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Les saints du jour

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Message par jaimedieu Sam 3 Sep 2016 - 15:46

Samedi le 3 septembre

Saint Grégoire le Grand
Pape et docteur de l'Église
(537 - 604)

C
'est à bon droit que cet illustre Pape est appelé le Grand; il fut, en effet, grand par sa naissance, - fils de sénateur, neveu d'une sainte, la vierge Tarsille; - grand par sa science et par sa sainteté; - grand par les merveilles qu'il opéra; - grand par les dignités de cardinal, de légat, de Pape, où la Providence et son mérite l'élevèrent graduellement.

Grégoire était né à Rome. Il en occupa quelques temps la première magistrature, mais bientôt la cité, qui avait vu cet opulent patricien traverser ses rues en habits de soie, étincelants de pierreries, le vit avec bien plus d'admiration, couvert d'un grossier vêtement, servir les mendiants, mendiant lui-même, dans son palais devenu monastère et hôpital. Il n'avait conservé qu'un seul reste de son ancienne splendeur, une écuelle d'argent dans laquelle sa mère lui envoyait tous les jours de pauvres légumes pour sa nourriture; encore ne tarda-t-il pas de la donner à un pauvre marchand qui, après avoir tout perdu dans un naufrage, était venu solliciter sa charité si connue.

Grégoire se livra avec ardeur à la lecture des Livres Saints; ses veilles, ses mortifications étaient telles, que sa santé y succomba et que sa vie fut compromise. Passant un jour sur le marché, il vit de jeunes enfants d'une ravissante beauté que l'on exposait en vente. Apprenant qu'ils étaient Angles, c'est-à-dire du pays, encore païen, d'Angleterre: "Dites plutôt des Anges, s'écria-t-il, s'ils n'étaient pas sous l'empire du démon." Il alla voir le Pape, et obtint d'aller prêcher l'Évangile à ce peuple; mais les murmures de Rome forcèrent le Pape à le retenir.

Le Souverain Pontife étant venu à mourir, Grégoire dut courber ses épaules sous la charge spirituelle de tout l'univers. L'un des faits remarquables de son pontificat, c'est l'évangélisation de ce peuple anglais dont il eût voulu lui-même être l'apôtre.

Grégoire s'est rendu célèbre par la réforme de la liturgie et le perfectionnement du chant ecclésiastique. Il prêchait souvent au peuple de Rome, et lorsque la maladie lui ôtait cette consolation, il composait des sermons et des homélies qui comptent parmi les chefs-d'oeuvre de ce grand docteur. Son pontificat fut l'un des plus féconds dont s'honore l'Église. Grégoire mourut le 12 mars 604. On le représente écoutant une colombe qui lui parle à l'oreille. Il est regardé comme le patron des chantres.



Martyrologe Romain : À Paris, en 1792, la passion de soixante-quinze bienheureux martyrs.


Prêtres : André-Abel Alricy, de Crémieu, au diocèse de Grenoble, attaché à la prison Saint-Médard, à Paris - René-Marie Andrieux, de Rennes, ancien jésuite, supérieur de la Communauté de Saint-Nicolas du Chardonnet à Paris - Pierre-Paul Balzac, de Paris, vicaire à Villejuif, retiré dans la communauté de Saint-Nicolas du Chardonnet - Jean-François Benoît, dit Vourlat, de Lyon, ancien jésuite, aumônier des Dames de l’Adoration perpétuelle, à Paris - Jean-Charles-Marie Bernard du Cornillet, de Châteaubriant, au diocèse de Nantes, chanoine régulier de Saint-Victor à Paris et bibliothécaire de l’abbaye - Michel-André-Sylvestre Binard, de Laulne, au diocèse de Coutances, professeur au Collège de Navarre, à Paris - Nicolas Bize, de Versailles, directeur du séminiaire Saint-Nicolas du Chardonnet, à Paris - Claude Bochot, de Troyes, supérieur de la Maison Saint-Charles des Pères de la Doctrine chrétienne, à Paris - Jean-François Bonnel de Pradal, d’Ax-les-Thermes, au diocèse de Pamiers, chanoine régulier de Sainte-Geneviève, à Paris - Pierre Bonze, de Paris, curé de Massy - Pierre Briquet, de Vervins, au diocèse de Laon, professeur au Collège de Navarre, à Paris - Pierre Brisse, de Brombos, au diocèse de Beauvais, curé de Boran-sur-Oise, dans le même diocèse - Charles Carnus, de Salles-la-Source, au diocèse de Rodez, professeur au collège de Rodez - Jean-Charles Caron, d’Auchel, au diocèse de Boulogne, prêtre de la Mission, curé de Collégien, au diocèse de Meaux - Bertrand-Antoine de Caupène, de Jégan, au diocèse d’Auch, vicaire à Montmagny - Nicolas Colin, de Grenant, au diocèse de Langres, prêtre de la Mission, curé de Genevrières, au même diocèse - Jacques Dufour, de Troisgots, au diocèse de Coutances, vicaire à Maison-Alfort, au diocèse de Paris - Denis-Claude Duval, de Paris, vicaire à Saint-Étienne du Mont - Jean-Pierre Duval, de Paris, capucin (frère Côme), aumônier de l’hôpital de la Pitié, à Paris - Joseph Falcoz, de Saint-Sorlin d’Arves, au diocèse de Maurienne, chapelain de l’hôpital de la Pitié - Gilbert-Jean Fautrel, de Marcilly, au diocèse de Coutances, aumônier de la Maison des Enfants-trouvés, à Paris - Eustache Félix, de Troyes, procureur de la Maison des Pères de la Doctrine chrétienne à Paris et conseiller provincial - Pierre-Philibert Fougères, de Paris, curé de Saint-Laurent de Nevers, député à l’Assemblée nationale - Louis-Joseph François, de Busigny, au diocèse de Cambrai, prêtre de la Mission, supérieur du séminaire Saint-Firmin - Pierre-Jean Garrigues, de Sauveterre, au diocèse de Rodez, attaché au diocèse de Paris - Nicolas Gaudreau, de Paris, curé de Vert-le-Petit - Étienne-Michel Gillet, de Paris, directeur au séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet - Georges-Jérôme Giroust, de Bussy-Saint-Georges, au diocèse de Meaux, vicaire à Gennevilliers, au diocèse de Paris - Joseph-Marie Gros, de Lyon, curé de Saint-Nicolas du Chardonnet, député aux États généraux - Jean-Henri Gruyer, de Dole, au diocèse de Saint-Claude, prêtre de la Mission, vicaire à Saint-Louis de Versailles - Pierre-Marie Guérin du Rocher, de Sainte-Honorine-la-Guillaume, au diocèse de Séez, ancien jésuite, supérieur de la Maison des Nouveaux Convertis, à Paris - François-Robert Guérin du Rocher, frère cadet du précédent, né au Repas, au diocèse de Séez, ancien jésuite, aumônier de l’hospice des Capucins, à Paris - Yves-André Guillon de Kerenrun, de Lézardrieux, au diocèse de Tréguier, proviseur de la Maison de Navarre et vice-chancelier de l’Université de Paris - Julien-François Hédouin, de Coutances, chapelain de la Communauté de la Compassion, à Paris - Pierre-François Hénoque, de Tronchoy, au diocèse d’Amiens, professeur au Collège du Cardinal Lemoine, à Paris - Éloi Herque, dit du Roule, de Lyon, ancien jésuite, aummônier de l’hôpital de la Pitié, à Paris - Pierre-Louis Joret, de Rollot, au diocèse de Beauvais, résidant à Paris - Jean-Jacques de La Lande, de La Forêt-Auvray, au diocèse d’Évreux, curé de Saint-Martin d’Illiers-l’Évêque, au même diocèse, député aux États généraux - Gilles-Louis Lanchon, des Pieux, au diocèse de Coutances, directeur spirituel des religieuses de Port-Royal, à Paris - Louis-Jean Lanier, de Château-Gontier, au diocèse d’Angers, préfet du séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet, à Paris - Jean-Joseph de Lavèze-Belay, de Gluiras, au diocèse de Viviers, confesseur des malades à l’Hôtel-Dieu de Paris - Michel Leber, de Paris, curé de La Madeleine - Jean-Baptiste Legrand, de Versailles, professeur au Collège de Lisieux, à Paris - Jean-Pierre Le Laisant, de Valognes, au diocèse de Coutances, vicaire à Dugny, au diocèse de Paris - Julien Le Laisant, frère aîné du précédent, de Valognes, vicaire à Videcosville, au diocèse de Coutances - Jean Lemaître, de Beaumais, au diocèse de Bayeux, ordonné prêtre le 17 juin précédent - Jean-Thomas Leroy, d’Épernay, au diocèse de Châlons, grand prieur de l’abbaye de chanoines réguliers de Saint-Jean des Vignes et curé-prieur de La Ferté-Gaucher, au diocèse de Soissons - Martin-François Loublier, d’O, près de Mortrée, au diocèse de Séez, curé de Condé-sur-Sarthe, au même diocèse - Claude-Louis Marmotant de Savigny, de Paris, curé de Compans-la-Ville, au diocèse de Meaux - Claude-Sylvain Mayneaud de Bizefranc, de Digoin, au diocèse d’Autun, prêtre de la Communauté de Saint-Étienne du Mont, à Paris - Henri-Jean Milet, de Paris, vicaire à Saint-Hippolyte - François-Joseph Monnier, de Paris, vicaire à Saint-Séverin - Marie-François Mouffle, de Paris, vicaire à Saint-Merry - Jean-Louis Oviefre, de Paris, directeur de la petite Communauté de Saint-Nicolas du Chardonnet - Jean-Michel Phelippot, de Paris, chapelain du Collège de Navarre, à Paris - Claude Pons, du Puy-en-Velay, chanoine régulier de Sainte-Geneviève de Paris - Pierre-Claude Pottier, du Hâvre, au diocèse de Rouen, eudiste, supérieur du Séminaire Saint-Vivien de Rouen - Jacques-Léonor Rabé, de Sainte-Mère-Église, au diocèse de Coutances, chapelain de l’hospice des Enfants-Assistés, à Paris - Pierre-Robert Régnet, de Cherbourg, au diocèse de Coutances, résidant à Paris - Yves-Jean-Pierre Rey de Kervizic, de Plounez, au diocèse de Saint-Brieuc, vicaire à Saint-Jacques du Haut-Pas, à Paris - Nicolas-Charles Roussel, confesseur des Hermites à Grosbois, au diocèse de Paris - Pierre Saint-James, de Caen, au diocèse de Bayeux, recteur de l’Hôpital général, à Paris - Jacques-Louis Schmid, de Paris, curé de Saint-Jean l’Évangéliste, à Paris - Jean-Antoine Seconds, de Rodez, ancien jésuite, chapelain de l’Hôpital de la Pitié, à Paris - Pierre-Jacques de Turménies, de Gournay-en-Bray, au diocèse de Rouen, grand-maître du Collège de Navarre, à Paris - René-Joseph Urvoy, de Plouisy, au diocèse de Tréguier, maître de conférences au séminaire des Trente-Trois, à Paris - Nicolas-Marie Verron, de Quimperlé, au diocèse de Cornouaille, ancien jésuite, directeur des religieuses de Sainte-Aure, à Paris.
Diacre : Pierre-Florent Leclercq ou Clerq, de Hautvillers, au diocèse d’Amiens, élève au séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet, à Paris.

Laïcs : Sébastien Desbrielles, de Bourges, maître d’hôtel à l’Hôpital de la Pitié, à Paris - Louis-François Rigot, d’Amiens, sous-sacristain à l’Hôpital de la Pitié, à Paris - Jean-Antoine de Villette, de Cateau-Cambrésis, au diocèse de Cambrai, ancien officier, retiré au séminaire Saint-Firmin.

Martyrs de Paris et prêtres pour la plupart, le lendemain du massacre perpétré au couvent des Carmes, sous la Révolution française, ils furent à leur tour mis à mort sans jugement, quelques-uns à la prison de la Force, tous les autres au séminaire Saint-Firmin transformé en prison.




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Message par jaimedieu Dim 4 Sep 2016 - 15:52

Dimanche le 4 septembre

Saint Moïse
Prophète de l’A.T.
(XIVe-XIIIe s. av. J.C.)


Début de la catéchèse du 1er juin 2011 du Pape Benoît XVI

« En lisant l’Ancien Testament, une figure ressort parmi les autres: celle de Moïse, précisément comme homme de prière. Moïse, le grand prophète et « condottiere » du temps de l’Exode, a exercé sa fonction de médiateur entre Dieu et Israël en se faisant le messager, auprès du peuple, des paroles et des commandements divins, en le conduisant vers la liberté de la Terre promise, en enseignant aux juifs à vivre dans l’obéissance et dans la confiance envers Dieu au cours de leur long séjour dans le désert, mais également, et je dirais surtout, en priant. Il prie pour le pharaon lorsque Dieu, avec les plaies, tentait de convertir le cœur des Égyptiens (cf. Ex 8-10); il demande au Seigneur la guérison de sa sœur Marie frappée par la lèpre (cf. Nb 12, 9-13), il intercède pour le peuple qui s’était rebellé, effrayé par le compte-rendu des explorateurs (cf. Nb 14, 1-19), il prie quand le feu va dévorer le campement (cf. Nb 11, 1-2) et quand les serpents venimeux font un massacre (cf. Nb 21, 4-9); il s’adresse au Seigneur et réagit en protestant quand le poids de sa mission devient trop lourd (cf. Nb 11, 10-15); il voit Dieu et parle avec Lui «face à face, comme un homme parle à son ami» (cf. Ex 24, 9-17; 33, 7-23; 34, 1-10. 28-35). »



Sainte Rosalie
Vierge et ermite
(1130-1160)


Rosalie, du sang royal de Charlemagne, naît à Palerme, en Sicile, d'un chevalier français et d'une parente de Roger, roi de Sicile. La Sainte Vierge lui apparut et lui conseilla de se retirer du monde. Rosalie, à quatorze ans, quitta le palais de son père sans avertir personne, n'emportant qu'un crucifix et des instruments de pénitence. Deux anges la conduisirent sur une montagne voisine de la ville. Dans une grotte inconnue et enveloppée de neige pendant plusieurs mois, Rosalie passa quelques années, partageant son temps entre l'oraison, la prière et la pénitence. Des racines crues faisaient sa nourriture ; l'eau du rocher lui servait de boisson. Souvent elle recevait la visite des anges, et le Sauveur lui-même venait parfois s'entretenir avec elle. On voit encore dans cette grotte une petite fontaine qu'elle creusa pour réunir les eaux qui suintaient à travers les fissures de la roche ; on voit aussi une sorte d'autel grossier et un long morceau de marbre où elle prenait son repas, un siège taillé dans le roc.
Aussitôt après sa disparition, sa famille la fit rechercher dans toute la Sicile. Les anges avertirent Rosalie qu'elle serait bientôt découverte si elle ne changeait de demeure ; elle prit aussitôt son crucifix et le peu d'objets qu'elle avait avec elle et suivit ses guides célestes ; ils la conduisirent sur le mont Pellegrino, où ils lui indiquèrent une grotte obscure et humide qui lui servit de retraite pendant les dix-huit dernières années de sa vie.


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Message par jaimedieu Lun 5 Sep 2016 - 16:20

Lundi le 5 septembre

Ste Mère Teresa de Calcutta (1910-1997)
Religieuse et fondatrice des « Missionnaires de la Charité »

« Par mon sang, je suis Albanaise. Par ma nationalité, Indienne. Par ma foi, je suis une religieuse catholique. Pour ce qui est de mon appel, j’appartiens au monde. Pour ce qui est de mon cœur, j’appartiens entièrement au Cœur de Jésus. »

M
ère Teresa, de son nom patronymique Anjezë Gonxha Bojaxhiu, naît le 26 août 1910 à Üsküb, Empire ottoman (actuellement Skopje, Macédoine)
Cadette de Nikola et Drane Bojaxhiu, famille d’origine albanaise, elle reçut sa première communion à l’âge de cinq ans et demi et fut confirmée en novembre 1916.

À l'âge de douze ans, Agnès commence à ressentir l'appel de se consacrer à Dieu.
La vie de mère Teresa comporte alors deux périodes bien tranchées : sa vie dans l'institut de sœurs de Lorette et sa vie dans l'ordre des Missionnaires de la charité.

À l'âge de dix-huit ans, en 1928, elle entre à l'Institut des « Sœurs de Lorette », en Irlande. En 1929 elle est envoyée à Calcutta. En 1931, après deux années de noviciat, elle fait sa première profession de foi et elle prend le nom de Teresa. Elle enseigne la géographie à l'école Sainte-Marie à Calcutta où elle est nommée directrice en 1944.

Elle reçoit l'appel de consacrer sa vie aux pauvres des bidonvilles. En 1946, avec le soutien de l'archevêque de Calcutta, elle obtient, du vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958), la permission de quitter l'ordre des « Sœurs de Lorette ».

En 1948, la vie de Mère Teresa se transforme ; c’est un tournant dans sa vie. Elle s'installe dans un bidonville (à Taltola, en Inde) avec quelques autres religieuses qui l'ont suivie. Elle fait la fondation des « Missionnaires de la Charité », établie officiellement dans le diocèse de Calcutta en 1950.

Elle prend désormais le nom de Mère Teresa, car elle a choisi la petite Thérèse comme patronne et guide vers la sainteté ; sa vie est consacrée aux pauvres, aux malades, aux laissés-pour-compte et aux mourants. Cela commença avec l'ouverture du « mouroir » de Calcutta pour assurer une fin digne à ceux qui, leur vie durant, avaient vécu « comme des bêtes ».

En 1996, la congrégation des « Missionnaires de la Charité » comptait 517 missions dans plus d'une centaine de pays. Il y a actuellement près de 4 000 sœurs Missionnaires de la Charité.

Elle a reçu plusieurs récompenses pour son travail, notamment le Prix de la Paix Jean XXIII en 1971 ; le Prix Nobel de la Paix en 1979 pour son action en faveur des déshérités en Inde. Elle a utilisé sa notoriété mondiale pour attirer l'attention du monde sur des questions morales et sociales importantes.

Pendant 50 ans la vie de Mère Teresa de Calcutta a été marquée par la grande épreuve spirituelle de la nuit de la foi. Elle était assaillie par le doute concernant l'existence de Dieu. Ces années de nuit intérieure constituent un trait important de sa figure spirituelle. C'était un supplice secrètement enfoui en elle et dissimulé derrière un visage paisible qu'elle avait en public. Personne ne savait qu'elle était aussi tourmentée. Cette épreuve de la nuit de la foi apparaît avec une précision jusque-là inédite avec la publication en 2007 d'un ouvrage compilant 40 lettres rédigées au cours des soixante dernières années de sa vie et qu'elle voulait voir détruites pour certaines.

Après un premier infarctus en 1983, sa santé se détériore sérieusement à partir de 1990. Suite à une crise de paludisme et à un arrêt cardiaque, elle abandonne ses responsabilités à la tête de la communauté en mars 1997. Pendant ses dix dernières années elle a été souvent malade et hospitalisée.

La vie de Mère Teresa a été assez longue : 87 ans. Son départ pour les demeures éternelles eu lieu, dans son couvent de Calcutta, le 5 septembre 1997.

L’Inde a déclaré le lendemain de sa mort Jour de deuil national. Elle a offert des funérailles nationales à sa plus grande héroïne depuis Gandhi. La mort de Mère Teresa a été l'occasion d'un hommage unanime ; ses obsèques ont rassemblé des croyants de toutes les religions. Les funérailles ont été célébrées dans le Stade de Calcutta ; les sœurs avaient préparé l'autel pour la Messe.

Monseigneur Henri de Souza, archevêque de Calcutta est à l’origine de la demande de canonisation de Mère Teresa. Le processus de béatification a été particulièrement rapide : il a débuté en 1999, seulement deux ans après sa mort, grâce à une dérogation du pape permettant d'écourter le délai habituel de cinq ans. Celle-ci a bénéficié d'un traitement de faveur de la part de saint Jean-Paul II, fervent admirateur. Ses lettres, qui révèlent ses doutes, étaient connues au moment du procès de béatification de Mère Teresa. Elles ont été pris en compte pour sa béatification.

Mère Teresa de Calcutta a été béatifiée le 19 octobre 2003 à Rome, place Saint-Pierre, devant 300 000 fidèles, par saint Jean-Paul II.

Bx Jean-Joseph Lataste (1832-1869)
Prêtre o.p. « Apôtre des Prisons »
Fondateur de la Congrégation des « Dominicaines de Béthanie »


Contrairement à l’usage courant, le jour de la mémoire n’est pas celui de la naissance au ciel (dies natalis : 10 mars) mais celui de sa naissance sur terre, selon la Lettre apostolique du 28 mai 2012 du pape Benoît XVI.

Jean-Joseph (dans le monde : Alcide) Lataste naît à Cadillac sur Garonne (Gironde), le 5 septembre 1832, dernier des 7 enfants de Vital et Jeanne Grassiet. Très jeune, il se sent appelé au sacerdoce. Après beaucoup d’hésitations, et un combat profond, il entre en 1857 dans l’ordre Dominicain.
Il est ordonné prêtre à Marseille le 08 février 1863 et assigné au couvent de Bordeaux.
En septembre 1864 il est envoyé prêcher une retraite à 400 femmes, condamnées au silence absolu dans la prison de Cadillac qu'il connait bien, car il était né dans cette bourgade.
Comme prédicateur, il franchit le seuil de cet établissement pénitencier avec appréhension.
Les détenues travaillent en silence toute la journée.

Pour suivre la retraite, elles rognent sur leur temps de repos, se lèvent à quatre heures du matin et se couchent deux heures plus tard qu'à l'ordinaire. Le Père leur propose une nuit d'adoration : il imagine un tour de présence de deux ou trois détenues se relayant devant le Saint Sacrement. Elles seront 400 à passer la nuit en adoration dans cette chapelle qui devient pour le Père Lataste le lieu d'une révélation déterminante pour lui : « j'ai vu cette prison, objet de tristesse et d'effroi pour les hommes, transformée cette nuit en un lieu de délices, en un séjour de gloire et de bonheur ».

Saisi par la foi de certaines de ses recluses, à la très mauvaise réputation, s'impose à lui le projet de leur offrir une famille religieuse : « Quelque soit votre passé, ne vous considérez plus comme des prisonnières mais comme des âmes vouées à Dieu... ».
À leur sortie de prison, après avoir purgé leur peine, Jean-Joseph propose à celles qui le désirent de vivre leur idéal de consécration à Dieu, dans un même couvent que des religieuses vierges, sous le même genre d'habit, celui de saint Dominique, afin que rien ne distingue jamais les unes des autres, qu'elles s'accueillent mutuellement et avec miséricorde comme sœurs sans tenir compte du passé, sans jugement, dans la discrétion : un projet courageux et audacieux pour l'époque.

En 1866, avec la collaboration d'une religieuse de la Présentation de Tours, Sœur Henri-Dominique (1822-1907), il ouvrait la première communauté des « Dominicaines de Béthanie », sous le patronage de sainte Marie-Madeleine.

Le Père Lataste reçoit une maison adaptée à son œuvre à Frasne le Château : c'est ainsi que sa fondation prend racine avant d'étendre ses ramifications en Italie, Suisse, Allemagne, Pays Bas, États-Unis dans la prison de Norfolk, Massachusetts, où une fraternité laïque Notre Dame de Miséricorde est née dans le couloir de la mort de ce pénitencier.

Il tombe malade et meurt le 10 mars 1869. Sur sa tombe il est écrit : « Parvenu à la perfection en peu de temps, il a connu la plénitude des longues vies. »

Jean-Joseph Lataste a été proclamé bienheureux le 03 juin 2012 au Parc des expositions Micropolis de Besançon. La Messe fut présidée par le cardinal Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints et délégué du Pape, assisté de Mgr André Lacrampe, archevêque de Besançon, de Mgr Luigi Ventura, Nonce apostolique et de nombreux évêques. La prédication fut faite par le fr. Bruno Cadoré, o.p., Maître de l'Ordre des Prêcheurs.

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Message par jaimedieu Mer 7 Sep 2016 - 15:05

Mercredi le 7 septembre

Bse Eugénie Picco (1921)
Vierge

Eugenia Picco naît à Crescenzago (Milan) le 8 novembre 1867 de Joseph Picco e d'Adélaide Del Corno. Le père est un musicien de valeur à ‘La Scala’ de Milan, mais aveugle. La mère est une femme frivole, qui n'aime pas son mari, mais l'argent, le succès et les voyages. Eugénie est souvent confiée aux grands-parents. Elle ne rencontre ses parents que pendant les brèves haltes qu'ils se permettent entre les diverses tournées, jusqu'au jour que la mère rentre seule sans son mari, le donnant pour mort : Eugénie ne saura jamais plus rien de son père. A partir de là, la mère oblige sa fille à habiter avec elle et son compagnon, avec lequel elle aura, par la suite, deux fils.

Eugénie grandit dans un milieu sans religion, moralement ruiné. Elle doit se ranger aux désirs mondains de sa mère qui la voudrait chanteuse à succès et subir le compagnon de sa mère qui la moleste et souvent l'ennuie.
« Périls et occasions à la maison et ailleurs », dira Eugénie en se souvenant de ces années tourmentées et de la force « instinctive » de prier, d'élever la pensée vers le haut, dans le silence de la basilique austère de S. Ambroise de Milan, où elle se rend chaque jour pour invoquer Dieu, sans presque le connaître. Un soir du mois de mai 1886 Eugénie sent la vocation à la sainteté. À partir de ce moment elle tendra, avec une joie et une fidélité jamais démenties, à la perfection.

À vingt ans Eugénie décide de chercher Jésus, la sainteté. Elle entre dans la Famille religieuse, encore de fondation récente, des « Piccole Figlie » des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, en fuyant de la maison le 31 août 1887. Elle est aussitôt accueillie, comprise et aimée par son fondateur, le Vénérable Agostino Chieppi.
Elle commence son noviciat le 26 août 1888, le 10 juin 1891 elle émet la première profession religieuse entre les mains du fondateur lui-même ; la profession perpétuelle suivra le 1er juin 1894. Simple et humble, fidèle et généreuse, sans réserve elle se consacre aux élèves du convict où elle enseigne la musique, le chant et le français; aux novices dont elle devient la mère et la Maîtresse; aux consœurs en servant comme archiviste, secrétaire générale et conseillère.

Au mois de juin 1911 elle est élue Supérieure générale et restera en charge jusqu'à la mort. Courageuse, elle fait vœu d'accomplir avec une perfection sereine et tranquille ses devoirs de Supérieure afin d'accomplir la volonté de Dieu. Elle fut une animatrice sage et prudente de sa Congrégation. Au cours de son gouvernement elle déploya une activité éclairée et prudente en vue d'organiser durablement son Institut en se donnant comme tâche de fixer les directives transmises par le Fondateur.
Pour tous elle est une mère, spécialement pour les pauvres, les petits, les marginaux qu'elle sert avec une charité généreuse et infatigable. Les nécessités et les drames de ses frères au cours de la Grande Guerre 1915-1918 lui ouvrent encore davantage le cœur qui se fait accueillant à toute plainte, toute douleur, toute préoccupation sociale et personnelle.

Le soutien principal, l'appui vital de sa vie intérieure et de toute œuvre et de toute action apostolique est pour sœur Eugénie l'Eucharistie, son grand amour, centre de sa piété, nourriture, réconfort et joie de ses journées remplies de prière et de fatigue.
Le Christ infuse en elle son zèle pour le salut des âmes, son désir fervent de reconduire tous les hommes à la maison du Père. La raison de son activité caritative incessante se trouve dans son ardent amour du Christ.

De faible santé, avec un corps miné par la phtisie osseuse, ce qui en 1919 conduit à l'amputation de la jambe droite inférieure, Sœur Eugénie se rend disponible à accomplir le dessein du Père. Elle est prête à toute immolation et se montre toujours l'amie souriante du Christ, des frères et du monde.
Ce dynamisme qui concentre tous ses désirs, toute la volonté en Dieu, cette résolution décidée de tendre à la perfection, traduite par une vie de mortification, de pureté, d'obéissance, d'héroïcité dans les œuvres de vertu, en vivant l'ordinaire le plus humble d'une manière extraordinaire, déterminent le climat dans lequel la vie de sœur Eugénie Picco se déroule.
Elle accomplit sa consécration totale à Dieu dans la maladie et dans la mort : le 7 septembre 1921. La réputation de sainteté se garde, et même augmentera après sa mort. Partout on entendra parler d'admiration et de vénération pour sœur Eugénie. Elle est considérée par tous comme un exemple de vertu extraordinaire et comme un modèle de piété, de zèle, de prudence, d'esprit de sacrifice et de sagesse.

Le procès de béatification fut commencé en septembre 1945. L'héroïcité des vertus fut reconnue le 18 février 1989, le 20 décembre 1999 fut publié le décret du miracle, attribué à son intercession, qui reconnaît la guérison miraculeuse de Camille Talubingi Kingombe du diocèse d'Uvira (ex-Zaire) survenue le 25 août 1992.

Eugenia Picco a été béatifiée à Rome le 07 octobre 2001, par Saint Jean-Paul II (Homelie du Saint Père), avec six autres Serviteurs de Dieu : Ignazio Maloyan, Evêque et martyr; Nikolaus Gross, père de famille et martyr; Alfonso Maria Fusco, prêtre; Tommaso Maria Fusco, prêtre; Emilie Tavernier-Gamelin, religieuse; Maria Euthymia Uffing, vierge.



Saint Clodoald
Prince, moine et prêtre
(515-560)

Clodoald, plus connu sous le nom de Cloud, était le fils du roi Clodomir et petit-fils de Clovis et de sainte Clotilde. Après la mort de son père, ses oncles, Childebert et Clotaire, firent demander à leur mère Clotilde, de leur envoyer les enfants de Clodomir pour les proclamer successeurs de leur père. La sainte veuve revêtit Cloud, qui n'avait que deux ans, et ses deux frères de leurs plus beaux habits et les envoya avec confiance, ne se doutant pas que ses petits-enfants allaient être égorgés sans pitié par ses propres fils. Cloud fut sauvé du massacre et put échapper à toutes les recherches de ses oncles.
Le jeune prince grandit en paix dans un monastère, et, trouvant toute sa joie au service de Dieu, il préféra la tonsure à la couronne. Il choisit plus tard, pour y finir ses jours, le monastère d'Agaune, dont les neufs cents religieux partagés en neuf chœurs, se succédaient tour à tour devant l'autel et chantaient l'office sans interruption, le jour et la nuit.

Dieu ne voulut pas laisser longtemps ce trésor enfoui, car il accompagna les vertus du prince du don des miracles. Un jour qu'il se promenait aux environs de sa cellule, un mendiant à moitié nu se présente à lui, implorant sa charité. Le prince, devenu moine, n'avait rien ; les pauvres vêtements qu'il portait étaient les seuls objets qu'il eût à sa disposition ; il ne voulut pas cependant rebuter un membre du Sauveur Jésus, et, se dépouillant de son manteau, il en revêtit le mendiant. Le soir, celui-ci reçut l'hospitalité dans une chaumière voisine, et, pendant qu'il dormait, ô prodige ! Le vêtement qu'il avait reçu rayonnait d'un éclat plus merveilleux que les brillants habits des princes.

Cloud fut ordonné prêtre malgré les protestations de son humilité, et fut le premier des princes de France qui gravit les degrés de l'autel. C'est à Paris qu'avait eu lieu l'ordination ; il obtint du roi Childebert, son oncle, une propriété voisine de la capitale pour y finir ses jours dans la solitude. Dès qu'on sut le lieu de la retraite du serviteur de Dieu, on y accourut de toutes parts pour se mettre sous sa direction ; quelques cellules furent d'abord bâties, bientôt un monastère devint nécessaire ; Cloud y vécut sept ans au milieu de ses frères, leur donnant l'exemple de toutes les vertus. Les vertus de saint Cloud avaient attiré vers lui de nombreux disciples ; ses miracles firent accourir des foules immenses à son tombeau, autour duquel se forma la ville de Saint-Cloud.

La piété naïve de nos pères a porté les cloutiers à le choisir pour patron.


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Message par jaimedieu Jeu 8 Sep 2016 - 14:38

Jeudi le 8 septembre

La Nativité de la très Sainte Vierge
(Fête)

Tout est miracle dans l'histoire de la Sainte Vierge ; sa naissance ne fait point exception, et, bien que pauvre aux yeux du monde, elle apparaît aux yeux de la foi entourée des plus éclatantes merveilles.

Aussi est-ce avec raison que l'église s'écrie en ce jour : « Votre naissance, ô Marie, Mère de Dieu, a rempli tout le monde de consolation et d'allégresse, parce que le soleil de justice, Jésus-Christ, notre Dieu, est né de vous, Lui qui nous a tirés de la malédiction où nous étions plongés et nous a comblés de bénédictions ; Lui, qui, ayant ruiné l'empire de la mort, nous a introduits dans la vie éternelle. » Cette fête, en effet, doit être une réjouissance universelle ; ce n'est pas un heureux présage pour une ville ou pour un peuple, mais pour l'humanité tout entière.

Joachim et Anne, ses parents, étaient de la race de David, de laquelle devait naître le sauveur promis au monde ; mais ils étaient avancés en âge et n'avaient point d'enfants ; donc nulle espérance humaine pour eux de donner naissance au rédempteur attendu. Dieu, qui aime à confondre les calculs des hommes et les prévisions naturelles, jugea autrement et renouvela pour Joachim et Anne la merveille dont l'Ancien Testament nous rapporte plusieurs exemples. Les deux vieillards reçurent l'annonce des desseins de Dieu, et au temps marqué Marie paraissait au monde. Toute pure, toute immaculée avait été sa conception, toute pure et toute privilégiée fut sa naissance.

Quelle joie ce jour-là dans la maison de Joachim ! Figurons-nous combien devait être ravissante cette enfant de bénédiction, sanctifiée dès le premier instant de sa vie, et dont les facultés n'avaient pas connu un seul instant le sommeil ni l'imperfection ! Les saints ne tarissent pas d'éloges sur la naissance de Marie : « Avant la naissance de Marie, disent-ils, le monde était enseveli dans les ténèbres du péché ; avec elle paraît l'aurore qui annonce le soleil de justice. Parfaite dès sa naissance, Marie ne fit que croître chaque jour en vertus... »

Astre toujours progressant en lumière, si beau dès son apparition, qu'il devait être éblouissant au terme de sa course ! Quel bonheur pour les élus de contempler au ciel les merveilles opérées par Dieu en Marie ! Unissons-nous à l'Église qui l'honore aujourd'hui sous cent titres différents dans une multitude de sanctuaires vénérés.


Saint Thomas de Villeneuve
Archevêque de Valence, en Espagne
(1488-1555)

Tomás de Villanueva, né Tomás García Martínez, issu d'une pieuse famille de la bourgeoisie, fut élevé à Villanueva, Espagne, d'où lui vient son nom de Villeneuve. Ses parents fort vertueux et charitables le formèrent très tôt à la piété et à la générosité envers les pauvres, les malades et tous les malheureux.
À l'école, Thomas offrait son déjeuner aux enfants pauvres, et parfois il leur donnait ses propres vêtements pour les garantir du froid. On le vit revenir plus d'une fois à la maison sans gilet, sans chapeau et sans souliers. Ayant reçu un habit neuf à l'âge de sept ans, il le donna à un enfant à demi-nu. Il demandait souvent à sa mère la permission de ne pas dîner pour que sa part servît à un malheureux. Il employait l'argent qu'il recevait de ses parents à acheter des œufs qu'il portait aux malades hospitalisés.

Après de brillantes études à l'université d'Alcala, il fut nommé professeur de philosophie morale au collège de Saint-Ildefonse, puis professeur de théologie à l'université de Salamanque. Son père mourut peu de temps après et Thomas consacra toute sa fortune au soin des pauvres. Il transforma sa maison en hôpital, ne réservant que le nécessaire à l'entretien de sa mère. À trente ans, le jour de la Présentation de Notre-Dame, il entra chez les Ermites de St-Augustin de Salamanque. À peu près dans le même temps de son admission dans cet Ordre, Luther le quittait.

Prédicateur ardent, le zèle de Thomas remua de fond en comble la ville de Salamanque. Il puisait son éloquence au pied de la croix : « Dans l'oraison, disait-il, se forment les flèches dont les cœurs des auditeurs doivent être percés. » Les plus grandes villes d'Espagne se disputèrent pour l'entendre. La cour de Charles-Quint l'écouta avec admiration et le roi le nomma son prédicateur ordinaire et son conseiller. Il avait une si grande estime pour ce religieux qu'il ne savait rien lui refuser. Plusieurs seigneurs de la cour avaient été condamnés à mort pour crime de haute trahison. L'empereur avait refusé leur grâce à l'archevêque de Tolède ainsi qu'à d'autres éminents personnages, même à son propre fils, mais il accorda cette faveur à la demande de Thomas.

Le saint religieux devint successivement prieur des maisons de Salamanque, de Burgos, de Valladolid, provincial d'Andalousie et de Castille. C'est lui qui envoya les premiers Augustins vers le Mexique. Il recommandait surtout quatre choses à ses religieux : la célébration dévote et attentive des divins offices ; la méditation et la lecture spirituelle faite avec assiduité ; l'union de la charité fraternelle, et enfin la fuite de la paresse qui est un grand obstacle à la vertu.

Nommé archevêque de Grenade, il refusa catégoriquement cette dignité.

Dix ans plus tard, en 1544, Charles-Quint le désigna pour l'évêché de Valence qu'il fut obligé d'accepter au nom de l'obéissance et sous peine d'excommunication. Thomas quitta sa cellule en pleurant, se mit en route à pied, revêtu d'un habit monastique fort usé et entra ainsi dans sa ville épiscopale. Au moment de son arrivée, la pluie tomba en abondance après une longue période de sécheresse, bienfaisante ondée qui était comme le présage des grâces qu'il apportait à ses ouailles.

Le voyant si pauvre, ses chanoines lui firent présent de quatre mille ducats pour son ameublement mais Thomas de Villeneuve les fit distribuer en aumônes. Il entreprit la réforme de son diocèse par l'exemple de sa vie toute de pénitence et de prière. Pendant toute son existence, il observa les jeûnes de son Ordre et ceux de l'Église, au pain et à l'eau. Il couchait sur des sarments dissimulés sous une couverture de laine. La plus grande partie de ses revenus passait en bonnes œuvres. On l'a surnommé : l'Aumônier, à cause des charités incalculables qu'il ne cessait de prodiguer.

Trois jours avant sa mort, ce saint pasteur fit distribuer aux pauvres tout ce qui lui restait d'argent et fit don de ses meubles au collège de Valence. Comme il était encore propriétaire de son lit de malade, il le donna au geôlier de ses prisons, le priant de bien vouloir le lui prêter jusqu'à sa mort.

Thomas de Villeneuve commença la récitation du psaume : In Te, Domine, speravi. Rendu au verset : In manus Tuas, Domine, commendo spiritum meum, le saint pontife expira doucement. Il rendit son âme à Dieu dans la onzième année de son épiscopat, à l'âge de soixante-sept ans. Ses reliques sont conservées à Valence.


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Message par jaimedieu Dim 11 Sep 2016 - 16:29

Dimanche le 11 septembre

Saint Jean-Gabriel Perboyre
Prêtre de la Congrégation de la Mission
Martyr en Chine
(1802-1840)


Jean-Gabriel Perboyre naît à Mongesty, près de Cahors, dans la France méridionale, le 6 janvier 1802. Il est l'aîné d'une famille de paysans assez aisés dont six des huit enfants entreront en religion.
On le destinait à reprendre la ferme, mais il accompagne son frère Louis, âgé de neuf ans, qui doit continuer ses études à Montauban, afin de l'aider à s'acclimater à la vie du pensionnat. L'école avait été fondée et est dirigée par son oncle Jacques, lazariste, qui avait traversé la tourmente révolutionnaire comme prêtre réfractaire. Devant ses aptitudes, on lui demande de rester aussi au pensionnat.

À la fin de ses études, il suit une mission prêchée par un lazariste et il entre dans la Compagnie de la Mission en 1818. Justement son oncle vient de créer un séminaire, car il n'y en avait plus depuis la Révolution ; Jean-Gabriel est son premier élève.
Il prononce ses vœux en 1820 et en 1823, avant même d'être ordonné, il est nommé professeur à Montdidier, près d'Amiens, où il réussit très bien auprès des jeunes, créant un comité de classe, organisant la visite des pauvres.

Il est ordonné prêtre en 1826 à la Rue du Bac. On l'envoie alors à Saint-Flour dans le Cantal comme professeur de théologie, où il réussit si bien que son évêque le demande comme directeur du Séminaire. Notons qu'il avait suivi les idées de La Mennais sur l'éducation, mais quand celui-ci est condamné (1832), il s'incline. Il est nommé en 1832 assistant du Directeur du Séminaire interne de Paris, c'est le noviciat des Lazaristes. C'est l'époque où l'on ramène les reliques du bienheureux François-Régis, martyrisé en Chine. Cela fait naître en lui le désir de le suivre sur cette voie, d'autant plus que son frère Louis est mort avant d'arriver en Chine.

En 1835, on accepte enfin de le laisser partir pour la Chine. (Le médecin qui s'y était opposé revient sur son verdict…après une nuit blanche!). Son long et pénible voyage dure de mars 1835 à la mi-août 1836, où il arrive à son Poste dans la Province du Ho Nan. Il accomplit plusieurs missions sur ce territoire très vaste. L'année suivante il est Curé dans la Province du Hou Péi.

En 1839, il est livré par un catéchumène. Il subit plusieurs séances de torture qui font de lui un être pantelant, mais il refuse de piétiner la croix. Ses bourreaux sont impressionnés par sa politesse et son calme. Condamné, il doit attendre encore longtemps la confirmation du verdict par l'Empereur. Il meurt par strangulation sur un gibet en forme de croix, le vendredi après-midi 11 septembre 1840. Les chrétiens réussissent par un subterfuge à prendre son corps et l'enterrent à côté du bienheureux François-Régis qui avait été martyrisé 20 ans auparavant.

Jean-Gabriel Perboyre a été béatifie le 10 novembre 1889 par le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) et canonisé, à Rome, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), le 2 juin 1996.



Bse Maria Pierina De Micheli (1890-1945)
Fille de l’Immaculée Conception
de Buenos Aires


L’Église a décidé de rappeler la bienheureuse plus que dans le jour de sa mort, ou « dies natalis » selon la formule canonique, dans le jour de sa naissance (et de son baptême) : le 11 septembre.

Maria Pierina naît le 11 Septembre 1890, à Milan, de Cesare De Micheli et Luigia Radice ; est baptisée, le même jour, avec les noms de Giuseppina, Franceschina, Giovanna et Maria.
Dés l’âge de douze ans, celle qui devait devenir Mère Maria Pierina De Micheli, pressentit la relation particulière qu’elle aurait avec le Visage du Christ, qu’elle embrassa alors sur un crucifix.
Dès son jeune âge Giuseppina (Maria Pierina) s'est sentie appelée à être une sœur, une religieuse épouse du Christ. En 1912, les « Filles de l'Immaculée Conception » sont venues de Buenos Aires (Argentine) et s'installent à Milan, non loin de la maison de la famille De Micheli.

Le 15 Octobre 1913, à l'âge de 23 ans, Giuseppina est acceptée chez les « Filles de l'Immaculée Conception » comme novice. Le 16 mai 1916, elle fait sa profession et prend le nom de sœur Maria Pierina.
Depuis son noviciat elle « sentit le vrai contact du Visage du Christ », un vendredi saint. Elle devint plus tard la Mère provinciale de son Ordre, pour l’Italie, en restant apôtre de la Sainte Face, aussi discrète qu’infatigable.

Le Christ, lui aurait dit un jour :
« Je voudrais que ma Face, qui reflète les souffrances et l’amour de mon Cœur, soit plus honorée ; qui me contemple me console ». Et une autre fois : « Toutes les fois que l’on contemplera ma Face, je répandrai l’amour dans les cœurs, et, par cette contemplation, on obtiendra le salut de beaucoup d’âmes… En contemplant mon Visage, les âmes participeront à mes souffrances et sentiront le besoin d’aimer et de réparer ».

Lors d’une apparition, la Vierge tenait un scapulaire représentant la Sainte Face, qu’elle désigna comme « gage de miséricorde et remède divin » aux maux de l’humanité ; elle lui demanda avec insistance de diffuser cette Sainte Face et de l’honorer particulièrement le dernier mardi avant le carême. Deux ans plus tard, Mère Maria Pierina put ainsi faire frapper et répandre une médaille, réalisée à partir du Visage du Saint Suaire de Turin.
Mère Maria Pierina quitta sa demeure terrestre, pour la rencontre avec Dieu, à Centonara di Artò (Italie), le 26 juillet 1945.

Maria Pierina De Micheli a été béatifiée le dimanche 29 mai 2010, en la basilique Sainte-Marie-Majeure, à Rome, par le card. Angelo Amato s.d.b., préfet de la Congrégation pour les causes des saints, qui représentait le pape Benoît XVI.

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Message par jaimedieu Lun 12 Sep 2016 - 16:01

Lundi le 12 septembre


LE SAINT NOM de MARIE
Mémoire facultative


La fête du Saint Nom de Marie fut établie par le Bx Innocent XI (Benedetto Odescalchi, 1676-1689), l'an 1683, en souvenir d'une mémorable victoire remportée par les Chrétiens sur les Turcs, avec la protection visible de la Reine du Ciel.

Cent cinquante mille Turcs s'étaient avancés jusque sous les murs de Vienne et menaçaient l'Europe entière. Sobieski, roi de Pologne, vint au secours de la ville assiégée dans le temps de l'octave de la Nativité de la Sainte Vierge, et se disposa à livrer une bataille générale. Ce religieux prince commença par faire célébrer la messe, qu'il voulut servir lui-même, ayant les bras en croix. Après y avoir communié avec ferveur, il se leva à la fin du sacrifice et s'écria : « Marchons avec confiance sous la protection du ciel et avec l'assistance de la très sainte Vierge. » Son espoir ne fut pas trompé : les Turcs, frappés d'une terreur panique, prirent la fuite en désordre. C'est depuis cette époque mémorable que la fête du Saint Nom de Marie se célèbre dans l'octave de sa Nativité.

Il était bien juste que le nom de Marie trouvât sa place, dans nos fêtes catholiques, à côté du nom de Jésus ; le nom de Marie est un nom glorieux, un nom tout aimable, un nom salutaire. Les saints se sont essayés à l'envi à retracer les merveilles du nom de Marie. La première gloire de ce nom béni, c'est qu'il fut inspiré par Dieu aux parents de la Vierge naissante et que l'archange Gabriel le prononça d'une voix pleine de respect ; et depuis, toutes les générations chrétiennes le redisent à chaque instant du jour ; le Ciel prononce à la terre ce nom si beau, et la terre en renvoie au Ciel l'écho mélodieux :

« Au nom de Marie, dit Pierre de Blois, l'Église fléchit le genou, les vœux et les prières des peuples retentissent de toutes parts. » ;
« Que Votre nom est glorieux, ô sainte Mère de Dieu ! s'écrie saint Bonaventure, qu'il est glorieux, ce nom qui a été la source de tant de merveilles ! » ;
« Ô nom plein de suavité ! s'écrie le bienheureux Henri Suzo. Ô Marie ! Qui êtes-vous donc vous-même, si votre nom seul est déjà si aimable et si rempli de charmes ? » ;
« Votre nom, ô Marie, dit saint Ambroise, est un baume délicieux qui répand l'odeur de la grâce ! » ;

Mais surtout le nom de Marie est un nom de salut. Saint Éphrem l'appelle « la clef du ciel ». « Le nom seul de Marie, dit saint Bernard, met en fuite tous les démons... ».
Ce n'est là qu'un faible écho de l'apologie du nom de Marie faite par les saints.


Sainte Catherine de Gênes (1447-1510)
Veuve
Patronne de Gênes


Commémorée le 15 septembre (dies natalis) par le Martyrologe Romain et le 12 septembre par le Diocèse de Gênes et par l’Église locale.

Caterina Fieschi, fille d'un vice-roi de Naples, naît à Gênes le 5 avril 1447. Sa famille, féconde en grands hommes, avait donné à l'Église deux papes, neuf cardinaux et deux archevêques. Dès l'âge de huit ans, conduite par l'Esprit de Dieu, elle se mit à pratiquer de rudes mortifications ; elle dormait sur une paillasse, avec un morceau de bois pour oreiller ; mais elle avait soin de cacher ses pénitences. Elle pleurait toutes les fois qu'elle levait les yeux sur une image de Marie tenant Jésus mort dans ses bras.
Malgré son vif désir du cloître, elle se vit obligée d'entrer dans l'état du mariage, où Dieu allait la préparer par de terribles épreuves à une vie d'une incroyable sainteté. Après cinq ans d'abandon, de mépris et de froideur de la part de son mari, après cinq ans de peines intérieures sans consolation, elle fut tout à coup éclairée de manière définitive sur la vanité du monde et sur les joies ineffables de l'amour divin : « Plus de monde, plus de péché » s'écria-t-elle. Jésus lui apparut alors chargé de sa croix, et couvert de sang de la tête aux pieds : « Vois, ma fille, lui dit-il, tout ce sang a été répandu au calvaire pour l'amour de toi, en expiation de tes fautes ! » La vue de cet excès d'amour alluma en Catherine une haine profonde contre elle-même : « Ô amour ! Je ne pécherai plus » s'écria-t-elle.

Trois jours après, elle fit sa confession générale avec larmes, et désormais elle communia tous les jours. L'Eucharistie devint la nourriture de son corps et de son âme, et pendant vingt-trois ans il lui fut impossible de prendre autre chose que la Sainte Communion ; elle buvait seulement chaque jour un verre d'eau mêlée de vinaigre et de sel, pour modérer le feu qui la dévorait, et, malgré cette abstinence, elle jouissait d'une forte santé.

À l'abstinence continuelle se joignaient de grandes mortifications ; jamais de paroles inutiles, peu de sommeil ; tous les jours six à sept heures de prière à genoux ; jamais Catherine ne se départit de ces règles ; elle était surtout si détachée d'elle-même, qu'elle en vint à n'avoir plus de désir et à se trouver dans une parfaite indifférence pour ce qui n'était pas Dieu.

Ses trois maximes principales étaient de ne jamais dire : Je veux, je ne veux pas, mien, tien, de ne jamais s'excuser, de se diriger en tout par ces mots : Que la Volonté de Dieu soit faite ! Elle eut la consolation de voir son époux revenir à Dieu, dans les derniers jours de sa vie, et de l'assister à sa mort. À partir de ce moment, Catherine se donna tout entière au soin des malades, et y pratiqua les actes les plus héroïques jusqu’au jour de son départ pour les demeures éternelles : le 15 septembre 1510 à Gênes.

Catherine de Gênes a été béatifiée le 06 avril 1675 par le pape Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676) et canonisée, le 23 avril 1737, par le pape Clément XII (Lorenzo Corsini, 1730-1740).

Catéchèse du Pape Benoît XVI :

Chers frères et sœurs, née en 1447, Catherine de Gênes fit une expérience de conversion étonnante. Mariée à 16 ans avec un homme qui s’adonnait aux jeux de hasard, et insatisfaite du type de vie mondain qui était le sien, elle éprouvait vide et amertume en son cœur. Se rendant un jour à l’église pour se confesser, elle reçut alors «une blessure au cœur d’un immense amour de Dieu», qui lui montra à la fois ses misères et la bonté de Dieu. Immédiatement, elle décida de fuir le péché et le monde. Pendant 25 années, elle vécut, instruite intérieurement par le seul amour du Seigneur et nourrie par la prière constante et la communion quotidienne. Elle se dévoua au service des malades de l’hôpital de Pammatone qu’elle dirigea. Au cours de sa vie toute centrée sur Dieu et sur le prochain, Catherine reçut une connaissance particulière du purgatoire qu’elle décrit comme «un feu non extérieur mais intérieur» sur le chemin de la pleine communion avec Dieu. Devant l’amour de Dieu, l’âme fait une expérience de profonde douleur pour les péchés commis, alors qu’elle est liée par les désirs et la peine du péché qui la rendent incapable de jouir de la vision de Dieu. Il s’agit en effet, d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel. Chers amis, les saints, dans leur expérience d’union à Dieu, atteignent un «savoir» si profond des mystères divins, qu’ils sont une aide pour tous et pour les théologiens dans la recherche de l‘intelligence de la foi.



Bse Maria Luisa Prosperi
Abbesse bénédictine et mystique
(1799-1847)


Maria Luisa (au siècle : Gertrude) Prosperi naît à Fogliano (près de Cascia, Ombrie, Italie) le 19 août 1799 de Domenico et Maria Diomedi.

Sa famille, même si elle fait partie de la noblesse locale, ne jouit pas de grandes ressources économiques. Gertrude est baptisée le jour même de sa naissance au font baptismal, encore existant aujourd’hui, de l’église paroissiale de saint Ippolito.

Entendant l’appel à la vie religieuse, le 04 mai 1820 rentre dans le monastère des bénédictines de sainte Lucia à Trevi (Ombrie), fondée en 1344. Bientôt elle devint le modèle des vierges consacrées, dans la pratique des vertus et dans l’observance des vœux. Le Seigneur l’enrichira de dons mystiques particuliers sans l’épargner d’épreuves longues et douloureuses.

Élue abbesse du monastère, le Ier octobre 1837, elle le gouverna jusqu’à sa mort : le 12 septembre 1847, à l’âge de 48 ans.

Celle de Marie-Louise est une vie, cachée avec le Christ en Dieu, qui fut féconde de bien et pour la communauté bénédictine de Trevi et pour la renaissance spirituelle de l’église de son temps.

Trois sont les moyens qu’elle pratiqua depuis son adolescence et qu’elle nous montre avec son formidable témoignage : l’adoration du Très Saint-Sacrement, la contemplation du Crucifix, avec la confiance dans l’infinie Miséricorde de son Cœur-Sacré, pleine conscience de la rencontre avec Lui et avec les Frères dans la Sainte Communion.

Maria Luisa Prosperi a été béatifiée le 10 novembre 2012 dans la cathédrale de Spoleto (Ombrie, Italie) par le card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI.

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Message par jaimedieu Mar 13 Sep 2016 - 16:48

Mardi le 13 septembre

Martyrologe Romain : À Jérusalem, en 355, la dédicace des basiliques que l’empereur Constantin voulut, avec piété, construire sur le Calvaire et le saint Sépulcre du Seigneur.


Saint Jean Chrysostome
Évêque et Docteur de L'église
(v. 344-407)

Jean, surnommé Chrysostome, c'est-à-dire Bouche d'Or, à cause de la force et de la beauté de son éloquence, naquit à Antioche, vers l'an 344. Veuve à vingt ans, sa mère n'épargna rien pour lui donner une brillante éducation. Doué d'un génie supérieur, objet de l'admiration universelle, incliné au plaisir, Jean fut ramené à la réalité des choses et conquis à la perfection de l'Évangile par l'amitié fidèle d'un jeune homme de son âge, qui fut saint Basile. Noble exemple de l'apostolat qu'un véritable ami peut exercer dans son entourage ! L'amitié des deux jeunes gens ne fit que s'accroître par l'union désormais parfaite des pensées et des aspirations.
Devenu clerc de l'église d'Antioche, Chrysostome renonce complètement aux vanités du siècle ; il ne paraît qu'avec une tunique pauvre ; la prière, la méditation, l'étude de l'Écriture Sainte, partagent son temps. Il jeûne tous les jours et prend sur le plancher de sa chambre le peu de sommeil qu'il accorde à son corps, après de longues veilles. S'élevant par degré dans les fonctions ecclésiastiques, il devient l'œil, le bras, la bouche de son évêque. Son éloquence est si grande que toute la ville accourt à ses premières prédications où il y a souvent jusqu'à cent mille auditeurs à l'entendre.

À trente ans, Chrysostome fuit, dans la vie monastique, l'épiscopat auquel, plus tard, il ne pourra échapper. C'est en 398, qu'il est emmené de force à Constantinople et sacré patriarche de la ville impériale. Son zèle, l'indépendance de son langage ne furent égalés que par sa charité ; son éloquence séduisante, qui brillait alors de tout son éclat, attirait les foules autour de sa chaire ; il ranimait la foi au cœur des fidèles et convertissait une multitude de personnes. L'éloquence de l'orateur dévoilait le cœur d'un père, d'un apôtre et d'un saint.

Dieu permit que la croix vienne achever en Chrysostome l'œuvre de la perfection. Le courage invincible du Pontife, sa liberté à flétrir les désordres de la cour, lui valurent l'exil. En quittant Constantinople, il fit porter à l'impératrice cette fière réponse : « Chrysostome ne craint qu'une chose : ce n'est ni l'exil, ni la prison, ni la pauvreté, ni la mort, c'est le péché. » Il mourut en exil, victime des mauvais traitements de ses ennemis. Bien qu'il ne porte pas le titre de martyr, il en a tout le mérite et toute la gloire.


Catéchèse du Pape Benoît XVI (1) :

Chers frères et sœurs!

On célèbre cette année le seizième centenaire de la mort de saint Jean Chrysostome (407-2007). Jean d'Antioche, appelé Chrysostome, c'est-à-dire "Bouche d'or" en raison de son éloquence, peut se dire encore vivant aujourd'hui, également en raison de ses œuvres. Un copiste anonyme écrivit que celles-ci "traversent le monde entier comme des éclairs foudroyants". Ses écrits nous permettent également, ainsi qu'aux fidèles de son temps, qui furent à plusieurs reprises privés de sa présence en raison de ses exils, de vivre avec ses livres, malgré son absence. C'est ce qu'il suggérait lui-même dans l'une de ses lettres (cf. A Olympiade, Lettre 8, 45).

Né autour de 349 à Antioche de Syrie (aujourd'hui Antakya, au sud de la Turquie), il y exerça son ministère pastoral pendant environ onze ans, jusqu'en 397, puis, ayant été nommé Evêque de Constantinople, il exerça le ministère épiscopal dans la capitale de l'Empire avant ses deux exils, qui se suivirent à brève distance l'un de l'autre, entre 403 et 407. Nous nous limitons aujourd'hui à prendre en considération les années de Chrysostome vécues à Antioche.

Orphelin de père en bas âge, il vécut avec sa mère, Antusa, qui lui transmit une extrême sensibilité humaine et une profonde foi chrétienne. Après avoir terminé ses études élémentaires et supérieures, couronnées par des cours de philosophie et de rhétorique, il eut pour maître Libanios, un païen, le plus célèbre rhéteur de son temps. A son école, Jean devint le plus grand orateur de l'antiquité grecque tardive. Baptisé en 368 et formé à la vie ecclésiastique par l'Evêque Melezio, il fut institué lecteur par celui-ci en 371. Ce fait marqua l'entrée officielle de Chrysostome dans le cursus ecclésiastique. De 367 à 372, il fréquenta l'Asceterio, une sorte de séminaire d'Antioche, avec un groupe de jeunes, dont certains devinrent ensuite Evêques, sous la direction du célèbre exégète Diodore de Tarse, qui initia Jean à l'exégèse historico-littérale, caractéristique de la tradition antiochienne.

Il se retira ensuite pendant quatre ans parmi les ermites du proche mont Silpio. Il poursuivit cette retraite par deux autres années encore, vécues en totale solitude dans une grotte sous la direction d'un "ancien". Au cours de cette période, il se consacra totalement à méditer "les lois du Christ", les Evangiles et en particulier les Lettres de Paul. Etant tombé malade, il se trouva dans l'impossibilité de se soigner tout seul, et il dut donc revenir dans la communauté chrétienne d'Antioche (cf. Palladius, Vie 5). Le Seigneur - explique le biographe - intervint à un juste moment avec cette infirmité, pour permettre à Jean de suivre sa véritable vocation. En effet, il écrira lui-même que, placé dans l'alternative de choisir entre les vicissitudes du gouvernement de l'Eglise et la tranquillité de la vie monastique, il aurait préféré mille fois le service pastoral (cf. Sur le sacerdoce, 6, 7): c'est précisément à cela que Chrysostome se sentait appelé. Et ici s'accomplit le tournant décisif de l'histoire de sa vocation: pasteur d'âme à plein temps! L'intimité avec la Parole de Dieu, cultivée au cours des années de son ermitage, avait fait mûrir en lui l'urgence irrésistible de prêcher l'Evangile, de donner aux autres ce qu'il avait reçu au cours des années de méditation. L'idéal missionnaire le lança ainsi, âme de feu, dans le service pastoral.

Entre 378 et 379 il revint en ville. Devenu diacre en 381 et prêtre en 386, il devint un célèbre prédicateur dans les églises de sa ville. Il prononça des homélies contre les ariens, suivies de celles pour commémorer les martyrs antiochiens, ainsi que d'autres sur les festivités liturgiques principales: il s'agit d'un grand enseignement de la foi dans le Christ, également à la lumière de ses saints. 387 fut l'"année héroïque" de Jean, celle de la "révolte des statues". Le peuple abattit les statues impériales, en signe de protestation contre l'augmentation des impôts. Au cours de ces journées de Carême et d'angoisse en raison des punitions dont l'empereur menaçait, il prononça ses 22 vibrantes Homélies sur les statues, finalisées à la pénitence et à la conversion. Suivit ensuite la période sereine du ministère pastoral (387-397).

Chrysostome s'inscrit parmi les Pères les plus prolifiques: de lui, nous sont parvenus 17 traités, plus de 700 homélies authentiques, les commentaires à Matthieu et à Paul (Lettres aux Romains, aux Corinthiens, aux Ephésiens et aux Hébreux), et 241 lettres. Ce ne fut pas un théologien spéculatif. Il transmit cependant la doctrine traditionnelle et sûre de l'Eglise, à une époque de controverses théologiques suscitées en particulier par l'arianisme, c'est-à-dire par la négation de la divinité du Christ. Il est donc un témoin digne de foi du développement dogmatique atteint par l'Eglise aux IV-V siècles. Sa théologie est typiquement pastorale, avec la constante préoccupation de la cohérence entre la pensée exprimée par la parole et le vécu existentiel. Tel est, en particulier, le fil conducteur des splendides catéchèses, avec lesquelles il préparait les catéchumènes à recevoir le Baptême. Proche de la mort, il écrivit que la valeur de l'homme se trouve dans la "connaissance exacte de la véritable doctrine et dans la rectitude de vie" (Lettre de l'exil). Les deux choses, connaissance de la vérité et rectitude de vie, vont de pair: la connaissance doit se traduire en vie. Chacune de ses interventions visa à développer chez les fidèles l'exercice de l'intelligence, pour comprendre et traduire en pratique les exigences morales et spirituelles de la foi.

Jean Chrysostome se soucia d'accompagner par ses écrits le développement intégral de la personne, dans les dimensions physique, intellectuelle et religieuse. Les diverses phases de la croissance sont comparées à tout autant de mers d'un immense océan! "La première de ces mers est l'enfance" (Homélie 81, 5 sur l'Evangile de Matthieu). En effet, "précisément au cours de ce premier âge se manifestent les inclinations au vice et à la vertu". C'est pourquoi la loi de Dieu doit être dès le début imprimée dans l'âme "comme sur une tablette de cire" (Homélie 3,1 sur l'Evangile de Jean): de fait, c'est l'âge le plus important. Nous devons nous rappeler qu'il est fondamental qu'en cette première phase de la vie, entrent réellement dans l'homme les grandes orientations qui donnent sa juste perspective à l'existence. Chrysostome recommande donc: "Dès l'âge le plus tendre fortifiez les enfants avec des armes spirituelles, et enseignez-leur à marquer le front avec la main" (Homélie 12, 7 sur la première Lettre aux Corinthiens). Viennent ensuite l'adolescence et la jeunesse: "A l'enfance suit la mer de l'adolescence, où les vents soufflent avec violence..., car en nous croît... la concupiscence" (Homélie 81, 5 sur l'Evangile de Matthieu). Arrivent enfin les fiançailles et le mariage: "A la jeunesse succède l'âge de la personne mûre, où se présentent les engagements de la famille: le temps est venu de chercher une femme" (ibid.). Il rappelle les objectifs du mariage, en les enrichissant - avec un rappel à la vertu de la tempérance - d'un riche tissu de relations personnalisées. Les époux bien préparés barrent ainsi la route au divorce: tout se déroule avec joie et l'on peut éduquer les enfants à la vertu. Lorsque naît ensuite le premier enfant, celui-ci est "comme un pont; les trois deviennent une seule chair, car l'enfant réunit les deux parties" (Homélie 12, 5 sur la Lettre aux Colossiens), et les trois constituent "une famille, petite Eglise" (Homélie 20, 6 sur la Lettre aux Ephésiens).

La prédication de Chrysostome se déroulait habituellement au cours de la liturgie, "lieu" où la communauté se construit à travers la parole et l'Eucharistie. L'assemblée réunie là exprime l'unique Eglise (Homélie 8, 7 sur la Lettre aux Romains), la même parole est adressée en tout lieu à tous (Homélie 24, 2 sur la première Lettre aux Corinthiens), et la communion eucharistique devient le signe efficace de l'unité (Homélie 32, 7 sur l'Evangile de Matthieu). Son projet pastoral était inséré dans la vie de l'Eglise, dans laquelle les fidèles laïcs assument avec le Baptême la charge sacerdotale, royale et prophétique. Il dit au fidèle laïc: "A toi aussi le Baptême fait de toi un roi, un prêtre et un prophète" (Homélie 3, 5 sur la deuxième Lettre aux Corinthiens). C'est de là que naît le devoir fondamental de la mission, car chacun est dans une certaine mesure responsable du salut des autres: "Tel est le principe de notre vie sociale... ne pas s'intéresser seulement à nous!" (Homélie 9, 2 sur la Genèse). Le tout se déroulait entre deux pôles: la grande Eglise et la "petite Eglise", la famille, en relation réciproque.

Chers frères et sœurs, comme vous pouvez le voir, cette leçon de Chrysostome sur la présence authentiquement chrétienne des fidèles laïcs dans la famille et dans la société, demeure encore aujourd'hui plus que jamais actuelle. Prions le Seigneur, afin qu'il nous rende dociles aux enseignements de ce grand Maître de la foi.

Catéchèse du Pape Benoît XVI (2) :

Chers frères et sœurs!

Nous poursuivons aujourd'hui notre réflexion sur saint Jean Chrysostome. Après la période passée à Antioche, il fut nommé en 397, Evêque de Constantinople, la capitale de l'Empire romain d'Orient. Dès le début, Jean projeta la réforme de son Eglise: l'austérité du palais épiscopal devait constituer un exemple pour tous - clergé, veuves, moines, personnes de la cour et riches. Malheureusement, un grand nombre d'entre eux, concernés par ses jugements, s'éloignèrent de lui. Plein d'attention à l'égard des pauvres, Jean fut également appelé l'"Aumônier". En effet, en administrateur attentif, il avait réussi à créer des institutions caritatives très appréciées. Son esprit d'entreprise dans les divers domaines fit de lui pour certains un dangereux rival. Toutefois, comme un véritable pasteur, il traitait chacun de manière cordiale et paternelle. En particulier, il avait toujours des accents tendres pour la femme et des attentions spéciales pour le mariage et la famille. Il invitait les fidèles à participer à la vie liturgique, qu'il rendit splendide et attrayante grâce à une créativité de génie.

Malgré son bon cœur, il ne connut pas une vie tranquille. Pasteur de la capitale de l'Empire, il se trouva souvent concerné par des questions et des intrigues politiques, en raison de ses relations permanentes avec les autorités et les institutions civiles. De même, sur le plan ecclésiastique, ayant déposé en Asie en 401 six Evêques illégitimement élus, il fut accusé d'avoir franchi les limites de sa juridiction, et devint ainsi la cible d'accusations faciles. Un autre prétexte contre lui fut la présence de plusieurs moines égyptiens, excommuniés par le patriarche Théophile d'Alexandrie et qui s'étaient réfugiés à Constantinople. Une vive polémique naquit ensuite en raison des critiques faites par Jean Chrysostome à l'égard de l'impératrice Eudoxie et de ses courtisanes, qui réagirent en jetant sur lui le discrédit et des insultes. On arriva ainsi à sa déposition, lors du synode organisé par le Patriarche Théophile lui-même en 403, avec pour conséquence une condamnation à un premier bref exil. Après son retour, l'hostilité suscitée contre lui par la protestation contre les fêtes en l'honneur de l'impératrice - que l'Evêque considérait païennes, luxueuses -, et l'expulsion des prêtres chargés des Baptêmes lors de la Veillée pascale de 404 marquèrent le début de la persécution des fidèles de Chrysostome, qu'on appelait les "Johannites".

Jean dénonça alors les faits, par écrit, à l'Evêque de Rome, Innocent I. Mais il était désormais trop tard. En l'an 406, il dut à nouveau partir en exil, cette fois à Cucuse, en Arménie. Le Pape était convaincu de son innocence, mais n'avait pas le pouvoir de l'aider. Un Concile, voulu par Rome pour parvenir à une pacification entre les deux parties de l'Empire et entre leurs Eglises, ne put avoir lieu. Le voyage épuisant de Cucuse vers Pytius, un objectif qu'il n'atteignit jamais, devait empêcher les visites des fidèles et briser la résistance de l'exilé qui était épuisé: sa condamnation à l'exil fut une véritable condamnation à mort! Les nombreuses lettres de son exil, dans lesquelles Jean manifeste ses préoccupations pastorales avec des accents de participation et de douleur pour les persécutions contre les siens, sont émouvantes. La marche vers la mort s'arrêta à Comana dans le Pont. C'est là que Jean, moribond, fut conduit dans la chapelle du martyre saint Basilisque, où il rendit son esprit à Dieu et fut enseveli, martyr à côté d'un martyr (Pallade, Vie 119). C'était le 14 septembre 407, fête de l'Exaltation de la sainte Croix. La réhabilitation eut lieu en 438 avec Théodose II. Les reliques du saint Evêque, déposées dans l'église des Apôtres, à Constantinople, furent ensuite transportées à Rome en 1204, dans la Basilique constantinienne primitive, et elles reposent à présent dans la chapelle du Chœur des Chanoines de la Basilique Saint-Pierre. Le 24 août 2004, une partie importante de celles-ci fut donnée par le Pape Jean-Paul II au Patriarche Bartholomaios I de Constantinople. La mémoire liturgique du saint est célébrée le 13 septembre. Le bienheureux Jean XXIII le proclama patron du Concile Vatican II.

On dit de Jean Chrysostome que, lorsqu'il fut assis sur le trône de la nouvelle Rome, c'est-à-dire de Constantinople, Dieu fit voir en lui un deuxième Paul, un docteur de l'Univers. En réalité, chez Chrysostome, il existe une unité substantielle entre la pensée et l'action, à Antioche comme à Constantinople. Seuls le rôle et les situations changent. En méditant sur les huit œuvres accomplies par Dieu dans la séquence des six jours dans le commentaire de la Genèse, Chrysostome veut reconduire les fidèles de la création au Créateur: "C'est un grand bien", dit-il, "de connaître ce qu'est la créature et ce qu'est le Créateur". Il nous montre la beauté de la création et la transparence de Dieu dans sa création, qui devient ainsi presque comme une "échelle" pour monter vers Dieu, pour le connaître. Mais à ce premier passage s'en ajoute un deuxième: ce Dieu créateur est également le Dieu de la condescendance (synkatabasis). Nous sommes faibles dans notre démarche de "monter", nos yeux sont faibles. Et ainsi, Dieu devient le Dieu de la condescendance, qui envoie à l'homme déchu et étranger une lettre, l'Ecriture Sainte, si bien que la Création et l'Ecriture se complètent. Dans la lumière de l'Ecriture, de la Lettre que Dieu nous a donnée, nous pouvons déchiffrer la création. Dieu est appelé "père tendre" (philostorgios) (ibid.), médecin des âmes (Homélie 40, 3 sur la Genèse), mère (ibid.) et ami affectueux (Sur la providence 8, 11-12). Mais, à ce deuxième passage - tout d'abord la Création comme "échelle" vers Dieu, et ensuite la condescendance de Dieu à travers une lettre qu'il nous a donnée, l'Ecriture Sainte - s'ajoute un troisième passage. Dieu ne nous transmet pas seulement une lettre: en définitive, il descend lui-même, il s'incarne, il devient réellement "Dieu avec nous", notre frère jusqu'à la mort sur la Croix. Et à ces trois passages - Dieu est visible dans la création, Dieu nous donne une lettre, Dieu descend et devient l'un de nous - s'ajoute à la fin un quatrième passage. A l'intérieur de la vie et de l'action du chrétien, le principe vital et dynamique de l'Esprit (Pneuma), qui transforme les réalités du monde. Dieu entre dans notre existence elle-même à travers l'Esprit Saint et il nous transforme de l'intérieur de notre cœur.

C'est dans ce cadre que Jean, précisément à Constantinople, dans le commentaire continu des Actes des Apôtres, propose le modèle de l'Eglise primitive (Ac 4, 32-37), comme modèle pour la société, en développant une "utopie" sociale (presque une "cité idéale"). En effet, il s'agissait de donner une âme et un visage chrétien à la ville. En d'autres termes, Chrysostome a compris qu'il n'est pas suffisant de faire l'aumône, d'aider les pauvres ponctuellement, mais il est nécessaire de créer une nouvelle structure, un nouveau modèle de société; un modèle fondé sur la perspective du Nouveau Testament. C'est la nouvelle société qui se révèle dans l'Eglise naissante. Jean Chrysostome devient donc réellement ainsi l'un des grands Pères de la Doctrine sociale de l'Eglise: la vieille idée de la "polis" grecque doit être remplacée par une nouvelle idée de cité inspirée par la foi chrétienne. Chrysostome soutenait avec Paul (cf. 1 Co 8, 11) le primat de chaque chrétien, de la personne en tant que telle, également de l'esclave ou du pauvre. Son projet corrige ainsi la vision grecque traditionnelle de la "polis", de la cité, dans laquelle de larges couches de la population étaient exclues des droits de citoyen, alors que dans la cité chrétienne, tous sont frères et sœurs avec des droits égaux. Le primat de la personne est également la conséquence du fait que c'est réellement à partir d'elle que l'on construit la cité, alors que dans la "polis" grecque, la patrie était au-dessus de l'individu, qui était totalement subordonné à la cité dans son ensemble. Ainsi, Chrysostome définit la vision d'une société construite par la conscience chrétienne et il nous dit que notre "polis" est une autre, "notre patrie est dans les cieux" (Ph 3, 20) et, même sur cette terre, cette patrie nous rend tous égaux, frères et sœurs, et nous oblige à la solidarité.

Au terme de sa vie, dans son exil aux frontières de l'Arménie, "le lieu le plus reculé du monde", Jean, se rapportant à sa première prédication de 386, reprit le thème qui lui était cher du dessein que Dieu poursuit à l'égard de l'humanité: c'est un dessein "indicible et incompréhensible", mais certainement guidé par Lui avec amour (cf. Sur la Providence 2, 6). Telle est notre certitude. Même si nous ne pouvons pas déchiffrer les détails de l'histoire personnelle et collective, nous savons que le dessein de Dieu est toujours inspiré par son amour. Ainsi, malgré ses souffrances, Chrysostome réaffirmait la découverte que Dieu aime chacun de nous avec un amour infini, et désire donc le salut de tous. Pour sa part, le saint Evêque coopéra généreusement à ce salut, sans ménager ses forces, toute sa vie. En effet, il considérait comme le but ultime de son existence cette gloire de Dieu, que - désormais mourant - il laissa comme dernier testament: "Gloire à Dieu pour tout!" (Pallade, Vie 11).


Saint Maurille
Évêque d'Angers
(336-426)

Maurilio, né aux environs de Milan, fut attiré à Tours par les vertus de saint Martin, auprès duquel il exerça pendant plusieurs années les fonctions de chantre aux divins offices ; puis, élevé à la prêtrise, il se dévoua au salut des âmes. Son zèle le conduisit près d'Angers, où, par ses prières, il fit descendre le feu du ciel sur un temple païen, et construisit ensuite à la place une église de Jésus-Christ. Il bâtit même à côté un monastère; bientôt vint se fixer une population qui donna naissance à la ville de Chalonne.
À la mort de l'évêque d'Angers, Maurille lui succéda, par le choix de saint Martin lui-même. Au jour de sa consécration, une colombe descendit visiblement sur sa tête. Quelques années plus tard, un fait étrange arriva. Pendant la consécration de la messe célébrée par le pontife, on apporta en toute hâte un enfant mourant, pour qu'il reçût la confirmation; le saint attendit la fin du sacrifice, mais pendant ce temps l'enfant mourut, et Maurille en conçut un si grand chagrin, qu'il s'enfuit sans avertir personne et s'embarqua pour l'Angleterre, où il se gagea comme jardinier chez un riche seigneur.

Ses diocésains, dont la douleur était inconsolable, le firent si bien rechercher, qu'ils découvrirent sa retraite ; mais il refusa de revenir au milieu de son troupeau, disant : « Je ne puis; car ayant perdu sur mer les clefs des reliques de ma cathédrale, que j'avais emportées par mégarde, j'ai fait serment de ne plus paraître à Angers avant de les avoir retrouvées. “Les voici, lui dirent les envoyés ; pendant notre traversée, un poisson fut jeté sur le pont du navire par la vague, et dans son ventre on a trouvé ces clefs.” »

Maurille obéit à la volonté du ciel. À son retour, il se fit conduire au tombeau de l'enfant, et, les yeux baignés de larmes, il demanda à Dieu de lui rendre la vie. Le petit ressuscité reçut, à cause de cette seconde naissance, le nom de René, et fut le successeur de Maurille sur le siège d'Angers.
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Message par jaimedieu Mer 14 Sep 2016 - 14:45

Mercredi le 14 septembre

La Croix Glorieuse
Fête
(627)

La vénération de la Sainte Croix, le 14 septembre, se rattache aux solennités de la dédicace de la basilique de la Résurrection, érigée sur le tombeau du Christ, en 335. Le Christ a offert sur la Croix son sacrifice pour l'expiation des péchés de la multitude ; la Croix est pour le peuple chrétien le signe de l'espérance du Royaume, que le peuple juif célèbre lors de la fête des Tentes. C'est dire de quelle lumière brille la Croix glorieuse de Jésus : objet de mépris, la Croix est devenue « notre fierté ». Si l'arbre planté au paradis originel a produit pour Adam un fruit de mort, l'arbre de la Croix a porté pour nous un fruit de vie, le Christ, « en qui nous avons le salut et la résurrection ».

Sous le règne de l'empereur Héraclius Ier, les Perses s'emparèrent de Jérusalem et y enlevèrent la principale partie de la vraie Croix de Notre-Seigneur, que sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, y avait laissée. Héraclius résolut de reconquérir cet objet précieux, nouvelle Arche d'alliance du nouveau peuple de Dieu. Avant de quitter Constantinople, il vint à l'église, les pieds chaussés de noir, en esprit de pénitence ; il se prosterna devant l'autel et pria Dieu de seconder son courage ; enfin il emporta avec lui une image miraculeuse du Sauveur, décidé à combattre avec elle jusqu'à la mort.

Le Ciel aida sensiblement le vaillant empereur, car son armée courut de victoire en victoire ; une des conditions du traité de paix fut la reddition de la Croix de Notre-Seigneur dans le même état où elle avait été prise. Héraclius, à son retour, fut reçu à Constantinople par les acclamations du peuple ; on alla au-devant de lui avec des rameaux d'oliviers et des flambeaux, et la vraie Croix fut honorée, à cette occasion, d'un magnifique triomphe.

L'empereur lui-même, en action de grâce, voulut retourner à Jérusalem ce bois sacré. Quand il fut arrivé dans la Cité Sainte, il chargea la relique précieuse sur ses épaules ; mais lorsqu'il fut à la porte qui mène au Calvaire, il lui fut impossible d'avancer, à son grand étonnement et à la stupéfaction de tout : « Prenez garde, ô empereur ! lui dit alors le patriarche Zacharie ; sans doute le vêtement impérial que vous portez n'est pas assez conforme à l'état pauvre et humilié de Jésus portant sa Croix. » Héraclius, touché de ces paroles, quitta ses ornements impériaux, ôta ses chaussures, et, vêtu en pauvre, il put gravir sans difficulté jusqu'au Calvaire et y déposer son glorieux fardeau.

Pour donner plus d'éclat à cette marche triomphale, Dieu permit que plusieurs miracles fussent opérés par la vertu de ce bois sacré. À la suite de ces événements fut instituée la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix, pour en perpétuer le souvenir.


Saint Cyprien de Carthage
Évêque et martyr
(v. 200-258)



C

yprien, né à Carthage vers 200, dans le paganisme, était fils d’un sénateur. Son éducation, digne de son rang, fit briller l’heureux génie dont il était doué. Il était tout entier aux idées de gloire et de plaisir, quand un prêtre chrétien, homme de haute distinction, nommé Cécilius, rechercha sa compagnie, dans le but d’attacher à la foi chrétienne un jeune homme de si grand mérite.
Cyprien eut vite l’esprit convaincu par les sages raisonnements de Cécilius ; mais son cœur frémissait à la pensée du détachement exigé par l’Évangile. Comment lui, Cyprien, élevé dans les honneurs, objet de l’admiration universelle, lui libre d’aspirer à toutes les jouissances et à tous les triomphes, pourrait-il rompre ses chaînes et subjuguer ses passions ?... Le combat était rude en son âme ; sa conscience lui criait sans cesse : « Courage, Cyprien ! Quoi qu’il en coûte, allons à Dieu ! » Il obéit enfin à cette voix, et reçut le baptême.

Dès lors Cyprien devint un autre homme ; la grâce lui rendit tout facile, et l’accomplissement de l’Évangile lui parut clairement être la vraie sagesse. Il vendit ses vastes et belles propriétés et en donna le prix aux pauvres ; son mérite l’éleva en peu de temps au sacerdoce et à l’épiscopat.

La population chrétienne de Carthage tressaillit de joie en apprenant l’élévation de Cyprien au siège épiscopal de cette ville ; elle comprit qu’au moment où la persécution allait s’élever, menaçante et terrible, le nouvel évêque serait un modèle et un guide. Le saint pontife employa tout son zèle à fortifier son troupeau pour les saints combats, il glorifia les martyrs et montra une juste sévérité vis-à-vis des apostats.

Les païens, voyant de quelle importance serait pour eux la prise de celui qui était l’âme de la résistance chrétienne, recherchèrent le pasteur pour désorganiser plus facilement le troupeau ; mais Cyprien, voyant combien sa vie était utile aux âmes confiées à ses soins, trouva une retraite sûre, d’où il remplit admirablement son devoir apostolique par ses lettres, ses exhortations, l’administration des sacrements.

Enfin, après plusieurs années, il eut révélation de son prochain martyre et s’y prépara par un redoublement de zèle et de charité. Cyprien fut condamné à avoir la tête tranchée : « Je Vous rends grâces, Seigneur », s’écria-t-il. Comme le bourreau tremblait, le martyr l’encouragea avec bonté et lui fit remettre vingt-cinq pièces d’or ; puis il se banda lui-même les yeux et présenta sa tête, qui roula bientôt sur le sol baigné de sang.

Saint Cyprien a écrit en latin de nombreux traités ainsi que des lettres qui l’égalent aux Pères et aux Docteurs de l’Église.

Il a laissé de très nombreux écrits parmi lesquels :

Ad Donatum / A Donat : sur la décadence morale de son époque ;
Ad Quirinum / A Quirinus : sur les rapports et les oppositions entre judaïsme et christianisme ;
De habitu virginum / Les habits des vierges : sur la façon de se vêtir des vierges, laquelle doit être simple et modeste ;
De Catholicae Ecclesiae unitate / De l'unité de l'Église catholique : contre ceux qui cherchent à créer la division dans l'Église ;
De dominica oratione / La prière du Seigneur : commentaire du Notre Père ;
De mortalitate / La condition mortelle de l'homme : sur la maladie ;
De opere et eleemosynis / L'activité pratique et les aumônes : sur les bonnes œuvres, la perfection et le martyre ;
Ad Demetrianum / A Démétrien : réponse contre les attaques païennes ;
De lapsis / Des tombés : on nommait ainsi ceux qui avaient fléchi pendant la persécution de Dèce ;
De bono patientiae / La bonté de la patience : sur la vertu de patience....


Saint Alberto de Jérusalem
Évêque et martyr († 1215)

Alberto naît vers le milieu du XIIe siècle à Castrum Gualterii, qui était alors dans le diocèse de Parme, de la famille Avogadro ou bien, plus probablement des comtes de Sabbioneta.

Entré chez les Chanoines Réguliers de Santa Croce di Mortara (province de Pavie), il fut élu prieur en 1180. Quatre ans après, il fut nommé évêque de Bobbio et l’année suivante il fut transféré au diocèse de Verceil qu’il dirigea pendant vingt ans. En 1191, il réunit un synode diocésain, important pour les décrets disciplinaires qu’il promulgua, et il promut la culture dans sa cathédrale en stipulant que trois maîtres du Chapitre, un théologien, un grammairien et un copiste enseigneraient gratuitement.

Albert fut très actif dans le domaine politique : il agit comme médiateur entre le pape Clément III (Paolo Scolari, 1187-1191) et Frédéric Barberousse, dont le successeur Henri VI prit sous sa protection les biens ecclésiastiques de Verceil et fit d’Albert un prince d’Empire.
En outre, il fut chargé par le pape Innocent III (Lotario dei Conti di Segni, 1198-1216) de missions de paix entre les villes de Milan et de Pavie (1194), de Parme et de Plaisance (1199). En 1194, il dicta des statuts pour les chanoines de Biella. Plus importante encore fut son intervention dans la question des Humiliés, un groupe spontané de religieux qui s’était développé dans l’Italie méridionale et qui désirait trouver sa place dans l’Église. Innocent III créa une Commission composée d’Albert et d’abbés cisterciens qui fut chargée d’examiner le problème. D’après les indications fournies par les Humiliés eux-mêmes, élaborées par la commission et revues par un groupe de cardinaux puis par le pape lui-même, une règle fut rédigée puis approuvée en 1201.

A la suite de la renonciation de Soffred, cardinal de Sainte-Praxède et légat en Palestine, Albert fut désigné par les chanoi­nes du Saint-Sépulcre comme patriarche latin de Jérusalem. Ce choix s’explique par le fait que les chanoines étaient pour la plupart français et italiens, c’est-à-dire qu’ils connaissaient les prélats européens. L’élection, approuvée par le roi de Jérusalem, Amaury de Lusignan et par Pierre, patriarche d’Antioche, fut confirmée par Innocent III qui, en 1205, conféra le pallium d’archevêque à Albert et le nomma légat pontifical en Terre Sainte pour quatre ans, en lui donnant la faculté de recueillir des subsides pour la Croisade.

S’étant embarqué sur un bateau génois, Albert arriva à destination dans les premiers mois de 1206 et établit son siège à Saint-Jean d’Acre. Même si cette ville avait déjà son propre évêque, il n’était pas possible de s’installer à Jérusalem qui était, depuis 1187, aux mains des musulmans.
Sa principale préoccupation fut de sauvegarder la concorde entre les chefs croisés. Le 3 octobre 1210, il couronna roi de Jérusalem Jean de Brienne qui avait épousé Marie de Monferrat, héritière du royaume et, à la mort de Marie survenue en 1213, il réussit à maintenir les princes croisés unis autour de Jean de Brienne. Il intervint auprès de Bohémond IV, comte de Tripoli, pour qu’il libérât Pierre, patriarche d’Antioche, qu’il retenait prisonnier. Il opéra un échange de prisonniers avec le sultan d’Égypte et envoya des légats au sultan de Damas pour faire la paix en Terre Sainte. Son action politique et religieuse fut soutenue par Innocent III qui en approuvait la qualité et attribuait à son travail le fait que la Terre Sainte, à ce moment-là, ne tomba pas complètement sous la domination musulmane.

Le 19 Avril 1213, le Pape invita Albert à participer au Concile qui devait avoir lieu en 1215 à Rome et dans lequel on discuterait du problème de la Croisade. Toutefois, le patriarche de Jérusalem ne put y être présent : le 14 Septembre 1214, tandis qu’à Saint-Jean d’Acre il participait à une procession, il fut poignardé par le maître de l’Hôpital du Saint-Esprit qu’il avait déposé pour cause d’indignité.

Albert est vénéré comme un saint. Sa fête commença à être célébrée par les Carmes en 1504 et fut fixée au 8 Avril. Abandonnée en 1574, elle fut reprise en 1609. Actuellement on la commémore le 17 Septembre.



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Message par jaimedieu Jeu 15 Sep 2016 - 14:37

Jeudi le 15 septembre

Sainte Catherine de Gênes (1447-1510)
Veuve
Patronne de Gênes

Commémorée le 15 septembre (dies natalis) par le Martyrologe Romain et le 12 septembre par le Diocèse de Gênes et par l’Église locale.



Caterina Fieschi, fille d'un vice-roi de Naples, naît à Gênes le 5 avril 1447. Sa famille, féconde en grands hommes, avait donné à l'Église deux papes, neuf cardinaux et deux archevêques. Dès l'âge de huit ans, conduite par l'Esprit de Dieu, elle se mit à pratiquer de rudes mortifications ; elle dormait sur une paillasse, avec un morceau de bois pour oreiller ; mais elle avait soin de cacher ses pénitences. Elle pleurait toutes les fois qu'elle levait les yeux sur une image de Marie tenant Jésus mort dans ses bras.
Malgré son vif désir du cloître, elle se vit obligée d'entrer dans l'état du mariage, où Dieu allait la préparer par de terribles épreuves à une vie d'une incroyable sainteté. Après cinq ans d'abandon, de mépris et de froideur de la part de son mari, après cinq ans de peines intérieures sans consolation, elle fut tout à coup éclairée de manière définitive sur la vanité du monde et sur les joies ineffables de l'amour divin : « Plus de monde, plus de péché » s'écria-t-elle. Jésus lui apparut alors chargé de sa croix, et couvert de sang de la tête aux pieds : « Vois, ma fille, lui dit-il, tout ce sang a été répandu au calvaire pour l'amour de toi, en expiation de tes fautes ! » La vue de cet excès d'amour alluma en Catherine une haine profonde contre elle-même : « Ô amour ! Je ne pécherai plus » s'écria-t-elle.

Trois jours après, elle fit sa confession générale avec larmes, et désormais elle communia tous les jours. L'Eucharistie devint la nourriture de son corps et de son âme, et pendant vingt-trois ans il lui fut impossible de prendre autre chose que la Sainte Communion ; elle buvait seulement chaque jour un verre d'eau mêlée de vinaigre et de sel, pour modérer le feu qui la dévorait, et, malgré cette abstinence, elle jouissait d'une forte santé.

À l'abstinence continuelle se joignaient de grandes mortifications ; jamais de paroles inutiles, peu de sommeil ; tous les jours six à sept heures de prière à genoux ; jamais Catherine ne se départit de ces règles ; elle était surtout si détachée d'elle-même, qu'elle en vint à n'avoir plus de désir et à se trouver dans une parfaite indifférence pour ce qui n'était pas Dieu.

Ses trois maximes principales étaient de ne jamais dire : Je veux, je ne veux pas, mien, tien, de ne jamais s'excuser, de se diriger en tout par ces mots : Que la Volonté de Dieu soit faite ! Elle eut la consolation de voir son époux revenir à Dieu, dans les derniers jours de sa vie, et de l'assister à sa mort. À partir de ce moment, Catherine se donna tout entière au soin des malades, et y pratiqua les actes les plus héroïques jusqu’au jour de son départ pour les demeures éternelles : le 15 septembre 1510 à Gênes.

Catherine de Gênes a été béatifiée le 06 avril 1675 par le pape Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676) et canonisée, le 23 avril 1737, par le pape Clément XII (Lorenzo Corsini, 1730-1740).


Bx Paolo Manna
Missionnaire en Birmanie (Myanmar) (1872-1952)
Fondateur de l’« Union Missionnaire du Clergé » l’actuelle « Union Pontificale Missionnaire » (U.P.M.)

Paolo Manna naît le 16 janvier 1872 à Avellino (Campanie, Italie), de Vincenzo Manna et de Lorenza Ruggiero ; il est le cinquième de six enfants. Deux oncles et son frère aînés étaient prêtres.

Paolo étudia le latin à Naples et la philosophie à l’Université Pontificale Grégorienne de Rome. En 1891, il entre au Séminaire des Missions Etrangères de Milan. Ordonné prêtre au mois d’août 1895, il part pour la Birmanie (l’actuel Myanmar), où il reste jusqu’en 1907, avec trois retours dans son Pays en raison de sa tuberculose (maladie héréditaire).

A 35 ans, il déclare qu’il est un missionnaire manqué. En Birmanie, il était un missionnaire apprécié et demandé, y compris pour la contribution qu’il avait apportée par son étude intitulée : « Les Ghekku - une tribu Karyanne (Karens) de la Birmanie Orientale » qui fut très utilisée par les revues anthropologiques, et traduite en anglais.

En 1909, il est nommé directeur de la revue « Le Missioni Cattoliche », et il publie « Les Réflexions » sur la vocation pour les Missions Étrangères, sous le titre « Operarii sunt pauci ! » qui sont à l’origine de centaines de vocations missionnaires. Il relance en Italie l’Œuvre de la Propagation de la Foi et celle de la Sainte Enfance, et il encourage ou lance d’autres initiatives de coopération missionnaire.

En 1916, il fonde l’Union Missionnaire du Clergé, l’actuelle Union Pontificale Missionnaire (U.P.M.), que le Pape a appelée « la perle de la vie du Père Manna ».
En 1919, il lance la revue « Italia Missionaria » , avec pour but déclaré de susciter des vocations pour les Missions Étrangères.
En 1921, il ouvre à Ducenta (Caserte, Campanie) le « Séminaire Méridional pour les Missions Étrangères » approuvé par un Bref de Benoît XV (Giacomo della Chiesa, 1914-1922).
En 1924, il est élu Supérieur général du Séminaire Lombard pour les Missions Étrangères. Il est élu premier Supérieur général du PIME, fondé par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) le 26 mai 1926, avec la réunion des deux Séminaires Missionnaires de Milan (fondé en 1850) et de Rome (fondé en 1871). Le Père Manna écrit de nombreuses lettres à ses missionnaires, qui sont rassemblées dans le volume « Virtù Apostoliche » (quatre éditions en Italie, traductions en anglais et en portugais), un ouvrage classique de la spiritualité missionnaire.
En 1927-1929, il visite les Missions en Asie, et rédige un texte intitulé : « Observations sur la méthode moderne d’évangélisation », qu’il envoie à Propaganda Fide, comprenant des propositions considérées comme révolutionnaires.

Le 8 décembre 1936, il fonde la Congrégation des « Missionnaires de l’Immaculée », connues sous le nom de « Sœurs du PIME ». Nommé en 1937 Secrétaire International de l’Union Missionnaire du Clergé, il publie un texte important et toujours actuel : « Le problème missionnaire et les prêtres » ; en 1941, il adresse au monde catholique un appel affligé et bien documenté en faveur de l’union des chrétiens, sur la base de son expérience missionnaire. Il publie « Les Frères Séparés et Nous », le premier texte œcuménique de grande diffusion en Italie. Pendant les dernières années de sa vie (1943-1952), le Père Manna est Supérieur de la Région Méridionale du PIME, qu’il a voulue et préparée.
En 1950, il publie l’ouvrage intitulé « Nos Églises et la Propagation de l’Évangile » (deux éditions), où il déclare que les Évêques et leur clergé sont responsables de la diffusion de l’Évangile chez les non-chrétiens ; et que, en conséquence, les prêtres diocésains doivent prendre une part active à la Mission universelle. Cette proposition fut faite par Pie XII dans l’encyclique Fidei Donum, qui ouvre la voie à l’engagement missionnaire direct des diocèses et du clergé diocésain.

Le 15 septembre 1952, le Père Manna meurt à l’hôpital de Naples. Le Procès diocésains d’information pour la Cause de Canonisation commence à Naples en 1974.

Paolo Manna a été béatifié à Rome le 04 novembre 2001, avec sept autres Serviteurs de Dieu : Pavol Peter Gojdič, Metod Dominik Trčka, Giovanni Antonio Farina, Bartolomeu Fernandes dos Mártires, Luigi Tezza, Gaetana Sterni e María Pilar Izquierdo Albero,
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Message par jaimedieu Ven 16 Sep 2016 - 14:47

Vendredi le 16 septembre

Saints Corneille et Cyprien
Martyrs

Corneille et Cyprien sont associés dans une vénération commune parce qu'ils avaient eu entre eux des liens d'amitié. Cyprien était évêque de Carthage et Corneille était pape à Rome. Ils sont morts tous les deux au cours de la même persécution, Corneille en 253, à Civitavecchia et Cyprien vers 258.

Corneille fut le 21e Pape en 251, seulement deux années. Nous savons de lui peu de choses sinon l'essentiel, à savoir qu'il fut bon et généreux. Il eut du mérite à l'être car il se trouvait en face d'un antipape, Novatien. Lors de la persécution déclenchée par l'empereur Gallien, le Pape Corneille fut condamné à l'exil où il mourut en 253, considéré comme martyr, à Civitavecchia.

Cyprien est l'illustre évêque de Carthage, en Afrique du nord, à la même époque du IIIe siècle. Figure admirable de l'évêque berger de son peuple, Cyprien fut toujours sur la brèche pour soutenir les courages défaillants, réconforter les chrétiens condamnés aux mines ou à l'exil et pour appeler au pardon et à la réconciliation les baptisés qui avaient failli à leurs promesses.

On a conservé de l'évêque Cyprien 65 de ses Lettres. Il y manifeste, comme saint Paul, la sollicitude de toutes les Églises et la hantise de leur unité. Une de ces lettres atteste qu'il s'était lié d'une grande amitié avec le pape Corneille ; il y déclarait : « Si le Seigneur fait à l'un de nous la grâce de le rejoindre bientôt, que notre amitié se continue auprès de Lui ». L'évêque Cyprien de Carthage, véritable chef de l'Église d'Afrique du Nord, fut arrêté et exilé le 30 août 257 puis exécuté le 16 septembre 258.


Sainte Édith de Wilton
Vierge, Princesse d'Angleterre
(961-984)

Édith vint au monde en 961. Elle était fille naturelle du roi Edgar. Ce prince l'avait eue d´une dame illustre par sa naissance, qu'il avait enlevée, et qui se nommait Wulfride ou Wilfrith.
Sa femme étant morte, il voulut épouser celle qu'il avait déshonorée ; mais Wulfride ne voulut point y consentir, et alla même prendre le voile dans le monastère de Wilton, dont elle devint abbesse peu de temps après. Elle voulut se charger elle-même du soin d'élever Édith, sa fille, qui par là fut arrachée à la corruption du monde, avant d'en avoir ressenti les effets. C'est ce qui a fait dire au rédacteur du martyrologe romain, en parlant de notre Sainte, que, « s'étant consacrée à Dieu dès son enfance, elle avait moins quitté le monde qu'elle ne l'avait ignoré » : ignorance infiniment précieuse, et qui est le plus sûr moyen de vivre dans une parfaite innocence.

La jeune princesse profita si bien des exemples et des instructions de sa mère, qu'elle se fit religieuse dans le même monastère. Elle faisait l'office de Marthe à l'égard de toutes les religieuses et des externes, et les fonctions de Marie à l'égard de Notre-Seigneur ; car, sans considérer sa naissance, elle s'appliquait aux plus vils ministères de la maison, assistait les malades, et se faisait la servante des étrangers et des pauvres. Elle fonda pour eux, près de son monastère un hôpital pour en entretenir toujours treize. Secourant de ses aumônes et de ses soins ceux qu'elle savait être dans l'indigence, elle cherchait les affligés pour leur donner de la consolation, et aimait mieux converser avec les lépreux, qui sont abandonnés de tout le monde, qu'avec les premiers princes du royaume. Plus les personnes étaient rebutées des autres à cause de leurs infirmités, plus elles étaient bienvenues auprès d'elle ; en un mot, Édith était incomparable dans son zèle à rendre service à son prochain. L'abstinence faisait ses plus grandes délices, et elle fuyait autant les viandes délicates que les autres les recherchent avec empressement, joignant à cette mortification celle d'un rude cilice qu'elle portait sur sa chair nue, afin de réprimer de bonne heure les mouvements de la nature. Telle fut la vie de cette jeune princesse jusqu'à l'âge de quinze ans.

Le roi informé de tant de belles qualités de sa fille, voulut la faire abbesse de trois monastères ; mais elle le remercia, et se contenta de lui proposer pour cela des religieuses que son humilité lui faisait juger beaucoup plus capables qu'elle d'occuper ces places. Elle ne put se résoudre à quitter une maison où elle avait déjà reçu tant de grâces ; elle aima mieux obéir que commander, et demeurer sous la conduite de sa mère, que d'être chargée de la conduite des autres. Mais son humilité parut bien davantage lorsqu'elle refusa la couronne d'Angleterre ; car après la mort de saint Édouard II que l'Église honore comme un martyr, les seigneurs vinrent la trouver pour lui présenter le sceptre, et employèrent toutes les raisons possibles, et même tentèrent les voies de la violence pour l'obliger de l'accepter. Elle leur résista toujours généreusement, et l'on aurait plutôt transmué les métaux, dit son historien, que de la retirer de son cloître, et de lui faire quitter la résolution qu'elle avait prise d´être toute sa vie dévouée au service de Dieu.

Elle avait fait bâtir une église en l'honneur de saint Denis ; elle pria saint Dunstan d'en faire la dédicace. Pendant la solennité de la messe, ce saint prélat eut la révélation que la mort de la jeune princesse, qui n'avait encore que vingt trois ans, arriverait au bout de quarante jours. Cette nouvelle attendrit son cœur et tira de ses yeux des torrents de larmes : « Hélas ! » dit-il à son diacre qui lui demanda le sujet de sa tristesse, « nous perdrons bientôt notre bien-aimée Édith ; le monde n'est plus digne de la posséder. Elle a, en peu d'années, acheté la couronne qui lui est préparée dans les cieux. Sa ferveur condamne notre lâcheté ; notre vieillesse n'a pu encore mériter cette grâce ; elle va jouir des clartés éternelles, et nous demeurons toujours sur la terre dans les ténèbres et les ombres de la mort ». S'étant aperçu, durant la cérémonie, que la Sainte faisait souvent le signe de la croix sur le front, il dit aussi par un esprit de prophétie : « Dieu ne permettra pas que ce pouce périsse jamais ».

L'événement vérifia l'une et l´autre de ces deux prédictions : au bout de quarante jours, le 16 septembre 984, elle rendit son âme dans la même église, entre les mains des anges, qui honorèrent son décès de leur présence et d'une mélodie céleste ; et ce même pouce, dont elle s'était tant de fois servie pour former sur elle le signe de la croix, fut trouvé treize ans après sa mort sans aucune marque de corruption, quoique tout le reste de son corps fût presque entièrement réduit en cendres. Cette église de Saint-Denis, qu'elle avait souvent visitée et arrosée de ses larmes pendant sa vie, lui servit de sépulture. Trente jours après son décès, elle apparut à sa mère avec un visage serein et tout lumineux, lui disant que le Roi des anges, son cher Époux, l'avait mise dans sa gloire; que Satan avait fait tout ce qu'il avait pu pour l´empêcher d'y entrer, en l'accusant devant Dieu de plusieurs fautes ; mais que, par le secours des saints Apôtres, et par la vertu de la croix de son Sauveur Jésus, elle lui avait écrasé la tête, et, en triomphant de sa malice, l'avait envoyé dans les enfers.

Plusieurs miracles ont été opérés par ses mérites. Nous rapporterons seulement l'exemple suivant, qui montre combien pèchent ceux qui usurpent les biens de l´Église. Un homme s´étant approprié une terre de sainte Édith, tomba tout à coup si malade, qu'on le crut mort sans avoir eu le temps de faire pénitence. Mais un peu après, étant revenu à lui, il dit aux assistants : « Ah ! mes amis, ayez pitié de moi et secourez-moi par la ferveur de vos prières ; l'indignation de sainte Édith contre moi est si grande que, pour me punir de l'usurpation que j'ai faite d'une terre qui lui appartenait, elle chasse mon âme malheureuse du ciel et de la terre. Il faut que je meure, et cependant je ne puis mourir. Je veux réparer mon injustice, et restituer à l'Église le bien que je lui ai ravi ». Il n'eut pas plus tôt témoigné cette bonne volonté, qu'il expira paisiblement. On la représente tenant d'une main une bourse, et de l'autre une pièce de monnaie, pour marquer son grand amour pour les pauvres.

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Message par jaimedieu Sam 17 Sep 2016 - 16:46

Samedi le 17 septembre

Saint Robert Bellarmino
Jésuite, Cardinal, Docteur de l'Église
(1542-1621)


Roberto Bellarmino, naît à Montepulciano, non loin de Florence, le 4 octobre 1542. La maison paternelle fut pour lui une école de vertu, où sa piété se développa promptement, et plus d'une fois, dès l'âge de six ans, les gens du voisinage se réunissaient autour de lui pour l'entendre prêcher la Passion de Notre-Seigneur.
À quatorze ans, il commença ses études chez les jésuites de sa ville natale, où il remporta de vrais triomphes. Il entra ensuite dans la Compagnie de Jésus. Après plusieurs années d'éloquentes et fructueuses prédications, et deux ans de professorat au collège romain, il fut quelques années provincial à Naples, bientôt rappelé à Rome auprès du souverain pontife et enfin nommé cardinal, puis archevêque de Capoue.

Partout Bellarmino brilla par sa vertu comme par sa science ; dans les plus hautes situations, il vivait toujours comme un religieux austère, fidèle à sa règle, ami de la simplicité et de la pauvreté.
L'innocence de sa vie lui faisait aimer les cœurs purs ; c'est ainsi qu'il entoura d'une affection toute paternelle saint Louis de Gonzague et après lui saint Jean Berchmans.

S'il consentait à dire la Messe pour un malade, le malade guérissait ; il délivra des possédés, il discernait l'intérieur des âmes, arrêtait des incendies. Son humilité ne lui permettait pas de s'attribuer ces miracles, et il disait : « Ce n'est pas moi, c'est la signature que j'ai du bienheureux Ignace. »

Saint François de Sales disait de lui : « Il sait tout, excepté faire le mal. » Il fut aussi l'ami de saint Philippe Néri et de saint Charles Borromée. Henri IV conseillait aux cardinaux français partant au conclave de donner un saint pape à l'Église en la personne du cardinal Bellarmin.

Il y aurait beaucoup à dire sur sa science et sur ses ouvrages d'une haute science théologique.

Roberto Bellarmino a été beatifié le 13 mai 1923 et canonisé le 29 juin 1930 par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) qui aussitôt après le proclama docteur de l'Église.

Catéchèse du Pape Benoît XVI :

Chers frères et sœurs,

Saint Robert Bellarmin, dont je désire vous parler aujourd’hui, nous ramène en esprit à l’époque de la douloureuse scission de la chrétienté occidentale, lorsqu’une grave crise politique et religieuse provoqua l’éloignement de nations entières du Siège apostolique.

Né le 4 octobre 1542 à Montepulciano, près de Sienne, il est le neveu, du côté de sa mère, du Pape Marcel II. Il reçut une excellente formation humaniste avant d’entrer dans la compagnie de Jésus le 20 septembre 1560. Les études de philosophie et de théologie, qu’il accomplit au Collège romain, à Padoue et à Louvain, centrées sur saint Thomas et les Pères de l’Eglise, furent décisives pour son orientation théologique. Ordonné prêtre le 25 mars 1570, il fut pendant quelques années professeur de théologie à Louvain. Appelé par la suite à Rome comme professeur au Collège romain, il lui fut confiée la chaire d’«Apologétique »; au cours de la décennie où il occupa cette fonction (1576-1586), il prépara une série de leçons qui aboutirent ensuite aux « Controverses », œuvre devenue immédiatement célèbre en raison de la clarté et de la richesse de son contenu et de son ton essentiellement historique. Le Concile de Trente s’était conclu depuis peu et pour l’Eglise catholique, il était nécessaire de renforcer et de confirmer son identité notamment face à la Réforme protestante. L’action de Robert Bellarmin s’inscrit dans ce contexte. De 1588 à 1594, il fut d’abord père spirituel des étudiants jésuites du Collège romain, parmi lesquels il rencontra et dirigea saint Louis Gonzague, puis supérieur religieux. Le Pape Clément VIII le nomma théologien pontifical, consulteur du Saint-Office et recteur du Collège des pénitenciers de la Basilique Saint-Pierre. C’est à la période 1597-1598 que remonte son catéchisme, Doctrine chrétienne abrégée, qui fut son œuvre la plus populaire.

Le 3 mars 1599, il fut créé cardinal par le Pape Clément VIII et, le 18 mars 1602, il fut nommé archevêque de Capoue. Il reçut l’ordination épiscopale le 21 avril de la même année. Au cours des trois années où il fut évêque diocésain, il se distingua par son zèle de prédicateur dans sa cathédrale, par la visite qu’il accomplissait chaque semaine dans les paroisses, par les trois synodes diocésains et le Concile provincial auquel il donna vie. Après avoir participé aux conclaves qui élurent les Papes Léon XI et Paul V, il fut rappelé à Rome, où il devint membre des Congrégations du Saint-Office, de l’Index, des rites, des évêques et de la propagation de la foi. Il reçut également des charges diplomatiques, auprès de la République de Venise et de l’Angleterre, pour défendre les droits du Siège apostolique. Dans ses dernières années, il rédigea divers livres de spiritualité, dans lesquels il résuma le fruit de ses exercices spirituels annuels. Le peuple chrétien tire aujourd’hui encore une profonde édification de leur lecture. Il mourut à Rome le 17 septembre 1621. Le Pape Pie XI le béatifia en 1923, le canonisa en 1930 et le proclama docteur de l’Eglise en 1931.

Saint Robert Bellarmin joua un rôle important dans l'Eglise des dernières décennies du XVIe siècle et des premières du siècle suivant. Ses Controversiae constituèrent un point de référence, encore valable, pour l'ecclésiologie catholique sur les questions concernant la Révélation, la nature de l'Eglise, les Sacrements et l'anthropologie théologique. Dans celles-ci, l'aspect institutionnel de l'Eglise se trouve accentué, en raison des erreurs qui circulaient à l'époque sur ces questions. Toutefois, Bellarmin clarifia également les aspects invisibles de l'Eglise comme Corps mystique et les illustra à travers l'analogie du corps et de l'âme, afin de décrire le rapport entre les richesses intérieures de l'Eglise et les aspects extérieurs qui la rendent perceptible. Dans cette œuvre monumentale, qui tente de systématiser les diverses controverses théologiques de l'époque, il évite toute approche polémique et agressive à l'égard des idées de la Réforme, mais en utilisant les arguments de la raison et de la Tradition de l'Eglise, il illustre de manière claire et efficace la doctrine catholique.

Toutefois, son héritage tient à la manière dont il conçut son travail. Les tâches prenantes du gouvernement ne lui empêchèrent pas, en effet, de tendre quotidiennement vers la sainteté en fidélité aux exigences de son statut de religieux, de prêtre et d'évêque. C'est de cette fidélité que découle son engagement dans la prédication. Etant, en tant que prêtre et évêque, avant tout un pasteur d'âmes, il ressentit le devoir de prêcher assidûment. Il prononça des centaines de sermones — les homélies — dans les Flandres, à Rome, à Naples et à Capoue à l'occasion des célébrations liturgiques. Tout aussi nombreuses, ses expositiones et les explanationes destinées aux curés, aux religieuses, aux étudiants du Collège romain, ont souvent pour objet les Saintes Ecritures, en particulier les Lettres de saint Paul. Sa prédication et ses catéchèses présentent ce même caractère d'essentialité qu'il avait appris au cours de son éducation ignacienne, visant tout entière à concentrer les forces de l'âme sur le Seigneur Jésus intensément connu, aimé et imité.

Dans les écrits de cet homme de gouvernement on perçoit de manière très claire, malgré la réserve derrière laquelle il cache ses sentiments, le primat qu'il accorde aux enseignements du Christ. Saint Bellarmin offre ainsi un modèle de prière, âme de toute activité: une prière qui écoute la Parole du Seigneur, qui se satisfait d'en contempler la grandeur, qui ne se replie pas sur elle-même, mais est heureuse de s'abandonner à Dieu. Un signe distinctif de la spiritualité de Robert Bellarmin est la perception vivante et personnelle de l'immense bonté de Dieu, grâce à laquelle notre saint se sentait vraiment le fils bien-aimé de Dieu et c'était une source de grande joie que de se recueillir, avec sérénité et simplicité, en prière, en contemplation de Dieu. Dans son livre De ascensione mentis in Deum — Elévation de l'esprit à Dieu — composé sur le schéma de l'Itinerarium de saint Bonaventure, il s'exclame: «O mon âme, ton exemple est Dieu, beauté infinie, lumière sans ombres, splendeur qui dépasse celle de la lune et du soleil. Lève les yeux vers Dieu dans lequel se trouvent les archétypes de toutes les choses, et dont, comme d'une source d'une infinie fécondité, dérive cette variété presque infinie des choses. C'est pourquoi tu dois conclure: celui qui trouve Dieu trouve toute chose, qui perd Dieu perd toute chose».

Dans ce texte, on entend l’écho de la célèbre contemplatio ad amorem obtineundum — contemplation pour obtenir l’amour — des Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. Robert Bellarmin, qui vit dans la société fastueuse et souvent malsaine de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle, tire de cette contemplation des aspects pratiques et y projette la situation de l’Eglise de son temps avec un vif souffle pastoral. Dans l’ouvrage De arte bene moriendi — l’art de bien mourir — il indique, par exemple, comme règle sûre d’une bonne vie, et également d’une bonne mort, de méditer souvent et sérieusement le fait que l’on devra rendre compte à Dieu de ses propres actions et de sa propre façon de vivre, et de chercher à ne pas accumuler de richesses sur cette terre, mais à vivre simplement et avec charité de manière à accumuler des biens au Ciel. Dans l’ouvrage De gemitu colombae — le gémissement de la colombe, où la colombe représente l’Eglise — il rappelle avec force tout le clergé et les fidèles à une réforme personnelle et concrète de leur propre vie, en suivant ce qu’enseignent les Saintes Ecritures et les saints, parmi lesquels il cite en particulier saint Grégoire de Nazianze, saint Jean Chrysostome, saint Jérôme et saint Augustin, en plus des grands fondateurs des Ordres religieux, tels que saint Benoît, saint Dominique et saint François. Robert Bellarmin enseigne avec une grande clarté et à travers l’exemple de sa propre vie qu’il ne peut pas y avoir de véritable réforme de l’Eglise si auparavant il n’y a pas notre réforme personnelle et la conversion de notre cœur.

Robert Bellarmin puisait aux Exercices spirituels de saint Ignace des conseils pour communiquer de manière profonde, également aux plus simples, les beautés des mystères de la foi. Il écrit: «Si tu es sage, tu comprends que tu es créé pour la gloire de Dieu et pour ton salut éternel. Cela est ton but, le centre de ton âme, le trésor de ton cœur. Estime donc comme un vrai bien pour toi ce qui te conduit à ton objectif, un vrai mal ce qui te le fais manquer. Les événements bénéfiques ou l’adversité, la richesse et la pauvreté, la santé et la maladie, les honneurs et les outrages, la vie et la mort, le sage ne doit ni les chercher, ni les fuir pour lui-même. Ils ne sont bons et désirables que s’ils contribuent à la gloire de Dieu et à ton bonheur éternel, ils sont mauvais et à fuir s’ils lui font obstacle» (De ascensione mentis in Deum, grad. 1).

Ces paroles ne sont assurément pas passées de mode, ce sont des paroles que nous devons méditer longuement aujourd’hui pour orienter notre chemin sur cette terre. Elles nous rappellent que le but de notre vie est le Seigneur, le Dieu qui s’est révélé en Jésus Christ, en qui Il continue à nous appeler et à nous promettre la communion avec Lui. Elles nous rappellent l’importance de s’en remettre au Seigneur, de nous prodiguer dans une vie fidèle à l’Evangile, d’accepter et d’illuminer par la foi et par la prière toute circonstance et toute action de notre vie, toujours tendus vers l’union avec Lui. Merci.



Hildegarde De Bingen
Abbesse
(1098-1179)

Hildegarde était d'une noble famille germanique. Elle naît en 1098 en Rhénanie, probablement à Bermersheim, près d’Alzey, et meurt en 1179, à l’âge de 81 ans.
Très jeune, on la confie au couvent de Disibodenberg, un monastère double, sur les bords du Rhin, où moines et moniales chantent la louange divine en des bâtiments mitoyens.

Devenue abbesse, elle s'en va fonder une autre communauté à Bingen puis une à Eibingen. Elle voyage, va où on l'appelle, prêche dans les cathédrales et les couvents, correspond avec toutes les têtes couronnées, les pontifes de son temps, saint Bernard et bien d'autres. Elle plaide pour une réforme radicale de l'Église.

Depuis sa petite enfance, elle est favorisée de visions exceptionnelles. Par obéissance, elle les couchera sur le papier. Ses récits apocalyptiques (au sens littéral de dévoilement des fins dernières) donnent de l'univers une vision étonnante de modernité où la science actuelle peut se reconnaître (création continue, énergie cachée dans la matière, magnétisme) mais qui peut aussi apaiser la soif actuelle de nos contemporains tentés par le « Nouvel Age ». « Le monde ne reste jamais dans un seul état », écrit-elle.

L'essentiel de sa pensée réside dans le combat entre le Christ et le prince de ce monde, au cœur d'un cosmos conçu comme une symphonie invisible. Dante lui emprunta sa vision de la Trinité.

Le Pape Benoît XVI a proclamé, dimanche 7 octobre 2012, sainte Hildegarde de Bingen et Saint Jean d’Avila (1499/1500-1569) Docteurs de l’Église.
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Message par jaimedieu Dim 18 Sep 2016 - 15:59

Dimanche le 18 septembre

Sainte Richarde
Impératrice
(† 896)


Richarde, fille du comte d'Alsace, épousa Charles le Gros, arrière petit-fils de Charlemagne, en 862.
Charles, avec l'appui du pape Jean VIII, devint empereur d'Occident, roi de Germanie, roi de France et protecteur de la papauté. Il fut pourtant déposé en 887 car il permit aux Sarrasins de piller l'Italie et abandonna Jean VIII qui l'appelait au secours. Il mourut l'année suivante.

À cette période, Richarde n'était déjà plus à ses côtés, ayant été répudiée puis condamnée pour adultère quelques années auparavant. Elle protesta alors de son innocence, pardonna à son mari et se retira en Alsace, à l'abbaye d'Andliau (Bas-Rhin) qu'elle avait elle-même fondée.

Saint Léon IX (1049-1054) la canonisa en 1049.



Saint Joseph de Copertino
Prêtre o.f.m. conventuel
(1603-1663)


Giuseppe, au baptême Giuseppe Maria, naît, de Felice Desa et Franceschina Panaca, à Copertino, dont le surnom, petite ville des environs de Salente, diocèse de Nardo, le 17 juin 1603,. Il passa son enfance et sa jeunesse dans une grande simplicité et innocence de mœurs.
Délivré d'une cruelle maladie, par sa bonne Mère du ciel, Joseph s'appliqua avec une nouvelle ardeur aux œuvres de la piété et à la pratique des vertus. Après bien des difficultés, il parvint enfin à la réalisation de ses désirs et entra chez les Pères Capucins, où, vu son ignorance des lettres humaines, il fut d'abord reçu parmi les Frères-lais. Toujours ravi en Dieu, il mettait un temps si considérable à exécuter des travaux de peu d'importance que les supérieurs, le jugeant incapable de rendre le moindre service à la communauté, le renvoyèrent dans le siècle.

Il se trouva alors dans une bien triste position. Aucun de ses parents ne voulait lui donner asile, tous le considérant comme un paresseux et un insensé. Enfin, sur les instances de sa mère, les Frères Mineurs Conventuels consentirent à lui donner l'habit de saint François, en le chargeant de soigner la mule du couvent.

Dans cet humble emploi, il se distingua tellement par la sainteté de sa vie que ses supérieurs s'aperçurent bientôt de la valeur de cette âme. Ils conçurent pour lui la plus haute estime, et le reçurent enfin dans la communauté sous le nom de Frère Joseph.

Mais notre Saint n'était pas encore satisfait. Il ne lui suffisait pas d'être religieux, il aspirait au sacerdoce. Ambition selon toute apparence présomptueuse ! De toute l'Écriture, il ne put jamais expliquer qu'un texte : « heureuses entrailles qui vous ont porté ».

Marie cependant, contente de l'amour de son serviteur, le seconda dans ses desseins. Par une disposition de la Providence, dans tous ses examens, il ne fut jamais interrogé que sur cet évangile, qu'il avait si bien approfondi.

Ordonné prêtre, au mois de mars 1628, Joseph se sépara complètement du monde. Il recherchait les emplois les plus humbles du couvent, il pratiquait des austérités inouïes, ne mangeait que tous les trois ou quatre jours, et cela avec tant de modération, qu'il était facile de voir que son corps même vivait d'une nourriture cachée, que les hommes ne connaissaient pas. Son corps, aussi bien que son âme, était soutenu par la sainte Eucharistie; qu'il célébrait tous les jours, avec une grande dévotion.

Comme à saint François, les animaux lui obéissaient, les éléments étaient dociles à sa voix ; à son attouchement, les malades étaient guéris. En un mot, la nature semblait n'avoir plus de lois en présence des désirs de Joseph.

Le centre qui l'attirait, ce n'était pas la terre, mais le ciel. Aussi était-il souvent élevé, à la vue de ses frères, à une distance considérable au sol, et là, il demeurait en contemplation, tout absorbé en Dieu. Chaque fois qu'on récitait en sa présence les Litanies de la Sainte Vierge, il s'élevait en l'air et allait embrasser l'image de la Mère de Dieu.

Ces transports aériens, ces vols dans l'espace furent si habituels à notre Saint que les actes du procès de canonisation en rapportent plus de soixante-dix survenus dans le seul territoire de Cupertin.

Le 18 septembre 1663, à Osimo, à l’âge de 60 ans, il quitte sa demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu.

Giuseppe de Copertino a été béatifié le 24 février 1753 par le pape Benoît XIV (Prospero Lorenzo Lambertini, 1740-1758) et canonisé le 16 juillet 1767, par le pape Clément XIII (Carlo Rezzonico, 1758-1769).


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Message par jaimedieu Lun 19 Sep 2016 - 14:41

Lundi le 19 septembre

Apparition de Notre-Dame de la Salette

Le 19 septembre 1846, sur les pentes du mont Planeau à près de 1800 m, deux enfants bergers, Mélanie et Maximin, illettrés et pauvres jouent à faire un paradis avec les fleurs de la montagne. Après avoir partagé un frugal repas vers midi ils s'endorment au soleil, puis recherchent leurs vaches éloignées et voient une grande clarté, une sorte de globe de feu tournoyé d'un éclat insoutenable. Dans la lumière apparaît une femme assise sur une pierre dans le paradis des enfants, les coudes sur les genoux, les mains lui couvrant le visage. Elle pleure. Elle ressemble, au dire de Maximin, à une pauvre mère que ses fils auraient battue. « Avancez, mes enfants, n'ayez point peur. Je suis ici pour vous conter une grande nouvelle. » Se levant elle ressemble à une servante (bonnet, fichu, tablier) qui serait reine. Sa tête s'orne d'un diadème de rayons, sa robe est pailletée d'étoiles. Elle cache les mains dans ses manches, serrant contre elle le crucifix vivant qu'elle porte sur la poitrine suspendue à une chaîne. Aux extrémités de la traverse de la croix sont visibles un marteau et des tenailles entrouvertes. Elle porte une guirlande de roses jouxtant une chaîne sur ses épaules. Elle pleure abondamment.

La Dame leur parle « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils : il est si fort et si pesant que je ne puis le maintenir. Depuis le temps que je souffre pour vous autres... vous n'en faites pas de cas. » Elle indique les deux choses qui appesantissent le bras de son Fils : le travail du dimanche et les jurons grossiers des charretiers. Elle se plaint des gens qui manquent la messe... Viendront des châtiments divins redoutables pour les paysans : pommes gâtées, semences mangées par les bêtes, blés en poussière, noix mauvaises, raisins pourris... famines... convulsions de petits enfants, qui se sont réalisés. Pourtant la Dame promet la prospérité si les cœurs changent. « S'ils se convertissent, les pierres et les rochers se changeront en monceaux de blé et les pommes de terre se trouveront ensemencées par les terres. » « Se convertir, c'est déclouer Jésus de sur la croix » dira le Curé d'Ars.

Elle interroge ensuite les enfants « Faites-vous bien votre prière ? » et leur recommande de la faire soir et matin. La Vierge Marie leur montre la chaîne qui, un jour, doit enchaîner Satan, c'est le collier de roses, le rosaire qui doit lier l'ennemi. À la Salette elle vient leur apprendre que seul le chapelet donnera la victoire.

Après leur avoir confié un secret à chacun des enfants, la Vierge Marie, ses pieds ne touchant plus terre leur dit et redit « Mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple. »

Le Sanctuaire Notre Dame de la Salette est situé aux confins du département de l’Isère, au dessus du village de Corps (entre La Mure et Gap) à 1787 m d’altitude.


Saint Janvier
Évêque et martyr à Naples
(† 305)

Janvier vivait au IIIe siècle. Sa piété et sa science l'avaient fait élever au siège épiscopal de Bénévent, qu'il n'accepta que par ordre du pape. Au temps de la persécution de Dioclétien, saint Janvier se multipliait pour soutenir le courage des chrétiens et les exhorter au martyre. Le préfet de la province l'apprit et le fit comparaître à son tribunal : « Offrez de l'encens aux idoles ou renoncez à la vie, lui dit-il. “Je ne puis immoler des victimes au démon, répond le saint, moi qui ai l'honneur de sacrifier tous les jours au vrai Dieu.” » Il passa de l'interrogatoire à la fournaise ; mais il en sortit saint et sauf. Puis vint le supplice des ongles de fer, qui mit en lambeaux le corps du martyr. Jeté ensuite en prison : « Courage, dit-il à ses compagnons ; combattons généreusement contre le démon. Le Seigneur m'a réuni à vous pour que le pasteur ne soit point séparé de son troupeau. »
Le lendemain, Janvier et les autres martyrs sont exposés aux bêtes dans l'amphithéâtre de Pouzzoles, en présence d'une foule de peuple. Tous ces héros du Christ se munissent du signe de la croix ; ils chantent des hymnes, en attendant que la dent des lions permette à leur âme de s'envoler vers le ciel. Les bêtes sont lâchées. Ô prodige ! Lions et tigres, se couchent comme des agneaux aux pieds de leurs victimes et caressent ceux qu'ils devaient dévorer. Janvier et ses compagnons sont alors condamnés à avoir la tête tranchée. Le supplice fut accompagné de grands miracles. À un vieillard chrétien qui lui demandait un morceau de ses vêtements comme relique, il promit le linge qui devait servir à lui bander les yeux ; et comme, après sa mort, le bourreau piétinait le bandeau sanglant en disant au martyr décapité : « Porte donc ce bandeau à celui à qui tu l'as promis » la victime obéit, et le bandeau, à l'étonnement de tous, se trouva entre les mains du vieillard chrétien.

L'histoire des reliques de saint Janvier est encore plus extraordinaire que celle de sa vie. Par saint Janvier, Naples fut délivrée de la peste, l'an 1497 et l'an 1529 ; un enfant fut ressuscité par le contact de l'image du glorieux martyr ; la cité napolitaine fut plusieurs fois préservée de l'éruption du Vésuve. Mais un miracle qui se renouvelle trois fois chaque année à époques fixes, c'est le miracle célèbre de la liquéfaction et de l'ébullition du sang de saint Janvier. Ce saint est la grande célébrité de Naples, qui l'invoque comme son puissant protecteur.
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Message par jaimedieu Mar 20 Sep 2016 - 14:40

Mardi le 20 septembre

Saints André Kim
et ses compagnons
Martyrs de Corée
(1839-1867)

Durant les quatre vagues de persécutions qui se succédèrent en Corée de 1839 à 1867, saint André Kim fut le premier prêtre coréen martyrisé pour sa foi.
Né en 1821, il mourut en Corée en 1846, à l'âge de 25 ans, après d'horribles tortures à l'exemple de son père, saint Ignace Kim, qui l'avait précédé dans le martyre, décapité lui aussi, neuf ans plus tôt.
Durant les années qui suivirent, 10.000 chrétiens allaient donner leur vie en témoignage.

En 1984, à Séoul, saint Jean-Paul II a canonisé André Kim, avec 102 prêtres et laïcs morts lors de ces persécutions de 1839-1846 et 1866-1867. Parmi eux, des enfants, 3 évêques et 7 prêtres français des Missions étrangères de Paris (rue du Bac).


Bse Maria-Theresia vom heiligen Josef (1938)
Fondatrice de la Congrégation :
« Karmelitinnen vom Göttlichen Herzen Jesu » (Sœurs Carmélites du divin Cœur de Jésus)

Commémorée le 20 septembre (dies natalis) par le Martyrologe Romain et le 30 octobre par la Famille Carmélitaine.


Marie-Thérèse de St Joseph (dans le siècle Anna Maria Tauscher van den Bosch) naît le 19 juin 1855 à Sandow, dans le Brandebourg, en Allemagne (actuellement en Pologne), d’une famille luthérienne, son père est pasteur. Anna Maria hérite de la charité chrétienne de ses parents et de la piété mariale de sa mère. Ermanno Tauscher van den Bosch est un pasteur luthérien ; sa femme, Maria Paolina est aussi luthérienne, tout en nourrissant un grand amour pour la Mère de Dieu. C’est pourquoi, lorsqu’elle a son premier enfant, une fille, et que le grand-père paternel, lui aussi pasteur, la baptise, le 24 juillet, sa mère tient à l’appeler Anna Maria.

L’enfant s’épanouit dans ce foyer heureux et paisible, qui s’enrichit par l’arrivée de deux autres filles. En 1862, lorsque la fillette a six ans, le père est nommé pasteur ‘Surintendant’ à Arnswalde. Dans ce nouveau poste de travail, la vie des parents devient très occupée par différentes activités pastorales et caritatives. La maman, accompagnée de sa fille aînée, visite les pauvres et les malades, éveillant en elle un grand amour pour le prochain.

Nouvelle mutation du père en 1865 : il est nommé à Berlin, mais cette vie citadine trépidante ne convient pas à la petite ; elle dépérit et doit parfois interrompre l’école. Ses parents envoient les deux aînées, Anna Maria et Lisa, dans une maison d’éducation à la campagne, chez “les Frères Moraves” (descendants des Hussites). La ferveur qui anime certains de ces Frères fait naître en elle le désir de devenir ‘Sœur’. Par ailleurs, au grand air, sa santé se rétablit et elle devient une jeune fille ouverte et appréciée de tous, mais inaccessible à la flatterie.

À Pâques de l’année 1872, son père décide de la faire revenir pour sa confirmation, ce qui constitue pour elle une grande épreuve, car sans le dire explicitement, elle a toujours ressenti - et cela de plus en plus - une grande incompatibilité avec le luthéranisme. Plus d’une fois, quand on lui demande quelle est sa religion, spécialement au pensionnat, elle reste sur la réserve, répondant qu’elle a sa religion personnelle. D’ailleurs, quand des pasteurs qui fréquentent la maison paternelle discutent avec elle, ils lui disent qu’elle a un esprit catholique.

Autre difficulté : en 1873, on lui fait une proposition de mariage qu’elle repousse d’emblée, déclenchant la colère de son grand-père paternel, qu’elle aime pourtant beaucoup. L’année suivante, elle a la grande douleur de perdre sa chère maman qui meurt prématurément à l’âge de 45 ans, et Anna-Maria doit assurer la charge de maîtresse de maison, jusqu’au remariage de son père cinq ans plus tard. Libre dès lors de ses activités, elle réalise un rêve ancien en constituant un groupe de jeunes filles qui confectionnent des objets, mis en vente au profit des missions. Puis on la nomme directrice d’une maison d’aliénés à Cologne ; elle accepte ce poste comme un sacrifice offert à Dieu. Cependant, c’est parmi ces handicapés mentaux qu’elle trouve la pleine révélation de la vérité catholique après laquelle elle a toujours aspiré.

Elle se convertit publiquement le 30 octobre 1888 en faisant profession de foi catholique dans une église de Cologne, mais sans prononcer d’abjuration, parce qu’elle n’a jamais appartenu librement, “pas même une heure”, à l’église luthérienne. Le désir de se consacrer à Dieu se fait de plus en plus insistant. Là-dessus, elle lit l’autobiographie de sainte Thérèse d’Avila. Elle pense alors au Carmel, mais son confesseur lui dit que sa voie n’est pas d’entrer dans un carmel classique déjà existant. Après réflexion, elle comprend qu’il lui faudrait un carmel sans clôture. Cela lui permettrait, après avoir contemplé, de mettre en pratique cette contemplation en assistant les enfants pauvres.

Sa conversion ne s’est pas faite sans déchirement car son père refuse désormais de la recevoir. Elle est licenciée de son poste de directrice et elle erre quelques temps sans travail, jusqu’au jour où elle trouve une place de ‘dame de compagnie’ dans une famille berlinoise. Là, en se promenant dans la ville, elle est choquée au spectacle de tous ces enfants, surtout italiens, qui, après un travail harassant, traînent dans les rues sans aucun soutien de la part des adultes.
En pensant à eux, elle veut fonder une communauté qu’elle appelle “Sœurs Carmélites du Divin Cœur de Jésus”, et pour les enfants, elle crée près de Berlin, un premier refuge auquel elle donne ce nom suggestif : “Maison pour les sans maison” (2 juillet 1891). Épreuve aussi du côté catholique, puisque le cardinal Kopp, évêque de Breslau, lui interdit de porter l’habit religieux.

Finalement, elle se rend en Hollande, où, en 1897, le général des Carmes Déchaux lui fait parvenir son admission dans la famille carmélitaine. Là elle crée des maisons, notamment à Sittard où elle établit un premier noviciat. Tous ces établissements sont appelés “Maison de Saint Joseph”, car en bonne fille de Thérèse d’Avila, Anna Maria met toutes ses fondations sous sa protection.
Puis elle va pour la première fois à Rome en 1903. Elle crée un maison italienne à Crémone et en 1904, un cardinal lui donne la permission d’acheter à Rocca di Papa une pauvre maison, pour en faire la Maison mère de sa nouvelle Congrégation. C’est le début officiel du “Carmel du Divin Cœur de Jésus”.

Avec ses compagnes, elle émet ses premiers vœux religieux, le 3 janvier 1906. Elle devient Sœur Marie-Thérèse de Saint Joseph ; le même jour, 50 postulantes prennent l’habit. La fondatrice leur dit : « Nous ne devons pas nous contenter d'être seulement tabernacle, habitation de Dieu, mais instruments de Dieu dont le Divin Sauveur puisse se servir pour le salut des âmes ». Apostolat qui ne se limite pas seulement aux enfants ; elles se doivent aussi d’accueillir les fils de l'Église qui ont perdu le vrai chemin et ceux qui sont en quête de consolation. « Chaque Carmélite du Divin Cœur de Jésus doit, comme un ange de réconfort et de paix, descendre des hauteurs du Carmel vers les hommes chargés de douleurs et sans paix ».

Les Sœurs essaiment jusqu’en Amérique. La maison mère italienne de Rocca di Papa est expropriée par le gouvernement après la première guerre mondiale, sous prétexte qu’elle est propriété allemande. Noviciat et maison mère se replient donc sur Sittard (Pays-Bas).
À la fin de sa vie, Mère Marie-Thérèse, atteinte dans sa santé, peut de moins en moins voyager et reste à Sittard où elle s’occupe de la formation des jeunes sœurs et des affaires de la Congrégation, notamment en rédigeant les Constitutions. De plus en plus s’aiguise en elle la nostalgie du retour vers la Maison du Père.
Elle y parvient sereinement le 20 septembre 1938.

Marie-Thérèse de Saint Joseph a été béatifiée, dans la Cathédrale de Roermond (Pays Bas), le 13 mai 2006. La cérémonie a été présidée par le card. Adrianus Johannes Simonis, archevêque d’Utrecht, qui représentait le Pape Benoît XVI.

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Message par jaimedieu Mer 21 Sep 2016 - 14:57

Mercredi le 21 septembre

Saint Matthieu
Apôtre et martyr
(Ier siècle)

Matthieu était probablement galiléen de naissance. Il exerçait la profession de publicain ou de receveur des tributs pour les romains, profession très odieuse parmi les juifs. Son nom fut d'abord Lévi. Il était à son bureau, près du lac de Génésareth, où apparemment il recevait le droit de péage, lorsque Jésus-Christ l'aperçut et l'appela. Sa place était avantageuse ; mais aucune considération ne l'arrêta, et il se mit aussitôt à la suite du Sauveur. Celui qui l'appelait par sa parole le touchait en même temps par l'action intérieure de sa grâce.
Lévi, appelé Matthieu après sa conversion, invita Jésus-Christ et ses disciples à manger chez lui ; il appela même au festin ses amis, espérant sans doute que les entretiens de Jésus les attireraient aussi à Lui. C'est à cette occasion que les pharisiens dirent aux disciples du sauveur : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » Et Jésus, entendant leurs murmures, répondit ces belles paroles : « Les médecins sont pour les malades et non pour ceux qui sont en bonne santé. Sachez-le donc bien, je veux la miséricorde et non le sacrifice ; car je suis venu appeler non les justes, mais les pécheurs. »

Après l'Ascension, saint Matthieu convertit un grand nombre d'âmes en Judée ; puis il alla prêcher en Orient, où il souffrit le martyre. Il est le premier qui ait écrit l'histoire de Notre-Seigneur et sa doctrine, renfermées dans l'évangile qui porte son nom. On remarque, dans l'évangile de saint Matthieu, qu'il se nomme le publicain, par humilité, aveu touchant, et qui nous montre bien le disciple fidèle de celui qui a dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur. » On rapporte qu'il évangélisa l'Éthiopie. Là, il se rendit populaire par un miracle : il fit le signe de la croix sur deux dragons très redoutés, les rendit doux comme des agneaux et leur commanda de s'enfuir dans leurs repaires.

Ce fut le signal de la conversion d'un grand nombre. La résurrection du fils du roi, au nom de Jésus-Christ, produisit un effet plus grand encore et fut la cause de la conversion de la maison royale et de tout le pays. On attribue à saint Matthieu l'institution du premier couvent des vierges. C'est en défendant contre les atteintes d'un prince une vierge consacrée au Seigneur, que le saint apôtre reçut le coup de la mort sur les marches de l'autel.


Saint Castor d’Apt (420)
Évêque

Castor, frère de saint Léonce, évêque de Fréjus, naît à Nîmes, dans la seconde moitié du IVème siècle. Il fut d’abord avocat puis, ayant renoncé avec son épouse à l’état du mariage, il embrassa la vie monastique (dans le Lubéron, selon la tradition).

Il fut choisi, malgré lui, par les habitants d’Apt pour être leur évêque. Appliqué de tout cœur à sa charge pastorale, il fut la providence des malheureux et le défenseur de la cité. Le 13 juin 419, il fut appelé par le pape Saint Boniface I (418-422) à procéder au jugement de l’évêque Maxime de Valence.

C’est à sa demande, et en faveur d’une communauté de sa ville épiscopale, que saint Jean Cassien, abbé de Saint-Victor de Marseille, rédigea son fameux ouvrage des "Institutions monastiques", précédé d’une dédicace qui rendait hommage à ses vertus.

Castor mourut vers 420 et ses reliques sont encore conservées dans la cathédrale d’Apt dont il est l’un des patrons.

Martyrologe Romain : À Apt en Provence, vers 420, saint Castor, évêque. Désireux de faire connaître la vie monastique aux frères d’un tout nouveau monastère, il demanda à saint Jean Cassien de lui donner, après les Institutions cénobitiques, les plus célèbres Conférences des Pères du désert d’Égypte.


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Message par jaimedieu Jeu 22 Sep 2016 - 14:40

Jeudi le 22 septembre


Saint Ignace de Santhià
Prêtre diocésain puis o.f.m. cap.
(1686 - 1770)

Ignazio de Santhià, Lorenzo Maurizio - tel est son nom de baptême - naît le 5 juin 1686 à Santhià (Vercelli, Italie). C'est le quatrième des six enfants de la famille aisée de Pier Paolo Belvisotti et de Maria Elisabetta Balocco. Orphelin de père à sept ans, sa mère pourvoit à sa formation le confiant à don Bartolomeo Quallio, prêtre pieux et savant, de sa parenté.
Se sentant appelé à la vie ecclésiastique, Lorenzo Maurizio, à l'issue des cours primaires, part en 1706 pour suivre à Vercelli sa formation philosophique et théologique. Ordonné prêtre à l'automne 1710, à Vercelli, il y séjourne comme chapelain-précepteur auprès de la noble famille Avogadro. Au cours de ses premières années de sacerdoce, il prend part à l'apostolat des Jésuites, notamment dans leurs missions populaires. Il connaîtra ainsi celui qui deviendra son directeur spirituel, le père jésuite Cacciamala.
Santhià, sa ville natale, désirant se l'approprier, le nomma chanoine-recteur de sa célèbre collégiale. A leur tour, les Avogrado le choisirent comme curé de la paroisse de Casanova Elvo, dont ils jouissaient du droit de patronage. Cependant, presque âgé de trente ans, don Belvisotti est à la recherche de bien d'autres objectifs. Faisant fi de ces deux nominations ainsi qu'aux bénéfices qui y étaient attachés, il entre le 24 mai 1716 au couvent-noviciat des Capucins de Chieri (Turin) et prend le nom de fr. Ignace de Santhià, avec l'espoir de se consacrer plus tard aux missions à l'étranger.

Sa ferme volonté de tendre à la perfection, son observance totale, spontanée et joyeuse de la vie capucine lui attirent aussitôt l'admiration même des plus anciens religieux du noviciat. Après les années de formation capucine à Saluzzo, à Chieri et à Turin au Mont des Capucins, lors du Chapitre Provincial du 31 août 1731, il est nommé maître des novices au couvent de Mondovì (Cuneo). Il accomplit durant treize années cette fonction où, au travers de son enseignement et par son témoignage, Ignace offre à la Province du Piémont 121 nouveaux membres, dont quelques uns moururent en odeur de sainteté.

Ayant eu vent des souffrances endurées par le Père Bernardino Ignazio de la Vezza, un de ses ex novices missionnaire au Congo, et du risque de voir s'interrompre son activité, Ignace alla se prosterner devant le Saint Sacrement pour s'offrir tout simplement: « Jésus‑Christ, mon Seigneur, si vous désirez que le mal dont souffre ce bon ouvrier tombe sur moi qui suis un bon à rien, faites le. Je l'accepte volontiers pour votre plus grande gloire ». Le missionnaire dès lors reprenait son ministère, le mal ayant disparu, tandis que pour Ignace débutaient les souffrances qui le contraignirent à renoncer à sa charge.

L'obéissance à ses supérieurs, à laquelle jamais il ne se déroba, le poussa à assumer les fonctions d'aumônier en chef des armées du roi de Sardaigne Charles-Emmanuel III en guerre contre les forces franco-espagnoles (1745-1746). Il assista ainsi les soldats blessés ou contagieux dans les hôpitaux d'Asti, d'Alexandrie et de Vinovo où les malades atteints de blessures très graves, les corps déchiquetés s'empilaient dans les salles. Dans cet univers de souffrances, père Ignace était l'ange consolateur. « Il courait de salle en salle, de lit en lit, poussé par un amour indéfectible », lit-on dans un document écrit par un témoin.

La guerre terminée, il rejoint le couvent du Mont des Capucins pour la dernière période de sa vie (1747-1770). Avec une incommensurable générosité, une très grande humilité, un intense amour, Ignace partage son ministère pastoral entre le couvent et la ville de Turin : il prêche, confesse et, malgré son grand âge et ses souffrances, il descend la colline où s'élève le couvent, parcourt les rues de la cité à la rencontre des pauvres et des malades avides de ses paroles de réconfort et de sa bénédiction.
Il aimait le silence, le recueillement, les veilles prolongées devant le Tabernacle, mais il savait aussi se retrousser les manches pour se mettre au service des infirmes et des pauvres de la communauté. « Le Paradis - avait-il coutume de dire - n'est pas fait pour les fainéants. Mettons-nous donc au travail! ».
Pendant ce temps se multipliaient les prodiges. Les gens du peuple l'appelaient « le saint du Mont », tandis que grandissait la vénération des plus grands personnages du Piémont, de la famille régnante à l'archevêque de Turin, Giovanni Battista Roero, du cardinal Vittorio Delle Lanze, du grand chancelier Carlo Luigi Caisotti de Sainte Victoire au maire de la ville.

« Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur... ». Ce sont là les paroles de Jésus et, à l'instar de tous les saints, le père Ignace agissait de telle sorte pour que ces paroles n'aient pas été prononcées en vain par le Sauveur. Quant à l'humilité, elle était enracinée dans son cœur, vivante dans sa manière d'agir et de parler.
Il savait que l'humilité procédait d'une connaissance, sincère et nette de Dieu et de soi-même. A cause de cela, il ne manquait pas l'occasion d'étudier, d'admirer la bonté et la grandeur de Dieu, d'approfondir la conscience de sa propre petitesse. Jusqu'à ses dernières années, il se livra aux tâches les plus humbles de la vie du couvent.
Il passa les deux dernières années de sa vie à l'infirmerie conventuelle, continuant de bénir, de confesser, de conseiller ceux qui venaient à lui. Son ardent désir de Dieu, alimenté par la contemplation du Crucifié et de la lecture de l'Évangile, le dévorait. Désormais, sa vie apparaissait comme absorbée et transformée en ce Crucifix qui aimantait son regard.

Le 22 septembre 1770, fête de saint Maurice, son patron et celui de la province capucine du Piémont, fr. Ignace s'éteint calmement dans sa cellule à l'âge de 84 ans. La nouvelle de sa mort se répandit rapidement. Le concours de gens, qui vinrent rendre hommage à sa dépouille était tellement énorme que le Supérieur du couvent, craignant la ruée incontrôlée de la foule, fit célébrer les funérailles de bon matin avant l'heure prescrite.

Sa renommée de sainteté et les nombreux miracles attribués à son intercession accélérèrent les formalités de la canonisation. En 1782, le procès apostolique fut introduit, mais des retards dus aux aléas de la Révolution Française, aux suppressions des Ordres religieux qui s'ensuivirent au XIXe siècle, firent traîner les choses. Le 19 mars 1827, Léon XII reconnut l'héroïcité des vertus de notre frère et seulement le 17 avril 1966, après plus d'un siècle de silence presque total, le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978) procéda à la béatification solennelle.




Saints Maurice
et ses compagnons
Martyrs († 286)

Le 22 septembre 286 vit un spectacle à la fois sublime et épouvantable : une légion romaine entière, général en tête, immolée par un barbare empereur pour n'avoir pas voulu renoncer à Jésus-Christ. Cette légion était la légion thébaine ; ce général, saint Maurice, et ce tyran, Maximien. La légion thébaine portait ce nom parce qu'elle avait été recrutée en Thébaïde. Elle fut du nombre de celles que l'empereur emmena combattre la Gaule en révolte. Après le passage des Alpes, un sacrifice solennel fut ordonné. La légion chrétienne, ne voulant pas y prendre part, et apprenant qu'elle allait être employée pour persécuter des frères chrétiens, se retira près du lieu appelé aujourd'hui Saint-Maurice-d'Agaune (Suisse). L'empereur les enjoignit de se réunir à l'armée pour la fête. Mais Maurice et ses compagnons, se rappelant qu'il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes, se virent dans la triste nécessité de désobéir.

Cette désobéissance, n'était pas, pour ces braves soldats, vainqueurs sur vingt champs de bataille, un acte de félonie, mais un acte d'héroïque loyauté. Aussitôt le prince barbare donna l'ordre de décimer la légion. À voir ce bataillon de six mille hommes rangés en ordre de combat, ayant à sa tête Maurice, à cheval, avec ses brillants officiers, Exupère, Maurice et Candide, il semble qu'on eût pu craindre une résistance par la force ; mais non, les disciples de Jésus-Christ ne cherchaient et n'attendaient qu'une victoire pacifique, la victoire sur le monde, et la conquête du ciel par le martyre. Les noms des soldats sont jetés dans les casques des centurions ; six cents sur six mille vont périr; les victimes désignées embrassent leurs camarades, qui les encouragent ; bientôt le sacrifice est consommé, et la plaine ruisselle du sang des martyrs.

Les survivants persistent à se déclarer chrétiens, et la boucherie recommence ; six cents nouveaux élus rougissent de leur sang les rives du Rhône. Les autres sauront mourir jusqu'au dernier ; mais ils envoient au tyran un message avec une lettre admirable : « Empereur, nous sommes vos soldats ; nous sommes prêts à combattre les ennemis de l'empire ; mais nous sommes aussi chrétiens, et nous devons fidélité au vrai Dieu. Nous ne sommes pas des révoltés, nous aimons mieux être des victimes que des bourreaux : mieux vaut pour nous mourir innocents que de vivre coupables. » Maximien, désespérant d'ébranler leur constance, les fit massacrer tous en masse.

Une basilique fut élevée par saint Théodore dès le IVe siècle, puis une abbaye y fut créée. Le culte de saint Maurice se répandit en Suisse, en Savoie et dans les régions voisines. Dès l'origine de leur dynastie, les comtes et les ducs de Savoie le déclarèrent protecteur de leurs États.







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Message par jaimedieu Ven 23 Sep 2016 - 14:51

Vendredi le 23 septembre

Saint Pio de Pietrelcina (1887-1968)
Prêtre o.f.m. cap.
(Mémoire obligatoire)

Pio, au siècle Francesco Forgione, naît le 25 mai 1887 à Pietrelcina, en Italie du Sud, entre Naples et Foggia (Campanie). Quatrième des sept enfants d’un couple de paysans, il entre à 16 ans chez les capucins et prend le nom de frère Pio. De santé fragile, il retourne pour de longs séjours dans son village. Ses frères capucins témoigneront que le démon venait lui rendre visite dans sa chambre. Fra Pio a alors vécu dans une « nuit obscure » qui rappelle celle des mystiques comme Jean de la Croix ou sa contemporaine, Thérèse d'Avila. Il confie : « Le doute qui m’assaille toujours et me persécute partout est d’ignorer si ce que je fais reçoit ou non l’approbation de Dieu. »
Ordonné prêtre le 10 août 1910, il est affecté, six ans après, au couvent de San Giovanni Rotondo, dans les Pouilles. Il y demeurera jusqu’à sa mort, le 23 septembre 1968, à 81 ans. Le rayonnement spirituel du Padre Pio a donné naissance à deux œuvres importantes : l’hôpital Casa Sollievo della Sofferenza (maison pour le soulagement de la souffrance) et les groupes de prière. Par deux fois, le Padre Pio a dû subir des mesures disciplinaires et des restrictions dans l’exercice de son ministère.

Le 20 septembre 1918, Francesco Forgione (qu’on n’appelle pas encore padre Pio) vient de dire la messe au couvent de San Giovanni Rotondo. Ce jeune capucin de 31 ans s’agenouille devant un crucifix. « Une quiétude indescriptible » s’empare de lui, racontera-t-il plus tard. Apparaît soudain un personnage mystérieux, aux mains, pieds et flanc ruisselant de sang. Puis la vision disparaît. Au sortir de ce qu’il nomme une extase, le religieux s’aperçoit alors que ses propres mains, ses pieds et son flanc saignent aussi. À la vue de ces stigmates, le calme se change en un trouble profond : le religieux tente de refermer ses plaies ; rien n’y fait ; elles ne cicatrisent pas. Jusqu’à sa mort, en 1968 - jamais cicatrisées, ses plaies disparaîtront le 20 septembre 1968, trois jours avant sa mort - padre Pio portera ce mystère avec lui. Il recouvre ses mains de mitaines pour dissimuler ses plaies ; il est soumis à une série d’examens scientifiques, ainsi qu’à un contrôle rigoureux : le Vatican suit l’affaire d’un mauvais œil. La nouvelle se propage et les médecins font un double constat, sans explication : padre Pio n’est pas un affabulateur mais rien n’explique ces plaies qui évoquent la passion du Christ. Son évêque, une partie du clergé local, des responsables du Vatican s’irritent de la renommée grandissante de ce religieux qui, vite, attire des foules. D’autant que l’on parle de guérisons et de clairvoyance spirituelle. Durant toute sa vie, il est l’objet de calomnies, de mensonges et même de plusieurs condamnations du Saint-Office. Rome, d’abord, lui interdit toute relation épistolaire puis, pendant deux ans, de confesser. En 1933, le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) le libère de ces restrictions, mais certains de ses frères capucins se liguent contre lui…

La dévotion populaire accompagne l’humble capucin. Il incarnait la simplicité franciscaine, le courage devant la souffrance, la charité envers les malades. On lui attribue, au fil des ans, de nombreuses guérisons. Parmi de multiples prodiges, il avait, dit-on, le don de la bilocation, autrement dit, d’être à la fois ici (recueilli en prière, comme absent) et là (au secours d’une âme en peine ou en danger). On frôle même l’émeute, en 1923, lorsque Rome veut empêcher le padre de célébrer la messe. Et on ira jusqu’à installer des micros dans sa cellule et son confessional ! Pressions et inquisitions romaines ne cessent que dans les années soixante, grâce au Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978). Toute l’Italie vénère alors le prêtre aux stigmates, qui fit construire, en 1956, à San Giovanni Rotondo, un hôpital grâce aux dons des fidèles.

On lui attribue de nombreux miracles. Dans les années soixante, alors simple évêque auxiliaire de Cracovie, Karol Wojtyla envoya à padre Pio une lettre d’intercession pour une amie polonaise gravement atteinte d’un cancer. Onze jours plus tard, elle était guérie.

Padre Pio est un peu un saint « médiéval », héritier de la tradition franciscaine, stigmatisé comme saint François, pauvre lui-même et attentif aux souffrances ; et surtout un mystique entouré de prodiges et de miracles.

L’œuvre de Padre Pio : des conversions en grand nombre, des groupes de prière (2.200 dans le monde dont 1.800 en Italie) et, depuis 1956, à San Giovanni Rotondo, une clinique pour les « esprits et les corps épuisés ». L’intuition de Padre Pio fut de faire de cette maison, la Casa Sollievo della Sofferenza, un centre d’études international et un lieu où devait être privilégié le confort des malades. Une volonté bien paradoxale de la part de celui qui avait supporté tant de souffrances et de pauvreté…

Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) a donné Pio de Pietrelcina comme saint de la Miséricorde et modèle à imiter par tous les fidèles. Le pape a voulu que sa fête liturgique soit immédiatement inscrite au calendrier romain général - et non local - le 23 septembre, « jour de sa naissance au ciel », en tant que « mémoire obligatoire » pour l’Église universelle.


Saint Lin de Volterra
Pape (2e) et martyr († 67)

Lin était le fils d'un homme fort considérable de la ville de Volterra, en Toscane. Il se convertit à Rome où saint Pierre prêchait l'Évangile. Aussitôt après sa conversion, saint Lin renonça à tous ses biens et quitta son père. Il donna de si grandes preuves de son zèle, de son érudition et de sa prudence, que le chef des apôtres l'employa à la prédication de la parole de Dieu et à l'administration des sacrements. Saint Paul parle de saint Lin au chapitre quatrième de sa seconde Épître à Timothée et le place entre les principaux chrétiens de la ville de Rome :
« 21 Dépêche-toi de venir avant l'hiver. Eubule et Pudens te saluent, ainsi que Lin, Claudia et tous les frères. »
Envoyé dans les Gaules pour y porter le flambeau de la foi, le bonheur de l'avoir pour premier évêque échut à la ville de Besançon dont le nombre des fidèles s'accrut de jour en jour. Un jour, les païens célébrèrent une fête solennelle en l'honneur de leurs faux dieux auxquels ils offraient beaucoup de sacrifices. Brûlant de zèle pour la gloire de Dieu et le salut de ces pauvres âmes, saint Lin entreprit de les détourner de ce culte abominable. Fendant la foule des idolâtres, il leur dit courageusement : « Que faites-vous, mes chers enfants ? Quelle marque de divinité voyez-vous dans ces simulacres que vous adorez ? Ce ne sont que des statues qui n'ont ni esprit, ni sentiment, et qui ne représentent que des hommes dont l'incontinence et l'impiété ont été toutes publiques. Ces idoles de pierre et de cuivre ne méritent nullement vos respects. C'est à Dieu seul, créateur du ciel et de la terre que vous devez immoler des victimes. Quittez donc ce culte sacrilège et acquiescez aux vérités que je vous prêche. »

Ces paroles prononcées avec une ferveur inspirée retentirent comme un violent coup de tonnerre qui renversa par terre l'une des colonnes du temple avec l'idole qu'elle soutenait, la réduisant en poussière. Un prodige si éclatant aurait dû ouvrir les yeux aux idolâtres et leur faire reconnaître la vérité de la religion que saint Lin leur annonçait. Hélas, au lieu de profiter de la grâce qui leur était offerte, les incroyants fermèrent leurs cœurs à la parole de Dieu et se jetèrent tumultueusement sur saint Lin qu'ils chassèrent à l'heure même de la ville de Besançon.

L'apôtre retourna à Rome où saint Pierre s'en servit utilement pour le gouvernement de l'Église. Il s'acquitta avec tant de soin de toutes les fonctions qui lui furent assignées qu'après la mort du prince des apôtres, on le choisit pour lui succéder dans la charge de pasteur suprême. Dans cette sublime fonction, saint Lin donna d'excellents témoignages de son zèle et de sa vigilance pastorale. Il écrivit deux relations du martyre de saint Pierre et de saint Paul. Nous tenons aussi de lui l'histoire de la dispute du prince des apôtres avec Simon le Magicien. Pour l'affermissement de l'Église naissante et l'avancement de la chrétienté, saint Lin consacra quinze évêques et dix-huit prêtres.

Le Bréviaire romain dit que la foi et la sainteté de ce souverain pontife furent si grandes qu'il ressuscita des morts et chassa les démons des corps de plusieurs énergumènes. Après avoir gouverné l'Église pendant un an, trois mois et douze jours, saint Lin versa son sang qui servit de semence à de nouveaux chrétiens. On enterra sa précieuse dépouille au Vatican, auprès des restes de saint Pierre.


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Message par jaimedieu Sam 24 Sep 2016 - 16:24

Samedi le 24 septembre

Notre-Dame de la Merci

Parmi les ordres religieux qui furent fondés sous le patronage de la Reine des Anges, un des plus illustres a été celui de Notre-Dame de la Merci. La Vierge manifesta sa volonté de voir cet ordre s'établir, en apparaissant à saint Pierre Nolasque, à saint Raymond de Pennafort et à Jacques Ier, roi d'Aragon. Au commencement du XIIIe siècle, la plus grande partie de l'Espagne était sous le joug des Sarrasins, qui tenaient enfermés dans les cachots une multitude de chrétiens, dans le but de leur faire renier leur foi.

C'est pour mettre fin à cette calamité que Marie établit l'œuvre de la rédemption des captifs. Le 1er août 1218, la Reine du Ciel apparut à saint Pierre Nolasque, qui était alors en prière : « Mon fils, lui dit-elle, je suis la mère de Dieu ; je viens chercher des hommes qui veuillent, à l'exemple de mon Jésus, donner leur vie pour le salut et la liberté de leurs frères captifs. Je désire que l'on fonde en mon honneur un ordre de religieux dans ce but. Quand tu me priais avec larmes de porter remède aux souffrances des captifs, je présentais à mon Fils tes vœux ardents, et c'est Lui qui m'envoie vers toi. » - “Je crois d'une foi vive que vous êtes la Mère du Dieu vivant et que vous m'apparaissez pour le soulagement des pauvres chrétiens esclaves ; mais qui suis-je, moi, pour accomplir cette œuvre ?” « Ne crains rien, je serai avec toi, et bientôt s'accomplira ce que je demande. »

Le lendemain, Pierre Nolasque rendit compte de sa vision à Saint Raymond de Pennafort, son confesseur, qui lui dit : « J'ai eu la même vision que vous. » Le roi Jacques, les rencontrant dans la cathédrale, leur communiqua une vision semblable. Il n'y avait pas à hésiter. Quelques jours plus tard, l'œuvre commença, de par l'ordre et avec la protection du roi, qui désigna Pierre Nolasque pour être le chef de la nouvelle institution. L'évêque donna au fondateur l'habit blanc, avec le scapulaire qui, conformément aux instructions de la Sainte Vierge, devait être le costume des religieux de la Merci. Saint Pierre Nolasque fit alors le vœu solennel de se donner en otage aux Turcs, s'il était nécessaire, pour la rédemption des captifs chrétiens, vœu que tous ses religieux devaient faire également. En peu d'années, cet ordre, si conforme aux besoins de l'époque produisait des fruits admirables.


Saint Silouane l'Athonite
Moine du Mont Athos
(1866-1938)


Syméon Ivanovitch Antonov était un robuste charpentier d'un village de Russie centrale. D'une vigueur peu commune, il était affligé d'un caractère violent et querelleur. À 26 ans, tout change. Le paysan rustique et sensuel entend la voix de la Mère de Dieu qui l'appelle à revenir à lui-même. Il se met en route pour l'Athos.

Celui qui est devenu frère Silouane connaît tout d'abord une grande joie : celle de qui a trouvé sa place sur terre. Mais cette euphorie des premiers jours ne dure pas. Silouane va connaître, au monastère, des tentations alternées d'orgueil et de désespoir : désespoir de constater que l'orgueil lui colle à la peau et qu'il ne peut s'en défaire. L'épreuve est si longue et si dure qu'il en arrive à se croire condamné, damné même. C'est alors que le Christ lui apparaît et lui dit : « Tiens ton âme en enfer et ne désespère pas. »

Silouane a compris que si bas qu'il puisse descendre, Jésus est là. Il vivra désormais dans la douceur et la prière continuelle, priant pour le monde entier et semant la paix autour de lui, jusqu'à sa mort.

Silouane a été canonisé par le patriarche de Constantinople (Église orthodoxe) le 26 novembre 1987.

« Où es-Tu, ô ma lumière ?
Je Te cherche avec des larmes. Tu as eu pitié de moi et Tu m'as montré ton visage.
Maintenant mon âme a soif de Toi, mon Dieu !
Comme un enfant qui a perdu sa maman,
elle pleure vers Toi jour et nuit et ne trouve pas la paix".



Saint Gérard Sagredo
Évêque et martyr
(† 1046)


D'origine vénitienne, Gérard se fit moine bénédictin et se vit confier l'éducation du prince Émeric à la cour de Saint Étienne, roi de Hongrie.

Il devint évêque de Csanád et instaura le culte marial et la liturgie dans son diocèse. Il aimait beaucoup se retirer dans la solitude d'une forêt pour prier.

À la mort de son protecteur, saint Étienne, un usurpateur prit le pouvoir et fit lapider Gérard qui lui résistait, restant inébranlable sur ses positions.




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Message par jaimedieu Dim 25 Sep 2016 - 15:17

Dimanche le 24 septembre

Saint Firmin
Évêque d'Amiens et martyr
(IVe siècle)


Le père et la mère de saint Firmin, qui étaient des plus riches et des plus considérables de la ville de Pampelune, en Espagne, au IVe siècle, furent convertis à la foi par saint Honestus, prêtre de Toulouse et disciple de saint Saturnin. Convaincus que de la première éducation dépend ordinairement le reste de la vie, ils mirent leur fils entre les mains de ce saint ecclésiastique, qui l'instruisit et le prit pour compagnon de ses courses apostoliques.

Prêtre à vingt-quatre ans, Firmin eut tant de succès dans ses prédications, que saint Honorat, successeur de saint Saturnin à Toulouse, l'ordonna évêque, pour évangéliser les païens. L'évêque missionnaire parcourut les Gaules, évangélisa Agen, Clermont, Angers, Beauvais, essuyant plusieurs fois la persécution, battu de verges, chargé de chaînes dans les cachots.

Amiens fut la dernière et la plus glorieuse étape de l'apôtre, qui y fixa son siège. Dès les premiers jours, le sénateur Faustinien fut converti avec toute sa famille. Firmin joignait aux charmes de son éloquence le témoignage invincible d'une multitude de miracles. Un jour, c'est un homme borgne qui en est l'objet ; le lendemain, ce sont deux lépreux ; puis des aveugles, des boiteux, des sourds, des muets, des paralytiques, des possédés du démon. Peu de temps après son arrivée, les temples de Jupiter et de Mercure furent complètement déserts. Firmin eut la tête tranchée.


Saint Nicolas de Flüe (1417-1487)
Patron de la Suisse


Il est fêté le 25 septembre en Suisse et le 21 mars (dies natalis) par l’Église universelle.

Nicolas de Flüe (en allemand : Niklaus von Flüe) naît le 25 septembre 1417 à Sachseln (commune suisse du canton d’Obwald), de parents pieux. Un jour, à la vue d'une flèche élancée, sur une montagne voisine, il fut épris du désir du ciel et de l'amour de la solitude. Il se maria pour obéir à la volonté formelle de ses parents et eut dix enfants. Son mérite et sa vertu le firent choisir par ses concitoyens pour exercer des fonctions publiques fort honorables.
Sa prière habituelle était celle-ci : « Mon Seigneur et mon Dieu, enlevez de moi tout ce qui m'empêche d'aller à vous. Mon Seigneur et mon Dieu, donnez-moi tout ce qui peut m'attirer à vous. »
Il avait cinquante ans, quand une voix intérieure lui dit : « Quitte tout ce que tu aimes, et Dieu prendra soin de toi. » Il eut à soutenir un pénible combat, mais se décida en effet à tout quitter, femme, enfants, maison, domaine, pour servir Dieu. Il s'éloigna, pieds nus, vêtu d'une longue robe de bure, un chapelet à la main, sans argent, sans provision, en jetant un dernier regard tendre et prolongé vers les siens.

Une nuit, Dieu le pénétra d'une lumière éclatante, et depuis ce temps, il n'éprouva jamais ni la faim, ni la soif, ni le froid. Ayant trouvé un lieu sauvage et solitaire, il s'y logea dans une hutte de feuillage, puis dans une cabane de pierre. La nouvelle de sa présence s'était répandue bientôt, et il se fit près de lui une grande affluence. Chose incroyable, le saint ermite ne vécut, pendant dix-neuf ans, que de la Sainte Eucharistie.

La Suisse, un moment divisée, était menacée dans son indépendance par l'Allemagne. Nicolas de Flüe, vénéré de tous, fut choisi pour arbitre et parla si sagement, que l'union se fit, à la joie commune, et la Suisse fut sauvée.

Nicolas fut atteint, à l'âge de soixante-dix ans, d'une maladie très aiguë qui le tourmenta huit jours et huit nuits sans vaincre sa patience ; il meurt à Sachseln le 21 mars 1487.

Nicolas de Flüe à été béatifié en 1648 par Innocent X (Giovanni Battista Pamphili, 1644-1655) et canonisé, le 25 septembre 1947, par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958).

Il est le saint Patron de la Suisse et de la Garde suisse pontificale.




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Message par jaimedieu Lun 26 Sep 2016 - 14:47

Lundi le 26 septembre

Bx Paul VI
Pape (262e) de 1963 à 1978



Paul VI, au siècle Giovanni Battista Enrico Antonio Maria Montini, naît le 26 septembre 1897 à Concesio, près de Brescia en Italie ; il est baptisé le 30 septembre. Issu d'une famille catholique, Giovanni Battista est le fils de Giorgio Montini et de Giuditta Alghisi.
Giorgio Montini prend la direction du journal catholique de la ville de Brescia, ‘Il Cittadino di Brescia’. Représentant, dans sa province, du Mouvement catholique (Movimento cattolico), il fonde des ‘cuisines économiques’, un dortoir Saint-Vincent pour accueillir les déshérités, et un "Secrétariat du peuple" destiné à donner des conseils juridiques et administratifs aux paysans et aux ouvriers.
Giuditta Alghisi est originaire de Verolavecchia, un village situé au sud de Brescia. Ayant perdu ses parents très jeune, elle est placée sous l'autorité d'un tuteur et envoyée dans un pensionnat religieux à Milan. Elle épouse Giorgio Montini, le 1er août 1895, quinze jours à peine après sa majorité. Elle meurt en mai 1943 quelques mois après son mari (janvier 1943).

Giovanni Battista a deux frères : l'aîné, Lodovico, devint sénateur, et Francesco, médecin.
Comme le veut la coutume pour les familles bourgeoises de Brescia, il est confié à une nourrice. C'est Clorinda Zanotti, une mère de quatre enfants vivant à Sacca di Nave (près de Concesio), qui s'occupe de lui pendant quatorze mois.
En 1902 il commence sa scolarité au collège Cesare Arici de Brescia, tenu par des jésuites Il fréquente également en parallèle la congrégation ‘Santa Maria della pace’, inspirée par Filippo Néri.
De santé fragile, il est contraint de suspendre sa scolarité au bout de deux ans. Sa mère le fait alors étudier à la maison. L'année suivante (en 1905) il reprend l'école. Ses études, quoique décousues, sont assez brillantes, si bien que ses camarades le surnomment ‘le bûcheur’.
Il doit suspendre à nouveau ses études en 1910, toujours pour des raisons de santé. Ses parents décident alors de le retirer définitivement du collège et de lui faire donner des cours particuliers, afin qu'il puisse présenter l'examen de fin d'études secondaires en candidat libre.
Dès le collège, il rejoint l'association Manzoni, du nom de l'auteur italien Alessandro Manzoni, qui rassemblait des élèves et des étudiants catholiques. En 1913, il présente un examen d'études secondaires au lycée d'État de Chiari puis passe son bac en juin 1916. Il entre au séminaire à la rentrée suivante.

Après une retraite spirituelle qu'il doit interrompre à cause de la chaleur, Montini est ordonné prêtre le 29 mai 1920. Une dérogation avait dû lui être accordée du fait de son âge, le Code de droit canonique disposant alors que le candidat devait avoir vingt-quatre ans révolus.
Il célèbre sa première messe le lendemain dans le sanctuaire de Santa Maria delle Grazie.
L'état de santé de Don Montini ne lui permettant pas de lui voir confier la charge d'une paroisse, son évêque Mgr Gaggia décide de l'envoyer à Rome, où il arrive le 10 novembre 1920, pour compléter ses études. Il y étudie dans deux universités : à la Grégorienne (chez les jésuites) et à la Sapienza (Université d'État, laïque).

Dès 1921 il fait ses premiers pas au Vatican où il fait une carrière ecclésiastique brillante et rapide. Montini se lie d’amitié avec les grandes personnalités intellectuelles du temps : Jean Guitton, Maurice Zundel, Jacques Maritain… Par ailleurs il affiche des positions antifascistes au moment de la signature des accords du Latran. Au moment de la guerre, Montini condamne nazisme et fascisme et protège les juifs et les réfugiés. Après la guerre, il fait preuve d’audace en politique intérieure italienne comme au niveau de l’Église. Le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958), classique, l’éloigne de Rome en le faisant archevêque de Milan.A la mort de Pie XII, St Jean XXIII (Angelo Giuseppe Roncalli, 1958-1963) est élu pape. Il crée aussitôt Montini cardinal et ouvre le concile Vatican II.

L’élection de Montini, le 21 juin 1963, est marquée du sceau de l’évidence : les cardinaux savent qu’il poursuivra le concile, il connaît les rouages romains et possède une expérience pastorale… Celui qui choisit le nom de Paul – l’apôtre des païens – est surtout le premier pape moderne qui ne s’arc-boute pas face au progrès, à la diversité des cultures et des religions, à la mondialisation qui ne dit pas encore son nom. Ce pape s’adresse non seulement aux catholiques, mais plus largement encore aux chrétiens, aux croyants, aux hommes de bonne volonté.
Il donne quatre priorités qui définissent tout le sens de son pontificat :
définir la nature de l’Église et le rôle des évêques ;
rénover l’Église ;
favoriser l’unité des chrétiens par l’échange et le pardon ;
relancer le dialogue avec le monde contemporain.


Pendant et après le Concile, Paul VI multiplie des voyages à grande portée symbolique et pastorale. Il se rend en pèlerinage à Jérusalem, où il rencontre de nombreuses personnalités, dont le patriarche Athénagoras qu’il verra à plusieurs reprises. Aux Etats-Unis, il prononce à l’ONU son fameux « plus jamais la guerre ». En Amérique latine, il encourage l’Église à prendre position en faveur des plus pauvres. Son encyclique ‘Populorum progressio’ paraît à ce moment.
Enfin, dans le domaine interreligieux, Paul VI noue des contacts avec des responsables comme le Dalai Lama et d’autres personnalités du monde bouddhiste et musulman. Dans deux domaines cependant, il garde une ligne intransigeante : celui du célibat des prêtres et celui de la régulation des naissances avec l’encyclique ‘Humanae vitae’ (1968).
En 1969 il se rend au Conseil œcuménique des Églises, en Suisse. Enfin il écrit l’exhortation apostolique ‘Evangelii nuntiandi’ qui annonce déjà le style propre de St Jean-Paul II.


Âgé de 80 ans et souffrant d'arthrose, Paul VI vit ses derniers jours presque toujours allongé.
Il est victime d'une crise cardiaque en fin d'après-midi le 6 août 1978 dans la résidence d'été de Castel Gandolfo et meurt quatre heures plus tard, à 21h00, le jour de la Transfiguration du Christ.
Il est inhumé le 12 août 1978 et enterré, selon ses souhaits, dans les grottes du Vatican après une cérémonie d'un extrême dépouillement, qui a lieu sur le parvis de la Basilique Saint-Pierre.

Paul VI a été béatifié dans la matinée du 19 octobre 2014, à l'occasion de la messe solennelle de clôture du ‘Synode extraordinaire sur la famille’. La cérémonie a été présidée par le pape François (Jorge Mario Bergoglio), en présence du pape émérite Benoît XVI (Joseph Aloisius Ratzinger, 2005-2013) et de nombreux cardinaux et évêques, présents à l'occasion du Synode.
La béatification a été célébrée devant 70 000 fidèles venus des cinq continents. Au cours de la cérémonie, est présentée aux fidèles une relique de Paul VI : un vêtement taché de sang lorsque le pontife échappa à une tentative d’assassinat en 1970.
La commémoration liturgique du Bx Paul VI a été fixée au 26 septembre, jour anniversaire de sa naissance.



Saints Côme et Damien
Médecins anargyres et martyrs
(† v. 286)

Côme et Damien étaient deux frères, venus d'Arabie en Cilicie. On croit qu'ils étaient frères jumeaux. Leur profession de médecin leur fournit l'occasion d'exercer un véritable apostolat ; car à travers les corps ils savaient voir les âmes, les toucher, les convertir. La grâce divine vint relever leur science par le don des guérisons miraculeuses : de toutes parts, on accourait à eux pour obtenir la délivrance des maux les plus invétérés et les plus incurables. Le résultat ne trompait jamais leur foi et leur confiance, et il ne se passait pas de jour sans qu'ils eussent opéré quelque cure souvent désespérée.

Auprès d'eux, les aveugles recouvraient la vue, les boiteux marchaient droit, les sourds entendaient, les estropiés étaient guéris. Leur puissance s'étendait même au-delà de ce monde visible, et, à leur voix, les démons abandonnaient leurs victimes. Tout cela, ils le faisaient par pure charité, ne recevant jamais aucune rétribution.

À cette gloire devait se joindre celle du martyre. Un jour on les accusa de séduire le peuple et de faire déserter les temples des dieux. Le préfet leur infligea une si longue et si rude flagellation, que les bourreaux n'en pouvaient plus de fatigue ; les deux martyrs bénissaient le Seigneur.

À la vue d'une foule immense, ils furent précipités du haut d'un rocher dans les flots ; mais un ange plana au-dessus des eaux et transporta les martyrs au rivage. Les deux martyrs furent jetés dans une fournaise ardente ; mais ils s'y promenèrent comme sur des fleurs. Après beaucoup d'autres supplices, le préfet leur fit trancher la tête.






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Message par jaimedieu Mar 27 Sep 2016 - 14:54

Mardi le 27 septembre

Saint Vincent de Paul
Prêtre, Fondateur d'Ordres
(1581-1660)

Ce saint, dont le nom est devenu synonyme de charité, est l'une des plus pures gloires de la France et de l'humanité tout entière.

Vincent naît à Pouy, près de Dax (France), le 24 avril 1581. Ses parents faisaient valoir une petite ferme et vivaient du travail de leurs mains. Les premières années de Vincent se passèrent à la garde des troupeaux. Un jour qu'il avait ramassé jusqu'à trente sous, somme considérable pour lui, il la donna au malheureux qui lui parut le plus délaissé. Quand ses parents l'envoyaient au moulin, s'il rencontrait des pauvres sur sa route, il ouvrait le sac de farine et leur en donnait à discrétion.
Son père, témoin de sa charité et devinant sa rare intelligence, résolut de s'imposer les plus durs sacrifices pour le faire étudier et le pousser au sacerdoce : « Il sera bon prêtre, disait-il, car il a le cœur tendre. » À vingt ans, il étudie la théologie à Toulouse et reçoit bientôt le grade de docteur.

Ordonné en 1600, à l’âge de 19 ans, un an après son ordination il se rend à Marseille pour recueillir un legs que lui a laissé un de ses amis. Au retour, voyageant par mer pour se rendre à Narbonne, il est pris par des pirates et emmené captif en Afrique. Sa captivité, d'abord très dure et accompagnée de fortes épreuves pour sa foi, se termina par la conversion de son maître, qui lui rendit la liberté.

Les circonstances le font nommer aumônier général des galères, et il se dévoue au salut de ces malheureux criminels avec une charité couronnée des plus grands succès. La Providence semble le conduire partout où il y a des plaies de l'humanité à guérir.

À une époque où la famine et les misères de toutes sortes exercent les plus affreux ravages, il fait des prodiges de dévouement; des sommes incalculables passent par ses mains dans le sein des pauvres, il sauve à lui seul des villes et des provinces entières. Ne pouvant se multiplier, il fonde, en divers lieux, des Confréries de Dames de la Charité, puis l'ordre des Filles de la Charité (1623), plus connues sous le nom des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. Nulle misère ne le laisse insensible ; il trouve le moyen de ramasser lui-même et de protéger partout des multitudes d'enfants exposés à l'abandon et à la mort, et mérite le nom de Père des enfants trouvés.

Il a formé des légions d'anges de charité ; mais il lui faut des légions d'apôtres, et il fonde les Prêtres de la Mission (1625), destinés à évangéliser la France et même les peuples infidèles.

En 1638 débute l'œuvre des « Enfants Trouvés ». Il créa pour cela un établissement pour les enfants trouvés.
Son action ne s'arrêtait jamais. Il envoyait ses missionnaires dans tout le royaume et à l'étranger:
- 1639 voit Vincent organisé les secours en Lorraine (ravagée par la guerre, la peste et la famine).
- 1646 Fondation de la mission d'Alger.
- 1648 Fondation de la mission de Madagascar.
- 1649 Démarche de Saint Vincent auprès de la Reine et Mazarin en faveur de la paix.
- 1651 Vincent organise des secours en Picardie, Champagne et Ile-de France, dévastées par la guerre. C'est l'année de la Fondation de la mission de Pologne.

Accablé d'infirmités et de souffrances à la fin de sa vie, il meurt à Saint-Lazare le 27 septembre 1660. Louise de Marillac était décédée peu de temps avant lui le 15 mars 1660. On lui fit des funérailles exceptionnelles. Toutes les œuvres qu'il avait créées étaient représentées, Les princes se mêlaient aux pauvres dans la foule venue honorer le bienfaiteur que l'on vénéra comme un saint.

Il fut béatifié par Benoît XIII (Pietro Francesco Orsini, 1724-1730) le 12 août 1729 et canonisé par Clément XII (Lorenzo Corsini, 1730-1740) le 16 juin 1737. Actuellement son corps est exposé dans la Chapelle des Lazaristes, 95, rue de Sèvres, à Paris-VIe.


Bx Laurent de Ripafratta (1456)
Prêtre o.p.

Commémoré le 27 septembre (dies natalis) dans le Martyrologe Romain et le 28 septembre par l’Ordre.

Lorenzo (Laurentius de Ripafracta de Pisiis) naît le 23 mars 1373 a Ripafratta (province de Pise, Italie).

Il entra dans l'Ordre de saint Dominique à Pise vers l’âge de 20 ans. Sous l’influence du Bx Jean Dominique de Florence, il fut de ceux qui réformèrent, à cette époque, les couvents italiens qui en avaient grand besoin, ravagés par la peste et le schisme.

Jean Dominique l’envoya à Cortone établir un noviciat, où il forma le Bx Antonin (entré en 1405 à 16 ans), le Bx Pierre de Città di Castello, le Bx Fra Angelico et son frère Benedetto, miniaturiste (Pierre resta à Cortone, les autres allèrent ailleurs).

Laurent alla ensuite à Fabriano où il soigna les malades de la peste. Si grande fut sa discrétion dans la conduite de sa charge de vicaire général de l'Ordre que nous n'en savons que le style : « un ministère d'amour et de paix ». Une telle charge se vit en effet dans le silence des relations fraternelles et discrètes avec chacun des frères.

Les faits sont là : beaucoup de jeunes frères, de nombreuses fondations et d'anciennes renouvelées. Il s'ouvrit à la Vérité qu'il servait en Jésus-Christ, entouré de ses frères. Il était particulièrement assidu à entendre en confession les pécheurs qui venaient le rencontrer dans son couvent. On le surnommait “arche du Testament” pour sa connaissance de l’Écriture.

Laurent meurt à Pistoia le 27 septembre 1456, comme il est signalé dans la rubrique nécrologique du couvent de saint Dominique : “die 27 septembris [(] felicis memoria anima beati Laurentii de Ripafracta seu de Pisis a carne soluta est” (Pistoia, Biblioteca comunale Forteguerriana, Mss., B.76, c. 32 r9; cfr. Orlandi, 1956, pp. 85 s.).

Lorenzo de Ripafratta a été béatifié le 04 avril 1851 par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878).
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Message par jaimedieu Mer 28 Sep 2016 - 14:55

Jeudi le 28 septembre

Saint Wenceslas
Duc de Bohême, martyr
(† 929/935)

Wenceslas eut pour père Wratislas, duc de Bohême, prince vertueux, et pour mère Drahomire, païenne et ennemie acharnée du nom chrétien. Drahomire eut un autre fils appelé Boleslas, qu'elle éleva dans l'idolâtrie.
À la mort de son mari, elle s'empara de la régence et ne s'en servit que pour persécuter la religion chrétienne. À cette vue, le zèle de Wenceslas le décida à prendre, avant sa majorité, les rênes du gouvernement. Il se fit le père des orphelins, le soutien et le défenseur des veuves, la providence des pauvres. Afin de n'être pas reconnu, il portait, de nuit, du bois aux pauvres honteux. Il visitait les prisonniers, rachetait les captifs, consolait et secourait les malheureux. Il fit venir des missionnaires de Souabe et de Bavière et fit construire de nombreuses églises.
Wenceslas joignait la piété aux bonnes œuvres ; il assistait à l'office divin du jour et de la nuit ; il allait souvent nu-pieds, par le froid et la neige, sans jamais se plaindre de la rigueur de l'hiver. Quelques fois celui qui l'accompagnait la nuit était transi de froid ; mais il n'avait qu'à marcher sur les pas de Wenceslas, et aussitôt il sentait une chaleur bienfaisante pénétrer tous ses membres. L'esprit de religion du pieux roi lui faisait honorer les évêques et les prêtres comme Jésus-Christ lui-même ; il les aimait comme des pères, et quand il traitait quelque affaire avec eux, c'était avec une humilité et une déférence profondes. Sa grande dévotion était la dévotion à la Sainte Eucharistie.

Pour témoigner son amour à Jésus-Hostie, il semait de ses propres mains le blé et pressait le vin destinés au saint sacrifice de la Messe ; son bonheur était de servir à l'autel et de présenter au prêtre le pain, le vin, l'eau et l'encens. La piété de Wenceslas était pour lui la source d'une intrépidité surprenante. Il dut s'opposer aux armes d'un prince voisin qui avait envahi ses États. Pour épargner le sang de ses sujets, il proposa à son ennemi un combat singulier et se présenta presque sans armes devant un adversaire armé jusqu'aux dents. Wenceslas allait être percé par la lance ennemie, quand le prince usurpateur aperçoit près du saint duc deux anges pour le défendre. À cette vue, il se jette à ses pieds et lui demande pardon.

Attiré dans un guet-apens par sa mère et son frère, Wenceslas mourut d'un coup d'épée fratricide, au moment où il priait dans une église. Ce jeune martyr pardonna à son frère en mourant.

Dès le XIe siècle, il est reconnu comme le patron national de la Bohème.


Saint Simón de Rojas (1552-1624)
Prêtre o.ss.t. et fondateur des : « Esclaves de Marie »


Simón de Rojas, de l'Ordre Trinitaire, naît à Valladolid, en Castille (Espagne), le 28 octobre 1552. A l'âge de 12 ans, il entra dans le couvent des Trinitaires de sa ville natale, où il fit sa profession religieuse le 28 octobre 1572 ; il étudia à l'université de Salamanque de 1573 à 1579 ; il fut ordonné prêtre en 1577 ; il enseigna la philosophie et la théologie à Tolède de 1581 à 1587 ; de 1588 jusqu'à sa mort, il a été supérieur de plusieurs couvents de sa province et fut envoyé comme visiteur apostolique, deux fois dans sa province et une fois en Andalousie: il exerça ces charges avec grande prudence.
Le 14 avril 1612, il fonda la Congrégation des « Esclaves de Marie » : en 1619, il fut nommé précepteur des Infants d'Espagne ; le 12 mai 1621, il fut élu Provincial de Castille ; le 1 janvier 1622, il fut choisi comme confesseur de la Reine Isabelle de Bourbon ; il mourut le 29 septembre 1624.

Sa canonisation, en 1988, année mariale, glorifie ce grand serviteur de Marie, comparé par Lope de Vega à Saint Bernard de Clairvaux et à Saint Ildephonse de Tolède.

Ce fut sa maman, la vertueuse Constance, qui fit germer dans son âme l'amour de Marie. Le culte qu'elle rendait continuellement à Notre Dame avec son mari Grégoire, nous fait comprendre pourquoi Simon, quand il prononça à l'âge de 14 mois ses premières paroles s'écria: « Ave Maria ». Il ne faisait que répéter la prière que ses parents récitaient si fréquemment.

Il était très heureux quand il pouvait visiter les sanctuaires consacrés à Marie ; il la priait instamment, imitait ses vertus, chantait ses louanges et mettait en relief son importance dans le mystère de Dieu et de l'Église. A travers ses études théologiques, il comprit toujours davantage la mission de Marie et sa coopération avec la Trinité au salut du genre humain et à la sanctification de l'Église. Il vécut ses vœux religieux à l'exemple de Marie. Il croyait que pour être à Dieu comme Marie, il fallait être son esclave, ou mieux, esclave de Dieu en Marie ; c'est pourquoi, il institua la Congrégation des « Esclaves de Marie », à la plus grande gloire de la Trinité, à la louange de Notre-Dame, au service des pauvres. Pour lui, être esclave de Marie signifiait une appartenance totale à Elle: « Totus tuus », pour être uni plus intimement au Christ et, en Lui, par l'Esprit, au Père.

La Congrégation qu'il a fondée avait un caractère laïcal : elle était ouverte à toutes les catégories sociales. Les inscrits, parmi lesquels figuraient même le roi et ses enfants, s'engageaient à glorifier Marie, en aidant les pauvres, ses fils de prédilection. Son œuvre vit encore en Espagne. Celui qu'on considère comme un des plus grands contemplatifs de son époque, prouve dans son ouvrage : « La prière et ses grandeurs » que la dimension contemplative doit aller de pair avec la vie active et se réaliser par les œuvres de miséricorde. Fidèle au charisme trinitaire, il promut la rédemption des esclaves, assista tous les pauvres qu'il rencontrait, réconforta infirmes, prisonniers et marginaux de tous genres. Quand on lui proposa des fonctions à la Cour, il n'accepta qu'à la condition de pouvoir continuer à se consacrer à ses pauvres, qu'il secourait à n'importe quelle heure du jour et de la nuit.

Multiples ont été les manifestations de son amour envers la Vierge Marie. Tous les peintres, qui ont fixé son image sur la toile, mettent sur ses lèvres la salutation: « Ave, Maria », qu'il prononçait si fréquemment qu'on l'appelait: « Le Père Ave Maria ». Il fit imprimer par milliers des images de Notre-Dame avec l'inscription « Ave, Maria », les envoyant partout, même à l'étranger. Il fit confectionner des chapelets très simples avec 72 grains azur unis par une cordelette blanche - les symboles de l'Assomption et de l'Immaculée - en souvenir des 72 ans de la vie de Marie, selon la croyance de son époque, et les envoya même en Angleterre. Profitant de son influence à la Cour, il fit écrire en lettres d'or sur la façade du palais royal de Madrid la salutation angélique: « Ave, Maria ». Le 5 juin 1622, il obtint du Saint Siège l'approbation de l'office et de la messe qu'il avait composés en l'honneur du Nom de Marie, et que, plus tard, le Bx Innocent XI (Benedetto Odescalchi, 1676-1689) étendit à l'Église universelle.

A sa mort, les honneurs funèbres qu'on lui rendit eurent l'aspect d'une canonisation anticipée. Pendant 12 jours, les plus célèbres orateurs de Madrid exaltèrent ses vertus et sa sainteté. Le Nonce du Pape, impressionné par tous les signes de vénération qu'on lui rendait, ordonna quelques jours après sa mort qu'on commence les procès en vue de sa glorification par l'Église.

Le 25 mars 1735, Clément XII (Lorenzo Corsini, 1730-1740) reconnut l'héroïcité de ses vertus et Clément XIII (Carlo Rezzonico, 1758-1769) le proclama bienheureux le 19 mai 1766.

Le 3 juillet 1988, avant de conclure l'année mariale, Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), a inscrit dans le catalogue des saints ce grand serviteur de Marie et père des pauvres.

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Message par jaimedieu Dim 2 Oct 2016 - 15:53

Dimanche le 2 octobre

Les Saints Anges Gardiens

C'est une vérité de foi que les anges, tout bienheureux qu'ils sont, reçoivent une mission de Dieu auprès des hommes ; les paroles de Notre-Seigneur, l'enseignement des Docteurs et des saints, l'autorité de l'Église, ne nous permettent pas d'en douter. Si les démons, en légions innombrables, rôdent autour de nous comme des lions prêts à nous dévorer, selon la parole de saint Pierre, il est consolant pour nous de songer que Dieu nous a donné des défenseurs plus nombreux et plus puissants que les démons.

C'est au plus tard dès sa naissance que tout homme venant au monde est confié à la garde d'un esprit céleste ; les païens, les hérétiques, les pécheurs eux-mêmes, ne sont pas privés de ce bienfait de Dieu. Il est même certain que divers personnages, en raison de leur situation, comme les rois, les pontifes, ou en raison des vues spéciales de Dieu sur eux, comme nombre de saints, ont parfois plusieurs anges gardiens. Il semble indubitable que non seulement les individus, mais les sociétés et les institutions, sont confiées aussi spécialement à la garde des anges ; l'Église, les royaumes, les provinces, les diocèses, les paroisses, les familles, les ordres religieux, les communautés, ont leurs angéliques protecteurs.

Les anges nous préservent d'une foule de maux et de dangers, ils éloignent de nous les occasions du péché ; ils nous inspirent de saintes pensées et nous portent à la vertu, nous soutiennent dans les tentations, nous fortifient dans nos faiblesses, nous animent dans nos découragements, nous consolent dans nos afflictions. Ils combattent avec nous contre le démon et nous prémunissent contre ses pièges ; si nous tombons, par fragilité ou par malice, ils nous relèvent par le remords, par les pensées de la foi, par la crainte des jugements de Dieu, et nous procurent divers moyens de conversion : ils portent nos bonnes œuvres et nos prières à Dieu, réparent nos fautes, intercèdent pour nous auprès de la divine miséricorde, suspendent la vengeance céleste au-dessus de nos têtes ; enfin ils nous éclairent et nous soutiennent dans la maladie et à l'heure de la mort, nous assistent au jugement de Dieu, visitent les âmes du purgatoire.

Saint Bernard résume nos devoirs en trois mots : « Quel respect, quel amour, quelle confiance de notre part ne méritent pas les anges ! Respect pour leur présence, amour à cause de leur bienveillance, confiance en leur protection. » Ajoutons un quatrième devoir, la docilité à leurs bonnes inspirations.


Sainte Jeanne-Émilie de Villeneuve
Fondatrice de la Congrégation ‘Notre Dame de l’Immaculée Conception’ connue sous le vocable les ‘sœurs bleues’


Jeanne-Émilie de Villeneuve, appelée Émilie de Villeneuve, naît à Toulouse le 9 mars 1811. Elle est la petite-fille du comte de Villeneuve et la troisième des quatre enfants du marquis de Villeneuve et de la marquise, née Rosalie d’Avessens. Elle passe les premières années de sa vie au château d’Hauterive, à proximité de Castres, où sa mère doit se retirer en raison de son mauvais état de santé. À l’âge de 14 ans, Émilie perd sa mère et trois années plus tard sa sœur Octavie.

Après le décès maternel, elle vit quelque temps à Toulouse où sa grand-mère prend en charge son éducation et celle de ses sœurs. À 19 ans, Émilie est de retour à Hauterive, où elle gère la vie familiale, soulageant de cette tâche son père, alors maire de Castres (de 1826 à 1830). Ces problèmes familiaux vont marquer son existence, ainsi que le contact qu’elle entretient avec le père Leblanc, jésuite, auquel elle fait part des préoccupations de type social qui ont germé en elle (particulièrement la misère qu’elle découvrait autour d’elle, dans ces premiers moments de la révolution industrielle).

Après avoir envisagé de rejoindre les ‘Filles de la Charité’, et après un délai de réflexion imposé par son père, elle crée (avec l’accord de son évêque), et en collaboration avec deux compagnes, la congrégation de ‘Notre Dame de l’Immaculée Conception’, le 8 décembre 1836. La communauté religieuse est rapidement connue sous le vocable les ‘sœurs bleues’, en raison de la couleur de leur habit.
Pourquoi ‘Notre-Dame de l’Immaculée Conception ?’ Émilie, depuis la mort de sa mère, a pris l’habitude de confier ses joies, ses peines, les choix à faire à Marie qui est devenue sa compagne de route.
La 1ère communauté s’installe dans une petite maison sans confort à Castres. Attentives aux plus pauvres qui les entourent, elles accueillent des jeunes filles fragilisées par la misère liée au début de l’ère industrielle et s’occupent des prisonniers. Rapidement, elles ouvrent une 2e communauté où les sœurs sont chargées de l’éducation des enfants, du catéchisme et des soins aux malades. Toutes les communautés, dans les débuts, auront cette triple mission.
Puis la congrégation voit grandir le nombre de ses sœurs, et son rayonnement s’étend à l’Afrique (Sénégal, Gambie, Gabon).

En 1853 Émilie de Villeneuve démissionne de sa charge de Supérieure Générale pour être remplacée par sœur Hélène Delmas. En 1854, l’épidémie de choléra atteint Castres et la fondatrice des sœurs Bleues décédera le 2 octobre, entourée de ses sœurs.
L'expansion de la congrégation s'est poursuivie en Europe en 1903, en Amérique Latine en 1904-1905, en Asie-Pacifique en 1998. Elle est présente aujourd'hui en France, en Argentine (1905), au Bénin (1988), en Bolivie (1992), au Brésil (1904), au Burkina Faso, en République Démocratique du Congo (1990), en Espagne (1903), au Gabon (1849), en Guinée Bisau, en Haïti, en Italie (1904), au Mexique (1982), au Paraguay (1939), aux Philippines (1997), au Sénégal, en Uruguay (1957), au Venezuela (1996).

Jeanne-Émilie de Villeneuve a été béatifiée le 05 juillet 2009, à Castres, par l’archevêque Angelo Amato s.d.b. et proclamée Sainte, à Rome, le 17 mai 2015 par le Pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013).
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Message par jaimedieu Lun 3 Oct 2016 - 14:54

Lundi le 3 octobre

Saint Denys l’Aréopagite
Disciple de saint Paul
Évêque d'Athènes (Ier s.)

Martyrologe Romain : commémoraison de saint Denys l’Aréopagite, qui donna son adhésion au Christ après le discours de l’Apôtre saint Paul devant l’Aréopage et fut établi premier évêque des Athéniens.

Denys l’aréopagite fut converti à la foi de J.-C. par l’apôtre saint Paul. On l’appelle aréopagite du quartier de la ville où il habitait. L'aréopage était le quartier de Mars, parce qu'il y avait un temple dédié à ce Dieu. Les Athéniens donnaient aux différentes parties de la ville le nom du dieu qui était honoré; ainsi celle-ci était appelée Aréopage parce que Ares est un des noms de Mars : ainsi le quartier où Pan était adoré se nommait Panopage, et ainsi des autres.. Or, l’Aréopage était le quartier le plus remarquable, puisque c'était celui de la noblesse et des écoles des arts libéraux. C'était donc là que demeurait Denys très grand philosophe, qui, à raison de sa science et de la connaissance parfaite qu'il avait des noms divins, était surnommé Théosophe, ami de Dieu.


Saint François de Borgia
Prêtre de la Compagnie de Jésus
(1510-1572)

Il est fêté le 30 septembre au martyrologe romain, le 3 octobre chez les Jésuites et le 10 octobre dans l'ancien calendrier.

François de Borgia (en espagnol : Francisco de Borja y Trastámara), duc de Gandie, grand d'Espagne, naît à Gandie, dans le royaume de Valence (Espagne), le 28 octobre 1510. Il était le fils de Juan Borgia, le 3e duc de Gandie, et de Jeanne d'Aragon, fille d'Alphonse d'Aragon (1470-1520) ; François était aussi arrière-petit-fils du pape Alexandre VI.
À peine put-il articuler quelques mots, que sa pieuse mère lui apprit à prononcer les noms sacrés de Jésus et de Marie. Âgé de cinq ans, il retenait avec une merveilleuse mémoire les sermons, le ton, les gestes des prédicateurs, et les répétait dans sa famille avec une onction touchante. Bien que sa jeunesse se passât dans le monde, à la cour de Charles-Quint, et dans le métier des armes, sa vie fut très pure et toute chrétienne ; il tenait même peu aux honneurs auxquels l'avaient appelé son grand nom et ses mérites.

À vingt-huit ans, la vue du cadavre défiguré de l'impératrice Isabelle le frappa tellement, qu'il se dit à lui-même : « François, voilà ce que tu seras bientôt... À quoi te serviront les grandeurs de la terre ?... » Toutefois, cédant aux instances de l'empereur, qui le fit son premier conseiller, il ne quitta le monde qu'à la mort de son épouse, Éléonore de Castro. Il avait trente-six ans ; encore dut-il passer quatre ans dans le siècle, afin de pourvoir aux besoins de ses huit enfants.

François de Borgia fut digne de son maître saint Ignace ; tout son éloge est dans ce mot. L'humilité fut la vertu dominante de ce prince revêtu de la livrée des pauvres du Christ. À plusieurs reprises, le pape voulut le nommer cardinal ; une première fois il se déroba par la fuite ; une autre fois, saint Ignace conjura le danger.

Plus l'humble religieux s'abaissait, plus les honneurs le cherchaient. Celui qui signait toutes ses lettres de ces mots : François, pécheur ; celui qui ne lisait qu'à genoux les lettres de ses supérieurs, devint le troisième général de la Compagnie de Jésus.

François de Borgia meurt à Rome, à l’âge de 62 ans, le 30 septembre 1572 et sera canonisé en 1671 par le pape Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676).



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Message par jaimedieu Mar 4 Oct 2016 - 14:45

Mardi le 4 octobre

Saint François d'Assise (1182-1226)
Fondateur"Ordre des frères mineurs" (o.f.m.)

La vie de saint François d'Assise est la condamnation des sages du monde, qui regardent comme un scandale et une folie l'humilité de la croix.

« Surgit au monde un soleil ». À travers ces paroles, dans la Divine Comédie (Paradis, chant XI), le plus grand poète italien Dante Alighieri évoque la naissance de François.


François naît en Assise, en Ombrie, à la fin de 1181 ou au début de 1182. Comme ses parents, qui étaient marchands, faisaient beaucoup de commerce avec les français, ils lui firent apprendre la langue française et il parvint à la parler si parfaitement, qu'on lui donna le nom de François, quoiqu'il eût reçu celui de Jean au baptême.

Sa naissance avait été marquée par une merveille : d'après un avis du Ciel, sa mère le mit au monde sur la paille d'une étable. Dieu voulait qu'il fût, dès le premier moment, l'imitateur de Celui qui eut pour berceau une crèche et est mort sur une croix.

Les premières années de François se passèrent pourtant dans la dissipation ; il aimait la beauté des vêtements, recherchait l'éclat des fêtes, traitait comme un prince ses compagnons, avait la passion de la grandeur ; au milieu de ce mouvement frivole, il conserva toujours sa chasteté.

Il avait une grande compassion pour les pauvres. Ayant refusé un jour l'aumône à un malheureux, il s'en repentit aussitôt et jura de ne plus refuser à quiconque lui demanderait au nom de Dieu. Après des hésitations, François finit par comprendre la volonté de Dieu sur lui et se voua à la pratique de cette parole qu'il a réalisée plus que tout autre saint : « Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix chaque jour et qu'il me suive ! » (Lc 9,23).

Sa conversion fut accompagnée de plus d'un prodige : un crucifix lui adressa la parole ; un peu plus tard, il guérit plusieurs lépreux en baisant leurs plaies. Son père fit une guerre acharnée à cette vocation extraordinaire, qui avait fait de son fils, si plein d'espérance, un mendiant jugé fou par le monde. François se dépouilla de tous ses vêtements, ne gardant qu'un cilice, et les remit à son père en disant : « Désormais je pourrai dire avec plus de vérité : Notre Père, qui êtes aux cieux. »

Un jour, il entendit, à l'évangile de la messe, ces paroles du sauveur : « N'emportez ni or ni argent, ni aucune monnaie dans votre bourse, ni sac, ni deux tuniques, ni souliers, ni bâtons. » (Mt 10,9-10). Dès lors, il commença cette vie tout angélique et tout apostolique dont il devait lever l'étendard sur le monde. On vit, à sa parole, des foules se convertir ; bientôt les disciples affluèrent sous sa conduite ; il fonda un ordre de religieux qui porta son nom, et un ordre de religieuses qui porte le nom de sainte Claire, la digne imitatrice de François.



En 1224, dans l'ermitage de la Verna, François vit le Crucifié sous la forme d'un séraphin et de cette rencontre avec le séraphin crucifié, il reçut les stigmates ; il devint ainsi un avec le Christ crucifié : un don qui exprime donc son intime identification avec le Seigneur.



La mort de François - son transitus - advint le soir du 3 octobre 1226, à la Portioncule. Après avoir béni ses fils spirituels, il mourut, étendu sur la terre nue.

Deux années plus tard, le Pape Grégoire IX (Ugolino dei Conti di Segni, 1227-1241) l'inscrivit dans l'album des saints. Peu de temps après, une grande basilique fut élevée en son honneur, à Assise, destination encore aujourd'hui de nombreux pèlerins, qui peuvent vénérer la tombe du saint et jouir de la vision des fresques de Giotto, le peintre qui a illustré de manière magnifique la vie de François.


Bx Franz Xaver Seelos (1867)
Prêtre rédemptoriste

François Xavier Seelos naît le 11 janvier 1819 à Füssen, en Bavière (Allemagne). Il fut baptisé le jour même dans l'église paroissiale de saint Mang.

Désirant être prêtre dès son enfance, il entra au séminaire diocésain, en 1842, après ses études de philosophie. Ayant connu les missionnaires de la Congrégation du très Saint Rédempteur, fondée pour l'évangélisation des plus abandonnés, il décida d'en faire partie et d'exercer son ministère auprès des immigrés de langue allemande présents aux États-Unis.
Reçu dans la Congrégation le 22 novembre 1842, il partit l'année suivante du Havre, en France, pour rejoindre New York le 20 avril 1843.

Son noviciat accompli et ses études théologiques achevées, il fut ordonné prêtre le 22 décembre 1844 dans l'église rédemptoriste de Saint Jacques à Baltimore, dans le Maryland.
Après l'ordination, il travailla pendant neuf ans dans la paroisse sainte Philomène à Pittsburg, en Pennsylvanie, d'abord comme vicaire de saint Jean Neumann, supérieur de la communauté, et puis en qualité de supérieur et curé pendant les trois dernières années. Il fut aussi en même temps maître des novices.

Il se consacra à la prédication missionnaire avec Neumann. Sa disponibilité et son affabilité naturelle dans l'accueil et la compréhension des besoins des personnes le firent tout de suite connaître comme un confesseur expérimenté et un guide spirituel, si bien que les gens venaient à lui même au-delà de la paroisse. Les fidèles le décrivaient comme le missionnaire au sourire permanent et au cœur généreux, spécialement envers les gens dans le besoin et les marginaux.
Fidèle au charisme rédemptoriste, il s'exprimait toujours par un style de vie et un langage simples. Ses prédications, riches en contenu biblique, étaient toujours écoutées et comprises même par les personnes les plus ignorantes. La catéchèse aux enfants fut une caractéristique constante de son apostolat. Ce fut une activité que non seulement il privilégia, mais qu'il pensait fondamentale pour la croissance chrétienne de la communauté paroissiale.

En 1854, il fut transféré de Pittsburg à Baltimore, puis à Cumberland et à Annapolis, toujours engagé dans le ministère paroissial et exerçant aussi la responsabilité de formateur comme préfet des étudiants rédemptoristes. Dans ce rôle aussi, il ne démentit pas les principales caractéristiques de pasteur affable et inocula chez les futurs missionnaires rédemptoristes l'enthousiasme, l'esprit de sacrifice et le zèle apostolique pour le bien spirituel et temporel du peuple.
En 1860, l’évêque Michael O'Connor di Pittsburgh le proposa à sa succession.Mais ayant obtenu du Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) d'être dispensé d'une telle responsabilité, de 1863 à 1866, il s'adonna à temps plein à l'activité missionnaire itinérante, prêchant en anglais et allemand dans les états du Connecticut, Illinois, Michigan, Missouri, New Jersey, New York, Ohio, Pennsylvanie, Rhode Island et Wisconsin.

Après une période d'activité paroissiale à Détroit au Michigan, il fut nommé, en 1866, à la communauté de New Orléans, en Louisiane. Là aussi, comme curé de l'église de l'Assomption, il fut reconnu comme un pasteur toujours joyeusement disponible et singulièrement soucieux des plus pauvres et des abandonnés. Mais dans les plans de Dieu son ministère à New Orléans devait être bref. Au mois de septembre, exténué par les visites aux malades de la fièvre jaune, il contracta lui aussi la maladie. Après avoir supporté la maladie, pendant plusieurs semaines, avec patience et sérénité, il passa à la vie éternelle le 04 octobre 1867 à l'âge de 48 ans et 9 mois.

François Xavier Seelos a été béatifie le 9 avril 2000, sur la place Saint Pierre, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).

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Message par jaimedieu Mer 5 Oct 2016 - 18:04

Mercredi le 5 octobre

Sainte Faustine Kowalska
« Apôtre de la Miséricorde Divine »

Faustine Kowalska, apôtre de la Miséricorde Divine, compte aujourd'hui parmi les Saints les plus célèbres de l'Église. Par son intermédiaire, le Seigneur Jésus transmet au monde entier Son grand message de la Miséricorde Divine et montre un modèle de perfection chrétienne fondée sur la confiance en Dieu et sur une attitude miséricordieuse envers le prochain.
Faustine naît le 25 août 1905, troisième des dix enfants de Marianna et Stanisław Kowalski, agriculteurs dans le village de Głogowiec. Au baptême, dans l'église paroissiale de Świnice Warckie, elle reçoit le prénom d'Hélène. Depuis son enfance, elle se distingua par l'amour de la prière, l'assiduité, l'obéissance et par une grande sensibilité à la misère des hommes.

À neuf ans, elle fait sa Première Communion qu'elle a profondément vécue, consciente de la présence de l'Hôte Divin dans son âme. Elle fréquente l'école pendant moins de trois ans. Adolescente, elle quitte la maison familiale pour gagner sa vie et pour aider ses parents comme servante dans des familles aisées à Aleksandrów, Łódź et Ostrówek.

Elle a senti la vocation dans son âme dès l'âge de sept ans, mais ses parents n'étant pas d'accord pour qu'elle entre dans les ordres, elle a essayé d'étouffer cette voix intérieure. Cependant, exhortée par la vision du Christ souffrant, elle est partie pour Varsovie où, le 1er août 1925, elle a rejoint la Congrégation des Sœurs de Notre Dame de la Miséricorde.

Devenue sœur Marie-Faustine, elle a passé au couvent treize ans, en remplissant les fonctions de cuisinière, de jardinière et de sœur portière dans plusieurs maisons de la Congrégation, le plus souvent à Płock, Wilno et Cracovie.

Rien ne trahissait à l'extérieur sa vie mystique d'une extrême richesse. C'est avec zèle qu'elle remplissait toutes ses tâches, elle observait fidèlement les règles, recueillie et silencieuse, mais en même temps naturelle, pleine d'un amour bienveillant et désintéressé. Sa vie, très ordinaire, monotone et grise en apparence, cachait la profondeur extraordinaire de l'union à Dieu.

Sa spiritualité reposait sur la Miséricorde Divine à laquelle elle réfléchissait et qu'elle contemplait dans la parole de Dieu et dans l'aspect quotidien de sa vie. La connaissance et la contemplation du mystère de la Miséricorde Divine développaient chez elle une attitude de confiance d'enfant face à Dieu et de miséricorde envers les autres.

« Ô mon Jésus, chacun de Tes saints reflète en sa personne l'une de tes vertus, moi, je désire refléter Ton Cœur compatissant et plein de miséricorde, je veux le glorifier. Que Ta miséricorde, ô Jésus, soit imprimée dans mon cœur et dans mon âme, tel un sceau, ce sera là mon emblème en cette vie et en l'autre » (P.J. 1242). Sœur Marie Faustine était une fidèle fille de l'Église qu'elle aimait comme une Mère et comme le Corps Mystique de Jésus Christ. Consciente de son rôle au sein de cette l'Église, elle a collaboré avec la Miséricorde Divine dans l'œuvre du salut des âmes égarées. Sur le souhait et en suivant l'exemple du Seigneur Jésus, elle a sacrifié sa vie en holocauste. Dans sa vie spirituelle, elle se distinguait aussi par son amour de l'Eucharistie et par sa dévotion profonde pour Notre Dame de la Miséricorde.

Les années passées au couvent abondaient en grâces extraordinaires : révélations, visions, stigmates cachés, participation à la Passion du Seigneur, don de bilocation, de pénétrer le cœur des autres, de la prophétie, ou bien le don rarissime de fiançailles et d'épousailles mystiques. Le vif contact avec Dieu, Notre Dame, les anges, les saints, les âmes au purgatoire – tout cet univers surnaturel – lui apparaissait comme étant non moins réel et vrai que celui qu'elle percevait par ses sens. Malgré cette abondance de grâces extraordinaires accordées, elle savait que celles-ci ne décidaient pas de l'essence de la sainteté. « Ce ne sont ni les grâces, ni les apparitions, ni les ravissements, ni aucun don accordé qui la rendent parfaite, mais l'union intérieure de mon âme avec Dieu. Ces dons ne sont que des ornements de l'âme, mais ils ne constituent ni le contenu, ni la perfection. Ma sainteté et ma perfection consistent en une étroite union de ma volonté avec celle de Dieu » (P.J. 1107).

Sœur Marie-Faustine a été élue par le Seigneur Jésus secrétaire et apôtre de sa Miséricorde pour transmettre au monde entier son grand message. « Dans l'ancien Testament, lui dit-Il, j'ai envoyé à mon peuple des prophètes et avec eux la foudre. Aujourd'hui, je t'envoie vers toute l'humanité avec ma miséricorde. Je ne veux pas punir l'humanité endolorie, mais je désire la guérir en l'étreignant sur mon cœur miséricordieux » (P.J. 1588).

La mission de sœur Marie Faustine consistait en trois tâches :

1) rendre proche et annoncer au monde entier la vérité révélée dans les Écritures Saintes sur l'amour miséricordieux de Dieu envers tout homme.

2) implorer la Miséricorde Divine pour le monde entier, en particulier pour les pécheurs, notamment par la pratique des formes nouvelles, annoncées par le Seigneur Jésus, du culte de la Miséricorde Divine, qui sont les suivantes :

> le tableau du Christ avec l'inscription Jésus, j'ai confiance en Toi !,

> la Fête de la Miséricorde Divine le premier dimanche après Pâques,

> >>> Chapelet de la Miséricorde Divine (audio) [15 heures].

Le Seigneur Jésus liait à ces formes du culte, ainsi qu'à la propagation de la dévotion à la Miséricorde, de grandes promesses à condition de se fier à Dieu et de pratiquer un amour actif envers le prochain

3) la troisième tâche que comportait la mission de sœur Marie-Faustine consistait à inspirer le mouvement apostolique de la Miséricorde, qui est chargé de propager et d'obtenir par la prière la Miséricorde Divine pour le monde et qui tend à la perfection sur le chemin montré par sœur Faustine. Ce chemin est celui d'une confiance d'enfant en Dieu, laquelle s'exprime dans l'accomplissement de Sa volonté et dans une attitude de miséricorde envers les autres. À l'heure actuelle, ce mouvement au sein de l'Église concerne des millions de personnes à travers le monde, à savoir : des congrégations, des instituts laïques, des prêtres, des confréries, des associations, différentes communautés d'apôtres de la Miséricorde Divine et des particuliers qui se chargent, à titre individuel, des tâches transmises par le Seigneur Jésus par l'intermédiaire de sœur Marie-Faustine.

Le message de sœur Faustine a été noté dans son Petit Journal (>>> « Petit Journal » de Sœur Faustine en PDF) qu'elle rédigea par la volonté du Seigneur Jésus et de ses confesseurs. Elle y a fidèlement noté tous les souhaits de Jésus, de même qu'elle a décrit l'union intime de son âme avec Dieu. « Secrétaire de mon plus profond mystère, disait le Seigneur Jésus à sœur Faustine, ton devoir est d'écrire tout ce que je te fais connaître à propos de ma miséricorde au profit des âmes qui en lisant ces écrits seront consolés et auront le courage de s'approcher de moi (P.J. 1693). Cet ouvrage nous rend proche d'une manière extraordinaire le mystère de la Miséricorde Divine. Il enchante non seulement les gens simples, mais aussi les scientifiques qui y découvrent une source supplémentaire de recherche théologique. Le Petit Journal a été traduit en plusieurs langues, entre autres en anglais, allemand, italien, espagnol, français, portugais, russe, hongrois, tchèque et slovaque.

Ravagée par la maladie et par de nombreuses souffrances qu'elle a supportées en tant que sacrifice bénévole pour les pécheurs, entièrement épanouie spirituellement et unie à Dieu, sœur Marie-Faustine est morte à Cracovie le 5 octobre 1938, âgée à peine de 33 ans. La gloire de la sainteté de sa vie a crû rapidement avec la propagation de la dévotion pour la Miséricorde Divine et au fur et à mesure des grâces obtenues par son intercession. De 1965 à 1967, à Cracovie s'est déroulé le procès diocésain sur sa vie et ses vertus et en 1968, à Rome, a été ouvert le procès de béatification, clos en décembre 1992.

Marie-Faustine Kowalska a été béatifiée le 18 avril 1993 et canonisée le 30 avril 2000, sur la Place Saint-Pierre de Rome, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) qui institua, au cours de la célébration, la Fête de la Miséricorde Divine (le premier dimanche après Pâques).

Les reliques de sainte Faustine reposent au sanctuaire de la Miséricorde Divine de Cracovie-Łagiewniki ; une partie est dispersée dans le monde entier.


Bx Alberto Marvelli
Laïc, membre de l’A.C.
(1918- 1946)


Alberto Marvelli naît à Ferrare (Italie) le 21 mars 1918, il était le deuxième de six enfants. Il grandit dans une famille profondément chrétienne, où la piété se conjuguait avec l'activité caritative, catéchétique et sociale. Dans sa jeunesse, il fréquenta le Patronage salésien et l'Action catholique, où sa foi se développa à travers un choix décisif : « Mon programme se résume en un mot: la sainteté ».
A l'Université, il mûrit sa formation culturelle et spirituelle dans la FUCI, et choisit comme modèle Piergiorgio Frassati.

Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, il travailla pendant une brève période dans les usines FIAT de Turin, ayant été exempté de l'armée car trois de ses frères se trouvaient déjà au front. Lors de l'occupation allemande de l'Italie, à partir de 1943, il rentra chez lui, à Rimini, où il décida de remplir son devoir d'ouvrier de la charité. Après les bombardements, il était le premier à venir en aide aux blessés, à encourager les survivants, à assister les mourants, et à dégager les personnes prisonnières sous les décombres. Il distribuait également aux pauvres tout ce qu'il réussissait à réunir : matelas, couvertures, etc.

Il allait chez les paysans et les commerçants pour acheter toutes sortes de denrées alimentaires, puis il chargeait sa bicyclette et se rendait dans les maisons où régnaient la faim et la maladie. Parfois, il rentrait chez lui sans chaussures ni bicyclette, ayant préféré secourir ceux qui étaient dans le besoin.

Au cours de l'occupation allemande, il réussit à sauver de nombreux jeunes de la déportation. Accomplissant des actions courageuses et héroïques, il ouvrit des wagons déjà scellés qui allaient partir de la gare de Santarcangelo di Romagna, libérant ainsi des hommes et des femmes destinés aux camps de concentration.

Après la libération de la ville, le 23 septembre 1945, la première Junte du Comité de Libération fut constituée. Parmi les assesseurs se trouvait également Alberto Marvelli : il n'était inscrit à aucun parti, il n'avait pas été maquisard, mais tous reconnurent et apprécièrent le travail qu'il avait accompli en faveur des réfugiés. Il n'avait que 26 ans, mais savait affronter les problèmes avec compétence et les situations difficiles avec courage. On lui confia la tâche la plus difficile : s'occuper de la commission pour le logement, qui devait organiser l'attribution des logements en ville, traiter des problèmes juridiques, réquisitionner des appartements, créant bien sûr d'inévitables ressentiments. On lui confia ensuite la tâche de la reconstruction, en tant que collaborateur de la section détachée du Génie civil.

Il s'inscrivit ensuite au parti politique de la Démocratie chrétienne, ressentant et vivant son engagement politique comme un service à la collectivité : l'activité politique pouvait et devait devenir l'expression la plus élevée de la foi vécue.

En 1945, son Évêque l'appela à diriger les Diplômés catholiques. Il ouvrit ensuite une Université populaire et une soupe populaire, priant avec les pauvres et étant attentif à leurs nécessités. Son activité en faveur de tous fut inlassable : il compta au nombre des fondateurs des ACLI (Association Chrétienne Lavoratori [travailleurs] Italiens) et créa également une coopérative de travailleurs du bâtiment. L'intimité avec Jésus Eucharistie ne signifia jamais un repli sur lui-même, mais une force pour entreprendre un travail de rédemption et de libération capable d'humaniser la face de la terre.

Le soir du 5 octobre 1946, à l'âge de 28 ans, se rendant à une réunion électorale en bicyclette, il fut renversé par un camion militaire et mourut quelques heures plus tard. Sa mort suscita une profonde émotion. Par sa manière de vivre l'apostolat des laïcs au sein de la société, il fait figure d'authentique précurseur du Concile Vatican II.

Alberto Marvelli a été beatifié à Lorette (province d’Ancone, Italie) le 5 septembre 2004, par Saint Jean-Paul II

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Message par jaimedieu Jeu 6 Oct 2016 - 14:47

Jeudi le 6 octobre

Saint Bruno
Fondateur de l'Ordre des Chartreux
(1030-1101)

« À la louange de la gloire de Dieu, Le Christ, Verbe du Père, depuis toujours a choisi par l'Esprit Saint des hommes pour les mener en solitude et se les unir dans un amour intime. Répondant à cet appel, maître Bruno, l'an du Seigneur 1084, entra avec six compagnons au désert de Chartreuse et s'y établit. » Statuts I.1 de l'ordre des Chartreux.

Né à Cologne vers 1030 Bruno vient de bonne heure étudier à l'école cathédrale de Reims. Promu docteur, Chanoine du Chapitre cathédral, il est nommé en 1056 écolâtre, c'est-à-dire Recteur de l'Université. Il fut un des maîtres les plus remarquables de son temps : « ...un homme prudent, à la parole profonde. »

Il se trouve de moins en moins à l'aise dans une cité où les motifs de scandale ne font pas défaut du côté du haut clergé et de l'Évêque lui-même. Après avoir lutté, non sans succès, contre ces désordres, Bruno ressent le désir d'une vie plus totalement donnée à Dieu seul.

Après un essai de vie solitaire de courte durée, il vient dans la région de Grenoble, dont l'évêque, le futur Saint Hugues, lui offre un lieu solitaire dans les montagnes de son diocèse. Au mois de juin 1084 l'évêque lui-même conduit Bruno et ses six compagnons dans la vallée sauvage de Chartreuse qui donnera à l'Ordre son nom. Ils y installent leur ermitage, formé de quelques cabanes en bois s'ouvrant sur une galerie qui permet d'accéder sans trop souffrir des intempéries aux lieux de réunion communautaire : l'église, le réfectoire, la salle du chapitre.

Après six ans de paisible vie solitaire, Bruno fut appelé par le pape Urbain II au service du Siège apostolique. Ne pensant pas pouvoir continuer sans lui sa communauté pensa d'abord se séparer, mais elle se laissa finalement convaincre de continuer la vie à laquelle il l'avait formée. Conseiller du pape, Bruno ne se sent pas à l'aise à la cour pontificale. Il ne demeure que quelques mois à Rome. Avec l'accord du pape il établit un nouvel ermitage dans les forêts de Calabre dans le sud de l'Italie, avec quelques nouveaux compagnons. C'est là qu'il meurt le 6 octobre 1101. À l'approche de sa dernière heure, pendant que ses frères désolés entouraient son lit de planches couvert de cendres, Bruno parla du bonheur de la vie monastique, fit sa confession générale, demanda humblement la Sainte Eucharistie, et s'endormit paisiblement dans le Seigneur.

Un témoignage de ses frères de Calabre :

« Bruno mérite d'être loué en bien des choses, mais en cela surtout : il fut un homme d'humeur toujours égale, c'était là sa spécialité. Il avait toujours le visage gai, la parole modeste ; il montrait avec l'autorité d'un père la tendresse d'une mère. Nul ne l'a trouvé trop fier, mais doux comme l'agneau. »

Quelques extraits des « Statuts » de l'ordre :
« Séparés de tous, nous sommes unis à tous car c'est au nom de tous que nous nous tenons en présence du Dieu vivant. » Statuts 34.2
« Notre application principale et notre vocation sont de vaquer au silence et à la solitude de la cellule. Elle est la terre sainte, le lieu où Dieu et son serviteur entretiennent de fréquents colloques, comme il se fait entre amis. Là, souvent l'âme s'unit au Verbe de Dieu, l'épouse à l'Époux, la terre au ciel, l'humain au divin ». (Statuts 4.1)
« La grâce du Saint-Esprit rassemble les solitaires pour en faire une communion dans l'amour, à l'image de L'Église, une et répandue en tout lieu. » Statuts 21.1
« Qui persévère sans défaillance dans la cellule et se laisse enseigner par elle tend à faire de toute son existence une seule prière continuelle. Mais il ne peut entrer dans ce repos sans passer par l'épreuve d'un rude combat : ce sont les austérités auxquelles il s'applique comme un familier de la Croix, ou les visites du Seigneur, venu l'éprouver comme l'or dans le feu. Ainsi, purifié par la patience, nourri et fortifié par la méditation assidue de l'Écriture, introduit par la grâce du Saint-Esprit dans les profondeurs de son cœur, il pourra désormais, non seulement servir Dieu, mais adhérer à lui ». (Statuts 3.2)



Sainte Maria Francesca des Cinq Plaies (1715-1791)
Première napolitaine canonisée

Maria Francesca, dans le siècle Anna Maria Gallo, naît le 25 mars 1715 dans les Quartiers Espagnols de Naples, de Francesco Gallo et de Barbara Basinsi.

Le père tenait un petit magasin de mercerie, mais avait un caractère très dur, irascible, et maltraitait son épouse et sa fille ; il était en outre assez avare. La Maman en revanche était très douce, pieuse et patiente.
Anna Maria n’avait qu’un an, quand saint Francesco De Girolamo, prêtre s.j. (1642-1716) prédit sa future vie toute sainte.

Grâce à sa mère, la petite fille grandit dans la Foi, s’attirant même le surnom de “petite sainte” (santarella) dans son entourage.
Elle montrait une grande fidélité à l’Église et aux Sacrements ; elle était soumise aux durs traitements qu’elle recevait de son père et même de ses sœurs, offrant à Dieu ses souffrances pour le Salut des âmes.
Elle fréquentait l’église Sainte Lucie (Santa Lucia al Monte), annexée au couvent des Frères Alcantarins ; son premier directeur spirituel était Giovanni Giuseppe della Croce, prêtre o.f.m. († 1734), futur saint lui aussi, qui comprit à quelle sainteté cette jeune fille était promise.

A seize ans, elle manifesta à son père son désir d’entrer dans le Tiers-Ordre des Frères Alcantarins, mais elle se heurta bien évidemment à un net refus, car son père l’avait promise en mariage à un jeune homme riche qui l’avait demandée. Mais un certain Père Teofilo réussit à le convaincre et il finit par se rendre aux désirs de sa fille.

Anna Maria prononça alors ses vœux, le 8 septembre 1731, en la fête de la Nativité de Marie, prenant en même temps le nom de Maria Francesca des Cinq Plaies, car elle avait une dévotion toute particulière pour la Passion de Jésus-Christ, pour saint François d’Assise et la Vierge Marie.
Elle prit l’habit religieux, continuant à vivre dans la maison paternelle… et à recevoir les mauvais traitements des siens.
En plus, on la confia à la direction spirituelle d’un prêtre de tendances jansénistes qui, pour l’éprouver, lui imposait des pénitences excessives ; elle les acceptait en toute soumission, en y ajoutant même quelques autres de son initiative.

A 38 ans, et pendant trente-huit autres années, elle fut la gouvernante de son directeur spirituel, le père Giovanni Pessiri, chez qui elle s’installa avec une consœur, Maria Felice, au second étage d’un vieil immeuble de Naples.

Maria Francesca eut le charisme de la prophétie.
Elle annonça en effet beaucoup d’événements à ceux et celles qui venaient lui demander conseil. C’est ainsi qu’elle reçut Francesco Saverio Bianchi, à qui elle prédit la sainteté . On dit qu’elle prédit aussi la Révolution Française. En outre, comme saint François d’Assise, elle reçut les stigmates de la Passion, qui lui causèrent de grandes souffrances chaque vendredi, ainsi que durant tout le Carême.

A sa mort, le 6 octobre 1791, elle fut ensevelie dans cette église Sainte Lucie, où elle s’était si souvent recueillie (Corso Vittorio Emanuele, à Naples).
Maria Francesca des Cinq Plaies à été béatifiée le 12 novembre 1843 par le pape Grégoire XVI (Bartolomeo Mauro Alberto Cappellari, 1831-1846) e canonisée le 29 juin 1867 par le Bx Pio IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878).
Récemment, la maison où elle avait vécu si longtemps comme gouvernante, fut transformée en sanctuaire à son nom, et c’est là que, le 6 octobre 2001, furent transférées ses reliques.

Sainte Maria Francesca, première napolitaine Canonisée, est la patronne des “Quartiers Espagnols” de Naples : elle y fut invoquée durant la deuxième guerre mondiale et, bien que Naples fut lourdement bombardée, ce quartier fut totalement épargné.
La Sainte est particulièrement invoquée aussi pour et par les femmes stériles et enceintes. On conserve ainsi une chaise, dite miraculeuse, sur laquelle la Sainte se mettait pour se reposer un peu et surtout quand elle souffrait les douleurs de la Passion : c’est sur cette chaise que vont s’asseoir actuellement les femmes stériles désireuses d’avoir un enfant. Les nombreux ex-voto représentant des nouveau-nés attestent visiblement les grâces reçues.

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Message par jaimedieu Sam 8 Oct 2016 - 14:57

Samedi le 8 octobre

Sainte Pélagie
Vierge et martyre à Antioche
(† v. 302)

Nous avons le récit de sa mort grâce à saint Jean Chrysostome. Au début de la persécution de Dioclétien vers 302, les policiers se présentent au domicile de Pélagie qui n'a que 15 ans.

Elle est seule et ils viennent l'emmener car elle est chrétienne. Devant leur attitude dont elle sait que cela risque de se terminer par un viol avant d'être menée au tribunal, « Pélagie - écrit saint Jean Chrysostome - imagina une ruse si habile que les soldats n'en sont pas encore revenus. D'un air calme et gai, feignant d'avoir changé d'avis, elle les prie de la laisser se retirer un moment, juste le temps de revêtir la parure qui convient à une nouvelle épousée. Ils n'y voient aucun inconvénient. Quant à elle elle sort posément de la chambre, monte en courant sur le toit de la maison et se précipite dans le vide. C'est ainsi que Pélagie déroba son corps à la souillure, qu'elle délivra son âme pour lui permettre de monter au ciel et qu'elle abandonna sa dépouille mortelle à un ennemi désormais inoffensif.»


Sainte Réparate
Martyre († v. 250-253)


Originaire de Césarée de Palestine, Réparate serait morte vers 250 - 253, à l'âge de quinze ans, lors des persécutions de l'empereur romain Dèce.

Tout d'abord, on aurait tenté de la brûler vive mais elle fut sauvée par une averse opportune. On lui fit ensuite boire de la poix bouillante, mais une fois de plus elle survécut. Finalement, elle fut décapitée et son corps placé dans une barque qu'on laissa dériver sur la Méditerranée.

L'embarcation atteignit les côtes niçoises et fut ramenée sur le rivage par des anges. Ses restes furent ensevelis dans une chapelle de la vieille ville niçoise avant d'être déposés dans la cathédrale Sainte-Réparate en 1690.

Tout comme Tropez, Lazare ou les saintes Marie, Marie-Madeleine, Marthe, et Dévote, qui arrivèrent dans le sud de la France par la Méditerranée, le culte de sainte Réparate manifeste l'expansion de la chrétienté depuis la Terre sainte, véhiculée par les marchands, les soldats ou les voyageurs.

À noter que le Dôme de Florence fut dédié à Réparate jusqu'en 1298, comme l'attestent de nombreuses peintures primitives florentines où elle est représentée aux côtés de la Vierge.

Ses principaux attributs sont la colombe, parfois sortant de sa bouche, la palme du martyre, un livre ou encore la bannière de la Résurrection.


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Message par jaimedieu Lun 10 Oct 2016 - 16:08

Lundi le 10 octobre

Saint Daniel Comboni (1831-1881)
Évêque missionnaire et fondateur des : « Missionnaires Comboniens » et des « Missionnaires Comboniennes ».

Daniele Comboni naît à Limone sul Garda (Brescia - Italie) le 15 mars 1831, dans une famille de paysans au service d'un riche seigneur de la région. Son père Louis et sa mère Dominique sont très attachés à Daniel, le quatrième de huit enfants, morts presque tous en bas âge. Ils forment une famille unie, riche de leur foi et de valeurs humaines, mais pauvre en moyens économiques. C'est justement la pauvreté de la famille Comboni qui pousse Daniel à quitter son village pour aller fréquenter l'école à Vérone, auprès de l'Institut de l'Abbé Nicola Mazza.
Ordonné prêtre en 1854, il part trois ans plus tard pour le Soudan. Le choc initial est rude : climat, pauvreté. En assistant à la mort en Afrique d'un jeune compagnon missionnaire, Comboni, au lieu de se décourager, se sent encore plus intérieurement confirmé dans sa décision de continuer sa mission : « Ou l'Afrique ou la mort » dit-il. Pour cette grande entreprise du « salut des âmes les plus abandonnées du monde », il est prêt à tout, même s’il doit revenir en Italie momentanément pour raison de santé.

En 1864, alors qu'il était en prière sur la tombe de S. Pierre à Rome, Daniel est frappé par une illumination fulgurante qui le pousse à élaborer son fameux « Plan pour la régénération de l'Afrique », un projet missionnaire qui peut être synthétisé en une phrase: « Sauver l'Afrique par l'Afrique », fruit de sa confiance sans limites dans les capacités humaines et religieuses des peuples africains.

Plusieurs fois, le Père Comboni revient d’Afrique en Europe et, aidé par sa connaissance des langues, il visite plusieurs pays européens pour faire connaître la mission de l’Afrique Centrale.

Sa foi inébranlable dans le Seigneur et dans l'Afrique le conduit à fonder, respectivement en 1867 et en 1872, les Instituts masculin et féminin de ses missionnaires, connus plus tard sous le nom de « Missionnaires Comboniens » et de sœurs « Missionnaires Comboniennes ».

Entre temps, il assiste au Concile Vatican I comme théologien et fait signer par 70 Pères conciliaires une pétition en faveur de l’évangélisation de l’Afrique Centrale. Les souffrances ne lui sont pas épargnées, ni les calomnies, mais il reçoit la croix avec un esprit de foi.

Évêque de Khartoum en 1877, il affronte, avec ses missionnaires hommes et femmes, la sécheresse et la famine des années 1877-78 qui réduisent de moitié la population locale et épuisent le personnel et l'activité missionnaire.

En 1880, avec toujours le même courage, Mgr Comboni revient en Afrique, pour la huitième et dernière fois, à côté de ses missionnaires, décidé à continuer la lutte contre la plaie de l'esclavage et à consolider l'activité missionnaire avec les africains eux-mêmes. L'année suivante, éprouvé par la fatigue, les morts fréquentes et récentes de ses collaborateurs, l'amertume des accusations et des calomnies, le grand missionnaire tombe malade.

Le 10 octobre 1881, à l'âge de cinquante ans, marqué par la croix qui jamais ne l'a abandonné comme une épouse fidèle et aimée, il meurt à Khartoum, parmi ses gens, conscient que son œuvre missionnaire ne mourra pas. « Je meurs, dit-il, mais mon œuvre, qui est oeuvre de Dieu, ne mourra pas ».

Daniele Comboni a été beatifié le 17 mars 1996 et canonisé le 20 décembre 2002, sur la Place Saint-Pierre de Rome (dans les deux cas), par le même pape, saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).


Bse María Catalina Irigoyen Echegaray(1848-1918)
Religieuse espagnole des Servantes de Marie auxiliaires des malades


María Catalina (en religion : María des Épousailles) naît à Pamplona (Navarra, Espagne) le 25 novembre 1848. Ses parents, Tiburcio Irigoyen et Leonarda Echagaray étaient de très bons chrétiens ; ils eurent huit enfants, dont les deux derniers étaient jumeaux, et María était cette jumelle.
Baptisée dès le lendemain, elle grandit dans une ambiance saine où éclot bientôt sa vocation religieuse.
En 1878, elle demande son admission à l’Institut des Servantes de Marie, fondé par María Soledad Torrés Acosta (1826-1887, canonisée en 1970). Mais il lui est conseillé de patienter encore un peu, car elle doit s’occuper chez elle de plusieurs malades de sa famille.

Après avoir solutionné la situation familiale, elle peut enfin entrer chez les Religieuses, à Pamplona, le 31 décembre 1881, à l’âge de 33 ans.

Elle fait sa première profession dans la nouvelle Maison de Madrid le 14 mai 1883, puis la solennelle et définitive le 15 juillet 1889.

Tout le reste de sa vie se passe à Madrid, où elle part pleine d’entrain au domicile des malades pour les soigner, les consoler, les écouter patiemment. Elle fut si bienveillante pour chacun d’eux qu’ils la considéraient comme leur mère.

Après vingt-trois années de ce long apostolat, María Catalina fut destinée pendant sept autres années à la réception des dons pour l’Institut.

Les dernières années de sa vie, la pauvre ne pouvait plus se rendre utile matériellement, car les infirmités la crucifiaient de plus en plus, l’identifiant au Sauveur crucifié. Elle passa de la terre au ciel le 10 octobre 1918.

María Catalina Irigoyen Echegaray a été béatifiée le 29 octobre 2011, dans la cathédrale Santa María la Real de la Almudena à Madrid, par le card. Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui représentait le Pape Benoît XVI.



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