Plus la crise s'approchait, plus les banquiers centraux américains riaient
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Plus la crise s'approchait, plus les banquiers centraux américains riaient
Graphique: plus la crise s'approchait, plus les banquiers centraux américains riaient
En quoi consistaient les réunions de la Fed, la banque centrale américaine, en 2006, un an avant le début de la crise financière? En pas mal de petites blagues, d’autosatisfaction et d’aveuglement, selon les comptes rendus intégraux dévoilés jeudi 12 janvier, après cinq ans de secret, comme le veut la loi.
De nombreux médias américains en publient les meilleurs extraits: le Washington Post, l’Associated Press, Business Insider, le Wall Street Journal, selon qui les verbatims montrent de puissants financiers «dévaler le grand huit de l’immobilier les yeux fermés», ou encore le New York Times, qui y voit un regard nouveau sur une institution «connue pour ses déclarations cryptées et conventionnelles».
The Economist a d’ailleurs compilé toutes les mentions de l’annotation «Rires» dans les verbatims, tandis que le site The Daily Stag Hunt a élaboré un graphique comptabilisant le nombre de rires par mois... ce qui permet de voir que plus la crise s'approchait, plus les rires se multipliaient.
Le 31 janvier 2006, c’est la dernière réunion d’Alan Greenspan, le tout-puissant patron de la Fed depuis 1987. Surnommé «l’homme qui murmurait à l’oreille des marchés», il est au sommet de sa gloire, alors qu’il est aujourd’hui très critiqué pour avoir contribué à la formation d’une bulle spéculative sur l’immobilier et échoué à superviser le secteur financier. Timothy Geithner, alors président de la banque centrale de New York et qui deviendra trois ans plus tard le secrétaire au Trésor de Barack Obama, lui rend hommage ce jour-là:
«Je souhaiterais que le compte-rendu mentionne que je pense aussi que vous êtes plutôt génial [Rires]. Et en réfléchissant en termes de probabilités, je pense que le risque que nous décidions dans le futur que vous étiez encore meilleur que nous le pensions est plus grand que l’alternative [Rires].»
Lors de la même réunion, Roger Ferguson, un vice-président de la Fed, qualifie lui Greenspan de «Yoda de la politique monétaire».
En mars 2006, un économiste de l’institution présente un rapport qui exprime des doutes sur l’économie islandaise. «Nous aimerions avoir un rapport complet sur l’Islande», répond Ben Bernanke, le successeur de Greenspan, avant d’être interrompu par les rires de ses collègues.
Bernanke, selon Associated Press, fait partie de ceux qui «ont exprimé le plus de préoccupations quant à la situation de l’immobilier», l’opinion majoritaire étant alors que le ralentissement du marché immobilier se ferait de manière contrôlée sous forme d’un «atterrissage en douceur». En septembre 2006, Richard Fisher, le président de la banque centrale de Dallas, lâche:
«Comme me l’a dit un PDG, le seul sujet qui a été plus étudié que la situation immobilière est la naissance du bébé de Brad Pitt [Rires].»
Photo: le graphique comptabilisant le nombre de rires par mois lors des réunions de la Fed (The Daily Stag Hunt).
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En quoi consistaient les réunions de la Fed, la banque centrale américaine, en 2006, un an avant le début de la crise financière? En pas mal de petites blagues, d’autosatisfaction et d’aveuglement, selon les comptes rendus intégraux dévoilés jeudi 12 janvier, après cinq ans de secret, comme le veut la loi.
De nombreux médias américains en publient les meilleurs extraits: le Washington Post, l’Associated Press, Business Insider, le Wall Street Journal, selon qui les verbatims montrent de puissants financiers «dévaler le grand huit de l’immobilier les yeux fermés», ou encore le New York Times, qui y voit un regard nouveau sur une institution «connue pour ses déclarations cryptées et conventionnelles».
The Economist a d’ailleurs compilé toutes les mentions de l’annotation «Rires» dans les verbatims, tandis que le site The Daily Stag Hunt a élaboré un graphique comptabilisant le nombre de rires par mois... ce qui permet de voir que plus la crise s'approchait, plus les rires se multipliaient.
Le 31 janvier 2006, c’est la dernière réunion d’Alan Greenspan, le tout-puissant patron de la Fed depuis 1987. Surnommé «l’homme qui murmurait à l’oreille des marchés», il est au sommet de sa gloire, alors qu’il est aujourd’hui très critiqué pour avoir contribué à la formation d’une bulle spéculative sur l’immobilier et échoué à superviser le secteur financier. Timothy Geithner, alors président de la banque centrale de New York et qui deviendra trois ans plus tard le secrétaire au Trésor de Barack Obama, lui rend hommage ce jour-là:
«Je souhaiterais que le compte-rendu mentionne que je pense aussi que vous êtes plutôt génial [Rires]. Et en réfléchissant en termes de probabilités, je pense que le risque que nous décidions dans le futur que vous étiez encore meilleur que nous le pensions est plus grand que l’alternative [Rires].»
Lors de la même réunion, Roger Ferguson, un vice-président de la Fed, qualifie lui Greenspan de «Yoda de la politique monétaire».
En mars 2006, un économiste de l’institution présente un rapport qui exprime des doutes sur l’économie islandaise. «Nous aimerions avoir un rapport complet sur l’Islande», répond Ben Bernanke, le successeur de Greenspan, avant d’être interrompu par les rires de ses collègues.
Bernanke, selon Associated Press, fait partie de ceux qui «ont exprimé le plus de préoccupations quant à la situation de l’immobilier», l’opinion majoritaire étant alors que le ralentissement du marché immobilier se ferait de manière contrôlée sous forme d’un «atterrissage en douceur». En septembre 2006, Richard Fisher, le président de la banque centrale de Dallas, lâche:
«Comme me l’a dit un PDG, le seul sujet qui a été plus étudié que la situation immobilière est la naissance du bébé de Brad Pitt [Rires].»
Photo: le graphique comptabilisant le nombre de rires par mois lors des réunions de la Fed (The Daily Stag Hunt).
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MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
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