins en moins masqués), le but est clair : instaurer un gouvernement mondial.
Instaurer un gouvernement mondial car les problèmes sont mondiaux.
Les grands problèmes se mondialisant (développement, démographie, ressources énergétiques, environnement, crises monétaires, ...), la solution se trouverait dans la création d’un gouvernement mondial en lieu et place des gouvernements nationaux.
Le mondialisme nous est présenté comme une solution nouvelle à des problèmes nouveaux, alors qu’il s’agit en réalité d’une vieille utopie.
Vieille utopie, car il n’est sans doute que le nouveau masque dont s’affuble la Révolution, "haine de tout ordre que l’homme n’a pas établi", selon la définition de Mgr Gaume [2].
Comme l’écrit Henri Hude, "si les hommes étaient réunis dans un empire ou une république universels, ils ne verraient plus la transcendance du spirituel par rapport au temporel, parce que le temporel aurait acquis une sorte d’universalité matérielle qui oblitérerait toute conscience d’une universalité supérieure et spirituelle" [3].
Vieille utopie "voulant réformer, voire recréer la nature des choses et des hommes" [4] à travers une conception du monde dans lequel Dieu n’a plus sa place.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: Le mondialisme, nouvelle utopie
Sur papier,ca parrait beau(gouvernement mondiale qui gere la planete et ainsi il n'y aurait plus de guerre).Mais vu la nature humaine,le chemin est court entre gérer la terre et établir une dictature...C'est tellement plus facile de dicter...et voila le piege.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
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