Forum l'Arche de Marie
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -28%
-28% Machine à café avec broyeur ...
Voir le deal
229.99 €

Les saints du jour

4 participants

Page 12 sur 34 Précédent  1 ... 7 ... 11, 12, 13 ... 23 ... 34  Suivant

Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Les saints du jour

Message par jaimedieu Dim 1 Déc 2013 - 16:56

Rappel du premier message :

1er décembre

Bienheureux Charles de Foucauld

Ermite, prêtre, missionnaire et martyr


Charles de Foucauld (Frère Charles de Jésus) naquit à Strasbourg, en France, le 15 septembre 1858. Orphelin à six ans, il fut élevé, avec sa sœur Marie, par son grand-père, dont il suivit les déplacements dus à sa carrière militaire.


Adolescent, il s'éloigna de la foi. Connu pour son goût de la vie facile, il révéla cependant une volonté forte et constante dans les difficultés. Il entreprit une périlleuse exploration au Maroc (1883-1884). Le témoignage de la foi des musulmans réveilla en lui la question de Dieu : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ».


De retour en France, touché par l'accueil affectueux et discret de sa famille profondément chrétienne, il se mit en quête. Guidé par un prêtre, l'abbé Huvelin, il retrouva Dieu en octobre 1886. Il avait 28 ans. « Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui ».


Un pèlerinage en Terre Sainte lui révéla sa vocation : suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Il passa sept années à la Trappe, d'abord à Notre-Dame des Neiges, puis à Akbès, en Syrie. Il vécut ensuite seul dans la prière et l'adoration près des clarisses de Nazareth.


Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il partit au Sahara, d'abord à Beni-Abbès, puis à Tamanrasset parmi les Touaregs du Hoggar. Il voulait rejoindre ceux qui étaient le plus loin, « les plus délaissés, les plus abandonnés ».


Il voulait que chacun de ceux qui l'approchaient le considère comme un frère, le frère universel. Il voulait « crier l'Évangile par toute sa vie » dans un grand respect de la culture et de la foi de ceux au milieu desquels il vivait. « Je voudrais être assez bon pour qu'on dise: Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître ? ».



Le soir du 1 décembre 1916, il fut tué pas une bande qui avait encerclé sa maison.


Il avait toujours rêvé de partager sa vocation avec d'autres : après avoir écrit plusieurs règles religieuses, il pensa que cette vie de Nazareth pouvait être vécue partout et par tous.


Charles de Foucauld a été béatifié à Rome le 13 novembre 2005.
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas


Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Ven 19 Sep 2014 - 6:33

vendredi le 19 septembre

Saint Janvier
Évêque et martyr à Naples
(† 305)

Janvier vivait au IIIe siècle. Sa piété et sa science l'avaient fait élever au siège épiscopal de Bénévent, qu'il n'accepta que par ordre du pape. Au temps de la persécution de Dioclétien, saint Janvier se multipliait pour soutenir le courage des chrétiens et les exhorter au martyre. Le préfet de la province l'apprit et le fit comparaître à son tribunal : « Offrez de l'encens aux idoles ou renoncez à la vie, lui dit-il. “Je ne puis immoler des victimes au démon, répond le saint, moi qui ai l'honneur de sacrifier tous les jours au vrai Dieu.” » Il passa de l'interrogatoire à la fournaise ; mais il en sortit saint et sauf. Puis vint le supplice des ongles de fer, qui mit en lambeaux le corps du martyr. Jeté ensuite en prison : « Courage, dit-il à ses compagnons ; combattons généreusement contre le démon. Le Seigneur m'a réuni à vous pour que le pasteur ne soit point séparé de son troupeau. »

Le lendemain, Janvier et les autres martyrs sont exposés aux bêtes dans l'amphithéâtre de Pouzzoles, en présence d'une foule de peuple. Tous ces héros du Christ se munissent du signe de la croix ; ils chantent des hymnes, en attendant que la dent des lions permette à leur âme de s'envoler vers le ciel. Les bêtes sont lâchées. Ô prodige ! Lions et tigres, se couchent comme des agneaux aux pieds de leurs victimes et caressent ceux qu'ils devaient dévorer. Janvier et ses compagnons sont alors condamnés à avoir la tête tranchée. Le supplice fut accompagné de grands miracles. À un vieillard chrétien qui lui demandait un morceau de ses vêtements comme relique, il promit le linge qui devait servir à lui bander les yeux ; et comme, après sa mort, le bourreau piétinait le bandeau sanglant en disant au martyr décapité : « Porte donc ce bandeau à celui à qui tu l'as promis » la victime obéit, et le bandeau, à l'étonnement de tous, se trouva entre les mains du vieillard chrétien.

L'histoire des reliques de saint Janvier est encore plus extraordinaire que celle de sa vie. Par saint Janvier, Naples fut délivrée de la peste, l'an 1497 et l'an 1529 ; un enfant fut ressuscité par le contact de l'image du glorieux martyr ; la cité napolitaine fut plusieurs fois préservée de l'éruption du Vésuve. Mais un miracle qui se renouvelle trois fois chaque année à époques fixes, c'est le miracle célèbre de la liquéfaction et de l'ébullition du sang de saint Janvier. Ce saint est la grande célébrité de Naples, qui l'invoque comme son puissant protecteur.


Apparition de Notre-Dame de la Salette


Le 19 septembre 1846, sur les pentes du mont Planeau à près de 1800 m, deux enfants bergers, Mélanie et Maximin, illettrés et pauvres jouent à faire un paradis avec les fleurs de la montagne. Après avoir partagé un frugal repas vers midi ils s'endorment au soleil, puis recherchent leurs vaches éloignées et voient une grande clarté, une sorte de globe de feu tournoyé d'un éclat insoutenable. Dans la lumière apparaît une femme assise sur une pierre dans le paradis des enfants, les coudes sur les genoux, les mains lui couvrant le visage. Elle pleure. Elle ressemble, au dire de Maximin, à une pauvre mère que ses fils auraient battue. « Avancez, mes enfants, n'ayez point peur. Je suis ici pour vous conter une grande nouvelle. » Se levant elle ressemble à une servante (bonnet, fichu, tablier) qui serait reine. Sa tête s'orne d'un diadème de rayons, sa robe est pailletée d'étoiles. Elle cache les mains dans ses manches, serrant contre elle le crucifix vivant qu'elle porte sur la poitrine suspendue à une chaîne. Aux extrémités de la traverse de la croix sont visibles un marteau et des tenailles entrouvertes. Elle porte une guirlande de roses jouxtant une chaîne sur ses épaules. Elle pleure abondamment.

La Dame leur parle « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils : il est si fort et si pesant que je ne puis le maintenir. Depuis le temps que je souffre pour vous autres... vous n'en faites pas de cas. » Elle indique les deux choses qui appesantissent le bras de son Fils : le travail du dimanche et les jurons grossiers des charretiers. Elle se plaint des gens qui manquent la messe... Viendront des châtiments divins redoutables pour les paysans : pommes gâtées, semences mangées par les bêtes, blés en poussière, noix mauvaises, raisins pourris... famines... convulsions de petits enfants, qui se sont réalisés. Pourtant la Dame promet la prospérité si les cœurs changent. « S'ils se convertissent, les pierres et les rochers se changeront en monceaux de blé et les pommes de terre se trouveront ensemencées par les terres. » « Se convertir, c'est déclouer Jésus de sur la croix » dira le Curé d'Ars.

Elle interroge ensuite les enfants « Faites-vous bien votre prière ? » et leur recommande de la faire soir et matin. La Vierge Marie leur montre la chaîne qui, un jour, doit enchaîner Satan, c'est le collier de roses, le rosaire qui doit lier l'ennemi. À la Salette elle vient leur apprendre que seul le chapelet donnera la victoire.

Après leur avoir confié un secret à chacun des enfants, la Vierge Marie, ses pieds ne touchant plus terre leur dit et redit « Mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple. »

Le Sanctuaire Notre Dame de la Salette est situé aux confins du département de l’Isère, au dessus du village de Corps (entre La Mure et Gap) à 1787 m d’altitude.
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Sam 20 Sep 2014 - 5:29

Samedi le 20 septembre

Saints André Kim
et ses compagnons
Martyrs de Corée
(1839-1867)


Durant les quatre vagues de persécutions qui se succédèrent en Corée de 1839 à 1867, Saint André Kim fut le premier prêtre coréen martyrisé pour sa foi.
Né en 1821, il mourut en Corée en 1846, à l'âge de 25 ans, après d'horribles tortures à l'exemple de son père, saint Ignace Kim, qui l'avait précédé dans le martyre, décapité lui aussi, neuf ans plus tôt.
Durant les années qui suivirent, 10.000 chrétiens allaient donner leur vie en témoignage.

En 1984, à Séoul, le Bx Jean-Paul II a canonisé André Kim, avec 102 prêtres et laïcs morts lors de ces persécutions de 1839-1846 et 1866-1867. Parmi eux, des enfants, 3 évêques et 7 prêtres français des Missions étrangères de Paris (rue du Bac).

Le groupe des martyrs est composé de :

- Trois évêques français :
Laurent IMBERT,
Siméon BERNEUX,
Antoine DAVELUY ;
- Sept prêtres missionnaires français :
Pierre MAUBANT,
Jacques CHASTAN,
Just Ranfer de BRETENNIERES,
Pierre Henri DORIE,
Louis BEAULIEU,
Martin Luc HUIN,
Pierre AUMAITRE ;

- André KIM TAEGON, premier prêtre coréen ;
- 92 laïcs, dont Paul CHONG HASANG, un des chefs de la communauté chrétienne.

Ils furent tous martyrisés en 1839, 1846 ou 1866.
Ils ont été béatifiés ainsi :
79 béatifiés le 5.7.1925 par Pie XI : 70 martyrs de 1839-1841 et 9 martyrs de 1846.
24 béatifiés le 6.10.1968 par Paul VI : martyrs en 1866.
24.05.1839 : Agathe Yi So-sa.
24.05.1839 : Anne Pak A-gi.
24.05.1839 : Augustin Yi Kwang-hon.
24.05.1839 : Barbara Han A-gi.
24.05.1839 : Damien Nam Myong-hyog.
24.05.1839 : Lucie Pak Hui-sun.
24.05.1839 : Madeleine Kim O-bi.
24.05.1839 : Pierre Kwon Tu-gin.
26.05.1839 : Joseph Chang Song-jib.
27.05.1839 : Barbara Kim.
27.05.1839 : Barbara Yi.
01.07.1839 : Sébastien Nam I-gwan.


Bse Maria-Theresia vom heiligen Josef
Fondatrice de la Congrégation :
« Karmelitinnen vom Göttlichen Herzen Jesu »
(Sœurs Carmélites du divin Cœur de Jésus)


Commémorée le 20 septembre (dies natalis) par le Martyrologe Romain et le 30 octobre par la Famille Carmélitaine.

Marie-Thérèse de St Joseph (dans le siècle Anna Maria Tauscher van den Bosch) naît le 19 juin 1855 à Sandow, dans le Brandebourg, en Allemagne (actuellement en Pologne), d’une famille luthérienne, son père est pasteur. Anna Maria hérite de la charité chrétienne de ses parents et de la piété mariale de sa mère. Ermanno Tauscher van den Bosch est un pasteur luthérien ; sa femme, Maria Paolina est aussi luthérienne, tout en nourrissant un grand amour pour la Mère de Dieu. C’est pourquoi, lorsqu’elle a son premier enfant, une fille, et que le grand-père paternel, lui aussi pasteur, la baptise, le 24 juillet, sa mère tient à l’appeler Anna Maria.

L’enfant s’épanouit dans ce foyer heureux et paisible, qui s’enrichit par l’arrivée de deux autres filles. En 1862, lorsque la fillette a six ans, le père est nommé pasteur ‘Surintendant’ à Arnswalde. Dans ce nouveau poste de travail, la vie des parents devient très occupée par différentes activités pastorales et caritatives. La maman, accompagnée de sa fille aînée, visite les pauvres et les malades, éveillant en elle un grand amour pour le prochain.

Nouvelle mutation du père en 1865 : il est nommé à Berlin, mais cette vie citadine trépidante ne convient pas à la petite ; elle dépérit et doit parfois interrompre l’école. Ses parents envoient les deux aînées, Anna Maria et Lisa, dans une maison d’éducation à la campagne, chez “les Frères Moraves” (descendants des Hussites). La ferveur qui anime certains de ces Frères fait naître en elle le désir de devenir ‘Sœur’. Par ailleurs, au grand air, sa santé se rétablit et elle devient une jeune fille ouverte et appréciée de tous, mais inaccessible à la flatterie.

À Pâques de l’année 1872, son père décide de la faire revenir pour sa confirmation, ce qui constitue pour elle une grande épreuve, car sans le dire explicitement, elle a toujours ressenti - et cela de plus en plus - une grande incompatibilité avec le luthéranisme. Plus d’une fois, quand on lui demande quelle est sa religion, spécialement au pensionnat, elle reste sur la réserve, répondant qu’elle a sa religion personnelle. D’ailleurs, quand des pasteurs qui fréquentent la maison paternelle discutent avec elle, ils lui disent qu’elle a un esprit catholique.

Autre difficulté : en 1873, on lui fait une proposition de mariage qu’elle repousse d’emblée, déclenchant la colère de son grand-père paternel, qu’elle aime pourtant beaucoup. L’année suivante, elle a la grande douleur de perdre sa chère maman qui meurt prématurément à l’âge de 45 ans, et Anna-Maria doit assurer la charge de maîtresse de maison, jusqu’au remariage de son père cinq ans plus tard. Libre dès lors de ses activités, elle réalise un rêve ancien en constituant un groupe de jeunes filles qui confectionnent des objets, mis en vente au profit des missions. Puis on la nomme directrice d’une maison d’aliénés à Cologne ; elle accepte ce poste comme un sacrifice offert à Dieu. Cependant, c’est parmi ces handicapés mentaux qu’elle trouve la pleine révélation de la vérité catholique après laquelle elle a toujours aspiré.

Elle se convertit publiquement le 30 octobre 1888 en faisant profession de foi catholique dans une église de Cologne, mais sans prononcer d’abjuration, parce qu’elle n’a jamais appartenu librement, “pas même une heure”, à l’église luthérienne. Le désir de se consacrer à Dieu se fait de plus en plus insistant. Là-dessus, elle lit l’autobiographie de sainte Thérèse d’Avila. Elle pense alors au Carmel, mais son confesseur lui dit que sa voie n’est pas d’entrer dans un carmel classique déjà existant. Après réflexion, elle comprend qu’il lui faudrait un carmel sans clôture. Cela lui permettrait, après avoir contemplé, de mettre en pratique cette contemplation en assistant les enfants pauvres.

Sa conversion ne s’est pas faite sans déchirement car son père refuse désormais de la recevoir. Elle est licenciée de son poste de directrice et elle erre quelques temps sans travail, jusqu’au jour où elle trouve une place de ‘dame de compagnie’ dans une famille berlinoise. Là, en se promenant dans la ville, elle est choquée au spectacle de tous ces enfants, surtout italiens, qui, après un travail harassant, traînent dans les rues sans aucun soutien de la part des adultes.
En pensant à eux, elle veut fonder une communauté qu’elle appelle “Sœurs Carmélites du Divin Cœur de Jésus”, et pour les enfants, elle crée près de Berlin, un premier refuge auquel elle donne ce nom suggestif : “Maison pour les sans maison” (2 juillet 1891). Épreuve aussi du côté catholique, puisque le cardinal Kopp, évêque de Breslau, lui interdit de porter l’habit religieux.

Finalement, elle se rend en Hollande, où, en 1897, le général des Carmes Déchaux lui fait parvenir son admission dans la famille carmélitaine. Là elle crée des maisons, notamment à Sittard où elle établit un premier noviciat. Tous ces établissements sont appelés “Maison de Saint Joseph”, car en bonne fille de Thérèse d’Avila, Anna Maria met toutes ses fondations sous sa protection.
Puis elle va pour la première fois à Rome en 1903. Elle crée un maison italienne à Crémone et en 1904, un cardinal lui donne la permission d’acheter à Rocca di Papa une pauvre maison, pour en faire la Maison mère de sa nouvelle Congrégation. C’est le début officiel du “Carmel du Divin Cœur de Jésus”.

Avec ses compagnes, elle émet ses premiers vœux religieux, le 3 janvier 1906. Elle devient Sœur Marie-Thérèse de Saint Joseph ; le même jour, 50 postulantes prennent l’habit. La fondatrice leur dit : « Nous ne devons pas nous contenter d'être seulement tabernacle, habitation de Dieu, mais instruments de Dieu dont le Divin Sauveur puisse se servir pour le salut des âmes ». Apostolat qui ne se limite pas seulement aux enfants ; elles se doivent aussi d’accueillir les fils de l'Église qui ont perdu le vrai chemin et ceux qui sont en quête de consolation. « Chaque Carmélite du Divin Cœur de Jésus doit, comme un ange de réconfort et de paix, descendre des hauteurs du Carmel vers les hommes chargés de douleurs et sans paix ».

Les Sœurs essaiment jusqu’en Amérique. La maison mère italienne de Rocca di Papa est expropriée par le gouvernement après la première guerre mondiale, sous prétexte qu’elle est propriété allemande. Noviciat et maison mère se replient donc sur Sittard (Pays-Bas).
À la fin de sa vie, Mère Marie-Thérèse, atteinte dans sa santé, peut de moins en moins voyager et reste à Sittard où elle s’occupe de la formation des jeunes sœurs et des affaires de la Congrégation, notamment en rédigeant les Constitutions. De plus en plus s’aiguise en elle la nostalgie du retour vers la Maison du Père.
Elle y parvient sereinement le 20 septembre 1938.

Marie-Thérèse de Saint Joseph a été béatifiée, dans la Cathédrale de Roermond (Pays Bas), le 13 mai 2006. La cérémonie a été présidée par le card. Adrianus Johannes Simonis, archevêque d’Utrecht, qui représentait le Pape Benoît XVI.
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Dim 21 Sep 2014 - 5:11

Dimanche le 21 septembre

Saint Castor d’Apt
Évêque


Castor, frère de saint Léonce, évêque de Fréjus, naît à Nîmes, dans la seconde moitié du IVème siècle. Il fut d’abord avocat puis, ayant renoncé avec son épouse à l’état du mariage, il embrassa la vie monastique (dans le Lubéron, selon la tradition).

Il fut choisi, malgré lui, par les habitants d’Apt pour être leur évêque. Appliqué de tout cœur à sa charge pastorale, il fut la providence des malheureux et le défenseur de la cité. Le 13 juin 419, il fut appelé par le pape Saint Boniface I (418-422) à procéder au jugement de l’évêque Maxime de Valence.

C’est à sa demande, et en faveur d’une communauté de sa ville épiscopale, que saint Jean Cassien, abbé de Saint-Victor de Marseille, rédigea son fameux ouvrage des "Institutions monastiques", précédé d’une dédicace qui rendait hommage à ses vertus.

Castor mourut vers 420 et ses reliques sont encore conservées dans la cathédrale d’Apt dont il est l’un des patrons.

Martyrologe Romain : À Apt en Provence, vers 420, saint Castor, évêque. Désireux de faire connaître la vie monastique aux frères d’un tout nouveau monastère, il demanda à saint Jean Cassien de lui donner, après les Institutions cénobitiques, les plus célèbres Conférences des Pères du désert d’Égypte.

Saint Matthieu
Apôtre et martyr
(Ier siècle)

Matthieu était probablement galiléen de naissance. Il exerçait la profession de publicain ou de receveur des tributs pour les romains, profession très odieuse parmi les juifs. Son nom fut d'abord Lévi. Il était à son bureau, près du lac de Génésareth, où apparemment il recevait le droit de péage, lorsque Jésus-Christ l'aperçut et l'appela. Sa place était avantageuse ; mais aucune considération ne l'arrêta, et il se mit aussitôt à la suite du Sauveur. Celui qui l'appelait par sa parole le touchait en même temps par l'action intérieure de sa grâce.

Lévi, appelé Matthieu après sa conversion, invita Jésus-Christ et ses disciples à manger chez lui ; il appela même au festin ses amis, espérant sans doute que les entretiens de Jésus les attireraient aussi à Lui. C'est à cette occasion que les pharisiens dirent aux disciples du sauveur : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » Et Jésus, entendant leurs murmures, répondit ces belles paroles : « Les médecins sont pour les malades et non pour ceux qui sont en bonne santé. Sachez-le donc bien, je veux la miséricorde et non le sacrifice ; car je suis venu appeler non les justes, mais les pécheurs. »

Après l'Ascension, saint Matthieu convertit un grand nombre d'âmes en Judée ; puis il alla prêcher en Orient, où il souffrit le martyre. Il est le premier qui ait écrit l'histoire de Notre-Seigneur et sa doctrine, renfermées dans l'évangile qui porte son nom. On remarque, dans l'évangile de saint Matthieu, qu'il se nomme le publicain, par humilité, aveu touchant, et qui nous montre bien le disciple fidèle de celui qui a dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur. » On rapporte qu'il évangélisa l'Éthiopie. Là, il se rendit populaire par un miracle : il fit le signe de la croix sur deux dragons très redoutés, les rendit doux comme des agneaux et leur commanda de s'enfuir dans leurs repaires.

Ce fut le signal de la conversion d'un grand nombre. La résurrection du fils du roi, au nom de Jésus-Christ, produisit un effet plus grand encore et fut la cause de la conversion de la maison royale et de tout le pays. On attribue à saint Matthieu l'institution du premier couvent des vierges. C'est en défendant contre les atteintes d'un prince une vierge consacrée au Seigneur, que le saint apôtre reçut le coup de la mort sur les marches de l'autel.

Catéchèse du pape Benoit XVI

Chers frères et soeurs,

Décrire entièrement la figure de cet apôtre est presque impossible, car les informations qui le concernent sont peu nombreuses et fragmentaires. Cependant, ce que nous pouvons faire n'est pas tant de retracer sa biographie, mais plutôt d'en établir le profil que l'Evangile nous transmet.

Pour commencer, il est toujours présent dans les listes des Douze choisis par Jésus (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 15; Ac 1, 13). Son nom juif signifie "don de Dieu". Le premier Evangile canonique, qui porte son nom, nous le présente dans la liste des Douze avec une qualification bien précise: "le publicain" (Mt 10, 3). De cette façon, il est identifié avec l'homme assis à son bureau de publicain, que Jésus appelle à sa suite: "Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain. Il lui dit: "Suis-moi". L'homme se leva et le suivit" (Mt 9, 9). Marc (cf. 2, 13-17) et Luc (cf. 5, 27-30) racontent eux aussi l'appel de l'homme assis à son bureau de publicain, mais ils l'appellent "Levi". Pour imaginer la scène décrite dans Mt 9, 9, il suffit de se rappeler le magnifique tableau du Caravage, conservé ici, à Rome, dans l'église Saint-Louis-des-Français. Dans les Evangiles, un détail biographique supplémentaire apparaît: dans le passage qui précède immédiatement le récit de l'appel, nous est rapporté un miracle accompli par Jésus à Capharnaüm (cf. Mt 9, 1-8; Mc 2, 1-12) et l'on mentionne la proximité de la mer de Galilée, c'est-à-dire du Lac de Tibériade (cf. Mc 2, 13-14). On peut déduire de cela que Matthieu exerçait la fonction de percepteur à Capharnaüm, ville située précisément "au bord du lac" (Mt 4, 13), où Jésus était un hôte permanent dans la maison de Pierre.

Sur la base de ces simples constatations, qui apparaissent dans l'Evangile, nous pouvons effectuer deux réflexions. La première est que Jésus accueille dans le groupe de ses proches un homme qui, selon les conceptions en vigueur à l'époque en Israël, était considéré comme un pécheur public. En effet, Matthieu manipulait non seulement de l'argent considéré impur en raison de sa provenance de personnes étrangères au peuple de Dieu, mais il collaborait également avec une autorité étrangère odieusement avide, dont les impôts pouvaient également être déterminés de manière arbitraire. C'est pour ces motifs que, plus d'une fois, les Evangiles parlent à la fois de "publicains et pécheurs" (Mt 9, 10; Lc 15, 1), de "publicains et de prostituées" (Mt 21, 31). En outre, ils voient chez les publicains un exemple de mesquinerie (cf. Mt 5, 46: ils aiment seulement ceux qui les aiment) et ils mentionnent l'un d'eux, Zachée, comme le "chef des collecteurs d'impôts et [...] quelqu'un de riche" (Lc 19, 2), alors que l'opinion populaire les associait aux "voleurs, injustes, adultères" (Lc 18, 11). Sur la base de ces éléments, un premier fait saute aux yeux: Jésus n'exclut personne de son amitié. Au contraire, alors qu'il se trouve à table dans la maison de Matthieu-Levi, en réponse à ceux qui trouvaient scandaleux le fait qu'il fréquentât des compagnies peu recommandables, il prononce cette déclaration importante: "Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs" (Mc 2, 17).

La bonne annonce de l'Evangile consiste précisément en cela: dans l'offrande de la grâce de Dieu au pécheur! Ailleurs, dans la célèbre parabole du pharisien et du publicain montés au Temple pour prier, Jésus indique même un publicain anonyme comme exemple appréciable d'humble confiance dans la miséricorde divine: alors que le pharisien se vante de sa propre perfection morale, "le publicain... n'osait même pas lever les yeux vers le ciel, mais il se frappait la poitrine en disant: "Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis!"". Et Jésus commente: "Quand ce dernier rentra chez lui, c'est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste. Qui s'élève sera abaissé; qui s'abaisse sera élevé" (Lc 18, 13-14). Dans la figure de Matthieu, les Evangiles nous proposent donc un véritable paradoxe: celui qui est apparemment le plus éloigné de la sainteté peut même devenir un modèle d'accueil de la miséricorde de Dieu et en laisser entrevoir les merveilleux effets dans sa propre existence. A ce propos, saint Jean Chrysostome formule une remarque significative: il observe que c'est seulement dans le récit de certains appels qu'est mentionné le travail que les appelés effectuaient. Pierre, André, Jacques et Jean sont appelés alors qu'ils pêchent, Matthieu précisément alors qu'il lève l'impôt. Il s'agit de fonctions peu importantes - commente Jean Chrysostome - "car il n'y a rien de plus détestable que le percepteur d'impôt et rien de plus commun que la pêche" (In Matth. Hom.: PL 57, 363). L'appel de Jésus parvient donc également à des personnes de basse extraction sociale, alors qu'elles effectuent un travail ordinaire.

Une autre réflexion, qui apparaît dans le récit évangélique, est que Matthieu répond immédiatement à l'appel de Jésus: "il se leva et le suivit". La concision de la phrase met clairement en évidence la rapidité de Matthieu à répondre à l'appel. Cela signifiait pour lui l'abandon de toute chose, en particulier de ce qui lui garantissait une source de revenus sûrs, même si souvent injuste et peu honorable. De toute évidence, Matthieu comprit qu'être proche de Jésus ne lui permettait pas de poursuivre des activités désapprouvées par Dieu. On peut facilement appliquer cela au présent: aujourd'hui aussi, il n'est pas admissible de rester attachés à des choses incompatibles avec la "sequela" de Jésus, comme c'est le cas des richesses malhonnêtes. A un moment, Il dit sans détour: "Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi" (Mt 19, 21). C'est précisément ce que fit Matthieu: il se leva et le suivit! Dans cette action de "se lever", il est légitime de lire le détachement d'une situation de péché et, en même temps, l'adhésion consciente à une nouvelle existence, honnête, dans la communion avec Jésus.

Rappelons enfin que la tradition de l'Eglise antique s'accorde de façon unanime à attribuer à Matthieu la paternité du premier Evangile. Cela est déjà le cas à partir de Papia, Evêque de Hiérapolis en Phrygie, autour de l'an 130. Il écrit: "Matthieu recueillit les paroles (du Seigneur) en langue hébraïque, et chacun les interpréta comme il le pouvait" (in Eusèbe de Césarée, Hist. eccl. III, 39, 16). L'historien Eusèbe ajoute cette information: "Matthieu, qui avait tout d'abord prêché parmi les juifs, lorsqu'il décida de se rendre également auprès d'autres peuples, écrivit dans sa langue maternelle l'Evangile qu'il avait annoncé; il chercha ainsi à remplacer par un écrit, auprès de ceux dont il se séparait, ce que ces derniers perdaient avec son départ" (Ibid., III, 24, 6). Nous ne possédons plus l'Evangile écrit par Matthieu en hébreu ou en araméen, mais, dans l'Evangile grec que nous possédons, nous continuons à entendre encore, d'une certaine façon, la voix persuasive du publicain Matthieu qui, devenu Apôtre, continue à nous annoncer la miséricorde salvatrice de Dieu et écoutons ce message de saint Matthieu, méditons-le toujours à nouveau pour apprendre nous aussi à nous lever et à suivre Jésus de façon décidée.
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Lun 22 Sep 2014 - 5:04

Lundi le 22 septembre

Saints Maurice
et ses compagnons
Martyrs († 286)


Le 22 septembre 286 vit un spectacle à la fois sublime et épouvantable : une légion romaine entière, général en tête, immolée par un barbare empereur pour n'avoir pas voulu renoncer à Jésus-Christ. Cette légion était la légion thébaine ; ce général, saint Maurice, et ce tyran, Maximien. La légion thébaine portait ce nom parce qu'elle avait été recrutée en Thébaïde. Elle fut du nombre de celles que l'empereur emmena combattre la Gaule en révolte. Après le passage des Alpes, un sacrifice solennel fut ordonné. La légion chrétienne, ne voulant pas y prendre part, et apprenant qu'elle allait être employée pour persécuter des frères chrétiens, se retira près du lieu appelé aujourd'hui Saint-Maurice-d'Agaune (Suisse). L'empereur les enjoignit de se réunir à l'armée pour la fête. Mais Maurice et ses compagnons, se rappelant qu'il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes, se virent dans la triste nécessité de désobéir.

Cette désobéissance, n'était pas, pour ces braves soldats, vainqueurs sur vingt champs de bataille, un acte de félonie, mais un acte d'héroïque loyauté. Aussitôt le prince barbare donna l'ordre de décimer la légion. À voir ce bataillon de six mille hommes rangés en ordre de combat, ayant à sa tête Maurice, à cheval, avec ses brillants officiers, Exupère, Maurice et Candide, il semble qu'on eût pu craindre une résistance par la force ; mais non, les disciples de Jésus-Christ ne cherchaient et n'attendaient qu'une victoire pacifique, la victoire sur le monde, et la conquête du ciel par le martyre. Les noms des soldats sont jetés dans les casques des centurions ; six cents sur six mille vont périr; les victimes désignées embrassent leurs camarades, qui les encouragent ; bientôt le sacrifice est consommé, et la plaine ruisselle du sang des martyrs.

Les survivants persistent à se déclarer chrétiens, et la boucherie recommence ; six cents nouveaux élus rougissent de leur sang les rives du Rhône. Les autres sauront mourir jusqu'au dernier ; mais ils envoient au tyran un message avec une lettre admirable : « Empereur, nous sommes vos soldats ; nous sommes prêts à combattre les ennemis de l'empire ; mais nous sommes aussi chrétiens, et nous devons fidélité au vrai Dieu. Nous ne sommes pas des révoltés, nous aimons mieux être des victimes que des bourreaux : mieux vaut pour nous mourir innocents que de vivre coupables. » Maximien, désespérant d'ébranler leur constance, les fit massacrer tous en masse.

Une basilique fut élevée par saint Théodore dès le IVe siècle, puis une abbaye y fut créée. Le culte de saint Maurice se répandit en Suisse, en Savoie et dans les régions voisines. Dès l'origine de leur dynastie, les comtes et les ducs de Savoie le déclarèrent protecteur de leurs États. À la fin du IVe siècle, les reliques furent déplacées à Angers, il devint ainsi titulaire de la cathédrale et patron du diocèse.


Saint Ignace de Santhià
Prêtre diocésain puis o.f.m. cap.
(1686 - 1770)


Ignazio de Santhià, Lorenzo Maurizio - tel est son nom de baptême - naît le 5 juin 1686 à Santhià (Vercelli, Italie). C'est le quatrième des six enfants de la famille aisée de Pier Paolo Belvisotti et de Maria Elisabetta Balocco. Orphelin de père à sept ans, sa mère pourvoit à sa formation le confiant à don Bartolomeo Quallio, prêtre pieux et savant, de sa parenté.
Se sentant appelé à la vie ecclésiastique, Lorenzo Maurizio, à l'issue des cours primaires, part en 1706 pour suivre à Vercelli sa formation philosophique et théologique. Ordonné prêtre à l'automne 1710, à Vercelli, il y séjourne comme chapelain-précepteur auprès de la noble famille Avogadro. Au cours de ses premières années de sacerdoce, il prend part à l'apostolat des Jésuites, notamment dans leurs missions populaires. Il connaîtra ainsi celui qui deviendra son directeur spirituel, le père jésuite Cacciamala.

Santhià, sa ville natale, désirant se l'approprier, le nomma chanoine-recteur de sa célèbre collégiale. A leur tour, les Avogrado le choisirent comme curé de la paroisse de Casanova Elvo, dont ils jouissaient du droit de patronage. Cependant, presque âgé de trente ans, don Belvisotti est à la recherche de bien d'autres objectifs. Faisant fi de ces deux nominations ainsi qu'aux bénéfices qui y étaient attachés, il entre le 24 mai 1716 au couvent-noviciat des Capucins de Chieri (Turin) et prend le nom de fr. Ignace de Santhià, avec l'espoir de se consacrer plus tard aux missions à l'étranger.

Sa ferme volonté de tendre à la perfection, son observance totale, spontanée et joyeuse de la vie capucine lui attirent aussitôt l'admiration même des plus anciens religieux du noviciat. Après les années de formation capucine à Saluzzo, à Chieri et à Turin au Mont des Capucins, lors du Chapitre Provincial du 31 août 1731, il est nommé maître des novices au couvent de Mondovì (Cuneo). Il accomplit durant treize années cette fonction où, au travers de son enseignement et par son témoignage, Ignace offre à la Province du Piémont 121 nouveaux membres, dont quelques uns moururent en odeur de sainteté.

Ayant eu vent des souffrances endurées par le Père Bernardino Ignazio de la Vezza, un de ses ex novices missionnaire au Congo, et du risque de voir s'interrompre son activité, Ignace alla se prosterner devant le Saint Sacrement pour s'offrir tout simplement: « Jésus‑Christ, mon Seigneur, si vous désirez que le mal dont souffre ce bon ouvrier tombe sur moi qui suis un bon à rien, faites le. Je l'accepte volontiers pour votre plus grande gloire ». Le missionnaire dès lors reprenait son ministère, le mal ayant disparu, tandis que pour Ignace débutaient les souffrances qui le contraignirent à renoncer à sa charge.

L'obéissance à ses supérieurs, à laquelle jamais il ne se déroba, le poussa à assumer les fonctions d'aumônier en chef des armées du roi de Sardaigne Charles-Emmanuel III en guerre contre les forces franco-espagnoles (1745-1746). Il assista ainsi les soldats blessés ou contagieux dans les hôpitaux d'Asti, d'Alexandrie et de Vinovo où les malades atteints de blessures très graves, les corps déchiquetés s'empilaient dans les salles. Dans cet univers de souffrances, père Ignace était l'ange consolateur. « Il courait de salle en salle, de lit en lit, poussé par un amour indéfectible », lit-on dans un document écrit par un témoin.

La guerre terminée, il rejoint le couvent du Mont des Capucins pour la dernière période de sa vie (1747-1770). Avec une incommensurable générosité, une très grande humilité, un intense amour, Ignace partage son ministère pastoral entre le couvent et la ville de Turin : il prêche, confesse et, malgré son grand âge et ses souffrances, il descend la colline où s'élève le couvent, parcourt les rues de la cité à la rencontre des pauvres et des malades avides de ses paroles de réconfort et de sa bénédiction.
Il aimait le silence, le recueillement, les veilles prolongées devant le Tabernacle, mais il savait aussi se retrousser les manches pour se mettre au service des infirmes et des pauvres de la communauté. « Le Paradis - avait-il coutume de dire - n'est pas fait pour les fainéants. Mettons-nous donc au travail! ».
Pendant ce temps se multipliaient les prodiges. Les gens du peuple l'appelaient « le saint du Mont », tandis que grandissait la vénération des plus grands personnages du Piémont, de la famille régnante à l'archevêque de Turin, Giovanni Battista Roero, du cardinal Vittorio Delle Lanze, du grand chancelier Carlo Luigi Caisotti de Sainte Victoire au maire de la ville.

« Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur... ». Ce sont là les paroles de Jésus et, à l'instar de tous les saints, le père Ignace agissait de telle sorte pour que ces paroles n'aient pas été prononcées en vain par le Sauveur. Quant à l'humilité, elle était enracinée dans son cœur, vivante dans sa manière d'agir et de parler.
Il savait que l'humilité procédait d'une connaissance, sincère et nette de Dieu et de soi-même. A cause de cela, il ne manquait pas l'occasion d'étudier, d'admirer la bonté et la grandeur de Dieu, d'approfondir la conscience de sa propre petitesse. Jusqu'à ses dernières années, il se livra aux tâches les plus humbles de la vie du couvent.
Il passa les deux dernières années de sa vie à l'infirmerie conventuelle, continuant de bénir, de confesser, de conseiller ceux qui venaient à lui. Son ardent désir de Dieu, alimenté par la contemplation du Crucifié et de la lecture de l'Évangile, le dévorait. Désormais, sa vie apparaissait comme absorbée et transformée en ce Crucifix qui aimantait son regard.

Le 22 septembre 1770, fête de saint Maurice, son patron et celui de la province capucine du Piémont, fr. Ignace s'éteignait calmement dans sa cellule à l'âge de 84 ans. La nouvelle de sa mort se répandit rapidement. Le concours de gens, qui vinrent rendre hommage à sa dépouille était tellement énorme que le Supérieur du couvent, craignant la ruée incontrôlée de la foule, fit célébrer les funérailles de bon matin avant l'heure prescrite.

Sa renommée de sainteté et les nombreux miracles attribués à son intercession accélérèrent les formalités de la canonisation. En 1782, le procès apostolique fut introduit, mais des retards dus aux aléas de la Révolution Française, aux suppressions des Ordres religieux qui s'ensuivirent au XIXe siècle, firent traîner les choses. Le 19 mars 1827, Léon XII reconnut l'héroïcité des vertus de notre frère et seulement le 17 avril 1966, après plus d'un siècle de silence presque total, le Vénérable Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978) procéda à la béatification solennelle.

Ignazio de Santhià a été canonisé le 19 mai 2002, à Rome, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Mar 23 Sep 2014 - 5:19

Mardi le 23 septembre

Saint Pio de Petrelcina
Prêtre o.f.m. cap.
(Mémoire obligatoire)


Pio, au siècle Francesco Forgione, naît le 25 mai 1887 à Pietrelcina, en Italie du Sud, entre Naples et Foggia (Campanie). Quatrième des sept enfants d’un couple de paysans, il entre à 16 ans chez les capucins et prend le nom de frère Pio. De santé fragile, il retourne pour de longs séjours dans son village. Ses frères capucins témoigneront que le démon venait lui rendre visite dans sa chambre. Fra Pio a alors vécu dans une « nuit obscure » qui rappelle celle des mystiques comme Jean de la Croix ou sa contemporaine, Thérèse d'Avila. Il confie : « Le doute qui m’assaille toujours et me persécute partout est d’ignorer si ce que je fais reçoit ou non l’approbation de Dieu. »

Ordonné prêtre le 10 août 1910, il est affecté, six ans après, au couvent de San Giovanni Rotondo, dans les Pouilles. Il y demeurera jusqu’à sa mort, le 23 septembre 1968, à 81 ans. Le rayonnement spirituel du Padre Pio a donné naissance à deux œuvres importantes : l’hôpital Casa Sollievo della Sofferenza (maison pour le soulagement de la souffrance) et les groupes de prière. Par deux fois, le Padre Pio a dû subir des mesures disciplinaires et des restrictions dans l’exercice de son ministère.

Le 20 septembre 1918, Francesco Forgione (qu’on n’appelle pas encore padre Pio) vient de dire la messe au couvent de San Giovanni Rotondo. Ce jeune capucin de 31 ans s’agenouille devant un crucifix. « Une quiétude indescriptible » s’empare de lui, racontera-t-il plus tard. Apparaît soudain un personnage mystérieux, aux mains, pieds et flanc ruisselant de sang. Puis la vision disparaît. Au sortir de ce qu’il nomme une extase, le religieux s’aperçoit alors que ses propres mains, ses pieds et son flanc saignent aussi. À la vue de ces stigmates, le calme se change en un trouble profond : le religieux tente de refermer ses plaies ; rien n’y fait ; elles ne cicatrisent pas. Jusqu’à sa mort, en 1968 - jamais cicatrisées, ses plaies disparaîtront le 20 septembre 1968, trois jours avant sa mort - padre Pio portera ce mystère avec lui. Il recouvre ses mains de mitaines pour dissimuler ses plaies ; il est soumis à une série d’examens scientifiques, ainsi qu’à un contrôle rigoureux : le Vatican suit l’affaire d’un mauvais œil. La nouvelle se propage et les médecins font un double constat, sans explication : padre Pio n’est pas un affabulateur mais rien n’explique ces plaies qui évoquent la passion du Christ. Son évêque, une partie du clergé local, des responsables du Vatican s’irritent de la renommée grandissante de ce religieux qui, vite, attire des foules. D’autant que l’on parle de guérisons et de clairvoyance spirituelle. Durant toute sa vie, il est l’objet de calomnies, de mensonges et même de plusieurs condamnations du Saint-Office. Rome, d’abord, lui interdit toute relation épistolaire puis, pendant deux ans, de confesser. En 1933, le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) le libère de ces restrictions, mais certains de ses frères capucins se liguent contre lui…

La dévotion populaire accompagne l’humble capucin. Il incarnait la simplicité franciscaine, le courage devant la souffrance, la charité envers les malades. On lui attribue, au fil des ans, de nombreuses guérisons. Parmi de multiples prodiges, il avait, dit-on, le don de la bilocation, autrement dit, d’être à la fois ici (recueilli en prière, comme absent) et là (au secours d’une âme en peine ou en danger). On frôle même l’émeute, en 1923, lorsque Rome veut empêcher le padre de célébrer la messe. Et on ira jusqu’à installer des micros dans sa cellule et son confessional ! Pressions et inquisitions romaines ne cessent que dans les années soixante, grâce au Vénérable Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978). Toute l’Italie vénère alors le prêtre aux stigmates, qui fit construire, en 1956, à San Giovanni Rotondo, un hôpital grâce aux dons des fidèles.

On lui attribue de nombreux miracles. Dans les années soixante, alors simple évêque auxiliaire de Cracovie, Karol Wojtyla envoya à padre Pio une lettre d’intercession pour une amie polonaise gravement atteinte d’un cancer. Onze jours plus tard, elle était guérie.

Padre Pio est un peu un saint « médiéval », héritier de la tradition franciscaine, stigmatisé comme saint François, pauvre lui-même et attentif aux souffrances ; et surtout un mystique entouré de prodiges et de miracles.

L’œuvre de Padre Pio : des conversions en grand nombre, des groupes de prière (2.200 dans le monde dont 1.800 en Italie) et, depuis 1956, à San Giovanni Rotondo, une clinique pour les « esprits et les corps épuisés ». L’intuition de Padre Pio fut de faire de cette maison, la Casa Sollievo della Sofferenza, un centre d’études international et un lieu où devait être privilégié le confort des malades. Une volonté bien paradoxale de la part de celui qui avait supporté tant de souffrances et de pauvreté…

Sain Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) a donné Pio de Pietrelcina comme saint de la Miséricorde et modèle à imiter par tous les fidèles. Le pape a voulu que sa fête liturgique soit immédiatement inscrite au calendrier romain général - et non local - le 23 septembre, « jour de sa naissance au ciel », et en tant que « mémoire obligatoire » - et non facultative - pour l’Église universelle.


Saint Lin de Volterra
Pape (2e) et martyr († 67)

Lin était le fils d'un homme fort considérable de la ville de Volterra, en Toscane. Il se convertit à Rome où saint Pierre prêchait l'Évangile. Aussitôt après sa conversion, saint Lin renonça à tous ses biens et quitta son père. Il donna de si grandes preuves de son zèle, de son érudition et de sa prudence, que le chef des apôtres l'employa à la prédication de la parole de Dieu et à l'administration des sacrements. Saint Paul parle de saint Lin au chapitre quatrième de sa seconde Épître à Timothée et le place entre les principaux chrétiens de la ville de Rome :
« 21 Dépêche-toi de venir avant l'hiver. Eubule et Pudens te saluent, ainsi que Lin, Claudia et tous les frères. »

Envoyé dans les Gaules pour y porter le flambeau de la foi, le bonheur de l'avoir pour premier évêque échut à la ville de Besançon dont le nombre des fidèles s'accrut de jour en jour. Un jour, les païens célébrèrent une fête solennelle en l'honneur de leurs faux dieux auxquels ils offraient beaucoup de sacrifices. Brûlant de zèle pour la gloire de Dieu et le salut de ces pauvres âmes, saint Lin entreprit de les détourner de ce culte abominable. Fendant la foule des idolâtres, il leur dit courageusement : « Que faites-vous, mes chers enfants ? Quelle marque de divinité voyez-vous dans ces simulacres que vous adorez ? Ce ne sont que des statues qui n'ont ni esprit, ni sentiment, et qui ne représentent que des hommes dont l'incontinence et l'impiété ont été toutes publiques. Ces idoles de pierre et de cuivre ne méritent nullement vos respects. C'est à Dieu seul, créateur du ciel et de la terre que vous devez immoler des victimes. Quittez donc ce culte sacrilège et acquiescez aux vérités que je vous prêche. »

Ces paroles prononcées avec une ferveur inspirée retentirent comme un violent coup de tonnerre qui renversa par terre l'une des colonnes du temple avec l'idole qu'elle soutenait, la réduisant en poussière. Un prodige si éclatant aurait dû ouvrir les yeux aux idolâtres et leur faire reconnaître la vérité de la religion que saint Lin leur annonçait. Hélas, au lieu de profiter de la grâce qui leur était offerte, les incroyants fermèrent leurs cœurs à la parole de Dieu et se jetèrent tumultueusement sur saint Lin qu'ils chassèrent à l'heure même de la ville de Besançon.

L'apôtre retourna à Rome où saint Pierre s'en servit utilement pour le gouvernement de l'Église. Il s'acquitta avec tant de soin de toutes les fonctions qui lui furent assignées qu'après la mort du prince des apôtres, on le choisit pour lui succéder dans la charge de pasteur suprême. Dans cette sublime fonction, saint Lin donna d'excellents témoignages de son zèle et de sa vigilance pastorale. Il écrivit deux relations du martyre de saint Pierre et de saint Paul. Nous tenons aussi de lui l'histoire de la dispute du prince des apôtres avec Simon le Magicien. Pour l'affermissement de l'Église naissante et l'avancement de la chrétienté, saint Lin consacra quinze évêques et dix-huit prêtres.

Le Bréviaire romain dit que la foi et la sainteté de ce souverain pontife furent si grandes qu'il ressuscita des morts et chassa les démons des corps de plusieurs énergumènes. Après avoir gouverné l'Église pendant un an, trois mois et douze jours, saint Lin versa son sang qui servit de semence à de nouveaux chrétiens. On enterra sa précieuse dépouille au Vatican, auprès des restes de saint Pierre.

jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Mer 24 Sep 2014 - 6:06

Mercredi le 24 septembre

Saint Silouane l'Athonite
Moine du Mont Athos
(1866-1938)


Syméon Ivanovitch Antonov était un robuste charpentier d'un village de Russie centrale. D'une vigueur peu commune, il était affligé d'un caractère violent et querelleur. À 26 ans, tout change. Le paysan rustique et sensuel entend la voix de la Mère de Dieu qui l'appelle à revenir à lui-même. Il se met en route pour l'Athos.

Celui qui est devenu frère Silouane connaît tout d'abord une grande joie : celle de qui a trouvé sa place sur terre. Mais cette euphorie des premiers jours ne dure pas. Silouane va connaître, au monastère, des tentations alternées d'orgueil et de désespoir : désespoir de constater que l'orgueil lui colle à la peau et qu'il ne peut s'en défaire. L'épreuve est si longue et si dure qu'il en arrive à se croire condamné, damné même. C'est alors que le Christ lui apparaît et lui dit : « Tiens ton âme en enfer et ne désespère pas. »

Silouane a compris que si bas qu'il puisse descendre, Jésus est là. Il vivra désormais dans la douceur et la prière continuelle, priant pour le monde entier et semant la paix autour de lui, jusqu'à sa mort.

Silouane a été canonisé par le patriarche de Constantinople (Église orthodoxe) le 26 novembre 1987.

« Où es-Tu, ô ma lumière ?
Je Te cherche avec des larmes. Tu as eu pitié de moi et Tu m'as montré ton visage.
Maintenant mon âme a soif de Toi, mon Dieu !
Comme un enfant qui a perdu sa maman,
elle pleure vers Toi jour et nuit et ne trouve pas la paix. »

(Saint Silouane - Écrits spirituels)


Saint Gérard Sagredo
Évêque et martyr
(† 1046)


D'origine vénitienne, Gérard se fit moine bénédictin et se vit confier l'éducation du prince Émeric à la cour de Saint Étienne, roi de Hongrie.

Il devint évêque de Csanád et instaura le culte marial et la liturgie dans son diocèse. Il aimait beaucoup se retirer dans la solitude d'une forêt pour prier.

À la mort de son protecteur, saint Étienne, un usurpateur prit le pouvoir et fit lapider Gérard qui lui résistait, restant inébranlable sur ses positions.

jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Jeu 25 Sep 2014 - 5:36

Jeudi le 25 septembre

Saint Firmin
Évêque d'Amiens et martyr
(IVe siècle)


Le père et la mère de saint Firmin, qui étaient des plus riches et des plus considérables de la ville de Pampelune, en Espagne, au IVe siècle, furent convertis à la foi par saint Honestus, prêtre de Toulouse et disciple de saint Saturnin. Convaincus que de la première éducation dépend ordinairement le reste de la vie, ils mirent leur fils entre les mains de ce saint ecclésiastique, qui l'instruisit et le prit pour compagnon de ses courses apostoliques.

Prêtre à vingt-quatre ans, Firmin eut tant de succès dans ses prédications, que saint Honorat, successeur de saint Saturnin à Toulouse, l'ordonna évêque, pour évangéliser les païens. L'évêque missionnaire parcourut les Gaules, évangélisa Agen, Clermont, Angers, Beauvais, essuyant plusieurs fois la persécution, battu de verges, chargé de chaînes dans les cachots.

Amiens fut la dernière et la plus glorieuse étape de l'apôtre, qui y fixa son siège. Dès les premiers jours, le sénateur Faustinien fut converti avec toute sa famille. Firmin joignait aux charmes de son éloquence le témoignage invincible d'une multitude de miracles. Un jour, c'est un homme borgne qui en est l'objet ; le lendemain, ce sont deux lépreux ; puis des aveugles, des boiteux, des sourds, des muets, des paralytiques, des possédés du démon. Peu de temps après son arrivée, les temples de Jupiter et de Mercure furent complètement déserts. Firmin eut la tête tranchée.


Saint Nicolas de Flüe
Patron de la Suisse


Il est fêté le 25 septembre en Suisse et le 21 mars (dies natalis) par l’Église universelle.

Nicolas de Flüe (en allemand : Niklaus von Flüe) naît le 25 septembre 1417 à Sachseln (commune suisse du canton d’Obwald), de parents pieux. Un jour, à la vue d'une flèche élancée, sur une montagne voisine, il fut épris du désir du ciel et de l'amour de la solitude. Il se maria pour obéir à la volonté formelle de ses parents et eut dix enfants. Son mérite et sa vertu le firent choisir par ses concitoyens pour exercer des fonctions publiques fort honorables.
Sa prière habituelle était celle-ci : « Mon Seigneur et mon Dieu, enlevez de moi tout ce qui m'empêche d'aller à vous. Mon Seigneur et mon Dieu, donnez-moi tout ce qui peut m'attirer à vous. »

Il avait cinquante ans, quand une voix intérieure lui dit : « Quitte tout ce que tu aimes, et Dieu prendra soin de toi. » Il eut à soutenir un pénible combat, mais se décida en effet à tout quitter, femme, enfants, maison, domaine, pour servir Dieu. Il s'éloigna, pieds nus, vêtu d'une longue robe de bure, un chapelet à la main, sans argent, sans provision, en jetant un dernier regard tendre et prolongé vers les siens.

Une nuit, Dieu le pénétra d'une lumière éclatante, et depuis ce temps, il n'éprouva jamais ni la faim, ni la soif, ni le froid. Ayant trouvé un lieu sauvage et solitaire, il s'y logea dans une hutte de feuillage, puis dans une cabane de pierre. La nouvelle de sa présence s'était répandue bientôt, et il se fit près de lui une grande affluence. Chose incroyable, le saint ermite ne vécut, pendant dix-neuf ans, que de la Sainte Eucharistie.

La Suisse, un moment divisée, était menacée dans son indépendance par l'Allemagne. Nicolas de Flüe, vénéré de tous, fut choisi pour arbitre et parla si sagement, que l'union se fit, à la joie commune, et la Suisse fut sauvée.

Nicolas fut atteint, à l'âge de soixante-dix ans, d'une maladie très aiguë qui le tourmenta huit jours et huit nuits sans vaincre sa patience ; il meurt à Sachseln le 21 mars 1487.

Nicolas de Flüe à été béatifié en 1648 par Innocent X (Giovanni Battista Pamphili, 1644-1655) et canonisé, le 25 septembre 1947, par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).

Il est le saint Patron de la Suisse et de la Garde suisse pontificale.
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Ven 26 Sep 2014 - 6:27

Vendredi le 26 septembre

Saints Côme et Damien
Médecins anargyres et martyrs
(† v. 286)


Côme et Damien étaient deux frères, venus d'Arabie en Cilicie. On croit qu'ils étaient frères jumeaux. Leur profession de médecin leur fournit l'occasion d'exercer un véritable apostolat ; car à travers les corps ils savaient voir les âmes, les toucher, les convertir. La grâce divine vint relever leur science par le don des guérisons miraculeuses : de toutes parts, on accourait à eux pour obtenir la délivrance des maux les plus invétérés et les plus incurables. Le résultat ne trompait jamais leur foi et leur confiance, et il ne se passait pas de jour sans qu'ils eussent opéré quelque cure souvent désespérée.

Auprès d'eux, les aveugles recouvraient la vue, les boiteux marchaient droit, les sourds entendaient, les estropiés étaient guéris. Leur puissance s'étendait même au-delà de ce monde visible, et, à leur voix, les démons abandonnaient leurs victimes. Tout cela, ils le faisaient par pure charité, ne recevant jamais aucune rétribution.

À cette gloire devait se joindre celle du martyre. Un jour on les accusa de séduire le peuple et de faire déserter les temples des dieux. Le préfet leur infligea une si longue et si rude flagellation, que les bourreaux n'en pouvaient plus de fatigue ; les deux martyrs bénissaient le Seigneur.

À la vue d'une foule immense, ils furent précipités du haut d'un rocher dans les flots ; mais un ange plana au-dessus des eaux et transporta les martyrs au rivage. Les deux martyrs furent jetés dans une fournaise ardente ; mais ils s'y promenèrent comme sur des fleurs. Après beaucoup d'autres supplices, le préfet leur fit trancher la tête.


Saints Martyrs Canadiens
Missionnaires Jésuites


La célébration liturgique des saints martyrs canadiens a lieu le 26 septembre au Canada (solennité) et le 19 octobre dans l'Église universelle.

Les saints martyrs canadiens : Jean de Brébeuf, Isaac Jogues, Gabriel Lalemant, Charles Garnier, Antoine Daniel, Noël Chabanel, René Goupil, Jean de La Lande, canonisés en 1930, patrons secondaires du Canada depuis 1940, sont devenus des figures nationales proposées en exemples à l'Église Universelle.

Vers le milieu du XVIIe siècle (1642-1649) une vaillante légion de Jésuites travaillait, dans le Canada encore à peu près sauvage, à la conversion de peuplades féroces, parmi lesquelles étaient surtout les Iroquois. Alors s'ouvrit pour les missionnaires ce que l'on a justement appelé « l'ère des martyrs ».

Parmi les premières victimes, on compte le Père Isaac Jogues qui aurait pu se soustraire une première fois au martyre en 1642 ; mais il ne voulut pas se séparer de ses chrétiens, prisonniers des Iroquois. Après des supplices aussi inouïs que variés, il fut arraché à la mort et ramené en France. Mais son cœur était resté au Canada. Il y revint en 1646, et y reçut bientôt la palme d'un martyre glorieux. Parmi ses compagnons d'apostolat, les coadjuteurs René Goupil et Jean de La Lande, tombèrent aussi sous la hache des iroquois, en haine de la religion chrétienne.

En 1648, le Père Antoine Daniel fut percé de flèches, achevé d'un coup de feu, dépouillé de ses habits et jeté dans le brasier de sa chapelle devenue la proie des flammes.

Quelques mois plus tard, le Père Jean Brébeuf et le Père Gabriel Lalemant subissent à leur tour les plus affreux supplices. On pique d'abord le Père de Brébeuf avec des alènes rougies au feu, on promène sur ses membres des tisons embrasés, on lui enlève la peau de la tête en forme de couronne. Pour l'empêcher d'exhorter ses fidèles, les bourreaux lui coupent les lèvres, la langue et le nez, lui fendent la bouche jusqu'aux oreilles, enfoncent un fer rouge dans sa gorge ; ils coupent des lambeaux de sa chair, les font rôtir et les mangent sous ses yeux. Ils jettent ensuite de l'eau bouillante sur sa tête, enduisent son corps de résine et le font griller lentement ; enfin, un chef iroquois lui arrache le cœur, le dévore et boit le sang du martyr. Le Père Lalemant subit un supplice du même genre pendant seize heures et eut enfin le crâne fracassé à coups de hache.

Au nombre des autres victimes des Iroquois furent, en 1649, les Pères Charles Garnier et Noël Chabanel, massacrés dans l'héroïque exercice de leur apostolat.

Le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) béatifia ces admirables martyrs, dignes de ceux des premiers siècles, le 21 juin 1925; il les canonisa le 29 juin 1930. Le pape Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) a déclaré les saints martyrs canadiens, Patrons secondaires du Canada.


jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Sam 27 Sep 2014 - 7:25

Samedi le 27 septembre

Saint Vincent de Paul
Prêtre, Fondateur d'Ordres
(1581-1660)


Ce saint, dont le nom est devenu synonyme de charité, est l'une des plus pures gloires de la France et de l'humanité tout entière.

V
incent naît à Pouy, près de Dax (France), le 24 avril 1581. Ses parents faisaient valoir une petite ferme et vivaient du travail de leurs mains. Les premières années de Vincent se passèrent à la garde des troupeaux. Un jour qu'il avait ramassé jusqu'à trente sous, somme considérable pour lui, il la donna au malheureux qui lui parut le plus délaissé. Quand ses parents l'envoyaient au moulin, s'il rencontrait des pauvres sur sa route, il ouvrait le sac de farine et leur en donnait à discrétion.

Son père, témoin de sa charité et devinant sa rare intelligence, résolut de s'imposer les plus durs sacrifices pour le faire étudier et le pousser au sacerdoce : « Il sera bon prêtre, disait-il, car il a le cœur tendre. » À vingt ans, il étudie la théologie à Toulouse et reçoit bientôt le grade de docteur.

Ordonné en 1600, à l’âge de 19 ans, un an après son ordination il se rend à Marseille pour recueillir un legs que lui a laissé un de ses amis. Au retour, voyageant par mer pour se rendre à Narbonne, il est pris par des pirates et emmené captif en Afrique. Sa captivité, d'abord très dure et accompagnée de fortes épreuves pour sa foi, se termina par la conversion de son maître, qui lui rendit la liberté.

Les circonstances le font nommer aumônier général des galères, et il se dévoue au salut de ces malheureux criminels avec une charité couronnée des plus grands succès. La Providence semble le conduire partout où il y a des plaies de l'humanité à guérir.

À une époque où la famine et les misères de toutes sortes exercent les plus affreux ravages, il fait des prodiges de dévouement; des sommes incalculables passent par ses mains dans le sein des pauvres, il sauve à lui seul des villes et des provinces entières. Ne pouvant se multiplier, il fonde, en divers lieux, des Confréries de Dames de la Charité, puis l'ordre des Filles de la Charité (1623), plus connues sous le nom des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. Nulle misère ne le laisse insensible ; il trouve le moyen de ramasser lui-même et de protéger partout des multitudes d'enfants exposés à l'abandon et à la mort, et mérite le nom de Père des enfants trouvés.

Il a formé des légions d'anges de charité ; mais il lui faut des légions d'apôtres, et il fonde les Prêtres de la Mission (1625), destinés à évangéliser la France et même les peuples infidèles.

En 1638 débute l'œuvre des « Enfants Trouvés ». Il créa pour cela un établissement pour les enfants trouvés.
Son action ne s'arrêtait jamais. Il envoyait ses missionnaires dans tout le royaume et à l'étranger:
- 1639 voit Vincent organisé les secours en Lorraine (ravagée par la guerre, la peste et la famine).
- 1646 Fondation de la mission d'Alger.
- 1648 Fondation de la mission de Madagascar.
- 1649 Démarche de Saint Vincent auprès de la Reine et Mazarin en faveur de la paix.
- 1651 Vincent organise des secours en Picardie, Champagne et Ile-de France, dévastées par la guerre. C'est l'année de la Fondation de la mission de Pologne.

Accablé d'infirmités et de souffrances à la fin de sa vie, il meurt à Saint-Lazare le 27 septembre 1660. Louise de Marillac était décédée peu de temps avant lui le 15 mars 1660. On lui fit des funérailles exceptionnelles. Toutes les œuvres qu'il avait créées étaient représentées, Les princes se mêlaient aux pauvres dans la foule venue honorer le bienfaiteur que l'on vénéra comme un saint.

Il fut béatifié par Benoît XIII (Pietro Francesco Orsini, 1724-1730) le 12 août 1729 et canonisé par Clément XII (Lorenzo Corsini, 1730-1740) le 16 juin 1737. Actuellement son corps est exposé dans la Chapelle des Lazaristes, 95, rue de Sèvres, à Paris-VIe.



Bx Laurent de Ripafratta
Prêtre o.p.

Commémoré le 27 septembre (dies natalis) dans le Martyrologe Romain et le 28 septembre par l’Ordre.

Lorenzo (Laurentius de Ripafracta de Pisiis) naît le 23 mars 1373 a Ripafratta (province de Pise, Italie).

Il entra dans l'Ordre de saint Dominique à Pise vers l’âge de 20 ans. Sous l’influence du Bx Jean Dominique de Florence, il fut de ceux qui réformèrent, à cette époque, les couvents italiens qui en avaient grand besoin, ravagés par la peste et le schisme.

Jean Dominique l’envoya à Cortone établir un noviciat, où il forma le Bx Antonin (entré en 1405 à 16 ans), le Bx Pierre de Città di Castello, le Bx Fra Angelico et son frère Benedetto, miniaturiste (Pierre resta à Cortone, les autres allèrent ailleurs).

Laurent alla ensuite à Fabriano où il soigna les malades de la peste. Si grande fut sa discrétion dans la conduite de sa charge de vicaire général de l'Ordre que nous n'en savons que le style : « un ministère d'amour et de paix ». Une telle charge se vit en effet dans le silence des relations fraternelles et discrètes avec chacun des frères.

Les faits sont là : beaucoup de jeunes frères, de nombreuses fondations et d'anciennes renouvelées. Il s'ouvrit à la Vérité qu'il servait en Jésus-Christ, entouré de ses frères. Il était particulièrement assidu à entendre en confession les pécheurs qui venaient le rencontrer dans son couvent. On le surnommait “arche du Testament” pour sa connaissance de l’Écriture.

Laurent meurt à Pistoia le 27 septembre 1456, comme il est signalé dans la rubrique nécrologique du couvent de saint Dominique : “die 27 septembris [(] felicis memoria anima beati Laurentii de Ripafracta seu de Pisis a carne soluta est” (Pistoia, Biblioteca comunale Forteguerriana, Mss., B.76, c. 32 r9; cfr. Orlandi, 1956, pp. 85 s.).

Lorenzo de Ripafratta a été béatifié le 04 avril 1851 par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878).
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Dim 28 Sep 2014 - 7:34

Dimanche le 28 septembre

Saint Wenceslas
Duc de Bohême, martyr
(† 929/935)


Wenceslas eut pour père Wratislas, duc de Bohême, prince vertueux, et pour mère Drahomire, païenne et ennemie acharnée du nom chrétien. Drahomire eut un autre fils appelé Boleslas, qu'elle éleva dans l'idolâtrie.

À la mort de son mari, elle s'empara de la régence et ne s'en servit que pour persécuter la religion chrétienne. À cette vue, le zèle de Wenceslas le décida à prendre, avant sa majorité, les rênes du gouvernement. Il se fit le père des orphelins, le soutien et le défenseur des veuves, la providence des pauvres. Afin de n'être pas reconnu, il portait, de nuit, du bois aux pauvres honteux. Il visitait les prisonniers, rachetait les captifs, consolait et secourait les malheureux. Il fit venir des missionnaires de Souabe et de Bavière et fit construire de nombreuses églises.
Wenceslas joignait la piété aux bonnes œuvres ; il assistait à l'office divin du jour et de la nuit ; il allait souvent nu-pieds, par le froid et la neige, sans jamais se plaindre de la rigueur de l'hiver. Quelques fois celui qui l'accompagnait la nuit était transi de froid ; mais il n'avait qu'à marcher sur les pas de Wenceslas, et aussitôt il sentait une chaleur bienfaisante pénétrer tous ses membres. L'esprit de religion du pieux roi lui faisait honorer les évêques et les prêtres comme Jésus-Christ lui-même ; il les aimait comme des pères, et quand il traitait quelque affaire avec eux, c'était avec une humilité et une déférence profondes. Sa grande dévotion était la dévotion à la Sainte Eucharistie.

Pour témoigner son amour à Jésus-Hostie, il semait de ses propres mains le blé et pressait le vin destinés au saint sacrifice de la Messe ; son bonheur était de servir à l'autel et de présenter au prêtre le pain, le vin, l'eau et l'encens. La piété de Wenceslas était pour lui la source d'une intrépidité surprenante. Il dut s'opposer aux armes d'un prince voisin qui avait envahi ses États. Pour épargner le sang de ses sujets, il proposa à son ennemi un combat singulier et se présenta presque sans armes devant un adversaire armé jusqu'aux dents. Wenceslas allait être percé par la lance ennemie, quand le prince usurpateur aperçoit près du saint duc deux anges pour le défendre. À cette vue, il se jette à ses pieds et lui demande pardon.

Attiré dans un guet-apens par sa mère et son frère, Wenceslas mourut d'un coup d'épée fratricide, au moment où il priait dans une église. Ce jeune martyr pardonna à son frère en mourant.

Dès le XIe siècle, il est reconnu comme le patron national de la Bohème.


Saint Simón de Rojas
Prêtre o.ss.t. et fondateur des : « Esclaves de Marie »


Simón de Rojas, de l'Ordre Trinitaire, naît à Valladolid, en Castille (Espagne), le 28 octobre 1552. A l'âge de 12 ans, il entra dans le couvent des Trinitaires de sa ville natale, où il fit sa profession religieuse le 28 octobre 1572 ; il étudia à l'université de Salamanque de 1573 à 1579 ; il fut ordonné prêtre en 1577 ; il enseigna la philosophie et la théologie à Tolède de 1581 à 1587 ; de 1588 jusqu'à sa mort, il a été supérieur de plusieurs couvents de sa province et fut envoyé comme visiteur apostolique, deux fois dans sa province et une fois en Andalousie: il exerça ces charges avec grande prudence.

Le 14 avril 1612, il fonda la Congrégation des « Esclaves de Marie » : en 1619, il fut nommé précepteur des Infants d'Espagne ; le 12 mai 1621, il fut élu Provincial de Castille ; le 1 janvier 1622, il fut choisi comme confesseur de la Reine Isabelle de Bourbon ; il mourut le 29 septembre 1624.

Sa canonisation, en 1988, année mariale, glorifie ce grand serviteur de Marie, comparé par Lope de Vega à Saint Bernard de Clairvaux et à Saint Ildephonse de Tolède.

Ce fut sa maman, la vertueuse Constance, qui fit germer dans son âme l'amour de Marie. Le culte qu'elle rendait continuellement à Notre Dame avec son mari Grégoire, nous fait comprendre pourquoi Simon, quand il prononça à l'âge de 14 mois ses premières paroles s'écria: « Ave Maria ». Il ne faisait que répéter la prière que ses parents récitaient si fréquemment.

Il était très heureux quand il pouvait visiter les sanctuaires consacrés à Marie ; il la priait instamment, imitait ses vertus, chantait ses louanges et mettait en relief son importance dans le mystère de Dieu et de l'Église. A travers ses études théologiques, il comprit toujours davantage la mission de Marie et sa coopération avec la Trinité au salut du genre humain et à la sanctification de l'Église. Il vécut ses vœux religieux à l'exemple de Marie. Il croyait que pour être à Dieu comme Marie, il fallait être son esclave, ou mieux, esclave de Dieu en Marie ; c'est pourquoi, il institua la Congrégation des « Esclaves de Marie », à la plus grande gloire de la Trinité, à la louange de Notre-Dame, au service des pauvres. Pour lui, être esclave de Marie signifiait une appartenance totale à Elle: « Totus tuus », pour être uni plus intimement au Christ et, en Lui, par l'Esprit, au Père.

La Congrégation qu'il a fondée avait un caractère laïcal : elle était ouverte à toutes les catégories sociales. Les inscrits, parmi lesquels figuraient même le roi et ses enfants, s'engageaient à glorifier Marie, en aidant les pauvres, ses fils de prédilection. Son œuvre vit encore en Espagne. Celui qu'on considère comme un des plus grands contemplatifs de son époque, prouve dans son ouvrage : « La prière et ses grandeurs » que la dimension contemplative doit aller de pair avec la vie active et se réaliser par les œuvres de miséricorde. Fidèle au charisme trinitaire, il promut la rédemption des esclaves, assista tous les pauvres qu'il rencontrait, réconforta infirmes, prisonniers et marginaux de tous genres. Quand on lui proposa des fonctions à la Cour, il n'accepta qu'à la condition de pouvoir continuer à se consacrer à ses pauvres, qu'il secourait à n'importe quelle heure du jour et de la nuit.

Multiples ont été les manifestations de son amour envers la Vierge Marie. Tous les peintres, qui ont fixé son image sur la toile, mettent sur ses lèvres la salutation: « Ave, Maria », qu'il prononçait si fréquemment qu'on l'appelait: « Le Père Ave Maria ». Il fit imprimer par milliers des images de Notre-Dame avec l'inscription « Ave, Maria », les envoyant partout, même à l'étranger. Il fit confectionner des chapelets très simples avec 72 grains azur unis par une cordelette blanche - les symboles de l'Assomption et de l'Immaculée - en souvenir des 72 ans de la vie de Marie, selon la croyance de son époque, et les envoya même en Angleterre. Profitant de son influence à la Cour, il fit écrire en lettres d'or sur la façade du palais royal de Madrid la salutation angélique: « Ave, Maria ». Le 5 juin 1622, il obtint du Saint Siège l'approbation de l'office et de la messe qu'il avait composés en l'honneur du Nom de Marie, et que, plus tard, le Bx Innocent XI (Benedetto Odescalchi, 1676-1689) étendit à l'Église universelle.

A sa mort, les honneurs funèbres qu'on lui rendit eurent l'aspect d'une canonisation anticipée. Pendant 12 jours, les plus célèbres orateurs de Madrid exaltèrent ses vertus et sa sainteté. Le Nonce du Pape, impressionné par tous les signes de vénération qu'on lui rendait, ordonna quelques jours après sa mort qu'on commence les procès en vue de sa glorification par l'Église.

Le 25 mars 1735, Clément XII (Lorenzo Corsini, 1730-1740) reconnut l'héroïcité de ses vertus et Clément XIII (Carlo Rezzonico, 1758-1769) le proclama bienheureux le 19 mai 1766.

Le 3 juillet 1988, avant de conclure l'année mariale, Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), a inscrit dans le catalogue des saints ce grand serviteur de Marie et père des pauvres.
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Lun 29 Sep 2014 - 7:25

Lundi le 29 septembre

Saints Michel, Gabriel et Raphaël
Archanges
(Fête)


Avec saint Michel, l'Église, en ce jour, honore tous les bons anges, dont il a été le chef et le modèle au jour de la révolte de Lucifer et des mauvais anges. D'après nos Saints Livres, ils sont divisés en neuf chœurs et en trois hiérarchies : les anges, les archanges et les vertus ; les puissances, les principautés et les dominations ; enfin, plus haut encore, les trônes, les chérubins et les séraphins. Leur occupation est de contempler Dieu, de L'aimer, de Le louer et d'exécuter ses volontés pour la conduite de l'univers et pour le salut des hommes. Aussi les voyons-nous chargés de différentes missions sur la terre, auprès des personnes, des familles, des paroisses, des diocèses, des royaumes, de l'Église entière.

Ceux dont l'écriture fait une mention particulière sont, outre saint Michel, l'archange Gabriel, à qui semble avoir été confié le soin de tout ce qui regarde le mystère de l'Incarnation, et l'archange Raphaël, qui conduisit et ramena si merveilleusement le jeune Tobie.

Saint Michel a été fait non seulement prince des anges, mais aussi prince des âmes qui doivent remplir les places demeurées vides par la chute des démons. Son nom marque son humilité, car il signifie : « Qui est semblable à Dieu ? »

Les saints lui attribuent la plupart des apparitions mentionnées dans l'Ancien Testament. C'est lui, disent-ils, qui retint la main d'Abraham prêt à immoler son fils Isaac ; c'est lui qui apparut à Josué et le rendit maître de Jéricho par la chute de ses tours et de ses murailles ; c'est lui qui dirigea l'arche de Noé par-dessus les eaux du déluge ; c'est lui qui lutta contre Jacob et le bénit ; c'est lui qui donna la loi à Moïse sur la montagne du Sinaï ; qui rendit David victorieux de Goliath et le préserva de la persécution de Saül, etc. Il a été le protecteur de la synagogue ; il est le protecteur de l'Église.

L'histoire nous rapporte tant de merveilles de cet ange sublime, qu'on ne peut douter qu'il ne soit, dans les desseins de Dieu, l'un des principaux instruments de sa puissance et de sa bonté. L'assistance que la France a souvent reçue de lui le fait regarder comme le protecteur spécial de ce pays.

Prière à Saint Michel Archange

Saint Michel Archange, défendez-nous dans les combats
Soyez notre protecteur contre la méchanceté et les embûches du démon.
Que Dieu lui commande, nous L'en supplions,
et vous, prince de la milice céleste,
par le pouvoir qui vous a été confié,
précipitez au fond des enfers Satan et les autres esprits mauvais
qui parcourent le monde pour la perte des âmes. Ainsi soit-il.


Bx Charles de Blois
Duc de Bretagne

Charles naît à Blois, en 1319, de Guy Ier de Châtillon, comte de Blois et de Marguerite de Valois, sœur de Philippe de Valois.

Il fut baron de Mayenne, seigneur de Guise et, par mariage, comte baillistre de Penthièvre, et duc baillistre de Bretagne.

À Paris le 4 juin 1337, Charles de Blois épouse Jeanne de Penthièvre, dite Jeanne la Boiteuse, fille de Guy de Penthièvre, nièce du duc Jean III de Bretagne et petite-fille d'Arthur II de Bretagne. Les conditions du mariage prévoient que Charles de Blois prendra le nom et les armes de Bretagne et qu'il succèdera au duc Jean III, qui n'avait pas d'enfants.
Le duc Jean III n'ayant pas voulu clarifier sa succession de son vivant, sa mort en 1341 déclenche entre les compétiteurs une guerre sanglante qui dure vingt-trois ans : la guerre de Succession de Bretagne.

Par l'arrêt de Conflans, le roi Philippe VI reconnaît son neveu Charles de Blois duc baillistre de Bretagne et reçoit son hommage. La plupart des seigneurs et des barons lui prêtent foi et hommage, comme à l'héritier présomptif de leur souverain, mais Jean, comte de Montfort, demi-frère de Jean III, prétend aussi hériter de son duché.

En octobre 1341, Charles de Blois marche à la suite de Jean, duc de Normandie et héritier présomptif de la couronne de France, pour soutenir ses prétentions sur le duché de Bretagne contre Jean de Montfort. En 1344, il prend Quimper.

Le 18 juin 1347, il est fait prisonnier par les Anglais lors de la bataille de La Roche-Derrien. Alors qu'il est enfermé dans la Tour de Londres, Jeanne de Penthièvre continue la guerre contre Jeanne de Flandre, l'épouse du comte de Montfort.
Il est libéré le 10 août 1356, après neuf ans de captivité dont la majeure partie en Angleterre, après s'être engagé à verser une rançon de 700 000 florins d'or, rançon en partie payée avant que sa mort au combat n'y mette terme.
Malgré quelques moments de répit, cette guerre durait depuis plus de vingt ans ; elle n'avait pas compté, dit-on, moins de quinze cents batailles et de huit cents assauts ; elle avait été marquée, de côté et d'autre, par des succès et des revers ; il était dans les desseins de Dieu que le bienheureux duc n'en vît pas la fin sur cette terre.

Le 29 septembre 1364, les partisans du duc de Montfort, qui comptaient dans leurs rangs une multitude d'Anglais, sous la conduite de Chandos, étaient en présence des troupes de Charles de Blois, dans les environs d'Auray.
Une dernière tentative de conciliation ayant échoué, on en vint aux mains.
La mêlée fut terrible. Du côté de Charles, Bertrand du Guesclin, à la tête des chevaliers bretons, fit des prodiges de valeur, mais Chandos s'était acharné sur le corps de troupes que dirigeait en personne le duc de Bretagne.
Bientôt, Charles fut tellement resserré par ses ennemis qu'on n'eut plus de doute sur l'issue de la journée. Un soldat anglais, ayant réussi à faire sauter son casque, lui enfonça son épée dans la gorge.
Le duc tomba baigné dans son sang. Son chapelain, qui ne l'avait pas quitté, se pencha vers lui, l'exhorta à pardonner à tous ses ennemis, lui renouvelant de son côté la grâce de l'absolution ; « Ah ! Seigneur Dieu ! », murmura le mourant, et il expira.

Du fait de sa piété sans faille et ses neuf années d'emprisonnement à Londres, le 14 décembre 1904, saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914) a solennellement reconnu que le culte du bienheureux Charles de Blois s'était maintenu à travers les siècles.
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Mar 30 Sep 2014 - 6:50

Mardi le 30 septembre

Saint Jérôme de Stridon
Père de l'Église
Auteur de la « Vulgate »

Jérôme, en latin : Eusebius Sophronius Hieronymus Stridonensis, naît à Stridon (actuelle Croatie) vers 347 dans une famille chrétienne, qui lui assura une formation soignée, l'envoyant également à Rome pour perfectionner ses études. Dès sa jeunesse, il ressentit l'attrait de la vie dans le monde (cf. Ep 22, 7), mais en lui prévalurent le désir et l'intérêt pour la religion chrétienne. Après avoir reçu le Baptême vers 366, il s'orienta vers la vie ascétique et, s'étant rendu à Aquilée, il s'inséra dans un groupe de fervents chrétiens, qu'il définit comme un « chœur de bienheureux » (Chron. ad ann. 374) réuni autour de l'Évêque Valérien. Il partit ensuite pour l'Orient et vécut en ermite dans le désert de Calcide, au sud d'Alep (cf. Ep 14, 10), se consacrant sérieusement aux études. Il perfectionna sa connaissance du grec, commença l'étude de l'hébreu (cf. Ep 125, 12), transcrivit des codex et des œuvres patristiques (cf. Ep 5, 2). La méditation, la solitude, le contact avec la Parole de Dieu firent mûrir sa sensibilité chrétienne. Il sentit de manière plus aiguë le poids de ses expériences de jeunesse (cf. Ep 22, 7), et il ressentit vivement l'opposition entre la mentalité païenne et la vie chrétienne: une opposition rendue célèbre par la « vision » dramatique et vivante, dont il nous a laissé le récit. Dans celle-ci, il lui sembla être flagellé devant Dieu, car « cicéronien et non chrétien » (cf. Ep 22, 30).

En 382, il partit s'installer à Rome : là, le Pape Damase, connaissant sa réputation d'ascète et sa compétence d'érudit, l'engagea comme secrétaire et conseiller; il l'encouragea à entreprendre une nouvelle traduction latine des textes bibliques pour des raisons pastorales et culturelles. Quelques personnes de l'aristocratie romaine, en particulier des nobles dames comme Paola, Marcella, Asella, Lea et d'autres, souhaitant s'engager sur la voie de la perfection chrétienne et approfondir leur connaissance de la Parole de Dieu, le choisirent comme guide spirituel et maître dans l'approche méthodique des textes sacrés. Ces nobles dames apprirent également le grec et l'hébreu.

Après la mort du Pape Damase, Jérôme quitta Rome en 385 et entreprit un pèlerinage, tout d'abord en Terre Sainte, témoin silencieux de la vie terrestre du Christ, puis en Égypte, terre d'élection de nombreux moines (cf. Contra Rufinum 3, 22; Ep 108, 6-14). En 386, il s'arrêta à Bethléem, où, grâce à la générosité de la noble dame Paola, furent construits un monastère masculin, un monastère féminin et un hospice pour les pèlerins qui se rendaient en Terre Sainte, « pensant que Marie et Joseph n'avaient pas trouvé où faire halte » (Ep 108, 14). Il resta à Bethléem jusqu'à sa mort, en continuant à exercer une intense activité : il commenta la Parole de Dieu ; défendit la foi, s'opposant avec vigueur à différentes hérésies ; il exhorta les moines à la perfection ; il enseigna la culture classique et chrétienne à de jeunes élèves ; il accueillit avec une âme pastorale les pèlerins qui visitaient la Terre Sainte. Il s'éteignit dans sa cellule, près de la grotte de la Nativité, le 30 septembre 419/420.

Catéchèse du pape François

Chers frères et soeurs!

Nous porterons aujourd'hui notre attention sur saint Jérôme, un Père de l'Eglise qui a placé la Bible au centre de sa vie: il l'a traduite en langue latine, il l'a commentée dans ses œuvres, et il s'est surtout engagé à la vivre concrètement au cours de sa longue existence terrestre, malgré le célèbre caractère difficile et fougueux qu'il avait reçu de la nature.

Jérôme naquit à Stridon vers 347 dans une famille chrétienne, qui lui assura une formation soignée, l'envoyant également à Rome pour perfectionner ses études. Dès sa jeunesse, il ressentit l'attrait de la vie dans le monde (cf. Ep 22, 7), mais en lui prévalurent le désir et l'intérêt pour la religion chrétienne. Après avoir reçu le Baptême vers 366, il s'orienta vers la vie ascétique et, s'étant rendu à Aquilée, il s'inséra dans un groupe de fervents chrétiens, qu'il définit comme un "chœur de bienheureux" (Chron. ad ann. 374) réuni autour de l'Evêque Valérien. Il partit ensuite pour l'Orient et vécut en ermite dans le désert de Calcide, au sud d'Alep (cf. Ep 14, 10), se consacrant sérieusement aux études. Il perfectionna sa connaissance du grec, commença l'étude de l'hébreu (cf. Ep 125, 12), transcrivit des codex et des œuvres patristiques (cf. Ep 5, 2). La méditation, la solitude, le contact avec la Parole de Dieu firent mûrir sa sensibilité chrétienne. Il sentit de manière plus aiguë le poids de ses expériences de jeunesse (cf. Ep 22, 7), et il ressentit vivement l'opposition entre la mentalité païenne et la vie chrétienne: une opposition rendue célèbre par la "vision" dramatique et vivante, dont il nous a laissé le récit. Dans celle-ci, il lui sembla être flagellé devant Dieu, car "cicéronien et non chrétien" (cf. Ep 22, 30).

En 382, il partit s'installer à Rome: là, le Pape Damase, connaissant sa réputation d'ascète et sa compétence d'érudit, l'engagea comme secrétaire et conseiller; il l'encouragea à entreprendre une nouvelle traduction latine des textes bibliques pour des raisons pastorales et culturelles. Quelques personnes de l'aristocratie romaine, en particulier des nobles dames comme Paola, Marcella, Asella, Lea et d'autres, souhaitant s'engager sur la voie de la perfection chrétienne et approfondir leur connaissance de la Parole de Dieu, le choisirent comme guide spirituel et maître dans l'approche méthodique des textes sacrés. Ces nobles dames apprirent également le grec et l'hébreu.

Après la mort du Pape Damase, Jérôme quitta Rome en 385 et entreprit un pèlerinage, tout d'abord en Terre Sainte, témoin silencieux de la vie terrestre du Christ, puis en Egypte, terre d'élection de nombreux moines (cf. Contra Rufinum 3, 22; Ep 108, 6-14). En 386, il s'arrêta à Bethléem, où, grâce à la générosité de la noble dame Paola, furent construits un monastère masculin, un monastère féminin et un hospice pour les pèlerins qui se rendaient en Terre Sainte, "pensant que Marie et Joseph n'avaient pas trouvé où faire halte" (Ep 108, 14). Il resta à Bethléem jusqu'à sa mort, en continuant à exercer une intense activité: il commenta la Parole de Dieu; défendit la foi, s'opposant avec vigueur à différentes hérésies; il exhorta les moines à la perfection; il enseigna la culture classique et chrétienne à de jeunes élèves; il accueillit avec une âme pastorale les pèlerins qui visitaient la Terre Sainte. Il s'éteignit dans sa cellule, près de la grotte de la Nativité, le 30 septembre 419/420.

Sa grande culture littéraire et sa vaste érudition permirent à Jérôme la révision et la traduction de nombreux textes bibliques: un travail précieux pour l'Eglise latine et pour la culture occidentale. Sur la base des textes originaux en grec et en hébreu et grâce à la confrontation avec les versions précédentes, il effectua la révision des quatre Evangiles en langue latine, puis du Psautier et d'une grande partie de l'Ancien Testament. En tenant compte de l'original hébreu et grec, des Septante et de la version grecque classique de l'Ancien Testament remontant à l'époque pré-chrétienne, et des précédentes versions latines, Jérôme, ensuite assisté par d'autres collaborateurs, put offrir une meilleure traduction: elle constitue ce qu'on appelle la "Vulgate", le texte "officiel" de l'Eglise latine, qui a été reconnu comme tel par le Concile de Trente et qui, après la récente révision, demeure le texte "officiel" de l'Eglise de langue latine. Il est intéressant de souligner les critères auxquels ce grand bibliste s'est tenu dans son œuvre de traducteur. Il le révèle lui-même quand il affirme respecter jusqu'à l'ordre des mots dans les Saintes Ecritures, car dans celles-ci, dit-il, "l'ordre des mots est aussi un mystère" (Ep 57, 5), c'est-à-dire une révélation. Il réaffirme en outre la nécessité d'avoir recours aux textes originaux: "S'il devait surgir une discussion entre les Latins sur le Nouveau Testament, en raison des leçons discordantes des manuscrits, ayons recours à l'original, c'est-à-dire au texte grec, langue dans laquelle a été écrit le Nouveau Pacte. De la même manière pour l'Ancien Testament, s'il existe des divergences entre les textes grecs et latins, nous devons faire appel au texte original, l'hébreu; de manière à ce que nous puissions retrouver tout ce qui naît de la source dans les ruisseaux" (Ep 106, 2). En outre, Jérôme commenta également de nombreux textes bibliques. Il pensait que les commentaires devaient offrir de nombreuses opinions, "de manière à ce que le lecteur avisé, après avoir lu les différentes explications et après avoir connu de nombreuses opinions - à accepter ou à refuser -, juge celle qui était la plus crédible et, comme un expert en monnaies, refuse la fausse monnaie" (Contra Rufinum 1, 16).

Il réfuta avec énergie et vigueur les hérétiques qui contestaient la tradition et la foi de l'Eglise. Il démontra également l'importance et la validité de la littérature chrétienne, devenue une véritable culture désormais digne d'être comparée avec la littérature classique: il le fit en composant le De viris illustribus, une œuvre dans laquelle Jérôme présente les biographies de plus d'une centaine d'auteurs chrétiens. Il écrivit également des biographies de moines, illustrant à côté d'autres itinéraires spirituels également l'idéal monastique; en outre, il traduisit diverses œuvres d'auteurs grecs. Enfin, dans le fameux Epistolario, un chef-d'œuvre de la littérature latine, Jérôme apparaît avec ses caractéristiques d'homme cultivé, d'ascète et de guide des âmes.

Que pouvons-nous apprendre de saint Jérôme? Je pense en particulier ceci: aimer la Parole de Dieu dans l'Ecriture Sainte. Saint Jérôme dit: "Ignorer les Ecritures, c'est ignorer le Christ". C'est pourquoi, il est très important que chaque chrétien vive en contact et en dialogue personnel avec la Parole de Dieu qui nous a été donnée dans l'Ecriture Sainte. Notre dialogue avec elle doit toujours revêtir deux dimensions: d'une part, il doit être un dialogue réellement personnel, car Dieu parle avec chacun de nous à travers l'Ecriture Sainte et possède un message pour chacun. Nous devons lire l'Ecriture Sainte non pas comme une parole du passé, mais comme une Parole de Dieu qui s'adresse également à nous et nous efforcer de comprendre ce que le Seigneur veut nous dire. Mais pour ne pas tomber dans l'individualisme, nous devons tenir compte du fait que la Parole de Dieu nous est donnée précisément pour construire la communion, pour nous unir dans la vérité de notre chemin vers Dieu. C'est pourquoi, tout en étant une Parole personnelle, elle est également une Parole qui construit une communauté, qui construit l'Eglise. Nous devons donc la lire en communion avec l'Eglise vivante. Le lieu privilégié de la lecture et de l'écoute de la Parole de Dieu est la liturgie, dans laquelle, en célébrant la parole et en rendant présent dans le Sacrement le Corps du Christ, nous réalisons la parole dans notre vie et la rendons présente parmi nous. Nous ne devons jamais oublier que la Parole de Dieu transcende les temps. Les opinions humaines vont et viennent. Ce qui est très moderne aujourd'hui sera très vieux demain. La Parole de Dieu, au contraire, est une Parole de vie éternelle, elle porte en elle l'éternité, ce qui vaut pour toujours. En portant en nous la Parole de Dieu, nous portons donc en nous l'éternel, la vie éternelle.

Et ainsi, je conclus par une parole de saint Jérôme à saint Paulin de Nola. Dans celle-ci, le grand exégète exprime précisément cette réalité, c'est-à-dire que dans la Parole de Dieu, nous recevons l'éternité, la vie éternelle. Saint Jérôme dit: "Cherchons à apprendre sur la terre les vérités dont la consistance persistera également au ciel" (Ep 53, 10).


Saint François de Borgia
Prêtre de la Compagnie de Jesus
(1510-1572)

Il est fêté le 30 septembre au martyrologe romain, le 3 octobre chez les Jésuites et le 10 octobre dans l'ancien calendrier.

François de Borgia (en espagnol : Francisco de Borja y Trastámara), duc de Gandie, grand d'Espagne, naît à Gandie, dans le royaume de Valence (Espagne), le 28 octobre 1510. Il était le fils de Juan Borgia, le 3e duc de Gandie, et de Jeanne d'Aragon, fille d'Alphonse d'Aragon (1470-1520) ; François était aussi arrière-petit-fils du pape Alexandre VI.

À peine put-il articuler quelques mots, que sa pieuse mère lui apprit à prononcer les noms sacrés de Jésus et de Marie. Âgé de cinq ans, il retenait avec une merveilleuse mémoire les sermons, le ton, les gestes des prédicateurs, et les répétait dans sa famille avec une onction touchante. Bien que sa jeunesse se passât dans le monde, à la cour de Charles-Quint, et dans le métier des armes, sa vie fut très pure et toute chrétienne ; il tenait même peu aux honneurs auxquels l'avaient appelé son grand nom et ses mérites.

À vingt-huit ans, la vue du cadavre défiguré de l'impératrice Isabelle le frappa tellement, qu'il se dit à lui-même : « François, voilà ce que tu seras bientôt... À quoi te serviront les grandeurs de la terre ?... » Toutefois, cédant aux instances de l'empereur, qui le fit son premier conseiller, il ne quitta le monde qu'à la mort de son épouse, Éléonore de Castro. Il avait trente-six ans ; encore dut-il passer quatre ans dans le siècle, afin de pourvoir aux besoins de ses huit enfants.

François de Borgia fut digne de son maître saint Ignace ; tout son éloge est dans ce mot. L'humilité fut la vertu dominante de ce prince revêtu de la livrée des pauvres du Christ. À plusieurs reprises, le pape voulut le nommer cardinal ; une première fois il se déroba par la fuite ; une autre fois, saint Ignace conjura le danger.

Plus l'humble religieux s'abaissait, plus les honneurs le cherchaient. Celui qui signait toutes ses lettres de ces mots : François, pécheur ; celui qui ne lisait qu'à genoux les lettres de ses supérieurs, devint le troisième général de la Compagnie de Jésus.

François de Borgia meurt à Rome, à l’âge de 62 ans, le 30 septembre 1572 et sera canonisé en 1671 par le pape Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676).
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Mer 1 Oct 2014 - 5:43

Mercredi 1er octobre

Sainte Thérèse
de l'Enfant-Jésus et de la Sainte Face
Vierge, Carmélite, Docteur de l'Église
Co-patronne de la France

Thérèse Martin naît à Alençon, en France, le 2 janvier 1873. Elle fut baptisée deux jours plus tard en l'église Notre-Dame, recevant les noms de Marie Françoise Thérèse. Ses parents étaient Louis Martin et Zélie Guérin (béatifiés le 19 octobre 2008 à Lisieux). Après la mort de sa mère, le 28 août 1877, Thérèse s'installa avec toute sa famille à Lisieux. Vers la fin de 1879, elle s'approche pour la première fois du sacrement de la Pénitence.

Le jour de la Pentecôte 1883, elle reçoit la grâce insigne de la guérison d'une grave maladie, par l'intercession de Notre-Dame des Victoires. Formée par les Bénédictines de Lisieux, elle fait sa première communion le 8 mai 1884, après une préparation intense, couronnée par une expérience très vive de la grâce de l'union intime avec le Christ. Quelques semaines après, le 14 juin de la même année, elle reçoit le sacrement de la confirmation, accueillant en toute conscience le don de l'Esprit Saint dans une participation personnelle à la grâce de la Pentecôte. Elle avait le désir d'entrer dans la vie contemplative, comme ses sœurs Pauline et Marie, au Carmel de Lisieux, mais son jeune âge l'en empêchait.

Pendant un voyage en Italie, après avoir visité la Maison de Lorette et la Ville éternelle, au cours de l'audience accordée par le Pape aux pèlerins du diocèse de Lisieux le 20 novembre 1887, elle demanda à Léon XIII (Vincenzo Pecci, 1878-1903), avec une audace filiale, de pouvoir entrer au Carmel à l'âge de quinze ans. Le 9 avril 1888, elle entra au Carmel de Lisieux. Elle prit l'habit le 10 janvier de l'année suivante et fit sa profession religieuse le 8 septembre 1890, en la fête de la Nativité de la Vierge Marie.

Au Carmel, elle s'engage sur le chemin de perfection tracé par la Mère fondatrice, Thérèse de Jésus, avec une ferveur et une fidélité authentiques, par l'accomplissement des divers services communautaires qui lui sont confiés. Éclairée par la Parole de Dieu, éprouvée très vivement par la maladie de son père bien-aimé, Louis Martin, qui meurt le 29 juillet 1894, elle avance vers la sainteté, inspirée par la lecture de l'Évangile, plaçant au centre de tout l'amour.

Dans ses manuscrits autobiographiques, Thérèse nous a laissé non seulement les souvenirs de son enfance et de son adolescence, mais aussi le portrait de son âme, la description de ses expériences les plus intimes. Elle découvre et communique aux novices qui lui sont confiées la petite voie de l'enfance spirituelle ; elle reçoit comme un don spécial la charge d'accompagner par le sacrifice et la prière deux «frères missionnaires». Elle pénètre toujours plus le mystère de l'Église et sent croître en elle sa vocation apostolique et missionnaire, pour attirer tout le monde à sa suite, saisie par l'amour du Christ, son unique Époux.

Le 9 juin 1895, en la fête de la Très Sainte Trinité, elle s'offre en victime d'holocauste à l'Amour miséricordieux de Dieu. Elle rédige alors le premier manuscrit autobiographique qu'elle remet à Mère Agnès le jour de la fête de celle-ci, le 21 janvier 1896. Quelques mois après, le 3 avril, dans la nuit entre le jeudi et le vendredi saints, elle souffre d'une hémoptysie, première manifestation de la maladie qui la conduira à sa mort et qu'elle accueille comme une mystérieuse visite de l'Époux divin. Elle entre alors dans une épreuve de la foi qui durera jusqu'à sa mort et dont elle donnera un témoignage bouleversant dans ses écrits. Au mois de septembre, elle achève le manuscrit B qui illustre de manière impressionnante la maturité dans la sainteté à laquelle elle est parvenue, en particulier par la découverte de sa vocation au cœur de l'Église.

Alors que sa santé se dégrade et que le temps de l'épreuve se poursuit, elle commence au mois de juin le manuscrit C dédié à Mère Marie de Gonzague ; de nouvelles grâces l'amènent à une plus haute perfection et elle découvre de nouvelles lumières pour la diffusion de son message dans l'Église au profit des âmes qui suivront sa voie. Le 8 juillet, elle est transférée à l'infirmerie. Ses sœurs et d'autres religieuses recueillent ses paroles, tandis que s'intensifient ses souffrances et ses épreuves, supportées avec patience, jusqu'à sa mort dans l'après-midi du 30 septembre 1897. «Je ne meurs pas, j'entre dans la vie», avait-elle écrit à son frère spirituel missionnaire, l'Abbé M. Bellier. Ses dernières paroles, «Mon Dieu..., je vous aime !», scellent une existence qui s'éteint sur la terre à l'âge de vingt-quatre ans pour entrer, suivant son désir, dans une phase nouvelle de présence apostolique en faveur des âmes, dans la communion des saints, pour répandre une pluie de roses sur le monde.

Elle fut canonisée par Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939) le 17 mai 1925 et ce même Pape la proclama "Patronne universelle des missions", ainsi que St François Xavier, le 14 décembre 1927.

Sa doctrine et son exemple de sainteté ont été reçus par toutes les catégories de fidèles de ce siècle avec un grand enthousiasme, et aussi en dehors de l'Église catholique et du christianisme. De nombreuses Conférences épiscopales, à l'occasion du centenaire de sa mort, ont demandé au Pape qu'elle soit proclamée Docteur de l'Église, à cause de la solidité de sa sagesse spirituelle, inspirée par l'Évangile, à cause de l'originalité de ses intuitions théologiques où brille sa doctrine éminente, et à cause de l'universalité de la réception de son message spirituel, accueilli dans le monde entier et diffusé par la traduction de ses œuvres dans une cinquantaine de langues.

Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) proclama Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte Face Docteur de l'Église universelle le 19 octobre 1997.


Catéchèse du pape Benoît XVI

Chers frères et sœurs,

Je voudrais vous parler aujourd’hui de sainte Thérèse de Lisieux, Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, qui ne vécut que 24 ans dans ce monde, à la fin du XIXe siècle, conduisant une vie très simple et cachée mais qui, après sa mort et la publication de ses écrits, est devenue l’une des saintes les plus connues et aimées. La «petite Thérèse» n’a jamais cessé d’aider les âmes les plus simples, les petits, les pauvres, les personnes souffrantes qui la priaient, mais elle a également illuminé toute l’Eglise par sa profonde doctrine spirituelle, au point que le vénérable Pape Jean-Paul II, en 1997, a voulu lui conférer le titre de Docteur de l’Eglise, s’ajoutant à celui de patronne des missions, qui lui avait été attribué par Pie XI en 1927. Mon bien-aimé prédécesseur la définit «experte en scientia amoris» (Novo Millennio ineunte, n. 42). Cette science, qui voit resplendir dans l’amour toute la vérité de la foi, Thérèse l’exprime principalement dans le récit de sa vie, publié un an après sa mort sous le titre Histoire d’une âme. C’est un livre qui eut immédiatement un immense succès, et qui fut traduit dans de nombreuses langues et diffusé partout dans le monde. Je voudrais vous inviter à redécouvrir ce petit-grand trésor, ce commentaire lumineux de l’Evangile pleinement vécu! L’Histoire d’une âme, en effet, est une merveilleuse histoire d’Amour, racontée avec une telle authenticité, simplicité et fraîcheur que le lecteur ne peut qu’en être fasciné! Mais quel est cet Amour qui a rempli toute la vie de Thérèse, de son enfance à sa mort? Chers amis, cet Amour possède un Visage, il possède un Nom, c’est Jésus! La sainte parle continuellement de Jésus. Reparcourons alors les grandes étapes de sa vie, pour entrer au cœur de sa doctrine.

Thérèse naît le 2 janvier 1873 à Alençon, une ville de Normandie, en France. C’est la dernière fille de Louis et Zélie Martin, époux et parents exemplaires, béatifiés ensemble le 19 octobre 2008. Ils eurent neuf enfants; quatre d’entre eux moururent en bas âge. Les cinq filles survécurent, et devinrent toutes religieuses. A l’âge de 4 ans, Thérèse fut profondément frappée par la mort de sa mère. Son père s’installa alors avec ses filles dans la ville de Lisieux, où se déroulera toute la vie de la sainte. Plus tard, Thérèse, frappée d’une grave maladie nerveuse, fut guérie par une grâce divine, qu’elle-même définit comme le «sourire de la Vierge». Elle reçut ensuite la Première Communion, intensément vécue, et plaça Jésus Eucharistie au centre de son existence.

La «Grâce de Noël» de 1886 marque un tournant important, qu’elle appelle sa «complète conversion». En effet, elle guérit totalement de son hypersensibilité infantile et commence une «course de géant». A l’âge de 14 ans, Thérèse s’approche toujours plus, avec une grande foi, de Jésus Crucifié, et prend à cœur le cas, apparemment désespéré, d’un criminel condamné à mort et impénitent. «Je voulus à tout prix l’empêcher de tomber en enfer» écrit la sainte, dans la certitude que sa prière le mettrait en contact avec le Sang rédempteur de Jésus. C’est sa première expérience fondamentale de maternité spirituelle: «tant j'avais de confiance en la Miséricorde infinie de Jésus», écrit-elle. Avec la très Sainte Vierge Marie, la jeune Thérèse aime, croit et espère avec «un cœur de mère».

En novembre 1887, Thérèse se rend en pèlerinage à Rome avec son père et sa sœur Céline. Pour elle, le moment culminant est l’audience du Pape Léon XIII, auquel elle demande l’autorisation d’entrer, à l’âge de quinze ans à peine, au carmel de Lisieux. Un an plus tard, son désir se réalise: elle devient carmélite «pour sauver les âmes et prier pour les prêtres». Dans le même temps, commence également la douloureuse et humiliante maladie mentale de son père. C’est une grande souffrance qui conduit Thérèse à la contemplation du Visage de Jésus dans sa passion. Ainsi, son nom de religieuse — sœur Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face — exprime le programme de toute sa vie, dans la communion aux mystères centraux de l’Incarnation et de la Rédemption. Sa profession religieuse, en la fête de la Nativité de Marie, le 8 septembre 1890, est pour elle un véritable mariage spirituel dans la «petitesse» évangélique, caractérisée par le symbole de la fleur: «Quelle belle fête que la Nativité de Marie pour devenir l’épouse de Jésus! — écrit- elle — C’était la petite Sainte Vierge d’un jour qui présentait sa petite fleur au petit Jésus». Pour Thérèse, être religieuse signifie être l’épouse de Jésus et mère des âmes. Le même jour, la sainte écrit une prière qui indique toute l’orientation de sa vie: elle demande à Jésus le don de l’Amour infini, d’être la plus petite, et surtout elle demande le salut de tous les hommes: «Qu’aucune âme ne soit damnée aujourd’hui». Son Offrande à l’Amour miséricordieux, faite en la fête de la Très Sainte Trinité de 1895, est d’une grande importance: une offrande que Thérèse partagea immédiatement avec ses consœurs, étant déjà vice-maîtresse des novices.

Dix ans après la «Grâce de Noël», en 1896, arrive la «Grâce de Pâques», qui ouvre la dernière période de la vie de Thérèse, avec le début de sa passion en union profonde avec la Passion de Jésus. Il s’agit de la passion du corps, avec la maladie qui la conduira à la mort à travers de grandes souffrances, mais il s’agit surtout de la passion de l’âme, avec une très douloureuse épreuve de foi. Avec Marie à côté de la Croix de Jésus, Thérèse vit alors la foi la plus héroïque, comme une lumière dans les ténèbres qui envahissent son âme. La carmélite a conscience de vivre cette grande épreuve pour le salut de tous les athées du monde moderne, qu’elle appelle «frères». Elle vit alors encore plus intensément l’amour fraternel: envers les sœurs de sa communauté, envers ses deux frères spirituels missionnaires, envers les prêtres et tous les hommes, en particulier les plus lointains. Elle devient véritablement une «sœur universelle»! Sa charité aimable et souriante est l’expression de la joie profonde dont elle nous révèle le secret: «Jésus, ma joie est de T’aimer». Dans ce contexte de souffrance, en vivant le plus grand amour dans les petites choses de la vie quotidienne, la sainte conduit à son accomplissement sa vocation d’être l’Amour au cœur de l’Eglise.

Thérèse meurt le soir du 30 septembre 1897, en prononçant les simples paroles «Mon Dieu, je vous aime!», en regardant le Crucifix qu’elle serrait entre ses mains. Ces dernières paroles de la sainte sont la clé de toute sa doctrine, de son interprétation de l’Evangile. L’acte d’amour, exprimé dans son dernier souffle, était comme la respiration continuelle de son âme, comme le battement de son cœur. Les simples paroles «Jésus je T’aime» sont au centre de tous ses écrits. L’acte d’amour à Jésus la plonge dans la Très Sainte Trinité. Elle écrit: «Ah tu le sais, Divin Jésus je T’aime, / L’Esprit d’Amour m’embrase de son feu, / C’est en T’aimant que j’attire le Père».

Chers amis, nous aussi, avec sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, nous devrions pouvoir répéter chaque jour au Seigneur que nous voulons vivre d’amour pour Lui et pour les autres, apprendre à l’école des saints à aimer de manière authentique et totale. Thérèse est l’un des «petits» de l’Evangile qui se laissent conduire par Dieu dans les profondeurs de son Mystère. Un guide pour tous, surtout pour ceux qui, dans le Peuple de Dieu, accomplissent le ministère de théologiens. Avec l’humilité et la charité, la foi et l’espérance, Thérèse entre continuellement dans le cœur de la Sainte Ecriture qui renferme le Mystère du Christ. Et cette lecture de la Bible, nourrie par la science de l’amour, ne s’oppose pas à la science académique. La science des saints, en effet, dont elle parle elle-même dans la dernière page de l’Histoire d’une âme, est la science la plus élevée. «Tous les saints l’ont compris et plus particulièrement peut-être ceux qui remplirent l’univers de l’illumination de la doctrine évangélique. N’est-ce point dans l’oraison que les saints Paul, Augustin, Jean de la Croix, Thomas d’Aquin, François, Dominique et tant d’autres illustres Amis de Dieu ont puisé cette science divine qui ravit les plus grands génies?». Inséparable de l’Evangile, l’Eucharistie est pour Thérèse le Sacrement de l’amour divin qui s’abaisse à l’extrême pour s’élever jusqu’à Lui. Dans sa dernière Lettre, sur une image qui représente l’Enfant Jésus dans l’Hostie consacrée, la sainte écrit ces simples mots: «Je ne puis craindre un Dieu qui s’est fait pour moi si petit! (...) Je l’aime car Il n’est qu’Amour et Miséricorde!».

Dans l’Evangile, Thérèse découvre surtout la Miséricorde de Jésus, au point d’affirmer: «A moi il a donné sa Miséricorde infinie, et c’est à travers elle que je contemple et adore les autres perfections divines! (…) Alors toutes m’apparaissent rayonnantes d’amour, la Justice même (et peut-être encore plus que toute autre) me semble revêtue d’amour». Ainsi s’exprime-t-elle dans les dernières lignes de l’Histoire d’une âme: «Je n'ai qu'à jeter les yeux dans le Saint Evangile, aussitôt je respire les parfums de la vie de Jésus et je sais de quel côté courir... Ce n’est pas à la première place, mais à la dernière que je m’élance... Oui je le sens, quand même j'aurais sur la conscience tous les péchés qui se peuvent commettre, j'irais, le cœur brisé de repentir, me jeter dans les bras de Jésus, car je sais combien Il chérit l'enfant prodigue qui revient à Lui». «Confiance et Amour» sont donc le point final du récit de sa vie, deux mots qui comme des phares ont éclairé tout son chemin de sainteté, pour pouvoir guider les autres sur sa propre «petite voie de confiance et d’amour», de l’enfance spirituelle. Confiance comme celle de l’enfant qui s’abandonne entre les mains de Dieu, inséparable de l’engagement fort, radical du véritable amour, qui est un don total de soi, pour toujours, comme le dit la sainte en contemplant Marie: «Aimer c’est tout donner, et se donner soi-même». Ainsi Thérèse nous indique à tous que la vie chrétienne consiste à vivre pleinement la grâce du Baptême dans le don total de soi à l’Amour du Père, pour vivre comme le Christ, dans le feu de l’Esprit Saint, Son propre amour pour tous les autres.
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Mer 1 Oct 2014 - 5:46

Mercredi le 1er octobre

Saint Romanos le Mélode
Diacre et compositeur

Romanos le Mélode, naquit vers 490 à Emesa (aujourd’hui Homs) en Syrie.
Ordonné diacre permanent (v. 515), il y fut prédicateur pendant trois ans. Puis il se transféra à Constantinople vers la fin du règne d'Anasthase I (v. 518), et s'établit dans le monastère près de l'église de la Théotókos, Mère de Dieu. C'est là qu'eut lieu l'épisode-clef de sa vie : le Synaxaire nous informe de l'apparition en rêve de la Mère de Dieu et du don du charisme poétique. En effet, Marie lui intima d'avaler une feuille roulée. Le lendemain matin - c'était la fête de la Nativité du Seigneur - Romanos alla déclamer à l'ambon : "Aujourd'hui la Vierge fait naître le Transcendant" (Hymne "Sur la Nativité" I. Préambule).

Il devint ainsi prédicateur et chantre jusqu'à sa mort (après 555).

Catéchèse du pape Benoît XVI

Chers frères et soeurs,

Je voudrais aujourd'hui parler d'une figure peu connue: Romanos le Mélode, né vers 490 à Emesa (aujourd'hui Homs) en Syrie. Théologien, poète et compositeur, il appartient au grand groupe des théologiens qui ont transformé la théologie en poésie. Nous pensons à son compatriote saint Ephrém de Syrie, qui vécut deux cents ans avant lui. Mais nous pensons également à des théologiens de l'Occident, comme saint Ambroise, dont les hymnes font encore aujourd'hui partie de notre liturgie et touchent également notre cœur; ou à un théologien, à un penseur d'une grande vigueur, comme saint Thomas, qui nous a donné les hymnes de la fête du Corpus Domini de demain; nous pensons à saint Jean de la Croix et à tant d'autres. La foi est amour et c'est pourquoi elle crée de la poésie et elle crée de la musique. La foi est joie, c'est pourquoi elle crée de la beauté.

Ainsi, Romanos le Mélode est l'un d'entre eux, un poète et compositeur théologien. Ayant appris les premiers éléments de la culture grecque et syriaque dans sa ville natale, il se transféra à Berito (Beyrouth), où il perfectionna son instruction classique et ses connaissances rhétoriques. Ordonné diacre permanent (v. 515), il y fut prédicateur pendant trois ans. Puis il se transféra à Constantinople vers la fin du règne d'Anasthase I (v. 518), et s'établit dans le monastère près de l'église de la Théotókos, Mère de Dieu. C'est là qu'eut lieu l'épisode-clef de sa vie: le Synaxaire nous informe de l'apparition en rêve de la Mère de Dieu et du don du charisme poétique. En effet, Marie lui intima d'avaler une feuille roulée. Le lendemain matin - c'était la fête de la Nativité du Seigneur - Romanos alla déclamer à l'ambon: "Aujourd'hui la Vierge fait naître le Transcendant" (Hymne "Sur la Nativité" I. Préambule). Il devint ainsi prédicateur et chantre jusqu'à sa mort (après 555).

Romanos demeure dans l'histoire comme l'un des auteurs d'hymnes liturgiques les plus représentatifs. L'homélie était alors, pour les fidèles, l'occasion pratiquement unique d'instruction catéchétique. Romanos apparaît ainsi comme le témoin éminent du sentiment religieux de son époque, mais également d'un style vivace et original de catéchèse. A travers ses compositions, nous pouvons nous rendre compte de la créativité de cette forme de catéchèse, de la créativité de la pensée théologique, de l'esthétique et de l'hymnographie sainte de ce temps. Le lieu où Romanos prêchait était un sanctuaire de la périphérie de Constantinople: il montait à l'ambon placé au centre de l'église et s'adressait à la communauté en ayant recours à une mise en scène demandant de grands moyens: il utilisait des représentations murales ou des icônes disposées sur l'ambon et il avait aussi recours au dialogue. Ses homélies étaient des homélies métriques chantées, appelées "contacio" (kontakia). Le terme "kontákion", "petite verge", paraît renvoyer au bâtonnet autour duquel on enroulait le rouleau d'un manuscrit liturgique ou d'un autre type. Les kontákia qui nous sont parvenus sous le nom de Romanos sont au nombre de quatre-vingt-neuf, mais la tradition lui en attribue mille.

Chez Romanos, chaque kontákion est composé de strophes, généralement de dix-huit à vingt-quatre, avec un nombre de syllabes égales, structurées sur le modèle de la première strophe (irmo); les accents rythmiques des versets de toutes les strophes se modèlent sur ceux de l'irmo. Chaque strophe se conclut par un refrain (efimnio) généralement identique, pour créer l'unité poétique. En outre, les initiales de chaque strophe indiquent le nom de l'auteur (acrostico), souvent précédé par l'adjectif "humble". Une prière se référant aux faits célébrés ou évoqués conclut l'hymne. Une fois terminée la lecture biblique, Romanos chantait le Préambule, généralement sous forme de prière ou de supplique. Il annonçait ainsi le thème de l'homélie et expliquait le refrain à répéter en chœur à la fin de chaque strophe, qu'il déclamait de manière cadencée à haute voix.

Un exemple significatif nous est offert par le kontakion pour le Vendredi de la Passion: c'est un dialogue dramatique entre Marie et son Fils, qui se déroule sur le chemin de croix: Marie dit: "Où vas-tu, mon fils? Pourquoi accomplis-tu si vite le cours de ta vie? / Jamais je n'aurais cru, mon fils, te voir dans cet état, / et je n'aurais jamais imaginé que les impies seraient arrivés à ce point de fureur / levant les mains sur toi contre toute justice". Jésus répond: "Pourquoi pleures-tu, ma mère? (...). Je ne devrais pas souffrir? Je ne devrais pas mourir? / Comment pourrais-je donc sauver Adam?". Le fils de Marie console sa mère, mais il la rappelle à son rôle dans l'histoire du salut: "Dépose, donc, mère, dépose ta douleur: / les gémissements ne te conviennent pas, car tu fus appelée "pleine de grâce"" (Marie au pied de la croix, 1-2; 4-5). Ensuite, dans l'hymne sur le sacrifice d'Abraham, Sara se réserve la décision sur la vie d'Isaac. Abraham dit: "Quand Sara écoutera, mon Seigneur, toutes tes paroles, / ayant connu ta volonté elle me dira: / - Si celui qui nous l'a donné le reprend, pourquoi nous l'a-t-il donné? (...) - Toi, ô vieillard, mon fils, laisse-le moi, / et quand celui qui t'a appelé le voudra, il devra me le dire" (Le sacrifice d'Abraham, 7).

Romanos adopte non pas le grec byzantin solennel de la cour, mais un grec simple proche du langage du peuple. Je voudrais ici citer un exemple de sa manière vivace et très personnelle de parler du Seigneur Jésus: il l'appelle "source qui ne brûle pas et lumière contre les ténèbres" et dit: " Je brûle de te tenir dans la main comme une lampe; / en effet, celui qui porte une lampe parmi les hommes est illuminé sans brûler. / Illumine-moi donc, Toi qui es la Lampe inextinguible" (La Présentation ou Fête de la rencontre, 8). La force de conviction de ses prédications était fondée sur la grande cohérence entre ses paroles et sa vie. Dans une prière, il dit: "Rends claire ma langue, mon Sauveur, ouvre ma bouche / et, après l'avoir remplie, transperce mon cœur, pour que mon action / soit cohérente avec mes paroles" (Mission des Apôtres, n. 2).

Examinons à présent certains de ses thèmes principaux. Un thème fondamental de sa prédication est l'unité de l'action de Dieu dans l'histoire, l'unité entre création et histoire du salut, l'unité entre Ancien et Nouveau Testament. Un autre thème important est la pneumatologie, c'est-à-dire la doctrine sur l'Esprit Saint. En la fête de la Pentecôte, il souligne la continuité qu'il y a entre le Christ monté au ciel et les apôtres, c'est-à-dire l'Eglise, et il en exalte l'action missionnaire dans le monde: "(...) avec la vertu divine ils ont conquis tous les hommes; / ils ont pris la croix du Christ comme une plume, / ils ont utilisé les paroles comme des filets et avec ceux-ci ils ont pêché le monde, / ils ont eu le Verbe pour hameçon pointu, / un appât est devenu pour eux / la chair du Souverain de l'univers" (La Pentecôte 2; 18).

Un autre thème central est naturellement la christologie. Il n'entre pas dans le problème des concepts difficiles de la théologie, tant débattus à cette époque et qui ont aussi tant déchiré l'unité non seulement entre les théologiens, mais également entre les chrétiens dans l'Eglise. Il prêche une christologie simple mais fondamentale, la christologie des grands Conciles. Mais surtout il est proche de la piété populaire - du reste les concepts des Conciles sont nés de la piété populaire et de la connaissance du cœur chrétien - et ainsi Romanos souligne que le Christ est vrai homme et vrai Dieu, et en étant vrai Homme-Dieu il est une seule personne, la synthèse entre création et Créateur: dans ses paroles humaines nous entendons parler le Verbe de Dieu lui-même. "Il était homme - dit-il - le Christ, / mais il n'est cependant pas divisé en deux: il est Un, fils d'un Père qui est Un seulement" (La Passion 19). Quant à la mariologie, reconnaissant à la Vierge pour le don du charisme poétique, Romanos la rappelle à la fin de presque tous les hymnes et lui consacre ses kontáki les plus beaux: Nativité, Annonciation, Maternité divine, Nouvelle Eve.

Enfin, les enseignements moraux se rapportent au jugement final (Les dix vierges [II]). Il nous conduit vers ce moment de la vérité de notre vie, de la confrontation avec le Juge juste et par conséquent il exhorte à la conversion dans la pénitence et dans le jeûne. De manière concrète, le chrétien doit pratiquer la charité, l'aumône. Il accentue le primat de la charité sur la continence dans deux hymnes, les Noces de Cana et les Dix vierges. La charité est la plus grande des vertus: "(...) dix vierges possédaient la vertu de la virginité intacte, / mais pour cinq d'entre elles le dur exercice fut sans fruit. / Les autres brillèrent par les lampes de l'amour pour l'humanité, / c'est pourquoi l'époux les invita" (Les dix Vierges, 1).

Une humanité palpitante, l'ardeur de foi, une profonde humilité imprègnent les chants de Romanos le Mélode. Ce grand poète et compositeur nous rappelle tout le trésor de la culture chrétienne, née de la foi, née du cœur qui a rencontré le Christ, le Fils de Dieu. De ce contact du cœur avec la Vérité qui est Amour naît la culture, est née toute la grande culture chrétienne. Et si la foi reste vivante, cet héritage culturel aussi ne devient pas chose morte, mais reste vivant et présent. Les icônes parlent encore aujourd'hui au cœur des croyants, ce ne sont pas des choses du passé. Les cathédrales ne sont pas des monuments médiévaux, mais des maisons de vie, où nous nous sentons "à la maison": nous rencontrons Dieu et nous nous rencontrons les uns les autres. La grande musique non plus - le chant grégorien ou Bach ou Mozart - n'est pas une chose du passé, mais elle vit de la vitalité de la liturgie et de notre foi. Si la foi est vivante, la culture chrétienne ne devient pas du "passé", mais reste vivante et présente. Et si la foi est vivante, aujourd'hui aussi nous pouvons répondre à l'impératif qui se répète toujours à nouveau dans les Psaumes: "Chantez au Seigneur un chant nouveau". Créativité, innovation, chant nouveau, culture nouvelle et présence de tout l'héritage culturel dans la vitalité de la foi ne s'excluent pas, mais sont une unique réalité; ils sont la présence de la beauté de Dieu et de la joie d'être ses fils.
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Jeu 2 Oct 2014 - 5:33

Jeudi le 2 octobre

Les Saints Anges Gardiens

C'est une vérité de foi que les anges, tout bienheureux qu'ils sont, reçoivent une mission de Dieu auprès des hommes ; les paroles de Notre-Seigneur, l'enseignement des Docteurs et des saints, l'autorité de l'Église, ne nous permettent pas d'en douter. Si les démons, en légions innombrables, rôdent autour de nous comme des lions prêts à nous dévorer, selon la parole de saint Pierre, il est consolant pour nous de songer que Dieu nous a donné des défenseurs plus nombreux et plus puissants que les démons.

C'est au plus tard dès sa naissance que tout homme venant au monde est confié à la garde d'un esprit céleste ; les païens, les hérétiques, les pécheurs eux-mêmes, ne sont pas privés de ce bienfait de Dieu. Il est même certain que divers personnages, en raison de leur situation, comme les rois, les pontifes, ou en raison des vues spéciales de Dieu sur eux, comme nombre de saints, ont parfois plusieurs anges gardiens. Il semble indubitable que non seulement les individus, mais les sociétés et les institutions, sont confiées aussi spécialement à la garde des anges ; l'Église, les royaumes, les provinces, les diocèses, les paroisses, les familles, les ordres religieux, les communautés, ont leurs angéliques protecteurs.

Les anges nous préservent d'une foule de maux et de dangers, ils éloignent de nous les occasions du péché ; ils nous inspirent de saintes pensées et nous portent à la vertu, nous soutiennent dans les tentations, nous fortifient dans nos faiblesses, nous animent dans nos découragements, nous consolent dans nos afflictions. Ils combattent avec nous contre le démon et nous prémunissent contre ses pièges ; si nous tombons, par fragilité ou par malice, ils nous relèvent par le remords, par les pensées de la foi, par la crainte des jugements de Dieu, et nous procurent divers moyens de conversion : ils portent nos bonnes œuvres et nos prières à Dieu, réparent nos fautes, intercèdent pour nous auprès de la divine miséricorde, suspendent la vengeance céleste au-dessus de nos têtes ; enfin ils nous éclairent et nous soutiennent dans la maladie et à l'heure de la mort, nous assistent au jugement de Dieu, visitent les âmes du purgatoire.
Saint Bernard résume nos devoirs en trois mots : « Quel respect, quel amour, quelle confiance de notre part ne méritent pas les anges ! Respect pour leur présence, amour à cause de leur bienveillance, confiance en leur protection. » Ajoutons un quatrième devoir, la docilité à leurs bonnes inspirations.


Bx Jan Beyzym
Prêtre s.j. polonais
« Serviteur des lépreux »


Jan Beyzym, naît à Beyzymy Wielkie (Wolyn) le 15 mai 1850. Après des études au lycée de Kiev, il entra au noviciat des Pères jésuites à Stara Wies près de Brzozów.

Il fut ordonné prêtre à Cracovie des mains de l'Évêque Albin Dunajewski en 1881. Pendant de nombreuses années, il fut formateur et protecteur des jeunes au collège de la Compagnie de Jésus à Tarnopol et à Chyrów.

A 48 ans, avec l'assentiment de ses supérieurs, il partit pour Madagascar se plaçant au service des lépreux. Il offrit toutes ses forces, tous ses talents et tout son cœur aux malades abandonnés, souffrant de la faim et exclus de la société. Il s'installa parmi eux, pour être à leurs côtés jour et nuit. Sur l'Ile Rouge, il créa une œuvre pionnière, qui fit de lui un précurseur des méthodes modernes de soin aux lépreux.

Avec les dons, recueillis principalement par ses compatriotes dans son pays et par les émigrés hors de celui-ci, il construisit à Marana, près de Fianarantsoa, un hôpital pour 150 malades, afin de les soigner et de leur redonner espoir. Cet hôpital existe encore aujourd'hui, et est dédié à la Madonne de Czestochowa.

Épuisé par une tâche qui dépassait ses forces, le P. Beyzym meurt le 2 octobre 1912, entouré d'une auréole d'héroïsme et de sainteté. La mort ne lui permit pas de réaliser son désir secret de se rendre à Sachalin, pour accomplir un travail missionnaire parmi les forçats.

La vie du « Serviteur des lépreux » fut caractérisée par une foi vivante et le sens de la justice, par un amour filial pour la Mère de Dieu, par le zèle apostolique pour le salut des hommes et par l'attention providentielle pour les plus pauvres d'entre les pauvres. L'évangélisation allait de pair avec la garantie des droits fondamentaux de la personne humaine, dont celui de vivre dans des conditions dignes de l'homme et d'un fils de Dieu.

Jan Beyzym a été proclamé bienheureux, à Cracovie, le 18 août 2002 par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Ven 3 Oct 2014 - 16:22

Vendredi le 3 octobre

Saint Gérard de Brogne
Fondateur de l'Abbaye de Brogne
(† 959)

Né à Namur (Belgique), il refusa tôt la vie aisée qui lui était promise, pour entrer chez les bénédictins de Saint-Denis près de Paris. Poursuivant ses études, il devint prêtre.

Envoyé fonder, en 931, un monastère à Brogne et s'étant acquitté à merveille de sa tâche, on le chargea de réformer certaines communautés où on avait constaté quelque relâchement. Il visita ainsi les monastères de Flandres, de Champagne et de Lorraine où sa sainteté et sa fermeté opérèrent les redressements nécessaires.
Il revint enfin à Brogne où il finit paisiblement sa vie.

Saint François de Borgia
Prêtre de la Compagnie de Jesus
(1510-1572)

Il est fêté le 30 septembre au martyrologe romain, le 3 octobre chez les Jésuites et le 10 octobre dans l'ancien calendrier.

François de Borgia (en espagnol : Francisco de Borja y Trastámara), duc de Gandie, grand d'Espagne, naît à Gandie, dans le royaume de Valence (Espagne), le 28 octobre 1510. Il était le fils de Juan Borgia, le 3e duc de Gandie, et de Jeanne d'Aragon, fille d'Alphonse d'Aragon (1470-1520) ; François était aussi arrière-petit-fils du pape Alexandre VI.

À peine put-il articuler quelques mots, que sa pieuse mère lui apprit à prononcer les noms sacrés de Jésus et de Marie. Âgé de cinq ans, il retenait avec une merveilleuse mémoire les sermons, le ton, les gestes des prédicateurs, et les répétait dans sa famille avec une onction touchante. Bien que sa jeunesse se passât dans le monde, à la cour de Charles-Quint, et dans le métier des armes, sa vie fut très pure et toute chrétienne ; il tenait même peu aux honneurs auxquels l'avaient appelé son grand nom et ses mérites.

À vingt-huit ans, la vue du cadavre défiguré de l'impératrice Isabelle le frappa tellement, qu'il se dit à lui-même : « François, voilà ce que tu seras bientôt... À quoi te serviront les grandeurs de la terre ?... » Toutefois, cédant aux instances de l'empereur, qui le fit son premier conseiller, il ne quitta le monde qu'à la mort de son épouse, Éléonore de Castro. Il avait trente-six ans ; encore dut-il passer quatre ans dans le siècle, afin de pourvoir aux besoins de ses huit enfants.

François de Borgia fut digne de son maître saint Ignace ; tout son éloge est dans ce mot. L'humilité fut la vertu dominante de ce prince revêtu de la livrée des pauvres du Christ. À plusieurs reprises, le pape voulut le nommer cardinal ; une première fois il se déroba par la fuite ; une autre fois, saint Ignace conjura le danger.

Plus l'humble religieux s'abaissait, plus les honneurs le cherchaient. Celui qui signait toutes ses lettres de ces mots : François, pécheur ; celui qui ne lisait qu'à genoux les lettres de ses supérieurs, devint le troisième général de la Compagnie de Jésus.

François de Borgia meurt à Rome, à l’âge de 62 ans, le 30 septembre 1572 et sera canonisé en 1671 par le pape Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676).

jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Sam 4 Oct 2014 - 4:35

Samedi le 4 octobre

Saint François d'Assise
Fondateur de "l'Ordre des frères mineurs" (o.f.m.)

La vie de saint François d'Assise est la condamnation des sages du monde, qui regardent comme un scandale et une folie l'humilité de la croix.

« Surgit au monde un soleil ». À travers ces paroles, dans la Divine Comédie (Paradis, chant XI), le plus grand poète italien Dante Alighieri évoque la naissance de François.

François naît en Assise, en Ombrie, à la fin de 1181 ou au début de 1182. Comme ses parents, qui étaient marchands, faisaient beaucoup de commerce avec les français, ils lui firent apprendre la langue française et il parvint à la parler si parfaitement, qu'on lui donna le nom de François, quoiqu'il eût reçu celui de Jean au baptême.

Sa naissance avait été marquée par une merveille : d'après un avis du Ciel, sa mère le mit au monde sur la paille d'une étable. Dieu voulait qu'il fût, dès le premier moment, l'imitateur de Celui qui eut pour berceau une crèche et est mort sur une croix.

Les premières années de François se passèrent pourtant dans la dissipation ; il aimait la beauté des vêtements, recherchait l'éclat des fêtes, traitait comme un prince ses compagnons, avait la passion de la grandeur ; au milieu de ce mouvement frivole, il conserva toujours sa chasteté.

Il avait une grande compassion pour les pauvres. Ayant refusé un jour l'aumône à un malheureux, il s'en repentit aussitôt et jura de ne plus refuser à quiconque lui demanderait au nom de Dieu. Après des hésitations, François finit par comprendre la volonté de Dieu sur lui et se voua à la pratique de cette parole qu'il a réalisée plus que tout autre saint : « Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix chaque jour et qu'il me suive ! » (Lc 9,23).

Sa conversion fut accompagnée de plus d'un prodige : un crucifix lui adressa la parole ; un peu plus tard, il guérit plusieurs lépreux en baisant leurs plaies. Son père fit une guerre acharnée à cette vocation extraordinaire, qui avait fait de son fils, si plein d'espérance, un mendiant jugé fou par le monde. François se dépouilla de tous ses vêtements, ne gardant qu'un cilice, et les remit à son père en disant : « Désormais je pourrai dire avec plus de vérité : Notre Père, qui êtes aux cieux. »

Un jour, il entendit, à l'évangile de la messe, ces paroles du sauveur : « N'emportez ni or ni argent, ni aucune monnaie dans votre bourse, ni sac, ni deux tuniques, ni souliers, ni bâtons. » (Mt 10,9-10). Dès lors, il commença cette vie tout angélique et tout apostolique dont il devait lever l'étendard sur le monde. On vit, à sa parole, des foules se convertir ; bientôt les disciples affluèrent sous sa conduite ; il fonda un ordre de religieux qui porta son nom, et un ordre de religieuses qui porte le nom de sainte Claire, la digne imitatrice de François.

En 1224, dans l'ermitage de la Verna, François vit le Crucifié sous la forme d'un séraphin et de cette rencontre avec le séraphin crucifié, il reçut les stigmates ; il devint ainsi un avec le Christ crucifié : un don qui exprime donc son intime identification avec le Seigneur.

La mort de François - son transitus - advint le soir du 3 octobre 1226, à la Portioncule. Après avoir béni ses fils spirituels, il mourut, étendu sur la terre nue.

Deux années plus tard, le Pape Grégoire IX (Ugolino dei Conti di Segni, 1227-1241) l'inscrivit dans l'album des saints. Peu de temps après, une grande basilique fut élevée en son honneur, à Assise, destination encore aujourd'hui de nombreux pèlerins, qui peuvent vénérer la tombe du saint et jouir de la vision des fresques de Giotto, le peintre qui a illustré de manière magnifique la vie de François.

Catéchèse du pape Benoit XVI

Je voudrais aujourd'hui vous présenter la figure de François, un authentique « géant » de sainteté, qui continue à fasciner de très nombreuses personnes de tous âges et de toutes religions.

« Surgit au monde un soleil ». A travers ces paroles, dans la Divine Comédie (Paradis, chant XI), le plus grand poète italien Dante Alighieri évoque la naissance de François, survenue à la fin de 1181 ou au début de 1182, à Assise. Appartenant à une riche famille – son père était marchand drapier –, François passa son adolescence et sa jeunesse dans l'insouciance, cultivant les idéaux chevaleresques de l'époque. A l'âge de vingt ans, il participa à une campagne militaire, et fut fait prisonnier. Il tomba malade et fut libéré. De retour à Assise, commença en lui un lent processus de conversion spirituelle, qui le conduisit à abandonner progressivement le style de vie mondain qu'il avait mené jusqu'alors. C'est à cette époque que remontent les célèbres épisodes de la rencontre avec le lépreux, auquel François, descendu de cheval, donna le baiser de la paix, et du message du Crucifié dans la petite église de saint Damien. Par trois fois, le Christ en croix s'anima, et lui dit: « Va, François, et répare mon église en ruine ». Ce simple événement de la parole du Seigneur entendue dans l'église de Saint-Damien renferme un symbolisme profond. Immédiatement, saint François est appelé à réparer cette petite église, mais l'état de délabrement de cet édifice est le symbole de la situation dramatique et préoccupante de l'Eglise elle-même à cette époque, avec une foi superficielle qui ne forme ni ne transforme la vie, avec un clergé peu zélé, avec un refroidissement de l'amour; une destruction intérieure de l'Eglise qui comporte également une décomposition de l'unité, avec la naissance de mouvements hérétiques. Toutefois, au centre de cette église en ruines se trouve le crucifié, et il parle: il appelle au renouveau, appelle François à un travail manuel pour réparer de façon concrète la petite église de Saint-Damien, symbole de l'appel plus profond à renouveler l'Eglise même du Christ, avec la radicalité de sa foi et l'enthousiasme de son amour pour le Christ. Cet événement qui a probablement eu lieu en 1205, fait penser à un autre événement semblable qui a eu lieu en 1207: le rêve du Pape Innocent III. Celui-ci voit en rêve que la Basilique Saint-Jean-de-Latran, l'église mère de toutes les églises, s'écroule et un religieux petit et insignifiant la soutient de ses épaules afin qu'elle ne tombe pas. Il est intéressant de noter, d'une part, que ce n'est pas le Pape qui apporte son aide afin que l'église ne s'écroule pas, mais un religieux petit et insignifiant, dans lequel le Pape reconnaît François qui lui rend visite. Innocent III était un Pape puissant, d'une grande culture théologique, et d'un grand pouvoir politique, toutefois, ce n'est pas lui qui renouvelle l'église, mais le religieux petit et insignifiant: c'est saint François, appelé par Dieu. Mais d'autre part, il est intéressant de noter que saint François ne renouvelle pas l'Eglise sans ou contre le Pape, mais seulement en communion avec lui. Les deux réalités vont de pair: le Successeur de Pierre, les évêques, l'Eglise fondée sur la succession des apôtres et le charisme nouveau que l'Esprit Saint crée en ce moment pour renouveler l'Eglise. C'est ensemble que se développe le véritable renouveau.

Retournons à la vie de saint François. Etant donné que son père Bernardone lui reprochait sa générosité exagérée envers les pauvres, François, devant l'évêque d'Assise, à travers un geste symbolique, se dépouille de ses vêtements, montrant ainsi son intention de renoncer à l'héritage paternel: comme au moment de la création, François n'a rien, mais uniquement la vie que lui a donnée Dieu, entre les mains duquel il se remet. Puis il vécut comme un ermite, jusqu'à ce que, en 1208, eut lieu un autre événement fondamental dans l'itinéraire de sa conversion. En écoutant un passage de l'Evangile de Matthieu – le discours de Jésus aux apôtres envoyés en mission –, François se sentit appelé à vivre dans la pauvreté et à se consacrer à la prédication. D'autres compagnons s'associèrent à lui, et en 1209, il se rendit à Rome, pour soumettre au Pape Innocent III le projet d'une nouvelle forme de vie chrétienne. Il reçut un accueil paternel de la part de ce grand Souverain Pontife, qui, illuminé par le Seigneur, perçut l'origine divine du mouvement suscité par François. Le Poverello d'Assise avait compris que tout charisme donné par l'Esprit Saint doit être placé au service du Corps du Christ, qui est l'Eglise; c'est pourquoi, il agit toujours en pleine communion avec l'autorité ecclésiastique. Dans la vie des saints, il n'y a pas d'opposition entre charisme prophétique et charisme de gouvernement, et si apparaissent des tensions, ils savent attendre avec patience les temps de l'Esprit Saint.

En réalité, certains historiens du XIXe siècle et même du siècle dernier ont essayé de créer derrière le François de la tradition, un soi-disant François historique, de même que l'on essaie de créer derrière le Jésus des Evangiles, un soi-disant Jésus historique. Ce François historique n'aurait pas été un homme d'Eglise, mais un homme lié immédiatement uniquement au Christ, un homme qui voulait créer un renouveau du peuple de Dieu, sans formes canoniques et sans hiérarchie. La vérité est que saint François a eu réellement une relation très directe avec Jésus et avec la Parole de Dieu, qu'il voulait suivre sine glossa, telle quelle, dans toute sa radicalité et sa vérité. Et il est aussi vrai qu'initialement, il n'avait pas l'intention de créer un Ordre avec les formes canoniques nécessaires, mais simplement, avec la parole de Dieu et la présence du Seigneur, il voulait renouveler le peuple de Dieu, le convoquer de nouveau à l'écoute de la parole et de l'obéissance verbale avec le Christ. En outre, il savait que le Christ n'est jamais « mien », mais qu'il est toujours « nôtre », que le Christ, je ne peux pas l'avoir « moi » et reconstruire « moi » contre l'Eglise, sa volonté et son enseignement, mais uniquement dans la communion de l'Eglise construite sur la succession des Apôtres qui se renouvelle également dans l'obéissance à la parole de Dieu.

Et il est également vrai qu'il n'avait pas l'intention de créer un nouvel ordre, mais uniquement de renouveler le peuple de Dieu pour le Seigneur qui vient. Mais il comprit avec souffrance et avec douleur que tout doit avoir son ordre, que le droit de l'Eglise lui aussi est nécessaire pour donner forme au renouveau et ainsi réellement il s'inscrivit de manière totale, avec le cœur, dans la communion de l'Eglise, avec le Pape et avec les évêques. Il savait toujours que le centre de l'Eglise est l'Eucharistie, où le Corps du Christ et son Sang deviennent présents. A travers le Sacerdoce, l'Eucharistie est l'Eglise. Là où le Sacerdoce, le Christ et la communion de l'Eglise vont de pair, là seul habite aussi la parole de Dieu. Le vrai François historique est le François de l'Eglise et précisément de cette manière, il parle aussi aux non-croyants, aux croyants d'autres confessions et religions.

François et ses frères, toujours plus nombreux, s'établirent à la Portioncule, ou église Sainte-Marie des Anges, lieu sacré par excellence de la spiritualité franciscaine. Claire aussi, une jeune femme d'Assise, de famille noble, se mit à l'école de François. Ainsi vit le jour le deuxième ordre franciscain, celui des Clarisses, une autre expérience destinée à produire d'insignes fruits de sainteté dans l'Eglise.

Le successeur d'Innocent III lui aussi, le Pape Honorius III, avec sa bulle Cum dilecti de 1218 soutint le développement singulier des premiers Frères mineurs, qui partaient ouvrir leurs missions dans différents pays d'Europe, et jusqu'au Maroc. En 1219, François obtint le permis d'aller s'entretenir, en Egypte, avec le sultan musulman, Melek-el-Kâmel, pour prêcher là aussi l'Evangile de Jésus. Je souhaite souligner cet épisode de la vie de saint François, qui est d'une grande actualité. A une époque où était en cours un conflit entre le christianisme et l'islam, François, qui n'était volontairement armé que de sa foi et de sa douceur personnelle, parcourut concrètement la voie du dialogue. Les chroniques nous parlent d'un accueil bienveillant et cordial reçu de la part du sultan musulman. C'est un modèle dont devraient s'inspirer aujourd'hui encore les relations entre chrétiens et musulmans: promouvoir un dialogue dans la vérité, dans le respect réciproque et dans la compréhension mutuelle (cf. Nostra Aetate, n. 3). Il semble ensuite que François ait visité la Terre Sainte, jetant ainsi une semence qui porterait beaucoup de fruits: ses fils spirituels en effet firent des Lieux où vécut Jésus un contexte privilégié de leur mission. Je pense aujourd'hui avec gratitude aux grands mérites de la Custodie franciscaine de Terre Sainte.

De retour en Italie, François remit le gouvernement de l'ordre à son vicaire, le frère Pietro Cattani, tandis que le Pape confia à la protection du cardinal Ugolino, le futur Souverain Pontife Grégoire IX, l'Ordre, qui recueillait de plus en plus d'adhésions. Pour sa part, son Fondateur, se consacrant tout entier à la prédication qu'il menait avec un grand succès, rédigea la Règle, ensuite approuvée par le Pape.

En 1224, dans l'ermitage de la Verna, François vit le Crucifié sous la forme d'un séraphin et de cette rencontre avec le séraphin crucifié, il reçut les stigmates; il devint ainsi un avec le Christ crucifié: un don qui exprime donc son intime identification avec le Seigneur.

La mort de François – son transitus – advint le soir du 3 octobre 1226, à la Portioncule. Après avoir béni ses fils spirituels, il mourut, étendu sur la terre nue. Deux années plus tard, le Pape Grégoire IX l'inscrivit dans l'album des saints. Peu de temps après, une grande basilique fut élevée en son honneur, à Assise, destination encore aujourd'hui de nombreux pèlerins, qui peuvent vénérer la tombe du saint et jouir de la vision des fresques de Giotto, le peintre qui a illustré de manière magnifique la vie de François.

Il a été dit que François représente un alter Christus, qu'il était vraiment une icône vivante du Christ. Il fut également appelé « le frère de Jésus ». En effet, tel était son idéal: être comme Jésus; contempler le Christ de l'Evangile, l'aimer intensément, en imiter les vertus. Il a en particulier voulu accorder une valeur fondamentale à la pauvreté intérieure et extérieure, en l'enseignant également à ses fils spirituels. La première béatitude du Discours de la Montagne – Bienheureux les pauvres d'esprit car le royaume des cieux leur appartient (Mt 5, 3) a trouvé une réalisation lumineuse dans la vie et dans les paroles de saint François. Chers amis, les saints sont vraiment les meilleurs interprètes de la Bible; ils incarnent dans leur vie la Parole de Dieu, ils la rendent plus que jamais attirante, si bien qu'elle nous parle concrètement. Le témoignage de François, qui a aimé la pauvreté pour suivre le Christ avec un dévouement et une liberté totale, continue à être également pour nous une invitation à cultiver la pauvreté intérieure afin de croître dans la confiance en Dieu, en unissant également un style de vie sobre et un détachement des biens matériels.

Chez François, l'amour pour le Christ s'exprima de manière particulière dans l'adoration du Très Saint Sacrement de l'Eucharistie. Dans les Sources franciscaines, on lit des expressions émouvantes, comme celle-ci: « Toute l'humanité a peur, l'univers tout entier a peur et le ciel exulte, lorsque sur l'autel, dans la main du prêtre, il y a le Christ, le Fils du Dieu vivant. O grâce merveilleuse! O fait humblement sublime, que le Seigneur de l'univers, Dieu et Fils de Dieu, s'humilie ainsi au point de se cacher pour notre salut, sous une modeste forme de pain » (François d'Assise, Ecrits, Editrice Francescane, Padoue 2002, 401).

En cette année sacerdotale, j'ai également plaisir à rappeler une recommandation adressée par François aux prêtres: « Lorsqu'ils voudront célébrer la Messe, purs de manière pure, qu'ils présentent avec respect le véritable sacrifice du Très Saint Corps et Sang de notre Seigneur Jésus Christ » (François d'Assise, Ecrits, 399). François faisait toujours preuve d'un grand respect envers les prêtres et il recommandait de toujours les respecter, même dans le cas où ils en étaient personnellement peu dignes. Il donnait comme motivation de ce profond respect le fait qu'ils avaient reçu le don de consacrer l'Eucharistie. Chers frères dans le sacerdoce, n'oublions jamais cet enseignement: la sainteté de l'Eucharistie nous demande d'être purs, de vivre de manière cohérente avec le Mystère que nous célébrons.

De l'amour pour le Christ naît l'amour envers les personnes et également envers toutes les créatures de Dieu. Voilà un autre trait caractéristique de la spiritualité de François: le sens de la fraternité universelle et l'amour pour la création, qui lui inspira le célèbre Cantique des créatures. C'est un message très actuel. Comme je l'ai rappelé dans ma récente encyclique Caritas in veritate, seul un développement qui respecte la création et qui n'endommage pas l'environnement pourra être durable (cf. nn. 48-52), et dans le Message pour la Journée mondiale de la paix de cette année, j'ai souligné que l'édification d'une paix solide est également liée au respect de la création. François nous rappelle que dans la création se déploient la sagesse et la bienveillance du Créateur. Il comprend la nature précisément comme un langage dans lequel Dieu parle avec nous, dans lequel la réalité devient transparente et où nous pouvons parler de Dieu et avec Dieu.

Chers amis, François a été un grand saint et un homme joyeux. Sa simplicité, son humilité, sa foi, son amour pour le Christ, sa bonté envers chaque homme et chaque femme l'ont rendu heureux en toute situation. En effet, entre la sainteté et la joie existe un rapport intime et indissoluble. Un écrivain français a dit qu'il n'existe qu'une tristesse au monde: celle de ne pas être saints, c'est-à-dire de ne pas être proches de Dieu. En considérant le témoignage de saint François, nous comprenons que tel est le secret du vrai bonheur: devenir saints, proches de Dieu!

Que la Vierge, tendrement aimée de François, nous obtienne ce don. Nous nous confions à Elle avec les paroles mêmes du Poverello d'Assise: « Sainte Vierge Marie, il n'existe aucune femme semblable à toi née dans le monde, fille et servante du très haut Roi et Père céleste, Mère de notre très Saint Seigneur Jésus Christ, épouse de l'Esprit Saint: prie pour nous... auprès de ton bien-aimé Fils, Seigneur et Maître » (François d'Assise, Ecrits, 163).


Bx Franz Xaver Seelos
Prêtre rédemptoriste

François Xavier Seelos naît le 11 janvier 1819 à Füssen, en Bavière (Allemagne). Il fut baptisé le jour même dans l'église paroissiale de saint Mang.

Désirant être prêtre dès son enfance, il entra au séminaire diocésain, en 1842, après ses études de philosophie. Ayant connu les missionnaires de la Congrégation du très Saint Rédempteur, fondée pour l'évangélisation des plus abandonnés, il décida d'en faire partie et d'exercer son ministère auprès des immigrés de langue allemande présents aux États-Unis.
Reçu dans la Congrégation le 22 novembre 1842, il partit l'année suivante du Havre, en France, pour rejoindre New York le 20 avril 1843.

Son noviciat accompli et ses études théologiques achevées, il fut ordonné prêtre le 22 décembre 1844 dans l'église rédemptoriste de Saint Jacques à Baltimore, dans le Maryland.
Après l'ordination, il travailla pendant neuf ans dans la paroisse sainte Philomène à Pittsburg, en Pennsylvanie, d'abord comme vicaire de saint Jean Neumann, supérieur de la communauté, et puis en qualité de supérieur et curé pendant les trois dernières années. Il fut aussi en même temps maître des novices.

Il se consacra à la prédication missionnaire avec Neumann. Sa disponibilité et son affabilité naturelle dans l'accueil et la compréhension des besoins des personnes le firent tout de suite connaître comme un confesseur expérimenté et un guide spirituel, si bien que les gens venaient à lui même au-delà de la paroisse. Les fidèles le décrivaient comme le missionnaire au sourire permanent et au cœur généreux, spécialement envers les gens dans le besoin et les marginaux.
Fidèle au charisme rédemptoriste, il s'exprimait toujours par un style de vie et un langage simples. Ses prédications, riches en contenu biblique, étaient toujours écoutées et comprises même par les personnes les plus ignorantes. La catéchèse aux enfants fut une caractéristique constante de son apostolat. Ce fut une activité que non seulement il privilégia, mais qu'il pensait fondamentale pour la croissance chrétienne de la communauté paroissiale.

En 1854, il fut transféré de Pittsburg à Baltimore, puis à Cumberland et à Annapolis, toujours engagé dans le ministère paroissial et exerçant aussi la responsabilité de formateur comme préfet des étudiants rédemptoristes. Dans ce rôle aussi, il ne démentit pas les principales caractéristiques de pasteur affable et inocula chez les futurs missionnaires rédemptoristes l'enthousiasme, l'esprit de sacrifice et le zèle apostolique pour le bien spirituel et temporel du peuple.
En 1860, l’évêque Michael O'Connor di Pittsburgh le proposa à sa succession.Mais ayant obtenu du Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) d'être dispensé d'une telle responsabilité, de 1863 à 1866, il s'adonna à temps plein à l'activité missionnaire itinérante, prêchant en anglais et allemand dans les états du Connecticut, Illinois, Michigan, Missouri, New Jersey, New York, Ohio, Pennsylvanie, Rhode Island et Wisconsin.

Après une période d'activité paroissiale à Détroit au Michigan, il fut nommé, en 1866, à la communauté de New Orléans, en Louisiane. Là aussi, comme curé de l'église de l'Assomption, il fut reconnu comme un pasteur toujours joyeusement disponible et singulièrement soucieux des plus pauvres et des abandonnés. Mais dans les plans de Dieu son ministère à New Orléans devait être bref. Au mois de septembre, exténué par les visites aux malades de la fièvre jaune, il contracta lui aussi la maladie. Après avoir supporté la maladie, pendant plusieurs semaines, avec patience et sérénité, il passa à la vie éternelle le 04 octobre 1867 à l'âge de 48 ans et 9 mois.

François Xavier Seelos a été béatifie le 9 avril 2000, sur la place Saint Pierre, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Dim 5 Oct 2014 - 7:06

Dimanche le 5 octobre

Sainte Faustine Kowalska
« Apôtre de la Miséricorde Divine »

Faustine Kowalska, apôtre de la Miséricorde Divine, compte aujourd'hui parmi les Saints les plus célèbres de l'Église. Par son intermédiaire, le Seigneur Jésus transmet au monde entier Son grand message de la Miséricorde Divine et montre un modèle de perfection chrétienne fondée sur la confiance en Dieu et sur une attitude miséricordieuse envers le prochain.

Faustine naît le 25 août 1905, troisième des dix enfants de Marianna et Stanisław Kowalski, agriculteurs dans le village de Głogowiec. Au baptême, dans l'église paroissiale de Świnice Warckie, elle reçoit le prénom d'Hélène. Depuis son enfance, elle se distingua par l'amour de la prière, l'assiduité, l'obéissance et par une grande sensibilité à la misère des hommes.

À neuf ans, elle fait sa Première Communion qu'elle a profondément vécue, consciente de la présence de l'Hôte Divin dans son âme. Elle fréquente l'école pendant moins de trois ans. Adolescente, elle quitte la maison familiale pour gagner sa vie et pour aider ses parents comme servante dans des familles aisées à Aleksandrów, Łódź et Ostrówek.

Elle a senti la vocation dans son âme dès l'âge de sept ans, mais ses parents n'étant pas d'accord pour qu'elle entre dans les ordres, elle a essayé d'étouffer cette voix intérieure. Cependant, exhortée par la vision du Christ souffrant, elle est partie pour Varsovie où, le 1er août 1925, elle a rejoint la Congrégation des Sœurs de Notre Dame de la Miséricorde.

Devenue sœur Marie-Faustine, elle a passé au couvent treize ans, en remplissant les fonctions de cuisinière, de jardinière et de sœur portière dans plusieurs maisons de la Congrégation, le plus souvent à Płock, Wilno et Cracovie.

Rien ne trahissait à l'extérieur sa vie mystique d'une extrême richesse. C'est avec zèle qu'elle remplissait toutes ses tâches, elle observait fidèlement les règles, recueillie et silencieuse, mais en même temps naturelle, pleine d'un amour bienveillant et désintéressé. Sa vie, très ordinaire, monotone et grise en apparence, cachait la profondeur extraordinaire de l'union à Dieu.

Sa spiritualité reposait sur la Miséricorde Divine à laquelle elle réfléchissait et qu'elle contemplait dans la parole de Dieu et dans l'aspect quotidien de sa vie. La connaissance et la contemplation du mystère de la Miséricorde Divine développaient chez elle une attitude de confiance d'enfant face à Dieu et de miséricorde envers les autres.

« Ô mon Jésus, chacun de Tes saints reflète en sa personne l'une de tes vertus, moi, je désire refléter Ton Cœur compatissant et plein de miséricorde, je veux le glorifier. Que Ta miséricorde, ô Jésus, soit imprimée dans mon cœur et dans mon âme, tel un sceau, ce sera là mon emblème en cette vie et en l'autre » (P.J. 1242). Sœur Marie Faustine était une fidèle fille de l'Église qu'elle aimait comme une Mère et comme le Corps Mystique de Jésus Christ. Consciente de son rôle au sein de cette l'Église, elle a collaboré avec la Miséricorde Divine dans l'œuvre du salut des âmes égarées. Sur le souhait et en suivant l'exemple du Seigneur Jésus, elle a sacrifié sa vie en holocauste. Dans sa vie spirituelle, elle se distinguait aussi par son amour de l'Eucharistie et par sa dévotion profonde pour Notre Dame de la Miséricorde.

Les années passées au couvent abondaient en grâces extraordinaires : révélations, visions, stigmates cachés, participation à la Passion du Seigneur, don de bilocation, de pénétrer le cœur des autres, de la prophétie, ou bien le don rarissime de fiançailles et d'épousailles mystiques. Le vif contact avec Dieu, Notre Dame, les anges, les saints, les âmes au purgatoire – tout cet univers surnaturel – lui apparaissait comme étant non moins réel et vrai que celui qu'elle percevait par ses sens. Malgré cette abondance de grâces extraordinaires accordées, elle savait que celles-ci ne décidaient pas de l'essence de la sainteté. « Ce ne sont ni les grâces, ni les apparitions, ni les ravissements, ni aucun don accordé qui la rendent parfaite, mais l'union intérieure de mon âme avec Dieu. Ces dons ne sont que des ornements de l'âme, mais ils ne constituent ni le contenu, ni la perfection. Ma sainteté et ma perfection consistent en une étroite union de ma volonté avec celle de Dieu » (P.J. 1107).

Sœur Marie-Faustine a été élue par le Seigneur Jésus secrétaire et apôtre de sa Miséricorde pour transmettre au monde entier son grand message. « Dans l'ancien Testament, lui dit-Il, j'ai envoyé à mon peuple des prophètes et avec eux la foudre. Aujourd'hui, je t'envoie vers toute l'humanité avec ma miséricorde. Je ne veux pas punir l'humanité endolorie, mais je désire la guérir en l'étreignant sur mon cœur miséricordieux » (P.J. 1588).

La mission de sœur Marie Faustine consistait en trois tâches :

1) rendre proche et annoncer au monde entier la vérité révélée dans les Écritures Saintes sur l'amour miséricordieux de Dieu envers tout homme ;

2) implorer la Miséricorde Divine pour le monde entier, en particulier pour les pécheurs, notamment par la pratique des formes nouvelles, annoncées par le Seigneur Jésus, du culte de la Miséricorde Divine, qui sont les suivantes :

Ø le tableau du Christ avec l'inscription Jésus, j'ai confiance en Toi !,

Ø la Fête de la Miséricorde Divine le premier dimanche après Pâques,

Ø le Chapelet à la Miséricorde Divine et la prière à l'heure de la Miséricorde Divine (15 heures).

Le Seigneur Jésus liait à ces formes du culte, ainsi qu'à la propagation de la dévotion à la Miséricorde, de grandes promesses à condition de se fier à Dieu et de pratiquer un amour actif envers le prochain,

3) la troisième tâche que comportait la mission de sœur Marie-Faustine consistait à inspirer le mouvement apostolique de la Miséricorde, qui est chargé de propager et d'obtenir par la prière la Miséricorde Divine pour le monde et qui tend à la perfection sur le chemin montré par sœur Faustine. Ce chemin est celui d'une confiance d'enfant en Dieu, laquelle s'exprime dans l'accomplissement de Sa volonté et dans une attitude de miséricorde envers les autres. À l'heure actuelle, ce mouvement au sein de l'Église concerne des millions de personnes à travers le monde, à savoir : des congrégations, des instituts laïques, des prêtres, des confréries, des associations, différentes communautés d'apôtres de la Miséricorde Divine et des particuliers qui se chargent, à titre individuel, des tâches transmises par le Seigneur Jésus par l'intermédiaire de sœur Marie-Faustine.

Le message de sœur Faustine a été noté dans son Petit Journal qu'elle rédigea par la volonté du Seigneur Jésus et de ses confesseurs. Elle y a fidèlement noté tous les souhaits de Jésus, de même qu'elle a décrit l'union intime de son âme avec Dieu. « Secrétaire de mon plus profond mystère, disait le Seigneur Jésus à sœur Faustine, ton devoir est d'écrire tout ce que je te fais connaître à propos de ma miséricorde au profit des âmes qui en lisant ces écrits seront consolés et auront le courage de s'approcher de moi(P.J. 1693). Cet ouvrage nous rend proche d'une manière extraordinaire le mystère de la Miséricorde Divine. Il enchante non seulement les gens simples, mais aussi les scientifiques qui y découvrent une source supplémentaire de recherche théologique. Le Petit Journal a été traduit en plusieurs langues, entre autres en anglais, allemand, italien, espagnol, français, portugais, russe, hongrois, tchèque et slovaque.

Ravagée par la maladie et par de nombreuses souffrances qu'elle a supportées en tant que sacrifice bénévole pour les pécheurs, entièrement épanouie spirituellement et unie à Dieu, sœur Marie-Faustine est morte à Cracovie le 5 octobre 1938, âgée à peine de 33 ans. La gloire de la sainteté de sa vie a crû rapidement avec la propagation de la dévotion pour la Miséricorde Divine et au fur et à mesure des grâces obtenues par son intercession. De 1965 à 1967, à Cracovie s'est déroulé le procès diocésain sur sa vie et ses vertus et en 1968, à Rome, a été ouvert le procès de béatification, clos en décembre 1992.

Marie-Faustine Kowalska a été béatifiée le 18 avril 1993 et canonisée le 30 avril 2000, sur la Place Saint-Pierre de Rome, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) qui institua, au cours de la célébration, la Fête de la Miséricorde Divine (le premier dimanche après Pâques).

Les reliques de sainte Faustine reposent au sanctuaire de la Miséricorde Divine de Cracovie-Łagiewniki ; une partie est dispersée dans le monde entier.


Bx ]lberto Marvelli
Laïc, membre de l’A.C.
(1918- 1946)

A
lberto Marvelli naît à Ferrare (Italie) le 21 mars 1918, il était le deuxième de six enfants. Il grandit dans une famille profondément chrétienne, où la piété se conjuguait avec l'activité caritative, catéchétique et sociale. Dans sa jeunesse, il fréquenta le Patronage salésien et l'Action catholique, où sa foi se développa à travers un choix décisif : « Mon programme se résume en un mot: la sainteté ».

A l'Université, il mûrit sa formation culturelle et spirituelle dans la FUCI, et choisit comme modèle Piergiorgio Frassati.

Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, il travailla pendant une brève période dans les usines FIAT de Turin, ayant été exempté de l'armée car trois de ses frères se trouvaient déjà au front. Lors de l'occupation allemande de l'Italie, à partir de 1943, il rentra chez lui, à Rimini, où il décida de remplir son devoir d'ouvrier de la charité. Après les bombardements, il était le premier à venir en aide aux blessés, à encourager les survivants, à assister les mourants, et à dégager les personnes prisonnières sous les décombres. Il distribuait également aux pauvres tout ce qu'il réussissait à réunir : matelas, couvertures, etc.

Il allait chez les paysans et les commerçants pour acheter toutes sortes de denrées alimentaires, puis il chargeait sa bicyclette et se rendait dans les maisons où régnaient la faim et la maladie. Parfois, il rentrait chez lui sans chaussures ni bicyclette, ayant préféré secourir ceux qui étaient dans le besoin.

Au cours de l'occupation allemande, il réussit à sauver de nombreux jeunes de la déportation. Accomplissant des actions courageuses et héroïques, il ouvrit des wagons déjà scellés qui allaient partir de la gare de Santarcangelo di Romagna, libérant ainsi des hommes et des femmes destinés aux camps de concentration.

Après la libération de la ville, le 23 septembre 1945, la première Junte du Comité de Libération fut constituée. Parmi les assesseurs se trouvait également Alberto Marvelli : il n'était inscrit à aucun parti, il n'avait pas été maquisard, mais tous reconnurent et apprécièrent le travail qu'il avait accompli en faveur des réfugiés. Il n'avait que 26 ans, mais savait affronter les problèmes avec compétence et les situations difficiles avec courage. On lui confia la tâche la plus difficile : s'occuper de la commission pour le logement, qui devait organiser l'attribution des logements en ville, traiter des problèmes juridiques, réquisitionner des appartements, créant bien sûr d'inévitables ressentiments. On lui confia ensuite la tâche de la reconstruction, en tant que collaborateur de la section détachée du Génie civil.

Il s'inscrivit ensuite au parti politique de la Démocratie chrétienne, ressentant et vivant son engagement politique comme un service à la collectivité : l'activité politique pouvait et devait devenir l'expression la plus élevée de la foi vécue.

En 1945, son Évêque l'appela à diriger les Diplômés catholiques. Il ouvrit ensuite une Université populaire et une soupe populaire, priant avec les pauvres et étant attentif à leurs nécessités. Son activité en faveur de tous fut inlassable : il compta au nombre des fondateurs des ACLI (Association Chrétienne Lavoratori [travailleurs] Italiens) et créa également une coopérative de travailleurs du bâtiment. L'intimité avec Jésus Eucharistie ne signifia jamais un repli sur lui-même, mais une force pour entreprendre un travail de rédemption et de libération capable d'humaniser la face de la terre.

Le soir du 5 octobre 1946, à l'âge de 28 ans, se rendant à une réunion électorale en bicyclette, il fut renversé par un camion militaire et mourut quelques heures plus tard. Sa mort suscita une profonde émotion. Par sa manière de vivre l'apostolat des laïcs au sein de la société, il fait figure d'authentique précurseur du Concile Vatican II.

Alberto Marvelli a été beatifié à Lorette (province d’Ancone, Italie) le 5 septembre 2004, par Saint Jean-Paul II (>>> Homélie du Pape).
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Lun 6 Oct 2014 - 6:19

Lundi le 6 octobre

Saint Bruno
Fondateur de l'Ordre des Chartreux
(1030-1101)


« À la louange de la gloire de Dieu, Le Christ, Verbe du Père, depuis toujours a choisi par l'Esprit Saint des hommes pour les mener en solitude et se les unir dans un amour intime. Répondant à cet appel, maître Bruno, l'an du Seigneur 1084, entra avec six compagnons au désert de Chartreuse et s'y établit. » Statuts I.1 de l'ordre des Chartreux.

Né à Cologne vers 1030 Bruno vient de bonne heure étudier à l'école cathédrale de Reims. Promu docteur, Chanoine du Chapitre cathédral, il est nommé en 1056 écolâtre, c'est-à-dire Recteur de l'Université. Il fut un des maîtres les plus remarquables de son temps : « ...un homme prudent, à la parole profonde. »

Il se trouve de moins en moins à l'aise dans une cité où les motifs de scandale ne font pas défaut du côté du haut clergé et de l'Évêque lui-même. Après avoir lutté, non sans succès, contre ces désordres, Bruno ressent le désir d'une vie plus totalement donnée à Dieu seul.

Après un essai de vie solitaire de courte durée, il vient dans la région de Grenoble, dont l'évêque, le futur Saint Hugues, lui offre un lieu solitaire dans les montagnes de son diocèse. Au mois de juin 1084 l'évêque lui-même conduit Bruno et ses six compagnons dans la vallée sauvage de Chartreuse qui donnera à l'Ordre son nom. Ils y installent leur ermitage, formé de quelques cabanes en bois s'ouvrant sur une galerie qui permet d'accéder sans trop souffrir des intempéries aux lieux de réunion communautaire : l'église, le réfectoire, la salle du chapitre.

Après six ans de paisible vie solitaire, Bruno fut appelé par le pape Urbain II au service du Siège apostolique. Ne pensant pas pouvoir continuer sans lui sa communauté pensa d'abord se séparer, mais elle se laissa finalement convaincre de continuer la vie à laquelle il l'avait formée. Conseiller du pape, Bruno ne se sent pas à l'aise à la cour pontificale. Il ne demeure que quelques mois à Rome. Avec l'accord du pape il établit un nouvel ermitage dans les forêts de Calabre dans le sud de l'Italie, avec quelques nouveaux compagnons. C'est là qu'il meurt le 6 octobre 1101. À l'approche de sa dernière heure, pendant que ses frères désolés entouraient son lit de planches couvert de cendres, Bruno parla du bonheur de la vie monastique, fit sa confession générale, demanda humblement la Sainte Eucharistie, et s'endormit paisiblement dans le Seigneur.

Un témoignage de ses frères de Calabre :

« Bruno mérite d'être loué en bien des choses, mais en cela surtout : il fut un homme d'humeur toujours égale, c'était là sa spécialité. Il avait toujours le visage gai, la parole modeste ; il montrait avec l'autorité d'un père la tendresse d'une mère. Nul ne l'a trouvé trop fier, mais doux comme l'agneau. »

Quelques extraits des « Statuts » de l'ordre :
« Séparés de tous, nous sommes unis à tous car c'est au nom de tous que nous nous tenons en présence du Dieu vivant. » Statuts 34.2
« Notre application principale et notre vocation sont de vaquer au silence et à la solitude de la cellule. Elle est la terre sainte, le lieu où Dieu et son serviteur entretiennent de fréquents colloques, comme il se fait entre amis. Là, souvent l'âme s'unit au Verbe de Dieu, l'épouse à l'Époux, la terre au ciel, l'humain au divin ». (Statuts 4.1)
« La grâce du Saint-Esprit rassemble les solitaires pour en faire une communion dans l'amour, à l'image de L'Église, une et répandue en tout lieu. » Statuts 21.1
« Qui persévère sans défaillance dans la cellule et se laisse enseigner par elle tend à faire de toute son existence une seule prière continuelle. Mais il ne peut entrer dans ce repos sans passer par l'épreuve d'un rude combat : ce sont les austérités auxquelles il s'applique comme un familier de la Croix, ou les visites du Seigneur, venu l'éprouver comme l'or dans le feu. Ainsi, purifié par la patience, nourri et fortifié par la méditation assidue de l'Écriture, introduit par la grâce du Saint-Esprit dans les profondeurs de son cœur, il pourra désormais, non seulement servir Dieu, mais adhérer à lui ». (Statuts 3.2)


Sainte Foy de Conques
Vierge et martyre
(† IVe siècle)

Jeune fille d'Agen, elle mourut martyre, encore vierge, aux premiers temps de l'évangélisation de sa région : elle fut brûlée vive.

On ne parla d'elle qu'à partir du IXème siècle, lorsqu'un moine de Conques (Aveyron) vint prendre ses reliques à Sainte Foy d'Agen pour les emporter dans son abbaye. Faute de reliques, cette abbaye dépérissait ; mais la venue de ces reliques, dans l'abbaye qui se trouvait sur le chemin de Compostelle, la fit prospérer. Les pèlerins qui s'y arrêtaient furent témoins de nombreux miracles.

Le culte de cette sainte se répandit en France, au Portugal, en Espagne ainsi qu'en Amérique du Sud, d'où les nombreuses « Santa Fe ».
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Mar 7 Oct 2014 - 7:05

Mardi le 7 octobre

Notre-Dame du Rosaire

Le Rosaire avait été institué par saint Dominique au commencement du XIIIe siècle. Par le zèle des papes, et aussi par les fruits abondants qu'il produisait dans l'Église, il devenait de plus en plus populaire. Au XVe siècle, le bienheureux Alain de La Roche, dominicain, fut suscité par Marie pour raviver cette dévotion si excellente.

La fête de Notre-Dame du Rosaire se célébrait déjà, en 1547, à Tortosa (Espagne), le troisième dimanche d'avril, quand fut instituée par Pie V la fête de Notre-Dame de la Victoire (1572) au premier dimanche d'octobre, en action de grâces pour la victoire de Lépante

Plus tard, dans les premières années du XVIIIe siècle, parut un homme extraordinaire appelé à bon droit le Dominique des temps modernes, et qui fut le grand propagateur, l'apôtre de la dévotion au saint Rosaire ; c'est saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Depuis saint Dominique, il n'y a pas eu d'homme plus zélé que ce grand missionnaire pour l'établissement de la confrérie du Rosaire : il l'érigeait dans tous les lieux où elle ne l'était pas ; c'est le moyen qu'il jugeait le plus puissant pour établir le règne de Dieu dans les âmes. Il composa lui-même une méthode de réciter le Rosaire, facile à retenir, instructive et pieuse. L'Apôtre de l'Ouest récitait tous les jours son Rosaire en entier, suivant sa méthode, et le faisait de même réciter publiquement tous les jours dans ses missions, et il a fait un point de règle à ses disciples de suivre son exemple.

Par son Rosaire quotidien, Montfort convertissait les plus grands pécheurs et les faisait persévérer dans la grâce et la ferveur de leur conversion ; il pouvait dire : « Personne ne m'a résisté une fois que j'ai pu lui mettre la main au collet avec mon Rosaire ! » Il avait mille industries pour propager et faire aimer le Rosaire : là, c'étaient des bannières représentant les mystères du Rosaire ; ailleurs, d'immenses Rosaires qu'on récitait en marchant, dans les églises ou autour des églises, à la manière du chemin de la Croix. Il exaltait le Rosaire dans ses cantiques ; un tonnerre de voix répondait à la sienne, et tous les échos répétaient, de colline en colline, les gloires de cette dévotion bénie.


Saint Marc
Pape (34e) en 336


Le Liber pontificalis en fait un Romain, fils de Priscus. Marc ne prit part aux disputes qui suivirent le Concile de Nicée. Mais sous son règne, Saint Athanase d'Alexandrie (296-373) était en exil à Trêves ; Marcel d'Ancyre († 374) et d'autres chefs de file de l'orthodoxie nicéenne étaient déposés. Arius était sur son lit de mort. On a de bonnes raisons de croire que c'est sous son règne que débuta la compilation des listes anciennes des évêques et des martyrs de Rome connues sous le nom de Depositio episcoporum et de Depositio martyrum. Son court pontificat fut de dix mois. Vénéré par l'Église comme saint. Fête, le 7 octobre.

Bx Joseph Toniolo
Grand sociologue et économiste
« Apôtre de la Rerum Novarum »

Giuseppe Toniolo, né à Trévise (Vénétie, Italie) le 07 mars 1845, reçut en famille et dans la paroisse une formation catholique solide et ouverte. A l’école, il fut un étudiant brillant, sérieux, joyeux, entraînant et engagé.

En 1873 il défend sa thèse en économie à l’Université de Padoue dont le titre est d’une actualité bouleversante : « L’élément éthique comme facteur intrinsèque dans les lois économiques ». Il devient professeur d’économie, de sciences politiques et de sociologie à l’Université de Venise, Padoue, Modène et surtout Pise où il garda la chair de l’enseignement pendant 40 ans. Enseignement qu’il donna avec un sens académique et professionnel très sérieux, uni à un style de vie chrétien et de pensée évangélique presque impossibles dans ces milieux et en ces temps-là.

Très engagé à l’université, il se montra aussi actif dans beaucoup d’autres domaines : il anticipa les intuitions de la Rerum Novarum de Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) et réalisa ensuite ses programmes ; il fut le théoricien du nouveau « Parti Populaire », qui marqua l’entrée officielle des catholiques italiens dans la politique ; il promut les « Semaines sociales » qui sont toujours bien florissantes en Italie ; il fonda des revues scientifiques de sociologie et d’économie ; il eut l’idée et prépara le projet de la future « Université Catholique »; il favorisa fortement à l’intérieur de l’Église l’associationnisme qui deviendra plus tard « l’Action Catholique ». Il déploya toute cette activité dans une cohérence chrétienne incroyablement édifiante et dans un attachement fidèle à l’Église qui lui causa beaucoup de problèmes dans certains milieux. Malgré ses engagements extérieurs, il fut un homme de profonde prière et de vie intérieure solide.

Il se maria en 1877 et eut 7 enfants. Malgré ses continuels déplacements et ses multiples engagements extérieurs il ne renonça jamais à ses devoirs d’époux et de père de famille qu’il accomplit avec une fidélité chrétienne exemplaire. Une de ses filles devint religieuse. Après son mariage il s’installa à Pieve di Soligo, dans le diocèse de Vittorio Veneto, où il mourut le 7 octobre 1918. Ses dépouilles mortelles sont gardées, et maintenant aussi vénérées, dans l’église paroissiale.

Giuseppe Toniolo a été béatifié le 29 avril 2012, à Rome, dans la Basilique de St Paul-hors-les-murs ; la cérémonie a été présidée par le card. Salvatore De Giorgi, archevêque de Palerme et assistant général de l’Action Catholique Italienne, qui représentait le Pape Benoît XVI.
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Mer 8 Oct 2014 - 6:42

Mercredi le 8 octobre

Sainte Réparate
Martyre († v. 250-253)


Originaire de Césarée de Palestine, Réparate serait morte vers 250 - 253, à l'âge de quinze ans, lors des persécutions de l'empereur romain Dèce.

Tout d'abord, on aurait tenté de la brûler vive mais elle fut sauvée par une averse opportune. On lui fit ensuite boire de la poix bouillante, mais une fois de plus elle survécut. Finalement, elle fut décapitée et son corps placé dans une barque qu'on laissa dériver sur la Méditerranée.

L'embarcation atteignit les côtes niçoises et fut ramenée sur le rivage par des anges. Ses restes furent ensevelis dans une chapelle de la vieille ville niçoise avant d'être déposés dans la cathédrale Sainte-Réparate en 1690.

Tout comme Tropez, Lazare ou les saintes Marie, Marie-Madeleine, Marthe, et Dévote, qui arrivèrent dans le sud de la France par la Méditerranée, le culte de sainte Réparate manifeste l'expansion de la chrétienté depuis la Terre sainte, véhiculée par les marchands, les soldats ou les voyageurs.

À noter que le Dôme de Florence fut dédié à Réparate jusqu'en 1298, comme l'attestent de nombreuses peintures primitives florentines où elle est représentée aux côtés de la Vierge.

Ses principaux attributs sont la colombe, parfois sortant de sa bouche, la palme du martyre, un livre ou encore la bannière de la Résurrection.

Sainte Pélagie
Vierge et martyre à Antioche
(† v. 302)


Nous avons le récit de sa mort grâce à saint Jean Chrysostome. Au début de la persécution de Dioclétien vers 302, les policiers se présentent au domicile de Pélagie qui n'a que 15 ans.

Elle est seule et ils viennent l'emmener car elle est chrétienne. Devant leur attitude dont elle sait que cela risque de se terminer par un viol avant d'être menée au tribunal, « Pélagie - écrit saint Jean Chrysostome - imagina une ruse si habile que les soldats n'en sont pas encore revenus. D'un air calme et gai, feignant d'avoir changé d'avis, elle les prie de la laisser se retirer un moment, juste le temps de revêtir la parure qui convient à une nouvelle épousée. Ils n'y voient aucun inconvénient. Quant à elle elle sort posément de la chambre, monte en courant sur le toit de la maison et se précipite dans le vide. C'est ainsi que Pélagie déroba son corps à la souillure, qu'elle délivra son âme pour lui permettre de monter au ciel et qu'elle abandonna sa dépouille mortelle à un ennemi désormais inoffensif.»

jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Jeu 9 Oct 2014 - 6:19

Jeudi le 9 octobre

Saint Jean (Giovanni) Leonardi
Prêtre et fondateur des :
« Clercs réguliers de la Mère de Dieu » (o.m.d.)


Giovanni Leonardi naît en 1541, à Diecimo, un village de la petite république de Lucques (aujourd'hui en Toscane). Ses parents sont de modestes propriétaires terriens.

En 1567 il se rend dans la capitale pour y devenir pharmacien. Il se joint à une association de jeunes s'engageant à une vie radicalement évangélique, dirigée par un père dominicain. Abandonnant la pharmacie il se met à l'étude de la théologie.

Ordonné prêtre en 1572, il se consacre à la formation chrétienne des jeunes dans sa paroisse de Lucques puis fonde une « Compagnie de la Doctrine chrétienne », dont le but est de faire passer par l'enseignement les prescriptions du concile de Trente dans la vie des paroisses.

En 1574, cette communauté devient l'institut religieux des « Clercs réguliers de la Mère de Dieu ». Leur but est de travailler à l'approfondissement de la foi et de la dévotion.

Son esprit réformateur lui vaut des inimitiés, et il est expulsé de son pays, la République de Lucques. Mais il a le soutien du pape Clément VIII (Ippolito Aldobrandini, 1592-1605) qui l'invite à Rome pour y réformer plusieurs communautés religieuses. Avec ses clercs il travaille à répandre le culte marial, la dévotion aux quarante heures et la communion fréquente. Le sanctuaire de Sainte Marie in Portico leur est confié en 1601 et ils y font renaître le culte marial autour de l'ancienne et vénérable icône.

Le pape, qui l'estime pour ses qualités de fermeté et de discernement, l'emploie à diverses tâches délicates comme la réforme de la congrégation bénédictine de Montevergine. Jean Leonardi fonde ensuite avec Jean Vivès le séminaire de la Propaganda Fide (Propagation de la foi).

Il passe de la terre au ciel le 09 octobre 1609 en se dévouant auprès de ses frères atteints de l'épidémie d'influenza qui sévissait alors à Rome. Il laisse à sa mort deux maisons de Clercs de la Mère de Dieu, une à Lucques et l'autre à Rome. Trois autres furent ouvertes au XVIIe siècle.

L'institut des « Clercs réguliers de la Mère de Dieu » recevra l'approbation pontificale en 1614. La règle définitive de sa communauté n'est publiée qu'en 1851.

Giovanni Leonardi est béatifié en 1861 et canonisé en 1938. Sa dépouille repose dans l'église Sainte Marie in Portico de Rome. Liturgiquement il est commémoré le 9 octobre.
Le 8 août 2006 le pape Benoît XVI l’a déclaré patron des pharmaciens.

Catéchèse du pape Benoît XVI

Chers frères et sœurs!

nous célébrerons aujourd'hui la mort de saint Jean Léonardi, fondateur de l'Ordre religieux des clercs réguliers de la Mère de Dieu, canonisé le 17 avril 1938 et élu patron des pharmaciens le 8 août 2006. Il est également rappelé pour son grand élan missionnaire. Avec Mgr Juan Bautista Vives et le jésuite Martin de Funes, il projeta et contribua à l'institution d'une Congrégation spécifique du Saint-Siège pour les missions, celle de Propaganda Fide, et à la future naissance du Collège urbain de Propaganda Fide qui, au cours des siècles, a formé des milliers de prêtres, dont un grand nombre de martyrs, pour évangéliser les peuples. Il s'agit donc d'une figure lumineuse de prêtre, que j'ai plaisir à montrer comme exemple à tous les prêtres en cette année sacerdotale. Il mourut en 1609 à la suite d'une grippe contractée alors qu'il soignait tous ceux qui, dans le quartier romain de Campitelli, avaient été touchés par la maladie.

Jean Léonardi naquit en 1541 à Diecimo, dans la province de Lucques. Dernier de sept frères, son adolescence fut marquée par les rythmes de foi vécus dans un noyau familial sain et travailleur, et par la fréquentation assidue d'une boutique d'épices et de médicaments de son pays natal. A l'âge de 17 ans, son père l'inscrivit à un cours régulier d'apothicaire à Lucques, dans le but d'en faire un futur pharmacien, ou plutôt un apothicaire, comme on disait alors. Pendant presque dix ans, le jeune Jean Léonardi fréquenta ce cours de façon attentive et assidue, mais lorsque, selon les normes prévues par l'antique République de Lucques, il reçut la reconnaissance officielle qui devait l'autoriser à ouvrir sa boutique d'apothicaire, il se demanda si le moment n'était pas venu de réaliser un projet qui lui tenait à cœur depuis longtemps. Après une mûre réflexion, il décida de se consacrer au sacerdoce. Et ainsi, ayant quitté la boutique de l'apothicaire, et ayant reçu une formation théologique adéquate, il fut ordonné prêtre et, le jour de l'Epiphanie de 1572, il célébra sa première Messe. Toutefois, il n'abandonna pas la passion pour la pharmacie, car il sentait que la médiation professionnelle de pharmacien lui aurait permis de réaliser pleinement sa vocation, celle de transmettre aux hommes, à travers une vie sainte, "la médecine de Dieu", qui est Jésus Christ, mort et ressuscité, "mesure de toute chose".

Animé par la conviction que tous les êtres humains avaient besoin plus que tout autre chose de cette médecine, saint Jean Léonardi tenta de faire de la rencontre personnelle avec Jésus Christ la raison fondamentale de son existence. "Il est nécessaire de repartir du Christ", aimait-il répéter très souvent. Le primat du Christ sur tout devint pour lui le critère concret de jugement et d'action et le principe moteur de son activité sacerdotale, qu'il exerça tandis qu'était en cours un mouvement vaste et diffus de renouveau spirituel dans l'Eglise, grâce à la floraison de nouveaux Instituts religieux et au témoignage lumineux de saints tels que Charles Borromée, Philippe Neri, Ignace de Loyola, Joseph Calasanzio, Camille de Lellis, Louis Gonzague. Il se consacra avec enthousiasme à l'apostolat auprès des jeunes à travers la Compagnie de la Doctrine chrétienne, en rassemblant autour de lui un groupe de jeunes avec lesquels, le 1 septembre 1574, il fonda la Congrégation des prêtres réformés de la Bienheureuse Vierge, appelé par la suite Ordre des clercs réguliers de la Mère de Dieu. A ses disciples, il recommandait d'avoir "devant les yeux de l'esprit uniquement l'honneur, le service et la gloire de Jésus Christ crucifié" et, en bon pharmacien habitué à doser les potions grâce à une référence précise, il ajoutait: "Elevez un peu plus vos yeux vers Dieu et mesurez les choses avec Lui".

Soutenu par son zèle apostolique, en mai 1605, il envoya au Pape Paul v qui venait d'être élu un Mémorial, dans lequel il suggérait les critères d'un authentique renouveau dans l'Eglise. En observant qu'il est "nécessaire que ceux qui aspirent à la réforme des mœurs des hommes recherchent en particulier, et en premier lieu, la gloire de Dieu", il ajoutait qu'ils devaient resplendir "par l'intégrité de leur vie et l'excellence de leurs mœurs, ainsi, plus que l'imposer, ils conduiront doucement à la réforme". Il observait, en outre, que "celui qui veut opérer une sérieuse réforme religieuse et morale doit faire avant tout, comme un bon médecin, un diagnostic attentif des maux qui tourmentent l'Eglise pour pouvoir ainsi être en mesure de prescrire pour chacun d'eux le remède le plus approprié". Et il notait que "le renouveau de l'Eglise doit avoir lieu également chez les responsables et les subalternes, en haut et en bas. Il doit commencer par celui qui commande et s'étendre aux sujets". Ce fut pour cette raison que, tandis qu'il sollicitait le Pape à promouvoir une "réforme universelle de l'Eglise", il se préoccupait de la formation chrétienne du peuple et en particulier des enfants, qu'il fallait éduquer "dès les premières années... dans la pureté de la foi chrétienne et des saintes traditions".

Chers frères et sœurs, la figure lumineuse de ce saint invite tout d'abord les prêtres, et tous les chrétiens, à tendre constamment vers la "haute mesure de la vie chrétienne" qui est la sainteté, naturellement chacun selon son état. En effet, ce n'est que de la fidélité au Christ que peut naître l'authentique renouveau ecclésial. Au cours de ces années, lors du passage culturel et social entre le xvi siècle et le xvii siècle, commencèrent à se dessiner les prémisses de la future culture contemporaine, caractérisée par une scission indue entre foi et raison, qui a produit parmi ses effets négatifs la marginalisation de Dieu, avec l'illusion d'une possible et totale autonomie de l'homme qui choisit de vivre "comme si Dieu n'existait pas". C'est la crise de la pensée moderne, que j'ai eu plusieurs fois l'occasion de souligner et qui débouche souvent sur des formes de relativisme. Jean Léonardi eut l'intuition du véritable remède pour ces maux spirituels et il la synthétisa dans l'expression: "le Christ avant tout", le Christ au centre du cœur, au centre de l'histoire et de l'univers. Et l'humanité a un besoin extrême du Christ - affirmait-il avec force - , car Il est notre "mesure". Il n'y a pas de milieu qui ne puisse être touché par sa force; il n'y a pas de maux qui ne trouvent en Lui un remède, il n'y a pas de problème qui ne se résolvent en Lui. "Ou le Christ ou rien"! Voilà sa recette pour chaque type de réforme spirituelle et sociale.

Il existe un autre aspect de la spiritualité de saint Jean Léonardi qu'il me plaît de souligner. En diverses circonstances, il réaffirma que la rencontre vivante avec le Christ se réalise dans son Eglise, sainte mais fragile, enracinée dans l'histoire et dans son devenir parfois obscur, où le blé et l'ivraie croissent ensemble (cf. Mt 13, 30), mais toutefois toujours Sacrement de salut. Ayant clairement conscience du fait que l'Eglise est le champ de Dieu (cf. Mt 13, 24), il ne se scandalisa pas de ses faiblesses humaines. Pour faire obstacle à l'ivraie, il choisit d'être le bon grain: c'est-à-dire qu'il décida d'aimer le Christ dans l'Eglise et de contribuer à la rendre toujours davantage un signe transparent de sa personne. Avec un grand réalisme, il vit l'Eglise, sa fragilité humaine, mais également sa manière d'être "champ de Dieu", instrument de Dieu pour le salut de l'humanité. Pas seulement. Par amour du Christ, il travailla avec zèle pour purifier l'Eglise, pour la rendre plus belle et sainte. Il comprit que toute réforme doit être faite dans l'Eglise et jamais contre l'Eglise. En cela, saint Jean Léonardi a vraiment été extraordinaire et son exemple reste toujours actuel. Chaque réforme concerne assurément les structures, mais elle doit tout d'abord toucher le cœur des croyants. Seuls les saints, les hommes et les femmes qui se laissent guider par l'Esprit divin, prêts à accomplir des choix radicaux et courageux à la lumière de l'Evangile, renouvellent l'Eglise et contribuent, de manière déterminante, à construire un monde meilleur.

Chers frères et sœurs, l'existence de saint Jean Léonardi fut toujours illuminée par la splendeur de la "Sainte Face" de Jésus, conservée et vénérée dans l'église-cathédrale de Lucques, devenue le symbole éloquent et la synthèse indiscutable de la foi qui l'animait. Conquis par le Christ comme l'apôtre Paul, il indiqua à ses disciples, et il continue de nous indiquer à tous, l'idéal christocentrique pour lequel "il faut se dépouiller de chaque intérêt personnel et ne voir que le service de Dieu", en ayant "devant les yeux de l'esprit uniquement l'honneur, le service et la gloire du Christ Jésus crucifié". A côté de la face du Christ, il fixa son regard sur le visage maternel de Marie. Celle qu'il élisit Patronne de son ordre, fut pour lui maîtresse, sœur, mère, et il fit l'expérience de sa constante protection. Que l'exemple et l'intercession de cet "homme de Dieu fascinant" soient, en particulier en cette Année sacerdotale, un appel et un encouragement pour les prêtres et pour tous les chrétiens à vivre avec passion et enthousiasme sa propre vocation.


Bienheureux John Henry Newman
Prêtre anglican converti au catholicisme en 1845
Cardinal, fondateur, théologien
(1801-1890)


Extraits de l’Homélie du Pape BENOÎT XVI
Cofton Park de Rednal - Birmingham
Dimanche 19 septembre 2010



Chers Frères et Sœurs dans le Christ,

Ce jour qui nous rassemble ici à Birmingham est un jour particulièrement béni [...] car c'est le jour qui voit le Cardinal John Henry Newman officiellement élevé aux honneurs des autels et proclamé Bienheureux.

L'Angleterre a une longue tradition de saints martyrs, dont le témoignage courageux a soutenu et inspiré la communauté catholique durant des siècles ici. Mais il est également juste et bon de reconnaître aujourd'hui la sainteté d'un confesseur, un fils de cette nation qui, bien qu'il n'ait pas été appelé à répandre son sang pour le Seigneur, lui a cependant rendu un témoignage éloquent durant une longue vie consacrée au ministère sacerdotal, et spécialement en prêchant, en enseignant et en écrivant. Il mérite bien de prendre place dans une longue lignée de saints et d'érudits de ces Iles, saint Bède, sainte Hilda, saint Aelred, le bienheureux Dun Scott, pour n'en nommer que quelques-uns. Dans la personne du bienheureux John Henry, cette tradition d'élégante érudition, de profonde sagesse humaine et d'ardent amour du Seigneur a porté des fruits abondants, signe de la présence pleine d'amour de l'Esprit Saint dans les profondeurs du cœur du peuple de Dieu, faisant mûrir d'abondants dons de sainteté.

La devise du Cardinal Newman, « Cor ad cor loquitur », ou « le cœur parle au cœur » nous donne une indication sur la manière dont il comprenait la vie chrétienne : un appel à la sainteté, expérimenté comme le désir profond du cœur humain d'entrer dans une intime communion avec le Cœur de Dieu. Il nous rappelle que la fidélité à la prière nous transforme progressivement à la ressemblance de Dieu. Comme il l'écrivait dans l'un de ses nombreux et beaux sermons, « pour la pratique qui consiste à se tourner vers Dieu et le monde invisible en toute saison, en tout lieu, en toute situation d'urgence, la prière, donc, a ce qu'on peut appeler un effet naturel, en ce qu'elle élève et spiritualise l'âme. L'homme n'est plus ce qu'il était auparavant : progressivement, il s'est imprégné de tout un nouvel ensemble d'idées, il a assimilé de nouveaux principes » (Sermons paroissiaux, IV, p. 203, Le paradoxe chrétien, Cerf, 1986). L'Évangile nous enseigne que personne ne peut servir deux maîtres (Lc 16,13), et l'enseignement du bienheureux John Henry sur la prière montre comment le fidèle chrétien est définitivement pris pour le service du seul véritable Maître, le seul qui puisse prétendre recevoir une dévotion sans conditions à son service (cf. Mt 23,10). Newman nous aide à comprendre ce que cela signifie dans notre vie quotidienne : il nous dit que notre divin Maître a donné à chacun de nous une tâche spécifique à accomplir, « un service précis » demandé de manière unique et à chaque personne individuellement : « J'ai une mission», écrivait-il, je suis un chaînon, un lien entre des personnes. Il ne m'a pas créé pour rien. Je ferai le bien, j'exécuterai la tâche qu'il m'a confié ; je serai un ange de paix, je prêcherai la vérité à la place où je suis [...] si j'observe ses commandements et le sers à la place qui est la mienne ». (Méditations sur la doctrine chrétienne, Ad Solem, Genève 2000, pp. 28-29).

Le service particulier auquel le bienheureux John Henry a été appelé consistait à appliquer son intelligence fine et sa plume féconde sur les nombreuses et urgentes « questions du jour ». Ses intuitions sur le rapport entre foi et raison, sur la place vitale de la religion révélée dans la société civilisée, et sur la nécessité d'une approche de l'éducation qui soit ample en ses fondements et ouverte à de larges perspectives ne furent pas seulement d'une importance capitale pour l'Angleterre de l'époque victorienne, mais elles continuent à inspirer et à éclairer bien des personnes de par le monde. Je voudrais rendre un hommage particulier à sa conception de l'éducation, qui a eu une grande influence pour former l'éthos, force motrice qui soutient les écoles et les collèges catholiques d'aujourd'hui. Fermement opposé à toute approche réductrice ou utilitaire, il s'est efforcé de mettre en place un environnement éducationnel où l'exercice intellectuel, la discipline morale et l'engagement religieux pourraient progresser ensemble. Le projet de fonder une Université catholique en Irlande lui donna la possibilité de développer ses idées à ce sujet, et l'ensemble des discours qu'il a publiés sur « L'idée d'une Université » met en évidence un idéal dont tous ceux qui sont engagés dans la formation académique peuvent continuer à s'inspirer. En effet, quel meilleur objectif pourraient avoir des professeurs de religion que celui que le bienheureux John Henry a présenté dans son célèbre appel en faveur d'un laïcat intelligent et bien formé : « Je désire un laïcat qui ne soit pas arrogant, ni âpre dans son langage, ni prompt à la dispute, mais des personnes qui connaissent leur religion, qui pénètrent en ses profondeurs, qui savent précisément où ils sont, qui savent ce qu'ils ont et ce qu'ils n'ont pas, qui connaissent si bien leur foi qu'ils peuvent en rendre compte, qui connaissent assez leur histoire pour pouvoir la défendre » (The Present position of Catholics in England, IX, 390). En ce jour où l'auteur de ces lignes est élevé à l'honneur des autels, je prie pour que, par son intercession et son exemple, tous ceux qui sont engagés dans l'enseignement et la catéchèse se sentent poussés par la conception qu'il a si clairement exposée devant nous à entreprendre de nouveaux efforts.

S'il est bien compréhensible que l'héritage intellectuel de John Henry Newman ait été l'objet d'une large attention dans la vaste littérature qui illustre sa vie et son œuvre, je préfère, en ce jour, conclure par une brève réflexion sur sa vie de prêtre, de pasteur des âmes. La chaleur et l'humanité qui marquent son appréciation du ministère pastoral sont magnifiquement mises en évidence dans un autre de ses célèbres sermons : « Si des anges avaient été vos prêtres, mes frères, ils n'auraient pas pu souffrir avec vous, avoir de la sympathie pour vous, éprouver de la compassion pour vous, sentir de la tendresse envers vous et se montrer indulgents avec vous, comme nous ; ils n'auraient pas pu être vos modèles et vos guides, et n'auraient pas pu vous amener à sortir de vous-mêmes pour entrer dans une vie nouvelle, comme le peuvent ceux qui viennent du milieu de vous » (« Hommes, non pas Anges : les prêtres de l'Évangile », Discourses to Mixed Congregations, 3). Il a vécu à fond cette vision profondément humaine du ministère sacerdotal dans l'attention délicate avec laquelle il s'est dévoué au service du peuple de Birmingham au long des années qu'il a passées à l'Oratoire, fondé par lui, visitant les malades et les pauvres, réconfortant les affligés, s'occupant des prisonniers. Il n'est pas étonnant qu'à sa mort, des milliers de personnes s'alignaient dans les rues avoisinantes tandis que son corps était transporté vers sa sépulture à moins d'un kilomètre d'ici. Cent vingt ans plus tard, de grandes foules se sont rassemblées à nouveau pour se réjouir de la reconnaissance solennelle de l'Église pour l'exceptionnelle sainteté de ce père des âmes très aimé. Comment pourrions-nous mieux exprimer la joie de ce moment, sinon en nous tournant vers notre Père des cieux dans une vibrante action de grâce, et en priant avec les paroles mêmes que le bienheureux John Henry a mises sur les lèvres du chœur des anges dans le ciel :

Loué soit le Très Saint dans les hauteurs
Et loué soit-Il dans les profondeurs ;
Très admirable en toutes Ses paroles ;
Infaillible en toutes Ses voies!
(Le songe de Gerontius).
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Ven 10 Oct 2014 - 6:45

Vendredi le 10 octobre

Saint Daniel Comboni
Évêque missionnaire et fondateur des :
« Missionnaires Comboniens »
« Missionnaires Comboniennes ».


Daniele Comboni naît à Limone sul Garda (Brescia - Italie) le 15 mars 1831, dans une famille de paysans au service d'un riche seigneur de la région. Son père Louis et sa mère Dominique sont très attachés à Daniel, le quatrième de huit enfants, morts presque tous en bas âge. Ils forment une famille unie, riche de leur foi et de valeurs humaines, mais pauvre en moyens économiques. C'est justement la pauvreté de la famille Comboni qui pousse Daniel à quitter son village pour aller fréquenter l'école à Vérone, auprès de l'Institut de l'Abbé Nicola Mazza.

Ordonné prêtre en 1854, il part trois ans plus tard pour le Soudan. Le choc initial est rude : climat, pauvreté. En assistant à la mort en Afrique d'un jeune compagnon missionnaire, Comboni, au lieu de se décourager, se sent encore plus intérieurement confirmé dans sa décision de continuer sa mission : « Ou l'Afrique ou la mort » dit-il. Pour cette grande entreprise du « salut des âmes les plus abandonnées du monde », il est prêt à tout, même s’il doit reveniren Italie momentanément pour raison de santé.

En 1864, alors qu'il était en prière sur la tombe de S. Pierre à Rome, Daniel est frappé par une illumination fulgurante qui le pousse à élaborer son fameux « Plan pour la régénération de l'Afrique », un projet missionnaire qui peut être synthétisé en une phrase: « Sauver l'Afrique par l'Afrique », fruit de sa confiance sans limites dans les capacités humaines et religieuses des peuples africains.

Plusieurs fois, le Père Comboni revient d’Afrique en Europe et, aidé par sa connaissance des langues, il visite plusieurs pays européens pour faire connaître la mission de l’Afrique Centrale.

Sa foi inébranlable dans le Seigneur et dans l'Afrique le conduit à fonder, respectivement en 1867 et en 1872, les Instituts masculin et féminin de ses missionnaires, connus plus tard sous le nom de « Missionnaires Comboniens » et de sœurs « Missionnaires Comboniennes ».

Entre temps, il assiste au Concile Vatican I comme théologien et fait signer par 70 Pères conciliaires une pétition en faveur de l’évangélisation de l’Afrique Centrale. Les souffrances ne lui sont pas épargnées, ni les calomnies, mais il reçoit la croix avec un esprit de foi.

Évêque de Khartoum en 1877, il affronte, avec ses missionnaires hommes et femmes, la sécheresse et la famine des années 1877-78 qui réduisent de moitié la population locale et épuisent le personnel et l'activité missionnaire.

En 1880, avec toujours le même courage, Mgr Comboni revient en Afrique, pour la huitième et dernière fois, à côté de ses missionnaires, décidé à continuer la lutte contre la plaie de l'esclavage et à consolider l'activité missionnaire avec les africains eux-mêmes. L'année suivante, éprouvé par la fatigue, les morts fréquentes et récentes de ses collaborateurs, l'amertume des accusations et des calomnies, le grand missionnaire tombe malade.

Le 10 octobre 1881, à l'âge de cinquante ans, marqué par la croix qui jamais ne l'a abandonné comme une épouse fidèle et aimée, il meurt à Khartoum, parmi ses gens, conscient que son œuvre missionnaire ne mourra pas. « Je meurs, dit-il, mais mon œuvre, qui est oeuvre de Dieu, ne mourra pas ».

Daniele Comboni a été beatifié le 17 mars 1996 et canonisé le 20 décembre 2002, sur la Place Saint-Pierre de Rome (dans les deux cas), par le même pape, le Bx Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).

Bse María Catalina Irigoyen Echegaray
Religieuse espagnole des
Servantes de Marie auxiliaires des malades


María Catalina (en religion : María des Épousailles) naît à Pamplona (Navarra, Espagne) le 25 novembre 1848. Ses parents, Tiburcio Irigoyen et Leonarda Echagaray étaient de très bons chrétiens ; ils eurent huit enfants, dont les deux derniers étaient jumeaux, et María était cette jumelle.
Baptisée dès le lendemain, elle grandit dans une ambiance saine où éclot bientôt sa vocation religieuse.

En 1878, elle demande son admission à l’Institut des Servantes de Marie, fondé par María Soledad Torrés Acosta (1826-1887, canonisée en 1970). Mais il lui est conseillé de patienter encore un peu, car elle doit s’occuper chez elle de plusieurs malades de sa famille.

Après avoir solutionné la situation familiale, elle peut enfin entrer chez les Religieuses, à Pamplona, le 31 décembre 1881, à l’âge de 33 ans.

Elle fait sa première profession dans la nouvelle Maison de Madrid le 14 mai 1883, puis la solennelle et définitive le 15 juillet 1889.

Tout le reste de sa vie se passe à Madrid, où elle part pleine d’entrain au domicile des malades pour les soigner, les consoler, les écouter patiemment. Elle fut si bienveillante pour chacun d’eux qu’ils la considéraient comme leur mère.

Après vingt-trois années de ce long apostolat, María Catalina fut destinée pendant sept autres années à la réception des dons pour l’Institut.

Les dernières années de sa vie, la pauvre ne pouvait plus se rendre utile matériellement, car les infirmités la crucifiaient de plus en plus, l’identifiant au Sauveur crucifié. Elle passa de la terre au ciel le 10 octobre 1918.

María Catalina Irigoyen Echegaray a été béatifiée le 29 octobre 2011, dans la cathédrale Santa María la Real de la Almudena à Madrid, par le card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI.
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Sam 11 Oct 2014 - 6:07

Samedi le 11 octobre

Saint Jean XXIII
Pape (261e) de 1958 à 1963
Surnom affectueux : « Le Bon Pape »


« Au vu de la dimension extraordinaire avec laquelle ces Souverains Pontifes ont offert au clergé et aux fidèles un modèle singulier de vertu et ont promu la vie dans le Christ, tenant compte des innombrables requêtes partout dans le monde, le Saint-Père François, faisant siens les désirs unanimes du peuple de Dieu, a disposé que les célébrations de saint Jean XXIII, Pape, et de saint Jean-Paul II, Pape, soient inscrites dans le Calendrier Romain général, la première le 11, la deuxième le 22 octobre, avec le degré de mémoire facultative. […] »

De la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, 29 mai 2014, solennité de l’Ascension du Seigneur.

Jean XXIII (au siècle : Angelo Giuseppe Roncalli) est né le 25 novembre 1881, à Sotto il Monte près de Bergame, dans une famille nombreuse de milieu modeste. Il entre au séminaire à l'âge de douze ans. Il y suit le cursus ecclésiastique classique.

En 1904, il est ordonné prêtre. Peu après, il est nommé secrétaire de Mgr Giacomo Radini Tedeschi, nouvel évêque de Bergame, et reste à son service jusqu'à la mort de ce dernier en 1914. Pendant cette période, il s'occupe aussi de l'enseignement auprès du séminaire de Bergame.

En 1915, il est incorporé dans le service des santés des armées, avant de devenir aumônier militaire. Après la guerre, il devient directeur spirituel du séminaire de Bergame.

En 1921, il entre dans la Curie romaine, dans la Congrégation pour la propagation de la foi (plus connue sous le nom de Propaganda Fide).

En 1925, Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939) le promut évêque et l'envoie en Bulgarie, terre orthodoxe, en tant que visiteur, puis délégué apostolique. Il occupe ensuite le même poste à Istanbul entre 1935 et 1944, ce qui lui permet de sauver, pendant l'occupation, des victimes du nazisme.

En 1945, il succède comme nonce apostolique de Paris à Mgr Valeri, compromis avec le régime de Vichy. Il règle avec succès le problème des autres évêques compromis avec le régime de Vichy, dont le gouvernement français demandait la substitution. Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) devra accepter seulement les démissions de trois prélats : les évêques de Mende, Aix-en-Provence et Arras.

En 1953, sa carrière diplomatique s'achève, et il retourne à sa première vocation pastorale : il est nommé patriarche de Venise, puis cardinal.

Le 9 octobre 1958 le pape Pie XII vient de mourir. Le cardinal Angelo Roncalli, patriarche de Venise, âgé et malade, se rend à la Cité du Vatican pour participer au conclave qui élira un nouveau pontife. À mesure que le conclave se déroule Roncalli revoit très clairement des images de son passé, comme lorsque, jeune prêtre, il soutenait des ouvriers en grève; ou bien cette fois où, délégué apostolique en Turquie, il a négocié secrètement avec un ambassadeur nazi afin de sauver des juifs arrivant dans les trains bondés; ou encore en France, devant un de Gaulle autoritaire, qu'il a convaincu de ne pas expulser plusieurs évêques contestés.

Au douzième tour du scrutin, le 28 octobre 1958, Angelo Giuseppe Roncalli est élu pape et prend le nom de Jean XXIII : il est couronné le 4 novembre. On s'attendait à ce qu'il soit un pape de transition sans grand éclat. Mais il surprend le monde entier en convoquant, le 25 janvier 1959, le Concile Vatican II. Cette démarche audacieuse vers une importante modernisation de l'église vise à assurer que cette institution, l'une des plus vielle au monde, continuera de s'épanouir jusqu'à la fin du 20e siècle et bien au-delà. Il se préoccupe aussi des conflits entre les États-Unis et L'union Soviétique, qui devient de plus en plus pressant. Avec une finesse à laquelle on ne s'attendait pas, il parvient à faire reculer Kennedy et Khrouchtchev qui étaient à deux doigts d'une guerre nucléaire.

Le 11 octobre 1962, le concile, couramment désigné depuis lors sous le nom de « Vatican II », est ouvert. Jean XXIII y prononce un important >>> Discours. À la fin de la journée d’ouverture du Concile, était organisée une procession aux flambeaux entre le château Saint-Ange et la place Saint-Pierre. Le pape Jean XXIII, attiré par la prière de la foule, était apparu à sa fenêtre, improvisant une allocution connue aujourd’hui comme le >>> Discours à la lune. Le passage qui a fait éclater les applaudissements est celui de la larme d’un enfant: « En rentrant chez vous, vous trouverez vos enfants. Donnez une caresse à vos enfants, et dites-leur : c’est la caresse du pape. Vous trouverez peut-être quelque larme à essuyer. Ayez une bonne parole pour celui qui souffre : Le pape est avec nous, spécialement aux heures de tristesse et d’amertume ».

Vers la fin de 1962, un cancer de l’estomac est diagnostiqué. Jean XXIII s’efforce cependant de permettre au concile de continuer son travail. Le 11 avril 1963, il promulgue une encyclique qui est perçue comme étant son testament spirituel : >>> Pacem in Terris. Au-delà du monde catholique elle est adressée à tous les hommes de bonne volonté, fait l’apologie de la démocratie, affirme que la guerre ne peut être un instrument de justice et préconise que ce soit désormais la « loi morale » qui régisse la relation entre les états, prônant la solidarité, la justice et la liberté. Le 11 mai il reçoit le prix Balzan pour son engagement en faveur de la paix : c’est là sa dernière apparition publique.

Le 28 mai 1963 il est victime d'une hémorragie. À ce moment Radio Vatican transmet chaque jour l'état de santé du Pape en indiquant sa température et son pouls défaillants. Jean XXIII, entre lucidité et inconscience, continue toutefois de tenir son rôle jusqu'aux derniers moments. À l'issu d'une longue agonie il meurt le 3 juin 1963, jour de la fête de la Pentecôte. Il voulait être un prêtre ordinaire, mais il a changé la face du monde à jamais.

Jean XXIII (Angelo Giuseppe Roncalli) a été béatifié le 3 septembre 2000 par Saint Jean-Paul II.

Le 27 avril 2014 sa Sainteté le pape Francesco a proclamé Saints ses prédécesseurs Jean XXIII et Jean-Paul II. Un moment de joie et de prière pour les 800.000 et plus fidèles qui du monde entier ont conflué dans la place Saint-Pierre, mais aussi le début d'un voyage éternel dans la gloire de l'Église Catholique.


Saint Nicaise et ses Compagnons
Martyrs
(† siècle incertain)

Nicaise, dont le nom grec signifie victorieux, vit le jour en Grèce. D'après de très anciens documents, il naquit à Athènes et fut converti, avec le grand saint Denis, par le savant discours de saint Paul devant l'Aréopage.


Après avoir séjourné quelques temps près du grand apôtre, Nicaise, avec saint Denis, travailla en Grèce au salut des âmes, puis s'embarqua avec le même saint pour Rome. Le pape saint Clément les envoya dans les Gaules, avec d'autres missionnaires, pour continuer l'évangélisation de ce pays, commencée avec succès par des envoyés de saint Pierre lui-même.
Tandis que saint Denis fixa son siège à Paris, Nicaise se dirigea vers le pays de Rouen. Mais cette ville, qui le vénère encore aujourd'hui pour son premier pontife, ne devait pas le voir dans ses murs ; car il reçut en route la couronne du martyre. Il emmenait avec lui le prêtre Quirin et le diacre Égobile.

Vers Pontoise, les habitants leur promirent d'accepter l'Évangile, s'ils les délivraient d'un dragon qui infestait ce pays. Alors Quirin marcha vers le dragon, le lia sans peine et le conduisit devant le peuple émerveillé ; là, le monstre expira, par l'ordre du saint. À cette vue, bon nombre d'idolâtres se convertirent à la foi du Christ, et trois cent dix-huit d'entre eux reçurent le baptême.

Le bruit de ce prodige s'étant répandu dans le pays d'alentour, les conversions se multiplièrent, et les habitants de Meulan, de Mantes, de Monceaux, commencèrent à ouvrir les yeux à la lumière de l'Évangile. Les apôtres chassèrent aussi plusieurs démons qui tourmentaient les habitants de la contrée. Mais la voix du Ciel les appelait plus loin. Nicaise, Quirin et Égobile reprirent leur marche vers Rouen.

À la Roche-Guyon, ils convertirent par leur prédication une noble dame, nommée Pience, et un prêtre des idoles, appelé Clair. Ce dernier était aveugle ; ils lui rendirent en même temps la vue de l'âme et celle du corps. Ce fut le signal de nombreuses conversions. Les prêtres païens, irrités, conduisirent les trois apôtres au gouverneur, qui, peu auparavant, avait mis à mort saint Denis et ses compagnons ; mais, inaccessibles à toutes les menaces, ils subirent courageusement le martyre. On rapporte de ces trois héros de la foi le même fait qui est raconté de saint Denis ; ils auraient porté leur tête entre leurs mains, après avoir été décapités.
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Dim 12 Oct 2014 - 3:17

Dimanche le 13 octobre


Saint Séraphin de Montegranaro
Religieux o.f.m. cap.
(1540-1604)



Serafino (au baptême : Felice) naît à Montegranaro, dans les Marches (Italie), vers 1540, de Girolamo Rapagnano et Teodora Giovannuzzi.

Félix fut berger et aide-maçon, mais son désir était de vivre seul au fond des bois et de prier. Une dame le recommanda aux Capucins de Tolentino qui hésitèrent beaucoup à accepter ce jeune homme illettré, maladroit et de mauvaise santé ; ils s'y résignèrent cependant en 1556 et lui donnèrent le nom de Séraphin.

Ses confrères ne lui épargnèrent ni les moqueries ni les persécutions, mais il restait humble, simple et serviable envers tous. Sa vie mystique, sa dévotion eucharistique, et surtout les prodiges qu'il réalisait provoquèrent le respect et l'admiration pour cet illettré qui commentait l'Évangile avec une clarté peu commune.

Il passa les dernières années de sa vie au couvent d'Ascoli où il quitta sa demeure terrestre, pour la rencontre avec Dieu, le 12 octobre 1604.

Serafino fut canonisé le 16 juillet 1767 par le Pape Clément XIII (CarloRezzonico, 1758-1769).

Lettre de Saint Jean-Paul II
à l’Évêque d'Ascoli Piceno (Italie)
à l'occasion du IV centenaire de la mort
de Saint Séraphin de Montegranaro

(Extraits)

[...]

2. Saint Séraphin de Montegranaro appartient de plein droit à l'assemblée des saints qui ont enrichi l'Ordre capucin dès ses débuts. Il avait assimilé si profondément l'exhortation évangélique de « prier toujours, sans se lasser » (cf. Lc 18, 1; 21, 36), que son esprit restait généralement plongé dans les choses de l'esprit, si bien qu'il s'isolait souvent du monde qui l'entourait. Il s'arrêtait en contemplation devant la présence divine dans la création et en tirait son inspiration pour une union constante avec Dieu.

Sa prière se prolongeait pendant des heures dans le silence de la nuit, à la lumière tremblante de la lampe qui brûlait devant le Tabernacle, dans l'église conventuelle. Avec quelle dévotion l'humble frère participait à la célébration eucharistique! Et que de temps passait-il en adoration pleine d'extase devant le Très Saint Sacrement, laissant sa prière s'élever comme un encens agréable au Seigneur!

Animé par un intense amour pour la Passion du Christ, il s'arrêtait pour méditer sur les souffrances du Seigneur et de la Très Sainte Vierge. Il aimait répéter le Stabat Mater et, en le récitant, il s'effondrait en larmes, suscitant une profonde émotion chez ceux qui l'écoutaient. Il portait toujours avec lui un Crucifix de laiton, qui est conservé aujourd'hui encore comme une précieuse relique; il avait l'habitude de bénir les malades avec celui-ci, en implorant pour eux la guérison physique et spirituelle.

3. Le style de vie humble et essentiel qu'il menait dans une petite cellule austère et étroite, ses vêtements pauvres et rapiécés, constituent un témoignage éloquent de l'amour qu'il nourrissait pour la « Mère de la pauvreté ». La profonde conscience de sa petitesse, qui lui était devenue naturelle au fil des ans, laissait transparaître la véritable grandeur de son âme. Il avait bien compris la page évangélique qui proclame: « Celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l'esclave de tous » (Mc 10, 43-44).

A des pénitences incessantes, librement choisies, parmi lesquelles figurait également l'usage du cilice et de la discipline, il unissait la pratique quotidienne des sacrifices et des renoncements, alors qu'il parcourait en mendiant les sentiers poussiéreux sous le soleil, partageant les difficultés d'un grand nombre de ses contemporains. Il aimait côtoyer les classes sociales les plus pauvres et abandonnées de la population, afin d'en percevoir les exigences, parfois cachées, et d'en adoucir les peines physiques et spirituelles. Il faisait preuve de la même disponibilité à l'égard de ceux qui frappaient à la porte du couvent. Il fut un grand pacificateur des familles, alternant avec sagesse, selon les circonstances, des rappels à l'ordre énergiques, des gestes de solidarité pleine d'amour et des paroles encourageantes de réconfort. [...]


Bienheureux Louis Brisson
Prêtre et fondateur des
« Oblates et Oblats de Saint-François de Sales »


Louis Brisson est né à Plancy, dans le diocèse de Troyes en Champagne, le 23 juin 1817. Il est baptisé le 29 juin de cette même année. Ses parents, fervents pratiquants, l’élèvent chrétiennement. Il fait sa première Communion le 22 mars 1829 dans l’église de son village et aura toujours un grand amour pour notre Seigneur au St Sacrement. Il est confirmé le 29 juin 1829. D’abord écolier au presbytère de Plancy, Louis Brisson entre en 1831 au petit Séminaire de Troyes où il se distingue par une ardente piété et son intelligence.

De 1836 à 1840, il poursuit brillamment ses études au grand Séminaire. Il est ordonné prêtre le 19 décembre 1840.
En 1841, il est nommé confesseur et professeur au pensionnat de la Visitation de Troyes et en 1843 il devient aumônier de la Communauté. Pendant 40 ans, jusqu’en 1884, il se pénètre de la pensée et de la spiritualité de saint François de Sales, sous la remarquable impulsion que la Mère Marie de Sales Chappuis imprime à ce monastère. Toutefois il résiste longtemps à celle-ci qui le presse de fonder une Congrégation de prêtres destinés à répandre la doctrine de St François de Sales. Mais la Providence le conduit peu à peu dans cette direction.

En 1841, Mgr Cœur, évêque de Troyes, érige dans son diocèse l’Association catholique de St François de Sales pour la défense de la foi, nomme l’Abbé Brisson Directeur. Observateur attentif des « signes des temps », l’abbé Brisson se propose aussi – et en cela il est initiateur de protéger la vie morale des jeunes ouvrières, très nombreuses dans cette ville de bonneterie, créant pour elles ateliers et maison de famille.
En 1866, il en confie la direction à deux anciennes élèves de la Visitation, Léonie Aviat et Lucie Canuet. Ainsi prend naissance la Congrégation des Sœurs « Oblates de Saint François de Sales ». Léonie Aviat devenue Sœur Françoise de Sales, en est la première Supérieure Générale.

En 1869, Mgr Ravinet demande à l’abbé Brisson de reprendre en main l’unique collège catholique de la ville, contraint de fermer en raison de difficultés d’ordre économique. C’est un vrai défi ! L’abbé Brisson n’a ni hommes, ni argent… Mais sur l’ordre de son Évêque, il jette le filet… et, aidé de quelques dévoués collaborateurs prêtres, il commence cette Congrégation entrevue par la Mère Chappuis des « Oblats de saint François de Sales ».

Les œuvres de ces 2 Congrégations se développent rapidement : écoles, pensionnats, patronages, mission du Namaqualand au Sud de l’Afrique en 1882, puis dans d’autres pays par la suite. Le Père Brisson en est l’âme et gouverne ses deux familles religieuses avec sûreté de vue et cette clairvoyance que Dieu accorde aux fondateurs. Pendant de nombreuses années, tout converge vers lui ; il traite toutes les affaires : direction des études, travail intellectuel, sciences, art, constructions, organisation matérielle et économique, formation spirituelle des Oblats et des Oblates : rien ne lui demeure étranger, son génie créateur embrasse tout. A cette connaissance approfondie des choses pratiques, il allie une vie intérieure intense. C’est essentiellement une âme d’oraison, il a faim et soif de Dieu, vit habituellement en sa présence, se veut adorateur perpétuel de Notre Seigneur dans l’Eucharistie, va se ressourcer régulièrement à la Chartreuse de Bosserville ou à la Grande Chartreuse.

Le sceau divin de l’épreuve marque particulièrement sa vie. D’abord à travers dix années (1878-1888) de relations difficiles avec l’autorité diocésaine qui entrave son action et l’expansion de l’œuvre hors du diocèse ; mais quand sonne l’heure de la réconciliation, à Rome, le Pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) salue en le Père Brisson « l’homme de la paix ». Puis cette souffrance s’accroît encore, les dix dernières années de sa vie, lors de la persécution religieuse qui se déchaîne en France (1901-1904) et anéantit en grande partie les œuvres des Oblats et des Oblates ; ses fils et ses filles son expulsés ; leurs maisons sont confisquées. Lui-même, empêché par son grand âge de les suivre en exil, se voit contraint, en 1904 à chercher refuge à Plancy, dans l’humble maison qui avait abrité son enfance.

En ces années douloureuses d’adversités, la vertu du Père Brisson donne toute sa mesure : il tient son âme respectueuse devant la volonté de Dieu et redit avec Job : « Le Seigneur m’avait tout donné, le Seigneur m’a tout ôté, son Nom soit béni ». Ferme dans la foi et sûr de l’avenir de ses deux Congrégations, il n’est pas ébranlé dans son invincible confiance.

Le Père Brisson expire le jour de la fête de la Présentation de Jésus, le 2 février 1908, à l’âge de 91 ans.

Louis Brisson a été proclamé bienheureux le 22 septembre 2012 dans la cathédrale de Troyes. La célébration solennelle s'est déroulée sous la présidence du card. Angelo Amato s.d.b., préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, qui a lu la lettre apostolique signée par Benoît XVI : « Nous,... concédons que le Vénérable Serviteur de Dieu Louis Brisson, prêtre et fondateur des oblats et des oblates de Saint François de Sales, apôtre de la jeunesse ouvrière, témoin de la charité du Christ à l'exemple du saint évêque de Genève, soit désormais appelé bienheureux et qu'on puisse célébrer sa fête, dans les lieux et selon les règles établies par le droit, chaque année le 12 octobre. »
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Lun 13 Oct 2014 - 6:02

Lundi le 13 octobre

Notre-Dame de Fatima
Apparitions au Portugal en 1917


Le pape Benoît XV organisait une croisade de prières à Marie Médiatrice de toutes grâces, en vue de sauver le monde alors dévasté par la première Guerre Mondiale. Une semaine plus tard, son appel angoissé recevait une réponse des lèvres mêmes de la divine Médiatrice.

Un dimanche, 13 mai 1917, trois enfants gardent leurs brebis sur les collines de Fatima, au Portugal. Lucie, âgée de dix ans et ses cousins François et Jacinthe âgés respectivement de neuf et sept ans sont les heureux choisis de la Vierge.

En entendant sonner midi au loin, ils s'agenouillent et récitent le chapelet. Leur prière est interrompue par la vue d'un éclair, puis d'un second plus brillant que le premier. Le ciel est cependant sans nuages. Ô merveille ! À quelques pas, sur les branches d'un chêne vert, ils aperçoivent une belle Dame plus étincelante que le soleil. Éblouis autant que terrifiés, les trois enfants veulent s'enfuir, mais la mystérieuse apparition les rassure par un geste de maternelle bonté et leur dit « N'ayez pas peur, je ne vous ferai pas de mal. »

Après quelques minutes d'un silence extatique, Lucie ose demander : « Qui êtes-vous? “Je suis du ciel, répond la céleste vision, je suis descendue pour vous demander de venir ici, six mois de suite, le treize de chaque mois.”» La Vierge leur recommande de réciter souvent le chapelet. « Vous ajouterez cette prière après le Gloria Patri : Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l'enfer, et conduisez au ciel toutes les âmes, spécialement celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. » Puis, Elle se tait et s'éloigne doucement, comme poussée par un zéphyr et disparaît dans la lumière du soleil.

À tous les 13 des cinq mois suivants, les enfants ont la joie insigne de revoir la belle Dame. La nouvelle des apparitions se répand rapidement dans la région. Le 13 juillet, la foule des curieux atteint cinq mille et en août, elle se chiffre à près de vingt mille. Enfin, le 13 octobre, environ soixante-dix mille personnes accourent malgré la pluie.

Tout à coup, le ciel s'éclaircit, le soleil tremble... se secoue... et se met à tourner sur lui-même à une vitesse vertigineuse, lançant d'énormes faisceaux lumineux et multicolores. Les nuages, les arbres, les rochers prennent les teintes les plus variées. Pendant que la foule haletante contemple ce saisissant spectacle, les trois enfants voient la Très Sainte Vierge accompagnée cette fois de Jésus et de saint Joseph. Ce prodige inouï dura une douzaine de minutes et fut aperçu distinctement à plus de quatre milles à la ronde.

Ce miracle se réalisait exactement au jour, à l'heure et à l'endroit annoncés, pour exciter les hommes à croire à la réalité des apparitions et à obéir au message que la Très Sainte Vierge apportait du Ciel. À Fatima comme à Lourdes, Notre-Dame recommandait la pénitence et la récitation du rosaire. « Si l'on répond à ma demande de faire pénitence et de prier, la Russie se convertira et vous aurez la paix » a promis la Vierge Marie. « ... Sinon, elle répandra ses erreurs dans le monde, suscitant des guerres et des persécutions à l'Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations seront anéanties. » Mais n'oublions pas que Notre-Dame de Fatima a ajouté : « À la fin, mon Cœur Immaculé triomphera. »


Bse Alexandrina Maria da Costa
Laïque et mystique “Aimer, souffrir, réparer”


Alexandrina Maria da Costa naît à Balasar (archidiocèse de Braga, Portugal), le 30 mars 1904.

À l'âge de quatorze ans un grave événement changea le cours de sa vie. Pour échapper à trois hommes qui voulaient l'agresser, elle dut sauter d'une hauteur de quatre mètres de la fenêtre de sa chambre. Les conséquences, irréversibles, furent terribles. Jusqu'à 19 ans elle put encore se rendre à l'église malgré un lourd handicap, ses membres s'atrophiant toujours plus ; mais la paralysie progressa jusqu'à devenir totale, entraînant avec elle des douleurs terribles.

Le 14 avril 1925, elle dut s'aliter. Elle ne se relèvera plus au cours des trente années restantes de sa vie.

Jusqu'en 1928 elle ne cessa de demander au Seigneur, par l'intercession de Marie, la grâce de la guérison, promettant de devenir missionnaire si elle guérissait. Puis elle comprit que la souffrance était sa vocation et se conforma à la volonté de Dieu. C'est alors que commencèrent les premiers phénomènes mystiques: du 3 octobre 1938 au 24 mars 1942, chaque vendredi elle vécut la passion du Christ sortant de sa paralysie.

En 1936, "par ordre de Jésus", elle demanda à Pie XI que le monde soit consacré au Cœur immaculé de Marie, ce qui fut accompli le 31 octobre 1942 par le pape Pie XII.

Le 27 mars 1942, elle cessa de s'alimenter, ne vivant que de l'Eucharistie. Elle mourut le 13 octobre 1955, après une vie passée à "aimer, souffrir, réparer", pour le salut des âmes.

Pierre-Adrien Toulorge
Chanoine prémontré
« Martyr de la Vérité »


Pierre-Adrien Toulorge naît le 04 mai 1757 à Muneville-le-Bingard (diocèse de Coutances).

Ordonné prêtre en 1782, nommé vicaire à Doville, le Père Toulorge découvre le style de vie monastique de l'Ordre des Prémontrés, fondé par Saint Norbert. Il se forme à l'abbaye de Beauport à Paimpol puis revient prononcer ses vœux à Blanchelande en 1788.

En 1789, les biens de l'Église sont confisqués et les religieux expulsés. Comme de nombreux prêtres coutançais, le jeune chanoine se réfugie sur l'Ile de Jersey. Il comprend alors son erreur : n'étant pas curé, il n'a pas à prêter le serment imposé par la « Constitution civile du clergé ». Rentré en France, il passera 9 mois dans la clandestinité : des lois contre ceux qui ont émigré sont entrées en vigueur...

Arrêté le 2 septembre 1793, Pierre-Adrien Toulorge commence par nier être parti à Jersey. Bouleversé d'avoir menti, il comprend que seule la Vérité le rendra libre. En revenant sur ses déclarations, il sait qu'il se condamne. Mais c'est désormais en paix qu'il écrit, la veille de son exécution : « Comment peut-il se faire, tout pécheur que je suis, que j'aie le bonheur d'être couronné du martyr ? »

Il sera guillotiné à Coutances le 13 octobre 1793, à l’âge de 36 ans.

Le cas de Pierre-Adrien Toulorge n'est pas isolé : il fait partie de la cinquantaine de martyrs normands de la Révolution, parmi lesquels figurent 13 prêtres du diocèse de Coutances et Avranches. Mais sa renommée de « Martyr de la Vérité » justifiera l'étude de sa cause au début du XXème siècle. Un travail rendu possible par les nombreuses lettres recopiées par un moine bénédictin de sa famille.

En France, seules deux abbayes prémontrées ont survécu à la Révolution française : Frigolet (près d'Avignon) et Mondaye (en Normandie). Depuis 20 ans, les frères sont aussi installés à Conques. Ils prient depuis longtemps le P. Toulorge et témoignent de grâces reçues.

Au terme d’un procès démarré en 1922, interrompu vers 1928 et repris en 1995 (postulateurs : père Jean-Baptiste Lechat pour le diocèse de Coutances ; R.P. Gabriel Wolf pour l'ordre de Prémontré).

Pierre-Adrien Toulorge a été béatifié le 29 avril 2012 à Coutances, en la cathédrale Notre-Dame, lors d'une cérémonie solennelle, présidée par le card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI.

Étaient présents plusieurs milliers de fidèles, l’évêque Stanislas Lalanne, monseigneur Thomas Handgrätinger, Abbé général de l'ordre de Prémontré et 150 frères venus du monde entier.
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Mar 14 Oct 2014 - 5:09

Mardi le 14 octobre

Saint Calixte Ier (155-222)
Pape (16 ème) de 217 à 222
Martyr


Calixte naît vers 155 d'une famille d'esclaves d'origine grecque qui habitait le quartier du Transtévère (Trastevere) à Rome, Calixte (kalistos = le plus beau) devint chrétien au début de sa vie d'adulte. Il fut d'abord au service d'un haut fonctionnaire de l'empereur Commode, nommé Carpophore, chrétien lui-même, qui le chargea d'administrer ses biens. En relation d'affaires avec quelques juifs de Rome, il fit de mauvaises opérations, s'affola, prit la fuite, fut finalement rattrapé et enfermé dans un cachot. Son maître, qui l'estimait, le fit relâcher, pensant qu'il parviendrait à récupérer l'argent perdu. Il était sur le point d'aboutir quand il pénétra un jour de sabbat dans la synagogue, perturba l'office qui s'y célébrait et se fit mettre rudement à la porte par les participants qui le livrèrent au préfet Tuscianus en le dénonçant comme chrétien.
Il fut condamné aux mines de soufre de Sardaigne pour avoir troublé une réunion juive, et parce que chrétien. Il travailla donc durant 3 ans à l'extraction du minerai en Sardaigne et là, côtoya de nombreux martyrs chrétiens, relégués au bagne comme lui : il se montra auprès d'eux d'un dévouement admirable.

Libéré et affranchi vers 190, il passa quelques années à Antium (Anzio) au sud-est de Rome. Zéphyrin, dès son élection comme pape en 199, l'appela à ses côtés, le faisant son secrétaire personnel et l'archidiacre de la ville : il le rendit responsable de la direction du clergé et de la création du premier cimetière chrétien qu'il fit creuser dans le tuf sur la Via Appia : cimetière qui porte aujourd'hui son nom « Catacombe de Saint-Calixte ».

A la mort de Zéphyrin, en 217, Calixte est élu pape. Il le demeura 5 ans 2 mois et 10 jours. Son court pontificat fut des plus difficiles, marqué par l'opposition d'un prêtre de Rome, Hippolyte, brillant mais excessif. Calixte défendit contre lui et quelques autres la foi trinitaire et fit prévaloir l'usage d'absoudre tous les péchés, y compris ceux que les rigoristes, tel Tertullien, considéraient comme impardonnables : l'idolâtrie, l'adultère et le meurtre. Il reconnut comme valide le mariage entre esclaves et femmes libres (non admis comme légal par le droit romain) et accepta le remariage des veufs ainsi que leur entrée éventuelle dans le clergé. Politique d'indulgence générale qui lui valut beaucoup de critiques : face à ses opposants, il resta ferme et donna sans se lasser l'image du bon pasteur.

Il est à remarquer qu'envers l'État, il ne montra aucune servilité. Apprenant qu'un chrétien venait d'être exécuté sur ordre de l'empereur Alexandre-Sévère et jeté dans le Tibre, Calixte se cacha sur les rives du fleuve et avec l'aide de quelques pêcheurs et membres du clergé, le retira des eaux, célébrant solennellement ses funérailles dans sa catacombe de la Via Appia.

Il mourut le 14 Octobre 222 dans son quartier du Transtévère, victime d'une émeute dirigée contre les chrétiens. Jeté du haut d'une fenêtre dans un puits, recouvert de décombres, il en fut retiré par un prêtre une quinzaine de jours après : on l'enterra sur la Via Aurélia dans le cimetière de Calépode non loin de là. Il laissait l'Église en pleine prospérité, organisée corporativement et dotée d'une école de théologie.

Dès le début du 4° siècle, il était déclaré martyr et l'un des rares à avoir son anniversaire. Ses reliques se trouvent sous le maître-autel de la basilique Sainte Marie du Transtévère : elle fut construite sur l'emplacement du modeste oratoire consacré à Marie qu'il avait fait édifier dans sa maison : Ier lieu de culte connu érigé à la mémoire de la mère du Christ dans la Ville éternelle.

Bse Marie Poussepin
Vierge et fondatrice des
« Sœurs dominicaines de la Présentation »


Dans le Martyrologe Romain la date de la mémoire est celle de la naissance au ciel (dies natalis) : le 24 janvier. Pour la Congrégation, et au niveau local, le jour de la mémoire est celui de sa naissance sur terre : le 14 octobre.

Marie Poussepin naît le 14 octobre 1653 à Dourdan (Essonne). Responsable d'une manufacture de bas de laine au métier, a exercé un rôle social en avance sur son temps.


D'abord tertiaire dominicaine, puis consacrée, avec un groupe d'autres tertiaires, elle fonde en 1695, à Sainville-en-Beauce, une congrégation originale « Sœurs dominicaines de la Présentation » où les sœurs agissent gratuitement au service des pauvres et doivent par ailleurs gagner leur vie (travail de tissage à l'époque de la fondation). Elle place l'exercice de la charité au centre de la vie religieuse ; le travail devenant un moyen de vivre la pauvreté religieuse. Marie donnera une grande place au travail comme véritable ascèse et engagement fraternel pour atteindre les objectifs de la congrégation.

La communauté s'agrandit et rapidement d'autres communautés sont créées toujours au service des plus pauvres, des malades, des orphelines... Elle fonde une autre communauté à Auneau, puis à Meung sur Loire, à Joigny, à Massy, à Chilly-Mazarin...

En 1725, à 72 ans, elle est à la tête de vingt établissements répartis dans six diocèses.

Elle s'éteint le 24 janvier 1744 à Sainville où elle est inhumée. La congrégation compte alors 113 sœurs réparties dans vingt communautés.

En 2011, la congrégation des « sœurs de charité » regroupe près de 4000 sœurs à travers le monde, dévouées à l’enseignement et à la médecine

Marie Poussepin a été élevée à la gloire des autels le 20 novembre 1994, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Mer 15 Oct 2014 - 5:44

Mercredi le 15 octobre

Sainte Thérèse d'Avila
Vierge et Docteur de l'Église
(1515-1582)


Thérèse (nom complet : Teresa Sánchez de Cepeda Avila Y Ahumada) naît à Avila (85 km à nord-ouest de Madrid, le 28 mars 1515, de parents nobles et chrétiens.

Dès l'âge le plus tendre, un fait révéla ce qu'elle devait être un jour. Parmi ses frères, il y en avait un qu'elle aimait plus que les autres ; ils se réunissaient pour lire ensemble la vie des saints : « Quoi ! lui dit-elle, les martyrs verront Dieu toujours, toujours ! Allons, mon frère, chez les cruels Maures, et soyons martyrs nous aussi, pour aller au ciel. » Et, joignant les actes aux paroles, elle emmenait son petit frère Rodrigue ; ils avaient fait une demi-lieue, quand on les ramena au foyer paternel.

Elle avait dès lors une grande dévotion à la Sainte Vierge. Chaque jour elle récitait le rosaire. Ayant perdu sa mère, à l'âge de douze ans, elle alla se jeter en pleurant aux pieds d'une statue de Marie et la supplia de l'accepter pour sa fille, promettant de la regarder toujours comme sa Mère.

Cependant sa ferveur eut un moment d'arrêt. De vaines lectures, la société d'une jeune parente mondaine, refroidirent son âme sans toutefois que le péché mortel la ternît jamais. Mais ce relâchement fut court, et, une vive lumière divine inondant son âme, elle résolut de quitter le monde. Elle en éprouva un grand déchirement de cœur ; mais Dieu, pour l'encourager, lui montra un jour la place qu'elle eût occupée en enfer, si elle s'était attachée au monde.

Elle devint la réformatrice de l'Ordre du Carmel et fut accompagnée de saint Jean de la Croix.

Un séraphin vint un jour la percer du dard enflammé de l'amour divin : Jésus la prit pour épouse. Ses révélations, ses écrits, ses miracles, ses œuvres, ses vertus, tout est sublime à la même hauteur.

Elle a notamment rédigé à la demande de ses supérieures : Le Château intérieur, Le Chemin de la perfection, Les Exclamations, Les Fondations.

En 1582, après avoir fondé le carmel de Burgos et tandis qu'elle est en train d'effectuer son voyage de retour à Avila, elle meurt la nuit du 15 octobre à Alba de Tormes, en répétant humblement ces deux phrases : « À la fin, je meurs en fille de l'Église » et « L'heure est à présent venue, mon Époux, que nous nous voyons ». Une existence passée en Espagne, mais consacrée à l'Église tout entière.

Thérèse d'Avila a été béatifiée par le pape Paul V (Camillo Borghese, 1605-1621) en 1614 et canonisée le 12 mars 1622 par Grégoire XV (Alessandro Ludovisi, 1621-1623) ; elle est proclamée « Docteur de l'Église » par le vénérable Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978) en 1970.

Catéchèse du pape Benoit XVI

Chers frères et sœurs,

Au cours des catéchèses que j’ai voulu consacrer aux Pères de l’Eglise et aux grandes figures de théologiens et de femmes du Moyen-âge, j’ai eu l’occasion de m’arrêter également sur certains saints et saintes qui ont été proclamés docteurs de l’Eglise en raison de leur éminente doctrine. Aujourd’hui, je voudrais commencer une brève série de rencontres pour compléter la présentation des docteurs de l’Eglise. Et je commence par une sainte qui représente l’un des sommets de la spiritualité chrétienne de tous les temps: sainte Thérèse d’Avila (de Jésus).

Elle naît à Avila, en Espagne, en 1515, sous le nom de Teresa de Ahumada. Dans son autobiographie, elle mentionne elle-même certains détails de son enfance: la naissance de «parents vertueux et craignant Dieu», au sein d’une famille nombreuse, avec neuf frères et trois sœurs. Encore enfant, alors qu’elle n’avait pas encore 9 ans, elle a l’occasion de lire les vies de certains martyrs, qui lui inspirent le désir du martyre, si bien qu’elle improvise une brève fugue de chez elle pour mourir martyre et monter au Ciel (cf. Vie, 1, 4): «Je veux voir Dieu» déclare la petite fille à ses parents. Quelques années plus tard, Thérèse parlera de ses lectures d’enfance, et affirmera y avoir découvert la vérité, qu’elle résume dans deux principes fondamentaux: d’un côté, «le fait que tout ce qui appartient au monde ici bas passe» et de l’autre, que seul Dieu est «pour toujours, toujours, toujours», un thème qui revient dans la très célèbre poésie «Que rien ne te trouble,/ que rien ne t’effraie;/ tout passe. Dieu ne change pas:/ la patience obtient tout;/ celui qui possède Dieu/ ne manque de rien/ Dieu seul suffit!». Orpheline de mère à l’âge de 12 ans, elle demande à la Très Sainte Vierge de lui servir de mère (cf. Vie, 1, 7).

Si, au cours de son adolescence, la lecture de livres profanes l’avait conduite aux distractions d’une vie dans le monde, l’expérience comme élève des moniales augustiniennes de Sainte-Marie-des-Grâces d’Avila, ainsi que la lecture de livres spirituels, en particulier des classiques de la spiritualité franciscaine, lui enseignent le recueillement et la prière. A l’âge de 20 ans, elle entre au monastère carmélite de l’Incarnation, toujours à Avila; dans sa vie religieuse, elle prend le nom de Thérèse de Jésus. Trois ans plus tard, elle tombe gravement malade, au point de rester quatre jours dans le coma, apparemment morte (cf. Vie, 5, 9). Même dans la lutte contre ses maladies, la sainte voit le combat contre les faiblesses et les résistances à l’appel de Dieu: «Je désirais vivre — écrit-elle — car je le sentais, ce n'était pas vivre que de me débattre ainsi contre une espèce de mort; mais nul n'était là pour me donner la vie, et il n'était pas en mon pouvoir de la prendre. Celui qui pouvait seul me la donner avait raison de ne pas me secourir; il m'avait tant de fois ramenée à lui, et je l'avais toujours abandonné» (Vie, 8, 2) En 1543, sa famille s’éloigne: son père meurt et tous ses frères émigrent l’un après l’autre en Amérique. Au cours du carême 1554, à l’âge de 39 ans, Thérèse atteint le sommet de sa lutte contre ses faiblesses. La découverte fortuite de la statue d’«un Christ couvert de plaies» marque profondément sa vie (cf. Vie, 9). La sainte, qui à cette époque trouvait un profond écho dans les Confessions de saint Augustin, décrit ainsi le jour décisif de son expérience mystique: «Le sentiment de la présence de Dieu me saisissait alors tout à coup. Il m'était absolument impossible de douter qu'il ne fût au dedans de moi, ou que je ne fusse toute abîmée en lui» (Vie, 10, 1).

Parallèlement au mûrissement de son intériorité, la sainte commence à développer concrètement l'idéal de réforme de l'ordre du carmel: en 1562, elle fonde à Avila, avec le soutien de l'évêque de la ville, don Alvaro de Mendoza, le premier carmel réformé, et peu après, elle reçoit aussi l'approbation du supérieur général de l'ordre, Giovanni Battista Rossi. Dans les années qui suivent, elle continue à fonder de nouveaux carmels, dix-sept au total. La rencontre avec saint Jean de la Croix, avec lequel, en 1568, elle fonde à Duruelo, non loin d'Avila, le premier couvent de carmélites déchaussées, est fondamentale. En 1580, elle obtient de Rome l'érection en Province autonome pour ses carmels réformés, point de départ de l'ordre religieux des carmélites déchaussées. Thérèse termine sa vie terrestre au moment où elle est engagée dans l'activité de fondation. En 1582, en effet, après avoir fondé le carmel de Burgos et tandis qu'elle est en train d'effectuer son voyage de retour à Avila, elle meurt la nuit du 15 octobre à Alba de Tormes, en répétant humblement ces deux phrases: «A la fin, je meurs en fille de l'Eglise» et «L'heure est à présent venue, mon Epoux, que nous nous voyons». Une existence passée en Espagne, mais consacrée à l'Eglise tout entière. Béatifiée par le Pape Paul V en 1614 et canonisée en 1622 par Grégoire XV, elle est proclamée «Docteur de l'Eglise» par le Serviteur de Dieu Paul VI en 1970.

Thérèse de Jésus n'avait pas de formation universitaire, mais elle a tiré profit des enseignements de théologiens, d'hommes de lettres et de maîtres spirituels. Comme écrivain, elle s'en est toujours tenu à ce qu'elle avait personnellement vécu ou avait vu dans l'expérience des autres (cf. Prologue au Chemin de perfection), c'est-à-dire en partant de l'expérience. Thérèse a l'occasion de nouer des liens d'amitié spirituelle avec un grand nombre de saints, en particulier avec saint Jean de la Croix. Dans le même temps, elle se nourrit de la lecture des Pères de l'Eglise, saint Jérôme, saint Grégoire le Grand, saint Augustin. Parmi ses œuvres majeures, il faut rappeler tout d'abord son autobiographie, intitulée Livre de la vie, qu'elle appelle Livre des Miséricordes du Seigneur. Composée au Carmel d'Avila en 1565, elle rapporte le parcours biographique et spirituel, écrit, comme l'affirme Thérèse elle-même, pour soumettre son âme au discernement du «Maître des spirituels», saint Jean d'Avila. Le but est de mettre en évidence la présence et l'action de Dieu miséricordieux dans sa vie: c'est pourquoi l’œuvre rappelle souvent le dialogue de prière avec le Seigneur. C'est une lecture fascinante, parce que la sainte non seulement raconte, mais montre qu'elle revit l'expérience profonde de sa relation avec Dieu. En 1566, Thérèse écrit le Chemin de perfection, qu'elle appelle Admonestations et conseils que donne Thérèse de Jésus à ses moniales. Les destinataires en sont les douze novices du carmel de saint Joseph d’Avila. Thérèse leur propose un intense programme de vie contemplative au service de l'Eglise, à la base duquel se trouvent les vertus évangéliques et la prière. Parmi les passages les plus précieux, figure le commentaire au Notre Père, modèle de prière. L’œuvre mystique la plus célèbre de sainte Thérèse est le Château intérieur, écrit en 1577, en pleine maturité. Il s'agit d’une relecture de son chemin de vie spirituelle et, dans le même temps, d'une codification du déroulement possible de la vie chrétienne vers sa plénitude, la sainteté, sous l'action de l'Esprit Saint. Thérèse fait appel à la structure d'un château avec sept pièces, comme image de l'intériorité de l'homme, en introduisant, dans le même temps, le symbole du ver à soie qui renaît en papillon, pour exprimer le passage du naturel au surnaturel. La sainte s'inspire des Saintes Ecritures, en particulier du Cantique des cantiques, pour le symbole final des «deux Epoux», qui lui permet de décrire, dans la septième pièce, le sommet de la vie chrétienne dans ses quatre aspects: trinitaire, christologique, anthropologique et ecclésial. A son activité de fondatrice des carmels réformés, Thérèse consacre le Livre des fondations, écrit entre 1573 et 1582, dans lequel elle parle de la vie du groupe religieux naissant. Comme dans son autobiographie, le récit tend à mettre en évidence l'action de Dieu dans l’œuvre de fondation des nouveaux monastères.

Il n’est pas facile de résumer en quelques mots la spiritualité thérésienne, profonde et articulée. Je voudrais mentionner plusieurs points essentiels. En premier lieu, sainte Thérèse propose les vertus évangéliques comme base de toute la vie chrétienne et humaine: en particulier, le détachement des biens ou pauvreté évangélique, et cela nous concerne tous; l’amour des uns pour les autres comme élément essentiel de la vie communautaire et sociale; l’humilité comme amour de la vérité; la détermination comme fruit de l’audace chrétienne; l’espérance théologale, qu’elle décrit comme une soif d’eau vive. Sans oublier les vertus humaines: amabilité, véracité, modestie, courtoisie, joie, culture. En deuxième lieu, sainte Thérèse propose une profonde harmonie avec les grands personnages bibliques et l’écoute vivante de la Parole de Dieu. Elle se sent surtout en harmonie avec l’épouse du Cantique des Cantiques et avec l’apôtre Paul, outre qu’avec le Christ de la Passion et avec Jésus eucharistie.

La sainte souligne ensuite à quel point la prière est essentielle: prier, dit-elle, «signifie fréquenter avec amitié, car nous fréquentons en tête à tête Celui qui, nous le savons, nous aime» (Vie 8, 5). L’idée de sainte Thérèse coïncide avec la définition que saint Thomas d’Aquin donne de la charité théologale, comme amicitia quaedam hominis ad Deum, un type d’amitié de l’homme avec Dieu, qui le premier a offert son amitié à l’homme; l’initiative vient de Dieu (cf. Summa Theologiae -II, 21, 1). La prière est vie et se développe graduellement en même temps que la croissance de la vie chrétienne: elle commence par la prière vocale, elle passe par l’intériorisation à travers la méditation et le recueillement, jusqu’à parvenir à l’union d’amour avec le Christ et avec la Très Sainte Trinité. Il ne s’agit évidemment pas d’un développement dans lequel gravir les plus hautes marches signifie abandonner le type de prière précédent, mais c’est plutôt un approfondissement graduel de la relation avec Dieu qui enveloppe toute la vie. Plus qu’une pédagogie de la prière, celle de Thérèse est une véritable «mystagogie»: elle enseigne au lecteur de ses œuvres à prier en priant elle-même avec lui; en effet, elle interrompt fréquemment le récit ou l’exposé pour se lancer dans une prière.

Un autre thème cher à la sainte est le caractère central de l’humanité du Christ. En effet, pour Thérèse la vie chrétienne est une relation personnelle avec Jésus, qui atteint son sommet dans l’union avec Lui par grâce, par amour et par imitation. D’où l’importance que celle-ci attribue à la méditation de la Passion et à l’Eucharistie, comme présence du Christ, dans l’Eglise, pour la vie de chaque croyant et comme cœur de la liturgie. Sainte Thérèse vit un amour inconditionné pour l’Eglise: elle manifeste un vif sensus Ecclesiae face aux épisodes de division et de conflit dans l’Eglise de son temps. Elle réforme l’Ordre des carmélites avec l’intention de mieux servir et de mieux défendre la «Sainte Eglise catholique romaine », et elle est disposée à donner sa vie pour celle-ci (cf. Vie 33, 5).

Un dernier aspect essentiel de la doctrine thérésienne, que je voudrais souligner, est la perfection, comme aspiration de toute la vie chrétienne et objectif final de celle-ci. La sainte a une idée très claire de la «plénitude» du Christ, revécue par le chrétien. A la fin du parcours du Château intérieur, dans la dernière «pièce», Thérèse décrit cette plénitude, réalisée dans l’inhabitation de la Trinité, dans l’union au Christ à travers le mystère de son humanité.

Chers frères et sœurs, sainte Thérèse de Jésus est une véritable maîtresse de vie chrétienne pour les fidèles de chaque temps. Dans notre société, souvent en manque de valeurs spirituelles, sainte Thérèse nous enseigne à être des témoins inlassables de Dieu, de sa présence et de son action, elle nous enseigne à ressentir réellement cette soif de Dieu qui existe dans la profondeur de notre cœur, ce désir de voir Dieu, de chercher Dieu, d’être en conversation avec Lui et d’être ses amis. Telle est l’amitié qui est nécessaire pour nous tous et que nous devons rechercher, jour après jour, à nouveau. Que l’exemple de cette sainte, profondément contemplative et efficacement active, nous pousse nous aussi à consacrer chaque jour le juste temps à la prière, à cette ouverture vers Dieu, à ce chemin pour chercher Dieu, pour le voir, pour trouver son amitié et trouver ainsi la vraie vie; car réellement, un grand nombre d’entre nous devraient dire: «Je ne vis pas, je ne vis pas réellement, car je ne vis pas l’essence de ma vie». C’est pourquoi, le temps de la prière n’est pas du temps perdu, c’est un temps pendant lequel s’ouvre la voie de la vie, s’ouvre la voie pour apprendre de Dieu un amour ardent pour Lui, pour son Eglise, c’est une charité concrète pour nos frères.


Saint Cannat
Évêque de Marseille
(† 487)


La Ville de Saint-Cannat, située dans le département des Bouches du Rhône, doit son nom à Canus Natus (né avec les cheveux blancs, signe, à l'époque, de sagesse précoce), ermite du Vème siècle, fils d'un prêteur Romain, né à Aix-en-Provence, et qui vivait dans un endroit appelé "Sauzet" à cause des saules qui abondaient près d'une source.

Selon la légende, quand l'évêque de Marseille vint à mourir, Canus Natus sembla tout désigné pour être son successeur. Une délégation vint donc lui offrir le Siège épiscopal, qu'il déclina disant « qu'il n'y avait pas plus de raison pour lui de devenir Evêque de Marseille, que sa vieille canne de roseau desséchée de reverdir ! »… Mais la canne reverdit miraculeusement et Canus Natus prit donc le chemin du vieux port ! Il y a laissé le souvenir d'un évêque énergique, luttant farouchement contre le paganisme et l'hérésie ; puis, sentant sa fin approcher, il souhaita rejoindre son cher ermitage de "Sauzet", pour y mourir en 487.

Canus Natus fut donc, parmi les évêques de Marseille, l'un des quatre reconnus Saints et faisant l'objet d'un culte.

Autour de sa tombe s'élevèrent bientôt quelques maisons ; et ce pauvre hameau marqua, en cette fin du Vème siècle, la naissance de Saint-Cannat « Castrum Santi Cannati »; sans doute aussi parce que ces âmes esseulées du hameau du "Sauzet" ont probablement sollicité leur protection.
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Jeu 16 Oct 2014 - 5:52

Jeudi le 16 octobre

Saint Gérardo Maiella
Frère convers Rédemptoriste
(1726-1755)


Gerardo naît le 23 avril 1726 à Muro Lucano (Basilicate, Italie). Son père, Domenico Maiella, y exerçait le métier de tailleur ; sa mère se nommait Benedetta Galella. Il fut baptisé le jour même de sa naissance. Il semble que la grâce du baptême eût fait taire en lui les instincts de la nature. Il ne pleurait pas, comme les autres enfants de cet âge. Il ne réclamait pas sa nourriture, et se serait laissé oublier si l'amour de sa mère n'avait veillé sur lui avec sollicitude.

Ce jeune saint religieux est certainement un des saints les plus merveilleux de l'époque moderne ; sa vie est du plus palpitant intérêt. Prévenu dès l'enfance de grâces extraordinaires, conduit par son bon ange à un sanctuaire de Marie, il vit l'Enfant Jésus lui sourire et quitter sa mère pour jouer avec lui. La Sainte Vierge lui donnait parfois un petit pain blanc. Il ne trouvait de bonheur, à l'âge de huit ans, qu'auprès du tabernacle.

À douze ans, placé chez un tailleur, il vivait tout absorbé en Dieu, faisait d'étonnants miracles, était déjà possédé de la folie de la croix, et vivait presque sans manger tout nourri qu'il était de l'amour de Dieu.

À vingt-trois ans, il entra dans la congrégation du Saint-Rédempteur, où, dès son noviciat, on le vit pratiquer à un degré héroïque toutes les vertus religieuses. La place de sacristain, qui lui fut confiée, lui donna occasion de satisfaire sa dévotion ; un seul regard sur Jésus crucifié le faisait entrer en extase.

Pas une page de sa vie qui ne soit un composé de merveilles, toutes tendant à la gloire de Dieu et motivées par une prodigieuse charité envers le prochain. Ses supérieurs en vinrent à lui défendre de faire des miracles ; et un jour qu'il vit un maçon tomber d'un échafaudage, il lui ordonna de s'arrêter en sa chute en attendant qu'il eût la permission de le sauver. L'avenir semblait n'avoir pas de secrets pour lui. Thaumaturge pendant sa vie, il l'est devenu encore bien plus depuis sa mort.

La dysenterie, jointe à la fièvre, hâtait la dissolution du pauvre corps de Gérard. Néanmoins, à la stupéfaction de tous, l'air de la chambre était embaumé. On avait souvent remarqué que Gérard, dans le cours de sa vie, exhalait de toute sa personne une odeur suave. Ses douleurs et ses souffrances étaient plus aiguës le vendredi, et ce jour-là le parfum était également plus pénétrant.

C'était le 15 octobre, fête de sainte Thérèse. La nuit approchait. S'adressant au Frère Etienne Sperduto qui venait le visiter : « Mon Frère, dit-il, cette nuit je dois mourir. Habillez-moi ; je veux réciter l'Office des morts pour mon âme. »

Gérard avait toujours été l'enfant privilégié de Marie, et la douce Mère ne pouvait manquer de le secourir à cette heure extrême. La paix revint sur les traits de Gérard qui s'écria : « Voici la Madone, rendons-lui nos hommages. » A ces mots il s'absorba dans une profonde extase.

A partir de ce moment, ses yeux ne se détachèrent plus du grand Crucifix et du tableau de la sainte Vierge. Il ne cessait, durant ce temps, d'invoquer les saints noms de Jésus et de Marie, et de répéter les actes de foi, d'espérance, de charité et de contrition. « Mon Dieu, disait-il, je veux mourir pour vous faire plaisir ; je veux mourir pour faire votre très sainte volonté. »

Le Père Buonamano, alerté par le Frère infirmier, arriva immédiatement et trouva le malade expirant. Pendant qu'il prononçait les paroles d'une dernière absolution, l'âme de Gérard prenait son vol vers le ciel. C'était le 16 octobre 1755, à minuit et demi. Gérard avait vingt-neuf ans, six mois et neuf jours ; il était dans la Congrégation depuis cinq ans et demi.

A peine Gérard eut-il expiré que de son corps s'échappa un parfum délicieux qui jeta les assistants dans le ravissement.

Gerardo Maiella a été béatifié le 29 janvier 1893, par le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) et canonisé le 11 décembre 1904, par saint Pie X (Giuseppe Melchiorre Sarto, 1903-1914).

Sainte Marguerite-Marie Alacoque
Confidente du Sacré-Cœur

M
arguerite-Marie Alacoque, cinquième enfant de Claude Alacoque et Philiberte Lamyn,naît dans un village du charolais, à Verosvres (Vroules en patois charolais), le 22 juillet 1647. Son père, notaire royal, décède quand elle a huit ans.

À 10 ans elle est très malade et elle fait vœu de devenir religieuse si Notre Dame la guérit. Ayant retrouvée la santé, elle oublie sa promesse, mais un peu plus tard la maladie de sa mère la lui rappelle. C'est pourquoi, bien que sa famille soit contre, le 25 mai 1671, elle entre au monastère de la Visitation de Paray-le-Monial où elle prend l’habit des visitandines le 25 août 1671.

Marguerite-Marie fait profession le 6 novembre 1672. Elle épouse dès ce moment-là le Christ souffrant, le Christ en agonie. Jusque là, elle a bien souvent entendu la voix du Seigneur au fond d'elle.

Mais le 27 décembre 1673, le Christ lui apparaît physiquement, lui révélant son divin Cœur rayonnant comme un soleil, portant la trace du coup de lance, la couronne d'épines. Une croix le domine. Il lui adresse alors ce premier message : « Mon divin Cœur est si passionné d'amour pour les hommes, et pour toi en particulier, que ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu'il les répande par ton moyen. » Le Christ alors unit le cœur de Marguerite-Marie au Sien, et dès cet instant Marguerite-Marie gardera toujours une douleur au côté. La mission laissée à la sainte n'est pas petite : faire connaître aux hommes l'Amour débordant de Dieu… C'est la première des trois grandes apparitions.

La deuxième grande apparition a lieu l'année suivante, un premier vendredi du mois. Le Christ lui apparaît de nouveau manifestant son divin Cœur, “tout rayonnant de gloire avec ses cinq plaies brillantes comme cinq soleils”. Le Christ alors se plaint que les hommes soient si loin de son Amour, et le lui rendent si peu. Il lui dit alors : « Tu communieras […] tous les premiers vendredis de chaque mois. Et, toutes les nuits du jeudi au vendredi je te ferai participer à cette mortelle tristesse que j'ai bien voulu sentir au jardin des Olives […] Et, pour m'accompagner […] tu te lèveras entre onze heures et minuit pour te prosterner pendant une heure avec moi ». De plus, le Christ lui rappelle alors l'importance de l'obéissance, car Satan « n'a point de pouvoir sur les obéissants ».

Durant l'octave du Saint Sacrement, en 1675, c'est la troisième grande apparition, et sans nul doute la plus connue. De nouveau, le Christ lui révèle son divin Cœur, et lui laisse ces paroles : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qu'il n'a rien épargné jusqu'à s'épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour ; et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris […] Mais ce qui m'est encore le plus sensible est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés qui en usent ainsi. » Il lui demande alors que soit instaurée la fête du Sacré Cœur, un culte public ! Marguerite-Marie, petite visitandine dans une petite ville, voit alors évidemment mal par quel moyen elle pourrait y répondre ! Plusieurs suivront jusqu'en 1677.

Au début elle passe pour possédée, mais, heureusement, elle est soutenu par son confesseur, le père Claude La Colombière (canonisé le 31 mai 1992) qui, quand Marguerite-Marie lui ouvre sa conscience, voit en elle l’œuvre de Dieu, la rassure et l’encourage. Peu à peu la communauté accepte et vénère le Sacré Cœur (cœur souffrant entouré de flammes et d’une couronne d’épines).

La « dévotion au Sacré-Cœur » va se répandre dans toute la chrétienté et, en 1899, le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) instituera la fête du Sacré-Cœur (3e vendredi après la Pentecôte).

En 1689, Marguerite-Marie reçoit un dernier message du Seigneur : elle doit faire savoir au roi, Louis XIV, qu'il doit se consacrer au Sacré Cœur, ainsi que tous les grands du royaume, et Lui construire un lieu de culte. Le message arriva-t-il au destinataire ? Nul ne sait, mais toujours est-il qu'il n'y eut point de suites.

En octobre 1690, elle annonce à ses sœurs, incrédules, que le Seigneur veut la rappeler à Lui, et en effet, sœur Marguerite-Marie rend saintement son âme à Dieu le 17 octobre. Depuis son corps repose à la basilique de Paray le monial.

Déclarée vénérable en 1824 et bienheureuse en 1864, Marguerite-Marie à été canonisée le 13 mai 1920 par le pape Benoît XV (Giacomo della Chiesa, 1914-1922).

Les douze promesses de Jésus

Notre Seigneur a fait les douze promesses suivantes à sainte Marguerite-Marie afin d'encourager la vraie dévotion au Sacré Cœur de Jésus qui est également la dévotion au Saint-Sacrement. Ces promesses sont octroyées aux dévots du Sacré Cœur.

1. Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires dans leur état.
2. Je mettrai la paix dans leur famille.
3. Je les consolerai dans toutes leurs peines.
4. Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à la mort.
5. Je répandrai d'abondantes bénédictions sur toutes leurs entreprises.
6. Les pécheurs trouveront dans mon Cœur la source et l'océan infini de la miséricorde.
7. Les âmes tièdes deviendront ferventes.
8. Les âmes ferventes s'élèveront à une grande perfection.
9. Je bénirai même les maisons où l'image de mon Cœur sera exposée et honorée.
10. Je donnerai aux prêtres le talent de toucher les cœurs les plus endurcis.
11. Les personnes qui propageront cette dévotion auront leur nom écrit dans mon Cœur, et il n'en sera jamais effacé.
12. Je te promets, dans l'excès de la miséricorde de mon Cœur, que mon amour tout puissant accordera à tous ceux qui communieront les premiers vendredis, neuf fois de suite, la grâce de la pénitence finale, qu'ils ne mourront point dans ma disgrâce, ni sans recevoir les sacrements, et que mon Cœur se rendra leur asile assuré à cette heure dernière.
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par jaimedieu Ven 17 Oct 2014 - 5:51

Vendredi le 17 octobre

Saint Jean de Lycopolis
dit l’“Égyptien” ou “Jean l'obéissant”
Ermite († 394)


Né d'une famille pauvre au début du siècle, Jean s'en détacha vers vingt-cinq ans pour se faire ermite dans le désert.

Son obéissance devint célèbre et il reçut le don de prophétie. Nombreux sont ceux, y compris l'empereur Théodose, qui vinrent le trouver pour lui demander conseil.

Il est fêté au 17 octobre au martyrologe romain et le 9 novembre dans l'Église orthodoxe.

Saint Ignace
Patriarche d'Antioche, martyr
Docteur de l'Église
(† v. 115)

Certains auteurs assurent qu'Ignace fut ce petit enfant que Notre-Seigneur plaça au milieu des apôtres lorsque, pour leur donner une leçon d'humilité, Il leur dit : « Si vous ne devenez semblables à de petits enfants, vous n'entrerez jamais dans le royaume des Cieux ». Ce qui est certain, c'est qu'il était un familier des premiers disciples du Sauveur, disciple lui-même de saint Jean, l'apôtre bien-aimé.

Ignace fut un grand évêque, un homme d'une rare sainteté ; mais sa gloire est surtout son martyre. Conduit devant l'empereur Trajan, il subit un long interrogatoire :
« C'est donc toi, vilain démon, qui insultes nos dieux?
“ Nul autre que vous n'a jamais appelé Théophore un mauvais démon.
Qu'entends-tu par ce mot Théophore ?
Celui qui porte Jésus-Christ dans son cœur.
Crois-tu donc que nous ne portons pas nos dieux dans notre cœur ?
Vos dieux ! Ce ne sont que des démons ; il n'y a qu'un Dieu Créateur, un Jésus-Christ, Fils de Dieu, dont le règne est éternel.
Sacrifie aux dieux, je te ferai pontife de Jupiter et père du Sénat.
Tes honneurs ne sont rien pour un prêtre du Christ.”»

Trajan, irrité, le fait conduire en prison. « Quel honneur pour moi, Seigneur, s'écrie le martyr, d'être mis dans les fers pour l'amour de Vous ! » et il présente ses mains aux chaînes en les baisant à genoux.

L'interrogatoire du lendemain se termina par ces belles paroles d'Ignace : « Je ne sacrifierai point ; je ne crains ni les tourments, ni la mort, parce que j'ai hâte d'aller à Dieu. »

Condamné aux bêtes, il fut conduit d'Antioche à Rome par Smyrne, Troade, Ostie. Son passage fut partout un triomphe ; il fit couler partout des larmes de douleur et d'admiration :
« Je vais à la mort avec joie, pouvait-il dire. Laissez-moi servir de pâture aux lions et aux ours. Je suis le froment de Dieu ; il faut que je sois moulu sous leurs dents pour devenir un pain digne de Jésus-Christ. Rien ne me touche, tout m'est indifférent, hors l'espérance de posséder mon Dieu. Que le feu me réduise en cendres, que j'expire sur le gibet d'une mort infâme ; que sous la dent des tigres furieux et des lions affamés tout mon corps soit broyé ; que les démons se réunissent pour épuiser sur moi leur rage : je souffrirai tout avec joie, pourvu que je jouisse de Jésus-Christ. »

Saint Ignace, dévoré par un lion, répéta le nom de Jésus jusqu'au dernier soupir. Il ne resta de son corps que quelques os qui furent transportés à Antioche.

Catéchèse du pape Benoit XVI

Chers frères et soeurs!
Aujourd'hui, nous parlons de saint Ignace, qui a été le troisième Evêque d'Antioche, de 70 à 107, date de son martyre. A cette époque, Rome, Alexandrie et Antioche étaient les trois grandes métropoles de l'empire romain. Le Concile de Nicée parle de trois "primats": celui de Rome, mais Alexandrie et Antioche également participent, d'une certaine manière, à un "primat". Saint Ignace était Evêque d'Antioche, qui se trouve aujourd'hui en Turquie. Là, à Antioche, comme nous l'apprenons des Actes des Apôtres, se développa une communauté chrétienne florissante: le premier Evêque fut l'apôtre Pierre - c'est ce que nous rapporte la tradition - et là, "pour la première fois, les disciples reçurent le nom de chrétiens" (Ac 11, 26). Eusèbe de Césarée, un historien du IV siècle, consacre un chapitre entier de son Histoire ecclésiastique à la vie et à l'œuvre littéraire d'Ignace (3, 36). "De Syrie", écrit-il, "Ignace fut envoyé à Rome pour être livré en pâture aux bêtes sauvages, à cause du témoignage qu'il avait rendu du Christ. En accomplissant son voyage à travers l'Asie, sous la surveillance sévère des gardes" (qu'il appelle les "dix léopards" dans sa Lettre aux Romains, 5, 1), "dans toutes les villes où il s'arrêtait, à travers des prédications et des avertissements, il renforçait les Eglises; et surtout, il exhortait, avec la plus grande vigueur, à se garder des hérésies, qui commençaient alors à se multiplier, et recommandait de ne pas se détacher de la tradition apostolique". La première étape du voyage d'Ignace vers le martyre fut la ville de Smyrne, où était Evêque saint Polycarpe, disciple de saint Jean. Ici, Ignace écrivit quatre lettres, respectivement aux Eglises d'Ephèse, de Magnésie, de Tralles et de Rome. "Parti de Smyrne", poursuit Eusèbe "Ignace arriva à Troade, et de là, envoya de nouvelles lettres": deux aux Eglises de Philadelphie et de Smyrne, et une à l'Evêque Polycarpe. Eusèbe complète ainsi la liste des lettres, qui nous sont parvenues de l'Eglise du premier siècle comme un trésor précieux. En lisant ces textes, on sent la fraîcheur de la foi de la génération qui avait encore connu les Apôtres. On perçoit également dans ces lettres l'amour ardent d'un saint. Enfin, de Troade, le martyr arriva à Rome où, dans l'amphithéâtre Flavien, il fut livré aux bêtes féroces.

Aucun Père de l'Eglise n'a exprimé avec autant d'intensité qu'Ignace l'ardent désir d'union avec le Christ et de vie en Lui. C'est pourquoi nous avons lu le passage de l'Evangile sur la vigne qui, selon l'Evangile de Jean, est Jésus. En réalité, en Ignace confluent deux "courants" spirituels: celui de Paul, entièrement tendu vers l'union avec le Christ, et celui de Jean, concentré sur la vie en Lui. A leur tour, ces deux courants débouchent sur l'imitation du Christ, proclamé plusieurs fois par Ignace comme "mon" ou "notre Dieu". Ainsi, Ignace supplie les chrétiens de Rome de ne pas empêcher son martyre, car il est impatient d'être "uni au Christ". Et il explique: "Il est beau pour moi de mourir en allant vers (eis) Jésus Christ, plutôt que de régner jusqu'aux confins de la terre. Je le cherche lui, qui est mort pour moi, je le veux lui, qui est ressuscité pour moi... Laissez-moi imiter la Passion de mon Dieu!" (Romains 5, 6). On peut saisir dans ces expressions ardentes d'amour le "réalisme" christologique prononcé, typique de l'Eglise d'Antioche, plus que jamais attentive à l'incarnation du Fils de Dieu et à son humanité véritable et concrète: Jésus Christ, écrit Ignace aux Smyrniotes, "est réellement de la souche de David", "il est réellement né d'une vierge", "il fut réellement cloué pour nous" (1, 1).

L'irrésistible aspiration d'Ignace vers l'union au Christ donne naissance à une véritable "mystique de l'unité". Lui-même se définit comme "un homme auquel est confié le devoir de l'unité" (Philadelphiens, 8, 1). Pour Ignace, l'unité est avant tout une prérogative de Dieu qui, existant dans trois personnes, est Un dans l'unité absolue. Il répète souvent que Dieu est unité, et que ce n'est qu'en Dieu que celle-ci se trouve à l'état pur et originel. L'unité à réaliser sur cette terre de la part des chrétiens n'est qu'une imitation, la plus conforme possible à l'archétype divin. De cette façon, Ignace arrive à élaborer une vision de l'Eglise qui rappelle de près certaines des expressions de la Lettre aux Corinthiens de Clément l'Evêque de Rome. "Il est bon pour vous", écrit-il par exemple aux chrétiens d'Ephèse, "de procéder ensemble en accord avec la pensée de l'Evêque, chose que vous faites déjà. En effet, votre collège des prêtres, à juste titre célèbre, digne de Dieu, est si harmonieusement uni à l'Evêque comme les cordes à la cithare. C'est pourquoi Jésus Christ est chanté dans votre concorde et dans votre amour symphonique. Et ainsi, un par un, vous devenez un chœur, afin que dans la symphonie de la concorde, après avoir pris le ton de Dieu dans l'unité, vous chantiez d'une seule voix" (4, 1-2). Et après avoir recommandé aux Smyrniotes de ne "rien entreprendre qui concerne l'Eglise sans l'évêque" (8, 1), confie à Polycarpe: "J'offre ma vie pour ceux qui sont soumis à l'Evêque, aux prêtres et aux diacres. Puissé-je avec eux être uni à Dieu. Travaillez ensemble les uns pour les autres, luttez ensemble, courez ensemble, souffrez ensemble, dormez et veillez ensemble comme administrateurs de Dieu, ses assesseurs et ses serviteurs. Cherchez à plaire à Celui pour lequel vous militez et dont vous recevez la récompense. Qu'aucun de nous ne soit jamais surpris déserteur. Que votre baptême demeure comme un bouclier, la foi comme un casque, la charité comme une lance, la patience comme une armure" (6, 1-2).

D'une manière générale, on peut percevoir dans les Lettres d'Ignace une sorte de dialectique constante et féconde entre les deux aspects caractéristiques de la vie chrétienne: d'une part, la structure hiérarchique de la communauté ecclésiale, et de l'autre, l'unité fondamentale qui lie entre eux les fidèles dans le Christ. Par conséquent, les rôles ne peuvent pas s'opposer. Au contraire, l'insistance sur la communauté des croyants entre eux et avec leurs pasteurs est continuellement reformulée à travers des images et des analogies éloquentes: la cithare, la corde, l'intonation, le concert, la symphonie. La responsabilité particulière des Evêques, des prêtres et des diacres dans l'édification de la communauté est évidente. C'est d'abord pour eux que vaut l'invitation à l'amour et à l'unité. "Ne soyez qu'un", écrit Ignace aux Magnésiens, en reprenant la prière de Jésus lors de la Dernière Cène: "Une seule supplique, un seul esprit, une seule espérance dans l'amour; accourez tous à Jésus Christ comme à l'unique temple de Dieu, comme à l'unique autel; il est un, et procédant du Père unique, il est demeuré uni à Lui, et il est retourné à Lui dans l'unité" (7, 1-2). Ignace, le premier dans la littérature chrétienne, attribue à l'Eglise l'adjectif de "catholique", c'est-à-dire "universelle": "Là où est Jésus Christ", affirme-t-il, "là est l'Eglise catholique" (Smyrn. 8, 2). Et c'est précisément dans le service d'unité à l'Eglise catholique que la communauté chrétienne de Rome exerce une sorte de primat dans l'amour: "A Rome, celle-ci préside, digne de Dieu, vénérable, digne d'être appelée bienheureuse... Elle préside à la charité, qui reçoit du Christ la loi et porte le nom du Père" (Romains, prologue).

Comme on le voit, Ignace est véritablement le "docteur de l'unité": unité de Dieu et unité du Christ (au mépris des diverses hérésies qui commençaient à circuler et divisaient l'homme et Dieu dans le Christ), unité de l'Eglise, unité des fidèles "dans la foi et dans la charité, par rapport auxquelles il n'y a rien de plus excellent" (Smyrn. 6, 1). En définitive, le "réalisme" d'Ignace invite les fidèles d'hier et d'aujourd'hui, il nous invite tous à une synthèse progressive entre la configuration au Christ (union avec lui, vie en lui) et le dévouement à son Eglise (unité avec l'Evêque, service généreux de la communauté et du monde). Bref, il faut parvenir à une synthèse entre communion de l'Eglise à l'intérieur d'elle-même et mission proclamation de l'Evangile pour les autres, jusqu'à ce que, à travers une dimension, l'autre parle, et que les croyants soient toujours davantage "dans la possession de l'esprit indivis, qui est Jésus Christ lui-même" (Magn. 15). En implorant du Seigneur cette "grâce de l'unité", et dans la conviction de présider à la charité de toute l'Eglise (cf. Romains, prologue), je vous adresse le même souhait que celui qui conclut la lettre d'Ignace aux chrétiens de Tralles: "Aimez-vous l'un l'autre avec un cœur non divisé. Mon esprit s'offre en sacrifice pour vous, non seulement à présent, mais également lorsqu'il aura rejoint Dieu... Dans le Christ, puissiez-vous être trouvés sans tache" (13). Et nous prions afin que le Seigneur nous aide à atteindre cette unité et à être enfin trouvés sans tache, car c'est l'amour qui purifie les âmes.
jaimedieu
jaimedieu

Féminin Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada

Revenir en haut Aller en bas

Les saints du jour - Page 12 Empty Re: Les saints du jour

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 12 sur 34 Précédent  1 ... 7 ... 11, 12, 13 ... 23 ... 34  Suivant

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum